PICTORIAL EFFECT → harmony, whole-together
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Tous les desseins se divisent en cinq espèces ; il y a des pensées, des desseins arrêtés, des études, des Académies, & des cartons. [...] On donne le nom d’académies à des figures faites d’après nature, dans les attitudes convenables à la composition d’un tableau, pour en avoir exactement le nu & les contours ; on drappe ensuite ces figures, de manière à caresser toujours ce nu, & à le faire deviner. Rien ne fait mieux connoître la correction d’un maître que ces sortes de desseins ; ils prouvent en même temps sa capacité dans l’anatomie.
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Ainsi quand il n’y a qu’une symetrie des parties corporelles les unes avec les autres, la beauté qui en resulte, est une beauté sans grace. Mais lors qu’à cette belle proportion on voit encore un rapport & une harmonie de tous les mouvemens interieurs, qui non seulement s’unissent avec les autres parties du corps, mais qui les animent & les font agir avec un certain accord & une cadence tres juste & tres-uniforme ; Alors il s’en engendre cette grace que l’on admire dans les personnes les plus accomplies, & sans laquelle la plus belle proportion des membres n’est point dans sa dernière perfection. Et mesme lors qu’il arrive que cette uniformité de mouvemens vient à paroistre sur des visages moins beaux, & dont les traits ne sont pas achevez, on ne laisse pas de les admirer, parce qu’on y voit de la grace
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{DESSEIN, seconde partie de la Peinture. VII. Attitude.}
*Les Parties [ndr : des figures] doivent avoir leurs Contours en ondes, & ressembler en cela à la flâme, ou au serpent lors qu’il rampe sur la terre. Ces Contours seront coulans, grands, & presque imperceptibles au toucher, comme s’il n’y avoit ny eminences ny cavitez. Qu’ils soient conduits de loin sans interruption, pour en éviter le grand nombre. Que les Muscles soient bien inserez & liez, *selon la connoissance qu’en donne l’Anatomie. Qu’ils soient *desseignez à la Grecque, & qu’ils ne paroissent que peu, comme nous le montrent les Figures Antiques. Qu'il y ait enfin un entier* accord des Parties avec leur Tout, & qu'elles soient parfaitement bien ensemble.
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Mais quand l'Art & la raison n'exigeroient pas ces accords des couleurs, la Nature nous le montre & y oblige presque toûjours ceux qui ne la copient que servilement. Car soit que vous considériez la lumiere, ou directe sur les jours, ou réfléchie dans les ombres, elle ne peut se communiquer qu'en communiquant sa couleur, qui est tantost d'une façon, tantost d'une autre, & vous sçavez que la lumière du soleil est bien differente à midy, de ce qu' elle est le soir ou le matin, & que la lune a de mesme une couleur particulière aussi bien que la lüeur du feu, ou celle d'un flambeau.
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Paul Veronese a entendu parfaitement tous ces accords, & Rubens qui en a, profité voyant les Ouvrages de ce Peintre, les a pratiquez avec plus de sagesse, ramassant ses figures par groupes, les éteignant à mesure qu'elles approchent des bords, & traitant son Ouvrage par rapport à un seul objet.
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Et en effet le Tableau veut estre regardé comme une machine dont les pièces doivent estre l'une pour l'autre, & ne produire toutes ensemble qu'un mefme effet ; que si vous les regardez separément, vous n'y trouverez que la main de l'Ouvrier, lequel a mis tout son esprit dans leur accord & dans la justesse de leur assemblage : Qui couperoit par exemple l'endroit du Tableau de saint George, ou des vieilles, rendent graces au Ciel d' avoir trouvé un libérateur, & regarderoit ces figures comme quelque chose d'achevé, se tromperoit fort, puisque le Peintre ne les a faites que par relation au tout, & non point à elle-mesme : Les ayant donc placées au coin du tableau il en a éteint les couleurs & négligé l'Ouvrage, quoy que fur le premier plan, afin que la veuë se portast au milieu où le saint & la pucelle attirent les yeux par leur couleurs, qui sont plus fortes, & plus brillantes, Rubens a-t'il conservé cette oeconomie par tout, dit Damon ? Sans doute, répondit Philarque, mais cela est beaucoup plus sensible dans ses grands Ouvrages.
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L.
L’on fait plusieurs autres Draperies de couleurs sales ; comme de brun rouge, de bistre d’Inde, &c. Et toutes de la mesme maniere. Et d’autres de couleurs rompuës & composées, entre lesquelles il faut toûjours observer l’accord, afin que leur mélange ne fasse rien d’acre à la veuë. Il n’y a point de regle à donner là -dessus : il faut seulement connoistre par experience, & par l’usage, la force et l’effet de vos Couleurs, & travailler sur cette connoissance.
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LXI.
Les habiles Peintres qui entendent la perspective & l’harmonie des couleurs, observent toûjours de placer les couleurs sensibles & brunes sur les devants de leurs Tableaux, & les claires & fuyantes pour les lointains ; & quant à l’union des couleurs, les differens mélanges qu’on en peut faire aprendroit l’amitié ou l’antipathie qu’elles ont ensemble, & sur cela vous prendrez vos mesures pour les placer avec un accord qui plaise à la veuë.
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De l’Accord des Couleurs.
Dans les différentes espéces de Couleurs, & dans les divers tons de lumiére qui servent à la Peinture ; il y a une harmonie & une dissonance, comme il y en a dans une Composition de Musique ; car dans la Musique il ne faut pas seulement que les Notes soient justes, mais encore il faut que dans l’exécution les Instrumens soient d’accord. […] : de même, il y a des Couleurs qui ne peuvent se trouver ensemble sans offenser la vûe, témoin le vermillon avec les verds, les bleus & les jaunes. Mais comme les Instrumens les plus aigus se sauvent parmi quantité d’autres & font quelquefois un très-bon effet ; ainsi les Couleurs les plus opposées, étant placées bien à propos entre plusieurs autres qui font en union, rendent certains endroits plus sensibles, lesquels doivent dominer sur les autres, & attirer les regards davantage.
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Que chaque membre soit fait pour sa tête & s’accorde avec elle, & que tous ensemble ne composent qu’un corps avec les draperies qui lui sont propres & convenables, & sur tout que les figures a qui on n’a pû donner la voix, imitent les muets dans leurs actions, que les muscles soient bien liez, & qu’ils ne paroissent que peu, qu’il y ait enfin un entier accord des parties avec leur tout.
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Le (a) clair-obscur est l’art industrieux de répandre les lumieres & les ombres, tant sur les objets particuliers que dans le général d’un tableau. Quelle plus grande magie que le secret d’en dégrader les teintes, de sorte que sur une superficie plate la vuë s’enfonce, s’éloigne considérablement, quelquefois se repose ! Les corps y prennent de la rondeur, du relief & du mouvement ; les grouppes par leur opposition, par leur contraste, les demi-teintes, les glacis, les reflets, les ombres, les (b) repoussoirs, font les effets merveilleux des repos & des (c) reveillons ; souvent les clairs chassent les ombres & réciproquement les ombres chassent les clairs ; ils se prêtent par opposition un mutuel secours. Les lumieres réünies ensemble par des passages n’en font qu’une, & l’accord de toutes les couleurs doit faire le même effet que la bonne musique ; ne dit-on pas l’harmonie d’un tableau ?
(a) On entend encore par clair-obscur une sorte de peinture d’une seule couleur qui étoit fort en usage du temps de Polidore, & que l’on appelle aujourd’hui Camayeu.
Clair-obscur en fait d’estampes est une pièce tirée à trois planches différentes dont les couleurs à l’huile imitent les desseins.
(b) Repoussoir en peinture se dit d’un grouppe ou d’une masse d’ombres sur le devant d’un tableau qui sert à faire fuir les parties éclairées.
(c) Reveillon est une partie piquée d’une lumière vive, pour ranimer le spectateur & faire valoir les tons sourds, les masses d’ombres, les passages & les demi-teintes ; c’est ce qu’on appelle en musique une dissonance.
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ALCIPE. […] Quelle est à votre avis la premiere partie de la composition ? N’est-ce pas de vous rendre avec vérité, le sujet que l’on vous annonce ? Si l’on veut vous representer, par exemple, la mort de Jules Cesar, n’étes-vous pas à la portée de juger, si le Peintre a rendu l’image de cette scene ? n’en jugeriez-vous pas au théâtre ? ne verriez-vous pas bien si Cesar & Brutus sont les principaux objets qui frappent votre vûë ? si les autres personnages sont dans l’action, dans laquelle ils doivent être ? enfin si le mouvement de cette scene vous inspire la terreur qui doit vous inspirer ? Si ces principales parties ne s’y trouvent point, dites en sûreté que la composition de ce tableau ne vous plaît pas ; & vous aurez raison : mais ne vous pressez pas de dire que ce tableau ne vaut rien ; car il pourroit se trouver d’excellentes choses dans le détail.
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Are. J’ai encore quelque chose à dire au sujet de l’invention, come par exemple, que chaque figure represente bien son action. Ainsi si elle est assise, qu’elle paroisse assise commodement : si elle est debout, qu’elle appuie la plante des piés si surement, qu’on ne puisse pas croire qu’elle chancele : & si elle marche, que son mouvement soit aisé, & acompagné des circonstances que je rapporterai plus bas. Or il est impossible que le peintre possede bien toutes les parties, qui conviennent à l’invention tant par rapport à l’histoire, que par rapport à ce qui convient aux tems, & aux personnes, s’il n’est bien fondé dans la connoissance de l’histoire & des fables des poetes. Ainsi comme c’est un tres grand avantage à un savant de savoir dessiner, pour le bien des choses qui sont renfermées dans son emploi d’auteur & d’ecrivain ; de meme celui qui embrasse l’art de la peinture tireroit un profit considerable de la connoissance des belles lettres. Mais enfin si le Peintre n’a pas toute la litterature requise, qu’il sache au moins, comme j’ai dit, l’histoire, & qu’il ait quelque connoissance de la poesie ; qu’il ait commerce avec les poetes.
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Das 10. Capitel. Vom Historien-Mahlen.
Es soll sich auch kein Mahler in solcher Ordinanz an jedes Bild binden, welche nur der ganzen Figur dienen, und nicht herrschen müssen: Zur Verfertigung derselben sind auch behülfflich gute Beyfügungen, und der Materie anständige fremde Erfindungen, wohl stehende Bilder, schickliche Stellungen und Affecten, welche alle das Gemälde reichlich hervor bringen, nicht minder zieren dasselbe theils hinter sich stehende, sitzende, liegende und kniende, halb oder ganz gekleidete und unter einander gemengte Bilder: doch muß allezeit die Historie das Haupt-Werck seyn, und am Mittel des Stücks mit der führnehmsten Zierde vor allen andern sichtbar herfürscheinen. Wiewohl auch alles, was die Kunst vermag, in ein Historien-Gemälde gehöret, doch soll es nicht mit Arbeit überladen seyn, sondern die erforderte Wahrnehmung der Kleidungen, der Physiognomia, der Gebäude und Landschafften nach eines jeden Landes Art in die Augen fallen.Â
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Mais de quelle utilité est cette opposition, dit Damon ? Celle du Clair-obscur, reprit Philarque, sert à faire détacher les objets les uns des autres, & quelquefois à les rendre plus éclatans ; elle est & nécessaire & agréable. Pour l'opposition des couleurs, elle ne doit estre mise en usage qu'avec grande discrétion, en les liant par quelque couleur tierce qui seroit amie de l'une & de l'autre, & en l'employant dans les endroits seulement où l'on veut attirer la veuë, comme sur le Héros du Tableau, ou sur quelqu'autre que l'on veut faire remarquer, en sorte neantmoins qu'elles n'empeschent pas l'accord du Tout-ensemble, non plus que les dessus dans la Musique.
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Proportion is a correspondency and agreement of the Measure of the parts between themselves and with the whole, in every Work, this correspondency is by Vitruvius called Commodulation, because a Modell is a Measure which being taken at the first measureth both the parts and the whole. […] and without this a Painter (besides that he is not worthy the name of a Painter) is like one which perswadeth himself he swimmeth above Water, when indeed he sinketh, to conclude then it is impossible to make any decent or well proportioned thing, without this Symetrical measure of the parts orderly united.
Wherefore my greatest endeavour shall be, to lay open the worthiness of this part of painting unto all such as are naturally inclined thereunto, by reason of a good temperature joyned with an apt Disposition of the parts thereof, for such men will be much affected therewith, to the end they may the better perceive the force of Nature : who by industry and help of a good conceipt, will easily attain to so deep a reach, that they will be able upon the sudden to discern any Disproportion, as a thing repugnant to their Nature : unto which perfection on the contrary Side they can never attain, whose Judgements are corrupted through the Distemperature of their Organical parts, I speak of such who not knowing the virtue of proportion, affect nothing else, but the vain surface of garish colours, wrought after their own humour, who prove only Dawbers of Images and Walls throughout the whole World ; moving the beholders partly to smile at their Follies, and partly to greive that the Art should be thus disgraced by such absurde Idiot’s : who as they have no judgement herein ; so do they run into divers other most shamefull errors, into which I never heard that any ever fell, who were acquainted with the Beauty of proportion, but have rather prooved men of rare Spirits and found Judgements, […].
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Any of the several Species of Colours may be as Beautiful in their Kinds as the others, but one Kind is more so than another, as having more Variety, and consisting of Colours more pleasing in their own Nature ; in which, and the Harmony, and Agreement of one Tinct with another, the Goodness of Colouring consists.
To shew the Beauty of Variety I will instance in a Geldër Rose, which is White ; but having many Leaves one under another, and lying hollow so as to be seen through in some places, which occasions several Tincts of Light, and Shadow ; and together with these some of the Leaves having a Greenish Tinct, all together produces that Variety which gives a Beauty not to be found in this Paper, tho’ ‘tis White, nor in the inside of an Egg-shell tho’ whiter, nor in any other White Object that has not that Variety.
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Apelles himself was so ingenuous to own so great a Proficiency therein, as might seem to add Confirmation, while in the Disposition, or Ordinance, he modestly yielded to Amphion ; in the Measures, or Proportions, he subscribed to Aschepiodorus ; and of Protogenes was wont to say, in all Points he was equal to him, if not above him ; but after all, there was yet one Thing wanting in them all, which was instar omnium, or, however, the Beauty and Life of all, which he only ascribed, and was proud in being the sole Master of himself, viz. his Venus by the Greeks, named ΧΑΡΙΣ a certain peculiar Grace, sometimes called the Air of the Picture, resulting from a due Observation and Concurrence of all the essential Points and Rules requisite in a compleat Picture, accompany’d with an unconstrained and unaffected Facility and Freedom of the Pencil, which together produced such a ravishing Harmony, that made their Works seem to be performed by some divine and unspeakable Way of ART ; and which (as Fr. Junius expresseth it) is not a Perfection of ART, proceeding meerly from ART, but rather a Perfection proceeding from a consummate ART.
HENCE it was that Apelles admiring the wonderful Pains and Curiosity in each Point in a Picture of Protogenes’s Painting, yet took Occasion from thence to reprehend him for it as a Fault quod nescivit manum tollere de tabula, implying, that a heavy and painful Diligence and Affectation, are destructive of that Comeliness, Beauty and admired Grace, which only a prompt and prosperous Facility proceeding from a found Judgment of ART, can offord unto us.
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Amitié des couleurs, les Peintres expriment par ce mot la convenance que les couleurs ont les unes auprés des autres, & le bel effet qu’elles font à la veuë lorsqu’elles s’accordent bien ensemble.
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[…] il y a trois couleurs premieres qui ne peuvent estre parfaitement composées d’aucune autre, mais dont toutes les autres sont composées ; sçavoir le jaune, le rouge & le bleu. Car le jaune & le rouge meslez ensemble font l’orengé ; du jaune & du bleu il en naist le vert ; & le pourpre est engendré par le mélange du rouge & du bleu. De sorte que si de toutes ces couleurs l’on en forme une nuance, les unissant doucement les unes avec les autres, il s’en forme une harmonie comme dans la Musique ; Ce que M. de la Chambre a décrit dans un de ses ouvrages : Estant vray qu’il y a une si grande ressemblance entre les tons de Musique & les degrez des couleurs, que du bel arrangement qu’on peut faire de celles-cy, il s’en forme un concert doux à la veuë, qu’un accord de voix peut estre agreable aux oreilles, & c’est cette science qui fait naistre la douceur, la grace, & la force dans les couleurs d’un tableau. Car de mesme qu’il n’y a qu’un certain nombre de consonances dans la Musique, dont on peut, en les assemblant, faire une diversité de modulations & d’harmonies ; aussi par le mélange d’un petit nombre de couleurs, il s’en peut faire des especes sans nombres. Et comme dans la Musique le grave & l’aigu ne font point d’eux mesme de tons, parce qu’ils sont dans tous les tons ; ainsi le blanc & le noir ne sont point des couleurs, parce qu’ils se rencontrent dans toutes les couleurs.
Or supposé qu’il n’y ait que trois couleurs principales dont toutes les autres sont engendrées ; Car le nombre des couleurs importe fort peu à un Peintre, pourveu qu’il ait celles qui luy sont necessaires quand il travaille. Cela supposé, dis-je, il doit prendre garde lors qu’il les employe de quelle sorte il les met les unes auprés des autres pour produire cette harmonie dont nous venons de parler ; parce qu’entre toutes les couleurs, soit qu’elles soient simples, soit qu’elles soient mélangées, il y a une amitié & une convenance qui donne aux ouvrages de Peinture une beauté & une grace toute extraordinaire, lors qu’elles sont bien placées les unes auprés des autres.
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LXI.
Les habiles Peintres qui entendent la perspective & l’harmonie des couleurs, observent toûjours de placer les couleurs sensibles & brunes sur les devants de leurs Tableaux, & les claires & fuyantes pour les lointains ; & quant à l’union des couleurs, les differens mélanges qu’on en peut faire aprendroit l’amitié ou l’antipathie qu’elles ont ensemble, & sur cela vous prendrez vos mesures pour les placer avec un accord qui plaise à la veuë.
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Soo namen dan d’oude Meesters dese vijf hoofd-stucken in haere Schilderyen op ’t aller nauste waer. I. Den Historischen inhoud, die veeltijds d’Inventie ofte oock ’t argument ghenaemt wordt. II. De ghelijck-maetigheyd, diemen doorgaens henen de Proportie, symmetrie, analogie, en harmonie noemt. III. De verwe ofte ’t Coleur; en daer in plaghten sy ’t licht en schaduwe, als oock ’t schijnsel en duysternisse naukeurighlick t’ onderscheyden. IV. Het leven; ’t welck in d’Actie en Passie bestaet, ofte (om duydelicker te spreken) in de bequame afbeeldinghe der eyghenschappen die men in de onroerende dingen verneemt, als oock in de levendighe uytdruckinghe der beweghinghen diemen in de roerende dinghen speurt, wanneer deselvighe yet merckelicks doen of lijden. V. De schickinghe, die men ghemeynlick de Dispositie ofte Ordinantie plaght te heeten.
[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] As such the old Masters observed these five chief principles very closely in their Paintings. I. The Historical content, that is often called the Invention or also the argument. II. The uniformity, which one commonly calls the Proportion, symmetry, analogy and harmony. III. The colour or the colouring; and in this they tend to carefully distinguish the light and shadow, as well as the sheen and darkness. IV. The life; which exists in the Action and Passion, or (to speak more clearly) in the skilled depiction of the characteristics that one discerns in the unmovable things, as well as in the lively expression of the movements that one perceives in the movable things, when these do or suffer something considerable. V. The arrangement, that one commonly tends to call the Disposition or Ordinance.
In the introduction to the third book, Junius introduces the five main principles (hoofdstukken) that the old masters followed in their work. The second of these principle is ‘gelijkmatigheid’ (uniformity), which can also be called by one of its synonyms: Proportion, Symmetry, Analogy and Harmony. In the second chapter of Book Three the differences between these synonyms are discussed at length in the following chapters. [MO]
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Das 10. Capitel. Vom Historien-Mahlen.
Der Historien-Mahler Gehirn wird sich ja so weit erstrecken, daß er seinen Landschaften wird mit Wolcken oder Gebäuden selbst die Ansehen geben können. Es muß auch das Stück nicht zu dünne, wie man saget, besäet, sondern wo die führnehmste Geschichte zu stehen kommet, mit vielen Figuren, und ganzen Klumpen Bildern bestellet werden, die alle ihr Amt verrichten, auf welche er auch das beste Licht zuleiten soll, um die meiste Annehmligkeit der Gesichter zu befördern.Â
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{Geschicht-Mahlerey/und was bey den Figuren zu beobachten.} Eine Historie soll erfüllet seyn mit vielen unterschiedlichen Dingen/ doch daß jedes auf den vorgesetzten Zweck ziele. Es mus auch der Figuren Amt/ Dienst und Verrichtung/ Jugend und Alter/ aus dem Gesicht/ Gebärden und Area zu spüren seyn. Dahero an einem Frauenbilde/ wie auch an einem Jüngling/ das Gesicht etwas lieblicher und zärter/ als an Männern/ zu bilden: die Alten/ müßen mit sittsamen und bedachtsamen Gebärden/ absonderlich so sie geistliche oder hohe Stands-Personenpraesentiren/ gestaltet werden. Man hat auch allezeit zu beobachten/ damit jedes Ding mit dem ganzen Werk einstimme/ und also/ gleich in erster anschauung des Gemähls/ eine Harmonie zu spüren sey. Trotzig soll eine Furie, und freundlich eine Liebes-Göttin/ gebildet werden: damit man des Mahlers intention oder vorhaben/ ohn Beyfügung einer Erklärung/ erkennen möge. Die Bilder/ so ernsthaft/ zornig und wild erscheinen sollen/ müßen eine freche Gestalt bekommen.
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Das 10. Capitel. Vom Historien-Mahlen.
Der Historien-Mahler Gehirn wird sich ja so weit erstrecken, daß er seinen Landschaften wird mit Wolcken oder Gebäuden selbst die Ansehen geben können. Es muß auch das Stück nicht zu dünne, wie man saget, besäet, sondern wo die führnehmste Geschichte zu stehen kommet, mit vielen Figuren, und ganzen Klumpen Bildern bestellet werden, die alle ihr Amt verrichten, auf welche er auch das beste Licht zuleiten soll, um die meiste Annehmligkeit der Gesichter zu befördern.Â
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LXI.
Les habiles Peintres qui entendent la perspective & l’harmonie des couleurs, observent toûjours de placer les couleurs sensibles & brunes sur les devants de leurs Tableaux, & les claires & fuyantes pour les lointains ; & quant à l’union des couleurs, les differens mélanges qu’on en peut faire aprendroit l’amitié ou l’antipathie qu’elles ont ensemble, & sur cela vous prendrez vos mesures pour les placer avec un accord qui plaise à la veuë.
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Diligently observe what Colours bare a Sympathy or Antipathy to each other, and order your mixtures on your Pallate accordingly, as Blew and Yellow make a Green but Blew and Vermilion produce a Nigre Colour.
           In the disposal of Colours on a Picture, consider the whitest Colours are not always the Stronger, but as they are Luminous or agreeing with the Light, as Vermilion is stronger then Green brought up to the same Height : and Yellow Masticot is stronger then White Masticot and will be seen at a greater Distance.
           Those Colours must be laid near to one another, that are proper of their own nature to help one another, and give a mutual help to rayse up their Briskness, as the Red doth to the Green, and the Yellow to the Blew, &c.
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J’avouë que vous embarasseriez fort la plus grande partie des Peintres si vous portiez le compas sur leurs Ouvrages dans tous les endroits qui se peuvent mesurer : plusieurs se sauvent à la faveur des graces de la Peinture, mais ne nous flatons point, ni la vivacité du coloris, ni la richesse des dispositions, ni les expressions les plus fortes, ne formeront jamais un beau tout, & ne seront que de fausses apparences de beauté, si elles ne sont pas soutenuës de la correction du dessein.
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[…] il y a trois couleurs premieres qui ne peuvent estre parfaitement composées d’aucune autre, mais dont toutes les autres sont composées ; sçavoir le jaune, le rouge & le bleu. Car le jaune & le rouge meslez ensemble font l’orengé ; du jaune & du bleu il en naist le vert ; & le pourpre est engendré par le mélange du rouge & du bleu. De sorte que si de toutes ces couleurs l’on en forme une nuance, les unissant doucement les unes avec les autres, il s’en forme une harmonie comme dans la Musique ; Ce que M. de la Chambre a décrit dans un de ses ouvrages : Estant vray qu’il y a une si grande ressemblance entre les tons de Musique & les degrez des couleurs, que du bel arrangement qu’on peut faire de celles-cy, il s’en forme un concert doux à la veuë, qu’un accord de voix peut estre agreable aux oreilles, & c’est cette science qui fait naistre la douceur, la grace, & la force dans les couleurs d’un tableau.
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Que ne dirons-nous donc point de la Composition, qui est en effet comme l’harmonie du discours dont l’usage est naturel à l’homme, qui ne frappe pas simplement l’oreille mais l’esprit : qui remuë tout à la fois tant de différentes sortes de noms, de pensées, de choses, tant de beautés, & d’elegances avec lesquelles notre ame a comme une espece de liaison & d’affinité : qui par le meslange & la diversité des sons insinuë dans les esprits, inspire à ceux qui écoutent les passions mesmes de l’Orateur, & qui bastit sur ce sublime amas de paroles, ce Grand & ce Merveilleux que nous cherchons ? Pouvons-nous, dis-je, nier qu’elle ne contribuë beaucoup à la grandeur, à la majesté, à la magnificence du discours, & à toutes ces autres beautés qu’elle renferme en soi, & qu’ayant un empire absolu sur les esprits, elle ne puisse en tout temps les ravir & les enlever ? Il y auroit de la folie à douter d’une verité si universellement reconnuë, & l’experience en fait foi.
Au reste il en est de mesme des Discours que des corps, qui doivent ordinairement leur principale excellence à l’assemblage, & à la juste proportion de leurs membres : De sorte mesme qu’encore qu’un membre separé de l’autre n’ait rien en soi de remarquable, tous ensemble ne laissent pas de faire un corps parfait. Ainsi les parties du Sublime estant divisées, le Sublime se dissipe entierement : au lieu que venant à ne former qu’un corps par l’assemblage qu’on en fait, & par cette liaison harmonieuse qui les joint, le seul tour de la Periode leur donne du son & de l’emphase. C’est pourquoi l’on peut comparer le Sublime dans les Periodes à un festin par escot auquel plusieurs ont contribué.
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Dans cette idée, la Disposition contient six parties.
1.                 La Distribution des Objets en general.
2.                 Les Grouppes.
3.                 Le Choix des Attitudes.
4.                 Le contraste.
5.                 Le jet des Draperies.
6.                 Et l'effet du Tout-ensemble ; où par occasion il est parlé de l'Harmonie & de l'Enthousiasme.
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Cette distribution des objets en général regarde les Grouppes, & les Grouppes resultent de la liaison des objets. Or cette liaison se doit considerer de deux manieres : ou, par rapport au Dessein seulement, ou par rapport au Clair-obscur. L'une & l'autre maniere concourent à empêcher la dissipation des yeux, & à les fixer agreablement.
La liaison des objets par rapport seulement au Dessein, & sans avoir égard au Clair-obscur, regarde principalement les figures humaines, dont les actions, les conversations & les affinités exigent souvent qu'elles soient proches les unes des autres.
[…] il est bon d'être averti que les liaisons dont nous avons parlé, tirent leurs meilleurs principes du choix des Attitudes & du Contraste.
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Plutarchus maeckt insgelijkcks een merckelick onderscheyd tusschen de voorgemelde Gratie en dese onbedwongen schijnlosse stoutvaerdigheyd van de welcke wy alhier aenghevanghen hebben te spreken; De ghedichten van Antimachus, segt hy {In Timoleonte.}, mitsgaeders oock de tafereelen van Dionysius, ghelijckse een gheweldigh stercke kracht der Konste in sich hebben, soo schijnense al te seer bedwonghen ende bearbeydt te sijn. Men kan dit daer en teghen in de Schilderijen van Nicomachus als oock in de ghedichten van Homerus, benevens d’andere deughden en gratien diemen daer in vindt, aenmercken, datse vaerdighlick en gantsch ghemackelick schijnen ghedaen te sijn. Soo word dan de bevalligheyd der Schilderijen bevalligher gemaeckt wanneer men in de selvighe een gemackelicke vaerdigheyd verneemt, ontstaende uyt d’opwellende kracht der Inventie die uyt de volle borst des moedighen Konstenaers, als uyt eenen rijcken springhader, overvloedighlick uytbortelt.
[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Plutarchus likewise makes a clear difference between the aforementioned Grace and the unconstrained apparently loose boldness of which we have initiated to speak here; The poems of Antimachus, he says {…}, just like the paintings of Dionysius, as they have a great strong power of Art in them, as such they appear to be too mincing and affected. One can however discern in the Paintings of Nicomachus as well as in the poems of Homerus, that they appear to have been made competently and rather easily, next to the other virtues and graces that one can find in them. As such the gracefulness of paintings is made more graceful when one discern an easy competence in it, originating in the surging power of the Invention that comes forth from the chest of brave Artists, like from a rich source.
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Il faut donc concevoir pour une bonne fois ce que l’on doit trouver de beau dans ces figures ; la correction de la forme y est entiere, la pureté & l’élegance des contours, la naïveté & la noblesse des expressions, la varieté, le beaux choix, l’ordre & la negligence des ajustemens ; mais sur tout une grand simplicité, qui retranche tous les ornemens superflus, qui n’admet que ceux où l’artifice semble n’avoir aucune part, & qui rendant la nature toûjours maîtresse, la fait voir plus noble, plus grande, & plus majestueuse : voilà ce qu’on peut trouver de plus remarquable dans les Sculptures antiques, & ce qui en fait le veritable goût.
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D. Mais comment connoître ce BEAU NATUREL ?
R. Je vous diray que dans la Peinture l’on doit tenir pour beau, ce qui imite le mieux le naturel dans un choix raisonnable ; que dans les choses naturelles, il faut distinguer le naturel simple d’avec le naturel composé, & dans ce dernier, faire distinction du regulier, ou de celuy qui peut être rustique ; parce que dans le regulier, la beauté consiste en la symetrie & la belle ordonnance de l’Art, & quant au rustique sa beauté consiste dans l’irrégularité champêtre.
Dans les objets naturellement simples à l’égard des choses inanimées, la beauté se rencontre dans les bizarres productions d’une terre inculte, qui forme toutes choses irrégulièrement, dont les aspects se rencontrent plaisans, selon les accidens de lumiere & autres choses qui y surviennent, & qui sont des effets admirables & charmans.
Mais la veritable beauté d’un Tableau consiste en la conformité de toutes les parties qui entrent en la composition & ordonnance, avec une judicieuse expression.
Quant à ce qui est du corps humain, chacun sçait que sa beauté n’est que dans la régularité de ses parties, & dans la précision de ses proportions, selon l’expression & le caractere des vertus & des fonctions qui luy sont appropriées. Il faut dire aussi que l’on trouve ordinairement les choses belles & estimables en quatre manieres ; PREMIEREMENT à cause de la commodité, SECONDEMENT de l’utilité, TROISIEMEMENT de la nouveauté ; & en dernier lieu à cause de leur rareté. Or comme l’utilité de la Peinture est de plaire aux yeux, & de satisfaire à l’esprit par la representation des choses absentes ; le Peintre ne peut avoir trop de soin d’imiter le naturel dans sa verité, & de choisir les plus agréables aspects.
Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 40 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).
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Ils [ndr : les Anciens] ont connu que la beauté ne paroist que par la convenance des parties ; Et aprés avoir bien compris de quelle sorte on peut proportionner toutes ces differentes parties pour rendre visible cette beauté ; Ils en ont establi des maximes generales pour servir à ceux qui veulent se conduire selon leurs principes.
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On peut avancer hardiment qu’ils [n.d.r. les sculpteurs antiques] ont en quelque sorte surpassé la nature ; car bien qu’il soit vray de dire qu’ils n’ont fait veritablement que l’imiter cela s’entend pour chaque partie en particulier, mais jamais pour le tout ensemble, & il ne s’est point trouvé d’homme aussi parfait en toutes ses parties que le sont quelques-unes de leurs Figures. Ils [n.d.r. les sculpteurs antiques] ont imité les bras de l’un, les jambes de l’autre, ramassant ainsi dans une seule Figure toutes les beautez qui pouvoient convenir au sujet qu’ils representoient, comme nous voyons qu’ils ont rassemblé dans l’Hercule tous les traits qui marquent la force, & dans la Venus toute la délicatesse & toutes les graces qui peuvent former une beauté achevée.
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As the Tout-ensemble of a Picture must be Beautiful in its Masses, so must it be as to its Colours. And as what is Principal must be (Generally speaking) the most Conspicuous, the Predominant Colours of That should be diffus’d throughout the Whole. This Rafaëlle has observ’d remarkably in the Carton of S. Paul Preaching ; His Drapery is Red, and Green, and These Colours are scatterr’d every where ; but Judiciously ; for Subordinate Colours as well as Subordinate Lights serve to Soften, and Support the Principal ones, which Otherwise would appear as Spots, and consequently be Offensive.
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The Beauty, and Harmony of the Colouring gives Me a great Degree of Pleasure [ndr : dans le portrait de la comtesse Dowager d’Exeter par Van Dyck] ; for tho’ This is Grave and Solid, it has a Beauty not less than what is Bright, and Gay. So much of the Composition as is Good does also much Delight the Eye ; And tho’ the Lady is not Young, nor remarkably Handsome, the Grace, and Greatness that is here represented pleases exceedingly. In a Word, as throughout this whole Picture one sees Instances of an Accurate Hand, and Fine Thought, These must give proportionable Pleasure to so hearty a Lover as I am.
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PAINTING is indeed a Difficult Art, productive of Curious pieces of Workmanship, and greatly Ornamental ; and its Business is to represent Nature. Thus far the Common Idea is just ; Only that ‘tis More Difficult, More Curious, and More Beautifull than is Commonly Imagin’d.
‘Tis an entertaining thing to the Mind of Man to see a fine piece of Art in Any kind ; and every one is apt to take a sort of Pride in it as being done by one of his Own Species, to whom with respect to the Universe he stands related as to one of the Same Countrey, or the Same Family. Painting affords us a great Variety of This kind of Pleasure in the Delicate, or Bold management of the Pencil ; in the mixture of its Colours, in the Skilful Contrivance of the several parts of the Picture, and infinite Variety of the Tincts, so as to produce Beauty, and Harmony. This alone gives great Pleasure to those who have learn’d to see these things.
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Plutarchus maeckt insgelijkcks een merckelick onderscheyd tusschen de voorgemelde Gratie en dese onbedwongen schijnlosse stoutvaerdigheyd van de welcke wy alhier aenghevanghen hebben te spreken; De ghedichten van Antimachus, segt hy {In Timoleonte.}, mitsgaeders oock de tafereelen van Dionysius, ghelijckse een gheweldigh stercke kracht der Konste in sich hebben, soo schijnense al te seer bedwonghen ende bearbeydt te sijn. Men kan dit daer en teghen in de Schilderijen van Nicomachus als oock in de ghedichten van Homerus, benevens d’andere deughden en gratien diemen daer in vindt, aenmercken, datse vaerdighlick en gantsch ghemackelick schijnen ghedaen te sijn. Soo word dan de bevalligheyd der Schilderijen bevalligher gemaeckt wanneer men in de selvighe een gemackelicke vaerdigheyd verneemt, ontstaende uyt d’opwellende kracht der Inventie die uyt de volle borst des moedighen Konstenaers, als uyt eenen rijcken springhader, overvloedighlick uytbortelt.
[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Plutarchus likewise makes a clear difference between the aforementioned Grace and the unconstrained apparently loose boldness of which we have initiated to speak here; The poems of Antimachus, he says {…}, just like the paintings of Dionysius, as they have a great strong power of Art in them, as such they appear to be too mincing and affected. One can however discern in the Paintings of Nicomachus as well as in the poems of Homerus, that they appear to have been made competently and rather easily, next to the other virtues and graces that one can find in them. As such the gracefulness of paintings is made more graceful when one discern an easy competence in it, originating in the surging power of the Invention that comes forth from the chest of brave Artists, like from a rich source.
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Wanneerze nu aldus behoorlijk en zagt geschildert zijn, zoo moetmen daarop [ndr: on the red grapes] natuirlijk den dauw brengen, gelijk als op de witte druiven, en aldus meede opglansen en in de reflexie laxeeren zomtijds met lak, of lak en schijtgeel en zomtijds met bruine schijtgeel alleen, na dat men van ’t leeven zelfs zal gebooden werden.
[translation: BEURS, en préparation, transl. Myra Scholz:] Once they are painted correctly and carefully in this way, they of course still need bloom on them, like the white grapes, and must therefore also be given a sheen and a glaze in the reflection, sometimes with lake, or lake and yellow lake, at other times with only brown yellow lake, depending on what the life situation requires.
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Union, ou Bien-Ensemble,
Peut estre attribué à deux égards, au Dessin, & au Colory ou maniere de Peindre, & c’est lors que dans un Tableau tout est si bien en la place qu’il doit estre, qu’on n’y voit point de Contraste, & que les Couleurs claires & brunes, tant des Corps que des Airs qui les environnent, sont fortes & faibles, selon la proportion necessaire aux lieux & places convenables : qui est en un mot, faire s’il se peut, que l’œil aye ou reçoive, la mesme vision ou sensation des Corps faits aux Tableaux qu’il ferait de ceux du Naturel.
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{DESSEIN, seconde partie de la Peinture. VII. Attitude.}
*Les Parties [ndr : des figures] doivent avoir leurs Contours en ondes, & ressembler en cela à la flâme, ou au serpent lors qu’il rampe sur la terre. Ces Contours seront coulans, grands, & presque imperceptibles au toucher, comme s’il n’y avoit ny eminences ny cavitez. Qu’ils soient conduits de loin sans interruption, pour en éviter le grand nombre. Que les Muscles soient bien inserez & liez, *selon la connoissance qu’en donne l’Anatomie. Qu’ils soient *desseignez à la Grecque, & qu’ils ne paroissent que peu, comme nous le montrent les Figures Antiques. Qu'il y ait enfin un entier* accord des Parties avec leur Tout, & qu'elles soient parfaitement bien ensemble.
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Le Coloris pour être acompli, demande non seulement l’union & l’entente des couleurs, mais encore la Fraischeur & la Vaguesse. […]
L’entente des couleurs s’y trouve [ndr : dans les ouvrages] aussi, lors qu’elles sont placées sans choquer : c’est à dire que rien n’y paroit aigre ou discordant : qu’il y a de l’Harmonie, de la Rupture, comme disent les Italiens, pour temperer les couleurs trop vives : Et voila ce qu’on apelle bien peindre, & savoir l’entente des couleurs.
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VI. Moetmen wel letten, dat het licht wel met malkander ghebonden is, en niet en werdt ghevonden hier een lichtje, daer een bruyntje, soo dat het schynt dat van verden niet te zijn als placken, maer de Schilderije moet dat hebben, dat van veers, als van by, zijn gheweldt kan ghesien werden. Waer van desen reghel een van de besonderste is.
VI. L’on doit bien veiller à ce que la lumière soit bien liée dans ses parties, et qu’on ne trouve pas ici une petite lumière [ndr. clair] et là un petit obscur, ce qui donnerait l’apparence des taches vue de loin. Mais la peinture doit avoir cela pour que sa force puisse être vue de loin comme de près. La règle de cela est l’une des plus particulières.
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VII. Oock moetmen mijden dat de beelden niet enckel en staen, te weten van malkander ghescheyden, maer moeten by den anderen ghebracht werden, dat zy door, en om elkander leven. En soo de Historij maer een beelt vereyscht, sult ghy sien door het bywerck bindingh te maecken.
VII. L’on doit aussi éviter que les figures ne se tiennent seules, c’est-à -dire séparées les unes des autres, mais doivent être rassemblées les unes près des autres, de sorte à ce qu’elles puissent vivre entre elles et autour elles. Et si l’histoire n’exige pas plus qu’une figure, vous devrez veiller à la lier par l’accessoire.
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De zachticheyt van samenstemmende kracht is als een band van't geheele werk, en wort daeromme binding genoemt: zy doet in het schilderen of koloreeren even zoo veel, als het wel troepen en bondich ordineeren in de Teykenkonst te weeg brengt.
[BLANC J, 2006, p. 446] On appelle donc participation cette douceur et cette force de l'entente des couleurs, qui se correspondent les unes des autres et qui forment comme le fil de l'oeuvre. Elle fait presque autant pour la peinture ou le coloris que ce que la bonne ordonnance par groupes et l'ordonnancement tempéré font pour l'art du dessin.
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Qu'appellez - vous correction du dessin, reprit Philarque, des contours bien proprement tirez, & un peu plus durs que le marbre mesme d'aprés quoy ils ont esté copiez ? J'appelle un dessin correct, repartit Caliste, celuy qui a précisément toutes ses justes proportions. Ce n'est pas peu, dit Philarque, quand il est affermi par une longue & belle pratique; permettez-moy neantmoins de vous dire que c'est un effet de la regle & du compas, c'est une démonstration & par consequent une chose où tout le monde peut arriver. Mais ce que j'appelle plus volontiers correction, & dont peu de Peintres ont esté capables, c'est d'imprimer aux objets la verité de la Nature, & d'y rappeller les idées de ceux que nous avons souvent devant les yeux, avec choix, convenance, & variété : choix pour ne pas prendre indifféremment tout ce qui se rencontre ; convenance, pour l'expression des sujets qui demandent des figures tantost d'une façon, & tantost d'une autre; & variété pour le plaisir des yeux, & pour la parfaite imitation de la Nature qui ne montre jamais deux objets semblables.
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[...] mon Maistre me fist remarquer bien d’autres beautés que celles que les Cabalistes admirent dans les ouvrages de leurs Chefs : Car outre qu’il n’y manquoit rien de celles-là qui ne regardent que la pratique de l’Art, il m’y fist découvrir tant de science & d’étude, qu’il est presque aussi difficile de les exprimer, que de les imiter, à moins que d’avoir les mêmes connoissances desquelles ces rares Esprits se servoient, pour faire de si excellens Ouvrages.
           Il ne me parla point de la Vaguesse du Coloris, de la Morbidesse des Carnations, de la Franchise du Pinceau, ny des autres termes extravagans à la mode de nos Cabalistes ; mais bien de la beauté, diversité, netteté & sublimité des pensées, de cette manière noble & majestueuse de traiter un sujet, de la discretion à le remplir dignement & convenablement à la verité de l’Histoire qu’il represente, & au Mode dans lequel il se rencontre ; de l’exacte & sçavante observation du Costume, dans laquelle ces anciens Maistres faisoient consister tout ce que la Peinture a d’ingenieux & de sublime ; de cette pointe d’esprit & de cet excellent genie, qu’ils faisoient paroistre dans leurs Ouvrages, dont les Ecrivains les ont loüés si hautement : De là suivoit la judicieuse & convenable disposition des lieux & des figures, la force & la diversité des expressions, l’élégance & le beau choix des attitudes, la diligence & l’exactitudes dans le dessein, la beauté & la variété des proportions, la position aisée & naturelle des figures sur leur centre de gravité ou équilibre, & conformément aux regles de la Perspective des Plans, qui est le lien & le soûtien de toutes les beautés de la Peinture, & sans laquelle elle n’est qu’une pure barboüillerie de Couleurs ; mais sur tout, cet agrément & cette grace admirable dans les mouvemens, qui est un talent autant rare qu’il est precieux.
           On pouvoit encore admirer la lumiere bien choisie, & répanduë avec discretion sur les objets, selon leur proximité ou éloignement de l’œil, & les accidens du lumineux, du Diaphane & du corps éclairé ; les differens effets des lumieres primitives & derivatives, l’amitié & la charmante harmonie (pour ainsi dire) des Couleurs, par leur degrés proportionnés de force ou d’afoiblissement, suivant les regles de la Perspective aërienne, ou par leur sympatie naturelle : Enfin, cette Eurithmie dans toutes les parties de l’Ouvrage, auquel elle donne son prix & sa valeur.
           Voilà une partie des veritables & solides beautés, que mon Maistre me fist observer dans les admirables Ouvrages de ces grands Hommes, qui ont charmé toute l’Antiquité, & dont le seul recit charme encor tous ceux qui l’entendent.
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Le coloris ou la cromatique regarde encore la pratique ; c’est l’union & l’accord des couleurs entr’elles ; c’est leur parfaite harmonie ; elle seule produit ces beaux effets du clair-obscur qui fait avancer ou reculer les parties d’un tableau, & donne du relief aux figures
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Mais de quelle utilité est cette opposition, dit Damon ? Celle du Clair-obscur, reprit Philarque, sert à faire détacher les objets les uns des autres, & quelquefois à les rendre plus éclatans ; elle est & nécessaire & agréable. Pour l'opposition des couleurs, elle ne doit estre mise en usage qu'avec grande discrétion, en les liant par quelque couleur tierce qui seroit amie de l'une & de l'autre, & en l'employant dans les endroits seulement où l'on veut attirer la veuë, comme sur le Héros du Tableau, ou sur quelqu'autre que l'on veut faire remarquer, en sorte neantmoins qu'elles n'empeschent pas l'accord du Tout-ensemble, non plus que les dessus dans la Musique.
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Cependant il est aisé de voir que ce qui a le plus de part à l’effet qui appelle le Spectateur, c’est le Coloris composé de toutes ses parties qui sont le Clair-obscur, l’harmonie des couleurs, & ces mêmes couleurs que nous appellons Locales, lors qu’elles imitent fidellement chacune en particulier la couleur des objets naturels que le Peintre veut representer.
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Cette distribution des objets en général regarde les Grouppes, & les Grouppes resultent de la liaison des objets. Or cette liaison se doit considerer de deux manieres : ou, par rapport au Dessein seulement, ou par rapport au Clair-obscur. L'une & l'autre maniere concourent à empêcher la dissipation des yeux, & à les fixer agreablement.
La liaison des objets par rapport seulement au Dessein, & sans avoir égard au Clair-obscur, regarde principalement les figures humaines, dont les actions, les conversations & les affinités exigent souvent qu'elles soient proches les unes des autres.
[…] il est bon d'être averti que les liaisons dont nous avons parlé, tirent leurs meilleurs principes du choix des Attitudes & du Contraste.
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Et par le mot de clair-obscur, l’on entend l’Art de distribuer avantageusement les lumieres & les ombres qui doivent se trouver dans un Tableau, tant pour le repos & pour la satisfaction des yeux, que pour l’effet du tout-ensemble.
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Ainsi, comme dans un Tableau il doit y avoir unité de sujet pour les yeux de l’esprit, il doit pareillement y avoir unité d’objet pour les yeux du corps. Il n’y a que l’intelligence du clair-obscur qui puisse procurer cette unité, ni qui puisse faire jouir la vûe paisiblement & agréablement de son objet.
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Mais comme le relief & la rondeur d’un objet particulier ne suffit pas dans l’assemblage de plusieurs figures, & qu’il faut pour la satisfaction des yeux, & pour l’effet du tout-ensemble, qu’il y ait une intelligence de lumieres & d’ombres, qu’on appelle le clair-obscur, on ne peut se dispenser d’en acquerir la connoissance.
Cette intelligence demande une attention particuliere, & l’on ne doit avoir une habitude d’autant plus forte, que le clair-obscur est un des principaux fondemens de la Peinture, que son effet appelle le Spectateur, qu’il soûtient la composition du Tableau, & que sans lui tout le soin qu’on auroit pris pour les objets particuliers, seroit une peine perdue.
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[…] le Coloris […] n’est que l’éfet de plusieurs couleurs unies & noyées ensemble, pour representer, sur une superficie, la couleur naturelle de toutes les choses visibles, suivant leur situation & leur distance, dans le plus charmant éclat qu’elles peuvent avoir : De sorte que cette definition, ou description, paroit mieux expliquer la proprieté essentielle du coloris […] & comprend aussi les Figures de clair obscur, dont le coloris represente la Pierre, le Marbre, ou le Bronze.
Quelques-uns s’imaginent que le clair obscur apartient visiblement à la partie du coloris : Mais ils se trompent visiblement, parce que la situation des parties, & leur grandeur, ne se peuvent marquer, que par le moyen du clair & de l’obscur, ce qui est essentiel au Dessein.
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Le Coloris pour être acompli, demande non seulement l’union & l’entente des couleurs, mais encore la Fraischeur & la Vaguesse.
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Cependant il est aisé de voir que ce qui a le plus de part à l’effet qui appelle le Spectateur, c’est le Coloris composé de toutes ses parties qui sont le Clair-obscur, l’harmonie des couleurs, & ces mêmes couleurs que nous appellons Locales, lors qu’elles imitent fidellement chacune en particulier la couleur des objets naturels que le Peintre veut representer.
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Le Coloris regarde l’incidence des lumieres, l’artifice du Clair-obscur, les couleurs locales, la simpathie & l’antipathie des couleurs en particulier, l’accord & l’union qu’elles doivent avoir entr’elles, leur perspective Aëriene, & l’effet du Tout-ensemble : Et toutes ces connoissances dépendent de la Physique la plus fine & la plus abstraite.
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Le coloris ou la cromatique regarde encore la pratique ; c’est l’union & l’accord des couleurs entr’elles ; c’est leur parfaite harmonie ; elle seule produit ces beaux effets du clair-obscur qui fait avancer ou reculer les parties d’un tableau, & donne du relief aux figures
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Friend,
           When a Painter has acquired any Excellency in Desinging, readily and strongly ; What has he to do next ?
                       Traveller,
           That is not half his Work, for then he must begin to mannage his Colours, it being particularly by them, that he is to express the greatness of his Art. ’Tis they that give, as it were, Life and Soul to all that he does ; without them, his Lines will be but Lines that are flat, and without a Body, but the addition of Colours makes that appear round ; and as it were out of the Picture, which else would be plain and dull. ’Tis they that must deceive the Eye, to the degree, to make Flesh appear warm and soft, and to give an Air of Life, so as his Picture may seem almost to Breath and Move. [...] Friend,
           Wherein particularly lies the Art of Colouring ?
           Traveller.
Beside the Mixture of Colours, such as may answer the Painter’s Aim, it lies in a certain Contention, as I may call it, between the Light and the Shades, which by the means of Colours, are brought to Unite with each other ; and so to give that Roundness to the Figures, which the Italians call Relievo, and for which we have no other Name : In this, if the Shadows are too strong, the Piece is harsh and hard, if too weak, and there be too much Light, ’tis flat. I, for my part, should like a Colouring rather something Brown, but clear, than a bright gay one : But particularly, I think, that those fine Coral Lips, and Cherry Cheeks, are to be Banished, as being far from Flesh and Blood. ’Tis true, the Skins, or Complexions must vary, according to the Age and Sex of the Person ; An Old Woman requiring another Colouring than a fresh Young one. But the Painters must particularly take Care, that there be nothing harsh to offend the Eye, as that neither the Contours, or Out-Lines, be too strongly Terminated, nor the Shadows too hard, nor such Colours placed by one another as do not agree.Â
           Friend,
Is there any Rule for that ?
           Traveller,
Some Observations there are, as those Figures which are placed on the foremost Ground, or next the Eye, ought to have the greatest Strength, both in their Lights and Shadows, and Cloathed with a lively Drapery ; Observing, that as they lessen by distance, and are behind, to give both the Flesh and the Drapery more faint and obscure Colouring. And this is called an Union in Painting, which makes up an Harmony to the Eye, and causes the Whole to appear one, and not two or three Pictures.
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Friend.
Â
           What is properly the Colouring of a Piece of Painting ?
Â
                       Traveller.
Â
           It is the Art of employing the Colours proper to the Subject, with a regard to the Lights and Shadows that are incident to the Story, either according to the Truth of it, or to the Painter’s Invention : and out of the Management of these comes all the Strength, Relievo, and Roundness that the Figures have : ’tis hard to give Positive Rules here, it depending much on Practice ; but the most General is, so to manage your Colours, Lights, and Shadows, that the Bodies enlightned may appear by the Opposition of your Shadows ; which by that means may make the Eye rest with Pleasure upon them ; and also, that there be an imperceptible passage from your Shadows to your Lights.
           ’Tis generally observed likewise to make the greatest Light fall upon the middle of the Piece, where the principal Figures ought to be, and to lessen it by degrees towards the sides till it loose it self. In gentle Shadows, avoid strong Shadowings upon the Naked Members, least the black that is in them seems to be part of the Flesh. But above all, there is a thing called by the Italians, Il degra damento de Colori ; which in English may be termed, The diminishing of Colours : And it consists in making an Union and Concord between the Colours in the formost part of your Piece, and those that are behind, so that they be all of one tenour, and not broke ; and by this means every part corresponds with another in your Picture, and makes up one Harmony to the Eye.
           As for Face-Painting alone, it is to be manage another way, for there you must do precisely what Nature shows you.
           ’Tis true, that Beautiful Colours may be employed, but they must be such as make not your Piece like a Picture, rather than like Nature it self ; and particularly, you must observe to express the true Temper as well as the true Phisionomy of the Persoms that are Drawn ; for it would be very absurd to give a Smiling, Airy Countenance to a Melancholly Person ; or, to make a Young, Lively Woman, Heavy and Grave. ’Tis said of Apelles, that he expressed the Countenance and true Air of the Persons he Drew, to so great a degree, that several Physionomists did predict Events upon his Pictures to the Persons Drawn by him, and that with true Success. If after that, you can give your Picture a great Relievo, and make your Colours Represent the true Vivacity of Nature, you have done your Work as to that part of Painting, which is no small one, being, next to History, the most difficult to obtain ; for though there be but little Invention required, yet ‘tis necessary to have a Solid Judgment and Lively Fancy.
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As the Tout-ensemble of a Picture must be Beautiful in its Masses, so must it be as to its Colours. And as what is Principal must be (Generally speaking) the most Conspicuous, the Predominant Colours of That should be diffus’d throughout the Whole. This Rafaëlle has observ’d remarkably in the Carton of S. Paul Preaching ; His Drapery is Red, and Green, and These Colours are scatterr’d every where ; but Judiciously ; for Subordinate Colours as well as Subordinate Lights serve to Soften, and Support the Principal ones, which Otherwise would appear as Spots, and consequently be Offensive.
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In a Composition, as well as in every Single Figure, or other part of which the Picture consists, one thing must Contrast, or be varied from another.
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The Colours must be also Contrasted, and Oppos’d, so as to be grateful to the Eye : There must not (for example) be two Draperies in one Picture of the same Colour, and Strength, unless they are contiguous, and then they are but as one. If there be two Reds, Blews, or whatever other Colour, One must be of a Darker, or Paler Tinct, or be some way Varied by Lights, Shadows, of Reflections. Rafaëlle, and others have made great Advantage of Changeable Silks to unite the Contrasting Colours, as well as to make a part of the Contrast themselves. As in the Carton of Giving the Keys, the Apostle that stands in Profile, and immediately behind S. John, has a Yellow Garment with Red Sleeves, which connects that Figure with S. Peter, and S. John, whose Draperies are of the same Species of Colours. Then the same Anonymous Apostle has a loose changeable Drapery, the Lights of which are a Mixture of Red, and Yellow, the other Parts are Bluish. This Unites it self with the Other Colours already mentioned, and with the Blew Drapery of another Apostle which follows afterwards ; between which, and the changeable Silk is a Yellow Drapery something different from the other Yellows, but with Shadows bearing upon the Purple, as those of the Yellow Drapery of S. Peter incline to the Red : All which, together with several other Particulars, produce a wonderful Harmony.
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Any of the several Species of Colours may be as Beautiful in their Kinds as the others, but one Kind is more so than another, as having more Variety, and consisting of Colours more pleasing in their own Nature ; in which, and the Harmony, and Agreement of one Tinct with another, the Goodness of Colouring consists.
To shew the Beauty of Variety I will instance in a Geldër Rose, which is White ; but having many Leaves one under another, and lying hollow so as to be seen through in some places, which occasions several Tincts of Light, and Shadow ; and together with these some of the Leaves having a Greenish Tinct, all together produces that Variety which gives a Beauty not to be found in this Paper, tho’ ‘tis White, nor in the inside of an Egg-shell tho’ whiter, nor in any other White Object that has not that Variety.
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But ‘tis not enough that the Colours in themselves are Beautiful singly, and that there be Variety, They must be set by one another so as to be mutually assistant to each other ; and this not only in the Object painted, but in the Ground, and whatsoever comes into the Composition ; so as that every Part, and the Whole together may have a pleasing effect to the Eye ; such a Harmony to It as a good piece of Musick has to the Ear ; But for which no certain Rules can be given no more than for that : Except in some few General Cases which are very Obvious, and need not therefore be mention’d here.
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[…] he [ndr : Ludovicus Demontiosius ou Jean de Monjosieu] labours to convince us in the Truth of, he distinguishes all the Colours in a Picture in reference to the different Modification of Light upon Bodies, into three Sorts, or rather Degrees, Light, Splendor and Shadow ; in the Light the Colour is Deluted, in the Shadow Saturated, and in the Splendor only the Species of the Colour is truly discern’d ; this Splendor he calls also the Tone, carrying so near an Analogy with the Sence of it in Musick, where it comprehends the Phthonge, the Intervals, the Place of the Voice, and the Tenor ; all which he applies to the Meaning of this Splendor, or Tone in Painting : To these three foregoing Degrees of Colour, he adds a fourth Thing incident, call’d the Harmoge, which is the Commixture, or the curious and insensible Transition of the three Degrees of Colours ; and this, in the Opinion of our Author, is the Interpretation of the famous Contest about the Scissure and Intersection of Lines ; of which, when Apelles had given a Specimen, and Protogenes had seem it, Artem agnovit sed negligentiam Artificis notavit, and therefore took another Pencil, and what was left somewhat too hard and unpleasant in the Union of the Colours, he corrected and made more tender, ‘till Apelles again returning by the Interposition of another Colour, gave it such a Finishing, as left no Place for any further Attempt.
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Friend,
           When a Painter has acquired any Excellency in Desinging, readily and strongly ; What has he to do next ?
                       Traveller,
           That is not half his Work, for then he must begin to mannage his Colours, it being particularly by them, that he is to express the greatness of his Art. ’Tis they that give, as it were, Life and Soul to all that he does ; without them, his Lines will be but Lines that are flat, and without a Body, but the addition of Colours makes that appear round ; and as it were out of the Picture, which else would be plain and dull. ’Tis they that must deceive the Eye, to the degree, to make Flesh appear warm and soft, and to give an Air of Life, so as his Picture may seem almost to Breath and Move. [...] Friend,
           Wherein particularly lies the Art of Colouring ?
           Traveller.
Beside the Mixture of Colours, such as may answer the Painter’s Aim, it lies in a certain Contention, as I may call it, between the Light and the Shades, which by the means of Colours, are brought to Unite with each other ; and so to give that Roundness to the Figures, which the Italians call Relievo, and for which we have no other Name : In this, if the Shadows are too strong, the Piece is harsh and hard, if too weak, and there be too much Light, ’tis flat. I, for my part, should like a Colouring rather something Brown, but clear, than a bright gay one : But particularly, I think, that those fine Coral Lips, and Cherry Cheeks, are to be Banished, as being far from Flesh and Blood. ’Tis true, the Skins, or Complexions must vary, according to the Age and Sex of the Person ; An Old Woman requiring another Colouring than a fresh Young one. But the Painters must particularly take Care, that there be nothing harsh to offend the Eye, as that neither the Contours, or Out-Lines, be too strongly Terminated, nor the Shadows too hard, nor such Colours placed by one another as do not agree.Â
           Friend,
Is there any Rule for that ?
           Traveller,
Some Observations there are, as those Figures which are placed on the foremost Ground, or next the Eye, ought to have the greatest Strength, both in their Lights and Shadows, and Cloathed with a lively Drapery ; Observing, that as they lessen by distance, and are behind, to give both the Flesh and the Drapery more faint and obscure Colouring. And this is called an Union in Painting, which makes up an Harmony to the Eye, and causes the Whole to appear one, and not two or three Pictures.
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Any of the several Species of Colours may be as Beautiful in their Kinds as the others, but one Kind is more so than another, as having more Variety, and consisting of Colours more pleasing in their own Nature ; in which, and the Harmony, and Agreement of one Tinct with another, the Goodness of Colouring consists.
To shew the Beauty of Variety I will instance in a Geldër Rose, which is White ; but having many Leaves one under another, and lying hollow so as to be seen through in some places, which occasions several Tincts of Light, and Shadow ; and together with these some of the Leaves having a Greenish Tinct, all together produces that Variety which gives a Beauty not to be found in this Paper, tho’ ‘tis White, nor in the inside of an Egg-shell tho’ whiter, nor in any other White Object that has not that Variety.
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[…] he [ndr : Ludovicus Demontiosius ou Jean de Monjosieu] labours to convince us in the Truth of, he distinguishes all the Colours in a Picture in reference to the different Modification of Light upon Bodies, into three Sorts, or rather Degrees, Light, Splendor and Shadow ; in the Light the Colour is Deluted, in the Shadow Saturated, and in the Splendor only the Species of the Colour is truly discern’d ; this Splendor he calls also the Tone, carrying so near an Analogy with the Sence of it in Musick, where it comprehends the Phthonge, the Intervals, the Place of the Voice, and the Tenor ; all which he applies to the Meaning of this Splendor, or Tone in Painting : To these three foregoing Degrees of Colour, he adds a fourth Thing incident, call’d the Harmoge, which is the Commixture, or the curious and insensible Transition of the three Degrees of Colours ; and this, in the Opinion of our Author, is the Interpretation of the famous Contest about the Scissure and Intersection of Lines ; of which, when Apelles had given a Specimen, and Protogenes had seem it, Artem agnovit sed negligentiam Artificis notavit, and therefore took another Pencil, and what was left somewhat too hard and unpleasant in the Union of the Colours, he corrected and made more tender, ‘till Apelles again returning by the Interposition of another Colour, gave it such a Finishing, as left no Place for any further Attempt.
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Proportion is a correspondency and agreement of the Measure of the parts between themselves and with the whole, in every Work, this correspondency is by Vitruvius called Commodulation, because a Modell is a Measure which being taken at the first measureth both the parts and the whole. […] and without this a Painter (besides that he is not worthy the name of a Painter) is like one which perswadeth himself he swimmeth above Water, when indeed he sinketh, to conclude then it is impossible to make any decent or well proportioned thing, without this Symetrical measure of the parts orderly united.
Wherefore my greatest endeavour shall be, to lay open the worthiness of this part of painting unto all such as are naturally inclined thereunto, by reason of a good temperature joyned with an apt Disposition of the parts thereof, for such men will be much affected therewith, to the end they may the better perceive the force of Nature : who by industry and help of a good conceipt, will easily attain to so deep a reach, that they will be able upon the sudden to discern any Disproportion, as a thing repugnant to their Nature : unto which perfection on the contrary Side they can never attain, whose Judgements are corrupted through the Distemperature of their Organical parts, I speak of such who not knowing the virtue of proportion, affect nothing else, but the vain surface of garish colours, wrought after their own humour, who prove only Dawbers of Images and Walls throughout the whole World ; moving the beholders partly to smile at their Follies, and partly to greive that the Art should be thus disgraced by such absurde Idiot’s : who as they have no judgement herein ; so do they run into divers other most shamefull errors, into which I never heard that any ever fell, who were acquainted with the Beauty of proportion, but have rather prooved men of rare Spirits and found Judgements, […].
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Que ne dirons-nous donc point de la Composition, qui est en effet comme l’harmonie du discours dont l’usage est naturel à l’homme, qui ne frappe pas simplement l’oreille mais l’esprit : qui remuë tout à la fois tant de différentes sortes de noms, de pensées, de choses, tant de beautés, & d’elegances avec lesquelles notre ame a comme une espece de liaison & d’affinité : qui par le meslange & la diversité des sons insinuë dans les esprits, inspire à ceux qui écoutent les passions mesmes de l’Orateur, & qui bastit sur ce sublime amas de paroles, ce Grand & ce Merveilleux que nous cherchons ? Pouvons-nous, dis-je, nier qu’elle ne contribuë beaucoup à la grandeur, à la majesté, à la magnificence du discours, & à toutes ces autres beautés qu’elle renferme en soi, & qu’ayant un empire absolu sur les esprits, elle ne puisse en tout temps les ravir & les enlever ? Il y auroit de la folie à douter d’une verité si universellement reconnuë, & l’experience en fait foi.
Au reste il en est de mesme des Discours que des corps, qui doivent ordinairement leur principale excellence à l’assemblage, & à la juste proportion de leurs membres : De sorte mesme qu’encore qu’un membre separé de l’autre n’ait rien en soi de remarquable, tous ensemble ne laissent pas de faire un corps parfait. Ainsi les parties du Sublime estant divisées, le Sublime se dissipe entierement : au lieu que venant à ne former qu’un corps par l’assemblage qu’on en fait, & par cette liaison harmonieuse qui les joint, le seul tour de la Periode leur donne du son & de l’emphase. C’est pourquoi l’on peut comparer le Sublime dans les Periodes à un festin par escot auquel plusieurs ont contribué.
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C'est pourquoi Mr. le Poussain qui sçavoit bien choisir les circonstances, & les approprier aux sujets qu'il traitoit, s'en faisoit une regle, disant ordinairement qu'il donnoit à ses Tableaux un mode Frigien ; pour dire qu'il suivoit la seule idée du sujet principal, c'est ce qui se remarque aussi en tous ses Ouvrages, notamment en celui dont on venoit de parler [ndr : Eliézer et Rebecca] [...] ; voilà l'idée du sujet qu'il s'est proposé en cette action, à quoi il a tellement assujetti toutes les parties qui entrent en la composition de cet excellent Ouvrage, qu'il n'y a rien mis qui ne convienne à un sujet Nuptial, tout y est gay, riant, plaisant, & agreable, ayant affecté de ne mêler point en cette compagnie de vieilles femmes, mais seulement de jeunes filles ajustées très proprement & de parfaitement bonne grace, dont les Draperies forment des plis delicats, les couleurs belles, les proportions sweltes, qu'on pouvoit dire qu'il avoit disposé ce Tableau dans le mode Corinthien, comme il disoit souvent, faisant allusion à la pratique des Architectes, lesquels en construisants quelque edifice font dependre de l'ordre qu'ils auront choisi toutes les parties jusqu'au moindre ornement. [...] Que suivant ces exemples & de tous ceux des grands hommes qui ont excellé dans les beaux Arts, comme les Poetes dans leurs fictions & dans leurs Vers, les Orateurs, les Musiciens, lesquels assujettissent toutes les parties de leur composition à l'idée generale de leur sujet, & leur donnent un air si convenable, que tout ensemble exprime une passion ; qu'ainsi les habilles Peintres de l'Antiquité l'avoient pratiqué de même, selon le témoignage de Pline, qui en décrivant un Tableau des amours d'Alexandre de la main dAppelles, [...].
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Quand à l’harmonie generale, pourquoi nos yeux n’auroient-ils pas les mêmes facultez que nos oreilles ? Nous ne sommes touchez du son des instrumens, que lorsqu’ils sont parfaitement d’accord. Les couleurs d’un tableau doivent faire sur nous les mêmes impressions. Si une musique harmonieuse & brillante nous frappe plus qu’une musique platte, quoique nous ne sçachions pas les regles de la composition, pourquoi un tableau brillant & suave ne nous plaira-t-il pas plus qu’un tableau dur & sans accord ?
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Art. […] Je dois dire aussi, car il ne faut pas taire la verité, que celui qui a travaillé dans la salle qu’on appelle d’en haut, aupres du tableau de la bataille peinte par Titien, s’est trompé dans l’histoire de l’excommunication lancée par Alexandre III. contre Frederic Barberousse. Aiant representé Rome dans sa composition, il me paroit qu’il a lourdement peché contre la convenance en y mettant un si grand nombre de Senateurs Venitiens, qui hors de propos sont spectateurs ; parcequ’il n’est pas vraisemblable qu’ils s’y trouvassent tous en meme tems, & ils n’ont rien à faire avec l’histoire. Au contraire Titien observa à merveille, & en perfection la convenance dans le tableau ou Frederic se baisse, & s’humilie devant le Pape, lui baisant les pieds : il y a peint judicieusement le Bembe, le Navager, & le Sannazare, qui regardent la fonction. Quoique le fait soit arrivé long tems auparavant ; il n’est pas extraordinaire qu’il ait imaginé les deux premiers dans Venise leur patrie ; & il n’est pas hors de toute vraisemblance que le troisieme s’y soit trouvé. Outre cela il n’y a pas un grand inconvenient qu’un des premiers peintres du monde conservât dans ses ouvrages la memoire, & les portraits des trois premiers poetes, & savans de notre tems, dont deux etoient nobles Venitiens ; & le troisieme avoit tant d’amour pour cette illustre ville de Venise, que dans une des ses Epigrammes, il la prefere à Rome.
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La peinture a trois parties principales, la composition, le dessein, & le coloris.
La composition qui comprend l’invention & la disposition est la poëtique de la peinture ; plus noble que les deux autres, elle dépend du génie & de l’imagination du peintre ; c’est la distribution & l’agencement de toutes les parties qui doivent, en se secourant l’une l’autre, former un beau tout ; en un mot, c’est l’économie & la disposition de toutes les parties d’un tableau.
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The Composition is unexceptionable [ndr : dans Poussin, Tancrède et Herminie] : There are innumerable Instances of Beautiful Contrasts ; Of this kind are the several Characters of the Persons, (all which are Excellent in their several kinds) and the several Habits : Tancred is half Naked : Erminia’s Sex distinguishes Her from all the rest ; as Vafrino’s Armour, and Helmet shews Him to be Inferiour to Tancred, (His lying by him) and Argante’s Armour differs from both of them. The various positions of the Limbs in all the Figures are also finely Contrasted, and altogether have a lovely effect ; Nor did I ever see a greater Harmony, nor more Art to produce it in any Picture of what Master soever, whether as to the Easy Gradation from the Principal, to the Subordinate Parts, the Connection of one with another, by the degrees of the Lights, and Shadows, and the Tincts of the Colours.
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In a Figure, and every part of a Figure, and indeed in every thing else there is One part which must have a peculiar Force, and be manifestly distinguish’d from the rest, all the Other parts of Which must also have a due Subordination to It, and to One Another. The same must be observ’d in the Composition of an entire Picture ; And this Principal, Distinguis’d part ought (Generally speaking) to be the Place of the Principal Figure, and Action : And Here every thing must be higher Finish’d, the Other parts must be Less so Gradually.
Pictures should be like Bunches of Grapes, but they must not resemble a great many single Grapes scatter’d on a Table ; there must not be many little Parts of an Equal Strength, and detach’d from one another, which is as odious to the Eye as ‘tis to the Ear to hear many People talking to you at once. Nothing must Start, or be too strong for the Place where it is as in a Confort of Musick when a Note is too high, or an Instrument out of Tune ; but a sweet Harmony and Repose must result from all the Parts judiciously put together, and united with each other.
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Friend.
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           What is properly the Colouring of a Piece of Painting ?
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                       Traveller.
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           It is the Art of employing the Colours proper to the Subject, with a regard to the Lights and Shadows that are incident to the Story, either according to the Truth of it, or to the Painter’s Invention : and out of the Management of these comes all the Strength, Relievo, and Roundness that the Figures have : ’tis hard to give Positive Rules here, it depending much on Practice ; but the most General is, so to manage your Colours, Lights, and Shadows, that the Bodies enlightned may appear by the Opposition of your Shadows ; which by that means may make the Eye rest with Pleasure upon them ; and also, that there be an imperceptible passage from your Shadows to your Lights.
           ’Tis generally observed likewise to make the greatest Light fall upon the middle of the Piece, where the principal Figures ought to be, and to lessen it by degrees towards the sides till it loose it self. In gentle Shadows, avoid strong Shadowings upon the Naked Members, least the black that is in them seems to be part of the Flesh. But above all, there is a thing called by the Italians, Il degra damento de Colori ; which in English may be termed, The diminishing of Colours : And it consists in making an Union and Concord between the Colours in the formost part of your Piece, and those that are behind, so that they be all of one tenour, and not broke ; and by this means every part corresponds with another in your Picture, and makes up one Harmony to the Eye.
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Of the disposition of the Parts.
{5. Of Disposition.} A Picture of many figures, must needs express some Historicall part in it ; Every figure ought to represent therein, by a speechless discourse, the connexion in them. Assigne therefore the principall place, to the principall figures, next to hand ; Other figures, farther off. Finish the Principal figures, whilst your Spirits are fresh. {In order to perfection,} Frame not your Historicall Piece, rude, loose, and scattered, but rather, in an equitable roundness of composition ; to be perceived by each observer ; to be liked of the most, but to be judged, only, by the learned. Neglects in disposition, are soon discovered.
{Soon discovered.} Pourtray in your excellent Pieces, not only the dainty Lineaments of Beauty, but shadow round about, rude thickers, rocks ; and so it yields more grace to the Picture, and sets it out : this discord (as in musicke) makes a comely concordance ; a disorderly order of counterfeit rudeness, pleaseth : so much grace, doe mean and ordinary things, receive from a good and orderly connexion.
{But altogether excellent.} All these together, make that perspicuous disposiiton in a Piece of History ; and is the effectuall expression in Posture and Action ; the very Passion of each Figure ; the Soul of the PICTURE ; the Grace and Ayr of the Piece ; or the sweet Consent of all manner of perfections heaped together, in one Picture.
{By example in brief} And so have we done with an Example of all in One : For
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                      Invention allures the mind.
                      Proportion, attracts the Eyes.
                      Colour ; delights the Fancie.
                      Lively Motion, stirs up our Soul.
                      Orderly Disposition, charmes our Senses.
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{Conclude a rare Picture.} These produce gracefull Comliness, which makes one fairer then fair ; […].
This Grace is the close of all, effected by a familiar facility in a free and quick spirit of a bold and resolute Artificer ; not to be done by too much double diligence, or over doing ; a careless shew, hath much of Art.
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La Proportion n’est autre chose qu’une consonance & correspondance des mesures que les parties ont entr’elles & avec le tout en chaque ouvrage qui se fait […] c’est elle qui satisfait tellement le jugement, estant bien entenduë, que non seulement elle nous apprend d’elle mesme à faire ce que nous voulons, mais encore à connoistre la beauté des statuës & des figures tant antiques que modernes, sans laquelle le Peintre, outre qu’il est indigne de tel nom, est comme un qui croit de se soustenir sur l’eau & se submerge. Par qu’après tout, il n’est pas possible de former aucune chose qui ait en elle consonance & harmonie sans la proportion & la mesure des parties, nombrées & comprises par raison. […] ceux qui ne connoissant pas la vertu de la proportion, ne cherchent pas autre chose que cette maudite superficie de couleurs vagues, faite à leur mode, & ainsi vont tous les jours barbouillant tant de toiles & de murailles en tous lieux […].
Terme traduit par CONSONANZA dans Lomazzo, 1585, p. 35.
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Qu'appellez - vous correction du dessin, reprit Philarque, des contours bien proprement tirez, & un peu plus durs que le marbre mesme d'aprés quoy ils ont esté copiez ? J'appelle un dessin correct, repartit Caliste, celuy qui a précisément toutes ses justes proportions. Ce n'est pas peu, dit Philarque, quand il est affermi par une longue & belle pratique; permettez-moy neantmoins de vous dire que c'est un effet de la regle & du compas, c'est une démonstration & par consequent une chose où tout le monde peut arriver. Mais ce que j'appelle plus volontiers correction, & dont peu de Peintres ont esté capables, c'est d'imprimer aux objets la verité de la Nature, & d'y rappeller les idées de ceux que nous avons souvent devant les yeux, avec choix, convenance, & variété : choix pour ne pas prendre indifféremment tout ce qui se rencontre ; convenance, pour l'expression des sujets qui demandent des figures tantost d'une façon, & tantost d'une autre; & variété pour le plaisir des yeux, & pour la parfaite imitation de la Nature qui ne montre jamais deux objets semblables.
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Laaten wy nu onderzoeken, waarom deeze tweede teekenkonst, zynde t’Antik, volmaakter is als haar Zuster? Voor eerst in de Theorie, of kennis, ten tweede in de praktyk. De eerste is een gemeene kennis, […] Wat deeze schrandere Antik van de Teekenaar noch verder eyscht, is een vaste kennis der proportien, haar legte en breedte: niet alleen Geometraal of platformig, maar rond, en met zyn verkortinge, na de perspektief, met behoorlyke dag en schaaduwe. Verders een goede Kontraste, dat is een ordentelyke teegenstelling der leeden in de voorwerpen, beweegelyk en onbeweegelyk, als Boomen, Bloemen, Beesten, doch voornamentlyk het Menschbeeld. Welker beweeginge gemakkelyk, en na de verscheide hartstogten, veranderlyk en natuurlyk, moeten vertoont worden. de kleederen wel geschikt, de stoffe dik of dun, de plooyen groots of simpel, overeenkomende met de waardigheid der perzoonen. […] En eindelyk een naauwe Expressie of uitdrukkinge, van t’geen schoon en uitgeleezen is.
[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Let us now investigate, why this second art of drawing, the Antique, is more perfect than her sister. First with regard to the theory, or knowledge, secondly in practice. The first is general knowledge, […] What else this sagacious Antique demands from the draughtsman, is a profound knowledge of the proportions, their length and breadth: not only geometrical or flat, but round and with its foreshortening, following perspective, with proper light and shadow. Furthermore a good contrast, that is an orderly opposition of the members in the objects, moving or still, such as trees, flowers, animals, but foremost the human figure. Whose movement should be shown easily and following the different passions, diversely and naturally. The drapery well-arranged, the fabric thick or thin, the folds large or simple, conform the dignity of the people. […] And finally a careful expression of that which is beautiful or exceptional.
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Verders om in het Naakt aan te toonen, wat een goede Kontraste is; en waar uit een welgesteld Beeld in zyne Beweeginge, of Aktie, is voortkomende. Want de Deftigheid, Sierlijkheid, en Bevalligheid van een welgemaakt Lichaam, bestaat in een ordentelyke en werkelyke Schikkinge der Leeden. Als ik mijn gevoelen zeggen zal, zo agt ik het Teikenen naar ’t Leeven van geender waarden, zo dat niet voor af en ging: ja niet meer als de Koloriet zonder Teikenkonst. Want wat baat ons het Leven, al Teikenen wy noch zo lang, als men de macht niet en heeft om een Beeld te kunnen stellen.
[suggested translation, Marije Osnabrugge:] Furthermore, to point out in a nude what is a good contrast and from which a well-positioned figure derives his movement, or action. Because the solemnity, elegance and grace of a well-made body consists in an orderly and real positioning of the limbs. If I should say how I feel, I think the drawing after the life is of no value whatsoever, if this does not precede it: yes no more than the colouring without the art of drawing. Because of what use is the life, no matter how long we draw, if one does not have the power to position a figure well.
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In a Composition, as well as in every Single Figure, or other part of which the Picture consists, one thing must Contrast, or be varied from another. Thus in a Figure, the Arms and Legs must not be placed to answer one another in Parallel Lines. In like manner if one Figure in a Composition Stands, another must Bend, or Lye on the Ground ; and of those that Stand, or are in any other Position, if there be several of them, they must be varied by Turns of the Head, or some other Artful Disposition of their Parts ; as may be seen (for instance) in the Carton of giving the Keys. The Masses must also have the like Contrast, two must not be alike in Form, or Size, nor the whole Mass compos’d of those lesser ones of too Regular a Shape. The Colours must be also Contrasted, and Oppos’d, so as to be grateful to the Eye : There must not (for example) be two Draperies in one Picture of the same Colour, and Strength, unless they are contiguous, and then they are but as one. If there be two Reds, Blews, or whatever other Colour, One must be of a Darker, or Paler Tinct, or be some way Varied by Lights, Shadows, of Reflections. Rafaëlle, and others have made great Advantage of Changeable Silks to unite the Contrasting Colours, as well as to make a part of the Contrast themselves. As in the Carton of Giving the Keys, the Apostle that stands in Profile, and immediately behind S. John, has a Yellow Garment with Red Sleeves, which connects that Figure with S. Peter, and S. John, whose Draperies are of the same Species of Colours. Then the same Anonymous Apostle has a loose changeable Drapery, the Lights of which are a Mixture of Red, and Yellow, the other Parts are Bluish. This Unites it self with the Other Colours already mentioned, and with the Blew Drapery of another Apostle which follows afterwards ; between which, and the changeable Silk is a Yellow Drapery something different from the other Yellows, but with Shadows bearing upon the Purple, as those of the Yellow Drapery of S. Peter incline to the Red : All which, together with several other Particulars, produce a wonderful Harmony.
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[...] le Peintre devoit tellement assujettir toutes les parties qui entrent en la composition de son Tableau, qu'elles concourrent ensemble à former une juste idée du sujet, en sorte qu'elles puissent inspirer dans l'esprit des regardans des émotions convenables à cette idée, & que si il se rencontroit dans la narration de l'Histoire même, quelque circonstance qui y fut contraire, on la devoit supprimer ou si fort negliger quelle n'y pût faire aucune interruption, qu'on peut neanmoins prendre une discrette liberté de choisir des incidens favorables, ou quelque allegorie qui convienne au sujet pour la varieté du Contraste, mais que l'on doit éviter de faire paroître ensemble des choses incompatibles ; par exemple la verité des choses Saintes avec les Prophanes, ou paroître ensemble des personnes qui n'ont été qu'en des tems fort éloignés l'un de l'autre.
Une partie de ce passage de Testelin est repris par Florent Le Comte dans son Cabinet des singularitez (...), plus précisément aux pages 41-42 de son édition de 1699-1700 (Paris, Etienne Picart & Nicolas Le Clerc, tome I, vol. I).
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Mais que pour bien pratiquer l’usage des couleurs, l’on devoit soigneusement observer deux choses. La premiere ; d’Etudier qu’elles en sont les propriétés naturelles, en reconnoître bien leur valeur & leurs effets pour les pouvoir appliquer avec oeconomie associant celles qui se peuvent marier ensemble, pour produire une agreable union, & opposer celles qui sont propres à se relever l’une l’autre par un doux contraste.
Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Testelin est repris par Florent Le Comte dans son Cabinet des singularitez (...), plus précisément à la page 69 de son édition de 1699-1700 (Paris, Etienne Picart & Nicolas Le Clerc). Le Comte reprend également la Table des Préceptes sur la Couleur aux pages 50-53.
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Dans cette idée, la Disposition contient six parties.
1.                 La Distribution des Objets en general.
2.                 Les Grouppes.
3.                 Le Choix des Attitudes.
4.                 Le contraste.
5.                 Le jet des Draperies.
6.                 Et l'effet du Tout-ensemble ; où par occasion il est parlé de l'Harmonie & de l'Enthousiasme.
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Cette distribution des objets en général regarde les Grouppes, & les Grouppes resultent de la liaison des objets. Or cette liaison se doit considerer de deux manieres : ou, par rapport au Dessein seulement, ou par rapport au Clair-obscur. L'une & l'autre maniere concourent à empêcher la dissipation des yeux, & à les fixer agreablement.
La liaison des objets par rapport seulement au Dessein, & sans avoir égard au Clair-obscur, regarde principalement les figures humaines, dont les actions, les conversations & les affinités exigent souvent qu'elles soient proches les unes des autres.
[…] il est bon d'être averti que les liaisons dont nous avons parlé, tirent leurs meilleurs principes du choix des Attitudes & du Contraste.
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Que suivant ces exemples & de tous ceux des grands hommes qui ont excellé dans les beaux Arts, comme les Poetes dans leurs fictions & dans leurs Vers, les Orateurs, les Musiciens, lesquels assujettissent toutes les parties de leur composition à l'idée generale de leur sujet, & leur donnent un air si convenable, que tout ensemble exprime une passion ; qu'ainsi les habilles Peintres de l'Antiquité l'avoient pratiqué de même, selon le témoignage de Pline, qui en décrivant un Tableau des amours d'Alexandre de la main dAppelles, [...].
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Il [ndr : le peintre] expliqueroit comme le Dessein ayant pour partage la proportion, il la doit garder dans toutes les parties de son ouvrage ; que c’est à luy à juger de leur convenance, & de la juste égalité qui doit estre entre elles ; & que de luy dépend la position des Figures pour estre mises sur leur plan, ou pour mieux dire sur leur centre, avec la ponderation ou équilibre qui les peut tenir en estat : Taschant de faire concevoir autant qu’il est possible de quelle sorte se forme cette Beauté & cette Grace si excellentes, dont nous venons de parler, ce Je ne sçay quoy qui ne se peut exprimer, & qui consiste entierement dans le Dessein.
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{IX. Convenance des Membres avec les Draperies.}
*Que chaque Membre soit fait pour sa Teste qu’il s’accorde avec elle, & que tous ensemble ne composent qu’un Corps avec les Draperies qui luy sont propres & convenables ;
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Qu'appellez - vous correction du dessin, reprit Philarque, des contours bien proprement tirez, & un peu plus durs que le marbre mesme d'aprés quoy ils ont esté copiez ? J'appelle un dessin correct, repartit Caliste, celuy qui a précisément toutes ses justes proportions. Ce n'est pas peu, dit Philarque, quand il est affermi par une longue & belle pratique; permettez-moy neantmoins de vous dire que c'est un effet de la regle & du compas, c'est une démonstration & par consequent une chose où tout le monde peut arriver. Mais ce que j'appelle plus volontiers correction, & dont peu de Peintres ont esté capables, c'est d'imprimer aux objets la verité de la Nature, & d'y rappeller les idées de ceux que nous avons souvent devant les yeux, avec choix, convenance, & variété : choix pour ne pas prendre indifféremment tout ce qui se rencontre ; convenance, pour l'expression des sujets qui demandent des figures tantost d'une façon, & tantost d'une autre; & variété pour le plaisir des yeux, & pour la parfaite imitation de la Nature qui ne montre jamais deux objets semblables.
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Or supposé qu’il n’y ait que trois couleurs principales dont toutes les autres sont engendrées ; Car le nombre des couleurs importe fort peu à un Peintre, pourveu qu’il ait celles qui luy sont necessaires quand il travaille. Cela supposé, dis-je, il doit prendre garde lors qu’il les employe de quelle sorte il les met les unes auprés des autres pour produire cette harmonie dont nous venons de parler ; parce qu’entre toutes les couleurs, soit qu’elles soient simples, soit qu’elles soient mélangées, il y a une amitié & une convenance qui donne aux ouvrages de Peinture une beauté & une grace toute extraordinaire, lors qu’elles sont bien placées les unes auprés des autres.
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Quelqu’un de l’Academie prit de là occasion de proposer une question de sçavoir, ce que l’on doit entendre par le beau naturel, & en quoi consiste cette beauté, laquelle le Peintre doit imiter, disant que si l’on en devoit croire le sens naturel & commun, (les choses étant ordonnées dans une reguliere Cimetrie,) un air serein, des arbres fort bien dressés, un terrain uni, & des objets plaisants, lui paroissoient d’une très agreable beauté, qu’il pensoit que l’on devoit du moins approprier les choses à la nature des sujets, pour former la beauté d’un Tableau, par une convenance raisonnable, & que neantmoins il avoit remarqué dans les ouvrages de tres-habilles hommes une affectation de faire paroître les choses dans l’irregularité, le désordre & l’obscurité, comme l’on voyoit en beaucoup d’endroits des Bacchanalles representées en des lieux sombres & mal plaisants, contre l’usage ordinairement pratiqué par tout de chercher des lieux agreables pour les rejouissances
Le tableau tout comme le nom de Véronèse ne sont pas explicitement précisés, mais le rapprochement avec le Persée délivrant Andromède a été fait par Christian Michel et Jacqueline Lichtenstein dans les Conférences de l'Académie royale de Peinture et de Sculpture. Tome 1, Les Conférences au temps d'Henry Testelin 1648-1681, vol. 2. p. 614-615.
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Tant il est vray que l’œil aime la varieté & le Contraste dans cét Art, & que le feu & la grace ne sont qu’un certain assaisonnement qui releve le naturel. En éfet ce que l’on apelle la bonne grace consiste principalement en un certain agreément, une certaine Noblesse qu’on trouve dans les yeux, dans les visages, dans l’Atitude, & dans les Contours d’une figure, lorsque la Forme, l’Action, les Draperies, sont decentes & convenables à l’âge, au sexe, & à la personne qu’on veut representer, d’où resulte la beauté et la grace. Enfin cette beauté & cette grace toujours mélées ensemble font la belle composition des figures et le comble de la perfection dans la Peinture.
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[...] le Peintre devoit tellement assujettir toutes les parties qui entrent en la composition de son Tableau, qu'elles concourrent ensemble à former une juste idée du sujet, en sorte qu'elles puissent inspirer dans l'esprit des regardans des émotions convenables à cette idée, & que si il se rencontroit dans la narration de l'Histoire même, quelque circonstance qui y fut contraire, on la devoit supprimer ou si fort negliger quelle n'y pût faire aucune interruption, qu'on peut neanmoins prendre une discrette liberté de choisir des incidens favorables, ou quelque allegorie qui convienne au sujet pour la varieté du Contraste, mais que l'on doit éviter de faire paroître ensemble des choses incompatibles ; [...] le devoir du Peintre est de s'étudier soigneusement à rechercher tout ce qui est essentiel au sujet, & bien examiner ce que les bons Autheurs en ont écrit, & ce qui peu mieux faire paroître le Heros, afin d'en bien exprimer l'image & l'idée, & par ce moyen éviter le défaut que l'on voyoit en beaucoup de Tableaux, méprisés à cet égard, quoi que d'ailleurs très-beaux, comme par exemple en un Tableau du Bassant, où est representé le retour de l'Enfant prodigue en la maison de son Pere, dont les figures principales du sujet sont fort petites, éloignées dans le derriere du Tableau, [...]. En un autre du Breugle en la representation de l'une des plus importantes actions de la Magdeleine, où sont reculées dans le lointain les figures principales pour faire paroître sur le devant du Tableau diverses personnes indifferentes au sujet, [...] Que l'on void même en des representations de la Nativité de Nôtre Sauveur, où l'on met en des places les plus apparentes, un Boeuf & un Ane, qui sont des choses indecentes & profanes, [...] qu'ainsi la representation de ces animaux n'étoit nullement de l'essence du sujet & qu'ils ne conviennent point à l'idée que cette histoire doit inspirer dans l'esprit de ceux qui la contemplent.
De nombreuses autres œuvres picturales sont citées par Testelin dans ce passage, sans qu’il en précise les auteurs. Nous renvoyons donc directement au texte et à l’édition du texte par Christian Michel et Jacqueline Lichtenstein dans les Conférences de l'Académie royale de Peinture et de Sculpture. Tome 1, Les Conférences au temps d'Henry Testelin 1648-1681, vol. 2.
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Quotation
C'est pourquoi Mr. le Poussain qui sçavoit bien choisir les circonstances, & les approprier aux sujets qu'il traitoit, s'en faisoit une regle, disant ordinairement qu'il donnoit à ses Tableaux un mode Frigien ; pour dire qu'il suivoit la seule idée du sujet principal, c'est ce qui se remarque aussi en tous ses Ouvrages, notamment en celui dont on venoit de parler [ndr : Eliézer et Rebecca] [...] ; voilà l'idée du sujet qu'il s'est proposé en cette action, à quoi il a tellement assujetti toutes les parties qui entrent en la composition de cet excellent Ouvrage, qu'il n'y a rien mis qui ne convienne à un sujet Nuptial, tout y est gay, riant, plaisant, & agreable, ayant affecté de ne mêler point en cette compagnie de vieilles femmes, mais seulement de jeunes filles ajustées très proprement & de parfaitement bonne grace, dont les Draperies forment des plis delicats, les couleurs belles, les proportions sweltes, qu'on pouvoit dire qu'il avoit disposé ce Tableau dans le mode Corinthien, comme il disoit souvent, faisant allusion à la pratique des Architectes, lesquels en construisants quelque edifice font dependre de l'ordre qu'ils auront choisi toutes les parties jusqu'au moindre ornement. [...] On peut encore remarquer l'observation de cette maxime de Mr. le Poussain dans un Tableau du Miracle de Nôtre-Seigneur, en guerissant deux aveugles [ndr : Les Aveugles de Jéricho ou Le Christ guérissant les aveugles], où tout ce qui accompagne cette expression est grand, majestueux, & serieux, tant dans les actions que dans les habillemens des figures, les couleurs & la disposition du Paysage ; [...] mais pour ne rien obmettre de ce qui étoit essentiel au sujet, il avoit exprimé dans le petit nombre de figures qui accompagnent Nôtre-Seigneur tous les mouvemens & les passions qui pouvoient convenir en cette rencontre, l'incredulité & l'indifference des Juifs, la curiosité, la derision, & la mocquerie des Pharisiens, la foi, l'admiration & le zele des Disciples, le respect, la devotion & le grand desir des affligés.
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{IX. Convenance des Membres avec les Draperies.}
*Que chaque Membre soit fait pour sa Teste qu’il s’accorde avec elle, & que tous ensemble ne composent qu’un Corps avec les Draperies qui luy sont propres & convenables ;
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Qu'appellez - vous correction du dessin, reprit Philarque, des contours bien proprement tirez, & un peu plus durs que le marbre mesme d'aprés quoy ils ont esté copiez ? J'appelle un dessin correct, repartit Caliste, celuy qui a précisément toutes ses justes proportions. Ce n'est pas peu, dit Philarque, quand il est affermi par une longue & belle pratique; permettez-moy neantmoins de vous dire que c'est un effet de la regle & du compas, c'est une démonstration & par consequent une chose où tout le monde peut arriver. Mais ce que j'appelle plus volontiers correction, & dont peu de Peintres ont esté capables, c'est d'imprimer aux objets la verité de la Nature, & d'y rappeller les idées de ceux que nous avons souvent devant les yeux, avec choix, convenance, & variété : choix pour ne pas prendre indifféremment tout ce qui se rencontre ; convenance, pour l'expression des sujets qui demandent des figures tantost d'une façon, & tantost d'une autre; & variété pour le plaisir des yeux, & pour la parfaite imitation de la Nature qui ne montre jamais deux objets semblables.
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La Proportion n’est autre chose qu’une consonance & correspondance des mesures que les parties ont entr’elles & avec le tout en chaque ouvrage qui se fait […] c’est elle qui satisfait tellement le jugement, estant bien entenduë, que non seulement elle nous apprend d’elle mesme à faire ce que nous voulons, mais encore à connoistre la beauté des statuës & des figures tant antiques que modernes, sans laquelle le Peintre, outre qu’il est indigne de tel nom, est comme un qui croit de se soustenir sur l’eau & se submerge. Par qu’après tout, il n’est pas possible de former aucune chose qui ait en elle consonance & harmonie sans la proportion & la mesure des parties, nombrées & comprises par raison. […] ceux qui ne connoissant pas la vertu de la proportion, ne cherchent pas autre chose que cette maudite superficie de couleurs vagues, faite à leur mode, & ainsi vont tous les jours barbouillant tant de toiles & de murailles en tous lieux […].
Terme traduit par RISPONDENZA dans Lomazzo, 1585, p. 35.
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L’esprit de ce grand Peintre ne paroît pas moins dans le second Tableau [ndr : Raphaël, Sainte Famille avec sainte Élisabeth, le petit saint Jean et deux anges, dite La Grande Sainte Famille], tant pour l’ordonnance que pour l’expression, le judicieux choix des attitudes & des aspects y est admirable, les têtes toutes inclinées vers un même objet de tous les divers endroits du Tableau, en font aisement connoître le Heraut, on remarque une vrai-semblance dans l’air grand & majestueux des actions, & une naiveté si naturelle dans la correspondance de toutes les parties, qu’elles paroissent visiblement ne concourit qu’à l’expression de la principale idée du sujet, qui est le grand amour de la Divinité envers l’humanité, & la respectueuse reconnoissance de celle-ci envers celles-là  ; […] en sorte que l’harmonie si exactement caractérisée par toutes ces figures semble faire pour ainsi dire le mariage du Ciel avec la Terre, & former en un mot un veritable Emanuël.
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Proportion is a correspondency and agreement of the Measure of the parts between themselves and with the whole, in every Work, this correspondency is by Vitruvius called Commodulation, because a Modell is a Measure which being taken at the first measureth both the parts and the whole. […] and without this a Painter (besides that he is not worthy the name of a Painter) is like one which perswadeth himself he swimmeth above Water, when indeed he sinketh, to conclude then it is impossible to make any decent or well proportioned thing, without this Symetrical measure of the parts orderly united.
Wherefore my greatest endeavour shall be, to lay open the worthiness of this part of painting unto all such as are naturally inclined thereunto, by reason of a good temperature joyned with an apt Disposition of the parts thereof, for such men will be much affected therewith, to the end they may the better perceive the force of Nature : who by industry and help of a good conceipt, will easily attain to so deep a reach, that they will be able upon the sudden to discern any Disproportion, as a thing repugnant to their Nature : unto which perfection on the contrary Side they can never attain, whose Judgements are corrupted through the Distemperature of their Organical parts, I speak of such who not knowing the virtue of proportion, affect nothing else, but the vain surface of garish colours, wrought after their own humour, who prove only Dawbers of Images and Walls throughout the whole World ; moving the beholders partly to smile at their Follies, and partly to greive that the Art should be thus disgraced by such absurde Idiot’s : who as they have no judgement herein ; so do they run into divers other most shamefull errors, into which I never heard that any ever fell, who were acquainted with the Beauty of proportion, but have rather prooved men of rare Spirits and found Judgements, […].
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Quant au Corege sa maniere est differente de celle du Titien, en ce qu’il n’a pas sceu cette harmonie de couleurs, cette belle conduite de lumieres, & cette fraischeur de teintes si admirable qu’on remarque dans les Tableaux du Titien, où il semble qu’on voye du sang dans ses carnations, tant il les represente naturelles. Mais en recompense le Corege a eu l’imagination plus forte, & a desseigné d’un goust beaucoup plus grand & plus exquis ; Et quoy qu’il ne fust pas tout-à -fait correcte dans son dessein, il y a neanmoins de la force & de la noblesse dans tout ce qu’il a fait.
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Vous voulez bien que je vous demande, interrompit Damon; en quoy consiste la beauté, & la surprise de ce premier coup d'oeil : II consiste, répondit Pamphile, dans une parfaite intelligence des couleurs, des lumières, & des oppositions ; & ce n'est point par ce manque d'intelligence que l'on doit loüer les Ouvrages de Raphaël. J'entens ceux où elle ne se fait point sentir cette intelligence: [...].
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L.
L’on fait plusieurs autres Draperies de couleurs sales ; comme de brun rouge, de bistre d’Inde, &c. Et toutes de la mesme maniere. Et d’autres de couleurs rompuës & composées, entre lesquelles il faut toûjours observer l’accord, afin que leur mélange ne fasse rien d’acre à la veuë. Il n’y a point de regle à donner là -dessus : il faut seulement connoistre par experience, & par l’usage, la force et l’effet de vos Couleurs, & travailler sur cette connoissance.
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Cependant il est aisé de voir que ce qui a le plus de part à l’effet qui appelle le Spectateur, c’est le Coloris composé de toutes ses parties qui sont le Clair-obscur, l’harmonie des couleurs, & ces mêmes couleurs que nous appellons Locales, lors qu’elles imitent fidellement chacune en particulier la couleur des objets naturels que le Peintre veut representer.
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la diversité des couleurs de ces mêmes étoffes contribue extrêmement à l’harmonie du Tout ensemble dans les sujets historiques.
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Quotation
L’on doit raisonner de la même maniere à l’égard de toutes les autres couleurs, où le plus ou le moins de lumiere ne change rien à leur qualité.
Il est constant que cette union & cette opposition se trouvent entre certaines couleurs : mais la difficulté d’en bien expliquer la cause, fait que je renvoie le Peintre studieux à ses propres experiences, & aux solides reflexions qu’il doit faire sur les ouvrages les plus beaux en ce genre, & qui sont très-rares, parce que les Tableaux harmonieux sont en petit nombre
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Quotation
Mais de quelle utilité est cette opposition, dit Damon ? Celle du Clair-obscur, reprit Philarque, sert à faire détacher les objets les uns des autres, & quelquefois à les rendre plus éclatans ; elle est & nécessaire & agréable. Pour l'opposition des couleurs, elle ne doit estre mise en usage qu'avec grande discrétion, en les liant par quelque couleur tierce qui seroit amie de l'une & de l'autre, & en l'employant dans les endroits seulement où l'on veut attirer la veuë, comme sur le Héros du Tableau, ou sur quelqu'autre que l'on veut faire remarquer, en sorte neantmoins qu'elles n'empeschent pas l'accord du Tout-ensemble, non plus que les dessus dans la Musique.
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Quotation
L’Esquisse est un petit Tableau qui contient en raccourci dans toutes les Parties de la Peinture, tout ce que l’on peut peindre en grand. C’est proprement le guide de l’Ouvrier & le modele de l’Ouvrage. Le Peintre y doit mettre non seulement tout son feu pour l’Invention, pour la Disposition & pour le Clair-obscur ; mais encore y arrester toutes les couleurs tant pour les objets en particulier, que pour l’union & l’harmonie du tout ensemble.
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Quotation
L.
L’on fait plusieurs autres Draperies de couleurs sales ; comme de brun rouge, de bistre d’Inde, &c. Et toutes de la mesme maniere. Et d’autres de couleurs rompuës & composées, entre lesquelles il faut toûjours observer l’accord, afin que leur mélange ne fasse rien d’acre à la veuë. Il n’y a point de regle à donner là -dessus : il faut seulement connoistre par experience, & par l’usage, la force et l’effet de vos Couleurs, & travailler sur cette connoissance.
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Cependant il est aisé de voir que ce qui a le plus de part à l’effet qui appelle le Spectateur, c’est le Coloris composé de toutes ses parties qui sont le Clair-obscur, l’harmonie des couleurs, & ces mêmes couleurs que nous appellons Locales, lors qu’elles imitent fidellement chacune en particulier la couleur des objets naturels que le Peintre veut representer.
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Quotation
[…] les Tableaux harmonieux sont en petit nombre : car depuis près de 300 ans que la Peinture est ressuscitée, à peine peut-on compter six Peintres qui ayent bien colorié ; au lieu que l’on en comptera pour le moins 30. qui ont été très-bons Dessinateurs. Et la raison de cela est que le Dessein a des regles fondées sur des proportions, sur l’Anatomie & sur une experience continuelle de la même chose ; au lieu que le coloris n’a point encore de regles bien connues, & que l’experience qu’on y fait étant presque toujours differente à cause des differens sujets que l’on traite, n’a pû encore en établir de bien precises. Ainsi je suis persuadé que le Titien a tiré plus de secours de sa longue & studieuse experience avec la grande solidité de son jugement, que d’aucune regle démonstrative qu’il eût établie dans son esprit, pour lui servir de fondement. Je ne dirai pas la même chose de Rubens ; celui-ci cédera toujours au Titien pour les couleurs locales : mais pour les principes de l’harmonie, il en avoit trouvé de solides qui le faisoient operer infailliblement pour l’effet & pour l’accord du Tout-ensemble.
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j’avoue que j’en passe sous silence qui regardent l’execution & la pratique [ndr : du coloris] : mais comme je n’ai appris ce que j’en pourrois communiquer qu’en examinant avec beaucoup de reflexion les ouvrages des grands Peintres, & sur-tout ceux de Titien & de Rubens ; & que sur-tout les Studieux de Peinture peuvent puiser à la même source ; je les renvoi à ces deux Peintres, à Rubens premierement, parce que les principes en sont plus sensibles & plus aisés à pénétrer ; puis à Titien qui semble avoir encore passé la lime par dessus, c’est-à -dire, en un mot que le Titien a fait sentir dans une distance legitime, plus de verité & de précision dans ses couleurs locales, ayant laissé à Rubens le talent des grandes compositions, & l’artifice de faire entendre de plus loin l’harmonie de son Tout-ensemble.
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L.
L’on fait plusieurs autres Draperies de couleurs sales ; comme de brun rouge, de bistre d’Inde, &c. Et toutes de la mesme maniere. Et d’autres de couleurs rompuës & composées, entre lesquelles il faut toûjours observer l’accord, afin que leur mélange ne fasse rien d’acre à la veuë. Il n’y a point de regle à donner là -dessus : il faut seulement connoistre par experience, & par l’usage, la force et l’effet de vos Couleurs, & travailler sur cette connoissance.
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Vous voulez bien que je vous demande, interrompit Damon; en quoy consiste la beauté, & la surprise de ce premier coup d'oeil : II consiste, répondit Pamphile, dans une parfaite intelligence des couleurs, des lumières, & des oppositions ; & ce n'est point par ce manque d'intelligence que l'on doit loüer les Ouvrages de Raphaël. J'entens ceux où elle ne se fait point sentir cette intelligence: [...].
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Traveller.
           After the Death of Raphael and his Schollars (for, as for Michael Angelo he made no School) Painting seemed to be Decaying ; and for some Years, there was hardly a Master of any Repute all over Italy. The two best at Rome were Joseph Arpino and Michael Angelo da Caravaggio, but both guilty of great Mistakes in their Art : the first followed purely his Fancy, or rather Humour, which was neither founded upon Nature nor Art, but had for Ground a certain Practical, Fantastical Idea which he had framed to himself. The other was a pure Naturalist, Copying Nature without distinction or discretion ; he understood little of Composition or Decorum, but was an admirable Colourer.
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Der dritte Discours von der Mahlerey. Das III. Capitel. Worauf über dieses in HISTORIEN-Gemählden besonders zu sehen, p. 68Â
[Ist ferner nöthig auf folgende Stücke mit Achtung zu geben]
2. Auf das Decorum, daß die Bilder solche Kleidung/ die Bäume solch Laub/ die Gebäude solche Ordonnance und Verzierung bekommen/ als sie in dem Land zu der Zeit gehabt/ da die Geschicht passiret. Dieses hat le Brun in seinen Gemählden von Alexandro, welche theils auf dem Louvre, theils zu Versailles sind/ wohl in Acht genommen.
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Dies is het bespottelijk dat een meester de fraeyicheden in de deelen zouw waerneemen, en den welstand van het geheel verzuimen. Parrasius achte dit Hooftstuk der konst boven alle andere [...].
[BLANC J, 2006, p. 137] Il est méprisable qu'un maître observe le charme des parties en négligeant la beauté d'ensemble que doit faire le tout. Parrhasius estimait que cette partie de l'art était supérieure à toutes les autres.
Quotation
Now the Effects proceeding from Proportion are unspeakable, the Principal whereof, is that Majestie and Beautie which is found in Bodies, called by Vitruvius, EURITHMIA. And hence it is, that when behold a well-proportioned thing, we call it Beautiful, as if we should say, Indued with that exact and comely Grace, whereby all the Perfection of sweet Delights belonging to the Sight, are communicated to the Eye, and so conveyed to the Understanding.
But if we shall enter into a farther Consideration of this Beauty, it will appear most evidently in things appertaining to Civil Discipline ; for it is strange to consider what effects of Piety, Reverence and Religion, are stirred up in mens Minds, by means of this suitable comeliness of apt proportion. A pregnant example whereof we have in the Jupiter carved by Phidias at Elis, which wrought an extraordinary sense of Religion in the People, whereupon the antient and renowned Zeuxis well knowing the excellency and dignity thereof, perswaded Greece in her most flourishing Estate, that the Pictures wherein this Majesty appeared were dedicated to great Princes, and consecrated to the Temples of the Immortal gods, so that they held them in exceeding great estimation ; partly because they were the Works of those famous Masters, who were reputed as gods amongt men ; and partly because they not only represented the Works of God, but also supplyed the defects of Nature : ever making choice of the Flower and Quintessence of Eye-pleasing delights.
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Il [ndr : le peintre] expliqueroit comme le Dessein ayant pour partage la proportion, il la doit garder dans toutes les parties de son ouvrage ; que c’est à luy à juger de leur convenance, & de la juste égalité qui doit estre entre elles ; & que de luy dépend la position des Figures pour estre mises sur leur plan, ou pour mieux dire sur leur centre, avec la ponderation ou équilibre qui les peut tenir en estat : Taschant de faire concevoir autant qu’il est possible de quelle sorte se forme cette Beauté & cette Grace si excellentes, dont nous venons de parler, ce Je ne sçay quoy qui ne se peut exprimer, & qui consiste entierement dans le Dessein.
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Qu'appellez - vous correction du dessin, reprit Philarque, des contours bien proprement tirez, & un peu plus durs que le marbre mesme d'aprés quoy ils ont esté copiez ? J'appelle un dessin correct, repartit Caliste, celuy qui a précisément toutes ses justes proportions. Ce n'est pas peu, dit Philarque, quand il est affermi par une longue & belle pratique; permettez-moy neantmoins de vous dire que c'est un effet de la regle & du compas, c'est une démonstration & par consequent une chose où tout le monde peut arriver. Mais ce que j'appelle plus volontiers correction, & dont peu de Peintres ont esté capables, c'est d'imprimer aux objets la verité de la Nature, & d'y rappeller les idées de ceux que nous avons souvent devant les yeux, avec choix, convenance, & variété : choix pour ne pas prendre indifféremment tout ce qui se rencontre ; convenance, pour l'expression des sujets qui demandent des figures tantost d'une façon, & tantost d'une autre; & variété pour le plaisir des yeux, & pour la parfaite imitation de la Nature qui ne montre jamais deux objets semblables.
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[…] les Tableaux harmonieux sont en petit nombre : car depuis près de 300 ans que la Peinture est ressuscitée, à peine peut-on compter six Peintres qui ayent bien colorié ; au lieu que l’on en comptera pour le moins 30. qui ont été très-bons Dessinateurs. Et la raison de cela est que le Dessein a des regles fondées sur des proportions, sur l’Anatomie & sur une experience continuelle de la même chose ; au lieu que le coloris n’a point encore de regles bien connues, & que l’experience qu’on y fait étant presque toujours differente à cause des differens sujets que l’on traite, n’a pû encore en établir de bien precises. Ainsi je suis persuadé que le Titien a tiré plus de secours de sa longue & studieuse experience avec la grande solidité de son jugement, que d’aucune regle démonstrative qu’il eût établie dans son esprit, pour lui servir de fondement. Je ne dirai pas la même chose de Rubens ; celui-ci cédera toujours au Titien pour les couleurs locales : mais pour les principes de l’harmonie, il en avoit trouvé de solides qui le faisoient operer infailliblement pour l’effet & pour l’accord du Tout-ensemble.
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Quotation
Friend.
Â
           What is properly the Colouring of a Piece of Painting ?
Â
                       Traveller.
Â
           It is the Art of employing the Colours proper to the Subject, with a regard to the Lights and Shadows that are incident to the Story, either according to the Truth of it, or to the Painter’s Invention : and out of the Management of these comes all the Strength, Relievo, and Roundness that the Figures have : ’tis hard to give Positive Rules here, it depending much on Practice ; but the most General is, so to manage your Colours, Lights, and Shadows, that the Bodies enlightned may appear by the Opposition of your Shadows ; which by that means may make the Eye rest with Pleasure upon them ; and also, that there be an imperceptible passage from your Shadows to your Lights.
           ’Tis generally observed likewise to make the greatest Light fall upon the middle of the Piece, where the principal Figures ought to be, and to lessen it by degrees towards the sides till it loose it self. In gentle Shadows, avoid strong Shadowings upon the Naked Members, least the black that is in them seems to be part of the Flesh. But above all, there is a thing called by the Italians, Il degra damento de Colori ; which in English may be termed, The diminishing of Colours : And it consists in making an Union and Concord between the Colours in the formost part of your Piece, and those that are behind, so that they be all of one tenour, and not broke ; and by this means every part corresponds with another in your Picture, and makes up one Harmony to the Eye.
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Quotation
Of the disposition of the Parts.
{5. Of Disposition.} A Picture of many figures, must needs express some Historicall part in it ; Every figure ought to represent therein, by a speechless discourse, the connexion in them. Assigne therefore the principall place, to the principall figures, next to hand ; Other figures, farther off. Finish the Principal figures, whilst your Spirits are fresh. {In order to perfection,} Frame not your Historicall Piece, rude, loose, and scattered, but rather, in an equitable roundness of composition ; to be perceived by each observer ; to be liked of the most, but to be judged, only, by the learned. Neglects in disposition, are soon discovered.
{Soon discovered.} Pourtray in your excellent Pieces, not only the dainty Lineaments of Beauty, but shadow round about, rude thickers, rocks ; and so it yields more grace to the Picture, and sets it out : this discord (as in musicke) makes a comely concordance ; a disorderly order of counterfeit rudeness, pleaseth : so much grace, doe mean and ordinary things, receive from a good and orderly connexion.
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Of the disposition of the Parts.
{5. Of Disposition.} A Picture of many figures, must needs express some Historicall part in it ; Every figure ought to represent therein, by a speechless discourse, the connexion in them. Assigne therefore the principall place, to the principall figures, next to hand ; Other figures, farther off. Finish the Principal figures, whilst your Spirits are fresh. {In order to perfection,} Frame not your Historicall Piece, rude, loose, and scattered, but rather, in an equitable roundness of composition ; to be perceived by each observer ; to be liked of the most, but to be judged, only, by the learned. Neglects in disposition, are soon discovered.
{Soon discovered.} Pourtray in your excellent Pieces, not only the dainty Lineaments of Beauty, but shadow round about, rude thickers, rocks ; and so it yields more grace to the Picture, and sets it out : this discord (as in musicke) makes a comely concordance ; a disorderly order of counterfeit rudeness, pleaseth : so much grace, doe mean and ordinary things, receive from a good and orderly connexion.
{But altogether excellent.} All these together, make that perspicuous disposiiton in a Piece of History ; and is the effectuall expression in Posture and Action ; the very Passion of each Figure ; the Soul of the PICTURE ; the Grace and Ayr of the Piece ; or the sweet Consent of all manner of perfections heaped together, in one Picture.
{By example in brief} And so have we done with an Example of all in One : For
Â
                      Invention allures the mind.
                      Proportion, attracts the Eyes.
                      Colour ; delights the Fancie.
                      Lively Motion, stirs up our Soul.
                      Orderly Disposition, charmes our Senses.
Â
{Conclude a rare Picture.} These produce gracefull Comliness, which makes one fairer then fair ; […].
This Grace is the close of all, effected by a familiar facility in a free and quick spirit of a bold and resolute Artificer ; not to be done by too much double diligence, or over doing ; a careless shew, hath much of Art.
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Mais de quelle utilité est cette opposition, dit Damon ? Celle du Clair-obscur, reprit Philarque, sert à faire détacher les objets les uns des autres, & quelquefois à les rendre plus éclatans ; elle est & nécessaire & agréable. Pour l'opposition des couleurs, elle ne doit estre mise en usage qu'avec grande discrétion, en les liant par quelque couleur tierce qui seroit amie de l'une & de l'autre, & en l'employant dans les endroits seulement où l'on veut attirer la veuë, comme sur le Héros du Tableau, ou sur quelqu'autre que l'on veut faire remarquer, en sorte neantmoins qu'elles n'empeschent pas l'accord du Tout-ensemble, non plus que les dessus dans la Musique.
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On peut inferez de ce qui est dit [ndr au sujet de l’importance pour un peintre d’avoir son tableau peint dans la tête, avant que de l’avoir sur la toile], que l’invention, & la disposition sont deux parties differentes : en effect, quoy que la derniere depende de l’autre, & qu’elle y soit communement comprise, il faut cependant bien se garder de les confondre. L’invention trouve simplement les choses, & en fait un choix convenable à l’histoire que l’on traite : & la disposition les distribue chacune à sa place, quand elles sont inventées : & accommode les figures & les aggroupe en particulier, & le tout ensemble du tableau en general ; ensorte que cette œconomie produit le mesme effect pour les yeux, qu’un concert de musique pour les oreilles. Il y a une chose de tres grande consequence à observer dans l’œconomie de tout l’ouvrage, c’est que d’abord l’on reconnoisse la qualité du sujet, & que le tableau du premier coup d’œil, en inspire la passion principale : par exemple, si le sujet que vous avez entrepris de traiter, est de joye, il faut que tout ce qui entrera dans vostre tableau contribue a cette passion, ensorte que ceux qui le verront en soient aussitost touchez, si c’est un sujet lugubre, tout y ressentira la tristesse, & ainsi des autres passions & qualités des sujets.
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Quotation
[...] mon Maistre me fist remarquer bien d’autres beautés que celles que les Cabalistes admirent dans les ouvrages de leurs Chefs : Car outre qu’il n’y manquoit rien de celles-là qui ne regardent que la pratique de l’Art, il m’y fist découvrir tant de science & d’étude, qu’il est presque aussi difficile de les exprimer, que de les imiter, à moins que d’avoir les mêmes connoissances desquelles ces rares Esprits se servoient, pour faire de si excellens Ouvrages.
           Il ne me parla point de la Vaguesse du Coloris, de la Morbidesse des Carnations, de la Franchise du Pinceau, ny des autres termes extravagans à la mode de nos Cabalistes ; mais bien de la beauté, diversité, netteté & sublimité des pensées, de cette manière noble & majestueuse de traiter un sujet, de la discretion à le remplir dignement & convenablement à la verité de l’Histoire qu’il represente, & au Mode dans lequel il se rencontre ; de l’exacte & sçavante observation du Costume, dans laquelle ces anciens Maistres faisoient consister tout ce que la Peinture a d’ingenieux & de sublime ; de cette pointe d’esprit & de cet excellent genie, qu’ils faisoient paroistre dans leurs Ouvrages, dont les Ecrivains les ont loüés si hautement : De là suivoit la judicieuse & convenable disposition des lieux & des figures, la force & la diversité des expressions, l’élégance & le beau choix des attitudes, la diligence & l’exactitudes dans le dessein, la beauté & la variété des proportions, la position aisée & naturelle des figures sur leur centre de gravité ou équilibre, & conformément aux regles de la Perspective des Plans, qui est le lien & le soûtien de toutes les beautés de la Peinture, & sans laquelle elle n’est qu’une pure barboüillerie de Couleurs ; mais sur tout, cet agrément & cette grace admirable dans les mouvemens, qui est un talent autant rare qu’il est precieux.
           On pouvoit encore admirer la lumiere bien choisie, & répanduë avec discretion sur les objets, selon leur proximité ou éloignement de l’œil, & les accidens du lumineux, du Diaphane & du corps éclairé ; les differens effets des lumieres primitives & derivatives, l’amitié & la charmante harmonie (pour ainsi dire) des Couleurs, par leur degrés proportionnés de force ou d’afoiblissement, suivant les regles de la Perspective aërienne, ou par leur sympatie naturelle : Enfin, cette Eurithmie dans toutes les parties de l’Ouvrage, auquel elle donne son prix & sa valeur.
           Voilà une partie des veritables & solides beautés, que mon Maistre me fist observer dans les admirables Ouvrages de ces grands Hommes, qui ont charmé toute l’Antiquité, & dont le seul recit charme encor tous ceux qui l’entendent.
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De l’Accord des Couleurs.
Dans les différentes espéces de Couleurs, & dans les divers tons de lumiére qui servent à la Peinture ; il y a une harmonie & une dissonance, comme il y en a dans une Composition de Musique ; car dans la Musique il ne faut pas seulement que les Notes soient justes, mais encore il faut que dans l’exécution les Instrumens soient d’accord. […] : de même, il y a des Couleurs qui ne peuvent se trouver ensemble sans offenser la vûe, témoin le vermillon avec les verds, les bleus & les jaunes. Mais comme les Instrumens les plus aigus se sauvent parmi quantité d’autres & font quelquefois un très-bon effet ; ainsi les Couleurs les plus opposées, étant placées bien à propos entre plusieurs autres qui font en union, rendent certains endroits plus sensibles, lesquels doivent dominer sur les autres, & attirer les regards davantage.
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Quotation
Dans cette idée, la Disposition contient six parties.
1.                 La Distribution des Objets en general.
2.                 Les Grouppes.
3.                 Le Choix des Attitudes.
4.                 Le contraste.
5.                 Le jet des Draperies.
6.                 Et l'effet du Tout-ensemble ; où par occasion il est parlé de l'Harmonie & de l'Enthousiasme.
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Cette distribution des objets en général regarde les Grouppes, & les Grouppes resultent de la liaison des objets. Or cette liaison se doit considerer de deux manieres : ou, par rapport au Dessein seulement, ou par rapport au Clair-obscur. L'une & l'autre maniere concourent à empêcher la dissipation des yeux, & à les fixer agreablement.
La liaison des objets par rapport seulement au Dessein, & sans avoir égard au Clair-obscur, regarde principalement les figures humaines, dont les actions, les conversations & les affinités exigent souvent qu'elles soient proches les unes des autres.
[…] il est bon d'être averti que les liaisons dont nous avons parlé, tirent leurs meilleurs principes du choix des Attitudes & du Contraste.
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Quotation
la diversité des couleurs de ces mêmes étoffes contribue extrêmement à l’harmonie du Tout ensemble dans les sujets historiques.
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Quotation
{IX. Convenance des Membres avec les Draperies.}
*Que chaque Membre soit fait pour sa Teste qu’il s’accorde avec elle, & que tous ensemble ne composent qu’un Corps avec les Draperies qui luy sont propres & convenables ;
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Quotation
Dans cette idée, la Disposition contient six parties.
1.                 La Distribution des Objets en general.
2.                 Les Grouppes.
3.                 Le Choix des Attitudes.
4.                 Le contraste.
5.                 Le jet des Draperies.
6.                 Et l'effet du Tout-ensemble ; où par occasion il est parlé de l'Harmonie & de l'Enthousiasme.
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la diversité des couleurs de ces mêmes étoffes contribue extrêmement à l’harmonie du Tout ensemble dans les sujets historiques.
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Traveller,
           ’Tis very true, ’tis one of the most difficult parts of Painting [ndr : le traitement de la draperie]; and the best Rule is, that your Drapery be in large Foldings, Noble and Simple, not repeated too often, but following the Order of the Parts ; and let them be of Stuffs and Silks that are commonly worn, of beautiful Colours, but sweet, and such as do not trench upon the Naked too harshly, and by that means they will be of great Use for the Union of the Whole ; either by reflecting the Light, or giving such a Fund as is wanting for the other Colours to appear better. They serve also to fill up any empty place in the Picture.
           There is also a Judicious Choice to be made of Draperies, according to the Quality of the Persons : Magistrates and Grave People must have Ample and Long Robes ; Countrey People and Souldiers must have Close, Short Draperies ; Young Maids and Women must have them Light, Thin, and Tender. They that follow the Drapery of the Antients in Statues, will always be Stiff, as Raphael was at first, because that they used little Foldings, often repeated ; which do best in Marble or Brass. But Painters who have the Command of Colours, Lights and Shadows, may extend their Draperies, and let them fly as they please. Titian, Paul Veronese, Tintoret, Rubens, and Vandike, have painted Drapery admirably ; and indeed the Lombard School have excell’d in that and Colouring, as the Roman and Florentine in Design and Nudity.
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Quotation
78. [Il est fort à propos en cherchant, &c.] Voicy le plus important Precepte de tous ceux de la Peinture. Il appartient proprement au Peintre seul, & tous les autres sont empruntez, de belles Lettres, de la Medecine, des Mathematiques, ou enfin des autres Arts : car il suffit d’avoir de l’esprit & des Lettres, pour faire une tres belle Invention : Pour dessiner, il faut de l’Anatomie ; un Mathematicien mettra fort bien les bastimens & autres choses en Perspective, & les autres Arts apporteront de leur costé ce qui est necessaire pour la matiere d’un beau Tableau : Mais pour l’œconomie du Tout-ensemble, il n’y a que le Peintre seul qui l’entende ; parce que la fin du Peintre est de tromper agreablement les yeux : ce qu’il ne fera jamais, si cette Partie lui manque. Un Tableau peut faire un mauvais effet, lequel sera d’une sçavante Invention, d’un Dessein correct, & qui aura les Couleurs les plus belles & les plus fines : Et au contraire, on peut en voir d’autres mal Inventez, mal Dessinez, & peints de Couleurs les plus communes, qui feront un tres-bon effet, & qui tromperont beaucoup davantage. […]Â
Ce Precepte est proprement l’usage & l’application de tous les autres : c’est pourquoy il demande beaucoup de Jugement. Il faut donc tellement prevoir les choses, que vostre Tableau soit peint dans vostre teste devant que de l’estre sur la toile. […] Il est certain que ceux qui ont cette prevoyance, travaillent avec un plaisir & une facilité incroyable ; & que les autres au contraire, ne font que changer et rechanger leur Ouvrage, qui ne leur laisse au bout du conte que du chagrin.Â
On peut inferer de ce que je viens de dire, que l'Invention & la Disposition sont deux Parties differentes. En effet, quoy que la derniere dépende de l'autre, & qu'elle y soit communement comprise, il faut cependant bien se garder de les confondre : L'Invention trouve simplement les choses, & en fait un choix convenable à l'Histoire que l'on traite ; & la Disposition les distribuë chacune à sa place quand elles sont inventées, & accommode les Figures & les Grouppes en particulier, & le Tout-ensemble du Tableau en general ; en sorte que cette Œconomie produit le mesme effet pour les yeux, qu'un Concert de Musique pour les oreilles.
Quotation
442. [Et que vous n’ayez present dans l’esprit l'effet de vostre Ouvrage.] Si vous voulez avoir du plaisir en peignant, il faut avoir tellement pensé à l'œconomie de vostre Ouvrage, qu'il soit entierement fait & disposé dans vostre teste, avant qu'il soit commencé sur la toile : il faut, dis-je, prévoir l'effet des Grouppes, le Fond, & le Clair-Obscur de chaque chose, l'Harmonie des Couleurs, & l'intelligence de tout le Sujet, de sorte que ce que vous mettrez sur la toile ne soit qu’une Copie de ce que vous avez dans l'esprit. Si vous vous servez de cette conduite, vous n'aurez pas la peine de changer & rechanger tant de fois.
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Quotation
Il appartient au Peintre seul de sçavoir l’œconomie du tout ensemble, car tous les autres sont empruntez, ou des lettres, ou de la Medecine, ou des Mathematiques, ou enfin des autres Arts : car il suffit d’avoir de l’esprit & des lettres pour faire une tres-belle invention.
[...] mais pour l’œconomie du tout ensemble, il n’y a que le Peintre seul qui l’entende, parce que la fin du Peintre est de tromper agreablement les yeux : ce qu’il ne fera jamais, si cette partie luy manque.
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Quotation
On peut inferez de ce qui est dit [ndr au sujet de l’importance pour un peintre d’avoir son tableau peint dans la tête, avant que de l’avoir sur la toile], que l’invention, & la disposition sont deux parties differentes : en effect, quoy que la derniere depende de l’autre, & qu’elle y soit communement comprise, il faut cependant bien se garder de les confondre. L’invention trouve simplement les choses, & en fait un choix convenable à l’histoire que l’on traite : & la disposition les distribue chacune à sa place, quand elles sont inventées : & accommode les figures & les aggroupe en particulier, & le tout ensemble du tableau en general ; ensorte que cette œconomie produit le mesme effect pour les yeux, qu’un concert de musique pour les oreilles. Il y a une chose de tres grande consequence à observer dans l’œconomie de tout l’ouvrage, c’est que d’abord l’on reconnoisse la qualité du sujet, & que le tableau du premier coup d’œil, en inspire la passion principale : par exemple, si le sujet que vous avez entrepris de traiter, est de joye, il faut que tout ce qui entrera dans vostre tableau contribue a cette passion, ensorte que ceux qui le verront en soient aussitost touchez, si c’est un sujet lugubre, tout y ressentira la tristesse, & ainsi des autres passions & qualités des sujets.
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Quotation
Si nous voulons présentement entrer dans ce qui est du pur Art de la peinture, nous trouverons que non seulement la Perspective y est partout bien observée, mais que rien ne se peut ajoûter à la belle œconomie du tout ensemble, les figures qui semblent participer presque également à la mesme lumiere, sont neantmoins tellement degradées, que si on les vouloit changer de place, elles ne pourroient s’accorder ensemble, à cause de la difference de leur teinte, qui semble la mesme dans la situation où elles sont, mais qui paroistroit alors tres-differente. Voila ce qui ne se peut pas dire si positivement du tableau des Pellerins, de Paul Veronese, ny de la plûpart des tableaux de son temps. Ainsi je compare les ouvrages de nos excellens Modernes à des corps animez, dont les parties sont tellement liées les unes avec les autres, qu'elles ne peuvent pas estre mises ailleurs, qu'au lieu où elles sont ; & je compare la plûpart des tableaux anciens à un amas de pierres ou d'autres choses jettées ensemble au hazard, & qui pourroient se ranger autrement qu'elles ne sont sans qu'on s'en apperçust.
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Quotation
Il ne suffit pas que le Peintre ait trouvé toutes les choses qui doivent entrer dans son Tableau, & qui y sont essentielles ; il faut encore qu’il les dispose d’une manière avantageuse, & qui fasse paroître ce qu’elles ont de plus beau, & qu’il en neglige quelques unes pour donner plus d’éclat à d’autres, sur lesquelles il pretend attirer la vûë. C’est assez d’avoir de l’esprit pour imaginer tous les objets qui composent un sujet ; mais pour les bien disposer & pour sçavoir l’œconomie du tout ensemble, il faut etre excellent Peintre, & connoître aussi ce que c’est que le Beau Naturel, & en quoy consiste cette beauté qu’on doit imiter.
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Quotation
[…] want soomen de hooghsels te na aen de twijfelachtige schaduwen brenght, soo is een gantsche Teyckeningh bedorven, en kan inder eeuwigheydt niet goet, noch Meesterachtigh, noch Schilderachtigh gemaeckt worden; maer de hooghsels op het vlak van ’t Gront-Papier, maecken een seer aerdige en natuerlijcke sachtigheydt en doen het Coleur van ’t Papier tegen de natuerlijcke en waere schaduwen en half schaduwen deselve eenparigheyt voortbrengen.
[suggested translation, Marije Osnabrugge:] […] for if one places the highlights too close to the dubious shadows, then a whole Drawing is ruined, and can never be made good, nor Masterly, nor Painterly; but the highlights on the surface of the Grounded Paper, make a very nice and natural softness and cause a similar evenness to the Color of the Paper against the natural and true shadows and half shadows
This section is not included in the English translation. [MO]
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Quotation
De rechte en slechte eenvoudigeyt deser Konsten heeft den voordgangh der selviger benevens andere middelen mede veroorsaeckt. Want ghelijck wy bevinden dat die ghene allernaest tot de volmaecktheyd quaemen, dewelcke d’aenghenaeme bevalligheyd haerer wercken niet soo seer en stelden in ’t ydele waenkunstighe verw-gepronck als wel in de kracht van een onvervalschte Teycken-konst ende in ’t naturelick ghebruyck van weynighe en gantsche ghemeyne verwen; so plaghten oock d’opdrechtelick goed-aerdighe Leerlinghen, die ’t met de Konste wel meynden en haere gewesene Leermeesters geen schande sochten aen te doen, sich aen dese gantsch loffelicke eenvoudigheyd standvastighlick te verbinden, den voornaemsten ernst haerer Aemulatie daerin stellende dat sy dese eygenschap der ouder Meesters recht wel moghten treffen.
[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] The straightforward and bad simplicity of these Arts has caused its progress as well, amongst other things. Because just like we find that those came closest to perfection, who did not so much place the pleasant loveliness of their works in the vain delusional ‘paint-ostentation’ but rather in the power of the unadulterated Drawing and in the natural use of few and rather common colors; as such the sincere benevolent Students, who mean well with the Art and did not mean to bring shame to their former Masters, committing themselves firmly to this very praiseworthy simplicity, placing the primary aim of their Emulation in truly meeting with this characteristic of the old Masters.
This section of the tekst is much shorter in the Latin and English editions, where it only serves as an introduction to the citation from Isocrates. [MO]
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Quotation
Dionysius Halicarnassensis {In Isaeo} stelt ons de eerste reden voor ooghen, wanneer hy drijft dat d’oude tafereelen in een gantsch wonderbaerlicke eenvoudigheyd der Coleuren haeren voornaemsten lof uyt de bevallighe nettigheyd der teyckeninghe trocken; ghelijck de nieuwe daer en teghen allermeest op ick en wete niet wat voor een verscheyden verwig cieraet stonden, als wesende slechtelick en gaer sorghelooslick gheteyckent, siet oock Themistius de Amicitia, daer hy ’t selvighe punt op de selvighe maniere voorstelt. De tweede reden vloeyt uyt d’eerste; want ghelijck d’eerste reden d’oude stucken boven de nieuwe verheft, van weghen d’eenvoudighe ende onbedwonghen bevalligheyd diemen daer in plaght te vinden, soo schijnt de tweede reden d’oude wercken allermeest te roemen, van weghen een gantsch voortreffelicke hooghwaerdigheyd ofte Majesteyt diese uyt d’eenvoudigheyd van d’oude Konste als noch behouden.Porphyrius {Lib. ii. de Abstinentia}, seght dat de nieuwe Beelden der Goden met verwonderinghe worden aenghesien, om de waerdigheyd des wercks; maer dat d’oude daerenteghen gheducht worden, om dat d’eenvoudigheyd haeres wercks met de heerlicke Majesteyt der Goden aller best overeen komt.
[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] Dionysius Halicarnassensis {…} introduces us to the first reason, when he [writes?] that the old scenes with a rather miraculous simplicity of colours received their main praise from the graceful neatness of the drawing; like the new, on the other hand, insisted on a – I don’t know what kind of – painterly jewel, being badly and rather carelessly drawn, also see Themistius de Amicitia, where he makes the same point in the same manner. The second reason is based on the first; because like the first reason elevates the old pieces above the new, because the simple and unforced gracefulness that one tends to find in it, as such the second reason appears to praise the old works the most because of a rather excellent stateliness or Majesty that they maintain from the simplicity of the old Art. Porphyrius {…}, says that the new Images of the Gods are being watched with surprise, because of the dignity of the work; but that the old, on the other hand, are feared, because the simplicity of their work coincide the most with the glorious Majesty of the Gods.
Junius continues to explain the distinction between old (oud) and new (nieuw) art, expressing a strong preference for the former. He attributes a praiseworthy simplicity (eenvoud) of colours and a neatness (netheid) of design to the old style, which leads to a gracefulness (bevalligheid) as well as a certain stateliness (hoogwaardigheid, majesteit, waardigheid). The new works, on the other hand, use too many colours and are drawn badly (slecht) and careless (zorgeloos). [MO]
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Quotation
Wie nu het gezegde wel overweegd, moet met my toestaan, dat de deftigheid en welgemanierdheid twee uitneemende zaaken zyn, aan welke zo veel gelegen is, dat wanneer het in een schildery ontbreekt, men het zelve niet voor goed kan keuren: ja ik oordeel het de ziel van een konstig schildery te zyn. Het is met de schoone pronkzieraaden niet te doen, maar als een deftige en eedele ziel in een welgesteld lichchaam werkt, zyn alle die dingen [NDR : pronkzieraaden] onnut om de waare deftigheid uit te drukken; wanneer men met verstand, dan het zelve noch oppronkt, zo krygt het wel een grooter luyster, maar niet het wezen der zaak aangebragt, ook maakt zulks geen der hertstochten in de wezens. Rafaël, Poussyn, Dominiquin, noch Barotius, hebben daar niet van gehouden, en echter door hunne eenvoudigheid, de ongemeene deftigheid en grootsheid in hunne beelden vertoond.
[D'après DE LAIRESSE 1787, p. 127:] On conviendra donc avec moi, je pense, que la décence & la convenance sont deux qualités essentielles dans un tableau ; qu’elles en font même, pour ainsi dire, l’ame, & que sans elles aucun ouvrage ne peut être parfait. Il ne s’agit point de riches ornemens lorsqu’il faut exprimer la grandeur & la noblesse d’ame dans un beau corps ; quoique les accessoires servent, à la vérité, à donner plus de lustre à la chose, quand ils sont employés avec esprit ; sans qu’ils contribuent néanmoins au fond du sujet, ou à faire connoître les passions qui agitent les figures. Ni Raphaël, ni le Poussin, ni le Dominicain, ni le Baroche n’ont point fait usage de ces accessoires & ce n’est que par une noble simplicité, & en observant les convenances, qu’ils sont parvenus à cette grandiosité [NDR et dignité/noblesse] qu’on remarque dans toutes leurs productions.
In the German translation, this term is translated as 'einfältige Art'. [MO]
Quotation
{LXI. L’Original dans la Teste, & la Copie sur la Toile.}
Ne donnez jamais aucun coup de Pinceau, qu’auparavant vous n'ayez bien examiné vostre Dessein, arresté vos Contours, *& que vous n'ayez present dans l'Esprit l'Effet de vostre Ouvrage. […]
La notion d'effet n'est reprise ni dns l'édition latine, ni dans l'édition anglaise qui utilise le terme Idea.
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Quotation
L.
L’on fait plusieurs autres Draperies de couleurs sales ; comme de brun rouge, de bistre d’Inde, &c. Et toutes de la mesme maniere. Et d’autres de couleurs rompuës & composées, entre lesquelles il faut toûjours observer l’accord, afin que leur mélange ne fasse rien d’acre à la veuë. Il n’y a point de regle à donner là -dessus : il faut seulement connoistre par experience, & par l’usage, la force et l’effet de vos Couleurs, & travailler sur cette connoissance.
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Quotation
Cependant il est aisé de voir que ce qui a le plus de part à l’effet qui appelle le Spectateur, c’est le Coloris composé de toutes ses parties qui sont le Clair-obscur, l’harmonie des couleurs, & ces mêmes couleurs que nous appellons Locales, lors qu’elles imitent fidellement chacune en particulier la couleur des objets naturels que le Peintre veut representer.
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Quotation
[…] dewyl het zommige Schilders (wegens de regelen der Konst in 't beschilderen van zaalen, kamers, en andere vertrekken) dikwils voorkomt verscheidene werken daar van te zien; daar zy nochtans, wanneerze een kamer zullen onder handen neemen, niet konnen besluiten noch verkiezen wat het beste zal staan en 't voordeeligste voor hen weezen. Als zy dan iets in 't werk stellen, doen zich daar omtrent zo veele zwaarigheden op, en hunne gevoelens zyn zo veelderley, dat zy in twyffel staan wat te kiezen uit deze drie volgende zaaken, schildery, of schildery tapytsgewyze, of de natuur zelfs te verbeelden […] De derde soort, wegens 't verbeelden der natuur, is zekerlyk de beste: want wat kan'er aan ontbreeken, als het natuurlyk, konstig, en tot de plaats eigen is.
[D'après DE LAIRESSE 1738, p. 290:] […] since some Painters often happen to see different Management with respect to the Rules [ndr : of Art] for painting Halls, Parlours, &c., and therefore cannot resolve on what is most suitable and advantageous for those Apartments ; and when they are to perform something therein, so many Difficulties arise, and their Opinions somuch vary, that they are at a stand whether they shall represent a Picture, or, a Painting in the Manner of Tapestry, or, Nature itself […] The third Sort, viz. to represent Nature, is certainly the best : For, what can be wanting, when the Work is natural, artful and proper to the Place ?
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Quotation
La belle Composition dans l’art du Peintre, est la partie qui invente, qui dispose, qui embelit, qui donne la grace & l’expression, & qui prononce l’ouvrage. On pourroit apeller cette partie de la Peinture, un assemblage élegant de plusieurs parties qui font un tout, & de plusieurs corps respectez avec leur plan & leur fond sur une superficie, par le concours de plusieurs couleurs. […] c’est à la composition de donner l’elegance à toute sorte d’imitations, comme c’est au Dessein d’en regler la proportion, & au Coloris d’y ajouter la couleur. En un mot c’est la faculté, l’art de se servir du Dessein et du Coloris avec elegance, en imitant les corps visibles tels qu’ils sont ou qu’ils peuvent étre dans leur plus bel agreément.
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Quotation
Voilà en quoy consiste le dessein : c’est luy qui marque exactement toutes les parties du corps humain, qui découvre ce qu’un Peintre sçait dans la science des os, des muscles, & des veines ; c’est luy qui donne la ponderation aux corps pour les mettre en équilibre, & empescher qu’il ne semblent tomber, & ne pas se soustenir sur leur centre ; c’est luy qui fait paroistre dans les bras, dans les jambes, & dans les autres parties, plus ou moins d’effort, selon les actions plus fortes ou plus foibles qu’ils doivent faire ou souffrir ; c’est luy qui marque sur les traits du visage toutes ces differentes expressions qui découvrent les inclinations & les passions de l’ame ; c’est enfin luy qui sçait disposer les vestemens, & placer toutes les choses qui entrent dans une grande ordonnance, avec cette symmetrie, cette belle entente, & cét Art merveilleux, que l’on admire dans les travaux des plus grands hommes, sans que les couleurs mesmes soient necessaires pour faire comprendre ce qu’ils ont voulu representer.
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Quotation
Le Coloris pour être acompli, demande non seulement l’union & l’entente des couleurs, mais encore la Fraischeur & la Vaguesse. […]
L’entente des couleurs s’y trouve [ndr : dans les ouvrages] aussi, lors qu’elles sont placées sans choquer : c’est à dire que rien n’y paroit aigre ou discordant : qu’il y a de l’Harmonie, de la Rupture, comme disent les Italiens, pour temperer les couleurs trop vives : Et voila ce qu’on apelle bien peindre, & savoir l’entente des couleurs.
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Quotation
Et en effet le Tableau veut estre regardé comme une machine dont les pièces doivent estre l'une pour l'autre, & ne produire toutes ensemble qu'un mefme effet ; que si vous les regardez separément, vous n'y trouverez que la main de l'Ouvrier, lequel a mis tout son esprit dans leur accord & dans la justesse de leur assemblage : Qui couperoit par exemple l'endroit du Tableau de saint George, ou des vieilles, rendent graces au Ciel d' avoir trouvé un libérateur, & regarderoit ces figures comme quelque chose d'achevé, se tromperoit fort, puisque le Peintre ne les a faites que par relation au tout, & non point à elle-mesme : Les ayant donc placées au coin du tableau il en a éteint les couleurs & négligé l'Ouvrage, quoy que fur le premier plan, afin que la veuë se portast au milieu où le saint & la pucelle attirent les yeux par leur couleurs, qui sont plus fortes, & plus brillantes, Rubens a-t'il conservé cette oeconomie par tout, dit Damon ? Sans doute, répondit Philarque, mais cela est beaucoup plus sensible dans ses grands Ouvrages.
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Quotation
L’Esquisse est un petit Tableau qui contient en raccourci dans toutes les Parties de la Peinture, tout ce que l’on peut peindre en grand. C’est proprement le guide de l’Ouvrier & le modele de l’Ouvrage. Le Peintre y doit mettre non seulement tout son feu pour l’Invention, pour la Disposition & pour le Clair-obscur ; mais encore y arrester toutes les couleurs tant pour les objets en particulier, que pour l’union & l’harmonie du tout ensemble.
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[…] un Peintre auroit travaillé en vain, et perdu son temps, si après avoir satisfait aux quatre premières Parties, il demeuroit court en cette dernière, où consiste toute l’Eurithmie de l’Art et le Magistère de la Peinture : parce qu’il est inutile d’avoir inventé et composé un Sujet ; et de s’estre estudié à rechercher la beauté, et la juste proportion de chaque figure ; d’estre excellent coloriste ; de savoir donner les Ombres, et les Lumières à tous les corps, avec leurs teintes, et leurs couleurs naturelles ; et de posseder, encore avec cela, le divin Talent de l’Expression des Mouvemens de l’esprit, et des passions, (qui est comme l’Ame de la peinture), si, après toutes ces nobles Parties, on se trouve depourveu d’intelligence au fait de la position reguliere des Figures dans le Tableau.
Il faut donc conclure, que si les autres, ou toutes ensembles, ou prises chacune à part, sont utiles et avantageuses à un Peintre, celle-cy luy est absolument necessaire.
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Quotation
Il faut donc qu’un Peintre qui aspire à quelque degré de gloire en sa Profession, soit fort exact à ce qui regarde le Costûme, et qu’il en fasse pour ainsi dire son capital, parce qu’il est généralement commun à nos cinq principes fondamentaux, et qu’il en compose l’Eurythmie de telle sorte, qu’on doit le considérer comme le Tout de ces cinq parties. Mais il se faut bien garder de croire que pour satisfaire à l’Intention du Costûme, ce soit assez d’eviter ces inepties, et ces lourdes fautes […] si outre cela on ne paroist ingénieux et sçavant dans l’Expression du Sujet qu’on traitte.
Quotation
Outre cela il y a certaines elegances qui brillent par endroits dans ces trois parties de la Peinture, comme les figures éclattent dans les parties de la Rhétorique ; ce qui releve, & fait paroistre les ouvrages des plus grands Peintres si fort au dessus des autres. Mais sur tout, il doit y avoir ce qu’on appelle Eurythmie ; c’est à dire une proportion, & une convenance de toutes les parties les unes avec les autres. La Grace est une partie toute divine ; que peu de personnes ont eüe, & qu’on ne peut definir qu’en disant, que c’est un agreément de beauté dans la Figure, qui procede d’un certain tour & noblesse d’attitude aisée & propre au sujet, & qui charme les yeux.
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Quotation
[...] mon Maistre me fist remarquer bien d’autres beautés que celles que les Cabalistes admirent dans les ouvrages de leurs Chefs : Car outre qu’il n’y manquoit rien de celles-là qui ne regardent que la pratique de l’Art, il m’y fist découvrir tant de science & d’étude, qu’il est presque aussi difficile de les exprimer, que de les imiter, à moins que d’avoir les mêmes connoissances desquelles ces rares Esprits se servoient, pour faire de si excellens Ouvrages.
           Il ne me parla point de la Vaguesse du Coloris, de la Morbidesse des Carnations, de la Franchise du Pinceau, ny des autres termes extravagans à la mode de nos Cabalistes ; mais bien de la beauté, diversité, netteté & sublimité des pensées, de cette manière noble & majestueuse de traiter un sujet, de la discretion à le remplir dignement & convenablement à la verité de l’Histoire qu’il represente, & au Mode dans lequel il se rencontre ; de l’exacte & sçavante observation du Costume, dans laquelle ces anciens Maistres faisoient consister tout ce que la Peinture a d’ingenieux & de sublime ; de cette pointe d’esprit & de cet excellent genie, qu’ils faisoient paroistre dans leurs Ouvrages, dont les Ecrivains les ont loüés si hautement : De là suivoit la judicieuse & convenable disposition des lieux & des figures, la force & la diversité des expressions, l’élégance & le beau choix des attitudes, la diligence & l’exactitudes dans le dessein, la beauté & la variété des proportions, la position aisée & naturelle des figures sur leur centre de gravité ou équilibre, & conformément aux regles de la Perspective des Plans, qui est le lien & le soûtien de toutes les beautés de la Peinture, & sans laquelle elle n’est qu’une pure barboüillerie de Couleurs ; mais sur tout, cet agrément & cette grace admirable dans les mouvemens, qui est un talent autant rare qu’il est precieux.
           On pouvoit encore admirer la lumiere bien choisie, & répanduë avec discretion sur les objets, selon leur proximité ou éloignement de l’œil, & les accidens du lumineux, du Diaphane & du corps éclairé ; les differens effets des lumieres primitives & derivatives, l’amitié & la charmante harmonie (pour ainsi dire) des Couleurs, par leur degrés proportionnés de force ou d’afoiblissement, suivant les regles de la Perspective aërienne, ou par leur sympatie naturelle : Enfin, cette Eurithmie dans toutes les parties de l’Ouvrage, auquel elle donne son prix & sa valeur.
           Voilà une partie des veritables & solides beautés, que mon Maistre me fist observer dans les admirables Ouvrages de ces grands Hommes, qui ont charmé toute l’Antiquité, & dont le seul recit charme encor tous ceux qui l’entendent.
Quotation
In great works we mnst lay the Colours on Full, that we may Empast and Incorporate them sweetly, and that will make them to hold Firm and be lasting.
[...].
Colours must be so laid together, that they may be all sweetly united under the Briskness of a principall one, that it may participate of the Light which is chief over all the rest in the Picture ; and that all the Colours be Connected together by an agreeable Union, and likewise so dispos’d as they may partake of each other, by the Communication of the Light and help of Reflection.
We must not only avoid all Garrish and Gaudy Colouring (the Effect of a poor Judgment) but likewise a Briskness in the Meaner Parts which may any way hurt the Eye of the Picture.
We must observe to lay the Colours very strong at first, because it is easy to weaken what we would put back ; but more difficult to give a strength, where it is weakly put in.
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Quotation
In a Composition, as well as in every Single Figure, or other part of which the Picture consists, one thing must Contrast, or be varied from another. [...] The Colours must be also Contrasted, and Oppos’d, so as to be grateful to the Eye : There must not (for example) be two Draperies in one Picture of the same Colour, and Strength, unless they are contiguous, and then they are but as one. If there be two Reds, Blews, or whatever other Colour, One must be of a Darker, or Paler Tinct, or be some way Varied by Lights, Shadows, of Reflections. Rafaëlle, and others have made great Advantage of Changeable Silks to unite the Contrasting Colours, as well as to make a part of the Contrast themselves. As in the Carton of Giving the Keys, the Apostle that stands in Profile, and immediately behind S. John, has a Yellow Garment with Red Sleeves, which connects that Figure with S. Peter, and S. John, whose Draperies are of the same Species of Colours. Then the same Anonymous Apostle has a loose changeable Drapery, the Lights of which are a Mixture of Red, and Yellow, the other Parts are Bluish. This Unites it self with the Other Colours already mentioned, and with the Blew Drapery of another Apostle which follows afterwards ; between which, and the changeable Silk is a Yellow Drapery something different from the other Yellows, but with Shadows bearing upon the Purple, as those of the Yellow Drapery of S. Peter incline to the Red : All which, together with several other Particulars, produce a wonderful Harmony.
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{In großen Werken/ mus die disminuirung beobachtet werden/} In einem großen Altar/ oder auf einem andern Blat/ das vielerley Farben bedarf/ ist zu beobachten die disminuirung: daß man nach und nach/ in gerechter Maße/ sich verliere/ und die Colorit ungehintert/ nach der Perspectiv Regeln/ von einem Bild zum andern netto folge und ihr Ort bekomme: welches wir auf Niederländisch Hauding nennen. Diß ist eine sehr nötige Observanz, wird aber wenig erkennet. {von unserm Bambot und Rembrand/ hierum fürtrefflich.} Und hierinn haben wir zu lernen/ verwunderbaren Bambots, auch von andern/ insonderheit von dem laboriosen und dißfalls hochvernünftigen Rembrand: gleichsam Wunder gethan/ und die wahre Harmonie, ohn Hinternis einiger besondern Farbe/ nach den Regeln des Liechts/ durchgehends wol beobachtet.
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Quotation
Ce peu d’exemples suffisent pour faire connoistre l’importance de cette Partie de l’Art, sans laquelle un Peintre, quelque grand Desseignateur, Sçavant dans la Perspective et bon Coloriste qu’il puisse estre, et quoy qu’il ait tout le reste de la plus excellente pratique ; si avec cela il n’est instruit de ce qui concerne le Costûme, il donnera souvent prise sur ses Ouvrages. Et bien que les fautes de cette espece ne soient visibles qu’aux yeux de l’esprit, elles n’en sont pas moins blamables et honteuses.
Quotation
{Hartes hintan-Mahlen ist zu meiden} […] viele haben ihren Figuren/ es sey in Zimmern oder in Landschaften/ den Wolstand benommen/ indem sie alles in einander gemenget/ oder unleidliche harte Farben hintan in die Gründe gemahlet: welches mit Vorsicht zu vermeiden ist. {Eines mus vom andern wohl abstehen.} Man mus/ nach Art und Gelegenheit der Landschaften/ Gebäude und andrer Dinge/ wol beobachten/ daß keines vom andern sich zuhart abschneide/ sondern die Zier der Farben/ nach Art der Natur-Gebrechen/ heraus komme. {Die Vernunft hat hierinn zu rahten.} Diß alles wird zu fernerm nachdenken gestellet/ so ein jeder/ in der praxi, selbst/ nach bedunken/ wird zu mehren/ zu mindern und zu verzieren wissen: damit die Harmonie des ganzen Werks nicht überschritten werde/ und nicht allzuhart Roht/ Weiß/ Schwarz und Gelb in einander laufen.
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Das 10. Capitel. Vom Historien-Mahlen.
Der Historien-Mahler Gehirn wird sich ja so weit erstrecken, daß er seinen Landschaften wird mit Wolcken oder Gebäuden selbst die Ansehen geben können. Es muß auch das Stück nicht zu dünne, wie man saget, besäet, sondern wo die führnehmste Geschichte zu stehen kommet, mit vielen Figuren, und ganzen Klumpen Bildern bestellet werden, die alle ihr Amt verrichten, auf welche er auch das beste Licht zuleiten soll, um die meiste Annehmligkeit der Gesichter zu befördern.Â
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De la bonne grâce des membres Â
Il faut que les membres soient accomodez au corps avec une grace convenable à l’expression de l’effet que vous voulez representer par vostre figure […] je ne veux point entreprendre d’en donner des regles particulieres ; seulement j’avertiray qu’elles doivent estre faciles & de bonne grace, avec diverses flexions, de peur que les membres ne paroissent des pieces de bois.
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[…] Le Tableau de M. de Troy, manque par plus d’un endroit. La figure de Creüse n’a ni beauté ni noblesse, elle est grande seulement, ce qui fait que ces deux défauts s’en remarquent d’autant mieux. […] Ce qui fait encore un autre tort à ce Tableau, c’est que beaucoup de figures accessoires y ont beaucoup de Majesté & font mieux appercevoir celle qui manque aux deux principales […].
Le sixiéme, qui représente les effets cruels du funeste présent de Médée, l’emporte par le frapant de son coloris. C’est un prestige qui lui a fait donner la préferance sur les six autres par grand nombre de personnes […].
L’on doit remarquer en celui-ci la Majesté des Figures qui le composent, leur belle harmonie & un fond d’Architecture de la derniere élégance. Jason s’y fait beaucoup plus regarder que dans les autres, par la richesse de sa taille & sa grande expression.
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In a Figure, and every part of a Figure, and indeed in every thing else there is One part which must have a peculiar Force, and be manifestly distinguish’d from the rest, all the Other parts of Which must also have a due Subordination to It, and to One Another. The same must be observ’d in the Composition of an entire Picture ; And this Principal, Distinguis’d part ought (Generally speaking) to be the Place of the Principal Figure, and Action : And Here every thing must be higher Finish’d, the Other parts must be Less so Gradually.
Pictures should be like Bunches of Grapes, but they must not resemble a great many single Grapes scatter’d on a Table ; there must not be many little Parts of an Equal Strength, and detach’d from one another, which is as odious to the Eye as ‘tis to the Ear to hear many People talking to you at once. Nothing must Start, or be too strong for the Place where it is as in a Confort of Musick when a Note is too high, or an Instrument out of Tune ; but a sweet Harmony and Repose must result from all the Parts judiciously put together, and united with each other.
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Traveller,
           ’Tis very true, ’tis one of the most difficult parts of Painting [ndr : le traitement de la draperie]; and the best Rule is, that your Drapery be in large Foldings, Noble and Simple, not repeated too often, but following the Order of the Parts ; and let them be of Stuffs and Silks that are commonly worn, of beautiful Colours, but sweet, and such as do not trench upon the Naked too harshly, and by that means they will be of great Use for the Union of the Whole ; either by reflecting the Light, or giving such a Fund as is wanting for the other Colours to appear better. They serve also to fill up any empty place in the Picture.
           There is also a Judicious Choice to be made of Draperies, according to the Quality of the Persons : Magistrates and Grave People must have Ample and Long Robes ; Countrey People and Souldiers must have Close, Short Draperies ; Young Maids and Women must have them Light, Thin, and Tender. They that follow the Drapery of the Antients in Statues, will always be Stiff, as Raphael was at first, because that they used little Foldings, often repeated ; which do best in Marble or Brass. But Painters who have the Command of Colours, Lights and Shadows, may extend their Draperies, and let them fly as they please. Titian, Paul Veronese, Tintoret, Rubens, and Vandike, have painted Drapery admirably ; and indeed the Lombard School have excell’d in that and Colouring, as the Roman and Florentine in Design and Nudity.
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Quotation
Le tournant des parties & les contours qui se perdent insensiblement dans leur fond, & qui s’y évanouissent avec prudence, lient les objets & les tiennent dans l’union principalement en ce qu’il semble conduire nos yeux au delà de ce qu’ils voient, & les persuader qu’ils voient ce qu’ils ne voient pas ; c’est-à -dire, la continuité que l’extrémité leur cache.
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L.
L’on fait plusieurs autres Draperies de couleurs sales ; comme de brun rouge, de bistre d’Inde, &c. Et toutes de la mesme maniere. Et d’autres de couleurs rompuës & composées, entre lesquelles il faut toûjours observer l’accord, afin que leur mélange ne fasse rien d’acre à la veuë. Il n’y a point de regle à donner là -dessus : il faut seulement connoistre par experience, & par l’usage, la force et l’effet de vos Couleurs, & travailler sur cette connoissance.
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Quotation
I have many times observ’d with a great deal of Pleasure the admirable Composition (besides other Excellencies) of a Fruit-piece of Michelangelo Compadoglio, which I have had many Years. The principal Light is near the Centre (not Exactly there, for those Regularities have an ill effect ;) and the Transition from thence, and from one thing to another, to the Extremities of the Picture all round is very Easy, and Delightful ; in which he has employ’d fine Artifices by Leaves, Twigs, little Touches of Lights striking advantageously, and the like. So that there is not a Stroke in the Picture without its Meaning ; and the whole, tho’ very Bright, and consisting of a great many Parts, has a wonderful Harmony, and Repose.
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Soo namen dan d’oude Meesters dese vijf hoofd-stucken in haere Schilderyen op ’t aller nauste waer. I. Den Historischen inhoud, die veeltijds d’Inventie ofte oock ’t argument ghenaemt wordt. II. De ghelijck-maetigheyd, diemen doorgaens henen de Proportie, symmetrie, analogie, en harmonie noemt. III. De verwe ofte ’t Coleur; en daer in plaghten sy ’t licht en schaduwe, als oock ’t schijnsel en duysternisse naukeurighlick t’ onderscheyden. IV. Het leven; ’t welck in d’Actie en Passie bestaet, ofte (om duydelicker te spreken) in de bequame afbeeldinghe der eyghenschappen die men in de onroerende dingen verneemt, als oock in de levendighe uytdruckinghe der beweghinghen diemen in de roerende dinghen speurt, wanneer deselvighe yet merckelicks doen of lijden. V. De schickinghe, die men ghemeynlick de Dispositie ofte Ordinantie plaght te heeten.
[Suggested translation, Marije Osnabrugge:] As such the old Masters observed these five chief principles very closely in their Paintings. I. The Historical content, that is often called the Invention or also the argument. II. The uniformity, which one commonly calls the Proportion, symmetry, analogy and harmony. III. The colour or the colouring; and in this they tend to carefully distinguish the light and shadow, as well as the sheen and darkness. IV. The life; which exists in the Action and Passion, or (to speak more clearly) in the skilled depiction of the characteristics that one discerns in the unmovable things, as well as in the lively expression of the movements that one perceives in the movable things, when these do or suffer something considerable. V. The arrangement, that one commonly tends to call the Disposition or Ordinance.
In the introduction to the third book, Junius introduces the five main principles (hoofdstukken) that the old masters followed in their work. The second of these principle is ‘gelijkmatigheid’ (uniformity), which can also be called by one of its synonyms: Proportion, Symmetry, Analogy and Harmony. In the second chapter of Book Three the differences between these synonyms are discussed at length in the following chapters. [MO]
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Zu solcher grosser/ wie auch kleiner Wercke Verrichtung wird erfordert/ daß der Mahler seine Arbeit verrichte/ in einem grossen/ weiten/ und hohen Mahlzimmer/ mit einem hoch-abfallenden Nordliechte/ ohne Sonnen-schein. {Das hochfallende Liecht. Gerechten Tag auch Schatten und Reflexion. Distanz.} Alsdann alles/ was er darinnen/ an Modeln/ vor sich stehen hat/ ihm vortreflich/ starck/ mit einem grossen Vortheil nach zufolgen/ Gelegenheit gibt/ indem es ein reines Liecht und mithin regulirten Gegenschein der Reflexion-Ordnung/ verursache. Aus welchem die vollkommene Ordnung zum rundiren besteht. Diese grosse Zimmer geben den Raum/ daß die Modelle/ in gebührender distantz, nemlich in so grosser/ oder etwas grösserer/ als die Person ist/ Mahler abstehen können: { Von der Universal-Haltung] wodurch die wahre Proportion, in dem Universal, durch die Augen besser zu begreiffen/ als wann das Model gleich an unserem Gesicht stehet.
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Der dritte Discours von der Mahlerey. Das II. Capitel. p. 65Â
[Worauf in allen Gemählden insgemein zu sehen ist/ um davon judicieren zu können]
Erstlich muß man in einem jeden Gemählde die Haupt-Bilder wol betrachten/ ob sie proportionirlich gezeichnet sind/ in welchem Stücke vornemlich die Menschen an den nackenden Theilen zu besehen sind/ ob alle Musculi nach der Bewegung groß und rund genug/ die Gliedermassen eines gegen dem andern nicht zu groß und nicht zu klein gezeichnet sind/ u. s. w. dabey muß auch auf die Verkürtzung der Glieder und andere Dinge gesehen werden.
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Any of the several Species of Colours may be as Beautiful in their Kinds as the others, but one Kind is more so than another, as having more Variety, and consisting of Colours more pleasing in their own Nature ; in which, and the Harmony, and Agreement of one Tinct with another, the Goodness of Colouring consists.
To shew the Beauty of Variety I will instance in a Geldër Rose, which is White ; but having many Leaves one under another, and lying hollow so as to be seen through in some places, which occasions several Tincts of Light, and Shadow ; and together with these some of the Leaves having a Greenish Tinct, all together produces that Variety which gives a Beauty not to be found in this Paper, tho’ ‘tis White, nor in the inside of an Egg-shell tho’ whiter, nor in any other White Object that has not that Variety.
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Apelles himself was so ingenuous to own so great a Proficiency therein, as might seem to add Confirmation, while in the Disposition, or Ordinance, he modestly yielded to Amphion ; in the Measures, or Proportions, he subscribed to Aschepiodorus ; and of Protogenes was wont to say, in all Points he was equal to him, if not above him ; but after all, there was yet one Thing wanting in them all, which was instar omnium, or, however, the Beauty and Life of all, which he only ascribed, and was proud in being the sole Master of himself, viz. his Venus by the Greeks, named ΧΑΡΙΣ a certain peculiar Grace, sometimes called the Air of the Picture, resulting from a due Observation and Concurrence of all the essential Points and Rules requisite in a compleat Picture, accompany’d with an unconstrained and unaffected Facility and Freedom of the Pencil, which together produced such a ravishing Harmony, that made their Works seem to be performed by some divine and unspeakable Way of ART ; and which (as Fr. Junius expresseth it) is not a Perfection of ART, proceeding meerly from ART, but rather a Perfection proceeding from a consummate ART.
HENCE it was that Apelles admiring the wonderful Pains and Curiosity in each Point in a Picture of Protogenes’s Painting, yet took Occasion from thence to reprehend him for it as a Fault quod nescivit manum tollere de tabula, implying, that a heavy and painful Diligence and Affectation, are destructive of that Comeliness, Beauty and admired Grace, which only a prompt and prosperous Facility proceeding from a found Judgment of ART, can offord unto us.