AESTHETIC CONCEPTS → nature, imitation and truth
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Das 8. Capitel. Vom Gebrauch der Farben in einem Gemählde oder Schilderey
Es soll aber ein Mahler, der mit Verstande und Klugheit versehen ist, sich nicht eben an eines andern Manier allzuhart binden, daß er derselben in allen Stücken folge, sondern er soll mehr bey der Natur, als bey andern in die Schule gehen. Es gehöret aber darzu eine große Mühe, und wird die Vollkommenheit durch abcopiren und Nachahmung anderer guten Gemälde endlich erlanget.
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In order to give this Just Representation of Nature […] I say in order to follow Nature exactly, a Man must be well acquainted with Nature, and have a reasonable Knowledge of Geometry, Proportion, (which must be varied according to the Sex, Age, and Quality of the Person) Anatomy, Osteology, and Perspective. I will add to these an Acquaintance with the Works of the best Painters, and Sculptors, Ancient, and Modern : For ‘tis a certain Maxim, No Man sees what things Are, that knows not what they Ought to be.
That this Maxim is true, will appear by an Academy Figure drawn by one ignorant in the Structure, and knitting of the Bones, and Anatomy, compar’d with another who understands these throughly :
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{Academyteykenen}. [...] Wanneer de herfst korte dagen en lange avonden maekt, en het u beuren mach naekten na't leeven te teykenen, sla dan wel gade, wat zwier de geheele figuer heeft, schets'er uit, wijlze onvermoeit is, en vergelijk de deelen wel tegen elkander. Neem op 't verkorten acht, leg de schaduwen op'er rechte plaets, en handel alles na den aert van het zachte vleisch. Hier meenen veele wonder in de kunst te vorderen, [...].
[BLANC J, 2006, p. 151] {Les dessins d'académie}. [...] Quand l'automne raccourcit les jours et rallonge les soirées, il se peut que vous ayez l'occasion de dessiner des nus sur le vif. Observez alors quel est le mouvement que fait l'ensemble de la figure. Esquissez-là quand elle n'est pas encore fatiguée. Comparez-bien les parties les unes avec les autres. Prenez garde aux raccourcis. Posez les ombres à la bonne place. Et touchez chaque chose pour qu'elle présente le caractère de la douce chair. Beaucoup considèrent que c'est ainsi que l'on progresse merveilleusement dans l'art.
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Les ombres accidentelles sont, par exemple, celles des nuées dans un Païsage, ou de quelqu’autre corps que l’on suppose hors du Tableau, & qui peut causer des ombres avantageuses. Mais en supposant hors du Tableau ces ombres volantes, pour ainsi parler, il faut bien prendre garde que cette cause supposée soit vraisemblable, & non pas impossible.
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Mais quand l'Art & la raison n'exigeroient pas ces accords des couleurs, la Nature nous le montre & y oblige presque toûjours ceux qui ne la copient que servilement. Car soit que vous considériez la lumiere, ou directe sur les jours, ou réfléchie dans les ombres, elle ne peut se communiquer qu'en communiquant sa couleur, qui est tantost d'une façon, tantost d'une autre, & vous sçavez que la lumière du soleil est bien differente à midy, de ce qu' elle est le soir ou le matin, & que la lune a de mesme une couleur particulière aussi bien que la lüeur du feu, ou celle d'un flambeau.
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Of Action and Passion.
{4. Action and Passion.} The next observation, is out of which, Life and Motion doth result : It shews no Action or Passion in a Piece, barely upright, looking forward ; the Armes hanging down, the feet close together, and so seems unmoveable, and stiff.
{How to be expressed} In lineall Pieces, there may be a deceitfull similitude of Life and Motion, and statues may seem to live and breathe but coloured Pictures shew a lively force in the severall effects, and properties of Life and Spirit.
{And to be improved} To be well acquainted with Nature, Manner, guize and behaviour ; as to paint a Man, angry or sad ; joyfull earnest ; or idle ; all passions to be proper to the figure : […]. Indeed the severall postures of the head, describe the Numbers of passions ; […]. In a word, each severall member or part of the body, either of themselves, or in reference of some other part, expresses the passions of the mind, as you may easily observe in the Life.
[…].
{By example of Titian’ Pieces.} I have seen a piece of Tytian’s : A Child in the Mothers Lap playing with a Bird ; so round and pleasing, it seem’s a doubt whether a Sculpture or Painting ; whether Nature or Art, made it ; the mother smiles and speaks to : the child starts, and answers.
{And of Palma’s Piece.} Another of Palma’s ; a speaking Piece indeed. The young Damsell brought for Old Davids Bedfellow ; all the company in Passion and Action : some in admiration of her beauty, others in examining her features, which so please the good Old Man, that in some Extasie of passion, he imbraces her which her humility admits, yet with a silent modesty as best became her, only to be dumb and so suffer.
[…]. [...] And so have we done with an Example of all in One : For
Invention allures the mind.
Proportion, attracts the Eyes.
Colour ; delights the Fancie.
Lively Motion, stirs up our Soul.
Orderly Disposition, charmes our Senses.
{Conclude a rare Picture.} These produce gracefull Comliness, which makes one fairer then fair ; […].
This Grace is the close of all, effected by a familiar facility in a free and quick spirit of a bold and resolute Artificer ; not to be done by too much double diligence, or over doing ; a careless shew, hath much of Art.
Sanderson reprend ici un passage d'une lettre de Sir Henry Wotton au Marquis de Buckingham, datant du 2 décembre 1622. Dans cette dernière, Sir H. Wotton mentionne l'achat d'une Vierge à l'Enfant de Titien et d'un David et Bethsabée exécuté par Palma le jeune (voir à ce propos HARD, Frederick, 1939, p. 230).
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SECT. I. Of Actions or Gestures.
These are those that most nearly resemble the life, be it either in laughing, grieving, sleeping, fighting, wrastling, running, leaping, and the like.
Amongst the Ancients, famous for lively motion and gesture, Leonard Vincent deserves much, whose custom was to behold clowns, condemned persons, and did mark the contracting of their brows, the motions of their eyes and whole bodies ; and doubtless it cannot but be very expedient for an Artist in this kind to behold the variety of exercises, that discovers various actions, where the motion is discovered between the living and the dead, the fierce and the gentle, the ignorant and learned, the sad and the merry.
John de Bruges was the first inventer of Oyl-painting, that deserv’d excellently in this particular.
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Are. Parlons apresent de la varieté, la quelle doit etre pratiquée par le peintre, comme une partie si essentielle, que sans elle la beauté, & l’art deviennent à charge. Le peintre doit donc diversifier les têtes, les mains, les piés, les corps, les attitudes, & toutes les autres parties du corps humain, & considerer que la principale merveille de la nature consiste en ce que parmi tant de milliers d’hommes, apeine s’en trouve-t-il deux, ou tres peu au moins, qui se ressemblent ; de sorte qu’il se trouve toujours entre eux une tres grande difference.
Fab. Certainement on peut dire d’un peintre qui ne varie pas, qu’il n’est rien : reproche qu’on peut pareillement faire au poete.
Are. Mais sur ce point il faut aussi prendre garde de ne pas donner dans l’excés : car il se trouve des gens, qui apres avoir depeint un jeune garçon, font à coté de lui un viellard, ou un enfant : & de meme mettent une vieille a coté d’une jeune fille. Aiant aussi placé un visage de profil, ils en mettent un autre en majesté ou avec un œil & demi.
Are. […] Si dans la suitte ils ont fait un homme qui montre dos, ils en font un autre sur le champ qui montre l’estomac, & ils continuent toujours un tel ordre. Je ne condanne pas cette diversité, mais je dis que l’emploi du peintre consistant à imiter la nature, il ne faut pas que la variété paroisse recherchée avec affectation, mais amenée à cas fortuit. C’est pourquoi il doit sortir de l’ordre, & faire quelque fois deux ou trois figures de même age, de même sexe, & de même attitude, pourvû qu’il diversifie les visages, les attitudes, & les habits.
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M. du Mont me semble faire autant d’efforts pour s’éloigner de la nature que quelques autres en prennent pour s’en approcher. Il s’épuise à chercher une maniere qui lui coûte beaucoup ; & qui n’en vaut gueres mieux, puisqu’elle ne ressemble à rien de naturel. Je me plaindrai d’autant plus sur ce sujet, qu’on voit tous les jours des Peintres, qui n’ont pas le méme talent, donner dans le même ridicule. Tout [sic] y visent grands & petits ; c’est proprement le péché originel, en Peinture. On va voir ce qu’a produit cette affectation. M. du Mont a exposé cette année deux Tableaux, extrêmement travaillés, dessinés & peints tous deux avec la même sévérité ; & où on le reconnoît enfin, pour tout dire.
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Titien dans ses ouvrages n’a point montré d’inutils agremens, mais une convenable proprieté de couleurs ; point d’ornemens affectés, mais une gravité de maitre ; point de dureté ; mais le moûelleux, & le tendre de la nature : & dans ses ouvrages les lumieres combattent, & se joûent toujours avec les ombres, elles se perdent & diminuent de la même façon que fait la nature elle même.
L'affectation dans les ornements est ici opposées à la gravité
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ABOUT this Time flourish’d Arestides, whose Excellency lay in expressing the Passions and Affections, and decyphering all the Virtues and Vices, and as particularly appear’d by that Piece of his of the Indulgent Mother, mortally wounded in the Body, and a sucking Infant hanging at the same Time upon her Breast, where, unconcern’d for her own Life, she express’d a wonderful Reluctancy, and strange Strife within her in regard to the Infant, as loath to deny it Food, and unwilling to give it the Breast, for fear of destroying it with her Blood, which mingled with her Milk, issued forth in great abundance. This Table was dear to Alexander, and carried along with him to Pella.
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BUT he, of all the PAINTERS, worthy of the highest Reputation, after the Death of Cimabus, was his Disciple Giotto, […] he became Famous for his excellent Skill in expressing the Affections, and all Manner of Gesture, so happily representing every Thing with such an identity and peculiar Conformity to the Original Idea, that he was said to be the true Scholar if Nature.
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[...] 't en waer saeck dat die ghene noch verder gingen de welcke dese wonderen der Nature niet alleen nae de maete des menschelicken vernufts beschouwen, maer oock de ghelijckenisse der selvigher wonderen nae 't leven wonderbaerlick af-maelen.
[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] …it is necessity that those go even further, who observe these wonders of Nature not only to the extent of human ingenuity, but also wonderfully reproduce the similitude after life of the same wonders.
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Apelles heeft oock dinghen gheschildert die niet en konnen af-gemaelt worden; als naemelick donder-slaeghen, weder-licht, blixem. Plin. Xxxv.10. Soo dat Theophylactus Simocasus hier op een oogh schijnt ghehadt te hebben, als hy seght {epist. 37}, dat de Schilders sich onder-winden soodaenighe dinghen uyt te drucken, die de Nature selver niet en kan ghedoen.
[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Apelles has also painted things that cannot be reproduced; such as for example thunderbolts, heat lightning, lightning, (…) So that Theophylactus Simocasus seems to have thought of this, when he says {…}, that the Painters strain themselves to express such things, that Nature itself cannot do.
From this extract, it is clear that Junius associates ‘afmaelen’ with painting directly after something which is before the artist’s eyes. Here, he remarks that ‘afmaelen’ is not possible in the case of temporary things like thunder and lightning, but that artists – in this case Apelles – have nonetheless painting such subjects. He then goes on to state that painters hereby manage to express something which Nature itself cannot. [MO]
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Maar ook om selfs Menschen lange na haar Dood, of diemen maar eens gesien heeft, of die ons van eenen anderen werden aangebragt, te konnen afmalen, datse een tamelijke gelijkenis sullen hebben. En op datwe de Gedagten en Verbeeldens-kragt, ontrent dese, even als ontrent de voorgaande, door eenig behulp-middel mogten ondersteund vinden, soo sullenwe ook dese Sweemsels onder eenige algemeene soorten of Geslagten, in afschetzing vertoonen [ndr: reference to illustration]; Welke ook soodanig kennelijk gereguleerd zijn, datter weynig Opsigtige Tronien sullen ontmoet werden, die niet met d’een of d’ander soort sullen schijnen over een te komen; of ten minsten daar na te Swemen.
[suggested translation, Marije Osnabrugge:] But also in order to paint People long after their Death, or those who one has only seen once, or those who are described to us by someone else, with a reasonable likeness. And in order for us to support the Thoughts and power of Imagination regarding this, as well as the aforementioned, with some sort of tool, as such we will also show these Expressions in some general types or categories, in an illustration [ndr: reference to illustration]; Which apparently are so regulated, that one will meet but a few Remarkable Faces, that do not coincide with one or the other category; or at least lean towards them.
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{Besluit.} ’t Is nu niet noodig nader van scorpioenen te handelen: want uit al het gezegde, zal een Schilder, ’t leeven voor zig hebbende, die genoeg konnen afmaalen, […]
[translation: BEURS, en préparation, transl. Myra Scholz:] {Conclusion} Now it is not necessary to go into more detail about scorpions, for from everything that has already been said, a painter that has the life situation before him will be able to paint it well enough. […]
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DEwyl wy genoodzaakt zyn de wonderen der Natuure niet alleenlyk na de maate des menschelyken vernufts te beschouwen, maar ook de gelykenisse derzelve wonderen, die de waereld in haaren schoot vervat, na 't leeven op het allernaauwkeurigste af te maalen; zo zullen wy tegenwoordig tot de opmerkingen van het allerschoonste der dingen treeden [… Is 'er wel iets ter waereld dat men met penceel en verw niet kan nabootsen, 't zy hitte, koude, dag en nacht, aarde, lucht, water, vuur, wind, donderslag […] ja zelfs onzichtbaare dingen, gelyk de klank van een bazuin of hoorn? enz.
[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 448-450:] Comme le peintre est non-seulement obligé de connoître les merveilles de la nature ; mais qu’il doit encore pouvoir représenter, avec la plus grande vérité possible tous les objets, il est nécessaire que nous fassions quelques réflexions sur la plus belle production inanimée […]il n’y a rien au monde qu’on ne puisse rendre [NDR : imiter avec un pinceau et la peinture] sur la toile : le jour, la nuit, le froid, la chaleur, la terre, le ciel ou l’air, l’eau, le feu, le vent la foudre […] & même les choses invisibles, tels que le son d’une trompette […]
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Wilmen de Schoonheyd van een Tronie in ’t bysonder afgeschetst hebben, men kanse niet onvoegsaam aanwijsen daar in te bestaan, dat men in ’t geheel, noch in het deel niet de minste afwijking daar in kan ontwaar werden. Want men houd voor seker, dat de algemeen wel gemaakte Tronien, niets in haar konnen hebben, ’t geen kenbaar mismaakt is. Het Schoone segt yemand, kan men licht kennen, en ligter met verwondering prijsen en beminnen, dan haren regel of Teyken-kundigen Trek uytvinden, om uyt tedrucken waar in Zy eygentlick bestaat; De Schoonheyd is dan de Schilder-konst een te rugh deysend Voorbeeld, dat al de Oeffenaars verplicht ten alder naasten op d’hielen te stappen.
[suggested translation, Marije Osnabrugge:] If one wants to have the Beauty of a face drawn in particular, one cannot appositely underline that one may not perceive even the smallest deformity in the whole nor in the parts. Because they believe it to be certain, that the generally well-conceived Faces cannot contain anything which is clearly deformed. Someone has said, that one can easily recognize the Beautiful, and more easily praise and love it with marvel, than find out her rule or drawing, to express of what She truly exists; Then Beauty is a returning Example in the Art of Painting, which all its practitioners are obliged to chase after.
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Wy zijn altijd van gedagten geweest, datter tot d’uytdrukking van allerhande gevallige Actien en Hertstogten, uyt welk de beste voort spruyten, geen oeffening den Schilder nutter is; dan met goede opmerking vele dingen na ’t Leven af te schetsen; en voornamelijk die dingen, die hem by toeval, en in stilligheyd hier en daar voor komen;
[suggested translation, Marije Osnabrugge:] We have always been of the opinion, that for the expression of all sorts of charming Actions and Passions, from which the best spring forth, no practice is more useful to the Painter; than to sketch many thing after Life with good observation; and especially those things, that occur to him by accident and occasionally in silence;
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Noch openbaert sich d’ongheloofelicke kracht deser Symmetrie allermeest in de Teycken-konst ofte in d’eerste afschetsinghe der ghevondener dinghen. Dies plaghten oock allerley Konst-vroede Mannen het schierlicke wel gheproportioneerde bewerp van een ghenoeghsaemlick door-kaude Inventie voor het voornaemste grond-werck deser Konsten te houden; wanneer naemelick d’arbeydsaeme Konstenaers haere eerste invallen, sonder ’t behulp van eenigh vermaeckelicke Coleuren, in enckele proportionele linien soo gheestighlick voor ooghen stellen, datmen allenthalven de levendighe kracht der dinghen selver in d’eenvoudigheyd haerer omtrecks en de slechtigheyd haerer eenverwigher binne-wercken verneemt.
[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Yet the unbelievable power of this Symmetry reveals itself most in the Art of Drawing or in the first sketch of the found things. Various Art-loving Men tended to keep this well-proportioned design of a sufficiently conceived Invention for the main groundwork of these Arts; namely when the diligent Artists envision their first ideas in a few proportional lines, without the help of any entertaining colours, that one learns everything about the lively power of things itself in the simplicity of its contour and the mediocrity of its one-coloured interior.
This section in the Dutch edition is different from the English and Latin edition. [MO]
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En dit zal genoeg zijn, omtrent alle vogelen, inzonderheid alswe de schoone en glanzige verwen van de paauw door ’t penseel leeren na ’t leeven afschilderen.
[translation: BEURS, en préparation, transl. Myra Scholz:] And this should be enough on the subject of all birds, particularly if we learn how to render with the brush the beautiful, shining colors of the peacock, as they appear in life.
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Gelijck Horatius oock getuyght dat de Schilders ende Poëten van outher de vryheydt hebben gehadt, van alles te derven bestaen.
Sy is een tweede natuer, om datse leert alle de welige en volmaeckte wercken der Geschapene en geduerigh voort-brengende natuer, door een middel van Af-teykenen, na te Bootsen, en dat op soodanigen wijse, dat de ooghen der beschouwers daer door verleyt, ende de handen, als tot yets natuerlijck te willen gevoelen, konnen verleyt worden.
[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Just like Horace attests that the Painters and Poets have always had the freedom to consist in everything. She is a second nature, because she teaches to imitate all abundant and perfect works of the Created and continually producing nature, by means of drawing after, and in such a way, that the eyes of the beholders are seduced by it, and the hands, as if wanting to touch something naturally, can be tempted.
Horace is not mentioned in the English translation. [MO]
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So isset boven alle ’t gene geseyd is ook misgetast te meenen datmen alleen door veel na het leven te Teyckenen (en dat even soo als ’t ons voorkomt te volgen) tot de voorgestelde trap der ware Menschkunde kan komen: want na dienmen met onbereyde oogen en zinnen, tot het Leven komende, veel dingen in het leven niet en kan sien, om dat noch door een bysondere voorbereydinge de oogen niet open gedaan zijn, (of soo mense ziet, niet verstaat watse in dat geval daarmense ontwaar werd, voor dienst en werking hebben) soo gebeurd het datmense onkundig en onseker aantast; en dickmaal stilstaande spieren ’t onregt in haar uyterste vermogen, en sterck werckende in een gemeene, of geheel niet werkende stand aansiet en vertoond. […] Waarlijck, L. de Vincy en taste niet geheel mis, als hy seyde dat de Schilders welcke naakte beelden buyten de grondige ervarentheyd der Menschkunde schilderden, niet anders dan de opperste huyd der beelden maakten, maar niets van het Beeld self, nog yets dat aan sijn werckelijcke actien of inwendige geest deelachtig is. Men leeft van seker verstandig meester die van sijn leerlingen niet alleen begeerde dat sy in het ondersoeken der muskelen die souden afteyckenen, en by geschrifte aanteekenen wat Spieren en Pesen sich in yder lit volgens sekere bepaalde actien en bewegingen lieten sien of verscholen of het meeste werk, of niet met allen deeden; {Naukeurige maniere om den aart der muskelen te verstaan.} maar hy begeerde selfs datse ontrent de lichaamtjes der kleyne kinderen, van haar geboorte aan tot hun volle wasdom en van daar tot haar hoogste jaren, door alle trappen des ouderdoms en verandering die in yder lit en in de samenvoegselen valt, souden opschrijven, welcke dicker, welke vetter, en welcke magerder wierden; en met welck een onderscheyd, sy in d’een en d’ander staat en stand te kennen waren; ’t geen waarlijck een groote ervarentheyd heeft te weegh gebracht.
[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Besides all that has been said it is also a mistake to think that one can only reach the envisioned step of true Anatomy by drawing a lot after life (and imitate it this just like it appears to us): because since one, approaching Life with unprepared eyes and senses, cannot see many things in life, because the eyes have not been opened by a special preparation, (or, if one can see them, will in that case not understand what function and action they have) as such it happens that one ruins them through incapably and uncertainly; and often see and show unmoving muscles in their uttermost power, and forcefully working [muscles, ndr.] in a common, or completely silent posture. […] Truly, Leonardo da Vinci was not completely mistaken, when he said that the painters who painted the naked figures without a profound experience of Anatomy, made nothing but the epidermis of the figures, but nothing of the figure itself, nor something that had to do with his true actions or internal mind. There was a certain wise master who did not only ask from his pupils that they would draw the muscles while they were studying them and note by writings which muscles and tendons showed or hid themselves in each limb with certain actions and movements or which did the most work or not with all; {Precise manner to understand the nature of muscles.} but he even wanted them to write about the little bodies of small children, from their birth until their full maturity and from that moment until their old age, through all the different ages and change that happens in each limb and in their assembly, which one became thicker, which fatter, which leaner; and with which difference they could be seen in one or another state or posture; which has truly instilled a great experience.
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Soo staet oock aen te mercken dat sich de Schilder-Konst tot veele dinghen uytstreckt; en selfs de alder-naeuwkeurighste Natuyr-beschryvers noodigh werdt. {Schilder-Konst noodigh aen de natuerbeschrijvers.} En wy sien hoe dickwils de Leer-Meesters die moeten te hulpe roepen, en hoese om de Natuer der dinghen te beschryven, sijn ghedwonghen tot de af-teyckeningh van Menschen, Vogelen, Visschen, ende kruypende Gedierten te komen: […]
De Bouw-Meesters seght Vitruvius moeten seer wel inde Teyken-kunde ervaren wesen, op dat sy de hoedanigheyt van haer voorgenomen Werk, met alle sijn omslagh en Ornamenten, te gemackelijker in een Vertoogh-Schets, souden konnen voor-stellen.
De Landt-Meters, Wereldt-Beschryvers en Sterre-Konstenaers, hebben van outs her door de Teycken-kunde alles geestigh weten Af-te-beelden. […]
[suggested translation, Marije Osnabrugge:] As such one may remark that the Art of Painting extends to many things; and is even necessary to the most precise describers of Nature. {The Art of Painting is necessary to the describers of nature.} And we see how often the Teachers have to ask for its assistance, and how they are forced to drawing after Humans, Birds, Fishes, and crawling creatures, in order to describe the Nature of things: […] The Architects, says Vitruvius, have to be very experienced in the Art of Drawing, in order for them to be able to show the nature of their proposed Work, with all its extras and Ornaments, in an easier way by means of a sketch. The Cartographers, Describers of the World and Star-Artists [ndr: Astronomers], have always known to portray everything in a clever way with the Art of Drawing. […]
Goeree continues to list different uses of drawings and paintings, until page 31. [MO]
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So neither are there two Men, nor two Faces, no, not two Eyes, Foreheads, Noses, or any other Features : Nay farther, there is not two Leaves, tho’ of the same Species, perfectly alike.
A Designer therefore must consider, when he draws after Nature, that his Business is to describe That very Form, as distinguish’d from every other Form in the Universe.
In order to give this Just Representation of Nature […] I say in order to follow Nature exactly, a Man must be well acquainted with Nature, and have a reasonable Knowledge of Geometry, Proportion, (which must be varied according to the Sex, Age, and Quality of the Person) Anatomy, Osteology, and Perspective. I will add to these an Acquaintance with the Works of the best Painters, and Sculptors, Ancient, and Modern : For ‘tis a certain Maxim, No Man sees what things Are, that knows not what they Ought to be.
That this Maxim is true, will appear by an Academy Figure drawn by one ignorant in the Structure, and knitting of the Bones, and Anatomy, compar’d with another who understands these throughly :
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Traveller,
Design is the Expressing with a Pen, or Pencil, or other Instrument, the Likeness of any Object by its out Lines, or Contours ; and he that Understands and Mannages well these first Lines, working after Nature still, and using extream Diligence, and skill may with Practice and Judgment, arrive to an Excellency in the Art.
Friend,
Me thinks that should be no difficult Matter, for we see many whose Inclination carys them to Draw any thing they see, and they perform it with ease.
Traveller,
I grant you, Inclination goes a great way in disposing the Hand, but a strong Imagination only, will not carry a Painter through ; For when he compares his Work to Nature, he will soon find, that great Judgment is requisite, as well as a Lively Fancy ; and particularly when he comes to place many Objects together in one Piece or Story, which are all to have a just relation to one another. There he will find that not only the habit of the Hand but the strength of the Mind is requisite ; therefore all the Eminent Painters that ever were, spent more time in Designing after the Life, and after the Statues of the Antients, then ever did in learning how to colour their Works ; that so they might be Masters of Design, and be able to place readily every Object in its true situation.
Friend,
Now you talk of Nature and Statues, I have heard Painters blam’d for working after both.
Traveller,
It is very true, and justly ; but less for working after Nature than otherwise. Caravaggio a famous Painter is blam’d for having meerly imitated Nature as he found her, without any correction of Forms. And Perugin, another Painter is blam’d for having wrought so much after Statues, that his Works never had that lively easiness which accompanies Nature ; and of this fault Raphael his Scholar was a long time guilty, till he Reform’d it by imitating Nature.
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Traveller,
There remained in Græce some little footsteps of the Art [ndr : au Moyen Âge] ; and from thence it was, that about the Year 1250, there came some Painters, who could hardly be called Masters, having scarce any more knowledge of the Art than just to draw the Out-lines without either Grace or Proportion ; the first Schollar they made in Italy, was at Florence, and was called Cimabue ; who being helped by Nature, soon outdid his Masters, and began to give some strength to his Drawings, but still without any great Skill, as not understanding how to manage his Lights and Shadows, or indeed, how to Design truely ; it being it those days an unusual and unattempted thing to Draw after the Life.
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Are. D’ou tirez vous la regle de juger de ces beautés ?
Fab. Je crois, comme vous l’avez dit, qu’on la doit tirer d’aprés nature, & d’aprés les statues antiques.
Are. Vous avoüerez donc que les nuds de Rafael ont toutes les parties belles, & achevées ; car rarement fit-il aucun ouvrage sans imiter le naturel, ou l’antique : c’est de la qu’on voit dans ses figures, têtes, jambes, torses, bras, pieds, & mains étonnantes.
Fab. Il ne fit point voir les os, les muscles, certains petits nerfs, & autres parties menûes autant que Michel Ange.
Are. Are. Il a fait voir ces parties dans les figures qui l’exigeoient, autant qu’il etoit a propos, Michel Ange (soit dit sans l’offenser) les fait voir quelque fois plus qu’il ne convient. Ce qui est si evident qu’il est inutil d’en dire davantage sur ce point. De plus vous devez vous ressouvenir, que je vous ai dit, qu’il est bien plus important de couvrir les os d’une chair pleine & tendre, que de les ecorcher : & pour preuve de cette verité, je vous replique, que pour la plus grande partie les anciens, ont fait leurs figures tendres, & avec peu de recherche […]. Mais il ne s’attacha pas beaucoup à cette maniere, parcequ’il avoit pris pour son but principal de plaire (come en effet c’est la premiere qualité du peintre) & cherchant a se procurer plutôt le surnom d’agreable, que de terrible, il en acquit un autre qui fut celui de gracieux. Car outre l’invention , outre le dessein, outre la diversité, outre que tous ses ouvrages remuent infiniment ; on y trouve de plus la prerogative qu’avoient, à ce qu’ecrit Pline, les figures d’Apelles ; c’est a dire l’agrement, qui est ce je ne sçai quoi, qui ravit ordinairement dans les peintres, comme dans les poetes : de sorte qu’il remplit les esprits d’un plaisir infini, quoiqu’on ne puisse decouvrir de quel coté vient, ce qui nous plait si fort.
Vleughels traduit "leggiadro" qui signifie "gracieux, charmant" par "agréable"
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Are. La proportion etant donc le principal fondement du dessein, celui la y fera le plus pour faire un corps parfait qui l’observera le mieux. Or pour faire un corps parfait, outre l’imitation ordinaire de la nature, & la necessité de s’attacher aussi aux anciens, il faut savoir que cette imitation doit se faire avec un bon jugement, de crainte qu’en croiant imiter les bonnes parties, nous n’imitions les mauvaises. Come il est arrivé à certain peintre, qui voiant que les anciens le plus souvent faisoient leurs figures fines & deliées, s’attacha tellement à cette coutume, qui etoit bonne, qu’il la fit devenir defectueuse. D’autres se sont attachés à faire, sur tout aux têtes des femmes, un long cou ; & ceci pour avoir remarqué, que la plus part des figures des femmes Romaines, dans l’antique avoient le cou long, parceque ceux qui sont courts n’ont point de grace, mais ceux la aiant donné dans le trop, ce qui devroit etre un agrêment, est devenu tout le contraire.
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Are. D’ou tirez vous la regle de juger de ces beautés ?
Fab. Je crois, comme vous l’avez dit, qu’on la doit tirer d’aprés nature, & d’aprés les statues antiques.
Are. Vous avoüerez donc que les nuds de Rafael ont toutes les parties belles, & achevées ; car rarement fit-il aucun ouvrage sans imiter le naturel, ou l’antique : c’est de la qu’on voit dans ses figures, têtes, jambes, torses, bras, pieds, & mains étonnantes.
Fab. Il ne fit point voir les os, les muscles, certains petits nerfs, & autres parties menûes autant que Michel Ange.
Are. Are. Il a fait voir ces parties dans les figures qui l’exigeoient, autant qu’il etoit a propos, Michel Ange (soit dit sans l’offenser) les fait voir quelque fois plus qu’il ne convient. Ce qui est si evident qu’il est inutil d’en dire davantage sur ce point. De plus vous devez vous ressouvenir, que je vous ai dit, qu’il est bien plus important de couvrir les os d’une chair pleine & tendre, que de les ecorcher : & pour preuve de cette verité, je vous replique, que pour la plus grande partie les anciens, ont fait leurs figures tendres, & avec peu de recherche […]. Mais il ne s’attacha pas beaucoup à cette maniere, parcequ’il avoit pris pour son but principal de plaire (come en effet c’est la premiere qualité du peintre) & cherchant a se procurer plutôt le surnom d’agreable, que de terrible, il en acquit un autre qui fut celui de gracieux. Car outre l’invention , outre le dessein, outre la diversité, outre que tous ses ouvrages remuent infiniment ; on y trouve de plus la prerogative qu’avoient, à ce qu’ecrit Pline, les figures d’Apelles ; c’est a dire l’agrement, qui est ce je ne sçai quoi, qui ravit ordinairement dans les peintres, comme dans les poetes : de sorte qu’il remplit les esprits d’un plaisir infini, quoiqu’on ne puisse decouvrir de quel coté vient, ce qui nous plait si fort.
La "vénustà" signifie "grâce, vénusté" ; Vleughels la traduit par "agrément"
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Titien dans ses ouvrages n’a point montré d’inutils agremens, mais une convenable proprieté de couleurs ; point d’ornemens affectés, mais une gravité de maitre ; point de dureté ; mais le moûelleux, & le tendre de la nature : & dans ses ouvrages les lumieres combattent, & se joûent toujours avec les ombres, elles se perdent & diminuent de la même façon que fait la nature elle même.
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Nous avons dit que la vérité l’emportoit toujours sur l’imitation. Par conséquent, quelque soigneusement que soit imitée la Nature, l’Art s’échappe toujours, & avertit le cœur, que ce qu’on lui présente n’est qu’un fantôme, qu’une apparence ; & qu’ainsi il ne peut lui apporter rien de réel. C’est ce qui revêt d’agrément dans les Arts les objets qui étoient désagréables dans la Nature. Dans la Nature ils nous faisoient craindre notre destruction, ils nous causoient une émotion accompagnée de la vue d’un réel danger : & comme l’émotion nous plaît par elle-même, & que la réalité du danger nous déplaît, il s’agissoit de séparer ces deux parties de la même impression. C’est à quoi l’Art a réussi : en nous présentant l’objet qui nous effraye, & en se laissant voir en même-tems lui-même, pour nous rassurer & nous donner, par ce moyen, le plaisir de l’émotion, sans aucun mélange désagréable. Et s’il arrive par un heureux effort de l’Art, qu’il soit pris un moment pour la Nature elle-même, qu’il peigne par exemple un Serpent, assez bien pour nous causer les allarmes d’un danger véritable ; cette terreur est aussitôt suivie d’un retour gracieux, où l’ame jouit de sa délivrance comme d’un bonheur réel. Ainsi l’imitation est toujours la source de l’agrément. C’est elle qui tempere l’émotion, dont l’excès seroit désagréable. C’est elle qui dédommage le cœur, quand il en a souffert l’excès.
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Mais que sert-il, reprit Damon, de sçavoir cette amitié & cette antipathie des Couleurs, puisqu'il n'y a qu'à imiter par le mélange des Couleurs artificielles celles qui sont naturelles à l'objet qui est devant nos yeux.
La nature, repartit Pamphile, n'est pas toûjours bonne à imiter ; il faut que le Peintre la choisisse selon les regles de son Art ; & s'il ne la trouve pas telle qu'il la cherche, il faut qu'il corrige celle qui luy est presente. Et de mesme que celuy qui dessine n'imite pas tout ce qu'il voit dans un modele defectueux, & qu'au contraire, il change en des proportions & des contours avantageux les défauts qu'il y trouve : ainsi le Peintre ne doit pas imiter toutes les couleurs qui se presentent indifferemment, il ne doit choisir que celles qui luy conviennent, ausquelles (s'il le juge à propos) il en ajoûte d'autres qui puissent produire un effet tel qu'il l'imagine pour la beauté de son Ouvrage : il songe non seulement à rendre ses objets en particulier beaux, naturels & véritables : mais encore il a soin de l'union du Tout-ensemble : tantost il diminuë de la vivacité du Naturel, & tantost il encherit sur l’éclat & sur la force des couleurs qu'il y trouve.
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[...] Car comment pourra-t-il representer les choses, desquelles il ne connoistra pas la nature, les proprietés, les causes & les effets ; comment peindra-t-il les Elemens, les Metheores, les Cieux, les Astres, & cette infinité, pour ainsi dire, de choses admirables que nous voyons dans la Nature ? Quelle image fera-t-il de la Tristesse, de la Joye, du Plaisir, de la Douleur & des autres passions ? Enfin, de quelle couleur peindra-t-il le Vice & la Vertu, sans la connoissance de ces sciences ? Quelle idée pourra-t-il former d’un malade & des diverses maladies d’un mourant, & de la Mort-même, s’il n’en connoist pas les symptomes ? Comment representera-t-il le corps humain, & les autres animaux dans leurs mouvemens divers, & tous les accidens qui s’y rencontrent, s’il n’en connoist la disposition par le moyen de l’Anatomie ; ainsi des autres choses qu’il aura à representer ? Et l’on voit tous les jours dans les ouvrages des faux Peintres, & de ceux même que l’on estime parmi le beau monde, que les deffauts qu’ils y commettent ne procedent que de l’ignorance de toutes ces choses, comme vous l’avez pû voir, lorsque vous avez passé parmi les Cacopeintres & les Cabalistes.
La Musique ne lui doit pas estre inconnuë, pour le grand raport quelle a avec la Peinture ; car si l’une a pour objet l’harmonie des sons, l’autre a l’harmonie des proportions des corps & des couleurs, fondée sur les mêmes principes.
Le but de la peinture est de représenter l’homme en action
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Quelqu'un repartit à cela, qu'il ne suffisoit pas de sçavoir exactement les noms des muscles, leurs situations, & leurs formes, que le principal étoit d'en connoître les effets exterieurs, ce que l'on ne pouvoit apprendre que sur un naturel vivant & animé, & qu'il ne falloit pas trop s'arrêter l'esprit à l'étude de l'Anatomie, ni s'y engager trop avant, parce qu'il ny a rien de certain que la mesure des proportions, qu'on ne peut prendre que sur l'Ostollogie, [...].
Un Bacchus est également cité en exemple par Testelin. Il se peut qu'il s'agisse du Bacchus de Versailles datant du IIe siècle de notre ère, qui faisait partie de la collection de Louis XIV (actuellement conservé au Musée National des Châteaux de Versailles et de Trianon).
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Some further Observations in drawing a Naked Figure, standing Foreright, by the Life.
In my Opinion, to understand how to make choice of a good Naked, and to draw it well, is one of the most Difficult Studies in Painting, because it cannot be done well without the understanding of Anatomy. Being then desirous to draw a Naked Figure, you must strike a Line Perpendicular as long you would have the Figure to be, then you divide that Line into so many Divisions or Parts as you design the Proportion […]. And since Nature, that Cunning Work-Mistress, is so extremely Various in her Representations, the Painter is not bound to observe this Rule exactly when he draws to the life ; because all these Rules were intended for no other use then to create the Idea of such and such Proportions first in our Brain, and before they be designed in a true Symmetrical way upon Paper, and to prevent us from Designing our Figures in an Extravagant or Preposterous Proportion. […].
Observe (as you proceed downwards) to place all the Muscles in their right and proper places according to Nature, as you judiciously may observe in the Life, there being no certain Rules for placing and drawing the Muscles in their proper places Therefore ’tis extremely Advantageous to draw very much after the Life, and after good Prints of Anatomy, and those Statues aforementioned, and Anatomies of Plaster of Paris, which is the onely way to arrive at the perfection of Drawing a Naked Figure well ; without which never expect to be a good History Painter.
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Traveller,
I grant you, Inclination goes a great way in disposing the Hand, but a strong Imagination only, will not carry a Painter through ; For when he compares his Work to Nature, he will soon find, that great Judgment is requisite, as well as a Lively Fancy ; and particularly when he comes to place many Objects together in one Piece or Story, which are all to have a just relation to one another. There he will find that not only the habit of the Hand but the strength of the Mind is requisite ; therefore all the Eminent Painters that ever were, spent more time in Designing after the Life, and after the Statues of the Antients, then ever did in learning how to colour their Works ; that so they might be Masters of Design, and be able to place readily every Object in its true situation.
Friend,
Now you talk of Nature and Statues, I have heard Painters blam’d for working after both.
Traveller,
It is very true, and justly ; but less for working after Nature than otherwise. Caravaggio a famous Painter is blam’d for having meerly imitated Nature as he found her, without any correction of Forms. And Perugin, another Painter is blam’d for having wrought so much after Statues, that his Works never had that lively easiness which accompanies Nature ; and of this fault Raphael his Scholar was a long time guilty, till he Reform’d it by imitating Nature.
Friend,
How is it possible to erre in imitating Nature ?
Traveller,
Though Nature be the Rule, yet Art has the Priviledge of Perfecting it ; for you must know that there are few Objects made naturally so entirely Beautiful as they might be, no one Man or Woman possesses all the Advantages of Feature, Proportion and Colour due to each Sence. Therefore the Antients, when they had any Great Work to do, upon which they would Value themselves did use to take several of the Beautifullest Objects they designed to Paint, and out of each of them, Draw what was most Perfect to make up One exquisite Figure ; Thus Zeuxis being imployed by the Inhabitants of Crotona, a City of Calabria, to make for their Temple of Juno, a Female Figure, Naked ; He desired the Liberty of seeing their Hansomest Virgins, out of whom he chose Five, from whose several Excellencies he fram’d a most Perfect Figure, both in Features, Shape and Colouring, calling it Helena.
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Friend,
When a Painter has acquired any Excellency in Desinging, readily and strongly ; What has he to do next ?
Traveller,
That is not half his Work, for then he must begin to mannage his Colours, it being particularly by them, that he is to express the greatness of his Art. ’Tis they that give, as it were, Life and Soul to all that he does ; without them, his Lines will be but Lines that are flat, and without a Body, but the addition of Colours makes that appear round ; and as it were out of the Picture, which else would be plain and dull. ’Tis they that must deceive the Eye, to the degree, to make Flesh appear warm and soft, and to give an Air of Life, so as his Picture may seem almost to Breath and Move.
Friend,
Did ever any Painter arrive to that Perfection you mention ?
Traveller,
Yes, several, both of the Antient and Modern Painters. Zeuxis Painted Grapes, so that the Birds flew at them to eat them. Apelles drew Horses to such a likeness, that upon setting them before live Horses, the Live ones Neighed, and began to kick at them, as being of their own kind.
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Das 9. Capitel . Von der Stellung der Glieder/ und derer Verekürzung in einem Bilde.
Viel berühmte Mahler haben diesen Übelstande an stehenden und auch liegenden Bildern eingeführet, daß sie, wenn die rechte und lincke Hüffte auswancket, die Achsel selbiger Seiten erhoben. Da doch hingegen insgemein die Achsel der Seiten niedrig als die andere seyn soll: es soll auch jederzeit das Haupt, wenn es möglich, es sich nach der höchste Achsel wenden. Wenn zierliche fürnehme Bilder und nicht grobe Arbeiten zu machen sind, […]. Man soll im wenden und biegen der Glieder erbarlich bei der Natur-Zierde bleiben […].
Hingegen ist bey den Händen und Füssen mehr Freiheit erlaubet […]
Es ist allezeit die Natur für eine sichere Richtschnur zu halten. Die gehenden Bilder sollen nicht weiter schreiten, als eines Fusses-Länge von einen zum andern, die perfecten Antiquen haben allezeit ihre stehenden Bilder als wolten sie gehen, auch etwas wanckendt, sehr rühmlich und angenehm gestellet.
Kürtzlich man hat in dergleichen Gemählden auf der Bilder-Natur, artige und wohlsittliche Verrichtung und Arbeit scharff zu sehen […]. Man hat auch auf der Personen ihre Leidenschaften, Amt und Beruff zu sehen, daß man gleich aus ihren Gesichte, Verrichtungen und Geberden ihre Unternehmungen erkennen möge.
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Mais que sert-il, reprit Damon, de sçavoir cette amitié & cette antipathie des Couleurs, puisqu'il n'y a qu'à imiter par le mélange des Couleurs artificielles celles qui sont naturelles à l'objet qui est devant nos yeux.
La nature, repartit Pamphile, n'est pas toûjours bonne à imiter ; il faut que le Peintre la choisisse selon les regles de son Art ; & s'il ne la trouve pas telle qu'il la cherche, il faut qu'il corrige celle qui luy est presente. Et de mesme que celuy qui dessine n'imite pas tout ce qu'il voit dans un modele defectueux, & qu'au contraire, il change en des proportions & des contours avantageux les défauts qu'il y trouve : ainsi le Peintre ne doit pas imiter toutes les couleurs qui se presentent indifferemment, il ne doit choisir que celles qui luy conviennent, ausquelles (s'il le juge à propos) il en ajoûte d'autres qui puissent produire un effet tel qu'il l'imagine pour la beauté de son Ouvrage : il songe non seulement à rendre ses objets en particulier beaux, naturels & véritables : mais encore il a soin de l'union du Tout-ensemble : tantost il diminuë de la vivacité du Naturel, & tantost il encherit sur l’éclat & sur la force des couleurs qu'il y trouve.
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The next thing to be considered in an Historical Piece, is the Truth of the Drawings, and the Correction of the Design, as Painters call it ; that is, whether they have chosen to imitate Nature in her most Beautiful Part ; for though a Painter be the Copist of Nature, Yet he must not take her promiscuously, as he finds her, but have an Idea of all that is Fine and Beautiful in an Object, and choose to Represent that, as the Antients have done so admirably in their Paintings and Statues : And ’tis in this part that most of the Flemish Painters, even Rubens himself, have miscarryed, by making an ill Choice of Nature ; either because the Beautiful Natural is not the Product of their Countrey, or because they have not seen the Antique, which is the Correction of Nature by Art ; for we may truly say that the Antique is but the best of Nature ; and therefore all that resembles the Antique, will carry that Character along with it.
Friend,
I remember, you reckoned it to me among the Faults of some Painters, that they had studied too long upon the Statues of the Antients ; and that they had indeed thereby acquired the Correction of Design you speak of ; but they had by the same means lost that Vivacity and Life which is in Nature, and which is the true Grace of Painting.
Traveller.
’Tis very true, that a Painter may fall into that Error, by giving himself up too much to the Antique ; therefore he must know, that his Profession is not tyed up to that exact Imitation of it as the Sculptor’s is, who must never depart from that exact Regularity of Proportion which the Antients have settled in their Statues ; but Painters Figures must be such as may seem rather to have been Models for the Antique, than drawn from it ; and a Painter that never has studied it at all, will never arrive at that as Raphael, and the best of the Lombard Painters have done ; who seem to have made no other Use of the Antique, than by that means to choose the most Beautiful of Nature.
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Draught is a Physical Line, or Lineal Demonstration ; and hath always some Dimentions, if it be never so slender : and serves to represent Bodys according to their Forms, Aspects and Scituation ; Limiting and Determining the surface of an Object ; and Making out the Several Parts, which are contain’d therein. For no Superficies can Exist, without being Terminated by Lines, Streight, Circular or Mixt.
The Extent of Draught is Immense ; for it is not only concern’d in all the Visible Things in Nature, but in all Things which the Fancy or Imagination can form any Idea of, that can be compris’d under the Figure of Body : nay, so vast is its extent, that it adventures to Dive into the very Soul, and express its Thoughts ; for though Colour is accessary to Expression, yet nothing can be Terminated without Lines.
They that would arrive to the Perfection in the Practick, must dilligently observe these following Rules.
First he must draw by the Hand, Circles, Ovals, &c. Then the several Features of the Face by themselves, [...] then the several Members, [...]. Observing in the Hands and Feet, to draw the upper Lines first then the lower ; [...]. [...] They must Design the Nudity, Model, &c. exactly, without Charging or overburthening any of their Parts ; their being no way to obtain an entire exactness, but by proportioning every part with the first, comparing them exactly, so that we may be at liberty to Strengthen and go over again the Parts as we shall think fit, when we make use of this Design ; as it truly follows and represents the Models whither they be Antique or Natural.
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{XX. L’Antique regle la Nature.}
Ce qu’il y a icy à faire, est d’imiter le beau Naturel, comme ont fait les Anciens, tel que l’objet & la Nature de la chose le demandent : Et c’est pour cela que vous serez soigneux de rechercher les Medailles antiques, les Statuës, les Vases, les Bas-reliefs, *& tout ce qui fait connoistre les Pensées & les Inventions des Grecs ; parce qu’elles nous donnent de grandes idées, & nous font produire de belles choses.
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Ce n'est pas par prévention, dit Pamphile, qu'il faut se faire le Goust aux Ouvrages antiques mais par raison. Peut-estre aussi le prenez-vous trop à la lettre. Ne croyez-pas, mon cher Damon, que je veuille vous conseiller de iuger des figures peintes par la ressemblance qu'elles auront à des figures de Marbre, non plus qu'à beaucoup d'autres choses que l’on voit dans l'antique. L'idée que ie fouhaitte que vous vous en fassiez, n'est pas pour juger directement des beautez peintes ; mais des beautez naturelles : C'est à dire en deux mots, que les personnes qui auront le plus de ce bon air des Figures antiques, seront d'un meilleur choix, & les plus propres à estre peintes, & à faire l'ornement d'un beau Tableau.
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Le naturel a toujours quelque chose de vif, & de remuant, qui tempère cette immobilité des Figures antiques : & ceux qui prennent trop de soin de les imiter, sans prendre garde aux grâces particulières qui accompagnent la Nature vivante, tombent toujours dans la sécheresse.
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Que trouvez-vous donc de beau dans l’Antique, interrompit Damon. Plusieurs choses, répondit Pamphile; la correction de la forme, la pureté & l'élegance des contours, la naïveté & la noblesse des expressions, la variété, le beau choix, l’ordre & la négligence des ajustemens ; mais surtout une grande simplicité qui retranche tous les ornemens superflus, qui n'admet que ceux où l'artifice semble n'avoir aucune part, & qui rendant la Nature toujours la Maistresse, l'a fait voir plus noble, plus grande, & plus majestueuse. Voila ce que je trouve de plus remarquable dans les Sculptures antiques, & ce qui en fait le grand Goust ; […].
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Mon Dieu, interrompit Leonidas, vous n'avez que vostre Antique dans la teste, & vous n'est jamais content d'un Tableau si vous n'y reconnoissez quelqu'une des statues que vous avez veuës à Rome. Trouvez-vous que j'aye grand tort, repartit Caliste, & peut-on mieux faire que de suivre ce qui est approuvé de tout le monde. Cela est bon pour la Sculpture, respondit Leonidas, & non pas pour les Tableaux où tout doit estre plein de vie. Les Statues & les Bas-reliefs ont esté faits pour immortaliser les Héros, & pour conserver la mémoire de leurs belles actions, plustost que pour tromper les yeux &: représenter les choses de la manière qu'elles se sont effectivement passées. N'avez- vous pas remarqué que la pluspart des figures Antiques sont dans des Attitudes de repos & comme immobiles ; & les Bas-reliefs seroient-ils supportables dans les actions qu'ils representent, si on y cherchoit la vraysemblance & les naïvetez de la nature. En un mot, ce sont des espèces de Hierogliphes ausquels il faut estre accoustumé pour les entendre. Une action y suffit pour en représenter plusieurs, l'unité y est prise souvent pour un grand nombre, &peu de chose en suppose beaucoup.[…] La pluspart des autres choses y sont exprimées froidement, sans conter les actions qui y sont fausses, & contre les effets ordinaires de la nature.
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[...] s'il [ndr : Rubens] ne s'est pas si fort arresté au goust de l'Antique, ce n'est point par impuissance, c'est qu'il n'y trouvoit pas assez la vérité du naturel dont il vouloir estre un parfait imitateur : Il estoit bien persuadé, comme il est vray, que la diversité de la Nature est une de ses plus grandes beautez, & il ne trouvoit pas qu'en s'attachant aux Statües & aux Bas-reliefs, il pût se satisfaire assez pleinement.
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S'estant donc proposé la Nature comme l'objet de ses [ndr : Rubens] études & de ses reflexions, il a observé exactement & avec un jugement admirable le véritable caractère des choses, ce qui les distingue les unes des autres, & qui les fait paroistre ce qu'elles sont à nos yeux : Et il a poussé cette connoissance si loin, qu'avec une hardie, mais sage & sçavante exagération de ce caractere, il a rendu la Peinture plus vivante & plus naturelle, pour ainsi dire, que le Naturel mesme. C'est dans la veuë de cet heureux succès qu'il ne s'est pas mis si fort en peine de se remplir l'idée des contours Antiques, dont la pluspart estant imitez avec trop d'affectation, portent avec eux une idée de pierre qu'ils communiquent infailliblement aux Ouvrages de ceux qui s'y sont trop attachez, au lieu que les contours de Rubens donnent au nud un véritable caractère de chair, telle qu'il l'a voulu representer selon les âges, les sexes & les conditions. Car on voit cette diversité dans les sujets qui la demandent ; [...].
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Le Vrai Ideal est un choix de diverses perfections qui ne se trouvent jamais dans un seul modele ; mais qui se tirent de plusieurs & ordinairement de l’Antique.
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l’Antique n’est beau que parce qu’il est fondé sur l’imitation de la belle Nature dans la convenance de chaque objet qu’on a voulu representer.
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Tous les Arts ont commencé par imiter la Nature, & ils ne se sont perfectionnés que par le bon choix. Ce bon choix qui se trouve dans l'Antique, a été fait par des hommes d'un bon esprit, qui cherchoient la gloire par la science, & qui ont examiné pour arriver à leur fin, les modeles les plus parfaits
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Puisqu’il est constant que les figures antiques renferment non seulement tout ce qu’il y a de plus beau dans les proportions ; mais qu’elles sont encore la source des graces, de l’élegance, & des expressions : c’est une étude d’autant plus nécessaire qu’elle conduit au chemin de la belle verité. Il faut s’y exercer sans avoir égard au tems qu’elle exige pour la bien posseder : car puisque l’Antique est la regle de la beauté, il la faut dessiner jusqu’à s’en former une juste & forte idée, qui serve à bien voir la Nature […]
Comme le plus bel exemple que nous ayons dans cette conduite, est celle qu’a tenue Raphaël dans ses Ouvrages, il est bon de les dessiner en même tems, afin qu’il nous serve de guide dans l’heureux mélange qu’il a fait de l’Antique & de la Nature.
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Are. On doit donc choisir la forme la plus parfaite, imitant en partie la nature. C’est ce que faisoit Apelles, qui peignit d’apres Phriné la plus fameuse courtisane de son tems, sa celebre Venus sortant de la mer (de la quelle Ovide dit, que si elle n’eut pas eté peinte par Apelles, elle seroit toujours restée cachée dans les eaux.) Tout ainsi Praxitele fit la belle statue de la Venus Gnidienne d’apres la meme Phriné. On doit en partie imiter les belles statues de marbre ou de bronze des anciens. Quiconque goutera & possedera pleinement les perfections admirables de ces statues, pourra corriger a coup sûr plusieurs defauts de la nature meme, & rendre ses peintures agreables, & estimables a tout le monde, parceque l’antique renferme toute la perfection de l’art, & peut servir de modelle a toute sorte de beauté.
PRAXITELES, Vénus de Cnide
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On ne se familiarise point avec la nature du premier coup : il faut auparavant beaucoup de recherche, une longue application, & une pratique mûre & raisonnée. Il est certain que si cet Auteur peut atteindre à un peu plus de chaleur, il sera encore plus vrai que M. Oudry.
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Onzen Fabritius, mijn meedeleerling, stelde my in onze jeugd deeze vraeg voor: Welk zijn de gewisse kenteykenen, en vruchten van den geest in een jong leerling, om een goet Schilder uit te verhoopen? {Kenteykenen} Ik antwoorde; na de maete mijns begrips in dien ouderdom: Dat hy niet alleen schijne de konst te beminnen, maer dat hy in der daet, in de aerdicheden der bevallijke natuur uit te beelden, verlieft is. Dat hy niet alleen het doode lichaem der konst beooge, dat is trant te volgen, en te doen als andre, maer dat hy op de ziele der konst als verslingert is: dat is, de natuur in hare eigenschappen te onderzoeken. Hy is nijdich dat een ander iets, hem onbekent, weet, hy schaemt hem van iemant iets indrukkender wijze te leeren, en zoekt alles door eygen arbeit uit te vinden.
[BLANC J, 2006, p.89] Lorsque j’étais jeune, notre Fabritius, mon condisciple, me posa cette question : quels sont les signes distinctifs certains et les dons de l’esprit qui font espérer qu’un jeune élève deviendra un grand peintre ? {Les signes distinctifs}Je répondis […] : il devrait non seulement paraître aimer l’art mais être aussi, en vérité, épris de la représentation des charmes de la plaisante nature, non seulement rechercher le corps mort de l’art ( c’est-à-dire suivre un style et faire comme les autres) , mais être aussi comme épris de l’âme de l’art et examiner la nature dans toutes ses propriétés, être envieux qu'un autre sache ce qu’il ne sait pas, avoir honte d’apprendre de façon très édifiante quelque chose de quelqu’un d’autre, et chercher à tout découvrir par son propre travail.
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An easie way to take the naturall, and lively shape of the leafe of any hearbe or tree, which thing passeth the Art of man to imitate with Pen or Pensill.
First take the leafe that you would have, and gently bruise the ribs and veines on the backe side of it, afterwards wet that side with Linseed-oyle, and then presse it hard upon a peece of cleane white paper, and so you shall have the perfect figure of the said leafe, with every veine thereof, so exactly exprest as being lively coloured, it would seeme to bee truly naturall, by this we learne, that Nature being but a little adjuvated or seconded with Art, can worke wonders.
Now for the farther information of such as are desirous of exemplarie instruction, I have set downe in order following the delineation of the proportion of such things as in my judgement seemed most necessarie for young beginners, and those in such easie demonstrations as for the most part they consist of equall squares, and require no more for their right understanding, then diligent observation, I might have filled a whole Booke of such like: but having considered that what I had done, was a sufficient ground for a farther procession, I thought fitting to leave each person to the exercise and practise of his best Invention.
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{Likenesse, not to be compared} But the worke of Art, is not singly in the Similitude or likenesse to the Life, (as common judgement will have it) but in the Symmetry ; which in truth, proceeds from someskill in the Artizan’s surpassing Art.
{To Symmetry} It was distinguished by that excellent Painter. A Boy holding a cluster of Grapes so like, that deceived the Birds, and yet not deterred by the shape of the Lad ; which therefore being an exception to the excellencie of the Piece, the Painter put out the Grapes, (though most like,) but reserved the Boy (for his Symmetry,) as the better esteem of the Art ; not understood by ordinary capacities.
{And therefore Naked Bodies hard to Paint.} You shall hardly find an Artist, very excellent in a naked body, where true Symmetry is expected ; and therefore the ancient skill of the Græcians, sildome apparelled any. A timorous Painter, excuses his weaknesse, by covering the body, with a muffled Mantle.
{Defining Lines, what ?} The Artizans call this proportion, the designing lines, Scatches, the first draught, and so a second and third, before you Paint them ; {A Cut.} which stroaks, by those that have insight in Art, are esteemed of high value ; for by these first draughts, the true force and undisguised Lineaments of Nature, do ravish the contemplation ; wherein the thought of a studious Artificer is perfectly evidenced.
[…].
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I own there are Beauties in Nature which we cannot reach ; Chiefly in Colours, together with a certain Spirit ; Vivacity, and Lightness ; Motion alone is a Vast Advantage ; it occasions a great degree of Beauty purely from that Variety it gives ; so that what I have said elsewhere is true, ‘tis impossible to Reach Nature by Art ; But This is not inconsistent with what I have been saying just now ; Both are True in different Senses. We cannot reach what we set [ndr : une erreur est notée dans l’errata présent au début de l’ouvrage : il s’agit du verbe see et non du verbe set] before us, and attempt to Imitate, but we Can carry our Ideas, so far beyond what we have seen, that tho’ we fall short of executing them with our hands, what we do will nevertheless excel Common Nature, Especially in Some particulars, and those very considerable ones.
When I say Nature is to be Rais’d, and Improv’d by Painting it must be understood that the Actions of Men must be represented better than probably they Really were, as well as that their Persons must appear to be Nobler, and more Beautifull than is Ordinarily seen. In treating a History a Painter has Other Rules to go by than a Historian, whereby he is as much Oblig’d to Imbellish his Subject, as the other is to relate it Justly.
Quotation
Preface au Lecteur de la Peinture, p. 301
Mais il save [ndr. le peintre] tromper l'œil ou tout n'y vaut rien ; il faut qu'on croye que cela est creux & enfoncé, cela enflé & boursoufflé, cecy hors d'œuvre, & qui se jette entierement hors du Tableau, cecy esloigné d'une bonne lieuë, cela d'une haute extréme, cela percé à jour, cecy tout vif & plein de mouvement, que ce cheval court & escume à force de souffler, que ce chien jappe voirement, que ce sang coule de la playe, que les nuées tonnent en effet, & que les nuages sont tous decousus à force d'esclairs qu'on void sortir coup sur coup, que cet homme rend l'esprit & que l'on void l'ame sur ses levres, que les oyseaux bequettent ces raisins & se cassent le bec, qu'on crie haut qu'il faut oster le rideau afin de voir ce qui est caché, cependant il n'y a rien de tout cela, car tout cela est plat, pres, bas, mort & contrefait si artistement qu'il semble que la nature se soit couché là dessus pour aider le peintre à nous tromper finement, & se moquer de nostre bestise.
De là vient qu'un d'eux [ndr. les peintres] escrit en ses ouvrages, Res ipsa, c'est la chose mesme, non pas la Peinture; & l'autre, Fecit Apelles, ce qu'il mit en trois pieces où il surmonta l'art, la nature, & soy-mesme. Aux autres il mettoit Faciebat, c'est à dire, il faisait, & à dessein n'a point voulu achever de peur de faire rougir la nature qui se fut confessée vaincue par l'esprit & par l'art.
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Quotation
[ndr : Le Père] Tu dois doncques mon fils d’un jugement plus sain
Des yeux de ton esprit penetrer mon dessin,
[…]
Pour bien Peindre il te faut suivre le naturel
Marchant sur un chemin droit et continuel.
Le F. Me faut-il simplement imiter la nature
Pour devenir fameux en l’Art de la Peinture ?
{2. Precepte très important}
Le P. Il la faut imiter, mais c’est adroitement ;
Car il ne suffit pas d’imiter simplement ;
Puis qu’il n’est rien de beau, rare, charmant, & juste
Qui n’ai quelque defaut, & que l’Art ne l’ajuste.
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Quotation
[...] C’est en cet Ouvrage [ndr : groupe sculpté par Phidias représentant le Parnasse] que l’on peut dire que l’Art a égalé la Nature ; car ce sçavant Sculpteur [ndr : Phidias] avoit mis tant de grace, de beauté, de guayté dans toutes ces Figures, qu’il sembloit avoir fait vivre le marbre, & qu’il n’y manquoit que la parole.
Le but l’art est d’imiter la nature et d’insuffler la vie aux figures représentées
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Rien n’est bon, rien ne plaît sans le Vrai ; c’est la raison, c’est l’équité, c’est le bon sens & la base de toutes les perfections, c’est le but des Sciences, & tous les Arts qui ont pour objet l’Imitation ne s’exercent que pour instruire & pour divertir les hommes par une fidelle representation de la Nature.
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Outre ce Vrai général qui doit se trouver par tout, il y a un Vrai dans chacun des beaux Arts, & dans chaque Science en particulier. […] dans l’Imitation en fait de Peinture, il y a à observer que bien que l’objet naturel soit vrai & que l’objet qui est dans le Tableau ne soit que feint, celui-ci neanmoins est appellé Vrai quand il imite parfaitement le caractère de son modele.
Quotation
Au reste de tous les beaux Arts, celui où le Vrai se doit trouver le plus sensiblement est sans doute la Peinture. Les autres Arts ne font que réveiller l’idée des choses absentes, au lieu que la Peinture les supplée entierement, & les rend presentes par son essence qui ne consiste pas seulement à plaire aux yeux, mais à les tromper.
Quotation
Tous les Arts ont commencé par imiter la Nature, & ils ne se sont perfectionnés que par le bon choix. Ce bon choix qui se trouve dans l'Antique, a été fait par des hommes d'un bon esprit, qui cherchoient la gloire par la science, & qui ont examiné pour arriver à leur fin, les modeles les plus parfaits
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Quotation
[…] la Nature commence toujours par les choses les moins parfaites, & l’Art qui en est l’imitateur suit la même regle. D’abord le Peintre ébauche son sujet par le moyen du Dessein, & le finit ensuite par le coloris qui en jettant le vrai sur les objets dessinés, y jette en même tems la perfection dont la Peinture est capable.
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Fab. C’est avec justice qu’on a toujours estimé les peintres, parce qu’ils semblent surpasser en esprit, & en courage les autres hommes ; puisqu’ils osent par leur art imiter ce que Dieu a fait, & le representer de maniere qu’il semble vrai : c’est ce qui fait que je ne m’etonne pas que les Grecs, qui connoissoient le sublime de la peinture, deffendissent aux esclaves de la professer. Aussi Aristote se garde bien de confondre cet art parmi les mecaniques, disant qu’on devroit etablir des ecoles publiques dans les villes, ou les enfants allassent apprendre.
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Quotation
Fab. Il ne suffit pas de dire, ce nud est parfait, & beau autant que cet autre, il faut le prouver.
Are. Repondez moi avant toutes choses. Le [sic] nuds de Rafael sont-ils estropiés ? Sont-ils nains ? trop charnus ? Sont-ils secs, ont-ils les muscles deplacés ou autres parties vicieuses ?
Fab. J’ai entendu dire à tout le monde qu’ils sont biens : mais qu’ils ne renferment pas en eux tout l’art qu’on trouve en ceux de Michel Ange.
Are. Quel est cet art ?
Fab. Ils n’ont pas ces beaux contours qu’on les nuds de celuy-ci.
Are. Quels sont ces beaux contours ?
Fab. Ceux qui forment ces belles jambes, ces beaux piés, & ces belles mains, les dos, les ventres, & tout le reste.
Are. Vous ne croiez donc pas, vous, ni les partisans de Michel Ange, que les nuds de Rafael aient ces belles parties ?
Fab. Je dis non seulement belles, mais tres belles ; sans pourtant qu’elles egalent les nuds de Michel Ange.
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Au contraire les Peintres qui travaillent aujourd'hui, tirent plus de secours de l'Art, que Raphaël & ses contemporains n'en pouvoient tirer. Depuis Raphaël, l'art & la nature se sont perfectionnez, […]. L'Ecole Lombarde a apporté le coloris à une perfection où il n'avoit pas encore atteint du vivant de Raphaël. L'Ecole d'Anvers a fait encore depuis lui plusieurs découvertes sur la magie du clair-obscur. Michel-Ange de Caravage & ses imitateurs ont aussi fait sur cette partie de la Peinture, des découvertes excellentes, quoiqu'on puisse leur reprocher d'en avoir été trop amoureux. Enfin depuis Raphaël, la nature s'est embellie. Expliquons ce Paradoxe.
Nos Peintres connoissent présentement une nature d'arbres & une nature d'animaux plus belle & plus parfaite que celle qui fut connuë aux devanciers de Raphaël et à Raphaël lui-même. […] Ce n'est qu'après lui que ces parties du monde [ndr : Asie orientale, Amérique, Brésil] ont été découvertes pour les Peintres, & qu'on en a rapporté les desseins des plantes, des fruits & des animaux rares qui s'y trouvent, & qui peuvent servir à l'embellissement des tableaux.
[…]
Il est vrai que Raphaël & ses contemporains n'étudioient pas la nature seulement dans la nature elle-même. Ils l'étudiaient encore dans les ouvrages des anciens. Mais les anciens eux-mêmes ne connoissoient pas les arbres [ndr.: des Pays-Bas] et les animaux [ndr.: d'Angleterre]. L'idée de belle nature que les anciens s'étaient formée sur certains arbres & sur certains animaux, en prenant pour modeles les arbres & les animaux de la Grece et de l'Italie, n'approche pas de ce que la nature produit en ce genre-là dans d'autres contrées.
[…]
Il faudrait connoître le monde presqu'aussi bien que l'intelligence qui l'a créé, & qui a décidé de son arrangement, pour imaginer la perfection où la nature est capable d'arriver. […] Les connaissances des hommes sur la conformation de l'Univers, étant aussi bornées qu'elles le sont, ils ne peuvent, en prêtant à la nature les beautés qu'ils imaginent, l'annoblir dans leurs inventions, autant qu'elle sçait l'annoblir elle-même à la faveur de certaines conjectures. Souvent leur imagination la gâte au lieu de la perfectionner.
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La Platte Peinture. Chapitre XXXIX, p. 314
La façon de parler des beaux Tableaux
1. Cela n'est pas Peinture, mais nature, & ces personnages là regardent tous ceux qui les regardent, mais d'une œillade si naïve, que vous jureriez qu'ils sont en vie.
2. Voyez ces poissons là, si vous versez dessus de l'eau ils nageront, car rien ne leur manque. Et ces oiseaux s'ils n'estoient attachez ils prendroient l'air, & fendroient le Ciel tant ils sont bien faits.
3. Comment est-il possible que le pinceau ait couché tant de douceurs sous des traits si rudes, sous des couleurs si dures, & que parmy tant de nonchalance, on ait caché tant d'attraits.
4. Quand la Peinture était encore au berceau, & à son premier lait, le pinceau estoit si niais, les ouvrages si lourds, qu'il falloit escrire dessus, c'est un bœuf, c'est un Asne, autrement vous eussiez pris cela pour un quartier de veau, maintenant il faut mettre dessous, qu'un tel peignoit, de peur qu'on ne creut que ce sont des morts qu'on a collé sur la toile, & des personnes vivantes sans vie tant le tout est bien fait.
5. Pour parler des riches Peintures il en faut parler comme si les choses estoient vrayes, non pas peintes. […]
6. Apelles peignoit ce qui ne se pouvoit peindre, on oyait craquer les tonnerres, & le tintamarre des nuées esclatantes & toutes trenchées d'esclairs.
7. Voyez comme ce drap est bien plissé, voyez ces mains de neige où les veines s'enflent […] tout le corps est aussi bien fait que si nature l'avoit façonné de ses mains. Mais encore est-ce Peinture ou nature, vérité ou artifice.
8. Mon amy pourquoy avez-vous donné une bride à ce cheval qui court de toute sa puissance, & jette son escume à gros boüillons, & est hors d'haleine ? je l'ay fait à dessein, car en deux bonds il se fut jetté hors de la carrière & hors de la toile, il l'a fallu retenir par force, voyez comme par dépit il s'en cabre.
9. Mon Dieu que ce fonds est haché bien menu, & treillissé de bonne grace, vous jureriez que c'est une chose creuse, & bien profonde.
10. Voyez comme ces fontaines sourdent des crouppes de ces montagnes, comme la main du Peintre meine ces ruisseaux aussi bien que sçauroit faire la nature […]; voyez comme ces canards se coulent parmy ces herbes, & cornillent, voyez-là comme ils se plongent boursoufflans contre-mont de petits brins & filets d'eau, retirez-vous un peu à l'escart de peur qu'ils ne vous aspergent, & moüillent, en frétillant ainsi des pattes & battant l'eau.
11. Philostrate en ses Tableaux est excellent en cecy, & vous fera riche en cette matiere.
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II [ndr : Rubens] a fait voir par cette figure qu'il fçavoit finir quand il vouloit, & quand il le jugeoit nécessaire : Et par ses autres tableaux que cette grande exactitude estoit inutile, puis qu'ils font tout l'effet qu'on en doit attendre. Mais outre que cette manière de peindre les choses si nettement & avec tant de patience ne convient guéres au tempérament actif de Rubens, ny a son Génie tout de feu, c'est qu'il n'a pas trouvé à propos de se servir de cette conduite dans la pluspart de ses Ouvrages, & en voicy deux raisons que l'on y découvre. La première, que tous les tableaux ne sont point faits pour estre veus de prés, ny pour estre tenus à la main, il suffit qu'ils fassent leur effet du lieu d'où on les regarde ordinairement, si ce n'est que les Connoisseurs aprés les avoir veus d'une distance raisonnable veüillent s'en approcher ensuite pour en voir l'artifice. Car il n'y a point de tableau, qui ne doive avoir son point de distance d'où il doit estre regardé : & il est certain qu'il perdra d'autant plus de sa beauté, que celuy qui le voit sortira de ce point, pour s'en approcher ou pour s'en éloigner. Cela estant, je trouve que c'est une perte de temps, pour ne pas dire un manque d'intelligence, que de faire un travail inutile & qui se perd dans la distance, convenable. Et au contraire il y a beaucoup d'Art & de science en faisant tout ce qui est nécessaire, de ne faire que ce qui est nécessaire.
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Je sçay bien, continua-t-il, que Rubens est un de vos Heros de Peinture, & que vous avez toûjours estimé l’Ouvrage qui est dans la gallerie du Luxembourg, comme une des plus belles choses qui soient dans l’Europe, si l'on en retranchoit (disiez-vous) en beaucoup d'endroits le goût de Dessein dont il n'est pas question presentement. Mais tout le monde n'est pas de vôtre goût, & ceux qui sont d'un sentiment contraire, disent qu'on trouve peu de verité dans les Ouvrages de Rubens, quand on les examine de prés, que les Couleurs & les Lumieres y sont exagérées, que ce n'est qu'un fard, & qu'enfin ce n'est point ainsi que l'on voit ordinairement la Nature.
O le beau fard ! s'écria Pamphile, & plût à Dieu mon cher Damon, que les Tableaux qu'on fait aujourd'huy, fussent fardez de cette sorte ! ne sçavez-vous pas que la Peinture n'est qu'un fard, qu'il est de son essence de tromper, & que le plus grand trompeur en cet Art est le plus grand Peintre. La Nature est ingrate d'elle-même, & qui s'attacheroit à la copier simplement comme elle est & sans artifice, feroit toûjours quelque chose de pauvre & d'un tres-petit goût. Ce que vous nommez exageration dans les Couleurs & dans les Lumieres, est une admirable industrie, qui fait paroître les objets peints plus veritables (s'il faut ainsi dire) que les veritables mêmes. C'est ainsi que les Tableaux de Rubens sont plus beaux que la Nature, laquelle semble n'être que la copie des Ouvrages de ce grand Homme. Et quand les choses aprés être bien examinées ne se trouveroient pas justes, comme vous le supposez, qu'importe, pourvû qu'elles le paroissent ; puisque la fin de la Peinture n'est pas tant de convaincre l’esprit que de tromper les yeux.
Cet artifice, dit Damon, me semble merveilleux dans les grands Ouvrages.
C'est aussi dans ceux-là, reprit Pamphile, où l'on voit que Rubens l'a rendu plus sensible à ceux qui sont capables d'y faire attention & de l'examiner : car aux personnes qui ne s'y connoissent que peu, rien n'est plus caché que cet Artifice.
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L’on sait assez que la peinture n’est qu’un fard, qu’il est de son essence de tromper, & que le plus grand trompeur en cet Art, est le plus grand Peintre. La Nature est ingrate d’elle-même, & qui s’attacheroit à la copier simplement comme elle est & sans artifice, feroit toujours quelque chose de pauvre & de très-petit goût. Ce que l’on nomme Exageration dans les couleurs & dans les lumieres, est l’effet d’une profonde connoissance de la valeur des couleurs, & une admirable industrie qui fait paroître les objets peints plus vrais (s’il faut ainsi dire) que les veritables mêmes. C’est dans ce sens que l’on peut dire, que dans les Tableaux de Rubens l’Art est audessus de la Nature, laquelle semble en cette occasion n’être que la copie des ouvrages de ce grand Peintre : & quand les choses, après avoir été bien examinées, ne se trouveroient pas justes, comme on les suppose, qu’importe après tout, pourvû qu’elles le paroissent ; puisque la fin de la Peinture n’est pas tant de convaincre l’esprit que de tromper les yeux.
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282. [Que vous fassiez paroistre les Corps éclairez par des Ombres qui arrestent vostre veuë, &c.] C’est à dire proprement, qu’apres de grands Clairs il faut de grandes Ombres, qu’on appelle des Repos ; parce que effectivement la veuë seroit fatiguée, si elle estoit attirée par une continuité d’objets petillans. Les Clairs peuvent servir de repos aux Bruns, comme les Bruns en servent aux Clairs. […]
Ces Repos se font de deux manieres, dont l’une est Naturelle, & l’autre Artificielle : La Naturelle se fait par une étenduë de Clairs ou d’Ombres, qui suivent naturellement & necessairement les Corps solides, ou les Masses de plusieurs Figures agrouppées lors que le jour vient à frapper dessus : Et l’Artificielle consiste dans les Corps des Couleurs que le Peintre donne à de certaines choses telles qu’il luy plaist, & les compose de telle sorte, qu’elles ne fassent point de tort aux Objets qui sont auprés d’elles. Une Draperie par exemple que l’on aura fait jaune ou rouge en certain endroit, pourra estre dans un autre de Couleur brune, & y conviendra mieux pour produire l’effet que l’on demande. L’on doit prendre occasion autant qu’il est possible de se servir de la premiere Maniere, & de trouver les Repos dont nous parlons par le Clair ou par l’Ombre, qui accompagnent naturellement les Corps solides […]
Ainsi le Peintre qui a de l'intelligence prendra ses avantages de l'une & de l'autre Maniere ; & s'il fait un Dessein qui doive estre gravé, il se souviendra que les Graveurs ne disposent pas des Couleurs, comme font les Peintres, & que par consequent il doit prendre occasion de trouver les Repos de son Dessein dans les Ombres naturelles des Figures, qu'il aura disposées à cet effet. Rubens en donne une parfaite connoissance dans les Estampes qu'il a fait graver ; & je ne croy pas que l'on puisse rien voir de plus beau en ce genre : Toute l'intelligence des Grouppes, du Clair-Obscur & de ces Masses que le Titien appelloit la Grappe de Raisin, y est si nettement exposée, que la veüe de ces Estampes & l'attention que l'on y apporterait contribueraient beaucoup à faire un Habile-homme. […]
Ce n'est pas que les Graveurs ne puissent & ne doivent imiter les Corps des Couleurs par les degrez du Clair-Obscur, autant qu'ils jugeront que cela doit produire un bel effet ; au contraire il est à mon avis, impossible de donner beaucoup de force à tout ce que l'on gravera d'après les Ouvrages de l'Ecole de Venise, & de tous ceux qui ont eu l'intelligence des Couleurs & du Contraste du Clair-Obscur, sans imiter en quelque façon la Couleur des Objets selon le rapport qu'elle a aux degrez du Blanc & du Noir. […]
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II. Was das Gemähl seye, p. 128
Das Gemähl ist eine Gleichheit dessen/ das man sehen kan/ sagt Socrates bey Xenoph.I.3. Solche Gleichheit erfreut das Gesicht mit ihrer Schönheit/ schärpfet den Verstand mit ihrer Artigkeit/ erfrischet das Gedächtniß mit gemercksamen Bildern/ erquicket das Gemüth mit allerhand seltnen Erfindunge[n]/ entzündet die Begierden zu vielen Heldentugenden/ ist bei Fürsten angenehm/ bey den Gelehrten wehrt/ von der Jungend geliebt und vo[n] jedermann gelobet. Hat auch in Kriegswesen einen grossen Nutzten/ das Abwesende/ als Gegenwärtig fürzustellen.
Xénophon est cité d'après l'édition française de François Charpentier (1620-1702) : Les Choses Mémorables De Socrate/ ouvrage de Xenophon/ traduit de Grec en François..., Paris, Camusat, 1650.
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Preface au Lecteur de la Peinture, p. 301
Mais il save [ndr. le peintre] tromper l'œil ou tout n'y vaut rien ; il faut qu'on croye que cela est creux & enfoncé, cela enflé & boursoufflé, cecy hors d'œuvre, & qui se jette entierement hors du Tableau, cecy esloigné d'une bonne lieuë, cela d'une haute extréme, cela percé à jour, cecy tout vif & plein de mouvement, que ce cheval court & escume à force de souffler, que ce chien jappe voirement, que ce sang coule de la playe, que les nuées tonnent en effet, & que les nuages sont tous decousus à force d'esclairs qu'on void sortir coup sur coup, que cet homme rend l'esprit & que l'on void l'ame sur ses levres, que les oyseaux bequettent ces raisins & se cassent le bec, qu'on crie haut qu'il faut oster le rideau afin de voir ce qui est caché, cependant il n'y a rien de tout cela, car tout cela est plat, pres, bas, mort & contrefait si artistement qu'il semble que la nature se soit couché là dessus pour aider le peintre à nous tromper finement, & se moquer de nostre bestise.
De là vient qu'un d'eux [ndr. les peintres] escrit en ses ouvrages, Res ipsa, c'est la chose mesme, non pas la Peinture; & l'autre, Fecit Apelles, ce qu'il mit en trois pieces où il surmonta l'art, la nature, & soy-mesme. Aux autres il mettoit Faciebat, c'est à dire, il faisait, & à dessein n'a point voulu achever de peur de faire rougir la nature qui se fut confessée vaincue par l'esprit & par l'art.
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{Pen and Pensill described.} The most excellent use of the Penn, and Pensil, is illustrated by the admirable Art of Drawing, and Painting ; and perfectly defined, to be the Imitation of the Surface of Nature, in Proportion and Colour.
By Mathematicall Demonstration of Globes, Spheres, Charts, […].
Or, by particular description of Plotts, Fortifications, […].
Or, by shapes of Creatures ; Men, and Beasts ; Birds, and Fishes.
Or, by Vegetables ; Fruits, Flowers, Hearbs.
In all, it preferrs likenesse to the Life, and conserves it, after Death ; and altogether by the Sense of Seeing.
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Among the many Operations of Mysterious Nature, the Intellectual Part of Man hath no equal : Among the multifarious Productions of Man’s Understanding, the Art of LIMNING is by none excelled ; whether we consider the Grandeur of Spirit therein expressed, or the Ingenious Delight thereby acquired. What Ray of the Great Creator’s Image is more conspicuous in the Soul of Man, than that of Intense Desire to produce Creatures of his own ? And wherein is that Inclination so compleatly answered, as by Delineating the Workmanship of God in Artificial Resemblances contrived and wrought by his proper Wit ? Nor can any Satisfaction equal what is derived from the Perfection of these Designs. Are the Proportions exact ? How strongly do they attract the Eye ? Be the Shadowings accurate ? How strangely do they affect the Mind ? But if the Artist hath stoln so much of Promethean Fire as to add the Excellency of Life to well-disposed Lineaments, representing the Native Air and sprightly Gesture of the Person in vive : How unspeakably doth he gratify both ?
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{Pen and Pensill described.} The most excellent use of the Penn, and Pensil, is illustrated by the admirable Art of Drawing, and Painting ; and perfectly defined, to be the Imitation of the Surface of Nature, in Proportion and Colour.
By Mathematicall Demonstration of Globes, Spheres, Charts, […].
Or, by particular description of Plotts, Fortifications, […].
Or, by shapes of Creatures ; Men, and Beasts ; Birds, and Fishes.
Or, by Vegetables ; Fruits, Flowers, Hearbs.
In all, it preferrs likenesse to the Life, and conserves it, after Death ; and altogether by the Sense of Seeing.
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Traveller,
The Art of Painting, is the Art of Representing any Object by Lines drawn upon a flat Superficies, which Lines are afterwards covered with Colours, and those Colours applied with a certain just distribution of Lights and Shades, with a regard to the Rules of Symetry and Perspective ; the whole producing a Likeness, or true Idæa of the Subject intended.
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Dès que l'attrait principal de la Poësie & de la Peinture, dès que le pouvoir qu'elles ont pour nous émouvoir & pour nous plaire vient des imitations qu'elles sçavent faire des objets capables de nous interresser : la plus grande imprudence que le Peintre ou le Poëte puissent faire, c'est de prendre pour l'objet principal de leur imitation des choses que nous regarderions avec indifference dans la nature : c'est d'emploïer leur Art à nous représenter des actions qui ne s'attireroient qu'une attention médiocre si nous les voïions veritablement. Comment serons-nous touchez par la copie d'un original incapable de nous affecter ? Comment serons-nous attachez par un tableau qui représente un villageois passant son chemin en conduisant deux bêtes de somme, si l'action que ce tableau imite ne peut pas nous attacher ? [...] L'imitation ne sçauroit donc nous émouvoir quand la chose imitée n'est point capable de le faire. Les sujets que Teniers, Wowermans & les autres Peintres de ce genre ont représentez, n'auroient obtenu de nous qu'une attention très-legere. Il n'est rien dans l'action d'une fête de village ou dans les divertissemens ordinaires d'un corps de garde qui puisse nous émouvoir. Il s'ensuit donc que l'imitation de ces objets peut bien nous amuser durant quelques momens, qu'elle peut bien nous faire applaudir aux talens que l'ouvrier avoit pour l'imitation, mais elle ne sçauroit nous toucher.
Quotation
La Platte Peinture. Chapitre XXXIX, p. 306
9. Pourtraire & enlever au vif une personne ; du commencement on ne faisoit que pourfiler, puis apres on couvrit le pourfil d'une seule couleur. Donner contenances aux Images, & bonne mine, ouvrant la bouche, l'œil, le ris, &c. peindre l'esprit, les mœurs, les passions, &c.
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Il y en a aussi [ndr : des peintres] qui, soit par leur propre connoissance, soit qu’ils en ayent esté advertis, sçavent d’une bonne partie faire distinction des deffauts qui se trouvent en divers Corps visibles de la nature, & quantité d’autres observations, & se sentans trop peu Sçavants pour remedier à ces choses, recherchent dans les Ouvrages Modernes ou de l’Antiquité, si aucun Artisan de cét Art, n’y a point suppléé ; Cela estant ils le choisissent pour leur servir comme de Principe, Baze, Modelle, ou Fondement, & ainsi s’y attacheront sans vouloir en considérer d’autres : Puis estans arrivez au point, que leurs Ouvrages approchent beaucoup de ceux qu’ils ont ainsi pris ou choisis pour Modelles, ils s’efforcent de pouvoir descouvrir quel a esté le but ou Fondement, de celuy ou ceux qui les ont faits, & s’ils trouvent qu’une partie ait esté faite par l’ayde de vestiges & fragments de ces Excellents Statuaires ou Sculptures, [...], ils les considereront & desseigneront tant & tant de fois, qu’ils en auront l’imagination remplie ; De sorte que venans à former quelques Ouvrages de leur Caprice ou Invention, & mesme se servans du naturel, ce qu’ils produiront tiendra de l’air & de la proportion de ces belles choses ; [...]
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Cela paroît d’abord fort aisé : car puisque toute la perfection de l’Art consiste à bien imiter la nature, il semble qu’il ne faille point consulter d’autre Maistre, & qu’on n’ait qu’à travailler d’aprés les modelles vivans ; toutefois si l’on veut approfondir la chose, on verra qu’il ne se trouve que peu ou point d’hommes dont toutes les parties soient dans leur juste proportion sans aucun défaut. Il faut donc choisir ce qu’il y a de beau dans chacun, & ne prendre que ce qu’on nomme communément la belle nature. Mais qui osera presumer d’avoir le discernement assez juste pour ne se point tromper dans un tel choix ?
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Sur cela quelqu’un de la Compagnie prenant la parolle, dit qu’à parler universellement la veritable beauté consistoit en la perfection des choses, en leur juste proportion & en une convenance raisonnable ; que les choses naturelles doivent être reconnues plus belles selon quelles participent moins a la corruption, & font plus relatives à la bonté & aux proprietés qui leur appartiennent ; & les artificielles, en ce en quoi elles se rapportent mieux à leur principe & à leur regle : que l’on ne devoit pas juger de la beauté des objets, par ce qu’ils ont de surprenant, n’y sur des opinions singulieres, mais suivant le sentiment universel des Esprits les plus éclairés & l’approbation la plus generale, qu’en la Peinture l’on devoit tenir pour beau ce qui imitoit le mieux le naturel dans un choix raisonnable, que dans les choses naturelles il falloit distinguer le naturel simple, d’avec un naturel composé, & entre ces derniers de reguliers & d’autres Rustiques ; dans le regulier, que la beauté consiste en la Cimetrië, & en la belle ordonnance de l’art & dans le rustique, l’irregularité champestre.
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Enfin pour bien reussir, il est absolument necessaire d’étudier le naturel : d’apprendre de la nature méme tous les diferens mouvements, qu’elle peut faire dans le corps d’un homme vivant, & les diferens éfets des Muscles. Il ne s’agit pas pourtant de copier la Nature tantôt seche, tantôt petite, ou grande : Mesquine, ou estravagante : Il faut composer une belle figure sur un corps, qui ne sera pas également beau. Et s’il y a quelque chose de beau, il le faut savoir choisir en supleant au reste, s’il manque.
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Toutes les Atitudes & les situations des corps naturels, ne sont pas également belles, pour étre representées dans une parfaite Composition de Peinture, quoique d’ailleurs, elles soient tres-naturelles […]
L’excellence de l’Invention consiste donc à trouver facilement, & à savoir à méme-tems choisir ce qu’il y a de plus beau dans la situation de toutes les figures qui doivent composer une Histoire, afin qu’elles se presentent du côté qui les est le plus avantageux.
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D. Mais comment connoître ce BEAU NATUREL ?
R. Je vous diray que dans la Peinture l’on doit tenir pour beau, ce qui imite le mieux le naturel dans un choix raisonnable ; que dans les choses naturelles, il faut distinguer le naturel simple d’avec le naturel composé, & dans ce dernier, faire distinction du regulier, ou de celuy qui peut être rustique ; parce que dans le regulier, la beauté consiste en la symetrie & la belle ordonnance de l’Art, & quant au rustique sa beauté consiste dans l’irrégularité champêtre.
Dans les objets naturellement simples à l’égard des choses inanimées, la beauté se rencontre dans les bizarres productions d’une terre inculte, qui forme toutes choses irrégulièrement, dont les aspects se rencontrent plaisans, selon les accidens de lumiere & autres choses qui y surviennent, & qui sont des effets admirables & charmans.
Mais la veritable beauté d’un Tableau consiste en la conformité de toutes les parties qui entrent en la composition & ordonnance, avec une judicieuse expression.
Quant à ce qui est du corps humain, chacun sçait que sa beauté n’est que dans la régularité de ses parties, & dans la précision de ses proportions, selon l’expression & le caractere des vertus & des fonctions qui luy sont appropriées. Il faut dire aussi que l’on trouve ordinairement les choses belles & estimables en quatre manieres ; PREMIEREMENT à cause de la commodité, SECONDEMENT de l’utilité, TROISIEMEMENT de la nouveauté ; & en dernier lieu à cause de leur rareté. Or comme l’utilité de la Peinture est de plaire aux yeux, & de satisfaire à l’esprit par la representation des choses absentes ; le Peintre ne peut avoir trop de soin d’imiter le naturel dans sa verité, & de choisir les plus agréables aspects.
Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 40 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).
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Un Peintre habile doit rectifier la nature en l’imitant ; surtout quand il s’en est rendu maître comme M. Vanlo. Il doit retrancher adroitement ce qu’elle a de trop, & ajouter à ce qui lui manque. Il faut qu’il songe à peindre toujours en beau, autant qu’il lui est possible, & que l’occasion semble le permettre : les Peintres et les Poëtes sont les panégyristes de la Nature.
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Je [ndr : C.-A. Dufresnoy] ne veux pas non plus étoufer le Genie par un amas de Regles, ny éteindre le feu d’une veine qui est vive & abondante : mais plûtost faire en sorte que l’Art fortifié par la connoissance des choses, passe en nature peu à peu & comme par degrez, & qu’en suite il devienne un pur Genie, capable de bien choisir le Vray, & de sçavoir faire le discernement du beau Naturel d’avec le bas & le mesquin, & que le Genie par l’exercice & par l’habitude s’acquiere parfaitement toutes les regles & tous les secrets de l’Art.
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{XX. L’Antique regle la Nature.}
Ce qu’il y a icy à faire, est d’imiter le beau Naturel, comme ont fait les Anciens, tel que l’objet & la Nature de la chose le demandent : Et c’est pour cela que vous serez soigneux de rechercher les Medailles antiques, les Statuës, les Vases, les Bas-reliefs, *& tout ce qui fait connoistre les Pensées & les Inventions des Grecs ; parce qu’elles nous donnent de grandes idées, & nous font produire de belles choses.
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enfin que dans cette partie de la couleur, l’on doit considerer ces trois choses conjointement pour y exceller, la belle oeconomie des couleurs, la propreté dans leur mêlange & application, & la liberté du Pinceau ; ces trois choses (qui bien souvent font chacune tout le talant d’un homme) ne se doivent jamais separer, encore qu’ils requierent chacun un soin particulier pour imiter la beauté du naturel.
Quelqu’un de l’Academie prit de là occasion de proposer une question de sçavoir, ce que l’on doit entendre par le beau naturel, & en quoi consiste cette beauté, laquelle le Peintre doit imiter, disant que si l’on en devoit croire le sens naturel & commun, (les choses étant ordonnées dans une reguliere Cimetrie,) un air serein, des arbres fort bien dressés, un terrain uni, & des objets plaisants, lui paroissoient d’une très agreable beauté, qu’il pensoit que l’on devoit du moins approprier les choses à la nature des sujets, pour former la beauté d’un Tableau, par une convenance raisonnable, & que neantmoins il avoit remarqué dans les ouvrages de tres-habilles hommes une affectation de faire paroître les choses dans l’irregularité, le désordre & l’obscurité, comme l’on voyoit en beaucoup d’endroits des Bacchanalles representées en des lieux sombres & mal plaisants, contre l’usage ordinairement pratiqué par tout de chercher des lieux agreables pour les rejouissances [...] que l’on ne devoit pas juger de la beauté des objets, par ce qu’ils ont de surprenant, n’y sur des opinions singulieres, mais suivant le sentiment universel des Esprits les plus éclairés & l’approbation la plus generale, qu’en la Peinture l’on devoit tenir pour beau ce qui imitoit le mieux le naturel dans un choix raisonnable, que dans les choses naturelles il falloit distinguer le naturel simple, d’avec un naturel composé, & entre ces derniers de reguliers & d’autres Rustiques ; dans le regulier, que la beauté consiste en la Cimetrië, & en la belle ordonnance de l’art & dans le rustique, l’irregularité champestre.
Le tableau tout comme le nom de Véronèse ne sont pas explicitement précisés par Testelin, mais le rapprochement avec le Persée délivrant Andromède a été fait par Christian Michel et Jacqueline Lichtenstein dans les Conférences de l'Académie royale de Peinture et de Sculpture. Tome 1, Les Conférences au temps d'Henry Testelin 1648-1681, vol. 2. p. 614-615. Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Testelin est repris par Florent Le Comte dans son Cabinet des singularitez (...), plus précisément aux pages 69-71 puis 73-75 de son édition de 1699-1700 (Paris, Etienne Picart & Nicolas Le Clerc). Le Comte reprend également la Table des Préceptes sur la Couleur aux pages 50-53.
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Ce que Raphaël a eu de plus commun avec Appelle, c’est que la beauté de ses pieces n’ostoit rien à la ressemblance ; de sorte qu’un Physionome pouvoit faire dessus ses conjectures, comme Apion disoit d’un Metoposcope qu’il dressoit ses jugemens certains sur le front d’une teste tirée de la main d’Appelle.
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[…] la Peinture et la Sculpture ne se peuvent dire essentiellement differentes, parce que l’une et l’autre tendent à une mesme fin, qui est de representer à nos yeux les substances individuelles, & toutes deux le font egalement, suivant la quantité Geometrique des individus ; & ainsi l’une & l’autre s’estudient également à representer la beauté, l’ornement, le mouvement, & le contour des choses : & finalement elles n’ont autre visée que de portraire & demonstrer les choses le plus au naturel qu’il leur est possible.
Terme traduit par BELLEZZA dans Lomazzo, 1585, p. 8.
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Ce n'est pas par prévention, dit Pamphile, qu'il faut se faire le Goust aux Ouvrages antiques mais par raison. Peut-estre aussi le prenez-vous trop à la lettre. Ne croyez-pas, mon cher Damon, que je veuille vous conseiller de iuger des figures peintes par la ressemblance qu'elles auront à des figures de Marbre, non plus qu'à beaucoup d'autres choses que l’on voit dans l'antique. L'idée que ie fouhaitte que vous vous en fassiez, n'est pas pour juger directement des beautez peintes ; mais des beautez naturelles : C'est à dire en deux mots, que les personnes qui auront le plus de ce bon air des Figures antiques, seront d'un meilleur choix, & les plus propres à estre peintes, & à faire l'ornement d'un beau Tableau.
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Quotation
Ainsi dans un Ouvrage de Peinture ce n'est point assez qu'il y ait du feu & de l'imagination, ny que la justesse du dessin s'y rencontre, il y faut encore beaucoup de conduite au choix des objets, des couleurs & des lumières, si vous desirez qu'on trouve dans les Tableaux comme dans les Poëmes l'imitation de la Nature accompagnée de quelque chose de surprenant & d'extraordinaire; ou plustost ce merveilleux & ce vraysemblable, qui fait toute la beauté de la Peinture & de la Poesie.
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enfin que dans cette partie de la couleur, l’on doit considerer ces trois choses conjointement pour y exceller, la belle oeconomie des couleurs, la propreté dans leur mêlange & application, & la liberté du Pinceau ; ces trois choses (qui bien souvent font chacune tout le talant d’un homme) ne se doivent jamais separer, encore qu’ils requierent chacun un soin particulier pour imiter la beauté du naturel.
Quelqu’un de l’Academie prit de là occasion de proposer une question de sçavoir, ce que l’on doit entendre par le beau naturel, & en quoi consiste cette beauté, laquelle le Peintre doit imiter, disant que si l’on en devoit croire le sens naturel & commun, (les choses étant ordonnées dans une reguliere Cimetrie,) un air serein, des arbres fort bien dressés, un terrain uni, & des objets plaisants, lui paroissoient d’une très agreable beauté, qu’il pensoit que l’on devoit du moins approprier les choses à la nature des sujets, pour former la beauté d’un Tableau, par une convenance raisonnable, & que neantmoins il avoit remarqué dans les ouvrages de tres-habilles hommes une affectation de faire paroître les choses dans l’irregularité, le désordre & l’obscurité, comme l’on voyoit en beaucoup d’endroits des Bacchanalles representées en des lieux sombres & mal plaisants, contre l’usage ordinairement pratiqué par tout de chercher des lieux agreables pour les rejouissances
Le tableau tout comme le nom de Véronèse ne sont pas explicitement précisés par Testelin, mais le rapprochement avec le Persée délivrant Andromède a été fait par Christian Michel et Jacqueline Lichtenstein dans les Conférences de l'Académie royale de Peinture et de Sculpture. Tome 1, Les Conférences au temps d'Henry Testelin 1648-1681, vol. 2. p. 614-615.
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Sur cela quelqu’un de la Compagnie prenant la parolle, dit qu’à parler universellement la veritable beauté consistoit en la perfection des choses, en leur juste proportion & en une convenance raisonnable ; que les choses naturelles doivent être reconnues plus belles selon quelles participent moins a la corruption, & font plus relatives à la bonté & aux proprietés qui leur appartiennent ; & les artificielles, en ce en quoi elles se rapportent mieux à leur principe & à leur regle : que l’on ne devoit pas juger de la beauté des objets, par ce qu’ils ont de surprenant, n’y sur des opinions singulieres, mais suivant le sentiment universel des Esprits les plus éclairés & l’approbation la plus generale, qu’en la Peinture l’on devoit tenir pour beau ce qui imitoit le mieux le naturel dans un choix raisonnable, que dans les choses naturelles il falloit distinguer le naturel simple, d’avec un naturel composé, & entre ces derniers de reguliers & d’autres Rustiques ; dans le regulier, que la beauté consiste en la Cimetrië, & en la belle ordonnance de l’art & dans le rustique, l’irregularité champestre. Dans les objets naturellement simples à l’égard des choses inanimées, la beauté se rencontre dans les bizares productions d’une terre inculte qui forme toutes choses irregulierement, dont les aspects se rencontrent plaisants selon les accidents de lumiere, ou d’autres choses qui y surviennent & qui sont des effets admirables & charmants. C’est en quoi les Peintres trouvent la beauté par les irregularités & ce qui leur fait concevoir, de belles idées, mais la veritable beauté d’un tableau consiste en la conformité de toutes les parties qui entrent en sa composition & en l’ordonnance, avec une judicieuse expression.
Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Testelin est repris par Florent Le Comte dans son Cabinet des singularitez (...), plus précisément aux pages 73-75 de son édition de 1699-1700 (Paris, Etienne Picart & Nicolas Le Clerc). Le Comte reprend également la Table des Préceptes sur la Couleur aux pages 50-53.
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L’on fit observer que chacun voit la nature de differentes façons selon la disposition des organes & du temperament, ce qui fait la diversité des goûts & la difference des manieres. C’est pourquoi on ne pouvoit pas decider de la beauté sur des inclinations particulieres, lesquelles se trouvant differentes dans la diversité des nations & des climats, mais que l’on doit suivant un jugement degagé de toutes preventions faire choix des effets naturels, qui se rapportent mieux aux regles de l’art, se detournant de tout ce qui est manieré, & que pour reconnoître la meilleure des manieres, il falloit non pas les comparer l’une à l’autre, mais confronter celles des plus habiles hommes avec le naturel, pour juger des plus raisonnables. [...] Que la perspective fournissoit des regles universelles pour la representation des objets tant pour la forme que pour la couleur, & pour les degrés de force, des teintes & des ombres, tellement que l’on devoit s’étudier à se rendre trés familieres, afin de les bien mettre en pratique, en observant toûjours de faire un choix avantageux des divers effets de la nature, pour s’efforcer d’atteindre à la beauté & perfection de l’art
Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Testelin est repris par Florent Le Comte dans son Cabinet des singularitez (...), plus précisément aux pages 73-76 de son édition de 1699-1700 (Paris, Etienne Picart & Nicolas Le Clerc).
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LXXXXII.
L’on ne fait les Arbres qu’aprés que le Ciel est finy, l’on peut neantmoins en épargner les places quand ils en tiennent beaucoup, & de quelque façon que ce soit, il faut ébaucher ceux qui approchent avec du Verd de Montagne, y meslant quelque-fois de l’occre, & les ombrer des mesmes couleurs, y ajoûtant du Verd d’Iris ; en suite il faut feüiller là-dessus en pointillant sans croiser ; car il faut que ce soit des petits points longuets, d’une couleur plus brune, & assez nourris, qu’il faut conduire du costé que vont les branches, par petites Touffes d’une couleur un peu plus brune […]
C’est le plus difficile du Païsage, & quasi de la Mignature, que de bien feüiller un arbre : Pour l’apprendre & pour s’y rompre un peu la main, il en faut copier de bons ; car la maniere de les toucher est singuliere, & ne peut s’acquerir qu’en travaillant aux arbres mesmes, au tour desquels vous observerez aussi de faire passer de petits Rameaux qu’il faut feüiller, sur tout ce qui se rencontre dessous & sur le Ciel.
Et en general, que vos Païsages soient coloriez de bonne sorte, & pleins de verité ; car c’est ce qui en fait la beauté.
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l’Antique n’est beau que parce qu’il est fondé sur l’imitation de la belle Nature dans la convenance de chaque objet qu’on a voulu representer.
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Are. [...] Le peintre doit donc s’appliquer non seulement à imiter, mais aussi à surpasser la nature ; je dis surpasser en partie ; car au reste ce seroit un prodige, non pas s’il arrivoit à l’imiter, mais meme s’il en approchoit : ce qui consiste à faire paroitre par le moien de l’art dans un seul corps toutes les perfections de la beauté, qu’a peine la nature a coutume de faire voir en mille. Parcequ’il ne se trouve point de corps humain de si parfaite beauté, qu’il ne lui en manque quelque partie. Aussi avons nous l’exemple de Zeuxis, qui aiant à peindre Helene dans le temple des Crotoniates, choisit cinq jeunes filles qu’il vit toutes nûes, & prenant les belles parties de l’une, qui manquoient à l’autre, reduisit son Helene au point de perfection que la renomée en subsiste encore aujourdhui. Ce qui peut aussi servir d’avis pour ceux qui ont la temerité de faire tous leurs ouvrages de pratique. Mais si les peintres veulent trouver sans peine le parfait modelle d’une belle femme, ils n’ont qu’a lire les stances dans les quelles l’Arioste decrit admirablement les beautés de la Fée Alcine. Il [sic] verront en même tems, combien les bons poetes sont aussi bons peintres. [...]
Elle etoit aussi bien faite que les plus industrieux peintres eussent sû la representer.
Voila pour la proportion que l’ingenieux Arioste etablit 1, la plus exacte que les plus excellents peintres puissent former : il se sert de l’epithete industrieux, pour marquer le soin, qui convient un excellent ouvrier. [...]
Avec une blonde chevelure longue & nouée :
Il n’y a point d’or qui eclatte & brille davantage.
De la meme façon que l’Arioste a dit tresse blonde, il pouvoit dire tresse d’or : mais peut etre crut-il, que l’expression auroit trop senti son poete : d’ou on peut conclure que le peintre doit imiter l’or, & non pas l’emploier dans sa peinture comme font ceux qui peignent en mignature, ensorte qu’on puisse dire ces cheveux ne sont pas d’or, & cependant ils semblent briller comme l’or. Je suis bien aise d’avoir touché ce point, quand meme la chose ne meriteroit pas qu’on y fit reflexion. […] On doit conclure de là, que le peintre est obligé d’imiter les proprietés de chaque chose avec les distinctions qui leur conviennent.
1 On a encore ici prophetisé, plus pour ce tems ici, que pour aucun autre qui ce soit passè.
Utilisation du lieu communu de Zeuxis peigant Hélène à partir de cinq jeunes filles pour illustrer la notion de beauté
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Are. D’ou tirez vous la regle de juger de ces beautés ?
Fab. Je crois, comme vous l’avez dit, qu’on la doit tirer d’aprés nature, & d’aprés les statues antiques.
Are. Vous avoüerez donc que les nuds de Rafael ont toutes les parties belles, & achevées ; car rarement fit-il aucun ouvrage sans imiter le naturel, ou l’antique : c’est de la qu’on voit dans ses figures, têtes, jambes, torses, bras, pieds, & mains étonnantes.
Fab. Il ne fit point voir les os, les muscles, certains petits nerfs, & autres parties menûes autant que Michel Ange.
Are. Are. Il a fait voir ces parties dans les figures qui l’exigeoient, autant qu’il etoit a propos, Michel Ange (soit dit sans l’offenser) les fait voir quelque fois plus qu’il ne convient. Ce qui est si evident qu’il est inutil d’en dire davantage sur ce point. De plus vous devez vous ressouvenir, que je vous ai dit, qu’il est bien plus important de couvrir les os d’une chair pleine & tendre, que de les ecorcher : & pour preuve de cette verité, je vous replique, que pour la plus grande partie les anciens, ont fait leurs figures tendres, & avec peu de recherche […]. Mais il ne s’attacha pas beaucoup à cette maniere, parcequ’il avoit pris pour son but principal de plaire (come en effet c’est la premiere qualité du peintre) & cherchant a se procurer plutôt le surnom d’agreable, que de terrible, il en acquit un autre qui fut celui de gracieux. Car outre l’invention , outre le dessein, outre la diversité, outre que tous ses ouvrages remuent infiniment ; on y trouve de plus la prerogative qu’avoient, à ce qu’ecrit Pline, les figures d’Apelles ; c’est a dire l’agrement, qui est ce je ne sçai quoi, qui ravit ordinairement dans les peintres, comme dans les poetes : de sorte qu’il remplit les esprits d’un plaisir infini, quoiqu’on ne puisse decouvrir de quel coté vient, ce qui nous plait si fort.
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On n'examine pas long-temps les ouvrages des grands Maîtres, sans s'appercevoir qu'ils n'ont pas regardé la régularité & les beautez de l'execution comme le dernier but de leur art, mais bien comme les moïens de mettre en œuvre des beautez d'un ordre superieur.
Ils ont observé les regles, afin de gagner notre esprit par une vrai-semblance toujours soutenüe, & capable de lui faire oublier que c'est sur une fiction que notre cœur s'attendrit. Ils ont mis en œuvre les beautez d'exécution, afin de nous prevenir en faveur de leurs personnages, par l'élégance de l'extérieur, ou par l'agrément du langage. Ils ont voulu arrêter nos sens sur les objets destinés à toucher notre ame.
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The next thing to be considered in an Historical Piece, is the Truth of the Drawings, and the Correction of the Design, as Painters call it ; that is, whether they have chosen to imitate Nature in her most Beautiful Part ; for though a Painter be the Copist of Nature, Yet he must not take her promiscuously, as he finds her, but have an Idea of all that is Fine and Beautiful in an Object, and choose to Represent that, as the Antients have done so admirably in their Paintings and Statues : And ’tis in this part that most of the Flemish Painters, even Rubens himself, have miscarryed, by making an ill Choice of Nature ; either because the Beautiful Natural is not the Product of their Countrey, or because they have not seen the Antique, which is the Correction of Nature by Art ; for we may truly say that the Antique is but the best of Nature ; and therefore all that resembles the Antique, will carry that Character along with it.
Friend,
I remember, you reckoned it to me among the Faults of some Painters, that they had studied too long upon the Statues of the Antients ; and that they had indeed thereby acquired the Correction of Design you speak of ; but they had by the same means lost that Vivacity and Life which is in Nature, and which is the true Grace of Painting.
Traveller.
’Tis very true, that a Painter may fall into that Error, by giving himself up too much to the Antique ; therefore he must know, that his Profession is not tyed up to that exact Imitation of it as the Sculptor’s is, who must never depart from that exact Regularity of Proportion which the Antients have settled in their Statues ; but Painters Figures must be such as may seem rather to have been Models for the Antique, than drawn from it ; and a Painter that never has studied it at all, will never arrive at that as Raphael, and the best of the Lombard Painters have done ; who seem to have made no other Use of the Antique, than by that means to choose the most Beautiful of Nature.
Quotation
J’avouë que vous embarasseriez fort la plus grande partie des Peintres si vous portiez le compas sur leurs Ouvrages dans tous les endroits qui se peuvent mesurer : plusieurs se sauvent à la faveur des graces de la Peinture, mais ne nous flatons point, ni la vivacité du coloris, ni la richesse des dispositions, ni les expressions les plus fortes, ne formeront jamais un beau tout, & ne seront que de fausses apparences de beauté, si elles ne sont pas soutenuës de la correction du dessein.
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Albeit Dame Nature, the cunningest Work-Mistress of all others, doth ordinarily observe so great variety, in all her Workes, that each of her particulars differeth in Beauty and Proportion ; yet notwithstanding, we find by experience, that she is more industrious, In shewing her Art and Skill in some few most Beautifull creatures, whereupon I (insomuch as Art being the counterfeiter of Nature, must ever endeavour to imitate the most absolute things) intending to handle the proportion of a Woman mean not to spend much time in discoursing of the several proportions of all the Sorts of Women which Nature affordeth […].
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I own there are Beauties in Nature which we cannot reach ; Chiefly in Colours, together with a certain Spirit ; Vivacity, and Lightness ; Motion alone is a Vast Advantage ; it occasions a great degree of Beauty purely from that Variety it gives ; so that what I have said elsewhere is true, ‘tis impossible to Reach Nature by Art ; But This is not inconsistent with what I have been saying just now ; Both are True in different Senses. We cannot reach what we set [ndr : une erreur est notée dans l’errata présent au début de l’ouvrage : il s’agit du verbe see et non du verbe set] before us, and attempt to Imitate, but we Can carry our Ideas, so far beyond what we have seen, that tho’ we fall short of executing them with our hands, what we do will nevertheless excel Common Nature, Especially in Some particulars, and those very considerable ones.
When I say Nature is to be Rais’d, and Improv’d by Painting it must be understood that the Actions of Men must be represented better than probably they Really were, as well as that their Persons must appear to be Nobler, and more Beautifull than is Ordinarily seen. In treating a History a Painter has Other Rules to go by than a Historian, whereby he is as much Oblig’d to Imbellish his Subject, as the other is to relate it Justly.
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Apelles himself was so ingenuous to own so great a Proficiency therein, as might seem to add Confirmation, while in the Disposition, or Ordinance, he modestly yielded to Amphion ; in the Measures, or Proportions, he subscribed to Aschepiodorus ; and of Protogenes was wont to say, in all Points he was equal to him, if not above him ; but after all, there was yet one Thing wanting in them all, which was instar omnium, or, however, the Beauty and Life of all, which he only ascribed, and was proud in being the sole Master of himself, viz. his Venus by the Greeks, named ΧΑΡΙΣ a certain peculiar Grace, sometimes called the Air of the Picture, resulting from a due Observation and Concurrence of all the essential Points and Rules requisite in a compleat Picture, accompany’d with an unconstrained and unaffected Facility and Freedom of the Pencil, which together produced such a ravishing Harmony, that made their Works seem to be performed by some divine and unspeakable Way of ART ; and which (as Fr. Junius expresseth it) is not a Perfection of ART, proceeding meerly from ART, but rather a Perfection proceeding from a consummate ART.
HENCE it was that Apelles admiring the wonderful Pains and Curiosity in each Point in a Picture of Protogenes’s Painting, yet took Occasion from thence to reprehend him for it as a Fault quod nescivit manum tollere de tabula, implying, that a heavy and painful Diligence and Affectation, are destructive of that Comeliness, Beauty and admired Grace, which only a prompt and prosperous Facility proceeding from a found Judgment of ART, can offord unto us.
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D’où je conclus, que les Arts, dans ce qui est proprement Art, ne sont que des imitations, des ressemblances qui ne font point la Nature, mais qui paroissent l’être ; & qu’ainsi la matière des beaux Arts n‘est point le vrai, mais seulement le vrai-semblable. […]
Qu’est-ce que la Peinture ? Une imitation des objets visibles. Elle n’a rien de réel, rien de vrai, tout est phantôme chez elle, & sa perfection ne dépend que de sa ressemblance avec la réalité.
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{Een spiegel der natuer}. Want een volmaekte Schildery is als een spiegel van de Natuer, die de dingen, die niet en zijn, doet schijnen te zijn, en op een geoorlofde vermakelijke en prijslijke wijze bedriegt. Den Konst versmader Agrippa bekent, dat de Schilder konst een zeer zuivere navolgster der natuerlijke dingen is, die eertijts d'eerste plaets der vrye konsten in hadde.
[BLANC J, 2006, p. 104] {Un miroir de la nature}. Une peinture parfaite, en effet, est comme un miroir de la nature. Elle fait que des choses qui n'existent pas paraissent exister, et trompe d'une façon permise, amusante et louable. Agrippa, pour lequel l'art de peinture est méprisable, reconnait toutefois qu'il constitue une très pure imitation des choses naturelles et qu'il a occupé naguère la première place des arts libéraux.
Hoogstraten fait ici référence à l'ouvrage de Heinrich Cornelius Agrippa (1486-1535), Van de onzekerheid en ijdelheid der wetenschappen en konsten, (1530) traduit du latin par J. Oudaan, Rotterdam, 1661, chapitre XXI, p.92-93. Voir BLANC J, 2006, p.104, n.115.
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{Van de Deurzigtkunde.} [...] Maer ik zegge dat een Schilder, diens werk het is, het gezigt te bedriegen, ook zoo veel kennis van de natuur der dingen moet hebben, dat hy grondig verstaet, waer door het oog bedroogen wort. En deeze kennis brengt ons ook zoo ver, dat wy bescheydelijk weeten, hoe verre het eene ding van het ander is, schoon het in d'oogen der onkundigen als in malkander hangt.
[BLANC J, 2006, p. 414] {De la perspective}Mais je dirai qu'un peintre dont la tâche est de tromper la vue doit connaitre la nature des choses suffisemment bien pour comprendre complètement par quels moyens l'oeil est trompé. Et cette connaissance nous amène également si loin que nous savons clairement à quelle distance telle chose se trouve de telle autre, quoiqu'aux yeux des ignorants l'une soit attachée à l'autr
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[…] c’est la belle Nature que le Goût demande ; mais encore que la belle Nature est, selon le Goût, celle qui a 1°. Le plus de rapport avec notre propre perfection, notre avantage, notre intérêt. 2° Celle qui est en même-tems la plus parfaite en soi. Je suis cet ordre, parce que c’est le Goût qui nous méne dans cette matiere : Id generatim pulcrum est, quod tume ipsius naturae, tum nostrae convenit.
Supposons que les règles n’existent point : & qu’un Artiste philosophe soit chargé de les reconnoître & de les établir pour la premiere fois. Le point d’où il part est une idée nette & précise de ce dont il veut donner des régles. Supposons encore que cette idée se trouve dans la définition des Arts, telle que nous l’avons donnée : Les Arts sont l’imitation de la belle Nature. Il se demandera ensuite, quelle est la fin de cette imitation ? Il sentira aisément que c’est de plaire, de remuer, de toucher, en un mot le plaisir. Il sait d’où il part : il sait où il va : il lui est aisé de régler sa marche.
Quotation
D’où il faut conclure que la belle Nature, telle qu’elle doit être présentée dans les Arts, renferme toutes les qualités du beau & du bon. Elle doit nous flatter du côté de l’esprit, en nous offrant des objets parfaits en eux-mêmes, qui étendent & perfectionnent nos idées ; c’est le beau. Elle doit flatter notre cœur en nous montrant dans ces mêmes objets des intérêts qui nous soient chers, qui tiennent à la conservation ou à la perfection de notre être, qui nous fassent sentir agréablement notre propre existence : & c’est le bon, qui, se réunissant avec le beau dans un même objet présenté, lui donne toutes les qualités dont il a besoin pour exercer & perfectionner à la fois notre cœur & notre esprit.
Quotation
Qu’il n’y a qu’un bon Goût en général, & qu’il peut y en avoir plusieurs en particulier
[…] La nature est le seul objet du goût : donc il n’y a qu’un seul bon goût, qui est celui de la nature. Les arts mêmes ne peuvent être parfaits qu’en représentant la nature : donc le goût qui régne dans les arts mêmes, doit être encore celui de la nature. Ainsi il ne peut y avoir en général qu’un seul bon goût, qui est celui qui approuve la belle nature : & tous ceux qui ne l’approuvent point, ont nécessairement le goût mauvais.
Quotation
Cet article sera fort court, parce que le principe de l’imitation de la belle Nature, surtout après en avoir fait l’application à la Poësie, s’applique presque de lui-même à la Peinture. Ces deux Arts ont entr’eux une si grande conformité ; qu’il ne s’agit, pour les avoir traités tous les deux à la foi, que de changer les noms, & de mettre Peinture, Desseing, Coloris, à la place de Poësie, de Fable, de Versification. C’est le même Génie qui crée dans l’une & dans l’autre : le même goût qui dirige l’Artiste dans le choix, la disposition, l’assortiment des grandes & des petites parties : qui fait les groupes & les contrastes : qui pose, & qui nuance les couleurs : en un mot, qui règle la Composition, le Desseing, le Coloris. Ainsi, nous n’avons qu’un mot à dire sur les moyens, dont se sert la Peinture pour imiter & exprimer la Nature.
Quotation
En nadien dan alle dese dingen genoegsaam bewijsen, dat de verscheydenheyd der Schoonheyd en Bevalligheyd, ten opsigt der navolging in de Schilderkonst, niet ligt onder soo net bepaalde regelen te brengen is, datmense daar na, als na een onfeylbare Leest met aangenaamheyd, sonder verder waarneming van ’t Leven, in de Konst-tafereelen sou konnen overstorten; Soo staat ons in ’t voorby gaan aan te merken, dat een Leersaam Schilder sich uyt al sijn vermogen behoorde te beneerstigen, om door een geduurige beschouwingh van al wat hem van ’t menschelijk schoon voorkomt, het uytgelesenste daar van soodanig sijn gedagten kragtelijk in te drukken, en aan sijn inbeelding gemeen te maken, dat hy buyten de beschouwing van de selve, sich de schoonheyd van een Mensch, op verscheyde wijsen, en in onderscheyde trappen, soo bevallig en levendig kan verbeelden, als of hy de Schoonheyd selver voor hem had. {Hoe de Schoonheyd in de gedagten en ’t gemoet van den Schilder moet ingedrukt zijn.} En dit sal hy aldergeluckigst konnen doen, wanneer hy niet alleen wel en aandagtig sal na gespeurd hebben, welke Deelen en Partyen Schoon gemaakt zijn, en wat Proportie sy hebben moeten, om sulx volgens de Teykenkundige trek te verbeelden; maar dan voornamelijck, wanneer hy tot al het vorige, net sal hebben af gesien, door welk een Trap en toeval, dese en gene deelen de Schoonheyd in dit of dat voorwerp onderlingh aan ’t geheel vereenigt, Verminderd of Vermeerderd:
[suggested translation, Marije Osnabrugge:] And as all these things sufficiently prove, that the diversity of Beauty and Gracefulness with regard to the imitation in Painting, is not easily to accommodate in clearly defined rules, which one can then, as with an infallible model could overflow in Art-scenes with loveliness and without any further observation of Life; As such we should note in passing, that a diligent Painter should endeavor with all his might, through a consistent observation of all that he perceives of the human beauty, to imprint that which he deems the most exquisite of it so strongly in his mind, and to make it common to his imagination, that he will be able to depict, without its direct observation, the beauty of a Man in different ways and in distinct steps, so lovely and lively, as if he had Beauty itself before his eyes. {How Beauty has to be imprinted in the thoughts and mind of the Painter.} And he will be able to do this best, when he has not only studied well and carefully which Parts and Elements have been beautifully made, and which Proportion they should have, to depict them with the Draught; but then especially, when with regard to all the previous, will have observed precisely by which Step and coincidence this and other parts unites, lessens or increases the Beauty in this or that object to the whole:
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En dewijl dan uyt al ’t geseyde genoegsaam openbaar is, dat de Schoonheyd der Lichamen moet gesogt werden, in de wel gemaaktheyd der Deelen, en proportionele onderschikking tot het geheel; {Proportie en schikking, de voorname oorsaak van Schoonheyd.} Soo volgd van selfs dat d’ondersoeking van de Proportie, soo in ’t algemeen geheel, als in ’t bysonder van de Leden, een voornaam deel der Mensch-kunde is: Sulx dat den Schilder die sich daar in wil volmaken, benoodigt is, sijn hulp in veel en verscheyde dingen te soeken; Onder welk, de beschouwing van het Leven, de Schilde-konstige Anatomie, de Proportie-maat. De Schoone toegestemde Voorbeelden, en de gesonde Reden, de voornaamste zijn; In welk ook alle fraye Meesters, met goeden uytslagh haar hulp gesogt hebben. {Waar die moet gesogt werden.} Want de beschouwingh van ’t Natuurlijk Leven, kan den Schilder de Schoonheyd door verbeeldenskragt in alle voorval, doen voor oogen komen. D’Ontleding sal hem het maaksel en dienst van alle Beenen, Muskelen, Deelen en Ledematen aanwijsen. De Proportie-maat sal hem de goede Leden-stemmingh des geheelen Lichaams wijs maken. De Schoone Voorbeelden, sullen hem in sijn verstandt ondersteunen, en als een Toetsteen aanwijsen, waar in hy dwaald. En de gesonde Reden sal hem als een trouw Meester onderwijsen,[…]
[suggested translation, Marije Osnabrugge:] And while it is sufficiently clear from that what has been said so far, that the Beauty of the Bodies has to be searched for in the good creation of the Limbs and the proportional order to the whole; {Proportion and order, the main cause of Beauty.} It automatically follows that the investigation of the Proportion, both in the whole and especially of the Limbs, is an important part of the Anatomy: So much so that the Painter who wants to perfect himself in it, needs to find assistance in many and different things; Amongst which, the observation of Life, the painterly Anatomy, the mesure of Proportion, the Beautiful accepted Examples and the healthy Reason are the principal; the good Masters have also found their assistance there with great results. {Where it should be found.} Because the observation of the Natural Life, allows the Painter to bring the Beauty to mind on any occasion by means of the power of imagination. Dissection will illustrate the structure and function of all the Bones, Muscles, Parts and Limbs to him. The mesure of Proportion will teach him the good balance between Limbs of the whole body. The Beautiful Examples will support him in his mind and as a reference will point out where he is mistaken. And the healthy Reason will instruct him like a loyal Master, […]
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les Peintres n’ont qu’un blanc & un noir pour la lumière & les ombres ; & ce blanc & ce noir ne peuvent point imiter parfaitement la Nature, parce que le blanc quelque blanc qu’il soit n’a point assez d’éclat pour representer les corps lumineux & le brillant des corps luisans ; & le noir, quelque noir qu’il soit, ne peut imiter qu’imparfaitement les ombres, qui dans la Nature sont des privations de lumiere. Car les noirs d’un Tableau font des matières qui ne peuvent estre privées de la lumiere qui les éclaire aussi bien que les autres couleurs qui sont étenduës sur la superficie de la toile.
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And it is obvious to any, that have any competent Talent in Painting, how impossible it must needs be, such rare and extraordinary Paintings as seems to emulate and challenge Nature herself in all her luxuriant Variety of Composures and Colour, should ever be express’d, or accomplish’d by the slender Assistance, only of those four Species of Colours [ndr : white, yellow, red, black] ; and unless they were as comprehensive as the four Elements, out of which they tell us all Things do emerge ; […] yet it will come short of giving a full Answer to the Objection ; for, without Blew, the derivative Colours cannot be made up to furnish and compleat our Painters Palate ; and without this, how can it be imagin’d he [ndr : Apelle] was able to approach the Beauty of the Heavens in the glorious Representation of the Sky ? How could he ever expect to parallel the variegated and unparallel’d Complections of the glorious Gayeties of the Gardens ? In Absence of this, the Fields and sprightly Plants must loose their Verdure, and appear only in their Autumnal Dress ; and his Venus herself must fall short of what she was, for want of a Tenderness to express the Delicacy of her azured Veins.
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The Goût is a mixture of Poussin’s usual Manner [ndr : il s’agit ici du Tancrède et Herminie, réalisé par Poussin], and (what is very rare) a great deal of Guilio, particulary in the Head, and Attitude of the Lady, and both the Horses ; Tancred is naked to the Wast having been stripp’d by Erminia and his ’Squire to search for his Wounds, he has a piece of loose Drapery which is Yellow, bearing upon the Red in the Middle Tincts, and Shadows, this is thrown over his Belly, and Thighs, and lyes a good length upon the ground ; ’twas doubtless painted by the Life, and is intirely of a Modern Taste. And that nothing might be shocking, or disagreeable, the wounds are much hid, nor is his Body, or Garment stain’d with Blood, only some appears here, and there upon the ground just below the Drapery, as if it flow’d from some Wounds which That cover’d ;
Quotation
ALL that is done in Picture is done by Invention ; Or from the Life ; Or from another Picture ; Or Lastly ‘tis a Composition of One, or More of these.
The term Picture I here understand at large as signifying a Painting, Drawing, Graving, &c.
Perhaps nothing that is done is Properly, and Strictly Invention, but derived from somthing already seen, tho’ somtimes Compounded, and jumbled into Forms which Nature never produced : These Images laid up in our Minds are the Patterns by which we Work when we do what is said to be done by Invention ; just as when follow Nature before our eyes, the only difference being that in the Latter case these Ideas are fresh taken in, and immediately made use of, in the other they have been reposited there, and are less Clear, and Lively.
So That is said to be done by the Life which is done the thing intended to be represented being set before us, tho’ we neither follow it Intirely, nor intend so to do, but Add, or Retrench by the help of preconceiv’d Ideas of a Beauty, and Perfection we imagine Nature is capable of, tho’ ‘tis Rarely, or Never found.
We [ndr : présence du déterminant « a » à cet endroit du texte, mais est à supprimer, voir l’errata au début de l’ouvrage] say a Picture is done by the Life as well when the Object represented is a thing Inanimate, as when ‘tis an Animal ; and the work of Art, as well as Nature ; But then for Distinction the term Still-Life is made use of as occasion requires.
Quotation
Il y en a aussi [ndr : des peintres] qui, soit par leur propre connoissance, soit qu’ils en ayent esté advertis, sçavent d’une bonne partie faire distinction des deffauts qui se trouvent en divers Corps visibles de la nature, & quantité d’autres observations, & se sentans trop peu Sçavants pour remedier à ces choses, recherchent dans les Ouvrages Modernes ou de l’Antiquité, si aucun Artisan de cét Art, n’y a point suppléé ; Cela estant ils le choisissent pour leur servir comme de Principe, Baze, Modelle, ou Fondement, & ainsi s’y attacheront sans vouloir en considérer d’autres : Puis estans arrivez au point, que leurs Ouvrages approchent beaucoup de ceux qu’ils ont ainsi pris ou choisis pour Modelles, ils s’efforcent de pouvoir descouvrir quel a esté le but ou Fondement, de celuy ou ceux qui les ont faits, & s’ils trouvent qu’une partie ait esté faite par l’ayde de vestiges & fragments de ces Excellents Statuaires ou Sculptures, [...], ils les considereront & desseigneront tant & tant de fois, qu’ils en auront l’imagination remplie ; De sorte que venans à former quelques Ouvrages de leur Caprice ou Invention, & mesme se servans du naturel, ce qu’ils produiront tiendra de l’air & de la proportion de ces belles choses ; [...]
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ALCIPE. […] Ne croïez pas même qu’ils [ndr : les prétendus connoisseurs] aillent chercher les preuves de l’originalité dans les grandes parties ; non, c’est souvent un petit coin de tableau, la touche d’une plante, d’un nuage, ou le derriere de la toile qui les determinent. D’ailleurs ces gens là n’ignorent aucuns termes de l’art, sçavent exactement la vie des peintres, l’histoire de chaque tableau ; mais ils ne se servent de ces choses, que pour jetter plus d’obscurité dans leur raisonnemens, & donnent aux autres une idée si bizarre de la Peinture, que s’ils ne la regarde pas comme un art purement dépendant du caprice, du moins, ils n’osent plus s’en rapporter à leurs yeux ; ils n’osent enfin loüer la lumiere d’un tableau, parce qu’ils ne scavent pas le mot de clair-obscur ; la beauté des couleurs, parce que le grand terme d’harmonie des couleurs ne leur est pas familier. S’ils voïent par exemple, une belle tête de vieillard, dans laquelle d’heureuses épaisseurs de couleur leur representent des rides, ils n’ignorent pas qu’il y a pour les loüer un terme, dont ils ne peuvent se souvenir ; & faute de se rappeler le beau mot de patroüillis, ils croient devoir se taire.
Quotation
Appelles avoit donc plus de soin d’observer le Vrai dans ses portraits, que de les embellir en les altérant.
En effet le Vrai a tant de charmes en cette occasion, qu’on le doit toujours préferer au secours d’une beauté étrangere. Car sans le Vrai les portraits ne peuvent conserver qu’une idée vague & confuse de nos amis, & non pas un véritable caractere de leur personne.
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[…] Mais lui direz-vous, il me semble que le Peintre qui a voulu representer dans ce tableau une Venus, lui a donné un air désagréable, qui ne convient point à cette Déesse. Eh que dites-vous, répondra-t-il, cette tête est divine ! Regardez-moi cette fonte, cette moële, ce tour pittoresque, cette touche hardie ; comme cet endroit est soufflé ! quelle fabrique dans ces cheveux... Mais, mais, Monsieur, le caractere... Le caractere, Monsieur, le caractere ; voyez comme ces sourcils sont frappez, ce front heurté, & peint à pleine couleur, puis retouché à gras, pouf, pouf, pouf, comme ces gens là faisoient rouler leur pinceau ! comme cela est foüetté !
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CARACTERE. Les Peintres entendent par ce mot, les qualités qui constituent l’essence d’une chose, & qui la distinguent d’une autre. Caractere des objets, caractere des passions.
Chaque espéce d’objet demande une marque différente de distinction, la pierre, les eaux, les arbres, la plume, &c.
Chaque animal demande une touche différente, qui exprime fidélement sont caractere ; le nud même des figures humaines a ses marques de distinction. De Piles, cours de Peint.
Quotation
Il est vray aussi que ces grandes idées qu’il [ndr : Léonard de Vinci] avoit de la perfection & de la beauté des choses, a esté cause que voulant terminer ses Ouvrages au delà de ce que peut l’Art, il a fait des figures qui ne sont pas tout-à-fait naturelles. Il en marquoit beaucoup les contours, il s’arrestoit à finir les plus petites choses, & mettoit trop de noir dans les ombres ; En cela il ne laissoit pas de faire connoistre sa science dans le dessein & dans l’entente des lumieres, par le moyen desquelles il donnoit à tous les corps un relief qui trompe la veuë.
Mais sa [ndr : Léonard de Vinci] maniere de travailler les carnations ne represente point une veritable chair, comme le Titien faisoit dans ses Tableaux. On voit plûtost qu’à force de finir son Ouvrage & d’y arrester le pinceau trop-longtemps, il a fait des choses si achevées & si polies qu’elles semblent de marbre.
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Des Carnations.
LXVI.
Il y a dans les Carnations tant de differens coloris qu’il seroit mal-aisé de donner sur des sujets si particuliers des regles generales, aussi n’en garde-t’on point quand on a acquis par l’usage d’habitude de travailler aisément, & ceux qui sont arrivez à ce degré s’attachent à copier leurs Originaux, où bien ils travaillent sur leurs idées sans sçavoir comment ; De sorte que les plus habiles qui le font avec moins de reflexion & de peine que les autres, en auroient aussi d’avantage à rendre raison de leur Doctrine eu fait de Peinture, si on leur demandoit de quelles couleurs ils se servent pour faire un tel ou un tel Coloris, une Teinte icy, & là une autre.
Cependant comme les commençans à qui je destine ce petit Ouvrage ont besoin de quelque instruction d’abord. Je dirai icy en general de quelle maniere il faut faire diverses carnations.
LXVII.
Premierement aprés avoir desseigné sa Figure avec du Carmin, & ordonné sa piece, l’on applique pour les Femmes, les Enfans, & generalement pour tous les coloris tendres, une couche de blanc, meslé avec tant soit peu de ce bleu fait pour les visages dont j’ay dit la composition ; mais qu’il ne paroisse quasi pas.
LXVIII.
Et pour les Hommes, au lieu de bleu on met dans cette premiere couche un peu de Vermillon, & lors qu’ils sont vieux on y méle de l’Occre.
LXIX.
En suite on recherche tous les traits avec du Vermillon, du Carmin, & du blanc, mélez ensemble, & l’on ébauche toutes les ombres de ce mélange, ajoûtant du blanc à proportion qu’ils sont foibles, & n’en mettant guere aux plus bruns […].
LXX.
Après avoir ébauché de rouge, l’on fait des teintes bleuës avec de l’Outremer & beaucoup de blanc, sur les parties qui fuïent, c’est à dire, sur les tempes, au dessous, & aux coins des yeux, […] & aux autres endroits où la chair a je ne sçay quel œil bleu.
L’on fait encore des teintes jaunâtres avec de l’Occre, ou de l’Orpin, & un peu de Vermillon meslé de blanc au dessus des soucis, aux costez du nez vers le bas, un peu au dessous des joües, & sur les autres parties qui approchent.
C’est particulierement pour ces Teintes qu’ils faut observer le naturel, afin de le prendre, car la peinture estant une imitation de la Nature, la perfection de l’Art consiste en la justesse & en la naïveté de cette representation, sur tout pour le portrait.
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[...] pour imiter quelque chose en Peinture il faut s'imaginer un Quarelage intelectuel pour placer chaque partie à l'endroit où les choses se rencontrent Diametralement opposées ; & à l'égard de la proportion, comparer leurs grandeurs selon la diversité des parties. [...] & il n'est pas possible d'imiter en Peinture la moindre chose sans cette observation du Quarelage ideal, qui est comme regarder les objets au travers d'un vitrage.
Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Testelin est en partie repris par Florent Le Comte dans son Cabinet des singularitez (...), plus précisément à la page 61 de son édition de 1699-1700 (Paris, Etienne Picart & Nicolas Le Clerc). Le Comte semble néanmoins davantage reprendre la Table des Préceptes sur le Trait, que le texte en lui-même.
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S'estant donc proposé la Nature comme l'objet de ses [ndr : Rubens] études & de ses reflexions, il a observé exactement & avec un jugement admirable le véritable caractère des choses, ce qui les distingue les unes des autres, & qui les fait paroistre ce qu'elles sont à nos yeux : Et il a poussé cette connoissance si loin, qu'avec une hardie, mais sage & sçavante exagération de ce caractere, il a rendu la Peinture plus vivante & plus naturelle, pour ainsi dire, que le Naturel mesme. C'est dans la veuë de cet heureux succès qu'il ne s'est pas mis si fort en peine de se remplir l'idée des contours Antiques, dont la pluspart estant imitez avec trop d'affectation, portent avec eux une idée de pierre qu'ils communiquent infailliblement aux Ouvrages de ceux qui s'y sont trop attachez, au lieu que les contours de Rubens donnent au nud un véritable caractère de chair, telle qu'il l'a voulu representer selon les âges, les sexes & les conditions. Car on voit cette diversité dans les sujets qui la demandent ; [...].
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De l’autre coté est saint Sebastien nud, d’un tres belle forme, d’une teinte de chair si ressemblante au naturel, qu’il paroit plutôt vivant, que peint. Le Pordenone êtant allé voir ce saint Sebastien, s’ecria : je crois que dans ce corps Titien a emploié de la chair pour les couleurs.
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Sa Venus au bain [ndr : de Vanlo] est tout à fait intéressante ; de même que la Vestale ; quoique ce dernier tableau soit un peu sec. On sent bien que M. Vanlo a voulu y fatiguer ses chairs le moins qu’il lui étoit possible, pour mieux exprimer le caractere de virginité qui étoit de son sujet ; mais on s’apperçoit en même-tems que la nature ne lui a pu servir en cette occasion ; & qu’il n’a pu peindre cet objet que d’idée, & comme un beau fantôme, que lui retraçoit son imagination. La question étoit de chercher un beau modele de Vierge, quelque part ; mais en bonne vérité où le trouver !
Quotation
Ce n’est pas, néanmoins, que cet Auteur [ndr : Pierre] n’ait son agrément, mais qui est bien supérieur à ce qu’on appelle purement de ce nom. Sa Psyché est tout ce qu’on peut voir de plus aimable : toutes les figures qui entrent dans ce Tableau y ont une noblesse & une élégance singulieres. On ne sauroit trop admirer l’effort que le Peintre a du faire pour nous représenter Psyché avec tant de graces, après celle que son pinceau avoit si libéralement prodiguées à toutes les figures qui composent ce Tableau. C’est surtout avec la derniere volupté que l’œil contemple la fraîcheur & le beau moëlleux des chairs qu’a peintes ici M. Pierres, qui rendent par leur fraïcheur & leur élasticité tout le charme du nud féminin.
[...] La Présentation au Temple, qui est le dernier Tableau de M. Pierres, est peinte avec toute la sagesse & la noble pauvreté qui conviennent à ce sujet.
Quotation
On ne se familiarise point avec la nature du premier coup : il faut auparavant beaucoup de recherche, une longue application, & une pratique mûre & raisonnée. Il est certain que si cet Auteur peut atteindre à un peu plus de chaleur, il sera encore plus vrai que M. Oudry.
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Ainsi tous les Arts dans tout ce qu’ils ont de vraiment artificiel, ne sont que des choses imaginaires, des êtres feints, copiés & imités d’après les véritables. C’est pour cela qu’on met sans cesse l’Art en opposition avec la Nature : qu’on n’entend partout que ce cri, que c’est la Nature qu’il faut imiter : que l’Art est parfait quand il la représente parfaitement : enfin que les chefs-d’œuvres de l’Art, sont ceux qui imitent si bien la Nature, qu’on les prend pour la Nature elle-même.
Et cette imitation pour laquelle nous avons tous une disposition si naturelle, puisque c’est l’exemple qui instruit & qui règle le genre humain, Vivimus ad exempla, cette imitation, dis-je, est une des principales sources du plaisir que causent les Arts. L’esprit s’exerce dans la comparaison du modèle avec le portrait, & le jugement qu’il en porte, fait sur lui une impression d’autant plus agréable, qu’elle lui est un témoignage de sa pénétration & de son intelligence.
Et cette doctrine n’est pas nouvelle.
On la trouve par-tout chez les anciens. Aristote commence sa Poëtique par ce principe : que la Musique, la Danse, la Poësie, la Peinture, sont des Arts imitateurs (a). [...]
(a) […] M. Remond de S. Mard qui a beaucoup réfléchi sur l’essence de la Poësie & qui n’écrivant que pour les plus délicats n’a dû prendre que la fleur de son sujet, dit formellement dans une de ses Notes que les beaux Arts ne consistent que dans l’imitation. Voici ses termes : On n’y songe pas assez, la Poësie, la Musique, la Peinture sont trois Arts consacrés au plaisir, tous trois faits pour imiter la nature, tous trois destinés à imiter les mouvemens de l’ame : les tirer de là, c’est les deshonorer, c’est les montrer par leur endroit foible. […]
Quotation
{I. Precepte. Du Beau}
*La principale & la plus importante partie de la Peinture, est de sçavoir connoistre ce que la Nature a fait de plus beau & de plus convenable à cet Art ; *dont le choix s’en doit faire selon le Goust & la Maniere des Anciens […]
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Qu'appellez - vous correction du dessin, reprit Philarque, des contours bien proprement tirez, & un peu plus durs que le marbre mesme d'aprés quoy ils ont esté copiez ? J'appelle un dessin correct, repartit Caliste, celuy qui a précisément toutes ses justes proportions. Ce n'est pas peu, dit Philarque, quand il est affermi par une longue & belle pratique; permettez-moy neantmoins de vous dire que c'est un effet de la regle & du compas, c'est une démonstration & par consequent une chose où tout le monde peut arriver. Mais ce que j'appelle plus volontiers correction, & dont peu de Peintres ont esté capables, c'est d'imprimer aux objets la verité de la Nature, & d'y rappeller les idées de ceux que nous avons souvent devant les yeux, avec choix, convenance, & variété : choix pour ne pas prendre indifféremment tout ce qui se rencontre ; convenance, pour l'expression des sujets qui demandent des figures tantost d'une façon, & tantost d'une autre; & variété pour le plaisir des yeux, & pour la parfaite imitation de la Nature qui ne montre jamais deux objets semblables.
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C'est tres-peu de chose qu'un Peintre qui imite précisément les objets comme il les voit dans la Nature, ils y font presque toujours imparfaits & sans ornement. Son Art ne doit pas servir à les imiter seulement, mais à les bien choisir; & il est impossible de les bien choisir qu'il n'ait une idée de leur perfection.
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Ainsi dans un Ouvrage de Peinture ce n'est point assez qu'il y ait du feu & de l'imagination, ny que la justesse du dessin s'y rencontre, il y faut encore beaucoup de conduite au choix des objets, des couleurs & des lumières, si vous desirez qu'on trouve dans les Tableaux comme dans les Poëmes l'imitation de la Nature accompagnée de quelque chose de surprenant & d'extraordinaire; ou plustost ce merveilleux & ce vraysemblable, qui fait toute la beauté de la Peinture & de la Poesie.
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Que la perspective fournissoit des regles universelles pour la representation des objets tant pour la forme que pour la couleur, & pour les degrés de force, des teintes & des ombres, tellement que l’on devoit s’étudier à se rendre trés familieres, afin de les bien mettre en pratique, en observant toûjours de faire un choix avantageux des divers effets de la nature, pour s’efforcer d’atteindre à la beauté & perfection de l’art
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Le Vrai Ideal est un choix de diverses perfections qui ne se trouvent jamais dans un seul modele ; mais qui se tirent de plusieurs & ordinairement de l’Antique.
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Tous les Arts ont commencé par imiter la Nature, & ils ne se sont perfectionnés que par le bon choix. Ce bon choix qui se trouve dans l'Antique, a été fait par des hommes d'un bon esprit, qui cherchoient la gloire par la science, & qui ont examiné pour arriver à leur fin, les modeles les plus parfaits
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Are. je passe au coloris, nous pouvons juger combien il est important, par les exemples que nous en ont donné suffisament les peintres qui tromperent les oyseaux et les chevaux.
[…]
Are. Cela montre la grande attention qu’avoient les anciens à bien colorer, afinque leurs ouvrages imitassent le vrai. Il est certain que le coloris est de si grande importance, & a tant de force, que quand le peintre imite bien les teintes, le tendre des chairs, & la propriété de chaque chose, telle qu’elle soit, il fait paroitre ses peintures animeés, & telles qu’il ne leur manque autre que la respiration. La partie principale du coloris est le contraste que fait la lumiere avec l’ombre, au quel on trouve un milieu, qui unit un contraire à l’autre, & fait paroitre rondes les figures, & selon le besoin plus ou moins eloignées ; car le peintre doit prendre garde, en les plaçant, qu’elles ne fassent de la confusion. En quoi il est aussi tres necessaire d’avoir une grande connoissance de la perspective, pour la diminution des objets, qui s’eloignent, ou qu’on feint eloignées [sic] : mais il faut toujours avoir l’œil attentif sur tout au coloris, & au tendre des chairs, parceque plusieurs en font de maniere qu’elles paroissent de porfire, tant en couleur, qu’en dureté : & les ombres si rudes, que le plus souvent elles degenerent en pur noir : d’autres les font trop blanches, & les autres trop rouges. Pour moi je desirerois une couleur plûtot brune, qu’excessivement blanche ; & je bannirois de mes tableaux pour l’ordinaire, ces joües vermeilles, avec ces levres de coral, parceque de tels visages semblent des masques. Nous trouvons qu’Apelles emploioit frequemment le brun ; d’ou Properce pour corriger sa maitresse Cinthie, qui se fardoit, dit qu’il souhaitoit qu’elle montrat une simplicité, & pureté de couleur telle qu’on en voit dans les tableaux d’Apelles. Il est vrai qu’on doit varier ces teintes, & avoir aussi egard aux sexes, aux ages, & aux conditions. […]
Or il faut que le melange des couleurs soit temperé, & melangé de maniere, qu’il represente le naturel, & qu’il ne reste rien qui blesse la vûe, telles que sont les lignes des contours qu’on doit eviter, parceque la nature ne les marque point, non plus que le noir dans les ombres dont je viens de parler. Ces lumieres, & ces ombres placées avec jugement, & avec art arrondissent les figures, & leur donnent le relief qu’on recherche ; car sans ce relief, les figures, comme vous avez fort bien dit, paroissent peintes, parcequ’elles ont la superficie platte. Celui qui a donc cette qualité, en possede une des plus importantes. [...]
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Il faut apprendre à bien voir la Nature pour la bien representer. Il y a deux manieres de la colorier, la premiere dépend de l’habitude que ceux qui commencent à Peindre se forment, & l’autre comprend la veritable connoissance des couleurs dont on se sert, ce qu’elles valent l’une auprès de l’autre, & le juste temperament de leur mélange pour imiter les diverses couleurs de la Nature.
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Ainsi quoy que l'Idée parfaite du Peintre dépende du Dessein & du Coloris tout ensemble, il faut se la former spécialement par le dernier, d'autant que par cette différence qui le rend un parfait imitateur de la Nature, on le démelle d’entre les autres Ouvriers dont l'Art ne peut arriver à cette parfaite imitation, & l'on ne peut concevoir qu'un Peintre.
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C'est, repartit Pamphile, que la Couleur & la Lumiere ne sont l'objet que de la veuë, & que le Dessein l’est encore du toucher, comme je vous l'ay déja dit. Je vous avouë que la pureté & la delicatesse du Dessein est un grand charme pour moy, mais vous m'avoüerez aussi que sans le Coloris qui est l'autre partie essentielle de l’Art, le contour ne sçauroit representer aucun objet comme nous le voyons dans la Nature.
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Je conviens, dit Damon, que le Dessein se communique à plusieurs sortes d'Arts : mais ne pourroit-on pas vous dire que la Couleur se communique aussi de la mesme maniere, & que les Tapissiers & les Teinturiers s'en servent aussi bien que les Peintres.
Pour l’ouvrage des Tapissiers, repliqua Pamphile, je ne trouve pas qu'il soit different de celuy des Peintres ; les Tapissiers representent comme les Peintres, les Couleurs & les formes qui sont dans la Nature. Leurs Couleurs sont attachées aux laines, & celles des Peintres aux terres ou aux mineraux qu'ils employent : & cette difference de matiere, comme vous sçavez, n'est jamais essentielle. Pour l’objection des Teinturiers ; vous pouviez bien vous passer de me la faire, & de mettre en compromis les Peintres avec les Teinturiers : neanmoins il faut vous satisfaire. Il est vray que les Teinturiers entendent quelque chose aux Couleurs ; mais non pas au Coloris dont il est icy question. L'on appelle souvent du nom de Couleur la partie de Peinture qui s'appelle Coloris, l’usage en est assez ordinaire, & cette équivoque vous a fait faire l’objection des Teinturiers : Cependant, il y a grande difference entre Couleur & Coloris, & je vous ay fait voir que le Coloris n'estoit point, ny le blanc, ny le noir, ny le jaune, ny le bleu, ny aucune autre Couleur semblable : mais que c'estoit l’intelligence de ces mesmes Couleurs dont le Peintre se sert pour imiter les objets naturels : ce que n'ont pas les Teinturiers.
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le Dessein tout seul est quelque chose d’imparfait à l’égard de la Peinture : Car le Dessein n’est le fondement du Coloris & ne subsiste avant luy que pour en recevoir toute sa perfection ; & ce n’est pas merveille si ce qui reçoit, a son estre, & subsiste avant ce qui doit estre receu. Il en est ainsi de toutes les matieres, qui doivent estre disposées avant que de recevoir leur perfection des formes substantielles. Le corps de l’homme, par exemple, doit estre entierement formé & organisé avant que l’ame y soit receuë. Et c’est avec cet ordre que Dieu fit le premier homme, il prit de la terre, il en forma un corps, il y mit toutes les dispositions necessaires ; puis il crea l’ame qu’il y infusa pour le perfectionner, & pour en faire un homme. Ce corps ne dépendoit point de l’ame pour subsister ; puis qu’il estoit avant l’ame : Cependant vous ne voudriez pas soûtenir que le corps fust la partie de l’homme la plus noble & la plus considerable. La Nature commence toûjours par les choses les moins parfaites & par consequent l’Art qui en est l’imitateur ; ainsi on l’ébauche avant que de finir.
A l’égard d’estre plus ou moins necessaire, je vous ay déjà dit que pour faire un tout, les parties sont également necessaires ; il n’y a point d’homme si l’ame n’est jointe au corps ; aussi n’y a-t-il point de Peinture si le Coloris n’est joint au Dessein.
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Are. je passe au coloris, nous pouvons juger combien il est important, par les exemples que nous en ont donné suffisament les peintres qui tromperent les oyseaux et les chevaux.
[…]
Are. Cela montre la grande attention qu’avoient les anciens à bien colorer, afinque leurs ouvrages imitassent le vrai. Il est certain que le coloris est de si grande importance, & a tant de force, que quand le peintre imite bien les teintes, le tendre des chairs, & la propriété de chaque chose, telle qu’elle soit, il fait paroitre ses peintures animeés, & telles qu’il ne leur manque autre que la respiration. La partie principale du coloris est le contraste que fait la lumiere avec l’ombre, au quel on trouve un milieu, qui unit un contraire à l’autre, & fait paroitre rondes les figures, & selon le besoin plus ou moins eloignées ; car le peintre doit prendre garde, en les plaçant, qu’elles ne fassent de la confusion. En quoi il est aussi tres necessaire d’avoir une grande connoissance de la perspective, pour la diminution des objets, qui s’eloignent, ou qu’on feint eloignées [sic] : mais il faut toujours avoir l’œil attentif sur tout au coloris, & au tendre des chairs, parceque plusieurs en font de maniere qu’elles paroissent de porfire, tant en couleur, qu’en dureté : & les ombres si rudes, que le plus souvent elles degenerent en pur noir : d’autres les font trop blanches, & les autres trop rouges. Pour moi je desirerois une couleur plûtot brune, qu’excessivement blanche ; & je bannirois de mes tableaux pour l’ordinaire, ces joües vermeilles, avec ces levres de coral, parceque de tels visages semblent des masques. Nous trouvons qu’Apelles emploioit frequemment le brun ; d’ou Properce pour corriger sa maitresse Cinthie, qui se fardoit, dit qu’il souhaitoit qu’elle montrat une simplicité, & pureté de couleur telle qu’on en voit dans les tableaux d’Apelles. Il est vrai qu’on doit varier ces teintes, & avoir aussi egard aux sexes, aux ages, & aux conditions. […]
Or il faut que le melange des couleurs soit temperé, & melangé de maniere, qu’il represente le naturel, & qu’il ne reste rien qui blesse la vûe, telles que sont les lignes des contours qu’on doit eviter, parceque la nature ne les marque point, non plus que le noir dans les ombres dont je viens de parler. Ces lumieres, & ces ombres placées avec jugement, & avec art arrondissent les figures, & leur donnent le relief qu’on recherche ; car sans ce relief, les figures, comme vous avez fort bien dit, paroissent peintes, parcequ’elles ont la superficie platte. Celui qui a donc cette qualité, en possede une des plus importantes. [...]
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Are. Ainsi la principale difficulté du coloris consiste dans l’imitation des chairs, & dans la varieté des teintes, & en la douceur. Il faut ensuite savoir imiter la couleur du drap, de la soye, de l’or, & de chaque espece, si bien qu’on croye en voir la dureté, ou la molesse plus ou moins, selon qu’il convient à la qualité de l’etoffe. Savoir representer la lueur des armes, l’obscurité de la nuit, la clarté du jour, eclairs, feux, lumieres, eau, terre, pierres, herbes, arbres, feüilles, fleurs, fruits, batimens, maisons, animaux, & autres choses semblables, si bien qu’elles aient une certaine vivacité, qui ne rassasie jamais la vûe des spectateurs.
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Are. [...] Qu’on ne croie pas que la force du coloris consiste dans les choix des belles couleurs, come dans la belle laque, dans le bel azur, dans le beau verd, & autres couleurs semblables : parceque cellescy sont egallement belles, sans qu’on les mette en œuvre ; & le fin de l’art, est de savoir les emploier ou elles conviennent. J’ai connu dans cette ville un peintre, qui imitoit à merveille le camelot, mais il ne savoit pas en draper le nud, & il sembloit que ce n’etoit pas un habillement, mais un morceau de camelot jetté en hazard sur la figure. D’autres au contraire ne savent pas imiter la diversité des teintes des etoffes, mais ils appliquent seulement les couleurs crûes telles quelles sont, desorte que dans leurs ouvrages, on ne peut louer autre chose que les couleurs.
Fab. Il me semble qu’en cela il faudroit une certaine negligence convenable, desorte qu’on ne voit pas un trop grand brillant de couleur, ni d’affectation ; mais qu’on trouvât en tout un aimable accord. Car il y a des peintres qui font leurs figures si joliment polies, qu’elles paroissent fardées, & avec un arrangement de cheveux distribués avec tant de soin, qu’il n’en sort pas un seul de sa place ; ce qui est un deffaut, & non pas un merite ; parcequ’on tombe dans l’affectation, qui ote la grace a toutes choses. […] C’est aussi pour cela qu’Horace avertit qu’on doit retrancher du poeme les ornemens excessifs.
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Friend.
What is properly the Colouring of a Piece of Painting ?
Traveller.
It is the Art of employing the Colours proper to the Subject, with a regard to the Lights and Shadows that are incident to the Story, either according to the Truth of it, or to the Painter’s Invention : and out of the Management of these comes all the Strength, Relievo, and Roundness that the Figures have : ’tis hard to give Positive Rules here, it depending much on Practice ; but the most General is, so to manage your Colours, Lights, and Shadows, that the Bodies enlightned may appear by the Opposition of your Shadows ; which by that means may make the Eye rest with Pleasure upon them ; and also, that there be an imperceptible passage from your Shadows to your Lights.
’Tis generally observed likewise to make the greatest Light fall upon the middle of the Piece, where the principal Figures ought to be, and to lessen it by degrees towards the sides till it loose it self. In gentle Shadows, avoid strong Shadowings upon the Naked Members, least the black that is in them seems to be part of the Flesh. But above all, there is a thing called by the Italians, Il degra damento de Colori ; which in English may be termed, The diminishing of Colours : And it consists in making an Union and Concord between the Colours in the formost part of your Piece, and those that are behind, so that they be all of one tenour, and not broke ; and by this means every part corresponds with another in your Picture, and makes up one Harmony to the Eye.
As for Face-Painting alone, it is to be manage another way, for there you must do precisely what Nature shows you.
’Tis true, that Beautiful Colours may be employed, but they must be such as make not your Piece like a Picture, rather than like Nature it self ; and particularly, you must observe to express the true Temper as well as the true Phisionomy of the Persoms that are Drawn ; for it would be very absurd to give a Smiling, Airy Countenance to a Melancholly Person ; or, to make a Young, Lively Woman, Heavy and Grave. ’Tis said of Apelles, that he expressed the Countenance and true Air of the Persons he Drew, to so great a degree, that several Physionomists did predict Events upon his Pictures to the Persons Drawn by him, and that with true Success. If after that, you can give your Picture a great Relievo, and make your Colours Represent the true Vivacity of Nature, you have done your Work as to that part of Painting, which is no small one, being, next to History, the most difficult to obtain ; for though there be but little Invention required, yet ‘tis necessary to have a Solid Judgment and Lively Fancy.
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De la pratique que le peintre doit rechercher avec tous le soin possible
Et vous peintre qui désirez acquerir une tres-grande pratique ; Je vous advertis, que si l’estude que vous ferez pour y parvenir n’est bien fondée sur la connaissance du naturel, vostre travail vous reüssira avec peu d’honneur & moins de profit ; & si vous prenez le bon chemin vos ouvrages seront en grand nombre & loüables, avec grand honneur & utilité.
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17 […]
maer conterfeytende hebt ghy te letten,
V voorbeeldt te gheven zijn rechte stede, {Voorbeeldt, dat is, het naect, datmen voor heeft te conterfeyten, niet te by te hebben.}
Want menigh Schilder daer in oyt misdede,
Niet te hoogh, te lagh’, of te by te setten :
Sommighe ghebruycken ruyten en netten,
Of raemkens met draden cruyswijs ghespannen,
Om uyt t’conterfeyten fauten te bannen.
18 Dits t’Velum dat ick in mijn ordinancy { Dit velum, is een taem met draden gespannen in ruyten, die men oock op t'papier trect om vast te stellen, siende zijn principael door t'velum.}
Voor by gae, en elcken doch vry wil laten
Te ghebruycken, oock alderley substancy,
Want t’is even eens hoe men ter playsancy
Sijn werck can brenghen en ter rechter maten,
Noch comt grootlijcx de teycken-const te baten,
Wel te verstaen (met dooden te sien villen)
Waer Muschels beginnen, oft eynden willen.
[D'après NOLDUS 2008, p. 39-40:] 17 […] Toutefois, en copiant le modèle il vous faut bien veiller à le mettre à sa bonne distance. {Il ne faut pas que le modèle, c’est-à-dire le nu qu’on souhaite contrefaire, soit trop proche.} De nombreux Peintres en effet se sont là fourvoyés. Il ne faut l’installer ni trop haut, ni trop bas ni trop près. Certains utilisent des quadrillés : des cadres tendus de fils croisés pour bannir les erreurs de leur travail. 18 Il s’agit du Velum que j’omets dans le chapitres sur l’ordonnance bien que je veuille laisser libre chacun de l’utiliser, comme d’autres outils. {Ce velum est un cadre tendu de fils en carrés, qu’on trace aussi sur le papier afin de bien placer son sujet qu’on voit à travers le velum.} Peu importe en effet comment on rend plaisante son œuvre et comment on l’amène à la bonne mesure. Il est aussi très utile pour le dessinateur de bien savoir (par l’étude de morts écorchés) où commencent les Muscles et ou ceux-ci s’arrêtent.
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Wanneer de Schilders eenighe schoone ende bevallighe tronien, daer nochtans ’t eene of ’t andere ghebreck in ghespeurt wordt bestaen te Contrefeyten seght Plutarchus {In Cimonis vita.}, wy plaghten dan op deselvighe te versoecken, datse die mismaeckte hardigheyd niet t’eenemael en souden voorby gaen, noch oock al te besighlick uytdrucken, overmids het seker is dat het Beeld dat of soo ghehandelt wesende, ofte omghelijck, ofte leelick schijnen sal.
[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] When the Painters are needed to portray some beautiful and lovely faces, in which one then finds some sort of flaw, says Plutarchus {…}, we then tend to request for this, that they do not neglect that deformed hardness immediately, but neither express it too readily, since it is certain that the Image that is being made that way, would appear either uneven [NDR: not resembling the sitter] or ugly.
The verb conterfeyten (to portray) is used to describe the specific act of portraying someone’s face. Junius cites Plutarchus, who stated that one should not neglect flaws in the face, nor should these elements be emphasized. If the flaws are too clearly present, the image would be perceived as not resembling the sitter (ongelijk) or ugly (lelijk). [MO]
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’t Ghene yet anders ghelijckt, seght hy [NDR: Quintilianus] {Lib. x. Cap. 2.}, moet noodsaeckelick te kort schieten en meer bevalligheyd hebben dan die dinghen welckers ghelijckenis het schijnt te draegen. Want ghelijck de dinghen, die wy voor ons patroon aennemen, de nature selver ende een waere kracht in sich hebben; soo plaght allerley naevolghinge in ’t teghendeel maer alleen ghecontrefeyt te sijn en sich nae anderer dinghen gheleghenheyd te voeghen.
[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] That which resembles something else, he says {…}, necessarily has to have shortcomings and have more gracefulness than the things whose similitude it appears to bear. Because like the things that we take as our example, have nature itself and the true power in them; as such all sorts of imitations, on the other hand, only tend to be portrayed and follow the situation of other things
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Wanneer nu een vast Teykenaar de schets deser Tronie-Geslagten eenmaal op sekere wijse sijn geheugenis heeft ingedrukt; {Hoemen sig moet bereyden om Tronien of Konterfeytsels by inbeelding te maken, dat is, uyt de Geest na ’t leven te Schilderen.} En hy vind gelegentheyd om ymand dien hy maar eens gesien heeft, te verbeelden, dat is te Konterfeyten, soo moet hy door een kragtige Inbeelding, alles dat hem van den begeerderden Mensch sijn Swemingh en opsigt, in sijn Gedagten speeld, wel Erinneren, en Levendig te voren brengen; En dat tot aan het Sweemsel van d’een of d’ander Tronie, of Model over brengen; En socken in welke soort of Model, d’algemeene Schets meest met sijn Gedagten over een stemd, en merkelijk gestijfd en geholpen, of tot de gelijkenis van sijn denk-Beeld gebragt werd. Dan moetmen tot de bysondere trek des Voor-Hoofds, Neus en Mond, en Kin overslag maken, en letten in wat Trap van Sweming sijn beschoude Voor-beelden met die van de ingebeelde Sweming de meeste gelijkenis hebben. In welk doen met sekerlijk sal ontwaar werden, datmen de middel in de Hand heeft, om dat volgens een sekeren Regel te doen. Van den Italiaanschen Schilder D. Girlandaio werd aangetekend, dat hy de Tronie-kunde soo vast had, dat hy in ’t Konterfeyten, by Inbeelding noyt en miste een kenbare gelijkenis aan te treffen. In welk doen ook eene Francisco Mossoli hem een Konst-genood verstrekte. Andere Geesten hebben sulx op ’t berigt van andere konnen doen: Sulx datse Konterfeytsels en Tafereelen maakten, van Luyden die al een wijle gestorven waren; en diese noyt met Oogen aanschouwd hadden.
[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Now when a steady Draughtsman has planted the illustration of these Facial Categories in some way in his memory; (How one should prepare oneself to paint Faces or Portraits after his imagination, that is, from the Mind after Life.} And he will find the opportunity to depict, that is to portray, someone who he has only seen once, as such he has to remember and reproduce in a lively manner, all that comes to his mind about the Expression and Features of the proposed Man, by means of a powerful Imagination; And deliver this to the Expression of some or other Face, or Model; And determine which type or Model of the general illustration coincides best with his Thought, rather stylized and forced, or with the likeness of his mental Image. Then one has to move to the specific feature of the forehead, Nose or Mouth and Chin, and pay attention to which degree of expression the Examples that he has seen have a resemblance with that of the imagined Expression. By doing this one will certainly become aware, that one possesses a means to do this according to a certain Rule. It is written about the Italian Painter Domenico Ghirlandaio that he had mastered the Physiognomy so well, that through Imagination he never missed to notice a clear resemblance, while making a Portrait. In which a certain Francesco Mazzoli [ndr: Parmigianino] also was a fellow craftsman. Other Minds have been able to do it based on the description of others: Such that they made Portraits and Scenes of People who had long been deceased; and whom they had never seen with their own Eyes.
technical note: There is a mistake in the pdf, these are pages 230 and 223 of the pdf. [MO]
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Qu'appellez - vous correction du dessin, reprit Philarque, des contours bien proprement tirez, & un peu plus durs que le marbre mesme d'aprés quoy ils ont esté copiez ? J'appelle un dessin correct, repartit Caliste, celuy qui a précisément toutes ses justes proportions. Ce n'est pas peu, dit Philarque, quand il est affermi par une longue & belle pratique; permettez-moy neantmoins de vous dire que c'est un effet de la regle & du compas, c'est une démonstration & par consequent une chose où tout le monde peut arriver. Mais ce que j'appelle plus volontiers correction, & dont peu de Peintres ont esté capables, c'est d'imprimer aux objets la verité de la Nature, & d'y rappeller les idées de ceux que nous avons souvent devant les yeux, avec choix, convenance, & variété : choix pour ne pas prendre indifféremment tout ce qui se rencontre ; convenance, pour l'expression des sujets qui demandent des figures tantost d'une façon, & tantost d'une autre; & variété pour le plaisir des yeux, & pour la parfaite imitation de la Nature qui ne montre jamais deux objets semblables.
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Preface au Lecteur de la Peinture, p. 301
Mais il save [ndr. le peintre] tromper l'œil ou tout n'y vaut rien ; il faut qu'on croye que cela est creux & enfoncé, cela enflé & boursoufflé, cecy hors d'œuvre, & qui se jette entierement hors du Tableau, cecy esloigné d'une bonne lieuë, cela d'une haute extréme, cela percé à jour, cecy tout vif & plein de mouvement, que ce cheval court & escume à force de souffler, que ce chien jappe voirement, que ce sang coule de la playe, que les nuées tonnent en effet, & que les nuages sont tous decousus à force d'esclairs qu'on void sortir coup sur coup, que cet homme rend l'esprit & que l'on void l'ame sur ses levres, que les oyseaux bequettent ces raisins & se cassent le bec, qu'on crie haut qu'il faut oster le rideau afin de voir ce qui est caché, cependant il n'y a rien de tout cela, car tout cela est plat, pres, bas, mort & contrefait si artistement qu'il semble que la nature se soit couché là dessus pour aider le peintre à nous tromper finement, & se moquer de nostre bestise.
De là vient qu'un d'eux [ndr. les peintres] escrit en ses ouvrages, Res ipsa, c'est la chose mesme, non pas la Peinture; & l'autre, Fecit Apelles, ce qu'il mit en trois pieces où il surmonta l'art, la nature, & soy-mesme. Aux autres il mettoit Faciebat, c'est à dire, il faisait, & à dessein n'a point voulu achever de peur de faire rougir la nature qui se fut confessée vaincue par l'esprit & par l'art.
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{I. Precepte. Du Beau}
*La principale & la plus importante partie de la Peinture, est de sçavoir connoistre ce que la Nature a fait de plus beau & de plus convenable à cet Art ; *dont le choix s’en doit faire selon le Goust & la Maniere des Anciens […]
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Qu'appellez - vous correction du dessin, reprit Philarque, des contours bien proprement tirez, & un peu plus durs que le marbre mesme d'aprés quoy ils ont esté copiez ? J'appelle un dessin correct, repartit Caliste, celuy qui a précisément toutes ses justes proportions. Ce n'est pas peu, dit Philarque, quand il est affermi par une longue & belle pratique; permettez-moy neantmoins de vous dire que c'est un effet de la regle & du compas, c'est une démonstration & par consequent une chose où tout le monde peut arriver. Mais ce que j'appelle plus volontiers correction, & dont peu de Peintres ont esté capables, c'est d'imprimer aux objets la verité de la Nature, & d'y rappeller les idées de ceux que nous avons souvent devant les yeux, avec choix, convenance, & variété : choix pour ne pas prendre indifféremment tout ce qui se rencontre ; convenance, pour l'expression des sujets qui demandent des figures tantost d'une façon, & tantost d'une autre; & variété pour le plaisir des yeux, & pour la parfaite imitation de la Nature qui ne montre jamais deux objets semblables.
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l’Antique n’est beau que parce qu’il est fondé sur l’imitation de la belle Nature dans la convenance de chaque objet qu’on a voulu representer.
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Je tiens donc qu’à toute rigueur lon ne peut donner le titre d’Original qu’à une chose de laquelle on ne puisse trouver le semblable dans la nature, ainsi qu’un Tableau representant divers Corps & dont la forme ne soit connuë qu’à celuy qui la fait, car de faire la Representation ou Pourtrait d’une chose connuë, quoy que naturelle, elle ne peut prendre que le nom de Coppie d’après cette naturelle ; Mais lorsqu’on fera une Coppie dudit Tableau, il se peut nommer Original d’iceluy.
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Or, comme le Peintre qui imite le Naturel, ne vient jamais à la mesme perfection d’iceluy ; ainsi le Copiste ne rend jamais sa Copie à la perfection de son Original.
Ceux qui font leurs Ouvrages d’apres le relief ou Naturel, & aussi par les regles, taschent de faire paroistre de relief le relief, tendre le tendre, dur le dur, molet le molet, & ainsi du reste.
Ceux qui Copient lesdits Ouvrages, taschent bien d’en faire le mesme, mais comme le Naturel & relief est d’ordinaire de beaucoup plus parfait que l’ouvrage fait sur iceluy, de mesme l’Original est-il plus parfait & complet en ces choses que sa Copie.
Celuy qui a le don de faire d’invention, & qui a l’œil bon à distinguer la tendresse, mollesse, & l’affoiblissement des profils, contours, ou extremitez tournans, & fuyans, de la masse des corps, & de leurs autres parties, principalement des ronds, & la main & le pinceau libre pour les excecuter ainsi, doit faire un plus grand effort, & en tirer quelque chose de meilleur que le Copiste ; Et encore que ledit Copiste aye des pratiques mecaniques assez certaines, pour prendre sur son Original le Trait ou contour de ces Corps ou Figures, il ne laisse pas bien souvent d’en corrompre une bonne partie, principalement lorsqu’il tasche d’en Peindre & perdre les extremitez ou contours tournans, & en suitte les Eminences, Muscles & autres particularitez ; Car une bonne partie de ce qui fait arrondir, tourner & fuir, ainsi ces contours, est assez difficile à bien pratiquer, dautant qu’il faut estre sçavant & entendu en cette circonstance, & qu’il est rare qu’un Copiste en soit bien instruit, autrement il seroit en quelque sorte capable de faire d’invention, car en la plus part des Copies, au lieu que les corps imitans le relief doivent paroistre tels, ils sont comme s’ils avoient esté applatis ou mis en presse, & pour parler en terme comme s’ils estoient en un mesme plan.
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Il se rencontre aussi que plusieurs qui Copient d’apres le naturel ou de ressouvenir, ne sachans point ces particularitez, ne font pas faire tout l’effect desiré sur cela, leurs yeux n’estans pas d’ordinaire si bons pour les bien discerner, le mesme font divers Copistes encore que leurs Originaux ou Patrons expriment bien en quelque façon ces choses ; davantage il est comme impossible que l’Art puisse de tout point imiter la nature, le mesme arrive aux Copistes, laissant tousjours quantité de perfections à faire en leurs Copies, qui se trouvent en leurs Originaux, de façon que la pluspart des Copies qu’on voit outre ce qui a esté cy-devant dit, lon les reconnoist telles par cette derniere particularité. Car ces choses qui y doivent ainsi bien faire paroistre leur relief & tournant, & sembler bien perduës & meslées ensemble dans une union & Couleur des airs qui les environnent, & le tout franchement fait, semblent plustost en quelque sorte plattes, & les Couleurs Teintes & Ombres distinctes & separées les unes des autres, comme des pieces de diverses Couleurs rapportées ou cousuës ensemble, & le tout semblant attaché au fonds, & finalement tout le reste du travail sentant sa peine & sueur, ou pour mieux dire son incertitude. Or ces choses ainsi mal executées paroissent dures, seiches & tranchées, & c’est ce qui arrive d’ordinaire aux copies ; aux mauvaises davantage, & aux bonnes moins.
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Ainsi ladite regle de la Perspective donnera la connoissance universelle à celuy qui sera exercé à celle du trait & proportion des Corps visibles de la Nature, & aussi d’en composer de son Invention, ensemble au maniement du Pinceau & alliage des Couleurs, à Fraisq, à Destrempe, ou à Huile, de representer tous les Corps imaginables de la Nature, tant en general qu’en particulier, afin que la Copie ou Tableau qui s’en fera, fasse aux yeux de ceux qui le regarderont autant que l’Art & la capacité de l’Ouvrier le peut permettre, la mesme sentation ou vision que feroient lesdits Corps ; Et pour ce faire elle vous donnera non seulement la precision de la place des Contours ou Traits de la plus grande partie desdits Corps ; Mais aussi celle de leurs Jours, Ombres, Ombrages, ensemble l’endroit de la Force & Foiblesse de leurs Touches, Teintes ou Couleurs
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Si vous voulez avoir la satisfaction en peignant vostre ouvrage, qu’il soit entierement fait & disposé dans vostre teste avant qu’il soit commencé sur le Tableau, prévoyant l’effet des grouppes, le Fond & le Clairobscur de chaque chose, l’armonie [sic] des couleurs, & l’intelligence de tout le sujet : En sorte que ce que vous mettez sur la Toile, ne soit que la copie de ce que vous avez dans l’esprit.
Si vous vous servez de cette conduite, vous n’aurez pas la peine de changer & rechanger vos ouvrages.
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Il y a, en un mot, des élegances à rechercher, qu’on ne sauroit pas exprimer par le discours : Mais pour les découvrir, on considere souvent les Ouvrages de Michel Ange, pour les atachemens des Membres : De Raphaël pour la Noblesse du contour & pour la grace : Du Carache pour l’excellence de son Dessein. S’il n’est pas possible de voir leurs Ouvrages Originaux : on considere les meilleurs Dessein, fait d’aprés ces grands hommes : Ces Desseins se voïent commodement en Estampe, & on tâche avec cela de se former une idée avantageuse de la belle proportion. On considere aussi les plus belles Antiques, d’où ces grands Maîtres ont tiré leur savoir : Et faute des originaux de Marbres nous avons recours aux Plâtres.
On doit pourtant remarquer, que ce n’est pas le seul moïen de se rentre tres-habile, que de considerer incessament les ouvrages des plus grand Hommes, ou leurs Estampes : On doit avec cela dessiner, & venir à la pratique. Ce n’est pas encore assez de les copier incessement : Il sufit de l’avoir fait dans le commencement, on doit tâcher de les aprocher, ou de les égaler en les imitant sans pourtant les copier toujours.
Enfin pour bien reussir, il est absolument necessaire d’étudier le naturel : d’apprendre de la nature méme tous les diferens mouvements, qu’elle peut faire dans le corps d’un homme vivant, & les diferens éfets des Muscles. Il ne s’agit pas pourtant de copier la Nature tantôt seche, tantôt petite, ou grande : Mesquine, ou estravagante : Il faut composer une belle figure sur un corps, qui ne sera pas également beau. Et s’il y a quelque chose de beau, il le faut savoir choisir en supleant au reste, s’il manque.
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Les Peintres & les Poëtes excitent en nous ces passions artificielles, en nous présentant les imitations des objets capables d'exciter en nous des passions veritables.
Comme l'impression que ces imitations font sur nous est du même genre que l'impression que l'objet imité par le Peintre ou par le Poëte feroit sur nous : comme l'impression que l'imitation fait n'est differente de l'impression que l'objet imité feroit, qu'en ce qu'elle est moins forte, elle doit exciter dans notre ame une passion qui ressemble à celle que l'objet imité y auroit pu exciter. La copie de l'objet doit, pour ainsi dire, exciter en nous une copie de la passion que l'objet y auroit excitée. Mais comme l'impression que l'imitation fait n'est pas aussi profonde que l'impression que l'objet même auroit faite ; comme l'impression faite par l'imitation n'est pas serieuse, d'autant qu'elle ne va point jusqu'à l'ame pour laquelle il n'y a pas d'illusion dans ces sensations, ainsi que nous l'expliquerons tantôt plus au long ; enfin comme l'impression faite par l'imitation n'affecte que l'ame sensitive, elle s'efface bientôt. Cette impression superficielle faite par une imitation, disparoît sans avoir des suites durables, comme en auroit une impression faite par l'objet même que le Peintre ou le Poëte ont imité.
On conçoit facilement la raison de la difference qui se trouve entre l'impression faite par l'objet même & l'impression faite par l'imitation. L'imitation la plus parfaite n'a qu'un être artificiel, elle n'a qu'une vie empruntée, au lieu que la force & l'activité de la nature se trouve dans l'objet imité. C'est en vertu du pouvoir qu'il tient de la nature même que l'objet réel agit sur nous.
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On pourroit objecter que des tableaux où nous ne voïons que l'imitation de differens objets qui ne nous auroient point attachez, si nous les avions vûs dans la nature, ne laissent pas de se faire regarder longtems. Nous donnons plus d'attention à des fruits & à des animaux répresentez dans un tableau, que nous n'en donnerions à ces objets mêmes. La copie nous attache plus que l'original.
Quotation
Le Génie doit donc avoir un appui pour s’élever & se soutenir, & cet appui est la nature. Il ne peut la créer, il ne doit point la détruire ; il ne peut donc que la suivre & l’imiter, & par conséquent tout ce qu’il produit ne peut être qu’imitation.
Imiter, c’est copier un modèle. Ce terme contient deux idées. I° le Prototype qui porte les traits qu’on veut imiter. 2° la Copie qui les représente. La Nature, c’est-à-dire tout ce qui est, ou comme nous concevons aisément comme possible, voilà le prototype ou le modèle des Arts. Il faut, comme nous venons de le dire, que l’industrieux imitateur ait toujours les yeux attachés sur elle, qu’il la contemple sans cesse : Pourquoi ? C’est qu’elle renferme tous les plans des ouvrages réguliers, & les desseins de tous les ornemens qui peuvent nous plaire. Les Arts ne créent point leurs règles : elles sont indépendants de leur caprice, & invariablement tracées dans l’exemple de la Nature.
Quelles sont donc les fonctions des Arts ? C’est de transposer les traits qui sont dans la Nature, & de les présenter dans des objets à qui ils ne sont point naturels. C’est ainsi que le ciseau du statuaire montre un héros dans un bloc de marbre. Le peintre par ses couleurs, fait sortir de la toile tous les objets visibles.
Quotation
Si tous ceux qui pratiquent ainsi à veuë d’œil cét Art, copioient les mesmes Corps visibles de la Nature en sorte que leurs Ouvrages fissent aux yeux la mesme Sensation ou Vision que feroit le Naturel, il y a apparence que lon ne discerneroit en aucuns d’eux des manieres differentes, ains au contraire une seule qui seroit celle du Naturel.
De plus si de mesme arrivoit à tous ceux qui pratiquent la mesme chose par la regle & mesure Perspective, il n’y auroit non plus de Manieres qu’en celles des autres ; Mais il y a en cela une difference qui est, que deux Peintres estans doüez d’un pareil Esprit, bon Œil, & bonne Main, si l’un venoit à s’exercer de Copier toutes choses par la regle, & l’autre à veuë d’œil, il est très asseuré que le premier fera bien plustot, asseurement, & precisement ses Ouvrages, que l’autre.
Cecy soit dit pour expliquer en gros, que le Naturel estant ainsi bien Copié, il n’y auroit point tant de diverses manieres, car ainsi faisant plusieurs qui Copieroient d’apres Nature une mesme teste communement nommée Pourtrait, & d’une mesme position & distance, il arriveroit que tous ces divers Pourtraits seroient entierement semblables, & qu’on ne pourroit pas dire celuy-là est de la maniere d’un tel, ou d’un tel, & ainsi le mesme des autres Corps visibles de la Nature.
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L’effect donc que cét Art [ndr : de la poutraiture et de la peinture] doit produire est, de si bien representer ou copier sur une surface platte, soit mur, bois, toile, cuivre, ou autre matiere, tous les Corps visibles de la Nature, que cette representation face avoir la mesme sensation ou vision à l’œil de ceux qui la regarderont, que feroit lesdits corps s’ils y estoient ainsi presens ou exposez devant luy : Or cette surface plate, de telle matiere & en quelque situation qu’elle soit est communement nommée Tableau
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Pour l’autre Composition, qui est de nostre Moderne Jules Romain, elle nous monstre en effet, qu’une Imitation ingenieuse peut egaler et mesme passer encore au-dessus de l’Original, et que par consequent, il n’est pas moins glorieux d’imiter ainsi par concurrence d’esprit, la pensée d’un autre, et de l’enrichir comme il a fait, qu’il est honteux à un Peintre de copier mechaniquement figure à figure tout un Tableau, sans y apporter du sien autre chose que la peine et la sujetion d’un simple Ouvrier ; ce travail n’estant pas tant reputé l’Ouvrage d’un peintre, que l’estude d’un apprenty.
Quotation
L'habitude d'imiter les autres, nous conduit à nous copier nous-mêmes. L'idée de ce que nous avons peint, est toujours plus présente à notre esprit que l'idée de ce qu'ont peint les autres. C'est la première qui s'offre aux Peintres qui cherchent la composition, & les figures des tableaux qu'ils ont entrepris plutôt dans leur mémoire que dans leur imagination. Les uns, comme le Bassan, se livrent de bonne foi à une répétition sincere de leurs ouvrages. Les autres, en voulant cacher les larcins qu'ils se font à eux-mêmes, reproduisent sur la Scene leur personnages déguisez, mais non pas méconnaissables, & ils rendent ainsi leurs larçins encore plus odieux. […]
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Section 24. Des actions allégoriques & des personnages allégoriques par rapport à la Peinture p. 208
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Mais, diront les Partisans de l'esprit, ne doit-il pas y avoir plus de mérite à inventer des choses qui ne furent jamais pensées, qu'à copier la nature, ainsi que fait votre Peintre qui excelle dans l'expression des passions ? Je leur réponds qu'il faut sçavoir faire quelque chose de plus que copier servilement la nature, ce qui est déjà beaucoup, pour donner à chaque passion son caractère convenable, & pour bien exprimer les sentiments de tous les personnages d'un tableau. Il faut pour ainsi dire copier la nature sans la voir. Il faut pouvoir imaginer avec justesse quels sont ses mouvements dans des cironstances où on ne l'a vît jamais. Est-ce avoir la nature devant les yeux que de dessiner d'après un modele tranquille, lorsqu'il s'agit de peindre une tête où l'on découvre de l'amour à travers la fureur de la jalousie. On voit bien une partie de la nature dans son modele, mais on n'y voit pas ce qu'il y a de plus important par rapport au sujet qu'on peint. On voit bien le sujet que la passion doit animer, mais on ne le voit point dans l'état où la passion doit le réduire, & c'est dans cet état qu'il faut le peindre. Il faut encore que le Peintre applique à la tête qu'il fait ce que les livres disent en général de l'effet des passions sur le visage, & des traits auxquels elles y sont marquées. […] Il faut donc que l'imagination de l'ouvrier supplée à tout ce qu'il y a de plus difficile à faire dans l'expression, [ …]
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The next thing to be considered in an Historical Piece, is the Truth of the Drawings, and the Correction of the Design, as Painters call it ; that is, whether they have chosen to imitate Nature in her most Beautiful Part ; for though a Painter be the Copist of Nature, Yet he must not take her promiscuously, as he finds her, but have an Idea of all that is Fine and Beautiful in an Object, and choose to Represent that, as the Antients have done so admirably in their Paintings and Statues : And ’tis in this part that most of the Flemish Painters, even Rubens himself, have miscarryed, by making an ill Choice of Nature ; either because the Beautiful Natural is not the Product of their Countrey, or because they have not seen the Antique, which is the Correction of Nature by Art ; for we may truly say that the Antique is but the best of Nature ; and therefore all that resembles the Antique, will carry that Character along with it.
Friend,
I remember, you reckoned it to me among the Faults of some Painters, that they had studied too long upon the Statues of the Antients ; and that they had indeed thereby acquired the Correction of Design you speak of ; but they had by the same means lost that Vivacity and Life which is in Nature, and which is the true Grace of Painting.
Traveller.
’Tis very true, that a Painter may fall into that Error, by giving himself up too much to the Antique ; therefore he must know, that his Profession is not tyed up to that exact Imitation of it as the Sculptor’s is, who must never depart from that exact Regularity of Proportion which the Antients have settled in their Statues ; but Painters Figures must be such as may seem rather to have been Models for the Antique, than drawn from it ; and a Painter that never has studied it at all, will never arrive at that as Raphael, and the best of the Lombard Painters have done ; who seem to have made no other Use of the Antique, than by that means to choose the most Beautiful of Nature.
Quotation
Traveller.
After the Death of Raphael and his Schollars (for, as for Michael Angelo he made no School) Painting seemed to be Decaying ; and for some Years, there was hardly a Master of any Repute all over Italy. The two best at Rome were Joseph Arpino and Michael Angelo da Caravaggio, but both guilty of great Mistakes in their Art : the first followed purely his Fancy, or rather Humour, which was neither founded upon Nature nor Art, but had for Ground a certain Practical, Fantastical Idea which he had framed to himself. The other was a pure Naturalist, Copying Nature without distinction or discretion ; he understood little of Composition or Decorum, but was an admirable Colourer.
Quotation
Dans le Jugement de Paris, par exemple, quelque soin qu'ait pris le Peintre de rendre les couleurs du teint des Déesses éclatant par luy mesme, il a voulu encore se servir d'un fond bleu, pour donner par cette opposition une plus vive idée & une ressemblance plus véritable de la chair il en a usé de mesme dans le Bacchus, dans l'Eliston, dans l'Andromède, & dans plusieurs autres endroits : & l'on voit par tout dans ces Tableaux que la couleur distingue parfaitement les corps les uns des autres, selon l'idée exterieure que nous en avons conceüs: les chairs, le linge &: les étoffes de différentes façons; tout ce qu'il a mis dans le ciel paroist céleste, & ce qu'il a peint fur la terre conserve le caractere de sa Nature.
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Qu'appellez - vous correction du dessin, reprit Philarque, des contours bien proprement tirez, & un peu plus durs que le marbre mesme d'aprés quoy ils ont esté copiez ? J'appelle un dessin correct, repartit Caliste, celuy qui a précisément toutes ses justes proportions. Ce n'est pas peu, dit Philarque, quand il est affermi par une longue & belle pratique; permettez-moy neantmoins de vous dire que c'est un effet de la regle & du compas, c'est une démonstration & par consequent une chose où tout le monde peut arriver. Mais ce que j'appelle plus volontiers correction, & dont peu de Peintres ont esté capables, c'est d'imprimer aux objets la verité de la Nature, & d'y rappeller les idées de ceux que nous avons souvent devant les yeux, avec choix, convenance, & variété : choix pour ne pas prendre indifféremment tout ce qui se rencontre ; convenance, pour l'expression des sujets qui demandent des figures tantost d'une façon, & tantost d'une autre; & variété pour le plaisir des yeux, & pour la parfaite imitation de la Nature qui ne montre jamais deux objets semblables.
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Et s'il n'en [ndr : des objets] trouve point qui réponde à son idée, reprit Damon, faut-il qu'il se contente de ceux qui seront présents à sa veüe? Non, repondit Philarque, car il doit les corriger & les rendre conformes à la perfection qu'il a conçeuë dans toutes les parties de la Peinture, en conservant neantmoins la vérité & la diversité de la Nature; la vérité, de peur de tomber dans le sauvage, & la diversité pour éviter la répétition.
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The next thing to be considered in an Historical Piece, is the Truth of the Drawings, and the Correction of the Design, as Painters call it ; that is, whether they have chosen to imitate Nature in her most Beautiful Part ; for though a Painter be the Copist of Nature, Yet he must not take her promiscuously, as he finds her, but have an Idea of all that is Fine and Beautiful in an Object, and choose to Represent that, as the Antients have done so admirably in their Paintings and Statues : And ’tis in this part that most of the Flemish Painters, even Rubens himself, have miscarryed, by making an ill Choice of Nature ; either because the Beautiful Natural is not the Product of their Countrey, or because they have not seen the Antique, which is the Correction of Nature by Art ; for we may truly say that the Antique is but the best of Nature ; and therefore all that resembles the Antique, will carry that Character along with it.
Friend,
I remember, you reckoned it to me among the Faults of some Painters, that they had studied too long upon the Statues of the Antients ; and that they had indeed thereby acquired the Correction of Design you speak of ; but they had by the same means lost that Vivacity and Life which is in Nature, and which is the true Grace of Painting.
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Le genre donc de la Peinture est l’Art : & qu’elle soit Art, il se prouve par la definition d’iceluy, lequel n’est autre, en un mot, qu’une raison droite & bien reglée des choses qui se doivent faire. De plus, il se prouve encore, parce que toutes les choses naturelles sont la regle & la mesure de la pluspart des Sciences & des Arts qui sont au monde […] ; C’est pourquoy elles peuvent estre la droite regle des choses artificielles. D’où s’ensuit que la Peinture est Art, puis qu’elle prend pour sa regle les susdites choses naturelles, & qu’elle est imitatrice, ou pour mieux dire, singe de la mesme nature, taschant tousjours d’imiter sa quantité, relief, & couleur. Ce qu’elle fait par l’ayde de la Geometrie, Arithmetique, Perspective, & Philosophie naturelle, avec une si grande & parfaite raison, qu’il ne se peut davantage.
Terme traduit par COLORE dans Lomazzo, 1585, p. 19.
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Le Peintre qui doit aller plus avant & qui est un parfait imitateur de la Nature, ne doit pas seulement demeurer dans cette partie comme dans son terme: (car il ne seroit jamais Peintre) mais il doit en avoir une habitudes consommée pour n'estre point embarrassé dans la recherche des parties qui le font Peintre, & pour manier a son gré la couleur : car c'est elle qui trompe les yeux, qui donne la derniere perfection à ses Ouvrages.
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La fin du Peintre &: du Sculpteur est donc l’imitation ; mais ils y arrivent par de différentes voyes, le Sculpteur par la matière solides en imitant la quantité, & le Peintre par la couleur en imitant & la quantité, & la qualité des objets en sorte qu'il est obligé non seulement de plaire aux yeux comme le Sculpteur ; mais encore de les tromper dans tout ce qu’il représente.
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Le Clair-obscur regarde les objets particuliers, les Groupes de & le Tout-ensemble. Rubens avoit pour maxime dans les objets particuliers exposez sous une lumiere ordinaire, d'éclairer d'autant plus les endroits relevez, qu'ils avoient de saillie, & la pluspart des figures qui sont en ces Tableaux ne font le bel effet que vous voyez, que parce que le Peintre les a traitez dans ce principe.
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Dans l'imitation des objets particuliers, le grand secret n'est point de faire en sorte qu'ils ayent leur véritable couleur, mais qu'ils paroissent l'avoir : car les couleurs artificielles ne pouvant atteindre à l'éclat de celles qui sont en la Nature, le Peintre ne peut les faire valoir que par comparaison.
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Ainsi dans un Ouvrage de Peinture ce n'est point assez qu'il y ait du feu & de l'imagination, ny que la justesse du dessin s'y rencontre, il y faut encore beaucoup de conduite au choix des objets, des couleurs & des lumières, si vous desirez qu'on trouve dans les Tableaux comme dans les Poëmes l'imitation de la Nature accompagnée de quelque chose de surprenant & d'extraordinaire; ou plustost ce merveilleux & ce vraysemblable, qui fait toute la beauté de la Peinture & de la Poesie.
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Il est vray, repris-je qu’un sçavant homme peut donner à ses figures par le beau choix de la forme, & l’intelligence des couleurs, plus de beauté & de grace que l’on n’en voit d’ordinaire dans les belles personnes, parce que quelques belles qu’elles soient, elles ne seront jamais si accomplies que le peut estre une figure d’un excellent Peintre. Neanmoins quelque effort que puisse faire ce sçavant homme, il n’y aura point dans ses Tableaux tant de relief qu’on en voit dans le naturel, à cause que la force des couleurs est limitée, & ne peut faire paroistre à la veuë une rondeur pareille à celle que l’on voit dans la Nature.
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Vous comprenez bien par ce que j’ay dit que le Peintre a deux sortes de couleurs à imiter, sçavoir les couleurs fixes et permanentes des corps, comme le blanc d’un linge, le vert d’un arbre ; Et les couleurs apparentes & passageres, qui ne sont point attachées aux objets, mais qui semblent y estre par le reflechissement des rayons lumineux qui les portent. De sorte que ceux qui travaillent avec science, & qui cherchent un reputation solide, ne se contentent pas quand ils font des Tableaux de mettre les couleurs naturelles à chaque chose représentée, mais ils ont un soin particulier de bien observer les couleurs estrangeres qui peuvent paroistre parmy les veritables & naturelles, & qui peuvent changer […].
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Ceux [ndr : les peintres] au contraire qui sont dans le style Pastoral, s’attachent fortement à la couleur pour représenter plus vivement la verité. L'un & l'autre style ont leurs spectateurs & leurs partisans. […]
Ainsi pour contrebalancer l’élevation des Païsages Heroïques, je croirois qu’il seroit à propos de jetter dans les Païsages champêtres, non seulement un grand caractere de verité, mais encore quelque effet de la Nature piquant, extraordinaire & vraisemblable, comme a toujours fait le Titien.
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Le Peintre qui est un parfait imitateur de la Nature, pourvû de l’habitude d’un excellent Dessein, comme nous le supposons, doit donc considerer la couleur comme son objet principal, puisqu’il ne regarde cette même Nature que comme imitable, qu’elle ne lui est imitable, que parce qu’elle est visible, & qu'elle n’est visible que parce qu’elle est colorée.
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Il faut apprendre à bien voir la Nature pour la bien representer. Il y a deux manieres de la colorier, la premiere dépend de l’habitude que ceux qui commencent à Peindre se forment, & l’autre comprend la veritable connoissance des couleurs dont on se sert, ce qu’elles valent l’une auprès de l’autre, & le juste temperament de leur mélange pour imiter les diverses couleurs de la Nature.
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A l’égard de la couleur, vous êtes à portée de même, & plus encore d’en sentir les beautez, puisqu’il ne s’agit que de comparer le vrai avec l’imitation. Quand vous verrez de la chair qui ressemblera à de la chair, dites hardiment : voilà qui est bien colorié. Lorsqu’au contraire vous verrez dans un tableau de la chair, dans laquelle vous distinguerez le verd, le rouge, le gris ou le jaune ; moquez-vous des grands mots de couleurs brillante, rousse, dorée, suave, precieuse, allez votre chemin : demander la couleur de la chair.
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Le coloris est le mot génerique, c’est la partie de la peinture qui fait imiter la couleur des objets naturels & donner aux artificiels la couleur qui leur convient ; c’est, pour ainsi dire, l’intelligence de toutes les couleurs.
La couleur est ce qui rend les objets sensibles à la vuë. Il y en deux, la naturelle & l’artificielle. La couleur naturelle est celle qui nous rend visibles les objets de la nature.
L’artificielle est une matiere dont le peintre se sert pour imiter ces mêmes objets & représenter la nature dont il faut un peu outrer les clairs & les ombres, afin de remedier au brillant que les couleurs perdent étant employées, & à l’éloignement du tableau peint sur une superficie plate. C’est ce qu’on nomme en peinture exageration.
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Dans le Jugement de Paris, par exemple, quelque soin qu'ait pris le Peintre de rendre les couleurs du teint des Déesses éclatant par luy mesme, il a voulu encore se servir d'un fond bleu, pour donner par cette opposition une plus vive idée & une ressemblance plus véritable de la chair il en a usé de mesme dans le Bacchus, dans l'Eliston, dans l'Andromède, & dans plusieurs autres endroits : & l'on voit par tout dans ces Tableaux que la couleur distingue parfaitement les corps les uns des autres, selon l'idée exterieure que nous en avons conceüs: les chairs, le linge &: les étoffes de différentes façons; tout ce qu'il a mis dans le ciel paroist céleste, & ce qu'il a peint fur la terre conserve le caractere de sa Nature.
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A l’égard de la couleur, vous êtes à portée de même, & plus encore d’en sentir les beautez, puisqu’il ne s’agit que de comparer le vrai avec l’imitation. Quand vous verrez de la chair qui ressemblera à de la chair, dites hardiment : voilà qui est bien colorié. Lorsqu’au contraire vous verrez dans un tableau de la chair, dans laquelle vous distinguerez le verd, le rouge, le gris ou le jaune ; moquez-vous des grands mots de couleurs brillante, rousse, dorée, suave, precieuse, allez votre chemin : demander la couleur de la chair.
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Hence it appeareth that Painting is an Art, because it imitateth natural things most precisely, and is the counterfeiter and (as it were) the very Ape of nature ; whose Quantity, Eminency and Colours, it ever striveth to imitate, performing the same by the help of Geometry, Arithmetick, Perspective, and Natural Philosophy, with most Infallible Demonstrations, but because of Arts some be Liberal, and some Mechanical, it shall not be amiss, to shew amongst which of them Painting ought to be numbred. {Painting is a liberal Art.} Now Pliny calleth it plainly a liberal Art, which authority of his may be proved by reason, for although the Painter cannot attain to his end, but by working both with his hand and pencil, yet there is so little pains and labour bestowed in this Exercise, that there is no Ingenious Man in the World, unto whose Nature it is not most agreeable, and infinitely pleasant.
For we read of the French King Francis, the First of that name, that he oftentimes delighted to handle the pencil, by exercising, drawing and painting ; […], so that in these and the like Exercises, nothing is Base or Mechanical, but all Noble and Ingenious.
[…]. Farthermore it cannot be denied, but that the Geometrician also worketh with the Hand, by drawing Lines, as Circles, Triangles, Quadrangles and such like Figures ; neither yet did ever any Man therefore account Geometry a Mechanical Art because the Hand-labour therein imployed is so sleight, that it were an absurdity in respect thereof, to reckon it a base condition.
The like reason is there of painting, the Practice whereof, doth so little weary a Man, that he which was Noble before, cannot justly be reputed Base by exercising the same ; but if besides all this, we shall farther consider, that Painting is subordinate to the Perspectives, to Natural philosophy, and Geometry (all which out of question are Liberal Sciences) and moreover that it hath certain Demonstrable conclusions, deduced from the First and immediate Principalls thereof, we must needs conclude that it is a Liberal Art.
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The most generall and absolute Rule in Landskip, was observed by that excellent Master at Rome, Paul Brell, whose delightfull works many of them extent in Prints, are set out by Raphael and John Sadler. Besides many Paintings of his own hand both in Frescoe and Oyle, in the Pallace of Cardinal Montaltre, by St. Maria Mahgior, Bentoglia in Mount Gaballo, and in the Church of St. Cecillia ; His observation is onely this, That an Artist must be sure to make all his shadows fall one way ; that is, to place light against dark, and dark against light. {Light against dark, et è contrario.} His meaning is, that to oppose Light to shadows, is only to remove and extend the Prospect, and to make it shew far off, yet so as ever they must lose their force of vigour as they remove from the eye, and if strongest alwaies neerest at hand, and as they fall on the first ground.
[…].
The uppermost of all, you are last of all to express by lightly touching the exteriour edges and brimes of some of the former leaves, with a little green Masticoate, and white. If deeper, darkest shadows, you may well set off with sap-green and Indico. Only remember, that both in the leaves and trees, Rivers, and far distant Mountains, you must affect, to express certain reall Morrice-dello (as Paul Brell calls it), or soft delicateness, which is the very next remarkable in the worke.
[…].
The greatest cunning herein is to cosen your own eyes ; which yet, you cannot do, without their consent in assisting, by an apt accommodation of rarity of Colours, in their due places, In such manner, that many times in a Tablet of a span long, a man’s Imagination, may be carried quite out of the Country, Seas, and Citties, by a sure Piece of his own making. See Streeter’s most exact and rare Landskips in Oyl.
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Are. [...] Qu’on ne croie pas que la force du coloris consiste dans les choix des belles couleurs, come dans la belle laque, dans le bel azur, dans le beau verd, & autres couleurs semblables : parceque cellescy sont egallement belles, sans qu’on les mette en œuvre ; & le fin de l’art, est de savoir les emploier ou elles conviennent. J’ai connu dans cette ville un peintre, qui imitoit à merveille le camelot, mais il ne savoit pas en draper le nud, & il sembloit que ce n’etoit pas un habillement, mais un morceau de camelot jetté en hazard sur la figure. D’autres au contraire ne savent pas imiter la diversité des teintes des etoffes, mais ils appliquent seulement les couleurs crûes telles quelles sont, desorte que dans leurs ouvrages, on ne peut louer autre chose que les couleurs.
Fab. Il me semble qu’en cela il faudroit une certaine negligence convenable, desorte qu’on ne voit pas un trop grand brillant de couleur, ni d’affectation ; mais qu’on trouvât en tout un aimable accord. Car il y a des peintres qui font leurs figures si joliment polies, qu’elles paroissent fardées, & avec un arrangement de cheveux distribués avec tant de soin, qu’il n’en sort pas un seul de sa place ; ce qui est un deffaut, & non pas un merite ; parcequ’on tombe dans l’affectation, qui ote la grace a toutes choses. […] C’est aussi pour cela qu’Horace avertit qu’on doit retrancher du poeme les ornemens excessifs.
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{Penseelen.} De Penseelen worden bequamelijk, gelijk als by vele in gebruik is, tot vier soorten of trappen gebragt; […]
{En haare verscheydentheid.} De grootste soorten gebruiktmen; om logten en gronden aanteleggen, en de tweede soorte is dienstig om aanteleggen boomen en aardgronden; de derde kan verstrekken; om de zelve en nog wat fijndere voorwerpen op te maken, en de laatste werd gebezigt om alle netheid en kurieusheid uit te drukken die noodig is, om de kragt van ’t leven, in edeler dingen en van na by gezien, of van verre gants fijn zig vertoonende te schilderen.
’t Zijn de beste Penseelen, die kort van hair en puntig zijn, en daaren boven wel gesloten, en die niet en kleven in ’t schilderen: maar staat aantemerken, dat de landschapschilderen tot de boomen zig best van de gekloofde dienen konnen.
[translation: BEURS, en préparation, transl. Myra Scholz:] {Soft hair brushes} Soft hair brushes are commonly divided into four types or grades;[…] {And their differences}The largest types are used for applying sky and grounds, and the second for laying in trees and earth grounds; the third can serve for filling these in and for somewhat finer objects, and the last is used to render all the precise and particular detail necessary for painting life in all its intensity, in precious things seen up close or things that appear in very delicate form in the distance.The best soft brushes are those that have short hair and are pointed; they are also compact and the hairs do not split apart during painting. But it should be noted that landscape painters can very well use split brushes for trees.