LE COMTE, Florent, Cabinet des singularitez d’architecture, peinture, sculpture, graveure ou Introduction à la connoissance des plus beaux Arts, figurez sous les Tableaux, les Statuës, & les Estampes, dédié à M. Mansart sur-Intendant des Bâtimens du Roy, &c, Paris, Etienne Picart - Nicolas Le Clerc, 1699 - 1700, 3 vol., vol. I.

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Peu d’éléments sur la vie de Florent Le Comte sont aujourd’hui connus. Plusieurs biographes du XIXe siècle lui consacrent de succinctes notices où ne sont données que quelques maigres informations, non documentées. Le dictionnaire de Michaud le présente d’abord comme « blanchisseur et brocanteur de tableau »[1]. Sa qualité de marchand d’art peut être confirmée par l’avertissement de son ouvrage qui précise qu’il « vendra séparément au Public […] un recueil de catalogues de ce qui se voit de gravé des plus grans maîtres. Il fait & vend aussi des bordures de toutes les grandeurs, ovales, rondes ou carrées, dorées ou non, garnies de leurs Tableaux, ou séparément, il colle Estampes sur toile & entreprend generalement ce qui concerne la Peinture, la Sculpture, & la Dorure. Il achète, vend ou échange des Estampes, Desseins, Tableaux, & autres curiositez »[2]. Le Comte apparait comme une figure ambivalente, d’un côté marchand d’art, d’un autre artiste. Bien qu’il se définisse lui-même comme « sculpteur et peintre à Paris, rue Saint Jacques »[3], aucune de ses œuvres n’est répertoriée à ce jour. Il pourrait toutefois faire partie de l’Académie de Saint-Luc (communauté des maîtres peintres et sculpteurs parisiens), une liste des membres datée de 1697 faisant mention d’un « Florent Le Conte (sic), sculpteur » reçu le 15 juin 1685[4].
Il acquiert une certaine réputation après la publication de son seul ouvrage, Le cabinet des singularitez d’architecture, peinture, sculpture et graveure ou introduction à la connoissance des plus beaux Arts, figurés sous les Tableaux, les Statuës et les Estampes, en trois volumes parus entre 1699 et 1700, chez Nicolas Le Clerc, qui avait épousé l’une de ses sœurs[5]. Chaque volume adopte une organisation similaire sur le principe de la compilation comprenant une première partie plus théorique ou historique, puis une seconde partie marquée par une nouvelle pagination, présentant différents catalogues. Le premier volume de l’ouvrage présente d’abord une histoire de l’architecture, puis des chapitres théoriques sur la peinture, la sculpture et la gravure. Une deuxième partie de l’ouvrage, offrant une pagination distincte, regroupe différents catalogues, soit dédiés aux œuvres de différents artistes, soit typologiques. L’un est ainsi consacré aux estampes du roi, un autre aux Mays des orfèvres ou encore, aux portraits présentés dans la galerie du Palais Royal. Le second volume adopte une organisation similaire, une première partie de l’ouvrage étant consacrée à une histoire de la peinture et de la vie de quelques peintres, une seconde partie, marquée par une nouvelle pagination, présentant des catalogues d’œuvres de différents peintres. Le troisième volume est également éclectique, les premiers chapitres traitant de la peinture française, entre approche historique et biographique, la seconde partie de l’ouvrage étant dédiée à la gravure et aux catalogues des œuvres de Le Brun et de Raphaël. Est inséré dans ce volume un catalogue des peintures, sculptures et estampes exposées au Salon en 1699, destiné à « faire part à tous les absents de ce qu’ils n’ont point vu », lequel est considéré comme l’un des premiers du genre, entre description et forme primitive de critique d’art[6].
Dédié à Mansart, alors protecteur de l’Académie, l’ouvrage s’adresse aux amateurs, Le Comte revendiquant « une lecture utile aux curieux »[7], offrant, comme le sous-titre le précise, une Introduction à la connoissance des plus beaux arts, figurés sous les Tableaux, les Statues,  les Estampes. Cette portée pratique de l’ouvrage se traduit aussi dans l’organisation, les trois volumes comprenant tables des sujets, tables des noms ainsi que plusieurs planches synthétiques présentant les marques des graveurs. L’établissement de ces tables et des catalogues des graveurs amène l’auteur à être considéré comme continuateur de l’œuvre de Michel de Marolles[8] dans l’étude de la gravure[9]. Le Comte y fait plusieurs fois références, mais s’appuie aussi sur d’autres auteurs qu’il liste dans sa préface, tels que Pline, Junius, Isaac Bullart, Félibien, Monier[10]. Mais c’est surtout aux Sentimens d’Henri Testelin[11] que Le Comte fait le plus souvent référence, de manière explicite ou de manière implicite. En effet, l’étude comparée des deux textes a montré qu’une grande partie de la théorie de Florent Le Comte sur la peinture est une reprise stricte de l’ouvrage de Testelin.
Le cabinet des singularitez connaît un certain succès comme en témoigne sa réédition à Bruxelles seulement deux ans après la parution du dernier tome[12]. Son travail a été largement utilisé et en particulier celui sur les notices biographiques et les catalogues d’artistes. Dubois de Saint‑Gelais[13], Descamps[14], Dezallier d’Argenville[15] le citent à plusieurs reprises. Il est également diffusé au‑delà des frontières du royaume, étant utilisé par des auteurs anglais[16] et hollandais[17], les trois volumes faisant même l’objet d’une traduction en néerlandais dès 1744[18], elle-même rééditée en 1761[19]. Mais l’ouvrage de Le Comte est aussi largement critiqué, et ce, dès la parution du premier tome. Dans l’introduction du second volume, l’auteur se défend ainsi des critiques faites à son égard. Il n’en demeure pas moins qu’il reste le premier biographe de plusieurs artistes, comme Puget[20].

Flore César
 
[1] Biographie universelle, Paris, Michaud, 1842, vol. 71, p. 101-102
[2] LE COMTE, Florent, Le cabinet des singularitez d’architecture, peinture, sculpture et graveure, Paris, Estienne Picard et Nicolas Le Clerc, 1699-1700, 3 vol.
[3] Ibid., tome III, Avertissement, n.p.
[4] « Histoire de l’Académie de Saint Luc »,  Archives de l’art français, 1915, tome IX, p. 352.
[5] JAL, Augustin, Dictionnaire critique de biographie et d’histoire, Paris, Henri Plon, 1867, p. 756.
[6] COURDE DE MONTAIGLON, Antoine, GUIZOT François Pierre, Critique faites sur les salons depuis 1699 et du salon de 1810, Paris, J.-B. Dumoulin, 1852, p. 4.
[7] LE COMTE, op. cit., préface, n.p.
[8] DE MAROLLES, Michel, Catalogue des livres d’estampes et de figures en taille-douce, Paris, Frédéric Leonard, 1666.
[9] HEINECKEN, Karl-Heinrich, Dictionnaire des artistes dont nous avons des estampes, Leipzig, Jean Gottlob, Immanuel Breitkopf, 1778, 4 vol., tome I, p. XII.
[10] LE COMTE, op. cit., tome I, n.p.
[11] TESTELIN, Henry, Sentimens des plus habiles peintres du tems, La Haye, Matthieu Rogguet, vers 1693-1694.
[12] LE COMTE, Florent, Le cabinet des singularitez d’architecture, peinture, sculpture et graveure, Bruxelles, Lambert Marchant, 1702.
[13] Conférences, tome IV, vol. I, p. 19-20.
[14] DESCAMPS, Jean-Baptiste, La vie des peintres flamands, allemands et hollandois, Paris, Charles-Antoine Jombert, 1753, tome I, p. VIII.
[15] DEZALLIER D’ARGENVILLE, Antoine-Joseph, Abrégé de la vie des peintres, Paris, de Bure l’Aîné, 1745-1755, 3 vol.
[16] Sculptura Historico-technica : or the history and art of engraving, London, 1747
[17] CORNELIS, Bart, « A reassessment of Arnold Houbraken’s Groote schouburgh”, Simiolus : Netherlands Quarterly for the History of art, 1995, vol 23, n°2/3, p. 163-180.
[18] LE COMTE, Florent, Het konst-cabinet der bouw- schilder- beeldhouw- en graveerkunde, of inleiding tot de kennis dier fraaije weetenschappen, vervat in der schilderyen, stand-beelden en prenten, Utrecht, Arnoldus Lobedanius, 1744-1745, 2 vol.
[19] LE COMTE, Florent, Het konst-cabinet …, Dortrecht, Abraham Blussé, 1761, 2 vol.
[20] GRELL, Chantal et STANIC Milovan (dir.), Le Bernin et l’Europe : du baroque triomphant à l’âge romantique, Paris, Presses de l’Université de Paris-Sorbonne, 2002, p. 305.
in-12 french

Dedication
Jules-Hardoin Mansart

Structure
Sommaire at n.p.
Table des matières at 223
Dédicace(s) at n.p.
Préface at n.p.
Madrigal at n.p.
Privilèges at n.p.

LE COMTE, Florent, Cabinet des singularitez d’architecture, peinture, sculpture et graveure ou Introduction à la connoissance des plus Beaux Arts, figurés sous les Tableaux, les Statues & les Estampes, Bruxelles, Lambert Marchant, 1702, 3 vol.

LE COMTE, Florent, Cabinet des singularitez d’architecture, peinture, sculpture et graveure ou Introduction à la connoissance des plus Beaux Arts, figurés sous les Tableaux, les Statues & les Estampes, Genève, Minkoff Reprint, 1972.

LE COMTE, Florent, Het konst-cabinet der bouw- schilder- beeldhouw- en graveerkunde, of inleiding tot de kennis dier fraaije weetenschappen, vervat in der schilderyen, stand-beelden en prenten, trad. par LOBEDANIUS, Arnoldus, Utrecht, Arnoldus Lobedanius - 1745, 2 vol.

LE COMTE, Florent, Het konst-cabinet der bouw- schilder- beeldhouw- en graveerkunde of inleiding tot de kennis dier fraaije weetenschappen, vervat in de schilderyen, standbeelden en prenten. Behelzende, behalven een beknopte leevensbeschryving der aloude schilders en beeldhouwers, ook die der latere Italiaansche, Fransche, Hoogduitsche en Nederlandsche meesters, die zo wel in de schilder- en bouw-, als plaatsnykunde uitgemunt hebben, benevens de catalogi hunner werken. Verrykt met een verhandeling over het glas- schilderen, een vertoog over het etzen, en wat tot het leeren en oeffenen dier kundigheid vereischt word, en andere weetenswaardige zaaken, Dordrecht, Abraham Blussé, 1761, 2 vol.

CHRISTIN, Olivier, « Le May des orfèvres. Contribution à l’histoire de la Genèse du sentiment esthétique », Actes de la recherche en sciences sociales, 105, 1994, p. 75-90 [En ligne : http://www.cairn.info/revue-d-histoire-moderne-et-contemporaine-2002-3-page-176.htm consulté le 07/09/2016].

GRIVEL, Marianne, « L’amateur d’estampe en France aux XVIe et XVIIe siècles », dans BARBIER, Frédéric (éd.), Le livre et l’historien. Études offertes en l’honneur du professeur Henri-Jean Martin, Genève, Droz, 1997, p. 215-228.

CHRISTIN, Olivier, « Du culte chrétien au culte de l’art : la transformation du statut de l’image (XVe-XVIIIe siècles) », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 49-3, 2002 - 2003, p. 176-194 [En ligne : http://dx.doi.org/10.3917/rhmc.493.0176 consulté le 30/08/2016].

MICHEL, Christian, LICHTENSTEIN, Jacqueline et CASTEX, Jean-Gérald (éd.), Conférences de l'Académie royale de peinture et de sculpture. Les conférences, 1712-1746, Paris, École nationale supérieure des Beaux-Arts, 2010, 6 tomes, tome IV, 2 vol.

MEYER, Véronique, « Louis Odespung de La Meschinière. Un collectionneur d’estampes, précurseur et rival de Marolles, pillé par Florent Le Comte », Nouvelles de l'estampe, 240, 2012, p. 4-30 [En ligne : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01472200 consulté le 30/03/2018].

MEYER, Véronique, « « Florent Le Comte et la gravure », Nouvelles de l'estampe, n° 261, 2018, p. 44-62 », Nouvelles de l'estampe, 2018, p. 44-62 [En ligne : https://journals.openedition.org/estampe/289 consulté le 28/04/2018].

FILTERS

QUOTATIONS

Il faut donc concevoir pour une bonne fois ce que l’on doit trouver de beau dans ces figures ; la correction de la forme y est entiere, la pureté & l’élegance des contours, la naïveté & la noblesse des expressions, la varieté, le beaux choix, l’ordre & la negligence des ajustemens ; mais sur tout une grand simplicité, qui retranche tous les ornemens superflus, qui n’admet que ceux où l’artifice semble n’avoir aucune part, & qui rendant la nature toûjours maîtresse, la fait voir plus noble, plus grande, & plus majestueuse : voilà ce qu’on peut trouver de plus remarquable dans les Sculptures antiques, & ce qui en fait le veritable goût.

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Conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
EFFET PICTURAL → qualité du dessin
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions

il faut parler premierement de l’Attitude, & remarquer que les proportions consistent en hauteur, largeur & grosseur.
Qu’elles ne peuvent être sans le corps dont elles sont les mesures, de même qu’elles ne se trouvent pas dans une partie imparfaite, & qu’elles se distinguent par le sexe, par l’âge, & par la condition.
Il faut observer de quatre sortes de PROPORTIONS, suivant la difference des qualitez, & du temperamment : les unes grosses & courtes, les autres delicates & sveltes, de fortes & puissantes, de grêles & deliées, sur lesquelles proportions l’on se peut proposer des mesures tirées, tant sur le naturel que sur les belles figures antiques ; & pour se faciliter la pratique des proportions singulieres, nos Maîtres ont établi des mesures prises sur la grandeur de la face, la partageant en trois parties, & chacune de ces parties en quatre pour les plus petites choses ?
Considerez les differens degrez de l’enfance & de la jeunesse, les proportions de l’homme en son âge viril ; ils se peuvent examiner seulement de deux sortes ; l’une dans les figures nobles & heroïques, l’autre dans les hommes rustiques & païsans.

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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 13 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion
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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 13 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

Au sujet de la figure du Laocoon & de ses deux enfans qu’Agesander, Polidorus & Athenodorus jadis si celebres Sculpteurs ont rendu comme un miracle de l’Art, je pourrois entrer en déduction du mouvement des MUSCLES, leurs situations, leurs formes, leurs principes, leur étenduë & leurs offices, […] cela fait remarquer que tous les mouvemens se font de la vertu qui leur est envoyée par la volonté ; que c’est la raison pour laquelle ils sont définis des instrumens immediats du mouvement volontaire ; qu’il y en a de quatre sortes. Le premier, la contraction, qui se fait lors que le muscle se retire à son principe ; le second, la conservation de l’action ; le troisième, la relaxation, & le quatrième, la decadence ou abatemens des parties lors que l’action cesse. De là il sera facile de conclure, que lors qu’un muscle fait son action, il se grossit en se retirant vers son principe, cependant qu’il diminuë & défaut à la fin ; c’est ce qui cause l’inégalité & la beauté des contours : d’où l’on jugera aisément que la connoissance du mouvement des muscles est d’autant plus necessaire aux étudians, qu’elle sera à apprendre la juste proportion du corps humain, & ses veritables contours

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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément aux pages 14-15 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément aux pages 14-15 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

Il faut aussi remarquer que les figures qui sont d’une belle proportion font ordinairement des actions grandes & majestueuses, par la relation qu’il y a entre la forme des corps & la disposition des esprits qui les animent

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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 15 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

Il faut aussi remarquer que les figures qui sont d’une belle proportion font ordinairement des actions grandes & majestueuses, par la relation qu’il y a entre la forme des corps & la disposition des esprits qui les animent ; que la noblesse & la majesté des actions consistent dans la grandeur & dans la liberté des parties

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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 15 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

Il faut aussi remarquer que les figures qui sont d’une belle proportion font ordinairement des actions grandes & majestueuses, par la relation qu’il y a entre la forme des corps & la disposition des esprits qui les animent ; que la noblesse & la majesté des actions consistent dans la grandeur & dans la liberté des parties

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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 15 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → grandeur et noblesse
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

Il faut aussi remarquer que les figures qui sont d’une belle proportion font ordinairement des actions grandes & majestueuses, par la relation qu’il y a entre la forme des corps & la disposition des esprits qui les animent ; que la noblesse & la majesté des actions consistent dans la grandeur & dans la liberté des parties ; que les belles proportions sont toûjours accompagnées de force & d’agilité

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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 15 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 15 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

Il faut aussi remarquer que les figures qui sont d’une belle proportion font ordinairement des actions grandes & majestueuses, par la relation qu’il y a entre la forme des corps & la disposition des esprits qui les animent ; que la noblesse & la majesté des actions consistent dans la grandeur & dans la liberté des parties ; que les belles proportions sont toûjours accompagnées de force & d’agilité ; que la force d’un homme paroît à avoir la poitrine large, les épaules grosses & pleines, les bras puissans, dont les muscles soient ressentis & les articles bien noüés ; que l’agilité se remarque par les hanches étroittes, les genoüils & les chevilles des pieds resserrées, le gras de la jambe troussé & un peu charnu, ce que l’on peut voir sur le naturel par les mouvemens que l’on lui peut faire prendre, & sur les figures antiques de l’APOLLON, du BACCHUS, des LUTTEURS & du GLADIATEUR.

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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 15 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

parties · proportion

Conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps
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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 15 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

action

Conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

le Peintre doit avoir sur tout le compas dans l’œil, & le Sculpteur au contraire à la main.

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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 14 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

L’ARTISTE → qualités
L’ARTISTE → règles et préceptes

En l’attitude du GLADIATEUR, il faut remarquer la position de la figure & le contraste de ses parties ; en l’une l’on trouvera parfaitement bien observée la ponderation, qui est la regle de la bien poser sur son plan, & que le creux du col porte à plomb sur la cheville du pied qui soutient tout le corps,

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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 15 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

position

Conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps

En l’attitude du GLADIATEUR, il faut remarquer la position de la figure & le contraste de ses parties ; en l’une l’on trouvera parfaitement bien observée la ponderation, qui est la regle de la bien poser sur son plan, & que le creux du col porte à plomb sur la cheville du pied qui soutient tout le corps, & dans l’autre l’on observera cette maxime à l’égard des actions agissantes, à sçavoir que quand un bras se leve & se hausse, la jambe du même côté doit baisser & reculer, ainsi du reste.

terms translations

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 15 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

position · figure · contraste · parties

Conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

Ne peut-on pas dire en parlant du GRAND TORSE que l’on a remarqué entre les excellens Antiques QUATRE SORTES DE MANIERES DIFFERENTES.
L’une que l’on nomme forte & ressentie, laquelle a été suivie de Michel-Ange, du Carache & de toute l’Ecole de Boulogne, & que cette manière avoit été attribuée à la Ville d’Athenes.
La seconde un peu foible & effeminée qu’on tenuë Maître Etienne de Losne, Franqueville, Pilon & même Jean de Boulogne, laquelle avoit été estimée venir de Corinthe.
La troisième, comme de tendresse & de grace, particulièrement pour les choses delicates, que l’on tenoit qu’Apelles, Phidias & Praxitelle ont suivie pour le dessein ; cette manière avoit été fort estimée & l’on tenoit qu’elle venoit de Rhodes.
Mais la quatriéme est douce & correcte, qui marque les contours grands, naturels, coulans & faciles ; cette manière étoit de Sicyone Ville du Peloponnese, d’où étoit Herodote [sic] Auteur de ce Torse, lequel s’est perfectionné en choisissant & joignant ensemble ce qu’il y avoit de plus parfait en chacune de ces manieres. On estimoit aussi que ce rare Sculpteur avoit fait le petit Torse de femme, qui est reconnu de tous les Sçavans pour surpasser en beauté tous les autres Antiques.

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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément aux pages 16-17 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main
MANIÈRE ET STYLE → école

l’on peut dire que les Peintres & les Sculpteurs sont veritablement imitateurs des ouvrages du Tout-puissant, & se font entendre d’un langage muet, mais neanmoins fort éloquent ; ce qui obligea un des plus grands hommes qui ait éclairé l’Eglise par ses écrits de s’écrier, en achevant l’Oraison Funebre d’un Saint de son Siecle : « Oh quel avantage !

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Conceptual field(s)

L’ARTISTE → qualités
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

l’on peut dire que les Peintres & les Sculpteurs sont veritablement imitateurs des ouvrages du Tout-puissant, & se font entendre d’un langage muet, mais neanmoins fort éloquent ; ce qui obligea un des plus grands hommes qui ait éclairé l’Eglise par ses écrits de s’écrier, en achevant l’Oraison Funebre d’un Saint de son Siecle : « Oh quel avantage ! La Peinture l’emporte aujourd’hui sur le discours : qui se pourroit persuader qu’une éloquence muette fût si forte & si persuasive ? Je vous ay comme étalé en plusieurs periodes la vie & les miracles du Saint personnage, & cette peinture les fait voir d’un seul regard ; elle a toûché l’ame par le plus délicat & le plus noble de ses sens, & s’est expliquée par un langage qui se fait entendre à tous les peuples de la terre.

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Conceptual field(s)

PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts

Mais pour venir à ce que vous demandez, cela est bien assez expliqué dans ce qui est rendu public à la Haye par le Sieur Tetelin, & si ce n’étoit qu’on le trouve imprimé, & que par consequent il est facile de le voir ; je dirois bien que toutes les differences à remarquer dans les « PROPORTIONS, se doivent aussi observer à l’égard des CONTOURS, puisque c’est par leur moyen que l’on peut former leur diversité, & qu’il y a quatre sortes de sujets qui forment autant de differences de proportions.
Les sujets vulgaires, Pastorales, & Champêtres doivent avoir leurs contours GROSSIERS, ONDOYANS, & INCERTAINS ; j’apelle ondoyans, la manière de dessiner où l’on ne voit aucun muscle qui commande à l’autre, mais qu’ils s’entresuivent également : Que les grossiers & incertains, sont tels que les muscles paroissent confondus avec les tendons & les arteres, & où rien n’est articulé ; ce qui sera à des sujets simples, & à des gens grossiers.
En des sujets serieux, où la nature doit être representée belle & agreable, les contours doivent être NOBLES & CERTAINS, passant doucement de l’un à l’autre, en formant les parties grandes & précises, comme il paroît aux figures des jeunes hommes & des filles, où l’on ne voit rien d’aigu, mais au contraire, les contours bien coulans.

Quant aux contours qu’on peut nommer GRANDS, FORTS, RESOLUS & ARRETES, ce sont ceux ausquels il ne se trouve rien de douteux, les principaux muscles commandant souverainement aux moindres, où il n’y a rien que de choisi & de bien ordonné : & cette manière de contours artistes excedant la naturel, qu’on appelle PUISSANS, AUSTERES, & TERRIBLES : Puissans, parce qu’ils font paroître les figures grandes & majestueuses, & qu’ils forment de grandes parties ; Austères, n’ayant rien que de solide & de necessaire, laissant à part toute la délicatesse des veines, arteres, & tendons qui se rencontre dans les autres contours : cette manière n’est propre qu’à representer des Divinitez.
Les contours terribles, sont pour des ouvrages éloignés de la vûë, & pour representer des Geans. Ne m’avoüerez-vous pas que sans beaucoup de raisonnement, il est aisé de conclure qu’un Peintre doit éviter autant qu’il sera possible, les contours petits & chetifs, à moins d’y être obligé par la necessité des sujets, & la varieté du contraste, & que le Tableau du Saint Michel, peint par Raphaël, est un illustre Exemple pour appuyer les beaux sentimens que je viens de vous déduire, en considerant la noblesse & la précision des proportions & des contours dans la figure du Saint Michel, & la pesanteur de ceux du Demon, qui fait un si agreable contraste & qui represente si bien la nature des sujets, qu’ils peuvent passer pour regle par leur autorité. »

terms translations

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément aux pages 16-17 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694). Il s'agit ici d'un des seuls extraits où Testelin est cité explicitement.

Conceptual field(s)

CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix
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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément aux pages 17 et 18 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694). Il s'agit ici d'un des seuls extraits où Testelin est cité explicitement.

Conceptual field(s)

CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition
EFFET PICTURAL → qualité de la composition

j’apelle ondoyans, la manière de dessiner où l’on ne voit aucun muscle qui commande à l’autre, mais qu’ils s’entresuivent également

Conceptual field(s)

MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main
EFFET PICTURAL → qualité du dessin

Les sujets vulgaires, Pastorales, & Champêtres doivent avoir leurs contours GROSSIERS, ONDOYANS, & INCERTAINS ; j’apelle ondoyans, la manière de dessiner où l’on ne voit aucun muscle qui commande à l’autre, mais qu’ils s’entresuivent également : Que les grossiers & incertains, sont tels que les muscles paroissent confondus avec les tendons & les arteres, & où rien n’est articulé ; ce qui sera à des sujets simples, & à des gens grossiers.
En des sujets serieux, où la nature doit être representée belle & agreable, les contours doivent être NOBLES & CERTAINS, passant doucement de l’un à l’autre, en formant les parties grandes & précises, comme il paroît aux figures des jeunes hommes & des filles, où l’on ne voit rien d’aigu, mais au contraire, les contours bien coulans.

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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément aux pages 16-17 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694). Il s'agit ici d'un des seuls extraits où Testelin est cité explicitement.

Conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix
MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main

dans un endroit où il [ndr : Testelin] traite de L’EXPRESSION, vous verrez que le sens de ce qui est dit à ce sujet, est que « le Peintre se doit attacher aux caracteres qui conviennent à l’idée du sujet, & négliger les circonstances qui n’y sont pas absolument necessaires ; qu’il doit être aussi fidèle en ses representations, que l’Historien dans ce qu’il expose ; il faut que leurs expressions soient sublimes par la noblesse du genie qui les y éleve, & tous deux doivent être tres-jalous de la pureté, & verité des Histoires sacrées, puisque la Peinture doit instruire l’esprit aussi-bien que le divertir dans le même moment.

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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément aux pages 19 et 21 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694). Il s'agit ici d'un des seuls extraits où Testelin est cité explicitement.

Conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix

Quant à l’Allegorie, il faut considerer la difference qu’il y a entre des figures de Divinitez fabuleuses, & des figures Allegoriques ; que souvent la Fable est incompatible avec la verité, ; mais que ce seroit faire une injustice à un Peintre doüé d’un excellent genie, de l’empêcher de joindre l’Allegorie à l’Histoire, pour en exprimer les mysteres, lorsqu’il le peut faire sans nuire à l’intelligence du sujet, & qu’il sçait caracteriser ses expressions par des touches d’autant plus spirituelles, qu’elles sont speciales à son sujet. […] C’est ce qui a fait dire que la Peinture est une Poësie muette, & la Rhetorique des Peintres.

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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 21 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694). Il s'agit d'un des seuls extraits où Testelin est cité explicitement.

mystère · sujet

Conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix

A l'égard des expressions particulieres, il est dit que la passion est un mouvement de l’ame qui reside dans la partie sensitive, lequel se fait pour suivre ce que l’ame croit luy être bon, & fuïr ce qu’elle s’imagine lui être mauvais.

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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément aux pages 21 et 22 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694). Il s'agit d'un des seuls extraits où Testelin est cité explicitement.

Conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions

Que ce que l’on appelloit ACTION, n’est autre chose que le mouvement de quelque partie, & que ce mouvement ne se fait que par le changement des muscles, lesquels ne se meuvent que par l’entremise des nerfs qui les lient, & qui passent au travers d’eux. Que les nerfs n’agissent que par les esprits qui sont contenus dans les cavitez du cerveau, & que le cerveau ne reçoit ces esprits que du sang, qui passant continuellement par le cœur, fait qu’il se rechauffe, & se rarefie de telle sorte, que le plus subtil monte, & porte au cerveau certains petits airs ou vapeurs, lesquels passant par une infinité de petits vaisseaux, dont le cerveau est rempli, s’y spiritualisent, d’où ils se répandent aux autres parties, par le moyen des nerfs qui sont comme autant de filets, ou tuyaus qui portent ces esprits dans les muscles, selon qu’ils en ont besoin, plus ou moins, pour faire l’action à laquelle ils sont appellez : ainsi le muscle qui agit le plus, reçoit le plus d’esprits, & par consequent devient plus enflé que les autres.

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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 22 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694). Cet extrait est également tiré du livre "Les passions de l'âme" de René Descartes (Paris, Henry Le Gras, 1649), articles I et II.

mouvement

Conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions

dans la DISPOSITION ou ORDONNANCE, il y a trois parties à considerer. PREMIEREMENT, la COMPOSITION DU LIEU, à l’égard de la disposition des choses qui doivent servir de fond, qui sont Païsages inhabitez ou habitez.
Des BATIMENS, qui sont champetres ou reguliers, comme Architecture, dont la difference se connoît par ses Ordres, & par ses Aspectes. L’assemblage des deux, où il faut tenir pour maxime generale ; 1°. De composer de grandes parties. 2°. De negliger de certains endroits, pour faire valoir les autres. 3°. Faire paroître de l’agitation à toutes les choses mobiles ; prendre garde au plan, & à la position des corps, qui sont solides & fermes naturellement, comme les montagnes, ou par artifice, comme les bâtimens.
Ou MOBILES, soit par un mouvement volontaire comme les animaux ; ou par quelque puissance étrangere, comme les plantes & machines artificielles.
Ou ELOIGNES en toutes les differences qui se peuvent rencontrer, tant par ceux qui sont élevez, qu’abaissez.
La DISPOSITION DES FIGURES selon les grouppes, lesquels font liaison du sujet & arrêtent la vûë ; où il faut considerer quatre choses. La conjonction des figures, ce que l’on appelle GROUPPE, (mot Italien qui veut dire assemblage de plusieurs corps).
La proximité des figures, qu’on peut nommer LA CHAINE.

Que le grouppe soit soutenu de quelque chose qui lui serve d’arboutant, c’est ce que l’on peut nommer aussi LE SOUTIEN, & qui le joint avec tous les grouppes, bien que détachez les uns des autres.

Et l’application du clair & de l’obscur.

terms translations

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 29 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694), mais aussi dans sa "Table des préceptes sur l'ordonnance". Il s'agit d'un des rares extraits où Tetelin est explicitement cité.

Conceptual field(s)

CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition

Les Anciens n’ont-ils pas attribué deux appetits à la partie sensitive de l’ame, rangeant dans le CONCUPISCIBLE, les passions simples & dans l’IRASCIBLE les plus farouches, celles qui sont composées, pretendant que l’amour, la haine, le desir, la joye & la tristesse sont renfermées dans le premier, & que la crainte, la hardiesse, l’esperance, le desespoir, la colere, & la peur resident dans l’autre ; cela peut être expliqué plus au long. On conclut qu’il est impossible de prescrire precisément toutes les marques des differentes passions, à cause de la diversité de la forme, & du temperamment ; qu’un visage plein ne forme pas les mêmes plis, que celui qui sera maigre & desseiché […]. Qu’ainsi le Peintre doit avoir égard à toutes ces differences, pour conformer les expressions des passions au caractere des figures, à la proportion & aux contours.

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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 24 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions
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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 24 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694). Ce passage se retrouve également chez Le Brun dans sa conférence consacrée à l'expression des passions (6 octobre et 10 novembre 1668)

Conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions

dans la DISPOSITION ou ORDONNANCE, il y a trois parties à considerer. PREMIEREMENT, la COMPOSITION DU LIEU [...] La DISPOSITION DES FIGURES selon les grouppes, lesquels font liaison du sujet & arrêtent la vûë ; où il faut considerer quatre choses. La conjonction des figures, ce que l’on appelle GROUPPE, (mot Italien qui veut dire assemblage de plusieurs corps).
La proximité des figures, qu’on peut nommer LA CHAINE.

terms translations

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 29 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694), mais aussi dans sa "Table des préceptes sur l'ordonnance".

Conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → groupe
CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition

dans la DISPOSITION ou ORDONNANCE, il y a trois parties à considerer. PREMIEREMENT, la COMPOSITION DU LIEU, [...] La DISPOSITION DES FIGURES selon les grouppes, lesquels font liaison du sujet & arrêtent la vûë ; où il faut considerer quatre choses. La conjonction des figures, ce que l’on appelle GROUPPE, (mot Italien qui veut dire assemblage de plusieurs corps).
La proximité des figures, qu’on peut nommer LA CHAINE.

Que le grouppe soit soutenu de quelque chose qui lui serve d’arboutant, c’est ce que l’on peut nommer aussi LE SOUTIEN, & qui le joint avec tous les grouppes, bien que détachez les uns des autres.

terms translations

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 29 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694), mais aussi dans sa "Table des préceptes sur l'ordonnance". Il s'agit d'un des rares extraits où Testelin est cité explicitement.

Conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → groupe
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → figure et corps
CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition

dans la DISPOSITION ou ORDONNANCE, il y a trois parties à considerer. PREMIEREMENT, la COMPOSITION DU LIEU, à l’égard de la disposition des choses [...] La DISPOSITION DES FIGURES selon les grouppes, [...] SECONDEMENT, Il faut considerer les ACTIONS [...] TROISIEMEMENT ; Il faut considerer les VETEMENS, [...] Le CONTRASTE [...] Après tout cela, vous devez vous imaginer qu’il est marqué que L’ORDONNANCE étant comme l’assemblage & la disposition de toutes les parties de la Peinture, sa composition dépend entierement de la qualité & de la liberté des genies qui conduisent à leur fin les sujets par des moyens faciles, que les lumieres de l’esprit leur font découvrir, & qui rejettant tout ce qui peut partir d’un genie froid, ne sont paroître dans ce qu’ils inventent, que du bon goût dans l’élection des sujets extraordinairement vraysemblable dans leur gravité.

terms translations

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 29 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694), mais aussi dans sa "Table des préceptes sur l'ordonnance".

Conceptual field(s)

CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → groupe
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → vêtements et plis
terms translations

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 29 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694), mais aussi dans sa "Table des préceptes sur l'ordonnance".

disposition

Conceptual field(s)

CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition

dans la DISPOSITION ou ORDONNANCE, il y a trois parties à considerer. PREMIEREMENT, la COMPOSITION DU LIEU, à l’égard de la disposition des choses qui doivent servir de fond, [...] La DISPOSITION DES FIGURES selon les grouppes, lesquels font liaison du sujet & arrêtent la vûë ; où il faut considerer quatre choses. La conjonction des figures, ce que l’on appelle GROUPPE, (mot Italien qui veut dire assemblage de plusieurs corps).
La proximité des figures, qu’on peut nommer LA CHAINE.

Que le grouppe soit soutenu de quelque chose qui lui serve d’arboutant, c’est ce que l’on peut nommer aussi LE SOUTIEN, & qui le joint avec tous les grouppes, bien que détachez les uns des autres.

Et l’application du clair & de l’obscur.

terms translations

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 29 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694), mais aussi dans sa "Table des préceptes sur l'ordonnance". Il s'agit d'un des rares extraits où Le Comte cite explicitement Testelin.

Conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → groupe
CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition

Il faut considerer les ACTIONS, observant qu’on doit éviter l’affectation des attitudes contraintes, & extravagantes, tenant un milieu entre ce qui s’appelle exageré, ou insipide, que dans les figures foibles & maigres, l’on ne doit point étendre les membres, cherchant quelque occasion de les couvrir.
QU’il faut observer generalement dans toutes les figures du corps humain de bien poser la tête entre les deux épaules, le tronc sur les hanches, & le tout sur les pieds en une juste ponderation, & un contraste d’un dessein varié dans ses attitudes, sans quoy le naturel même se voit sans mouvement, ou contraint dans ses actions.
TROISIEMEMENT ; Il faut considerer les VETEMENS, observant que l’on doit ajuster les draperies sur les figures comme de veritables vétemens, & non comme des étoffes jettées au hazard.
Disposer les plis noblement, dans lesquels le nud paroisse juste.
Qu’en ajustant les plis, il faut soulever l’étoffe, pour que l’air en soutienne les plis, les faisant couler doucement & mouëlleusement.
Le CONTRASTE que l’on peut considerer à l’égard,
Des actions, dont la varieté peut être infinie, selon la diversité qui se rencontre dans les sujets insidens, & la constitution particuliere de chaque figure.

terms translations

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 29 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694), mais aussi dans sa "Table des préceptes sur l'ordonnance".

attitude

Conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → groupe
L’ARTISTE → règles et préceptes

Il faut considerer les VETEMENS, observant que l’on doit ajuster les draperies sur les figures comme de veritables vétemens, & non comme des étoffes jettées au hazard.
Disposer les plis noblement, dans lesquels le nud paroisse juste.
Qu’en ajustant les plis, il faut soulever l’étoffe, pour que l’air en soutienne les plis, les faisant couler doucement & mouëlleusement.

terms translations

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la "Table des préceptes sur l'ordonnance" de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → vêtements et plis

Le CONTRASTE que l’on peut considerer à l’égard,
Des actions, dont la varieté peut être infinie, selon la diversité qui se rencontre dans les sujets insidens, & la constitution particuliere de chaque figure.

De la situation des differens aspects qui forment un contraste agreable.
De l’usage qui s’étend universellement sur toutes les parties de la Peinture.

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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 29 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694), mais aussi dans sa "Table des préceptes sur l'ordonnance". Il s'agit d'un des rares extraits où Testelin est explicitement cité.

Conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → groupe
EFFET PICTURAL → qualité de la composition

Après tout cela, vous devez vous imaginer qu’il est marqué que L’ORDONNANCE étant comme l’assemblage & la disposition de toutes les parties de la Peinture, sa composition dépend entierement de la qualité & de la liberté des genies qui conduisent à leur fin les sujets par des moyens faciles, que les lumieres de l’esprit leur font découvrir, & qui rejettant tout ce qui peut partir d’un genie froid, ne sont paroître dans ce qu’ils inventent, que du bon goût dans l’élection des sujets extraordinairement vraysemblable dans leur gravité. C’est pour quoi l’on ne peut rien prescrire de plus à propos, que d’en donner quelqu’idée par des exemples, & sur les excellens Tableaux du Cabinet du Roy sur lesquels on peut remarquer en general, que dans les divers sujets qu’un Peintre peut avoir à traitter, il doit.
Déterminer la situation du lieu, & à l’égard des actions des figures, se proposer la diversité des mouvemens qui peuvent convenir à son sujet, leur ponderation ou soutien en équilibre, leur position sur un plan perspectif, le contraste, les jours & les ombres ; & enfin les couleurs, puisqu’on doit avoir égard également à toutes ces choses dans le projet qu’on fait de l’ordonnance pour le disposer, de sorte que toutes concourent ensemble à l’expression de la principale idée du sujet.

terms translations

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 27 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix
CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination

dans les divers sujets qu’un Peintre peut avoir à traitter, il doit.
Déterminer la situation du lieu, & à l’égard des actions des figures, se proposer la diversité des mouvemens qui peuvent convenir à son sujet, leur ponderation ou soutien en équilibre, leur position sur un plan perspectif, le contraste, les jours & les ombres ; & enfin les couleurs, puisqu’on doit avoir égard également à toutes ces choses dans le projet qu’on fait de l’ordonnance pour le disposer, de sorte que toutes concourent ensemble à l’expression de la principale idée du sujet.

terms translations

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 27 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix
CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur

Après tout cela, vous devez vous imaginer qu’il est marqué que L’ORDONNANCE étant comme l’assemblage & la disposition de toutes les parties de la Peinture, sa composition dépend entierement de la qualité & de la liberté des genies qui conduisent à leur fin les sujets par des moyens faciles, que les lumieres de l’esprit leur font découvrir, & qui rejettant tout ce qui peut partir d’un genie froid, ne sont paroître dans ce qu’ils inventent, que du bon goût dans l’élection des sujets extraordinairement vraysemblable dans leur gravité

terms translations

Conceptual field(s)

L’ARTISTE → qualités
CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → sujet et choix

le Peintre doit en second lieu, concevoir de grandes parties, comme de puissantes masses, soit dans les grouppes, soit dans les ombres, ou dans les couleurs, parce que c’est ce qui donne de la beauté & de la noblesse à l’ouvrage, & qui par cette grandeur le distingue des manieres chifonnes & mesquines.

terms translations

noblesse

Conceptual field(s)

EFFET PICTURAL → qualité de la composition
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
CONCEPTS ESTHETIQUES → grandeur et noblesse
MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main
terms translations

Conceptual field(s)

CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition
EFFET PICTURAL → qualité de la composition
terms translations

Conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → grandeur et noblesse
CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition
CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
CONCEPTION DE LA PEINTURE → lumière

comme des regles sur l’Ordonnance ne se peuvent donner, & qu’il faut que chacun y agisse selon la disposition & la force de son genie ; aussi cette partie dépendant d’un talent surnaturel, le conseil que peuvent donnez les plus sçavans, se reduit à trois chefs, sçavoir
DE BIEN ETUDIER les Histoires dans les meilleurs Auteurs, afin d’en bien comprendre l’idée principale, & les circonstances essentielles, pour se distinguer des Peintres d’un mediocre merite, & qui ne sont pas moins Peintres sans sçavoir à fond ce qui regarde l’Histoire, de même qu’un homme n’est pas moins homme quelque dépourvû qu’il soit de la vertu qui le doit émouvoir à acquerir les sçiences : ne voyons-nous pas que les Peintres du premier ordre agissans en Maîtres se sont donné des licences d’autant plus imperceptibles qu’elles sont judicieusement raisonnées, avantageusement executées, & que les Histoires autorisent.
DE BIEN MENAGER avec discretion, le contraste en toutes les parties de son dessein, pour en faire comme une agreable harmonie à la vûë ; & enfin
DE S’ATTACHER aux Exemples des plus excellens ouvrages, afin de se remplir l’esprit de belles idées pour s’en servir dans la construction des ordonnances ; &
comme vous pouvez avoir eu la curiosité d’apprendre de quelque habile Peintre, ce que c’est que LA COULEUR, & la manière de l’employer, ce ne sera rien de nouveau pour vous, quand je vous diray que les COULEURS se doivent considerer à l’égard de leur employ, soit à huile, ou à l’eau.

terms translations

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Lecomte est tiré de l'ouvrage Les Sentimens (...) de Testelin, plus précisément à la page 29 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin
EFFET PICTURAL → qualité du dessin
terms translations

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 29 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

L’ARTISTE → apprentissage
CONCEPTS ESTHETIQUES → nature, imitation et vrai
terms translations

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 29 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

terms translations

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 29 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

L’ARTISTE → qualités
L’ARTISTE → règles et préceptes
EFFET PICTURAL → qualité de la composition
terms translations

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 29 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

L’ARTISTE → qualités
CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination
terms translations

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 29 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

comme vous pouvez avoir eu la curiosité d’apprendre de quelque habile Peintre, ce que c’est que LA COULEUR, & la manière de l’employer, ce ne sera rien de nouveau pour vous, quand je vous diray que les COULEURS se doivent considerer à l’égard de leur employ, soit à huile, ou à l’eau.
A l’huile, remarquant premierement leur PREPARATION, observant qu’il les faut broyer le plus fin & le plus proprement qu’il est possible, choisissant toûjours les plus belles.
Qu’en les mettant sur la palete, il faut allier d’huile ou autres choses siccatives celles qui ne sechent point d’elles-mêmes.
Qu’il faut détremper les teintes dont l’on aura besoin, en moindre nombre qu’il sera possible, étant plus facile de les trouver avec le pinceau.

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à sa "Table des préceptes" de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

MATERIALITE DE L’ŒUVRE → couleurs

les COULEURS se doivent considerer à l’égard de leur employ, soit à huile, ou à l’eau.
A l’huile, remarquant premierement leur PREPARATION, observant qu’il les faut broyer le plus fin & le plus proprement qu’il est possible, choisissant toûjours les plus belles.
Qu’en les mettant sur la palete, il faut allier d’huile ou autres choses siccatives celles qui ne sechent point d’elles-mêmes.
Qu’il faut détremper les teintes dont l’on aura besoin, en moindre nombre qu’il sera possible, étant plus facile de les trouver avec le pinceau.

Ne doit-on pas considerer leur APPLICATION à l’égard des diverses manieres de peindre dans les ouvrages coloriez, pour les grands morceaux où l’on travaille de deux manieres ? PREMIEREMENT, en couchant les couleurs pleinement, pour les empâter & incorporer mouëlleusement ce qui les fait subsister davantage.
SECONDEMENT, ne faisant que froter avec un peu de couleur & clair d’huile, ce qui est plus prompt & paroît agreable, mais qui se passe tôt, devenant dur & sec.

terms translations

Conceptual field(s)

MATERIALITE DE L’ŒUVRE → couleurs
MATERIALITE DE L’ŒUVRE → technique de la peinture

Ne doit-on pas considerer leur APPLICATION à l’égard des diverses manieres de peindre dans les ouvrages coloriez, pour les grands morceaux où l’on travaille de deux manieres ? PREMIEREMENT, en couchant les couleurs pleinement, pour les empâter & incorporer mouëlleusement ce qui les fait subsister davantage.
SECONDEMENT, ne faisant que froter avec un peu de couleur & clair d’huile, ce qui est plus prompt & paroît agreable, mais qui se passe tôt, devenant dur & sec.

terms translations

Conceptual field(s)

MATERIALITE DE L’ŒUVRE → couleurs

Il faut reflechir sur la force, & le degré des couleurs, lesquelles on doit coucher tres-fortes au premier coup, parce qu’il est plus facile d’affoiblir celles qu’on veut éloigner, & de rehausser sur les autres.

terms translations

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à sa "Table des préceptes" de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

éloigner
réhausser

Conceptual field(s)

CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur

Les couleurs glacées, n’étant que comme une teinture ; ne faut-il pas que le dessous soit fortement peint avec des couleurs qui ayent beaucoup de corps, & qui soient couchées uniment ? [sic] dans les ouvrages finis pour être vûs de prés, ne peut-on pas y agir en deux manieres ?
PREMIEREMENT, appliquant chaque teinte proprement en sa place, entre-mêlant leurs extrémitez sans les tourmenter, pour conserver leur pureté. SECONDEMENT, remplissant toute une grande partie d’une seule teinte, & couchant par-dessus les diversitez de couleurs qui forment les petites choses ; ce qui est plus prompt, mais plûtôt corrompu.

terms translations

Conceptual field(s)

MATERIALITE DE L’ŒUVRE → technique de la peinture
MATERIALITE DE L’ŒUVRE → couleurs

Il faut reflechir aussi sur les touches qui doivent être hardies, par une conduite de pinceau aussi libre que ferme, le moins tâtonné qu’il est possible, & les ouvrages ainsi touchées à propos paroissent tres-fines, d’une distance proportionnée, semblent spirituelles & animées lorsque les jours & les ombres sont avantageusement distribuez & mouëlleusement peints, soit par le pinceau uni du Correge, ou par la manière raboteuse de celuy de Renbrand.

terms translations

Conceptual field(s)

EFFET PICTURAL → touche

Quant aux Tableaux d’une seule couleur qu’on appelle CAMAYEUX, l’on observe la dégradation des couleurs pour les choses éloignées par le clair & l’obscur, comme avec le crayon.

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Lecomte est tiré de l'ouvrage Les Sentimens (...) de Testelin, plus précisément dans sa "Table des préceptes sur la couleur" de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

dégradation

Conceptual field(s)

MATERIALITE DE L’ŒUVRE → couleurs
CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur

Quant à la Peinture à L’EAU, l’on y travaille de diverses manieres que l’on nomme, sçavoir : [...] A GOÜACHE, l’on détrempe les couleurs avec de la gomme, & l’on traine le pinceau, comme pour peindre ou laver.

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément dans sa "Table des préceptes sur la couleur" de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

MATERIALITE DE L’ŒUVRE → couleurs

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément dans sa "Table des préceptes sur la couleur" de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

MATERIALITE DE L’ŒUVRE → technique de la peinture
MATERIALITE DE L’ŒUVRE → couleurs

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément dans sa "Table des préceptes sur la couleur" de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

MATERIALITE DE L’ŒUVRE → couleurs
MATERIALITE DE L’ŒUVRE → technique de la peinture

Quant à la Peinture à L’EAU, l’on y travaille de diverses manieres que l’on nomme, sçavoir :
A DETREMPE, où l’on prepare les couleurs avec de la colle, l’on en travaille sur toute sorte de matiere.

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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément dans sa "Table des préceptes sur la couleur" de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

MATERIALITE DE L’ŒUVRE → couleurs

Quant à la Peinture à L’EAU, l’on y travaille de diverses manieres que l’on nomme, sçavoir :
A DETREMPE, où l’on prepare les couleurs avec de la colle, l’on en travaille sur toute sorte de matiere.

A FRESQUE, laquelle est une manière de peindre, à mesure qu’on enduit d’un mortier composé exprés : c’est là, qu’il faut travailler promtement & proprement, pour ne point laisser secher la matiere, appliquant chaque couleur precisément en sa place, les entremêlant par des hachures. A GOÜACHE, l’on détrempe les couleurs avec de la gomme, & l’on traine le pinceau, comme pour peindre ou laver.
MINIATURE, pour des petits ouvrages : il faut que les couleurs soient broyées tres-fines, & fort proprement ; elles se détrempent aussi avec de la gomme, & l’on y travaille en pointillant. Cette manière n’est que pour les ouvrages très-petits & delicats.

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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Lecomte est tiré de l'ouvrage Les Sentimens (...) de Testelin, plus précisément dans sa "Table des préceptes sur la couleur" de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

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MATERIALITE DE L’ŒUVRE → couleurs
MATERIALITE DE L’ŒUVRE → technique de la peinture

Voilà, comme vous voyez, des raisonnemens & des preceptes des plus solides : ils nous ont à la verité conduits dans une disgression un peu longue ; mais elle ne sera pas moins utile à ceux qui commencent pour se conduire sûrement, qu’agreable aux personnes les plus sçavantes dans ces nobles Arts, qui fondez sur des regles sûres, font reposer la beauté sur leurs ouvrages par la grace que la liberté judicieuse de leur genie y sçait attirer pour en faire un ouvrage parfait.

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Conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination
L’ARTISTE → règles et préceptes

la nature commence toujours par les choses les moins parfaites, & par consequent l’Art aussi qui en est l’imitateur

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Conceptual field(s)

PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

je veux donc expliquer ce que c’est que LA PEINTURE. C’est un ART qui par le moyen de la forme & des couleurs imite tous les objets qui tombent sous le sens de la vûë, & c’est ce qui la distingue de tous les autres Arts. Elle est composée du DESSEIN & du COLORIS, l’un est le genre, & l’autre est la difference : Le genre se communique à plusieurs Arts, & c’est aussi ce qui le rend moins noble que la difference, qui est un bien propre à sa seule espece : or ces deux parties sont tellement necessaires qu’elles ne peuvent subsister parfaitement l’une sans l’autre ; car le Dessein tout seul est quelque chose d’imparfait à l’égard de la Peinture, n’étant le fondement du Coloris, & ne subsistant avant luy, que pour en recevoir toute sa perfection […] la nature commence toujours par les choses les moins parfaites, & par consequent l’Art aussi qui en est l’imitateur. A l’égard d’être plus ou moins necessaires pour faire un tout, ces deux parties le sont également ; […] n’y a-t-il point de Peinture si le Coloris n’est joint au Dessein

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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément aux pages 37 et 38 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts

je veux donc expliquer ce que c’est que LA PEINTURE. C’est un ART qui par le moyen de la forme & des couleurs imite tous les objets qui tombent sous le sens de la vûë, & c’est ce qui la distingue de tous les autres Arts. Elle est composée du DESSEIN & du COLORIS, l’un est le genre, & l’autre est la difference : Le genre se communique à plusieurs Arts, & c’est aussi ce qui le rend moins noble que la difference, qui est un bien propre à sa seule espece : or ces deux parties sont tellement necessaires qu’elles ne peuvent subsister parfaitement l’une sans l’autre ; car le Dessein tout seul est quelque chose d’imparfait à l’égard de la Peinture, n’étant le fondement du Coloris, & ne subsistant avant luy, que pour en recevoir toute sa perfection […] la nature commence toujours par les choses les moins parfaites, & par consequent l’Art aussi qui en est l’imitateur. A l’égard d’être plus ou moins necessaires pour faire un tout, ces deux parties le sont également ; […] n’y a-t-il point de Peinture si le Coloris n’est joint au Dessein : or comme LE DESSEIN est le plus necessaire, puisqu’il faut qu’il paroisse le premier, il est juste de se donner des regles pour s’y perfectionner

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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément aux pages 37 et 38 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin
CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément aux pages 37 et 38 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin

Pour connoître ce qu’on appelle LE TRAIT en Peinture, il le faut considerer à l’égard de sa definition, & dire PREMIEREMENT, que c’est ce qui borne & termine l’étenduë de la surface d’un sujet, & qui marque les differentes parties qu’il renferme. SECONDEMENT, que ce sont de certaines lignes qui servent à representer les corps selon leurs formes, aspects & situations.
TROISIEMEMENT, que ces lignes ne peuvent avoir un être, sans avoir un terme & que ses mouvemens sont droits, circulaires ou mixtes.
Que son ETENDUE est immense, mais que son plus laborieux travail est le corps humain, osant bien penetrer jusqu’aux mouvemens de son ame.
Que sa pratique se fait de deux manieres. PREMIEREMENT à vûë d’œil, dont à l’égard des jeunes Etudians les observations se doivent réduire à quatre : sçavoir, qu’ils doivent habituer leur main & leur jugement à copier de bons Exemples à vûë d’œil, & se fortifier sur le trait, avant que d’appliquer les ombres ; chercher des Originaux finis & de peu d’ouvrage dans les commencemens, ne point se servir de Quarrez, afin que l’esprit agisse plus librement, & ne point user des regles de la Perspective que lorsqu’ils sont capables de dessiner d’après le naturel.

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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 9 et dans sa table des préceptes sur le trait de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin
EFFET PICTURAL → qualité du dessin
L’ARTISTE → apprentissage

L’on doit aussi s’instruire particulierement des regles de la Geometrie & de la Perspective, pour s’en servir facilement & avec sûreté à l’égard des corps solides & immuables, observant comme un moyen fort propre pour dessiner juste, de comparer & opposer les parties qui se rencontrent sur les lignes à plomb, pour se former une espece de Quarré intellectuel ; dessiner les Modelles tels qu’ils sont, sans charger leurs parties, soit qu’ils soient Antiques, ou naturels, qui peuvent être vûs, ou geometralement ou perspectivement, & où l’on doit user de la regle ou du compas.
GEOMETRALEMENT, qui a trois figures, le plan, le profil, & l’élevation.
PERSPECTIVEMENT, qui représente la surface d’un objet, où il faut observer que :
L’on voit l’objet d’une seule vûë, dont les rayons se rassemblent en un seul point.
Que l’œil & l’objet doivent être tous deux immobiles
Qu’
il faut concevoir une superficie comme transparente entre l’œil & l’objet, au travers de laquelle soient marquées toutes les apparences de l’objet : c’est ce que l’on appelle TABLEAU.
Que l’œil, le sujet, & le Tableau doivent être situez en distance convenable, laquelle on détermine ordinairement au double de la grandeur du sujet ou du Tableau. Cette situation ainsi déterminée, est le principe sur lequel on fonde le moyen de representer quelque chose que ce soit en perspective.

Que l’on doit amortir le trait après qu’il aura formé toutes les parties de l’ouvrage pour les Tableaux qui doivent être vûs de prés ; mais pour les éloignez, il doit être artistement prononcé, en sorte neanmoins qu’il ne paroisse point de trait du lieu d’où ils doivent être vûs

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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément dans sa table des préceptes sur le trait de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

EFFET PICTURAL → perspective

L’on doit aussi s’instruire particulierement des regles de la Geometrie & de la Perspective, pour s’en servir facilement & avec sûreté à l’égard des corps solides & immuables, observant comme un moyen fort propre pour dessiner juste, de comparer & opposer les parties qui se rencontrent sur les lignes à plomb, pour se former une espece de Quarré intellectuel ; dessiner les Modelles tels qu’ils sont, sans charger leurs parties, soit qu’ils soient Antiques, ou naturels, qui peuvent être vûs, ou geometralement ou perspectivement, & où l’on doit user de la regle ou du compas.
GEOMETRALEMENT, qui a trois figures, le plan, le profil, & l’élevation.
PERSPECTIVEMENT, qui représente la surface d’un objet, où il faut observer que :
L’on voit l’objet d’une seule vûë, dont les rayons se rassemblent en un seul point.
Que l’œil & l’objet doivent être tous deux immobiles
Qu’
il faut concevoir une superficie comme transparente entre l’œil & l’objet, au travers de laquelle soient marquées toutes les apparences de l’objet : c’est ce que l’on appelle TABLEAU.
Que l’œil, le sujet, & le Tableau doivent être situez en distance convenable, laquelle on détermine ordinairement au double de la grandeur du sujet ou du Tableau. Cette situation ainsi déterminée, est le principe sur lequel on fonde le moyen de representer quelque chose que ce soit en perspective.

Que l’on doit amortir le trait après qu’il aura formé toutes les parties de l’ouvrage pour les Tableaux qui doivent être vûs de prés ; mais pour les éloignez, il doit être artistement prononcé, en sorte neanmoins qu’il ne paroisse point de trait du lieu d’où ils doivent être vûs.

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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément dans sa table des préceptes sur le trait de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

EFFET PICTURAL → perspective

GEOMETRALEMENT, qui a trois figures, le plan, le profil, & l’élevation.

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la "Table des préceptes sur le trait" de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

EFFET PICTURAL → perspective

il faut concevoir une superficie comme transparente entre l’œil & l’objet, au travers de laquelle soient marquées toutes les apparences de l’objet : c’est ce que l’on appelle TABLEAU.
Que l’œil, le sujet, & le Tableau doivent être situez en distance convenable, laquelle on détermine ordinairement au double de la grandeur du sujet ou du Tableau. Cette situation ainsi déterminée, est le principe sur lequel on fonde le moyen de representer quelque chose que ce soit en perspective.

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Conceptual field(s)

PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Que l’on doit amortir le trait après qu’il aura formé toutes les parties de l’ouvrage pour les Tableaux qui doivent être vûs de prés ; mais pour les éloignez, il doit être artistement prononcé, en sorte neanmoins qu’il ne paroisse point de trait du lieu d’où ils doivent être vûs.

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément dans sa table des préceptes sur le trait de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

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CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin

Quant au COLORIS, la plus-part des Peintres par leurs ouvrages, font connoître qu’ils ne se mettent pas fort en peine de pratiquer cette partie ; & comment voulez-vous qu’ils pratiquent ce qu’ils ne sçavent pas, & comment aimeront-ils ce qu’ils n’ont jamais connu ? Cette partie qui fait la difference de la Peinture, de même que le Dessein en fait le genre, merite bien que nous y fassions des reflexions considerables : commençons donc par sçavoir ce que c’est.
Le COLORIS, est une des parties de la Peinture, par laquelle le Peintre sçait imiter la couleur de tous les objets naturels, & distribuer aux artificiels, celle qui est la plus avantageuse pour tromper la vûë ; & la couleur n’est autre chose qu’une superficie qui nous rend les objets sensibles à la vûë. Or, comme le Peintre doit considerer deux sortes d’objets, le naturel ou celuy qui est veritable, & l’artificiel, ou celuy qui est peint ; il doit aussi considerer deux sortes de couleurs, la naturelle & l’artificielle.

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Conceptual field(s)

CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

c’est dans ce sens là qu’on peut appeler artificielles toutes les couleurs qui sont sur la palette du Peintre, dautant que ce n’est que par l’artifice de leur mélange, qu’on peut imiter la couleur des objets naturels.
Le Peintre doit avoir une parfaite connoissance de ces deux sortes de couleurs ; de la naturelle, afin qu’il sçache ce qu’il doit imiter, & de l’artificielle, pour en faire une composition & une teinte capable de representer parfaitement la couleur naturelle.
[...] & parmi les couleurs artificielles il doit connoître celles qui ont amitié ensemble (pour ainsi-dire) & celles qui ont antipathie ; il en doit sçavoir les valeurs separément & par comparaison des unes aux autres, & cela parce que la nature n’étant pas toûjours bonne à imiter, s’il ne la trouve pas telle qu’il la cherche, il faut qu’il sçache corriger celle qui luy est presente

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Conceptual field(s)

CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
MATERIALITE DE L’ŒUVRE → couleurs

Or, comme le Peintre doit considerer deux sortes d’objets, le naturel ou celuy qui est veritable, & l’artificiel, ou celuy qui est peint ; il doit aussi considerer deux sortes de couleurs, la naturelle & l’artificielle. La couleur naturelle est celle qui nous rend actuellement visibles tous les objets qui sont dans la nature [...] Il faut qu’il sçache encore que dans la couleur naturelle il y a la couleur veritable de l’objet & la couleur reflechie

Conceptual field(s)

CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur

Le COLORIS, est une des parties de la Peinture, par laquelle le Peintre sçait imiter la couleur de tous les objets naturels, & distribuer aux artificiels, celle qui est la plus avantageuse pour tromper la vûë ; & la couleur n’est autre chose qu’une superficie qui nous rend les objets sensibles à la vûë. Or, comme le Peintre doit considerer deux sortes d’objets, le naturel ou celuy qui est veritable, & l’artificiel, ou celuy qui est peint ; il doit aussi considerer deux sortes de couleurs, la naturelle & l’artificielle. La couleur naturelle est celle qui nous rend actuellement visibles tous les objets qui sont dans la nature, & l’artificielle est une matiere dont tous les Peintres se servent pour imiter les mêmes objets : c’est dans ce sens là qu’on peut appeler artificielles toutes les couleurs qui sont sur la palette du Peintre, dautant que ce n’est que par l’artifice de leur mélange, qu’on peut imiter la couleur des objets naturels.
Le Peintre doit avoir une parfaite connoissance de ces deux sortes de couleurs ; de la naturelle, afin qu’il sçache ce qu’il doit imiter, & de l’artificielle, pour en faire une composition & une teinte capable de representer parfaitement la couleur naturelle.
Il faut qu’il sçache encore que dans la couleur naturelle il y a la couleur veritable de l’objet & la couleur reflechie ; & parmi les couleurs artificielles il doit connoître celles qui ont amitié ensemble (pour ainsi-dire) & celles qui ont antipathie ; il en doit sçavoir les valeurs separément & par comparaison des unes aux autres, & cela parce que la nature n’étant pas toûjours bonne à imiter, s’il ne la trouve pas telle qu’il la cherche, il faut qu’il sçache corriger celle qui luy est presente

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Conceptual field(s)

CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

de même que j’ay dit ci-devant que celuy qui dessine, ne doit pas imiter tout ce qu’il voit dans un modelle défectueux, & qu’au contraire, il doit changer en des proportions & en des contours avantageux les défauts qu’il y trouve. De même le Peintre ne doit pas imiter toutes les couleurs qui se presentent indifferemment, il ne doit choisir que celles qui luy conviennent, ausquelles (s’il le juge à propos) il en ajoûte d’autres qui puissent produire l’effet qu’il s’imagine pour la beauté de son ouvrage : il doit songer non seulement à rendre ses objets en particulier beaux, veritables & naturels, mais encore il doit avoir soin de l’union du tout ensemble ; tantôt il doit diminuer de la vivacité du naturel, & tantôt il doit encherir sur l’éclat & la force des couleurs qu’il y rencontre.

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Conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → nature, imitation et vrai

Il faut ajoûter que LA COULEUR dépend tellement du Dessein qu’il luy est impossible de representer quoy que ce soit, sans son ordonnance & sans sa conduite : qu’ainsi il est très-constant que le merite de la Peinture consiste plutôt dans le Dessein que dans la couleur, & puisque ce qui releve le merite des choses est de dépendre moins d’une cause étrangere, il faut donc conclure que celuy du Dessein est infiniment au-dessus de la Couleur. [...] ainsi le Peintre a besoin de la Couleur quand il veut rendre ses representations complettes & accomplies. Le Musicien qui chante juste & correct avec une voix mediocre, doit être plus estimé que celuy qui chante faux avec une belle voix ; de même le Peintre bon Dessinateur & correct, qui colorie mediocrement, est plus estimable que celuy qui dessine mal avec un beau Coloris : enfin la belle voix peut charmer les ignorans, bien qu’elle ne soit pas soûtenuë de la justesse ; de même le bel éclat de la Couleur peut faire la même chose, encore que le Dessein soit mauvais. [...] Or, pour bien pratiquer l’usage des couleurs l’on doit soigneusement observer deux choses. La PREMIERE, d’étudier quelles en sont les proprietez naturelles, reconnoître bien leur valeur, & leurs effets, pour les pouvoir appliquer avec œconomie, associant celles qui se peuvent marier ensemble pour produire une agreable union, & opposer celles qui sont propres à se relever l‘une l’autre par un doux contraste. La SECONDE, de bien menager leur diminution, pour faire enfoncer les objets dans le Tableau, & imiter le plus qu’il est possible les beaux effets du naturel.

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Conceptual field(s)

CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Il faut ajoûter que LA COULEUR dépend tellement du Dessein qu’il luy est impossible de representer quoy que ce soit, sans son ordonnance & sans sa conduite : qu’ainsi il est très-constant que le merite de la Peinture consiste plutôt dans le Dessein que dans la couleur, & puisque ce qui releve le merite des choses est de dépendre moins d’une cause étrangere, il faut donc conclure que celuy du Dessein est infiniment au-dessus de la Couleur.
C’est pourquoy on ne doit pas juger d’un ouvrage de Peinture, par ce que qui s’y trouve de brillant, mais suivant que la correction, & la précision des parties se trouve conforme aux regles & aux bons raisonnemens, puisqu’à parler proprement, la Peinture comprend tout ce qui se peut representer par le Dessein en quelque manière que ce soit, & que le Coloris n’en est qu’une partie, ce qu’on peut prouver par differens exemples, & particulierement par la Musique, dont les Compositeurs sont appelés Musiciens, encore qu’ils n’ayent ni voix ni instrumens [...] de même le Peintre bon Dessinateur & correct, qui colorie mediocrement, est plus estimable que celuy qui dessine mal avec un beau Coloris : enfin la belle voix peut charmer les ignorans, bien qu’elle ne soit pas soûtenuë de la justesse ; de même le bel éclat de la Couleur peut faire la même chose, encore que le Dessein soit mauvais.

terms translations

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément aux pages 36-37 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin
EFFET PICTURAL → qualité du dessin

C’est pourquoy on ne doit pas juger d’un ouvrage de Peinture, par ce que qui s’y trouve de brillant, mais suivant que la correction, & la précision des parties se trouve conforme aux regles & aux bons raisonnemens, puisqu’à parler proprement, la Peinture comprend tout ce qui se peut representer par le Dessein en quelque manière que ce soit, & que le Coloris n’en est qu’une partie

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Conceptual field(s)

PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts

la Peinture comprend tout ce qui se peut representer par le Dessein en quelque manière que ce soit, & que le Coloris n’en est qu’une partie, ce qu’on peut prouver par differens exemples, & particulierement par la Musique, dont les Compositeurs sont appelés Musiciens, encore qu’ils n’ayent ni voix ni instrumens : le Musicien ne peut-il pas sans la voix, avec les instrumens émouvoir les passions qu’il veut toucher ? de même le Peintre peut representer toute sorte d’objets avec du crayon ; mais quand le Musicien veut prononcer les airs avec des paroles, il a besoin de la voix ; ainsi le Peintre a besoin de la Couleur quand il veut rendre ses representations complettes & accomplies. Le Musicien qui chante juste & correct avec une voix mediocre, doit être plus estimé que celuy qui chante faux avec une belle voix ; de même le Peintre bon Dessinateur & correct, qui colorie mediocrement, est plus estimable que celuy qui dessine mal avec un beau Coloris : enfin la belle voix peut charmer les ignorans, bien qu’elle ne soit pas soûtenuë de la justesse ; de même le bel éclat de la Couleur peut faire la même chose, encore que le Dessein soit mauvais.

terms translations

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément aux pages 36-37 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

L’ARTISTE → règles et préceptes
L’ARTISTE → qualités

Or, pour bien pratiquer l’usage des couleurs l’on doit soigneusement observer deux choses. La PREMIERE, d’étudier quelles en sont les proprietez naturelles, reconnoître bien leur valeur, & leurs effets, pour les pouvoir appliquer avec œconomie, associant celles qui se peuvent marier ensemble pour produire une agreable union, & opposer celles qui sont propres à se relever l‘une l’autre par un doux contraste. La SECONDE, de bien menager leur diminution, pour faire enfoncer les objets dans le Tableau, & imiter le plus qu’il est possible les beaux effets du naturel.

terms translations

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 38 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

EFFET PICTURAL → qualité des couleurs
CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 38 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

union
contraste

Conceptual field(s)

EFFET PICTURAL → qualité des couleurs
CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur

On pourroit parler ensuite de la dégradation des couleurs ou perspectives aëriennes, & qu’il importe beaucoup d’observer la position du Tableau, de quelle lumiere il doit être éclairé pour approprier la douceur ou la force des couleurs.

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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 38 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

perspective aérienne

Conceptual field(s)

EFFET PICTURAL → perspective
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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Lecomte est tiré de l'ouvrage Les Sentimens (...) de Testelin, plus précisément à la page 38 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

dégradation

Conceptual field(s)

EFFET PICTURAL → perspective

A l’occasion des couleurs, ou à l’huile, ou à détrempe, je pourrois vous dire que les Anciens, au sortir de la pratique de peindre en détrempe, tomberent en quelque sorte en dureté, comme on le peut remarquer en quelques ouvrages de Raphaël, Jule-Romain & autres de l’Ecole Romaine & Lombarde, où l’usage des reflex n’étoit point encore venu quoyque fort utile pour produire de l’union dans les couleurs, parce qu’ils portent quelque chose des couleurs voisines dans l’ombre des corps, sur lesquels ils rejalissent ; ce qui est l’avantage des Siecles suivans, où les habiles hommes se sont étudiez à la belle œconomie & dispensation des couleurs, qui est le plus bel effet que peut produire leur raisonnable assemblage.

terms translations

École lombarde
École romaine
RAFFAELLO (Raffaello Sanzio)
ROMANO, Giulio

Conceptual field(s)

CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs
EFFET PICTURAL → qualité de la lumière

A l’occasion des couleurs, ou à l’huile, ou à détrempe, je pourrois vous dire que les Anciens, au sortir de la pratique de peindre en détrempe, tomberent en quelque sorte en dureté, comme on le peut remarquer en quelques ouvrages de Raphaël, Jule-Romain & autres de l’Ecole Romaine & Lombarde, où l’usage des reflex n’étoit point encore venu quoyque fort utile pour produire de l’union dans les couleurs, parce qu’ils portent quelque chose des couleurs voisines dans l’ombre des corps, sur lesquels ils rejalissent ; ce qui est l’avantage des Siecles suivans, où les habiles hommes se sont étudiez à la belle œconomie & dispensation des couleurs, qui est le plus bel effet que peut produire leur raisonnable assemblage.
Il faut encore vous dire comme on en doit considerer la valeur, & comme elles [ndr : les couleurs] se peuvent mutuellement entr’aider & se faire valoir par un judicieux contraste ; leur force, pour les placer aux endroits que l’on veut faire paroître avancez & reculez ; & leur union pour les associer en une agreable correspondance. Pour y parvenir, l’on ne doit negliger ni le bon choix des matieres ni leur application, évitant le mélange de celles qui sont corruptibles avec celles qui sont pures. Il faut appliquer proprement chaque teinte en sa place, ne les broüillant & tourmentant que le moins qu’il est possible sur tout dans les carnations, où à l’imitation du Titien, on doit donner tout l’avantage & l’éclat.

terms translations

Conceptual field(s)

EFFET PICTURAL → qualité des couleurs
CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur

Il faut encore vous dire comme on en doit considerer la valeur, & comme elles [ndr : les couleurs] se peuvent mutuellement entr’aider & se faire valoir par un judicieux contraste ; leur force, pour les placer aux endroits que l’on veut faire paroître avancez & reculez ; & leur union pour les associer en une agreable correspondance. Pour y parvenir, l’on ne doit negliger ni le bon choix des matieres ni leur application, évitant le mélange de celles qui sont corruptibles avec celles qui sont pures. Il faut appliquer proprement chaque teinte en sa place, ne les broüillant & tourmentant que le moins qu’il est possible sur tout dans les carnations, où à l’imitation du Titien, on doit donner tout l’avantage & l’éclat

terms translations

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 39 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

Conceptual field(s)

EFFET PICTURAL → qualité des couleurs
CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur

Enfin dans cette partie de la Couleur, on doit considerer ces trois choses conjointement pour y exceller. La belle œconomie des couleurs, la propreté dans leur mélange & dans leur application, & la liberté du Pinceau. Ces trois choses qui bien souvent font tout le talent d’un Peintre, chacune en particulier, ne se doivent neanmoins jamais separer, puisqu’elles contribuent également à imiter avec succés la beauté du naturel.

terms translations

Conceptual field(s)

CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
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Conceptual field(s)

L’ARTISTE → qualités
CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
terms translations

Conceptual field(s)

L’ARTISTE → qualités
terms translations

Conceptual field(s)

L’ARTISTE → qualités
CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
terms translations

Conceptual field(s)

L’ARTISTE → qualités

Dans les Desseins des grands Maîtres, l’on y remarque trois choses ; la SCIENCE de la composition correcte & de bon goût ; l’ESPRIT dans les expressions vives, & la LIBERTE de la main de ces Sçavans Peintres, qui correspondant à l’idée de leur genie, a sçû si hardiment exprimer ce qu’ils pensoient. C’est ce que nos connoisseurs appellent le SEEL (sic) ou CACHET de l’esprit du PEINTRE, & ce qu’ils ne trouvent pas dans les Desseins insipides ou faits de resouvenir, ou copiez par des Eleves dans la manière de leurs Maîtres, sans rendre ces Desseins nouveaux par les accompagnemens dont ils auroient pu les enrichir.

sel · génie

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CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination
MANIÈRE ET STYLE → le faire et la main

sel · cachet

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CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination

cachet · génie

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L’ARTISTE → qualités
CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination

Quant au mot de DESSEIN, il est fort équivoque & se prend de differentes manieres, qu’on peut reduire à trois : sçavoir, la volonté de faire ou dire quelque chose ; l’on appelle encore Dessein, la pensée du Tableau que le Peintre produit sur le papier ou sur la toile, pour juger de l’effet de l’ouvrage qu’il medite ; & de cette manière l’on peut appeler du nom de Dessein, non seulement une esquisse, mais encore un ouvrage bien entendu d’ombres & de lumieres, ou même un Tableau bien colorié, & enfin l’on appelle Dessein, les justes mesures, les proportions & les formes exterieures que doivent avoir les objets qui sont imitez d’après la nature, & c’est de cette derniere sorte que l’on entend veritablement le Dessein qui fait une des parties de la Peinture : aussi lorsqu’on ajoûte aux contours les lumieres & les ombres, on ne le peut faire sans le blanc & le noir, qui sont deux des plus principales couleur dont le Peintre ait accoûtumé de se servir. Dans les Desseins des grands Maîtres, l’on y remarque trois choses ; la SCIENCE de la composition correcte & de bon goût ; l’ESPRIT dans les expressions vives, & la LIBERTE de la main de ces Sçavans Peintres, qui correspondant à l’idée de leur genie, a sçû si hardiment exprimer ce qu’ils pensoient. C’est ce que nos connoisseurs appellent le SEEL (sic) ou CACHET de l’esprit du PEINTRE, & ce qu’ils ne trouvent pas dans les Desseins insipides ou faits de resouvenir, ou copiez par des Eleves dans la manière de leurs Maîtres, sans rendre ces Desseins nouveaux par les accompagnemens dont ils auroient pu les enrichir.

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Conceptual field(s)

CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition du dessin
MATERIALITE DE L’ŒUVRE → technique du dessin
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CONCEPTION DE LA PEINTURE → dessin
EFFET PICTURAL → qualité du dessin
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition du dessin

Sous le coloris est aussi comprise l’intelligence des lumieres & des ombres, puisque dans la nature, la lumiere & la couleur sont inseparables, & que par tout où il y a de la lumiere, il y a de la couleur ; c’est l’Art du clair-obscur qui fait faire distribuer les jours & les ombres avec avantage ; mais la Couleur locale qui fait une des parties du Coloris, consiste à connoître la Couleur veritable qui fait le caractere de chaque objet.

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CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
CONCEPTION DE LA PEINTURE → lumière
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs
EFFET PICTURAL → qualité de la lumière

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CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs

Quant à la couleur, il y en a qui sont d’une même couleur de clair obscur ; mais au reste quoyque très-beaux, témoin les ouvrages de Polidore Caravage, ils ne trompent point la vûë ; ce sont neanmoins des ouvrages de Peinture, puisqu’ils imitent par le Dessein & par la couleur le veritable ouvrage de Sculpture. Sous le coloris est aussi comprise l’intelligence des lumieres & des ombres, puisque dans la nature, la lumiere & la couleur sont inseparables, & que par tout où il y a de la lumiere, il y a de la couleur ; c’est l’Art du clair-obscur qui fait faire distribuer les jours & les ombres avec avantage ; mais la Couleur locale qui fait une des parties du Coloris, consiste à connoître la Couleur veritable qui fait le caractere de chaque objet.

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CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
CONCEPTION DE LA PEINTURE → lumière
EFFET PICTURAL → qualité des couleurs
EFFET PICTURAL → qualité de la lumière

Il ne suffit pas que le Peintre ait trouvé toutes les choses qui doivent entrer dans son Tableau, & qui y sont essentielles ; il faut encore qu’il les dispose d’une manière avantageuse, & qui fasse paroître ce qu’elles ont de plus beau, & qu’il en neglige quelques unes pour donner plus d’éclat à d’autres, sur lesquelles il pretend attirer la vûë. C’est assez d’avoir de l’esprit pour imaginer tous les objets qui composent un sujet ; mais pour les bien disposer & pour sçavoir l’œconomie du tout ensemble, il faut etre excellent Peintre, & connoître aussi ce que c’est que le Beau Naturel, & en quoy consiste cette beauté qu’on doit imiter.

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CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition

D. Mais comment connoître ce BEAU NATUREL ?
R. Je vous diray que dans la Peinture l’on doit tenir pour beau, ce qui imite le mieux le naturel dans un choix raisonnable ; que dans les choses naturelles, il faut distinguer le naturel simple d’avec le naturel composé, & dans ce dernier, faire distinction du regulier, ou de celuy qui peut être rustique ; parce que dans le regulier, la beauté consiste en la symetrie & la belle ordonnance de l’Art, & quant au rustique sa beauté consiste dans l’irrégularité champêtre.
Dans les objets naturellement simples à l’égard des choses inanimées, la beauté se rencontre dans les bizarres productions d’une terre inculte, qui forme toutes choses irrégulièrement, dont les aspects se rencontrent plaisans, selon les accidens de lumiere & autres choses qui y surviennent, & qui sont des effets admirables & charmans.
Mais la veritable beauté d’un Tableau consiste en la conformité de toutes les parties qui entrent en la composition & ordonnance, avec une judicieuse expression.
Quant à ce qui est du corps humain, chacun sçait que sa beauté n’est que dans la régularité de ses parties, & dans la précision de ses proportions, selon l’expression & le caractere des vertus & des fonctions qui luy sont appropriées. Il faut dire aussi que l’on trouve ordinairement les choses belles & estimables en quatre manieres ; PREMIEREMENT à cause de la commodité, SECONDEMENT de l’utilité, TROISIEMEMENT de la nouveauté ; & en dernier lieu à cause de leur rareté.
Or comme l’utilité de la Peinture est de plaire aux yeux, & de satisfaire à l’esprit par la representation des choses absentes ; le Peintre ne peut avoir trop de soin d’imiter le naturel dans sa verité, & de choisir les plus agréables aspects.

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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 40 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
CONCEPTS ESTHETIQUES → nature, imitation et vrai
EFFET PICTURAL → qualité de la composition
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
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Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 40 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
CONCEPTS ESTHETIQUES → nature, imitation et vrai
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts

Mais la veritable beauté d’un Tableau consiste en la conformité de toutes les parties qui entrent en la composition & ordonnance, avec une judicieuse expression.

Comme de nombreuses autres parties de texte, ce passage de Florent Le Comte est tiré de l'ouvrage "Les Sentimens (...)" de Testelin, plus précisément à la page 40 de l'édition de La Haye (Matthieu Rogguet, vers 1693-1694).

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CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Or comme l’utilité de la Peinture est de plaire aux yeux, & de satisfaire à l’esprit par la representation des choses absentes ; le Peintre ne peut avoir trop de soin d’imiter le naturel dans sa verité, & de choisir les plus agréables aspects.

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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
L’ARTISTE → règles et préceptes

le celebre Monsieur de Chambret a mis en lumiere dans son traité de la Peinture des Anciens, cinq principes qui peuvent passer pour les véritables fondemens de cet Art.

L’INVENTION ou l’HISTOIRE est un de ces principes ; la PROPORTION ou la SYMMETRIE ; la COULEUR, laquelle comprend aussi la juste dispensation des lumieres & des ombres ; les MOUVEMENS où sont exprimez les actions & les passions, & enfin la COLLOCATION ou Position réguliere des figures dans tout le corps de l’ouvrage.

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position

Conceptual field(s)

PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
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PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Le Beau fini demande une espece de négligence en bien des endroits & non pas une recherche affectée dans toutes les parties : il ne faut pas que tout paroisse dans le Tableau, mais que tout y soit sans y paroître, & c’est justement ce que l’on peut demander d’un Tableau dans le moment qu’on le regarde ; c’est en quoy consiste le dévelopement de son sujet pour en inspirer la premiere passion ; c’est ce qui fait le plaisir des yeux qui ne cherchent qu’à être surpris, au lieu que celui de l’esprit ne vient que par reflexion. S’il y a quelque chose à redire aux ouvrages de Raphaël, c’est qu’ils ne surprennent pas d’abord, & qu’ils n’attirent pas ce premier coup d’œil ; mais aussi plus on les examine, & plus on les trouve beaux.

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Conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

Le Beau fini demande une espece de négligence en bien des endroits & non pas une recherche affectée dans toutes les parties : il ne faut pas que tout paroisse dans le Tableau, mais que tout y soit sans y paroître, & c’est justement ce que l’on peut demander d’un Tableau dans le moment qu’on le regarde ; c’est en quoy consiste le dévelopement de son sujet pour en inspirer la premiere passion ; c’est ce qui fait le plaisir des yeux qui ne cherchent qu’à être surpris, au lieu que celui de l’esprit ne vient que par reflexion. S’il y a quelque chose à redire aux ouvrages de Raphaël, c’est qu’ils ne surprennent pas d’abord, & qu’ils n’attirent pas ce premier coup d’œil ; mais aussi plus on les examine, & plus on les trouve beaux. Pour vous faire plus sensiblement toucher ce que nous disons, le celebre Monsieur de Chambret a mis en lumiere dans son traité de la Peinture des Anciens, cinq principes qui peuvent passer pour les véritables fondemens de cet Art.

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SPECTATEUR → perception et regard

Les minuties dans le discours avilissent une pensée & en ôtent tout le feu, & les Tableaux où l’on a apporté toute l’exactitude possible pour les finir, tombent souvent dans la froideur & la secheresse. Le Beau fini demande une espece de négligence en bien des endroits & non pas une recherche affectée dans toutes les parties : il ne faut pas que tout paroisse dans le Tableau, mais que tout y soit sans y paroître, & c’est justement ce que l’on peut demander d’un Tableau dans le moment qu’on le regarde ; c’est en quoy consiste le dévelopement de son sujet pour en inspirer la premiere passion ; c’est ce qui fait le plaisir des yeux qui ne cherchent qu’à être surpris, au lieu que celui de l’esprit ne vient que par reflexion. S’il y a quelque chose à redire aux ouvrages de Raphaël, c’est qu’ils ne surprennent pas d’abord, & qu’ils n’attirent pas ce premier coup d’œil ; mais aussi plus on les examine, & plus on les trouve beaux. Pour vous faire plus sensiblement toucher ce que nous disons, le celebre Monsieur de Chambret a mis en lumiere dans son traité de la Peinture des Anciens, cinq principes qui peuvent passer pour les véritables fondemens de cet Art.

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Conceptual field(s)

PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

La disposition est à un Tableau, ce que le tour est à une pensée, & les choses ne valent qu’autant qu’on les fait valoir ; car pour faire un ouvrage excellent, il faut un genie moderé qui n’ait ni trop d’emportement ni trop de froideur : les ouvrages les plus finis ne sont pas toûjours les plus agréables, & les Tableaux artistement touchez ne font-ils pas le même effet qu’un discours où les choses n’étant pas expliquées avec toutes leurs circonstances, en laissent juger le Lecteur, qui se fait un plaisir de s’imaginer tout ce que l’Autheur avoit dans l’esprit ? Les minuties dans le discours avilissent une pensée & en ôtent tout le feu, & les Tableaux où l’on a apporté toute l’exactitude possible pour les finir, tombent souvent dans la froideur & la secheresse. Le Beau fini demande une espece de négligence en bien des endroits & non pas une recherche affectée dans toutes les parties : il ne faut pas que tout paroisse dans le Tableau, mais que tout y soit sans y paroître, & c’est justement ce que l’on peut demander d’un Tableau dans le moment qu’on le regarde ; c’est en quoy consiste le dévelopement de son sujet pour en inspirer la premiere passion ; c’est ce qui fait le plaisir des yeux qui ne cherchent qu’à être surpris, au lieu que celui de l’esprit ne vient que par reflexion. S’il y a quelque chose à redire aux ouvrages de Raphaël, c’est qu’ils ne surprennent pas d’abord, & qu’ils n’attirent pas ce premier coup d’œil ; mais aussi plus on les examine, & plus on les trouve beaux. Pour vous faire plus sensiblement toucher ce que nous disons, le celebre Monsieur de Chambret a mis en lumiere dans son traité de la Peinture des Anciens, cinq principes qui peuvent passer pour les véritables fondemens de cet Art.

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Conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → comparaison entre les arts
CONCEPTS ESTHETIQUES → beauté, grâce et perfection

l’INVENTION est un talent naturel qui ne s’acquiert ni par l’étude ni par le travail ; mais c’est le feu de l’esprit qui doit renfermer trois qualitez differentes ; il faut qu’il soit extrêmement fecond, judiceux, & relevé, pour ne pas tomber dans le steril dans le confus  & dans le bas.

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Conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination
terms translations

Conceptual field(s)

CONCEPTS ESTHETIQUES → génie, esprit, imagination

La PROPORTION est une juste correspondance du tout avec ses parties ; la plûpart des hommes se peuvent rendre capables de cette connoissance, & la GEOMETRIE qui est la source ou comme la guide de tous les autres Arts, est en même tems le chemin le plus assuré pour y parvenir. Entre les Peintres & les Sculpteurs anciens qui ont excellé dans cette partie Quintilien & beaucoup d’autres ont singulièrement remarqué PARRHAZIUS, PRAXITELLE, ZEUXIS, LYSIPPE, POLICRETTE, EUPHRANOR, & le celebre ASCLEPIODORE, à qui l’excellent APELLE faisoit gloire de ceder dans la justesse des proportions.

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CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition
L’ARTISTE → qualités
L’ARTISTE → apprentissage
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → proportion

LA COULEUR. Cette partie ne doit pas seulement s’entendre du Coloris, mais encore de la science des ombres & des lumieres, comme étant une branche de la Perspective, où le centre du corps lumineux represente l’œil, & la section qui se fait de ses rayons sur le plan ou sur une autre superficie, exprime précisément le vray contour & la forme même du corps éclairé ; & les perspectives capricieuses qu’on voit quelquefois sur des surfaces irréguliéres, ne seront plus difficiles à ceux qui en auront le secret & l’intelligence.

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Cette citation reprise de Fréart est en contradiction avec ce qu'il dit par ailleurs de la couleur et du coloris.

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EFFET PICTURAL → perspective
CONCEPTION DE LA PEINTURE → couleur
CONCEPTION DE LA PEINTURE → lumière

Quant aux MOUVEMENS & à l’EXPRESSION, cette quatrième partie est excellente & admirable ; car elle fait parler les figures ; & il est à remarquer que le Peintre se peint souvent lui-même, faisant porter à ses figures le caractere de son humeur, de son imagination, & de son genie ; car dans le paralelle des figures de RAPHAEL avec celles de MICHEL-ANGE, on reconnoîtra que le premier étoit la douceur même, & que l’autre étoit extraordinairement rude & severe ; comme il se voit dans son ouvrage de la Chapelle du Vatican, & dans le Jugement universel qu’il a representé dans ce sanctuaire, où il a introduit plusieurs figures extravagantes par leur indecence, lorsque RAPHAEL au contraire a apporté de la moderation dans les sujets les plus licentieux.
Il faut encore que l’expression soit accompagnée d’un jugement & d’une circonspection particuliere, pour ne rien faire que de modeste & de régulier dans tous ses ouvrages ; prenant pour maxime que rien ne peut être beau s’il n’est honnête.

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L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

Quant aux MOUVEMENS & à l’EXPRESSION, cette quatrième partie est excellente & admirable ; car elle fait parler les figures ; & il est à remarquer que le Peintre se peint souvent lui-même, faisant porter à ses figures le caractere de son humeur, de son imagination, & de son genie ; car dans le paralelle des figures de RAPHAEL avec celles de MICHEL-ANGE, on reconnoîtra que le premier étoit la douceur même, & que l’autre étoit extraordinairement rude & severe ; comme il se voit dans son ouvrage de la Chapelle du Vatican, & dans le Jugement universel qu’il a representé dans ce sanctuaire, où il a introduit plusieurs figures extravagantes par leur indecence, lorsque RAPHAEL au contraire a apporté de la moderation dans les sujets les plus licentieux.

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Conceptual field(s)

L’HISTOIRE ET LA FIGURE → expression des passions
L’HISTOIRE ET LA FIGURE → action et attitude

La cinquième partie consiste dans la POSITION des figures, laquelle étant réguliére est en même-tems la baze de tout l’édifice de la Peinture, le lien & l’assemblage des quatre premieres parties, qui n’ont ni forme ni subsistance sans elle : & comme ce n’est pas assez qu’un ARCHITECTE ait fait provision de toutes sortes de materiaux, & même qu’il ait donné la forme particuliere à chaque membre de son bâtiment, tout cela n’est rien s’il ne sçait tout placer dans son propre lieu, de même un Peintre auroit en vain travaillé dans l’acquisition des quatre premieres parties de la Peinture, s’il se trouvoit manquer dans celle-ci, & sans intelligence sur ce qui regarde la position réguliere des figures dans le Tableau. Cette science si necessaire est justement ce que les sçavans nomment l’Optique, & que les Peintres & Dessinateurs appellent PERSPECTIVE.

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optique

Conceptual field(s)

CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition
EFFET PICTURAL → perspective
L’ARTISTE → qualités
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Conceptual field(s)

CONCEPTION DE LA PEINTURE → composition
EFFET PICTURAL → perspective
L’ARTISTE → qualités

si pour y parvenir vous suivez quatre maximes essentielles dans lesquelles vous vous renfermiez. 1° Il faut que dans la composition d’une Histoire la verité y soit fort exacte & tres-pure. 2° Il est bon d’avoir un grand égard pour le Lieu, & les lumieres que vôtre Tableau doit recevoir. 3° Observez de ne découvrir jamais dans les figures, les parties qui ne se peuvent montrer honnêtement ; c’est le moyen de faire vivre vos ouvrages plus long-tems, & de ne pas donner sujet aux scrupuleux de les gâter en faisant couvrir par quelque ignorant ce que l’on auroit pris peine à finir ; encore croiroit-t-il faire grace de ne le pas effacer entierement.
Quatrièmement, enfin, de trouver le moyen de representer les choses noblement & ingénieusement par une manière grande & magnifique. Voilà les quatre principales maximes qui feront la justesse, ou pour mieux dire l’Harmonie de la Peinture.

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L’ARTISTE → règles et préceptes
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture
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L’ARTISTE → règles et préceptes
PEINTURE, TABLEAU, IMAGE → définition de la peinture

Tous ceux qui peuvent atteindre à se faire des recueils sur ces differentes notions, le font avec plaisir, parce que sans se fatiguer l’esprit, ils se donnent une connoissance d’Histoire sainte & prophane, ou de tous les Arts liberaux & mecaniques : ceux qui aiment les portraits avec attache, voyent revivre avec plaisir les morts & les absens ; & c’est dans la difference de leurs attitudes où l’on trouve comme une espece de jugement phisionomique, pour decouvrir plus facilement les caracteres de leur genie.
Mais afin que chacun se puisse satisfaire suivant sa fortune, je feray voir ceux qui recherchent l’Estampe sous trois differens états ; & je diray qu’il est bien vray que dans le choix d’une Estampe le grand Curieux qui peut avoir du plus beau sans se soucier du prix, ne sçauroit être trop difficile dans la recherche des belles épreuves, des véritables originaux, & de la belle impression : il y a de la difference de tout au tout dans une même piece suivant qu’elle est conditionnée. Ceux qui se ménagent, parmi lesquels on en trouve qui professent les Arts, & qui en ont une parfaite connoissance ; ces personnes aspirent volontiers à se faire un amas des plus belles Estampes : mais ils se mettent peu en peine de l’impression & de la propreté, pourvû qu’ils y trouvent l’expression du burin sans alteration, afin de pouvoir prendre d’après, ce qui leur est necessaire. Quant au troisième ordre, ce sont ceux qui n’ayant besoin des Estampes que pour embellir des appartemens, cherchent de les avoir dans leur caractere naturel, mais sans se soucier si ce sont des originaux ou non.

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