FRÉART de CHAMBRAY, Roland, Idée de la perfection en peinture démonstrée par les principes de l'art, et par des exemples conformes aux observations que Pline et Quintilien ont faites sur les plus celebres tableaux des anciens peintres, mis en parallèle à quelques ouvrages de nos meilleurs peintres modernes, Leonard de Vinci, Raphael, Jules Romain, et le Poussin avec la Perspective d'Euclide, Le Mans, Jacques Ysambart, 1662.

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Fréart de Chambray (1606-1676) rédige l’Idée de la perfection de la peinture onze années après avoir traduit et publié une édition française (et italienne) du Traitté de la peinture de Léonard de Vinci (Traité de la peinture de Leonard de Vinci donné au public et traduit d'italien en français par R.F.S.D.C. [Roland Fréart sieur de Chambray], Paris, 1651). L’Idée de la perfection est dédiée à Philippe, duc d’Orléans (1640-1701), mais en réalité Fréart s’adresse à un public averti dans lequel il compte les peintres de l’Académie [Introduction de M. Stanic, 2005, p. 176]. Comme son frère Paul (1609-1694), Roland est proche des milieux artistiques parisiens et romains, il est également proche parent de François Sublet des Noyers (1589-1645), surintendant des bâtiments de France. Son ouvrage vise à définir les règles qui contribueraient au rétablissement de la perfection de l’art d'une part, et les qualités du bon peintre d'autre part. Il structure ainsi son discours autour des cinq parties de la peinture définies par Junius dans le Livre III du De Pictura veterum selon les principes de la rhétorique antique : l'invention ou choix du sujet, la proportion, la couleur (c'est-à-dire la science des lumières et des ombres liée à la perspective), les mouvements ou l'expression, la position régulière des figures. Elles doivent structurer l'art de peindre. Cependant alors que Junius associe la grâce à toutes ses parties, Fréart donne une place particulière au costume (ou bienséance) qu'il considère comme le " Magistère de la peinture ". Cette notion n'était pas absente chez Junius, mais la place centrale que lui donne Fréart de Chambray renvoie plutôt au rôle essentiel qu'elle joue dans le Dialogo de Dolce. Certes la conception des couleurs des deux auteurs est fondamentalement différente, mais ils se rejoignent dans la recherche d'une définition du peintre parfait, à savoir Raphaël et Titien pour Dolce, et Raphaël et Poussin pour Fréart de Chambray qui exclut les coloristes et les maniéristes.
L'Idée de la perfection de la peinture est également rédigée dans un contexte particulier, celui de la critique de Michel-Ange auquel il attribue le déclin de la peinture et auquel il associe Vasari. Dans sa préface, Fréart use de ce terme, pourtant peu employé au XVIIe siècle. Il ne faut pas pourtant prendre ce mot dans le sens qu'on lui donnera au XVIIIe siècle, et ne renvoie pas lau langage du spectateur. Fréart fonde au contraire son discours critique sur une théorie. En plus d'établir des règles, son but est en effet d'établir des critères clairs de jugement. Pour cela il conjugue deux approches : la première par l’énoncé de principes (les cinq parties qu’il emprunte à Junius, l’importance donnée au costume ou décorum), la seconde par l’analyse d’exemples (Raphaël et Michel-Ange). 
La description de ces œuvres qu'il décrit d'après des gravures qu'il ne reproduit pas, donne l’articulation à son discours :
Marc-Antoine Raimondi, d’après Raphaël, Le Jugement de Paris, v. 1514-1518, gravure, 29,2 x 43,3 [gravure d’après un dessin perdu de Raphaël, cité par Vasari (vie de Raimondi). Il semble que la composition ait été conçue non pour être peinte, mais pour être uniquement gravée].
Marc-Antoine Raimondi, d’après Raphaël, Le Massacre des Innocents, v. 1511, gravure, 28,3 x 43,4 [citée par Vasari (vie de Raimondi), aucune peinture ne subsiste, en revanche six dessins préparatoires sont connus].
Marc-Antoine Raimondi, d’après Raphaël, Descente de croix, v. 1520, gravure, 40,7 x 28,5. [citée par Vasari dans la vie de Raimondi].
Giulio Bonasone, d’après Michel-Ange, Jugement Dernier, v. 1540-1550, gravure, 62,4 x 44,5.
Giorgio Ghisi, d’après Raphaël, Ecole d’Athènes, 1550, gravure, 51 x 80,4. [Ghisi travaille pour l’éditeur anversois Hieronimus Cock (v. 1510-1570)]. Sur les modifications (christianisation apportées par Ghisi à l’œuvre de Raphaël voir J. Wood, 1988, p. 213).

Michèle-Caroline Heck
in-4 french

Dedication
Philippe, duc d'Orléans, frère du Roi

Structure
Table des articles at p. 135
Épître(s) at n.p.
Préface at n.p.
Avertissement at n.p.

FRÉART de CHAMBRAY, Roland, Idée de la perfection de la peinture, with an introductory note by Sir Anthony F. Blunt, BLUNT, Anthony (éd.), Farnborough, Gregg International Publishers Limited, 1968.

FRÉART de CHAMBRAY, Roland, Idée de la perfection en peinture démonstrée par les principes de l'art, et par des exemples conformes aux observations que Pline et Quintilien ont faites sur les plus celebres tableaux des anciens peintres, mis en parallèle à quelques ouvrages de nos meilleurs peintres modernes, Leonard de Vinci, Raphael, Jules Romain, et le Poussin avec la Perspective d'Euclide, Genève, Minkoff Reprint, 1973.

FRÉART de CHAMBRAY, Roland, An Idea of the Perfection of Painting: demonstrated from the Principles of Art, and by examples conformable to the observations , which Pliny and Quintilian have made upon the most celebrated pieces of Ancient painters parallel’d with some Works of the most Modern Painters, Leonardo da Vinci, Raphael, Julio Romano and N. Poussin, trad. par EVELYN, John, London, Henry Herringman, 1668.

FRÉART de CHAMBRAY, Roland, Idea della perfezione della pittura, di mr. Rolando Freart, r. dal francese da Anton Maria Salvini e pub. Per la prima volta dal canonico Domenico Moreni, con una dissetazione apologetica in fine di Michelangelo Buanoroti scritta dal sig. Onofrio Boni, trad. par SALVINI, Anton Maria, Firenze, Carli e comp., 1809.

FRAENGER, Wilhelm, Die Bild-Analysen des Roland Fréart de Chambray. Der Versuch einer Rationalisierung der Kunstkritik in der französischen Kunstlehre des XVII jahrhunderts, Thesis, Universität Heidelberg, 1917.

THUILLIER, Jacques, « Polémiques autour de Michel-Ange au XVIIe siècle », Bulletin de la Société d’Étude du XVIIe siècle, 36-37, 1957, p. 358-368.

WOOD, Jeremy, « Cannibalized Prints and Early Art History. Vasari, Bellori and Fréart de Chambray », Journal of the Warburg and Courtauld Institutes, vol. 51, 1988, p. 210-220 [En ligne : http://www.jstor.org/stable/751277 consulté le 30/03/2018].

BÄTSCHMANN, Oskar, « Fréart de Chambray et les règles de l’art », Revue d’esthétique : La naissance de la théorie de l’art en France 1640-1720, 31/32, 1997, p. 61-69.

PANTIN, Isabelle, Les Fréart de Chantelou. Une famille d’amateurs au XVIIe siècle entre Le Mans, Paris et Rome, Le Mans, Création & Recherche éditions, 1999.

HOCHMANN, Michel, « L’influence de l’Aretino de Lodovico Dolce sur la théorie de l’art française du XVIIe siècle », dans LACLOTTE, Michel et OTTANI CAVINA, Anna (éd.), Mélanges en hommage à Pierre Rosenberg, Paris, Réunion des Musées Nationaux, 2001, p. 236-240.

HECK, Michèle-Caroline, « La lecture de l’Ecole d’Athènes par Fréart de Chambray : quand la convenance devient grille de lecture et critère de jugement », 2015 [En ligne : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01234157 consulté le 17/05/2015].

FILTERS

QUOTATIONS

Il n’y a presque personne qui n’ait quelque inclination pour la Peinture, & qui ne prétende mesme avoir un jugement naturel & un sens commun capables de contrôller les Ouvrages qu’elle produit. Car non seulement les gens de lettres & de condition, qui sont vray-semblablement toûjours les plus raisonnables, se piquent de s’y connoistre ; mais encore le vulgaire se mesle d’en dire son sentiment : si bien qu’il semble qu’elle soit en quelque façon le mestier de tout le monde.

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SPECTATEUR → connaissance
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SPECTATEUR → jugement

Ils [ndr. les peintres Anciens] se rendoient mesme assez dociles pour soûmettre leurs Ouvrages à la Critique, non seulement des Philosophes & des Sçavans, mais encore du commun peuple, & des artisans de tous mestiers, qui leur faisoient quelque fois d’assez judicieuses corrections.

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SPECTATEUR → jugement

Ils [ndr : les peintres modernes] se sont fait une nouvelle Maistresse, coquette & badine, qui ne leur demande que du fard & des couleurs, pour agreer à la première rencontre, sans se soucier si elle plaira long-temps

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CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur

Ils [ndr : les peintres modernes] se sont fait une nouvelle Maistresse, coquette & badine, qui ne leur demande que du fard & des couleurs, pour agreer à la première rencontre, sans se soucier si elle plaira long-temps.

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CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur

Il faudroit donc necessairement, pour luy [la Peinture] redonne son ancien lustre, & luy rendre sa pureté originelle, rappeller aussi cette première Severité avec laquelle on examinoit les productions de ces grans Peintres que l’Antiquité a estimez, & dont les Ouvrages ont survescu tant de siecles à leurs Autheurs, et rendu leur noms immortels.
Pour arriver à ce but, il n’y a certainement point d’autre voye que l’exacte observation de tous les Principes fondamentaux dans lesquels consiste sa perfection, et & sans quoy il est impossible qu’elle subsiste

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L’ARTISTE → règles et préceptes

Il faudroit donc necessairement, pour luy [la Peinture] redonne son ancien lustre, & luy rendre sa pureté originelle, rappeller aussi cette première Severité avec laquelle on examinoit les productions de ces grans Peintres que l’Antiquité a estimez, & dont les Ouvrages ont survescu tant de siecles à leurs Autheurs, et rendu leur noms immortels.
Pour arriver à ce but, il n’y a certainement point d’autre voye que l’exacte observation de tous les Principes fondamentaux dans lesquels consiste sa perfection, et & sans quoy il est impossible qu’elle subsiste
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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
CONCEPTS ESTHETIQUES → antique
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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

ESTAMPE
Le plus remarquable, à mon avis, parce qu’il est le plus ordinaire dans ce Discours […] c’est le mot d’Estampe. Il n’y a point de Desseignateur, ni de Curieux de cét Art là, qui ne sçache bien que c’est un dessein gravé et imprimé, que le Vulgaire, et tous les Marchands appellent communément des Tailles-douces, ou des Images : mais il y a cette différence neantmoins, que les Estampes sont des choses plus considérables, et des Desseins de reputation. Il s’en trouve de plusieurs manières ; les unes gravées en Cuïvre avec le burin ou à l’Eau-forte, et les autres en Taille de Bois. On en void de ces trois sortes de la main d’Albert Durer Peintre Allemand, qui a esté un trés-excellent Graveur. L’Origine du mot d’Estampe vient de l’Italien
Stampare, qui signifie Imprimer

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taille-douce · image

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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la gravure
MATERIALITE DE L’ŒUVRE → technique de la gravure
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taille-douce · image

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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la gravure
MATERIALITE DE L’ŒUVRE → technique de la gravure

ESLEVE
Ce mot d’Esleve est particulièrement affecté aux Apprentys ou Disciples des Peintres tres fameux : comme Raphael a eu pour Esleve Jules Romain : Hannibal Carace a eu le Guïde, le Dominiquin, et plusieurs autres. Le mot italien est
Allievo : et mesme en François on dit assez ordinairement, qu’un jeune homme a esté bien eslevé, pour dire qu’il a esté bien instruit.

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apprenti · disciple

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L’ARTISTE → apprentissage
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apprenti · disciple

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L’ARTISTE → apprentissage

ESQUISSE
Ce terme est encore tout Italien, quoy qu'il soit presentement fort intelligible en François. C'est comme un premier crayon ou une legere esbauche de quelque Ouvrage qu'on medite encore. L'Italien dit
Schizzo

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ébauche · premier crayon

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CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin
MATERIALITE DE L’ŒUVRE → technique du dessin

ATTITUDE
J’ay employé en quelques endroits de ce Discours le nom d’Attitude, quoy que nous ayons les mots d’Action et de Posture, qui sont en quelque façon la mesme chose : mais neantmoins en certains rencontres il semble que le terme d’Attitude est plus expressif, car outre qu’il est plus general, il signifie mieux encore, et plus noblement beaucoup de choses que ne seroit pas celui de Posture, ou celui d’Action : par exemple, le mot d’Action ne conviendroit pas à un corps mort qui n’a plus d’action ; il faudra dire aussi l’Attitude d’un corps mort, plustost que la Posture car ce Terme est trop grossier ; et ce ne seroit pas mesme parler en Peintre que de dire, Cette figure est en une belle Posture ; il faut dire, Cette figure est une belle Attitude. L’Italien dit
Attitudine.

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Dans cette définition du terme attitude qu'il confronte aux termes action et posture, Fréart fait référence au corps du Christ qu'il décrit dans la Déposition de croix d'après Raphaël qu'il analyse p. 51-53.

posture · action

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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
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action · posture

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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

PELLEGRIN
C’est un Terme dont les Italiens se servent ordinairement pour exprimer une Chose rare, excellente, et singulière : mais ils l’appliquent particulièrement à l’Esprit, et disent
Ingegno Pellegrino

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rare · excellent · singulier

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L’ARTISTE → qualités
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rare · excellent · singulier

Or cela n’est pas fort difficile à résoudre, puisqu’avec le seul Traitté de Leonard de Vinci on peut monstrer assez vraisemblablement, qu’un Peintre, ayant esté bien instruit dés sa jeunesse en toutes les connaissances nécessaires à sa profession, par la methode qu’il prescrit au premier chapitre de son livre, il ne peut manquer d’estre habille-homme : mais après cela, si la nature le favorise du Genïe de l’Art, qui est la vivacité et le caprice de l’Invention, et du Talent de la Grace, (que l’estude ne sçauroit donner), il faut par necessité qu’il reussisse excellent et si ses Ouvrages sont précisément conformes à tout ce qui est enseigné dans la suite de cette Dissertation, on en pourra dire les mesmes choses que de ces Chef-d’œuvres d’Apelles, de Zeuxis, et de Parrhasius.

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CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination
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L’ARTISTE → qualités
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CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination
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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
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CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition
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L’ARTISTE → qualités
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L’ARTISTE → qualités

Je suppose donc que tous les Arts ont leurs principes fondamentaux, dont la connoissance est absolument necessaire à ceux qui en veulent suivre la Profession : et d’autant que celui-cy est excellent par dessus les autres ; et par consequent aussi plus difficile ; il ne faut pas esperer d’y pouvoir faire aucun progrez considerable, sans une parfaite intelligence de ses Principes, qui sont d’une tres-sublime contemplation, principalement la Perspective, et la Geométrie, sans quoy la Peinture ne peut subsister.
[…] Mais parce qu’il ne suffit pas encore, pour former un peintre, de l’avoir instruit de ces deux parties [Perspective et Geometrie], qui se peuvent acquerir facilement par l’estude, & qu’il a besoin, outre cela de trois ou quatre autres qualitez plus rares, qui ne luy sçauroient venir que d’une saveur singulière de la nature [...]

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L’ARTISTE → règles et préceptes
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L’ARTISTE → règles et préceptes
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L’ARTISTE → règles et préceptes

Mais parce qu’il ne suffit pas encore, pour former un peintre, de l’avoir instruit de ces deux parties [Perspective et Geometrie], qui se peuvent acquerir facilement par l’estude, & qu’il a besoin, outre cela de trois ou quatre autres qualitez plus rares, qui ne luy sçauroient venir que d’une saveur singulière de la nature : cela fait que dans cette profession, parmy un grand nombre d’ouvriers, il s’y rencontrent toûjours fort peu de vrays Peintres : si bien qu’on peut dire d’eux, comme des Poëtes, qu’il faut naistre Peintre : car en effet leur genïe est si semblable, qu’il a passé en commun proverbe, que la Peinture est une poësie muette, et la poësie une Peinture parlante. La raison s’en connoistra manifestement des divers Talents d’esprit qui doivent tous necessairement concourir à la formation d’un Peintre parfait.

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L’ARTISTE → qualités
L’ARTISTE → apprentissage
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L’ARTISTE → qualités
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L’ARTISTE → qualités
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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts
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L’ARTISTE → qualités
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L’ARTISTE → qualités

Ces fameux Anciens qui portèrent la Peinture au plus haut poinct de sa perfection, et qui la rendirent si admirable, observoient exactement dans leurs Ouvrages cinq parties, qui sont proprement ses principes fondamentaux, parce que sans eux elle n’est rien qu’un Art chimérique, et une simple barbouillerie de couleurs.

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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Ces fameux Anciens qui portèrent la Peinture au plus haut poinct de sa perfection, et qui la rendirent si admirable, observoient exactement dans leurs Ouvrages cinq parties, qui sont proprement ses principes fondamentaux, parce que sans eux elle n’est rien qu’un Art chimérique, et une simple barbouillerie de couleurs.
[…] Les Anciens, dit-il [Franc. Junius], observoient dans leurs Tableaux ces cinq Parties : l’Invention, ou l’Histoire ; la Proportion, ou la Symetrie ; la Couleur, laquelle comprend aussi la juste dispensation des lumières et des ombres ; les Mouvemens, où sont exprimées les Actions et les Passions ; et enfin la Collocation, ou Position reguliere des Figures en tout l’Ouvrage.

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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Ces fameux Anciens qui portèrent la Peinture au plus haut poinct de sa perfection, et qui la rendirent si admirable, observoient exactement dans leurs Ouvrages cinq parties, qui sont proprement ses principes fondamentaux, parce que sans eux elle n’est rien qu’un Art chimérique, et une simple barbouillerie de couleurs.
[…] Les Anciens, dit-il [Franc. Junius], observoient dans leurs Tableaux ces cinq Parties : l’Invention, ou l’Histoire ; la Proportion, ou la Symetrie ; la Couleur, laquelle comprend aussi la juste dispensation des lumières et des ombres ; les Mouvemens, où sont exprimées les Actions et les Passions ; et enfin la Collocation, ou Position reguliere des Figures en tout l’Ouvrage.

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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

L’Invention, ou le Genïe d’historier et de concevoir une belle Idée sur le Sujet qu’on veut peindre est un Talent naturel qui ne s’acquièrt ny par l’estude, ny par le travail : c’est proprement le Feu de l’esprit, lequel excite l’Imagination et la fait agir. Or comme cette partie de l’Invention tient naturellement le premier lieu dans l’ordre des choses […] aussi montre-t-elle plus qu’aucune autre la qualité de l’esprit ; s’il est Fecond, Judicieux, & Relevé : ou au contraire, s’il est sterile, confus, et bas.

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CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination
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CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition
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CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination
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CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination
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CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination
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CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition
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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix
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L’ARTISTE → qualités

Pour ce qui concerne la Proportion, c’est-à-dire la Symmetrie ou correspondance du Tout avec ses parties, c’est une chose facile, et à la portée de tous les esprits : ce qui fait que l’ignorance est sans excuse, parce qu’on peut l’acquerir presque sans peine, et mesmes par une estude entierement mechanique : mais le seul moyen de parvenir à sa perfection, et d’en avoir une connoissance bien esclairée, c’est d’aller par le chemin de la Geométrie, qui est la source de tous les Arts. […]

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L’ARTISTE → apprentissage

Pour ce qui concerne la Proportion, c’est-à-dire la Symmetrie ou correspondance du Tout avec ses parties, c’est une chose facile, et à la portée de tous les esprits : ce qui fait que l’ignorance est sans excuse, parce qu’on peut l’acquerir presque sans peine, et mesmes par une estude entierement mechanique : mais le seul moyen de parvenir à sa perfection, et d’en avoir une connoissance bien esclairée, c’est d’aller par le chemin de la Geométrie, qui est la source de tous les Arts. […]

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L’ARTISTE → apprentissage
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L’ARTISTE → apprentissage
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L’ARTISTE → apprentissage
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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
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symétrie

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EFFET PICTURAL → qualité de la composition
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps
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proportion

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CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition
EFFET PICTURAL → qualité de la composition
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

Par cette troisiesme partie, qui est la Couleur, on ne doit pas seulement entendre le Coloris ; car ce Talent, quoy que fort considerable en un Peintre cede neanmoins à la science des ombres, et des lumières, laquelle est en quelque sorte une branche de la perspective, où le centre du corps lumineux représente l’œil ; et la section qui se fait des rayons sur le plan, ou sur toute autre superficie, exprime precisément le vray contour, et la forme mesme du corps esclairé.

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CONCEPTION DE LA PEINTURE → lumière
CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
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EFFET PICTURAL → perspective
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CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
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Conceptual field(s)

CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
CONCEPTION DE LA PEINTURE → lumière
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CONCEPTION DE LA PEINTURE → lumière
CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
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Conceptual field(s)

CONCEPTION DE LA PEINTURE → lumière
CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur

Mais comme les trois premières Parties sont tres-necessaires à tous les Peintres, cette quatriesme, qui regarde l’expression des mouvemens de l’esprit, est excellente par dessus les autres, et tout à fait admirable : car elle ne donne pas seulement la vie aux Figures par la representation de leurs gestes et de leur passions, mais il semble encore qu’elles parlent et qu’elles raisonnent. Et c’est de là principalement qu’on doit juger ce que vaut un Peintre, puisqu’il est certain qu’il se peint luy-mesme dans ses tableaux, qui sont autant de miroir du tempérament de son humeur, et de son génïe.
Il n’y a personne qui ne remarque facilement, en faisant la comparaison des Compositions et des Figures de Raphael à celles de Michelange, que ce premier estoit la douceur mesme ; au lieu que tout au contraire Michelange estoit si rustique, et si mal-plaisant qu’il n’avoit aucun esgard à la bien-séance. Ce qui se void manifestement dans son grand Ouvrage de la Chapelle du Vatican, où, voulant representer le Jugement universel de la fin du monde, sur l’autel mesme de ce Sanctuaire, il a introduit plusieurs figures en des actions extrement indecentes : au lieu qu’il paroist que Raphael a apporté de la modestie dans les Sujets les plus liencieux.
De là nous pouvons conjecturer combien il est important que cette partie de l’Expression, qui est la plus excellente de la Peinture, soit accompagnée d’un jugement, et d’une circonspection particulière ; puisque c’est par elle que l’on connoist la qualité de l’esprit du Peintre
, qui bien loin de s’acquerir de l’honneur par ses Ouvrages, lors qu’il choquera les regles de la bien-seance, sera sans doute blasmé et mesestimé d’un chacun […]

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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
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indécent

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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions
CONCEPTS ESTHETIQUES → convenance, bienséance
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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions
CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition
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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions
CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition
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L’ARTISTE → qualités
SPECTATEUR → jugement
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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Mais establissons auparavant nostre cinquiesme partie touchant la Collocation ou Position régulière des Figures dans le Tableau, puisqu’elle est la Base de tout l’Edifice de la Peinture, et pour ainsi dire le lien et l’assemblage des quatre premieres, qui, sans celle-cy, n’ont ny forme, ny subsistance : […]
[…] un Peintre auroit travaillé en vain, et perdu son temps, si après avoir satisfait aux quatre premières Parties, il demeuroit court en cette dernière, où consiste toute l’Eurithmie de l’Art et le Magistère de la Peinture : parce qu’il est inutile d’avoir inventé et composé un Sujet ; et de s’estre estudié à rechercher la beauté, et la juste proportion de chaque figure ; d’estre excellent coloriste ; de savoir donner les Ombres, et les Lumières à tous les corps, avec leurs teintes, et leurs couleurs naturelles ; et de posseder, encore avec cela, le divin Talent de l’Expression des Mouvemens de l’esprit, et des passions, (qui est comme l’Ame de la peinture), si, après toutes ces nobles Parties, on se trouve depourveu d’intelligence au fait de la position reguliere des Figures dans le Tableau.
Il faut donc conclure, que si les autres, ou toutes ensembles, ou prises chacune à part, sont utiles et avantageuses à un Peintre, celle-cy luy est absolument necessaire.

Car quoy qu’un Tableau n’ait pas entièrement satisfait à quelqu’une des quatre premières Parties, ou que mesmes il soit foible, et en quelque sorte deffectueux en toutes ensemble ; neanmoins si cette derniere, dont nous traitons, s’y trouve à sa perfection, l’ouvrage sera toûjours estimable et digne d’un Peintre : parce que l’Ordre est la source, et le vray principe des Sciences : Et pour le regard des Arts, il a cela de particulier, et de merveilleux, qu’il est le père de la Beauté, et qu’il donne mesme de la grace aux choses les plus mediocres, et les rend considerables.
Voyons en quoy consiste cette partie si importante, et par maniere de dire, si Totale, qui acheve non seulement de former un Peintre, mais qui comprend tout ce que la Peinture a de scientifique, et qui la tire d’entre les Arts mechaniques pour luy donner le reng parmi les Sciences.
Les Geometres, qui sont les vrais maistres de cette question, pour en exprimer l’Intelligence, se servent du nom d’Optique, voulant dire ce terme-là, que c’est l’Art de voir les choses par la raison, et avec les yeux de l’Entendement : car on seroit bien impertinent de s’imaginer que les yeux du corps fussent d’eux-mesmes capables d’une si sublime operation, que de pouvoir estre juges de la beauté et de l’excellence d’un tableau.
Et comme le Peintre fait profession d’imiter les choses selon qu’il les void, il est certain que s'il voit mal, il  les représentera conforme[s] à sa mauvaise imagination, et fera une mauvaise peinture ; si bien qu’avant que de prendre le crayon et les pinceaux, il faut qu’il ajuste son œil avec le raisonnement, par les principes qui enseignent à voir les choses, non seulement ainsi qu’elles sont en elles-mesmes, mais encore selon qu’elles doivent estre figurées. Car ce seroit bien souvent une lourde faute de les peindre precisément comme l’œil les void, quoique cela semble un paradoxe.
Or cet Art si necessaire, que les sçavans ont nommé l’Optique, et que les Peintres, et tous les Desseignateurs appellent communement la Perspective, donne des moyens infaillibles de representer precisément sur une surface (telle qu’est la toile d’un tableau, une parois, une feuille de papier, ou telle autre chose)
tout ce que l’œil void et peut comprendre d’une seule œillade, pendant qu’il demeure ferme en un mesme lieu. […] je monstreray icy par des exemples, et par l’examen critique de diverses Pieces qui se voyent en estampe aprés Raphael (le plus celebre des Peintres Modernes, et le plus exact en ses Ouvrages) de quelle importance est cette Perspective ou collocation reguliere des Figures dans un Tableau ; vû que c’est par elle qu’on decide precisément, et avec demonstration, ce qui est bien, et ce qui est mal.
[…]

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CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition

Mais establissons auparavant nostre cinquiesme partie touchant la Collocation ou Position régulière des Figures dans le Tableau, puisqu’elle est la Base de tout l’Edifice de la Peinture, et pour ainsi dire le lien et l’assemblage des quatre premieres, qui, sans celle-cy, n’ont ny forme, ny subsistance : […]
[…] un Peintre auroit travaillé en vain, et perdu son temps, si après avoir satisfait aux quatre premières Parties, il demeuroit court en cette dernière, où consiste toute l’Eurithmie de l’Art et le Magistère de la Peinture : parce qu’il est inutile d’avoir inventé et composé un Sujet ; et de s’estre estudié à rechercher la beauté, et la juste proportion de chaque figure ; d’estre excellent coloriste ; de savoir donner les Ombres, et les Lumières à tous les corps, avec leurs teintes, et leurs couleurs naturelles ; et de posseder, encore avec cela, le divin Talent de l’Expression des Mouvemens de l’esprit, et des passions, (qui est comme l’Ame de la peinture), si, après toutes ces nobles Parties, on se trouve depourveu d’intelligence au fait de la position reguliere des Figures dans le Tableau.
Il faut donc conclure, que si les autres, ou toutes ensembles, ou prises chacune à part, sont utiles et avantageuses à un Peintre, celle-cy luy est absolument necessaire.

Car quoy qu’un Tableau n’ait pas entièrement satisfait à quelqu’une des quatre premières Parties, ou que mesmes il soit foible, et en quelque sorte deffectueux en toutes ensemble ; neanmoins si cette derniere, dont nous traitons, s’y trouve à sa perfection, l’ouvrage sera toûjours estimable et digne d’un Peintre : parce que l’Ordre est la source, et le vray principe des Sciences : Et pour le regard des Arts, il a cela de particulier, et de merveilleux, qu’il est le père de la Beauté, et qu’il donne mesme de la grace aux choses les plus mediocres, et les rend considerables.
Voyons en quoy consiste cette partie si importante, et par maniere de dire, si Totale, qui acheve non seulement de former un Peintre, mais qui comprend tout ce que la Peinture a de scientifique, et qui la tire d’entre les Arts mechaniques pour luy donner le reng parmi les Sciences.
Les Geometres, qui sont les vrais maistres de cette question, pour en exprimer l’Intelligence, se servent du nom d’Optique, voulant dire ce terme-là, que c’est l’Art de voir les choses par la raison, et avec les yeux de l’Entendement : car on seroit bien impertinent de s’imaginer que les yeux du corps fussent d’eux-mesmes capables d’une si sublime operation, que de pouvoir estre juges de la beauté et de l’excellence d’un tableau.
Et comme le Peintre fait profession d’imiter les choses selon qu’il les void, il est certain que s'il voit mal, il  les représentera conforme[s] à sa mauvaise imagination, et fera une mauvaise peinture ; si bien qu’avant que de prendre le crayon et les pinceaux, il faut qu’il ajuste son œil avec le raisonnement, par les principes qui enseignent à voir les choses, non seulement ainsi qu’elles sont en elles-mesmes, mais encore selon qu’elles doivent estre figurées. Car ce seroit bien souvent une lourde faute de les peindre precisément comme l’œil les void, quoique cela semble un paradoxe.
Or cet Art si necessaire, que les sçavans ont nommé l’Optique, et que les Peintres, et tous les Desseignateurs appellent communement la Perspective, donne des moyens infaillibles de representer precisément sur une surface (telle qu’est la toile d’un tableau, une parois, une feuille de papier, ou telle autre chose)
tout ce que l’œil void et peut comprendre d’une seule œillade, pendant qu’il demeure ferme en un mesme lieu. […] je monstreray icy par des exemples, et par l’examen critique de diverses Pieces qui se voyent en estampe aprés Raphael (le plus celebre des Peintres Modernes, et le plus exact en ses Ouvrages) de quelle importance est cette Perspective ou collocation reguliere des Figures dans un Tableau ; vû que c’est par elle qu’on decide precisément, et avec demonstration, ce qui est bien, et ce qui est mal.
[…]

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CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition

Mais establissons auparavant nostre cinquiesme partie touchant la Collocation ou Position régulière des Figures dans le Tableau, puisqu’elle est la Base de tout l’Edifice de la Peinture, et pour ainsi dire le lien et l’assemblage des quatre premieres, qui, sans celle-cy, n’ont ny forme, ny subsistance : […]

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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → groupe
CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition
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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → groupe
CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition
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CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → groupe
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

[…] un Peintre auroit travaillé en vain, et perdu son temps, si après avoir satisfait aux quatre premières Parties, il demeuroit court en cette dernière, où consiste toute l’Eurithmie de l’Art et le Magistère de la Peinture : parce qu’il est inutile d’avoir inventé et composé un Sujet ; et de s’estre estudié à rechercher la beauté, et la juste proportion de chaque figure ; d’estre excellent coloriste ; de savoir donner les Ombres, et les Lumières à tous les corps, avec leurs teintes, et leurs couleurs naturelles ; et de posseder, encore avec cela, le divin Talent de l’Expression des Mouvemens de l’esprit, et des passions, (qui est comme l’Ame de la peinture), si, après toutes ces nobles Parties, on se trouve depourveu d’intelligence au fait de la position reguliere des Figures dans le Tableau.
Il faut donc conclure, que si les autres, ou toutes ensembles, ou prises chacune à part, sont utiles et avantageuses à un Peintre, celle-cy luy est absolument necessaire.

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CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition

…] un Peintre auroit travaillé en vain, et perdu son temps, si après avoir satisfait aux quatre premières Parties, il demeuroit court en cette dernière, où consiste toute l’Eurithmie de l’Art et le Magistère de la Peinture : parce qu’il est inutile d’avoir inventé et composé un Sujet ; et de s’estre estudié à rechercher la beauté, et la juste proportion de chaque figure ; d’estre excellent coloriste ; de savoir donner les Ombres, et les Lumières à tous les corps, avec leurs teintes, et leurs couleurs naturelles ; et de posseder, encore avec cela, le divin Talent de l’Expression des Mouvemens de l’esprit, et des passions, (qui est comme l’Ame de la peinture), si, après toutes ces nobles Parties, on se trouve depourveu d’intelligence au fait de la position reguliere des Figures dans le Tableau.
Il faut donc conclure, que si les autres, ou toutes ensembles, ou prises chacune à part, sont utiles et avantageuses à un Peintre, celle-cy luy est absolument necessaire.

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Car quoy qu’un Tableau n’ait pas entièrement satisfait à quelqu’une des quatre premières Parties, ou que mesmes il soit foible, et en quelque sorte deffectueux en toutes ensemble ; neanmoins si cette derniere, dont nous traitons, s’y trouve à sa perfection, l’ouvrage sera toûjours estimable et digne d’un Peintre : parce que l’Ordre est la source, et le vray principe des Sciences : Et pour le regard des Arts, il a cela de particulier, et de merveilleux, qu’il est le père de la Beauté, et qu’il donne mesme de la grace aux choses les plus mediocres, et les rend considerables.

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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
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CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition

Voyons en quoy consiste cette partie si importante, et par maniere de dire, si Totale, qui acheve non seulement de former un Peintre, mais qui comprend tout ce que la Peinture a de scientifique, et qui la tire d’entre les Arts mechaniques pour luy donner le reng parmi les Sciences.
Les Geometres, qui sont les vrais maistres de cette question, pour en exprimer l’Intelligence, se servent du nom d’Optique, voulant dire ce terme-là, que c’est l’Art de voir les choses par la raison, et avec les yeux de l’Entendement : car on seroit bien impertinent de s’imaginer que les yeux du corps fussent d’eux-mesmes capables d’une si sublime operation, que de pouvoir estre juges de la beauté et de l’excellence d’un tableau.

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EFFET PICTURAL → perspective

Voyons en quoy consiste cette partie si importante, et par maniere de dire, si Totale, qui acheve non seulement de former un Peintre, mais qui comprend tout ce que la Peinture a de scientifique, et qui la tire d’entre les Arts mechaniques pour luy donner le reng parmi les Sciences.
Les Geometres, qui sont les vrais maistres de cette question, pour en exprimer l’Intelligence, se servent du nom d’Optique, voulant dire ce terme-là, que c’est l’Art de voir les choses par la raison, et avec les yeux de l’Entendement : car on seroit bien impertinent de s’imaginer que les yeux du corps fussent d’eux-mesmes capables d’une si sublime operation, que de pouvoir estre juges de la beauté et de l’excellence d’un tableau.

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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture