MICHELANGELO (Michelangelo Buonarroti)

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Het is aanmerkerswaard, dat in deze Landen, de Teekenkonst teegenwoordig zo weinig betragt word, ja zo gering en onnoodig geoordeeld, als of het maar tydquistinge was, en niet te pyne waard, om eenige moeiten, of studie aan te hangen. Daar ik in teegendeel wel anders heb moeten blokken, om wat te leeren; niet alleen in myn Jonkheid? maar tot het laatste der daagen dat my dit ongeval overgekoomen is, heb ik de weekelyke Kollegien waargenoomen, en Akadeemie Beelden naar ’t Leeven geteekent, behalven noch andere gewoontes dien ik had, van naar de Antyken, Basreleeves, en van gekleede Leeman te teekenen, gelyk dezelve Modellen of teekeningen, onder de Liefhebbers berustende, kunnen uitwijzen. En noch heb ik niet genoeg naar myn zin geweeten, om de naam van Historie-schilder te draagen. Maar wat hoef ik een Voorbeeld van myn zelver op te haalen, bleikt het niet genoeg aan de werken der oude Beroemde meesters, dat zy al haar vleit en zorg aangewend hebben, om in de Teekenkonst uit te munten, als Raphael, Michel Angelo, Karats, en meer anderen; niet alleen in ’t Menschbeeld, maar alles; zo wel Landschap, Architektuur, Konterfytzels, Bloemen, Beesjes, en wat er meer vereyst om Universeel of algemeen te zyn?

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Soo veel als’er tot noch toe de naam van Konstkenders en beminnaars met waarheyd gedragen hebben, zijn doorgaans van oordeel geweest, dat de Oude overblijffselen der goede statu-Beelden en Half ronden en ’t geen in de bloey-tijd der Schilder en Bootseer-kunde gemaakt is voor de Schoonste in de Konst, en voor de Leerlingen de beste en volmaaktste Voor-beelden te houden sijn. Welke waarheyd van de neerstigen Heer Jan de Bisschop, aangemerkt zijnde, hem ook opentlijk in de Opdragt van sijn vijftig eerst uytgegeven statu-Beelden, heeft doen belijden; dat hy door lange ervarentheyd, in dat gevoelen meer en meer bevestigt was. Want het zy, segt hy, dat we onse meeninge bouwen op d’agting en hoogen prijs, welke voor dusdanige Konstbeelden, al van ouden tijden is betaald geworden, (waar van Cicero, Plinius en andere mannen van kennis; Beneffens de daaglijxse ervarentheyd getuygen konnen zijn:) of dat wy Raphael d’Urbijn, of Michel Angelo en sulke Meesters, ’t selve niet alleen met woorden, maar ook met der daat sien bevestigen; wy sullen bevinden datse hun geheele oeffening dar na gerigt hebben. En voor soo ver, veel eer Roovers dan Navolgers geworden zijn. Waarlijk seyd hy vorder, daar is geen andere reden, dat Vrankrijk, nu in der daat de Kroon spannende, het nu soo ver gebracht heeft, als dat het te Roomen met goede opmerking, de Oude Pronkbeelden wel doorsien, en der selver navolger Poussijn met veel Eer ontfangen, en seer hoog geagt heeft.

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Every Action must be represented as done, not only as ‘tis possible it might be perform’d, but in the Best manner. In the Print after Rafaëlle, grav’d by Marc Antonio, you see Hercules gripe Anteus with all the Advantage one can wish to have over an Adversary : […]. Daniele da Volterra has not succeeded so well in his famous Picture of the Descent from the Cross, where one of the Assistants, who stands upon a Ladder drawing out a Nail, is so disposed as is not very Natural, and Convenient for the purpose.

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Are. D’ou tirez vous la regle de juger de ces beautés ?
Fab. Je crois, comme vous l’avez dit, qu’on la doit tirer d’aprés nature, & d’aprés les statues antiques.
Are. Vous avoüerez donc que les nuds de Rafael ont toutes les parties belles, & achevées ; car rarement fit-il aucun ouvrage sans imiter le naturel, ou l’antique : c’est de la qu’on voit dans ses figures, têtes, jambes, torses, bras, pieds, & mains étonnantes.
Fab. Il ne fit point voir les os, les muscles, certains petits nerfs, & autres parties menûes autant que Michel Ange.
Are. Are. Il a fait voir ces parties dans les figures qui l’exigeoient, autant qu’il etoit a propos, Michel Ange (soit dit sans l’offenser) les fait voir quelque fois plus qu’il ne convient. Ce qui est si evident qu’il est inutil d’en dire davantage sur ce point. De plus vous devez vous ressouvenir, que je vous ai dit, qu’il est bien plus important de couvrir les os d’une chair pleine & tendre, que de les ecorcher : & pour preuve de cette verité, je vous replique, que pour la plus grande partie les anciens, ont fait leurs figures tendres, & avec peu de recherche […]. Mais il ne s’attacha pas beaucoup à cette maniere, parcequ’il avoit pris pour son but principal de plaire (come en effet c’est la premiere qualité du peintre) & cherchant a se procurer plutôt le surnom d’agreable, que de terrible, il en acquit un autre qui fut celui de gracieux. Car outre l’invention , outre le dessein, outre la diversité, outre que tous ses ouvrages remuent infiniment ; on y trouve de plus la prerogative qu’avoient, à ce qu’ecrit Pline, les figures d’Apelles ; c’est a dire l’agrement, qui est ce je ne sçai quoi, qui ravit ordinairement dans les peintres, comme dans les poetes : de sorte qu’il remplit les esprits d’un plaisir infini, quoiqu’on ne puisse decouvrir de quel coté vient, ce qui nous plait si fort.

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Mais un autre eloge que Pline donne à Parrhasius, d’avoir le premier enrichy la peinture de la Symmetrie, ou de cette proportion que doivent avoir les parties entr’elles, & eu esgard à leur tout ; me donne un nouveau sujet de dire qu’il n’a point eu de semblables dans le dernier siecle, si nous n’attribuons cét honneur à Albert Durer, & à Michel-Ange Buonarotte. [...] Ils ont pourtant esté repris tous deux du mesme deffaut qu’on reprochoit à Demetrius, d’avoir negligé par trop de rendre leurs ouvrages agreables, pourveu qu’ils fussent fort semblables, ne se souciant que d’aller apres le naturel ; nam Demetrius tanquam nimius in eo reprehenditur, & fuit similitudinis quam pulchritudinis amantior.

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Michael Angelo Buonaroti was the greatest Designer that ever was, having studied Naked Bodies with great Care ; but he aiming always at showing the most difficult things of the Art, in the Contorsions of Members, and Convulsions of the Muscles, Contractions of the Nerves, &c. His Painting is not so agreeable, though much more profound and difficult than any other ; his Manner was Fierce, and almost Savage, having nothing of the Graces of Raphael, whose Naked Figures are dilicate and tender, and more like Flesh and Blood, whereas Michael Angelo doth not distinguish the Sexes nor the Ages so well, but makes all alike Musculous and Strong ;

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Are. D’ou tirez vous la regle de juger de ces beautés ?
Fab. Je crois, comme vous l’avez dit, qu’on la doit tirer d’aprés nature, & d’aprés les statues antiques.
Are. Vous avoüerez donc que les nuds de Rafael ont toutes les parties belles, & achevées ; car rarement fit-il aucun ouvrage sans imiter le naturel, ou l’antique : c’est de la qu’on voit dans ses figures, têtes, jambes, torses, bras, pieds, & mains étonnantes.
Fab. Il ne fit point voir les os, les muscles, certains petits nerfs, & autres parties menûes autant que Michel Ange.
Are. Are. Il a fait voir ces parties dans les figures qui l’exigeoient, autant qu’il etoit a propos, Michel Ange (soit dit sans l’offenser) les fait voir quelque fois plus qu’il ne convient. Ce qui est si evident qu’il est inutil d’en dire davantage sur ce point. De plus vous devez vous ressouvenir, que je vous ai dit, qu’il est bien plus important de couvrir les os d’une chair pleine & tendre, que de les ecorcher : & pour preuve de cette verité, je vous replique, que pour la plus grande partie les anciens, ont fait leurs figures tendres, & avec peu de recherche […]. Mais il ne s’attacha pas beaucoup à cette maniere, parcequ’il avoit pris pour son but principal de plaire (come en effet c’est la premiere qualité du peintre) & cherchant a se procurer plutôt le surnom d’agreable, que de terrible, il en acquit un autre qui fut celui de gracieux. Car outre l’invention , outre le dessein, outre la diversité, outre que tous ses ouvrages remuent infiniment ; on y trouve de plus la prerogative qu’avoient, à ce qu’ecrit Pline, les figures d’Apelles ; c’est a dire l’agrement, qui est ce je ne sçai quoi, qui ravit ordinairement dans les peintres, comme dans les poetes : de sorte qu’il remplit les esprits d’un plaisir infini, quoiqu’on ne puisse decouvrir de quel coté vient, ce qui nous plait si fort.

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Are. Non seulement Albert Durer à manqué dans les vetements, mais encore dans les airs de têtes ; le quel parce qu’il etoit Allemand a peint en plus d’un endroit la Mere de notre Seigneur vëtue à l’Allemande, & pareillement toutes les saintes femmes, qui l’accompagnoient ; & il ne manque pas encore de donner aux Juifs des phisionomies Allemandes, & accompagnées de moustaches, & de cheveux bizarres, qu’ils portoient avec des habits à leur mode : mais de ces erreurs qui regardent la convenance, & l’invention j’en toucherai quelqu’une, lorsque j’en serai à la comparaison de Rafael, & de Michel Ange.

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Are. Non seulement Albert Durer à manqué dans les vetements, mais encore dans les airs de têtes ; le quel parce qu’il etoit Allemand a peint en plus d’un endroit la Mere de notre Seigneur vëtue à l’Allemande, & pareillement toutes les saintes femmes, qui l’accompagnoient ; & il ne manque pas encore de donner aux Juifs des phisionomies Allemandes, & accompagnées de moustaches, & de cheveux bizarres, qu’ils portoient avec des habits à leur mode : mais de ces erreurs qui regardent la convenance, & l’invention j’en toucherai quelqu’une, lorsque j’en serai à la comparaison de Rafael, & de Michel Ange.

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Het is aanmerkerswaard, dat in deze Landen, de Teekenkonst teegenwoordig zo weinig betragt word, ja zo gering en onnoodig geoordeeld, als of het maar tydquistinge was, en niet te pyne waard, om eenige moeiten, of studie aan te hangen. Daar ik in teegendeel wel anders heb moeten blokken, om wat te leeren; niet alleen in myn Jonkheid? maar tot het laatste der daagen dat my dit ongeval overgekoomen is, heb ik de weekelyke Kollegien waargenoomen, en Akadeemie Beelden naar ’t Leeven geteekent, behalven noch andere gewoontes dien ik had, van naar de Antyken, Basreleeves, en van gekleede Leeman te teekenen, gelyk dezelve Modellen of teekeningen, onder de Liefhebbers berustende, kunnen uitwijzen. En noch heb ik niet genoeg naar myn zin geweeten, om de naam van Historie-schilder te draagen. Maar wat hoef ik een Voorbeeld van myn zelver op te haalen, bleikt het niet genoeg aan de werken der oude Beroemde meesters, dat zy al haar vleit en zorg aangewend hebben, om in de Teekenkonst uit te munten, als Raphael, Michel Angelo, Karats, en meer anderen; niet alleen in ’t Menschbeeld, maar alles; zo wel Landschap, Architektuur, Konterfytzels, Bloemen, Beesjes, en wat er meer vereyst om Universeel of algemeen te zyn?

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Fab. Je ne crois pas que Michel Ange cede à Rafael pour la composition de l’histoire : je tiens même pour le contraire, c’est à dire que Michel Ange soit de beaucoup au dessus. Car j’entens dire, que dans l’ordonnance de son admirable jugement, il a renfermé des sens allegoriques très profonds, qui ne sont entendus que de peu de persones.
[…]
Are. Je ne crois pas qu’il soit fort loûable que les yeux des enfants, des femmes & des filles voient à decouvert dans ces figures, ce qu’il y a de deshonête, & qu’elles montrent ; & que les seules personnes intelligentes comprennent la profondeur des allegories qu’elles cachent. Je lui appliquerai, ce qu’on rapporte qu’un docte & saint personage disoit de Perse poete satirique, & obscur au dela de toute expression, si tu ne veux pas etre entendu, pour moi je ne veux pas t’entendre ; & disant ces mots il le jetta au feu, come pour en faire un sacrifice convenable à Vulcain. Je veux dire de même, puisque Michel Ange ne veut pas que ses inventions soient comprises, que de peu d’habiles gens ; pour moi qui ne suit pas de ce nombre, je les lui abandonne.

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Or comme nous le dit Vitruve en termes très-senses, il ne suffit pas que nos yeux trouvent leur compte dans un tableau bien peint & bien dessiné : l'esprit doit aussi trouver le sien. Il faut donc que l'Artisan du tableau ait choisi un sujet, que ce sujet se comprenne distinctement, & qu'il soit traité de maniere qu'il nous interesse. Je n'estime gueres, ajoute-t-il, les tableaux dont les sujets n'imitent pas quelque vérité. […] Ils peuvent tout au plus introduire dans leur action qui doit toujours imiter la verité historique, quelques figures allégoriques de celles qui sont convenables au sujet, comme seroit, par exemple, la Foi représentée à côté d'un Saint qui feroit un miracle. […] Des verites auxquelles nous ne sçaurions penser sans terreur & sans humiliation, ne doivent pas être peintes avec tant d'esprit, ni représentées sous l'emblême d'une allégorie ingénieuse inventée à plaisir. Il est encore moins permis d'emprunter les personnages & les fictions de la Fable pour peindre ces verites. 

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Les Peintres doivent emploïer l'allégorie dans les tableaux de dévotion, plus sobrement encore que dans les tableaux profanes.

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Fab. La delicatesse des membres appartient plus à la femme qu’à l’homme.
Are. Cela est vrai, je vous l’ai dit ci dessus, en vous avertissant qu’il ne faut pas confondre les sexes : Ce n’est pas pourtant qu’on ne trouve beaucoup d’hommes delicats : tels que sont plus communement les gentils hommes, sans neanmoins qu’ils arrivent jusqu’à ressembler aux femmes, ou à un Ganimede. Il est vrai que quelques peintres donnent à leur ignorance, le nom de delicatesse ; parcequ’ils y en a plusieurs qui ne sachant, ni la situation, ni la liaison des os, ne font aucune marque *, ou au moins tres peu pour faire observer ou ils sont placés, mais moiennant seulement les principaux contours ils conduisent leurs figures. Plusieurs au contraire en marquant trop les muscles, & les recherchant avec excés, & hors d’œuvre, croient etre des Michel Anges en dessein, en quoi justement ils sont tournés en ridicule, & traittés de grossiers par les connoisseurs. […]
 
* C’est ainsi qu’un peintre peu fondé en anatomie, instruisant son diciple lui disoit, ou tu ne connois pas bien le muscle, fais doux.

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Les études d’un Peintre pour son Art, sont la Geometrie, l’Orthographie ou élevation des Bastimens sur leur plan, la Senographie ou Perspective ; la Gnomonique ou l’usage des Cadrans Solaires [...].
Il doit sçavoir l’Architecture, les fortifications, la doctrine des Triangles rectilignes & spheriques, pour prendre l’étenduë des lignes droites & sinueuses.
Il doit sçavoir la Geographie, la Corographie & la Topographie.
Il doit bien sçavoir la Sphere & l’usage des Globes, & il ne doit pas ignorer Lidrographie, qui est une étude tres-belle & assez particuliere.
Il faut qu’il sçache parfaitement l’Anatomie, & qu’il connoisse l’effet des Muscles, des Arterres, la situation des Veines, & qu’il imite tant qu’il luy sera possible Michel Lange, qui estoit bon Peintre, bon Sculpteur, & bon Architecte.

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The Anatomy Figures in Vesalius said to be design’d by Titian, are prettily fancied : There is a Series of denuding a Figure to the Bone, and they are all in Attitudes seeming to have most Pain as the Operation goes on, till at last they Languish, and Dye : But Michelangelo has made Anatomy Figures whose Faces and Actions are impossible to be describ’d, and the most delicate that can be imagin’d for the purpose.

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The Ancients possess’d Both the excellent Qualities I have been treating of [ndr : Grace et Greatness], among whom Apelles is distinguish’d for Grace. Rafaëlle was the Modern Apelles, not however without a prodigious Degree of Greatness. His Style is not Perfectly Antique, but seems to be the effect of a Fine Genius accomplish’d by Study in that excellent School ; ‘Tis not Antique, but (may I dare to say it) ‘tis Better, and that by Choice, and Judgment. Giulio Romano had Grace, and Greatness, more upon the Antique Taste, but not without a great Mixture of what is peculiarly his Own, and admirably Good, but never to be imitated. Polydore in his best things was altogether Antique. […] His Style [ndr : de Michel-Ange] is his Own, not Antique, but He had a sort of Greatness in the utmost Degree, which sometimes ran into the Extream of Terrible ;

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Het is aanmerkerswaard, dat in deze Landen, de Teekenkonst teegenwoordig zo weinig betragt word, ja zo gering en onnoodig geoordeeld, als of het maar tydquistinge was, en niet te pyne waard, om eenige moeiten, of studie aan te hangen. Daar ik in teegendeel wel anders heb moeten blokken, om wat te leeren; niet alleen in myn Jonkheid? maar tot het laatste der daagen dat my dit ongeval overgekoomen is, heb ik de weekelyke Kollegien waargenoomen, en Akadeemie Beelden naar ’t Leeven geteekent, behalven noch andere gewoontes dien ik had, van naar de Antyken, Basreleeves, en van gekleede Leeman te teekenen, gelyk dezelve Modellen of teekeningen, onder de Liefhebbers berustende, kunnen uitwijzen. En noch heb ik niet genoeg naar myn zin geweeten, om de naam van Historie-schilder te draagen. Maar wat hoef ik een Voorbeeld van myn zelver op te haalen, bleikt het niet genoeg aan de werken der oude Beroemde meesters, dat zy al haar vleit en zorg aangewend hebben, om in de Teekenkonst uit te munten, als Raphael, Michel Angelo, Karats, en meer anderen; niet alleen in ’t Menschbeeld, maar alles; zo wel Landschap, Architektuur, Konterfytzels, Bloemen, Beesjes, en wat er meer vereyst om Universeel of algemeen te zyn?

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Fab. Il ne suffit pas de dire, ce nud est parfait, & beau autant que cet autre, il faut le prouver.
Are. Repondez moi avant toutes choses. Le [sic] nuds de Rafael sont-ils estropiés ? Sont-ils nains ? trop charnus ? Sont-ils secs, ont-ils les muscles deplacés ou autres parties vicieuses ?
Fab. J’ai entendu dire à tout le monde qu’ils sont biens : mais qu’ils ne renferment pas en eux tout l’art qu’on trouve en ceux de Michel Ange.
Are. Quel est cet art ?
Fab. Ils n’ont pas ces beaux contours qu’on les nuds de celuy-ci.
Are. Quels sont ces beaux contours ?
Fab. Ceux qui forment ces belles jambes, ces beaux piés, & ces belles mains, les dos, les ventres, & tout le reste.
Are. Vous ne croiez donc pas, vous, ni les partisans de Michel Ange, que les nuds de Rafael aient ces belles parties ?
Fab. Je dis non seulement belles, mais tres belles ; sans pourtant qu’elles egalent les nuds de Michel Ange.

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There are an Infinity of Artifices to Hide Defects, or Give Advantages, which come under this Head of Invention ; as does all Caprices, Grotesque, and other Ornaments, Masks, &c. together with all Uncommon, and Delicate Thoughts : such as the Cherubims attending on God when he appeared to Moses in the Burning Bush, which Rafaëlle has painted with Flames about them instead of Wings ;

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{Von Verkürzung der Bilder/ was sie sey?}Unsere Vorfahren/ haben allezeit ein wachendes Aug gehabt/ auf die Verkürzung der Figuren: dadurch sie/ dem Gesicht nach/ einen mehrern Schein/ als sie an sich selbst haben/ in die Länge und Höhe bekommen; welches die Dicke der Umriß-Schatten und Liechtes also scheinen machet. In dieser Kunst/ zumal in einfachen Bildern/ hat über andere alle excelliret/ oft-gedachter Michaël Angelo der dann hierzu/ den Nachfolgern zur Lehre/ aus Erde/ Läm/ Gyps oder Wachs/ solche Modellen gemacht/ welche viel standhafter sind/ als die bewegliche lebhafte Bilder. Wann man nun ein verlangtes Model also zu werk gebracht/ setzet man dasselbige/ in gebührlicher Höhe und Distanz, über den Horizont: wornach dann/ desto sicherer/ die Bilder gemacht werden. Die Unwissenheit dieses Handgriffs/ verursachet viel Müh und Arbeit: welche ihrer viele nicht gern auf sich nehmen/ die etwan auch nicht soviel Verstands haben/ dieses Meisterstuck auszusinnen. Es haben aber die Liebhabere dieser Kunst immer mehrers sich beflissen/ mit aufhebung aller Difficulteten/ den bästen Weg zu finden/ wie die Proportion verkürzbar zu machen/ und der rechte Schatten zu erhalten sey/ damit der verlangte effect erfolge. Sie haben auch nicht nachgelassen/ bis man zu unsern Zeiten dessen meisterliche Wissenschaft überkommen.
Es sind deren viele/ welche die Arbeit der Verkürzung verachten und gering schätzen: es sind aber nur die jenige/ so dessen geringe Wissenschaft haben/ und denen die Nuß gar zuhart aufzubeissen fället. Solches ist daraus abzunehmen/ daß sie/ wann man ihnen dergleichen künstliche Stucke vorhält/ und doch gerühmet. Wie dann von dieser Gattung etliche schwere Stucke zu unsern Zeiten verfärtigt worden/ so das Menschliche Gesicht und Augen mächtig geblendet. Es wird aber diese Arbeit/ von unsern Kunstmeistern/
al di sotto in su, das ist/ von der Erden in die Höhe anzusehen/ genennet/ und/ wie gedacht/ von Modellen/ Bildnisen oder lebhaften Personen abgesehen/ die sie erhöhen/ alsdann die Spielung des Schattens in acht nehmen/ und sich bemühen/ solche in ihr Bild zu bringen. Wann nun das Menschliche Auge gegen einem solchen Bild/ so gemeinlich auf etwas empor stehet/ sich wendet/ da zeigen sich ihme erstlich die Fussolen/ Kniehe oder Schenkel/ und dann erst die übrigen Theile des Leibes: daher die Kunst billig diesen Namen bekommen.

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Are. [..] sur tout il [ndr : le peintre] doit toujours avoir egard à la qualité des personnes, aussi bien qu’à la nation, aux coutumes, aux lieux, & au tems : tellement que s’il a à peindre un fait d’armes de Cesar, ou d’Alexandre le Grand, il ne convient pas, que les soldats soient armés commeils [sic] le sont aujourd'hui ; car autres sont les armes des Macedoniens, que celles des Romains ; & si on lui donne à faire une bataille moderne, il ne faut pas qu’il la compose à la maniere antique […].

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Are. D’ou tirez vous la regle de juger de ces beautés ?
Fab. Je crois, comme vous l’avez dit, qu’on la doit tirer d’aprés nature, & d’aprés les statues antiques.
Are. Vous avoüerez donc que les nuds de Rafael ont toutes les parties belles, & achevées ; car rarement fit-il aucun ouvrage sans imiter le naturel, ou l’antique : c’est de la qu’on voit dans ses figures, têtes, jambes, torses, bras, pieds, & mains étonnantes.
Fab. Il ne fit point voir les os, les muscles, certains petits nerfs, & autres parties menûes autant que Michel Ange.
Are. Are. Il a fait voir ces parties dans les figures qui l’exigeoient, autant qu’il etoit a propos, Michel Ange (soit dit sans l’offenser) les fait voir quelque fois plus qu’il ne convient. Ce qui est si evident qu’il est inutil d’en dire davantage sur ce point. De plus vous devez vous ressouvenir, que je vous ai dit, qu’il est bien plus important de couvrir les os d’une chair pleine & tendre, que de les ecorcher : & pour preuve de cette verité, je vous replique, que pour la plus grande partie les anciens, ont fait leurs figures tendres, & avec peu de recherche […]. Mais il ne s’attacha pas beaucoup à cette maniere, parcequ’il avoit pris pour son but principal de plaire (come en effet c’est la premiere qualité du peintre) & cherchant a se procurer plutôt le surnom d’agreable, que de terrible, il en acquit un autre qui fut celui de gracieux. Car outre l’invention , outre le dessein, outre la diversité, outre que tous ses ouvrages remuent infiniment ; on y trouve de plus la prerogative qu’avoient, à ce qu’ecrit Pline, les figures d’Apelles ; c’est a dire l’agrement, qui est ce je ne sçai quoi, qui ravit ordinairement dans les peintres, comme dans les poetes : de sorte qu’il remplit les esprits d’un plaisir infini, quoiqu’on ne puisse decouvrir de quel coté vient, ce qui nous plait si fort.

Quotation

Het is aanmerkerswaard, dat in deze Landen, de Teekenkonst teegenwoordig zo weinig betragt word, ja zo gering en onnoodig geoordeeld, als of het maar tydquistinge was, en niet te pyne waard, om eenige moeiten, of studie aan te hangen. Daar ik in teegendeel wel anders heb moeten blokken, om wat te leeren; niet alleen in myn Jonkheid? maar tot het laatste der daagen dat my dit ongeval overgekoomen is, heb ik de weekelyke Kollegien waargenoomen, en Akadeemie Beelden naar ’t Leeven geteekent, behalven noch andere gewoontes dien ik had, van naar de Antyken, Basreleeves, en van gekleede Leeman te teekenen, gelyk dezelve Modellen of teekeningen, onder de Liefhebbers berustende, kunnen uitwijzen. En noch heb ik niet genoeg naar myn zin geweeten, om de naam van Historie-schilder te draagen. Maar wat hoef ik een Voorbeeld van myn zelver op te haalen, bleikt het niet genoeg aan de werken der oude Beroemde meesters, dat zy al haar vleit en zorg aangewend hebben, om in de Teekenkonst uit te munten, als Raphael, Michel Angelo, Karats, en meer anderen; niet alleen in ’t Menschbeeld, maar alles; zo wel Landschap, Architektuur, Konterfytzels, Bloemen, Beesjes, en wat er meer vereyst om Universeel of algemeen te zyn?

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 [...] Il faut donc, poursuivit-elle [Princesse des cabalistes], s’étudier à la recherche d’une belle Manière de peindre, vague, hardie, & sans contrainte, d’un dessein tendre & coulant, mais libre & de grande maniere, sans s’attacher avec scrupule à cent choses, qui gâtent la majesté d’un ouvrage. Prenez pour exemplaires les ouvrages de l’illustre & fameux Michelange, le Coriphée des Peintres Anciens & Modernes, d’un Titien, d’un Tintoret, d’un Georgion, d’un Paul Veronese, du Guide, des Bassans, de S. Martin, de Rubens, de Vandick, & tant d’autres que mes maximes ont rendus celebres, & ausquels la science qu’ils ont acquise dans mon Ecole, a donné une réputation glorieuse & immortelle, malgré la jalousie & le caprice de quelques novateurs, qui sous pretexte du rétablissement de la Peinture, tâchent en vain d’élever sur le debris de l’estime qu’on a toûjours euë pour ces grands Peintres, une fausse renommée à leurs sectateurs, & faisans croire aux simples, qu’ils rendent un bon office à ce bel Art, le ruinent entierement, dégoûtans par les embarras & les difficultés dont ils l’ont obscurci, ceux qui avoient dessein de s’y perfectionner.

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Et comme on remarqua sur les Desseins des Etudians une diversité de manieres, les uns imitant le naturel dans la simplicité de sa forme, les autres affectant un embellissement par le renforcement des contours, qu'on appelle charger les contours & y donner le grand goût, cela donna l'occasion à l'Académie de s'entretenir sur ces differentes manieres. Ceux qui oppinoient pour les charges d'agrement alleguoient la beauté des figures Antiques, le grand Dessein de Michel l'Ange, des Caraches, & autres grands peintres de l'Antiquité, & soûtenoient qu'il falloit de bon heure se remplir l'esprit de ces grandes idées, pour se conformer à ces beaux exemples ; et se faire une habitude de ses belles & grandes manières [...]. L'oppinion opposée qu'on appelle naturaliste, parce que qu'ils estiment necessaire l'imitation exacte du naturel en toutes choses, étoit d'assujettir le Dessignateur à imiter les objets avec simplicité & pressisement comme ils sont. Leurs raisons à l'égard des Etudians étoit pour les dresser à une habitude de justesse & de precision ; & pour les avancés une expression nayve & convenable à toute sorte de sujets [...].

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Voor myn besluit zal ik hier nog iets aanmerken, weegens vierderly byzondere manieren der Oude Antiken.
D’eerste Stark, Kloek, en Robust; dezelve is naagevolgt, door Michel Angelo, Karats, en ’t heele School van Boulogne; welke manier eigentlyk , van de Stad Atheenen oorspronkelyk is.
De tweede, Swak en Vrouwagtig, welke waargenomen wierd door Jan de Boullogne, en meer anderen; die men oordeeld van Korinthen afkomstig te zyn.
De derde, vol van Teeder en Bevalligheid; die men voorgeeft dat Apelles, Phidias en Praxitieles gevolgt hebben, welke manier in zeer groote agtinge gehouden wierd, en vast steld van Rhodes oorspronkelyk te weezen.
Met de vierde, wijst ons aan een grootse ommetrek, als mede Natuurlyk, Seedig en Korrekt; zynde naagevolgt door Raphaël, Pousyn, &c. en is afkomstig van Siconien, een stad uit Peloponnesen: is eygenthlyk zo tot volmaaktheid geraakt, om dat uit ieder manier het beste gekoozen is, en by een gevoegt is.

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T: Zo is ‘t; Doch gy moet dat heel anders verstaan, het is wel waar voor ’t geene de handeling van ’t Kreon betreft; maar daar men hem [ndr: Annibale Carracci] in pryst, raakt voornamentlyk de Proportie, Ommetrek, en Muskulen: niet geaffekteert als d’eerste, maar Kloek.
S: Van wie was die andere dan?
T: Van Michel Angelo. Beziet deze nu.
S: Dat’s voorwaar een schoon en welgemaakt beeld, ik denk dat het mede van Karats is?
T: O neen; van Raphaël, Prins der Schilders.
S: Is dat Raphaël? Hoe eel, schoon en zeedig vertoont het zich?
T: Dat ’s waar. Nu hebt gy vierderly doorlugtige en korrekte Teikenaars gezien, en ieder byzonder van verkiezinge. Raphaël, in zeedig, en bevalligheid. Michel Angelo, Robust en sterk. Karats, kloek en deftig. Heemskerk, vast en zeeker.

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{Das Gemähl soll wol beBildert seyn.} Er mus auch das Stuck nicht dünn beseen/ sondern/wo das fürnehmste der Geschicht zu stehen kommet viel Figuren und ganze Klumpen Bilder dahin stellen/ die alle ihr Amt verrichten: aus welche er auch das beste Liecht zuleiten soll/ um die meiste Annehmung des Gesichtes zu befördern. {Welche hierinn excelliret?} Hierinn hatten Titian, Tintoret, und der meisterhafte Paulus Veronez bessere und gründlichere Manier/ als Michaël Angelo : dessen Lob mehr in Bildhauen einer einigen herrlichen Figur/ als in Mahlen und coloriren bestehet.

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Het is aanmerkerswaard, dat in deze Landen, de Teekenkonst teegenwoordig zo weinig betragt word, ja zo gering en onnoodig geoordeeld, als of het maar tydquistinge was, en niet te pyne waard, om eenige moeiten, of studie aan te hangen. Daar ik in teegendeel wel anders heb moeten blokken, om wat te leeren; niet alleen in myn Jonkheid? maar tot het laatste der daagen dat my dit ongeval overgekoomen is, heb ik de weekelyke Kollegien waargenoomen, en Akadeemie Beelden naar ’t Leeven geteekent, behalven noch andere gewoontes dien ik had, van naar de Antyken, Basreleeves, en van gekleede Leeman te teekenen, gelyk dezelve Modellen of teekeningen, onder de Liefhebbers berustende, kunnen uitwijzen. En noch heb ik niet genoeg naar myn zin geweeten, om de naam van Historie-schilder te draagen. Maar wat hoef ik een Voorbeeld van myn zelver op te haalen, bleikt het niet genoeg aan de werken der oude Beroemde meesters, dat zy al haar vleit en zorg aangewend hebben, om in de Teekenkonst uit te munten, als Raphael, Michel Angelo, Karats, en meer anderen; niet alleen in ’t Menschbeeld, maar alles; zo wel Landschap, Architektuur, Konterfytzels, Bloemen, Beesjes, en wat er meer vereyst om Universeel of algemeen te zyn?

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[....] La Place estoit ornée tout au tour de Statuës, que les Cabalistes avoient fait ériger à leurs Princes, entre lesquelles celle de Michelange occupoit le premier lieu, accompagné de celles du Titien, du Georgion, de Paul Veronese, du Tintoret, des Bassans, du Correge, du Guide, de Rubens, Vandick, Zuccaro, Lanfranc, Joseph Pin, Maistre Rousse, Saint Martin, Ribera, Pietre Teste, Freminet, Tempeste, Blœmaret, P. ….. V ….. B. …. V. … &c toutes posées sur leurs piedestaux, avec chacune une Inscription à leur loüange.
On ne voyait là ny les Apelles, ny les Timanthes, ny les Raphaëls, ny les Poussins, ny les Leonards de Vincy, ny les Jules Romains, ny les autres de ce merite, dont on ne se doit pas étonner, veu qu’ayans tous esté les Antagonistes de ces faux Peintres, les Cabalistes n’avoient garde de leur donner place parmi ceux dont ils ont méprisé les ouvrages & les maximes.

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There are an Infinity of Artifices to Hide Defects, or Give Advantages, which come under this Head of Invention ; as does all Caprices, Grotesque, and other Ornaments, Masks, &c. together with all Uncommon, and Delicate Thoughts : such as the Cherubims attending on God when he appeared to Moses in the Burning Bush, which Rafaëlle has painted with Flames about them instead of Wings ;

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Et comme on remarqua sur les Desseins des Etudians une diversité de manieres, les uns imitant le naturel dans la simplicité de sa forme, les autres affectant un embellissement par le renforcement des contours, qu'on appelle charger les contours & y donner le grand goût, cela donna l'occasion à l'Académie de s'entretenir sur ces differentes manieres. Ceux qui oppinoient pour les charges d'agrement alleguoient la beauté des figures Antiques, le grand Dessein de Michel l'Ange, des Caraches, & autres grands peintres de l'Antiquité, & soûtenoient qu'il falloit de bon heure se remplir l'esprit de ces grandes idées, pour se conformer à ces beaux exemples ; et se faire une habitude de ses belles & grandes manières [...].

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Het is aanmerkerswaard, dat in deze Landen, de Teekenkonst teegenwoordig zo weinig betragt word, ja zo gering en onnoodig geoordeeld, als of het maar tydquistinge was, en niet te pyne waard, om eenige moeiten, of studie aan te hangen. Daar ik in teegendeel wel anders heb moeten blokken, om wat te leeren; niet alleen in myn Jonkheid? maar tot het laatste der daagen dat my dit ongeval overgekoomen is, heb ik de weekelyke Kollegien waargenoomen, en Akadeemie Beelden naar ’t Leeven geteekent, behalven noch andere gewoontes dien ik had, van naar de Antyken, Basreleeves, en van gekleede Leeman te teekenen, gelyk dezelve Modellen of teekeningen, onder de Liefhebbers berustende, kunnen uitwijzen. En noch heb ik niet genoeg naar myn zin geweeten, om de naam van Historie-schilder te draagen. Maar wat hoef ik een Voorbeeld van myn zelver op te haalen, bleikt het niet genoeg aan de werken der oude Beroemde meesters, dat zy al haar vleit en zorg aangewend hebben, om in de Teekenkonst uit te munten, als Raphael, Michel Angelo, Karats, en meer anderen; niet alleen in ’t Menschbeeld, maar alles; zo wel Landschap, Architektuur, Konterfytzels, Bloemen, Beesjes, en wat er meer vereyst om Universeel of algemeen te zyn?

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[…] In dienmen andere haer oordeel ondersoecke, soo komt te vooren niet alleen den grooten Prijs ende waerde die dese dingen [antique sculpture, ndr.] altijts by de kenders in oude tijden gehadt hebben, en oock nu ter tijt noch hebben; als ’t eerste wert getuyght van Cicero, Plinius, ende andere schrijvers van geloof, door ’t verhael van dinghen by na ongheloofflijck, ende het tweede leert de daghelijckse ervarentheyt: Maer komt daer toe oock de eenparighe toestemmingh van Raphael d’Vrbijn, Michiel angelo Bonarotti, en al de treffelijcke Meesters: die als bekent is, dit niet alleen met woorden rondelijck verklaert, maer oock metter daet betoont hebben; haer heele werck stellende na desen richt-snoer: Ja soo verre, datse dickwils niet ontsiende, heele stucken in hun wercken in te voegen by na Roovers zijn geworden, in plaets van navolgers. En van geen ander verstant zijn de Liefhebbers; als die gemeenlijck voor ’t beste van hun wercken dat oordeelen, het welck meest heeft van die oude Voor-beelden. Selfs die van Venetien, die nochtans altijdt meest in ’t Coloreren ende meesterlijckheydt van het Pinceel als inde Teyckeningh hebben uytgemunt, konnen hier toe strecken voor ghetuyghen; aenghesien Mategna, Palma hier uyt geseyt werden, veel geleert en gevordert te hebben.

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Are. Peu de tems aprés on le chargea de faire un grand tableau pour le maitre autel de l’eglise des freres Mineurs, dans le quel Titien encore tout jeune, peignit à l’huile, la Vierge qui monte au Ciel entre une multitude d’Anges qui l’accompagnent, […] il paroit veritablement qu’elle monte avec un visage plein d’humilité, & ses habits volent delicatement ; au bas sont les Apôtres, qui par differentes attitudes montrent la joye, & l’etonnement ; pour la plus part ils excedent la grandeur du naturel. Il est certain qu’on voit dans ce tableau la grandeur & le terrible de Michel Ange, la douceur, la grace de Rafael, & le vrai coloris de la nature. Ce fut là cependant le premier ouvrage qu’il fit à l’huile, il le fit en tres peu de tems, & tout jeune. Avec tout cela les peintres grossiers, & le sot peuple, qui jusqu’alors n’avoient vû autre chose que les peintures mortes & froides de Jean Bellin, de Gentil, & de Vivarino, car Georgion n’avoit point encore fait d’ouvrage à huile en public, & tout au plus y avoit peint quelque demi figure, quelques portraits qui etoient sans mouvement, & sans relief ; ils disoient tout le mal possible de ce tableau : l’envie venant ensuite à se reffroidir*, & la verité leur ouvrant peu à peu les yeux, on commença à admirer à Venise avec etonnement la nouvelle maniere que Titien tenoit ; & depuis ce tems là tous les peintres s’appliquerent à l’imiter ; mais parcequ’elle etoit hors de leur portée ils se trouverent egarés.
 
*Il est vrai que ce tableau ne plut point aux Moines ; mais l’Ambassadeur de l’Empereur l’aiant voulut acheter, ceci leur fit ouvrir les yeux, & en faire plus de cas.

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Fab. Je ne crois pas que Michel Ange cede à Rafael pour la composition de l’histoire : je tiens même pour le contraire, c’est à dire que Michel Ange soit de beaucoup au dessus. Car j’entens dire, que dans l’ordonnance de son admirable jugement, il a renfermé des sens allegoriques très profonds, qui ne sont entendus que de peu de persones.
[…]
Are. Je ne crois pas qu’il soit fort loûable que les yeux des enfants, des femmes & des filles voient à decouvert dans ces figures, ce qu’il y a de deshonête, & qu’elles montrent ; & que les seules personnes intelligentes comprennent la profondeur des allegories qu’elles cachent. Je lui appliquerai, ce qu’on rapporte qu’un docte & saint personage disoit de Perse poete satirique, & obscur au dela de toute expression, si tu ne veux pas etre entendu, pour moi je ne veux pas t’entendre ; & disant ces mots il le jetta au feu, come pour en faire un sacrifice convenable à Vulcain. Je veux dire de même, puisque Michel Ange ne veut pas que ses inventions soient comprises, que de peu d’habiles gens ; pour moi qui ne suit pas de ce nombre, je les lui abandonne.

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Il arrive quelquefois encore que des choses mal pensées, & que nos amis ne nous auroient pas laissé introduire dans une grande composition, brillent par une heureuse execution, qui les séduit eux-mêmes ; & ne leur permet pas de nous demander le sacrifice d’une partie, qui, quoique belle, rend souvent la totalité ridicule. A l’égard des réflexions que nous voulons faire par nous-même, si, comme je l’ai dit, on ne doit pas consulter sur son goût de couleur celui qui n’est touché que du dessein, on ne doit pas non plus, si l’on veut traiter des sujets badins, avoir recours aux Ouvrages du sieur Michel-Ange. Watteau eut trouvé dans le Vatican peu d’études à faire convenables à son genre particulier, & les tableaux charmans de ce gracieux peintre guideroient mal quiconque voudroient peindre les Actes des Apôtres.

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Het is aanmerkerswaard, dat in deze Landen, de Teekenkonst teegenwoordig zo weinig betragt word, ja zo gering en onnoodig geoordeeld, als of het maar tydquistinge was, en niet te pyne waard, om eenige moeiten, of studie aan te hangen. Daar ik in teegendeel wel anders heb moeten blokken, om wat te leeren; niet alleen in myn Jonkheid? maar tot het laatste der daagen dat my dit ongeval overgekoomen is, heb ik de weekelyke Kollegien waargenoomen, en Akadeemie Beelden naar ’t Leeven geteekent, behalven noch andere gewoontes dien ik had, van naar de Antyken, Basreleeves, en van gekleede Leeman te teekenen, gelyk dezelve Modellen of teekeningen, onder de Liefhebbers berustende, kunnen uitwijzen. En noch heb ik niet genoeg naar myn zin geweeten, om de naam van Historie-schilder te draagen. Maar wat hoef ik een Voorbeeld van myn zelver op te haalen, bleikt het niet genoeg aan de werken der oude Beroemde meesters, dat zy al haar vleit en zorg aangewend hebben, om in de Teekenkonst uit te munten, als Raphael, Michel Angelo, Karats, en meer anderen; niet alleen in ’t Menschbeeld, maar alles; zo wel Landschap, Architektuur, Konterfytzels, Bloemen, Beesjes, en wat er meer vereyst om Universeel of algemeen te zyn?

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Fab. La delicatesse des membres appartient plus à la femme qu’à l’homme.
Are. Cela est vrai, je vous l’ai dit ci dessus, en vous avertissant qu’il ne faut pas confondre les sexes : Ce n’est pas pourtant qu’on ne trouve beaucoup d’hommes delicats : tels que sont plus communement les gentils hommes, sans neanmoins qu’ils arrivent jusqu’à ressembler aux femmes, ou à un Ganimede. Il est vrai que quelques peintres donnent à leur ignorance, le nom de delicatesse ; parcequ’ils y en a plusieurs qui ne sachant, ni la situation, ni la liaison des os, ne font aucune marque *, ou au moins tres peu pour faire observer ou ils sont placés, mais moiennant seulement les principaux contours ils conduisent leurs figures. Plusieurs au contraire en marquant trop les muscles, & les recherchant avec excés, & hors d’œuvre, croient etre des Michel Anges en dessein, en quoi justement ils sont tournés en ridicule, & traittés de grossiers par les connoisseurs. […]
 
* C’est ainsi qu’un peintre peu fondé en anatomie, instruisant son diciple lui disoit, ou tu ne connois pas bien le muscle, fais doux.

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Fab. Il ne suffit pas de dire, ce nud est parfait, & beau autant que cet autre, il faut le prouver.
Are. Repondez moi avant toutes choses. Le [sic] nuds de Rafael sont-ils estropiés ? Sont-ils nains ? trop charnus ? Sont-ils secs, ont-ils les muscles deplacés ou autres parties vicieuses ?
Fab. J’ai entendu dire à tout le monde qu’ils sont biens : mais qu’ils ne renferment pas en eux tout l’art qu’on trouve en ceux de Michel Ange.
Are. Quel est cet art ?
Fab. Ils n’ont pas ces beaux contours qu’on les nuds de celuy-ci.
Are. Quels sont ces beaux contours ?
Fab. Ceux qui forment ces belles jambes, ces beaux piés, & ces belles mains, les dos, les ventres, & tout le reste.
Are. Vous ne croiez donc pas, vous, ni les partisans de Michel Ange, que les nuds de Rafael aient ces belles parties ?
Fab. Je dis non seulement belles, mais tres belles ; sans pourtant qu’elles egalent les nuds de Michel Ange.

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Mais le mot de dessein, dans sa plus ordinaire signification, & comme je m’en suis servi en parlant de Michel-Ange, est proprement les traits avec lesquels le Peintre represente les choses qu’il doit imiter, indépendamment du coloris, des jours & des ombres, & cét assemblage de lignes diversement contournées, par le moyen desquelles on forme les figures. Or il ne faut pas douter que cette partie ne soit, comme je vous ay dit, la premiére & la plus essentielle de la Peinture, puis qu’en vain un Peintre auroit appris ce qui regarde l’histoire, la fable & les expressions, s’il ne sçavoit les representer dignement par le moyen du dessein.

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Are. Non seulement Albert Durer à manqué dans les vetements, mais encore dans les airs de têtes ; le quel parce qu’il etoit Allemand a peint en plus d’un endroit la Mere de notre Seigneur vëtue à l’Allemande, & pareillement toutes les saintes femmes, qui l’accompagnoient ; & il ne manque pas encore de donner aux Juifs des phisionomies Allemandes, & accompagnées de moustaches, & de cheveux bizarres, qu’ils portoient avec des habits à leur mode : mais de ces erreurs qui regardent la convenance, & l’invention j’en toucherai quelqu’une, lorsque j’en serai à la comparaison de Rafael, & de Michel Ange.

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Are. […] Venons à la convenance : Rafael ne s’en eloigna jamais. Mais il fit les petits* enfants tels qu’ils sont doüillets & tendres, les hommes robustes, & les femmes avec cette delicatesse qui leur convient.
Fab. Et quoi le grand Michel Ange n’a-t-il donc pas gardé aussi cette convenance ?
Are. Si j’avois envie de vous plaire, & à ses partisans, je dirois qu’oüi : mais si je dois dire la verité, je dirai que non. Quoique vous voiez bien dans les tableaux de Michel Ange la distinction en general des âges, & des sexes (ce que tout le monde sait faire) vous ne la trouverez pourtant pas dans l’arrangement des muscles. Je ne veux pas me mettre à critiquer ses ouvrages, tant par le respect que j’ai pour lui, & que merite un si grand homme, que parcequ’il n’est pas necessaire. Mais que direz vous de l’honneteté ? croiez vous qu’il soit à propos pour faire voir les difficultés de l’art, de decouvrir toujours sans respect les parties nûes des figures, que la modestie, & la pudeur tiennent cachées, sans avoir egard ni a la sainteté des personnes qu’on represente, ni au lieu ou elles sont representées ?
[…]
 
* Dans son tems Titien pour la tendresse le surpassoit beaucoup, & depuis François du Quenoi dit le Flamand.

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[…] On demande encore deux choses aux jeunes enfans que l'on destine, pour être un jour de grands Peintres : qu'ils aient l'imagination vive, la mémoire heureuse, & une grande disposition à la santé : car l'étude du Dessein, & de toute la Peinture est des plus fortes, & qui mérite le plus d'aplication. Il les faut prendre à l'âge de douze à quatorze ans, afin qu'ils soient capables de raisonnement. On commence par leur faire imiter de petites parties du corps humain, qu'on dessine d'invention en leur presence, ou en imitant quelqu'autre Dessein : ce qui est absolument necessaire dans les premières leçons: & il y a des exemples pour cela gravées & mises en estampe.
[…] Aprés qu'ils auront copié, quelque tems, des yeux, des nez, des bouches, & des oreilles, vous leur fairez copier des têtes entières. Aprés cela faites leur faire des mains, des pies, des bras, des jambes, & ensuite des figures entières, de la meilleure main que vous les pourrez avoir. Les figures de Raphaël Santio, prises sèparément une à une, & les antiques de François Perier, sont d'un très bon usage pour cela, ce qu'il faut faire par intervales, sans les acabler, leur faisant bien remarquer la proportion & la beauté de ce qu'ils imitent. Il leur faut aider au comencement à équisser la figure, à la bien asseoir & planter, & ensuite leur donner quelque coup au contour : ce que pourtant il ne faut pas trop afecter, pour ne les pas rebuter.
Mais comme vôtre fin n'est pas seulement de faire de bons copistes : vous devez observer, que vos Eleves doivent par intervales s'exercer à faire d'eux-méme : Premièrement des yeux, & d'autres parties de la face ; Puis des tétes, & ensuite des figures entieres : Car quand ils copient, c’est pour apprendre à connoître les proportions : & quand ils font d’eux-mêmes, c’est pour apprendre à les mettre en pratique sur leur propre idée. […]
Quand vos disciples sont parvenus à ce point [ndr : assembler une figure], […] Il faut donc pour lors, leur faire reprendre des plus beaux Desseins : premierement d’une seule figure […] Aprés celà vous leur fournirez des Desseins ou Estampes, de deux ou plusieurs figures afin qu’ils aprennent à les mettre ensemble […].
Remarquez encore, que toute cette premiere Etude se doit faire aprés de nuditez, & rarement aprés de draperies : C’est pourquoi je vous ay proposé les figures de Michel-Ange, de Raphaël, & les antiques du Perier. On peut encore, se servir des Estampes d'Annibal Carache dont le Dessein a quelque chose de surprenant : ses Galeries sont très utiles sur tout pour l’étude dont je parle de même que les loges de Raphaël dessinées, & gravées par Chaperon.
Au reste banissez de votre école la métode de copier en reticulant ou en calquant, les estampes : méprisez toutes ces inventions mécaniques, qui sont des empêchemens au progrés de la jeunesse. […]
C’est ainsi que vous metrez vôtre Eleve en état de dessiner d’aprés la bosse, qui lui aprendra l’éfet des ombres & des jours, pour donner du relief aux parties, & pour se perfectionner dans le contour des figures. […]
Aprés s’être accoutumé à la bosse, il est absolumment necessaire de dessiner d’aprés modele vivant : & c’est ici que se doit consommer l’étude du jeune Peintre.

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Il y a, en un mot, des élegances à rechercher, qu’on ne sauroit pas exprimer par le discours : Mais pour les découvrir, on considere souvent les Ouvrages de Michel Ange, pour les atachemens des Membres : De Raphaël pour la Noblesse du contour & pour la grace : Du Carache pour l’excellence de son Dessein. S’il n’est pas possible de voir leurs Ouvrages Originaux : on considere les meilleurs Dessein, fait d’aprés ces grands hommes : Ces Desseins se voïent commodement en Estampe, & on tâche avec cela de se former une idée avantageuse de la belle proportion. On considere aussi les plus belles Antiques, d’où ces grands Maîtres ont tiré leur savoir : Et faute des originaux de Marbres nous avons recours aux Plâtres.
On doit pourtant remarquer, que ce n’est pas le seul moïen de se rentre tres-habile, que de considerer incessament les ouvrages des plus grand Hommes, ou leurs Estampes : On doit avec cela dessiner, & venir à la pratique. Ce n’est pas encore assez de les copier incessement : Il sufit de l’avoir fait dans le commencement, on doit tâcher de les aprocher, ou de les égaler en les imitant sans pourtant les copier toujours.
Enfin pour bien reussir, il est absolument necessaire d’étudier le naturel : d’apprendre de la nature méme tous les diferens mouvements, qu’elle peut faire dans le corps d’un homme vivant, & les diferens éfets des Muscles. Il ne s’agit pas pourtant de copier la Nature tantôt seche, tantôt petite, ou grande : Mesquine, ou estravagante : Il faut composer une belle figure sur un corps, qui ne sera pas également beau. Et s’il y a quelque chose de beau, il le faut savoir choisir en supleant au reste, s’il manque.

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Voici l’article le plus essentiel de la connoissance des tableaux ; c’est la distinction des copies d’avec les originaux. On peut envisager six sortes de copies : les copies serviles, les copies faciles qui ne sont pas fidèles, les copies fidèles, les copies un peu retouchées du maître, les copies entierement retouchées du maître, & celles qui sont toutes de sa main.
Les copies faites servilement & d’une main lourde & appésantie, quoique fidèles, paroissent telles aux yeux de tout le monde : il n’est pas difficile de se garantir contre leur incorrection, leur mauvais goût, & le froid qui y est répandu.
Les copies faciles, mais qui ne sont pas suivies fidèlement, par les traits de feu qui seront échappés au peintre, qui souvent dans l’exécution a conservé sa manière ordinaire, portent avec elles des preuves manifestes de leur fausseté ; les deux manieres ne se peuvent méconnoître, elles forment un ouvrage composé, c’est ce qu’on remarque dans les copies de Raphaël faites par Rubens.
Les copies fidéles qui partent d’une main facile & légére sont plus embarrassantes, & demandent une vraie connoissance. L’élégance de la touche d’un maître, sa vraie manière qu’il faut sçavoir par cœur, un certain esprit qui peut y manquer, doit vous conduire à décider ; celui qui a fait la copie y a sûrement mis du sien & cela suffit.
Les copies faites dans l’école d’un maître, & sous sa conduite ne sont pas les plus mauvaises. Ordinairement ils les retouchent en quelques endroits essentiels. Alors ces mêmes endroits font reconnoître le tableau pour ce qu’il est. Ce sont les copies les plus aisées à distinguer, elles se manifestent pas des touches élégantes qui brillent à travers le reste du tableau, & qui par la comparaison en devient plus froid.
Les copies entierement retouchées par le maître doivent être regardées comme de seconds originaux, moins beaux à la vérité que s’ils étoient entierement de sa main ; c’est ainsi que travailloient le Titien, les Bassan, Paul Veronese, Rubens, Vandick, Vouët & la plûpart des grands peintres. Lorsque plusieurs personnes leur demandent des copies d’un de leurs tableaux qui leur plaît, ils les font faire par leurs meilleurs éléves, ils les conduisent dans l’exécution, & comme ces copies sont faites dans leur attelier, ils les repassent par tout & souvent les repeignent entierement ; de cette manière l’ouvrage de l’éléve est tout recouvert, & comme on n’en apperçoit aucun vestige, il n’est pas aisé de décider la question. Ces copies alors ne servent au maître que comme des tableaux ébauchés qu’il veut terminer. Si l’on pouvoit confronter ces belles copies avec les premiers originaux, il n’y a aucun doute que ces derniers ne l’emportassent sur les autres.

Il y a encore des copies plus parfaites que ces dernieres, ce sont celles qui sont entierement faites de la main du maître, alors il n’est pas possible de les distinguer, le maître seul peut en décider s’il est vivant, ce sont de seconds originaux dont ne peut juger que par comparaison.
Il est certain que dans une confrontation, les premiers originaux se distingueront par beaucoup plus de délicatesse, plus d’esprit, plus de finesse, une touche plus franche dans les contours & dans la premiere ébauche dont on entrevoit toujours quelque chose, en un mot un certain je ne sçai quoi qu’on apperçoit & où le maître ne peut jamais revenir du second coup. Hyacinthe Rigaud, par exemple, a fait de nos jours tout de sa main de celles copies des grands portraits de Louis XIV & de Philippe V qui sans contredit sont de seconds originaux, mais moins précieux que les premiers.
Les copies faites d’après d’autres copies que l’on nomme ici copies de copies, ne doivent trouver ici aucune place : on sent bien de quelle valeur peut être un ouvrage fait d’après un médiocre, ouvrage dont tout le mérite consiste à avoir bien imité les défauts d’un autre, & à les reproduire.
On ne doit point oublier ici les sujets répétés qui ne sont point des copies, & qui ne laissent pas d’être originaux. Souvent on demande à un maître qu’il recommence le même sujet sans y rien changer ; alors ce second tableau est original & pourra fort embarrasser le meilleur connoisseur. Il y a trois crucifix de Michel-Ange qui existent, l’un à Florence chez le Grand Duc, l’autre à Rome chez le Prince Borghese, & le troisiéme à Naples chez le Prieur des Chartreux. Comment juger de ces trois tableaux éloignés chacun de cinquante lieuës, comment les pouvoir comparer ?

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Voor myn besluit zal ik hier nog iets aanmerken, weegens vierderly byzondere manieren der Oude Antiken.
D’eerste Stark, Kloek, en Robust; dezelve is naagevolgt, door Michel Angelo, Karats, en ’t heele School van Boulogne; welke manier eigentlyk , van de Stad Atheenen oorspronkelyk is.
De tweede, Swak en Vrouwagtig, welke waargenomen wierd door Jan de Boullogne, en meer anderen; die men oordeeld van Korinthen afkomstig te zyn.
De derde, vol van Teeder en Bevalligheid; die men voorgeeft dat Apelles, Phidias en Praxitieles gevolgt hebben, welke manier in zeer groote agtinge gehouden wierd, en vast steld van Rhodes oorspronkelyk te weezen.
Met de vierde, wijst ons aan een grootse ommetrek, als mede Natuurlyk, Seedig en Korrekt; zynde naagevolgt door Raphaël, Pousyn, &c. en is afkomstig van Siconien, een stad uit Peloponnesen: is eygenthlyk zo tot volmaaktheid geraakt, om dat uit ieder manier het beste gekoozen is, en by een gevoegt is.

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Je le redis donc encore avec plus de confiance : apprenons à critiquer nos propres ouvrages à la vûë des beautez que nous découvrons dans ceux des autres ; ne rougissons point de chercher à les étudier ; ne craignons point qu’on nous accuse d’être de serviles imitateurs, quand nous aurons l’adresse de nous approprier les parties qui nous manquent, & de les joindre à celles que nous possedons. Le goût de dessein de celui-ci est plus noble & plus délicat que le vôtre, mais votre coloris l’emporte sur le sien ; ne pouvez-vous, sans perdre ce que vous avez acquis dans la couleur, faire votre profit de son heureuse maniere de dessiner ? Raphaël n’a t-il pas ajouté une nouvelle grandeur à la sienne à la vûë des ouvrages de Michel-Ange, sans se dépoüiller de sa sage simplicité & des graces nobles qui le caracterisent. Louis Carrache a-t-il passé pour un plagiaire, pour avoir étudié les tournures naïves & piquantes du Correge ? J’ai entre mes mains des études d’Annibal d’après Raphaël d’une beauté à faire comprendre qu’il étoit déjà digne de sa grande reputation lorsqu’il les a faites. Le Roy possede un Tableau de Vandeik d’après Le Titien, qui n’est point l’ouvrage d’un écolier.

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Je le redis donc encore avec plus de confiance : apprenons à critiquer nos propres ouvrages à la vûë des beautez que nous découvrons dans ceux des autres ; ne rougissons point de chercher à les étudier ; ne craignons point qu’on nous accuse d’être de serviles imitateurs, quand nous aurons l’adresse de nous approprier les parties qui nous manquent, & de les joindre à celles que nous possedons. Le goût de dessein de celui-ci est plus noble & plus délicat que le vôtre, mais votre coloris l’emporte sur le sien ; ne pouvez-vous, sans perdre ce que vous avez acquis dans la couleur, faire votre profit de son heureuse maniere de dessiner ? Raphaël n’a t-il pas ajouté une nouvelle grandeur à la sienne à la vûë des ouvrages de Michel-Ange, sans se dépoüiller de sa sage simplicité & des graces nobles qui le caracterisent. Louis Carrache a-t-il passé pour un plagiaire, pour avoir étudié les tournures naïves & piquantes du Correge ? J’ai entre mes mains des études d’Annibal d’après Raphaël d’une beauté à faire comprendre qu’il étoit déjà digne de sa grande reputation lorsqu’il les a faites. Le Roy possede un Tableau de Vandeik d’après Le Titien, qui n’est point l’ouvrage d’un écolier.

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(maximes générales et essentielles)
I. Que dans la Composition d’une Histoire, la Vérité soit premierement fort exacte et pure.
II. Qu’on ait une grande considération du Lieu oû elle sera représentée.
III. Qu’on prenne bien garde à ne pas descouvrir jamais les parties qui ne se peuvent monstrer honnestement. Cette maxime a toûjours esté parmi eux une telle recommendation, que mesme ils souffroient plutost que l’Histoire demeurast defectueuse en quelque chose, que de passer au delà des bornes de la modestie.
IIII. Et enfin, pour le quatriesme degré de perfection,
Qu’on trouve moyen de représenter les choses noblement, ingenieusement, et d’une manière grande et magnifique.
Voilà les quatre Parties principales, qui sont le concert, et pour ainsi dire l’harmonie de la Peinture, par la juste relation qu’elles ont entre elles ; Ce que nos Critiques rechercheront rigoureusement dans l'Ouvrage qu'on leur présente ; où j'ai bien peur qu'ils ne trouvent pas assez leur conte pour le sucés de la pretention de nostre Moderne.

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Polydore, in a Drawing I have seen of him, has made an Ill Choice with respect to Decorum ; he has shewn Cato with his Bowels gushing out, which is not only Offensive in itself, but ‘tis a Situation in which Cato should not be seen, ‘tis Indecent ; such things should be left to Imagination, and not display’d on the Stage. But Michelangelo in his last Judgment has sinn’d against this Rule most egregiously.

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Traveller.
            Invention
is the Manner of Expressing that Fable and Story which the Painter has chosen for the Subject of his Piece ; and may principally be divided into Order and Decorum. [...] The second part of Invention is Decorum ; that is, that there be nothing Absurd nor Discordant in the Piece : and in this part, the Lombard Painters are very faulty ; taking Liberties that move one almost to Laughter ; Witness Titian himself, who Drew Saint Margaret a Stride upon the Dragon : and most of the Lombard Painters are subject to a certain Absurdity of Anachronisaie’s Drawing. For Example, our Saviour upon the Cross, and Saint Francis and Saint Benedict looking on, though they did not live till eight hundred Years after our Saviour’s Passion. All Indecencies are likewise to be avoided : and Michael Angelo doth justly deserve to be Censured, in his great Picture of the Day of Judgment, for having exposed to view in the Church it self, the secret parts of Men and Women, and made Figures among the Blessed that kiss one another most tenderly. Raphael on the contrary, was so great an Observer of Decorum, that though his Subject led him to any Liberties of that kind, he would find a way to keep to the Rules of Modesty ; and indeed, he seems to have been Inspired for the Heads of his Madonna’s and Saints, it being impossible to imagine more Noble Physionomies than he gives them ; and withal, an Air of Pudour and Sanctity that strikes the Spectator with Respect.

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T: Zo is ‘t; Doch gy moet dat heel anders verstaan, het is wel waar voor ’t geene de handeling van ’t Kreon betreft; maar daar men hem [ndr: Annibale Carracci] in pryst, raakt voornamentlyk de Proportie, Ommetrek, en Muskulen: niet geaffekteert als d’eerste, maar Kloek.
S: Van wie was die andere dan?
T: Van Michel Angelo. Beziet deze nu.
S: Dat’s voorwaar een schoon en welgemaakt beeld, ik denk dat het mede van Karats is?
T: O neen; van Raphaël, Prins der Schilders.
S: Is dat Raphaël? Hoe eel, schoon en zeedig vertoont het zich?
T: Dat ’s waar. Nu hebt gy vierderly doorlugtige en korrekte Teikenaars gezien, en ieder byzonder van verkiezinge. Raphaël, in zeedig, en bevalligheid. Michel Angelo, Robust en sterk. Karats, kloek en deftig. Heemskerk, vast en zeeker.

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Fab. La delicatesse des membres appartient plus à la femme qu’à l’homme.
Are. Cela est vrai, je vous l’ai dit ci dessus, en vous avertissant qu’il ne faut pas confondre les sexes : Ce n’est pas pourtant qu’on ne trouve beaucoup d’hommes delicats : tels que sont plus communement les gentils hommes, sans neanmoins qu’ils arrivent jusqu’à ressembler aux femmes, ou à un Ganimede. Il est vrai que quelques peintres donnent à leur ignorance, le nom de delicatesse ; parcequ’ils y en a plusieurs qui ne sachant, ni la situation, ni la liaison des os, ne font aucune marque *, ou au moins tres peu pour faire observer ou ils sont placés, mais moiennant seulement les principaux contours ils conduisent leurs figures. Plusieurs au contraire en marquant trop les muscles, & les recherchant avec excés, & hors d’œuvre, croient etre des Michel Anges en dessein, en quoi justement ils sont tournés en ridicule, & traittés de grossiers par les connoisseurs. […]
 
* C’est ainsi qu’un peintre peu fondé en anatomie, instruisant son diciple lui disoit, ou tu ne connois pas bien le muscle, fais doux.

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Are. Peu de tems aprés on le chargea de faire un grand tableau pour le maitre autel de l’eglise des freres Mineurs, dans le quel Titien encore tout jeune, peignit à l’huile, la Vierge qui monte au Ciel entre une multitude d’Anges qui l’accompagnent, […] il paroit veritablement qu’elle monte avec un visage plein d’humilité, & ses habits volent delicatement ; au bas sont les Apôtres, qui par differentes attitudes montrent la joye, & l’etonnement ; pour la plus part ils excedent la grandeur du naturel. Il est certain qu’on voit dans ce tableau la grandeur & le terrible de Michel Ange, la douceur, la grace de Rafael, & le vrai coloris de la nature. Ce fut là cependant le premier ouvrage qu’il fit à l’huile, il le fit en tres peu de tems, & tout jeune. Avec tout cela les peintres grossiers, & le sot peuple, qui jusqu’alors n’avoient vû autre chose que les peintures mortes & froides de Jean Bellin, de Gentil, & de Vivarino, car Georgion n’avoit point encore fait d’ouvrage à huile en public, & tout au plus y avoit peint quelque demi figure, quelques portraits qui etoient sans mouvement, & sans relief ; ils disoient tout le mal possible de ce tableau : l’envie venant ensuite à se reffroidir*, & la verité leur ouvrant peu à peu les yeux, on commença à admirer à Venise avec etonnement la nouvelle maniere que Titien tenoit ; & depuis ce tems là tous les peintres s’appliquerent à l’imiter ; mais parcequ’elle etoit hors de leur portée ils se trouverent egarés.
 
*Il est vrai que ce tableau ne plut point aux Moines ; mais l’Ambassadeur de l’Empereur l’aiant voulut acheter, ceci leur fit ouvrir les yeux, & en faire plus de cas.

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WE have been more particular in the Relation of this famous Piece [ndr : Bell fait ici référence au tableau commencé par Apelle et Protogènes sur lequel ces deux artistes ont successivement tracé des lignes – événement précédent de peu leur rencontre], because a large Dispute hangs upon it {Pliny, Lib. 35. Ch. 10.} : and the late Commentator upon our Author, Ludov. Demontiosius, seems very much offended at the generally received Acceptation of the Story of this noble Contention ; and would not by any Means admits that this Tryal of Skill was about the Subtilty of Lines ; for, as he says, with a good Share of Truth in the main, in a coloured Picture, or Painting, there is so little Use of Lines, that the very Appearance of any is justly reproveable ; for the Extremities should be lost and confounded in the Shadows, and ought to go off without any Thing of the least Stiffness, or Sharpness of a Line.
NEITHER will he admit it in Drawings, or Designs, with the Coal, or Pen, for that in those the true ARTIST never regarded so much the Fineness, or Courseness of his Touches ; but only how and where they served best to express the proper Shadowing and Raising of his Draught according to the Life ; and brings in for Instance many Drawings of the celebrated Masters of his Time, which he had seen of
Mich. Angela Bonoroti, Raphael de Urbin, Salviati, Polydore, and the Great Titian’s, where his Observation does not take Notice that any have in the least affected the Nicety of curious Lines.

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Perino del Vaga came to Rome in Raphael’s Time, and grew excellent by studying his and Michael Angelo’s Works ; he was a bold and strong Designer, having understood the Muscles in Naked Bodies as well as any of his time ; he had a particular Talent for Grottesk ; of which kind there are many Pieces of his in Rome ; but his chief Works are at Genova in the Pallace of Principe Doria ; he was a very universal Painter both in Fresco, Oyl and Distemper, and first taught the true working of Grottesks and Stucco Work.
           
Michael Angelo Buonaroti was the greatest Designer that ever was, having studied Naked Bodies with great Care ; but he aiming always at showing the most difficult things of the Art, in the Contorsions of Members, and Convulsions of the Muscles, Contractions of the Nerves, &c. His Painting is not so agreeable, though much more profound and difficult than any other ; his Manner was Fierce, and almost Savage, having nothing of the Graces of Raphael, whose Naked Figures are dilicate and tender, and more like Flesh and Blood, whereas Michael Angelo doth not distinguish the Sexes nor the Ages so well, but makes all alike Musculous and Strong ; and who sees one Naked Figure of his doing, may reckon he has seen them all ; his Colouring is nothing near so Natural as Raphael’s, and in a word, for all Vasari commends him above the Skies, he was a better Sculptor than a Painter : One may of Raphael and of him, that their Characters were opposite, and both great Designers ; the one endeavouring to show the Difficulties of the Art, and the other aiming at Easiness ; in which, perhaps, there is as much Difficulty.

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L'on ne peut pas soustenir qu'il [ndr : Michel-Ange] n'ait eû aucun talent de la Peinture, puis qu'il est certain que jamais homme n'en a mieux possédé les principes, personne n'ayant mieux desseigné que luy, & le dessein estant le fondement de cét Art. Que pensez-vous [ndr : Pymandre] que soient en comparaison du dessein toutes les autres parties, dont vous avez parlé avec tant d’éclat ; comme la bienséance, c’est à dire, la maniére de traitter l’Histoire avec toute la vraysemblance qu’elle demande ; la Perspective mesme, si vous voulez ; & j’y ajousteray encore les couleurs, & la maniere de traitter les jours et les ombres que j’estime beaucoup ? Toutes ces choses ne sont rien au prix du dessein, parce qu’elles ne subsistent que sur cette premiére partie, sans laquelle un Ouvrage ne peut estre plein que de grands défauts. [...] Le grand effort de cét Art est lors que la main exécute heureusement, & par des traits bien formez, ce que l’esprit a conceû, en sorte que ces traits & ces figures exposent à la veüe les vraies images des choses qu’on veut representer ; mais de telle sorte, qu’il y ait une belle proportion dans les corps, & une vive expression dans leurs actions, & dans leurs mouvemens. Voilà en quoy consiste le dessein : c’est luy qui marque exactement toutes les parties du corps humain, qui découvre ce qu’un Peintre sçait dans la science des os, des muscles, & des veines ; c’est luy qui donne la ponderation aux corps pour les mettre en équilibre, & empescher qu’il ne semblent tomber, & ne pas se soustenir sur leur centre ; c’est luy qui fait paroistre dans les bras, dans les jambes, & dans les autres parties, plus ou moins d’effort, selon les actions plus fortes ou plus foibles qu’ils doivent faire ou souffrir ; c’est luy qui marque sur les traits du visage toutes ces differentes expressions qui découvrent les inclinations & les passions de l’ame ; c’est enfin luy qui sçait disposer les vestemens, & placer toutes les choses qui entrent dans une grande ordonnance, avec cette symmetrie, cette belle entente, & cét Art merveilleux, que l’on admire dans les travaux des plus grands hommes, sans que les couleurs mesmes soient necessaires pour faire comprendre ce qu’ils ont voulu representer.

Quotation

Pymandre m’interrompant, Je voy bien, dit-il, qu’en termes de Peinture, le mot de dessein a diverses significations. C’est pourquoi, afin que je tire de nostre entretien toute l’utilité que je desire, souffrez que je vous demande ce que vous entendez particuliérement par le mot dessein, lors qu’il semble que vous en attribuez toute la perfection à Michel-Ange. Il est vray, répondis-je, que ce mot [ndr : dessein] est pris en divers sens parmi les Peintres ; car ils appellent dessein, l’esquisse d’un Tableau, ou le projet de quelque Ouvrage, representé seulement sur du papier avec le crayon, ou à la plume. On appelle encore dessein la pensée, ou la volonté qu’on a de faire quelque chose ; ainsi avant que d’arrester quelque histoire, un Peintre dit qu’il en a formé le dessein dans son esprit. Mais le mot de dessein, dans sa plus ordinaire signification, & comme je m’en suis servi en parlant de Michel-Ange, est proprement les traits avec lesquels le Peintre represente les choses qu’il doit imiter, indépendamment du coloris, des jours & des ombres, & cét assemblage de lignes diversement contournées, par le moyen desquelles on forme les figures. Or il ne faut pas douter que cette partie ne soit, comme je vous ay dit, la premiére & la plus essentielle de la Peinture, puis qu’en vain un Peintre auroit appris ce qui regarde l’histoire, la fable & les expressions, s’il ne sçavoit les representer dignement par le moyen du dessein. Il y a, comme je vous ay dit, plusieurs choses dans cét Art qui concernent la Theorie, & lesquelles, pour peu de jugement qu’un Peintre puisse avoir, il luy est aisé de s’en servir quand il sçait bien desseigner : Mais le dessein dépend de la pratique ; il faut que la main agisse avec l’esprit ; & c’est une chose tellement difficile, qu’il se trouve des personnes si malheureuses, qu’encore qu’elles ayent une passion tres-grande de bien faire, & qu’elles passent les jours & les nuits à étudier, elles ont néanmoins une main si lourde, & qui répond si peu à la volonté, qu’elles ne peuvent representer ce qui est devant leurs yeux ou dans leur esprit, de la maniére qu’elles le voient, ou qu’il doit estre.

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Je le redis donc encore avec plus de confiance : apprenons à critiquer nos propres ouvrages à la vûë des beautez que nous découvrons dans ceux des autres ; ne rougissons point de chercher à les étudier ; ne craignons point qu’on nous accuse d’être de serviles imitateurs, quand nous aurons l’adresse de nous approprier les parties qui nous manquent, & de les joindre à celles que nous possedons. Le goût de dessein de celui-ci est plus noble & plus délicat que le vôtre, mais votre coloris l’emporte sur le sien ; ne pouvez-vous, sans perdre ce que vous avez acquis dans la couleur, faire votre profit de son heureuse maniere de dessiner ? Raphaël n’a t-il pas ajouté une nouvelle grandeur à la sienne à la vûë des ouvrages de Michel-Ange, sans se dépoüiller de sa sage simplicité & des graces nobles qui le caracterisent. Louis Carrache a-t-il passé pour un plagiaire, pour avoir étudié les tournures naïves & piquantes du Correge ? J’ai entre mes mains des études d’Annibal d’après Raphaël d’une beauté à faire comprendre qu’il étoit déjà digne de sa grande reputation lorsqu’il les a faites. Le Roy possede un Tableau de Vandeik d’après Le Titien, qui n’est point l’ouvrage d’un écolier.

Quotation

DESSEIN, DESSINATEUR, DESSINER. 
I°. On entend par le mot de
dessein, tout ce qui regarde l’attitude, le mouvement, l’équilibre & la pondération des corps, la configuration des parties, la proportion & la simétrie des membres. 
2°. On appelle plus particuliérement
desseins certaines représentations de figures, de païsages, de morceaux d’Architecture, &c. qui se font à la plume, au crayon, ou même au pinceau, mais sans autre couleur que le crayon, ou l’encre de la Chine, ou quelqu’autre composition semblable. 
Desseins à la plume.
Desseins au crayon.
Desseins lavés.
Desseins en grisailles.
3° On appelle
dessein, la pensée ou le plan d’un tableau que le Peintre jette rapidement sur le papier pour juger de l’effet du tableau qu’il médite ; dans ce sens esquisse & dessein, sont des mots presque sinonimes. 
4°. On appelle encore
dessein, la représentation de certaines parties détachées ; par exemple d’un bras, d’une tête, d’un pied, d’une main que les Peintres font pour leur usage, ou pour l’instruction de leurs éléves : dans ce sens, dessein & étude, signifient une même chose ; cependant il est mieux dans cette occasion de se servir du mot d’étude
5°. Enfin l’on appelle
desseins certains modéles que les Peintres font pour les ouvriers, pour les Manufactures d’Etoffes & de Tapisseries. 
Ceux qui les font & qui se bornent à ces sortes d’ouvrages, s’appellent
Dessinateurs.
Dessinateur pour des ouvrages de Menuiserie ou d’Orfévrerie.
Dessinateur pour les Etoffes.
Dessinateur des Gobelins.
Le mot de
dessinateur s’étend aussi en général à toutes les personnes qui dessinent : Raphaël & Michel Ange, ont été les plus grands dessinateurs qui ayent paru depuis le renouvellement des Arts. 

DESSINER, c’est tracer au crayon, ou à la plume, ou bien au pinceau, mais sans autre couleur, des figures, des païsages, ou d’autres représentations. 
Dessiner d’après nature, d’après le naturel, d’après l’antique : dessiner de fantaisie.

Quotation

L’autre question fut de sçavoir si l’idée que l’on concevoit du Peintre n’étoit que dans le coloris, & si il étoit inutile de chercher ailleurs cette idée en telle sorte que toute son étude se dût arrêter en cette partie là ; il fut dit là-dessus, qu’à parler proprement, la Peinture comprend tout ce qui se peut representer par le Dessein en quelque maniere que ce soit, & que le coloris n’en est qu’une partie, ce que l’on prouva par divers exemples, & particulierement par la Musique, dont les Compositeurs sont appellés Musiciens, encore qu’ils n’ayent ni Voix ni Instrumens, car comme le Musicien sans la Voix peut avec les Instrumens émouvoir les passions qu’il veut toucher, de même que le Peintre a besoin de la couleur quand il veut rendre ses representations completes & achevées, le Musicien qui chante juste & correct avec une voix mediocre, doit être plus estimé que celui qui chante faux avec une belle voix, de même le Peintre bon dessignateur & correct, qui colorie mediocrement est plus estimable que celui qui avec un beau coloris designe mal. Enfin la belle voix peut charmer les ignorants, quoi qu’elle ne soit pas soûtenuë de la justesse, comme le bel éclat de la couleur peut faire la même chose, encore que le Dessein en soit mauvais. Cette contestation fut terminée par un discours auquel on representa pour encourager ceux qui aspirent à l’universalité des parties de la Peinture, & de leur faire connoître toute l’étenduë de l’empire du Dessein ; que c’est par lui que l’Architecture met au jour ses plus belles idées, […].

Quotation

Il n’en est pas de même du Dessein & du Coloris ; l’un & l’autre exigent une infinité de connoissance, & une étude opiniâtrée. Le Dessein demande un exercice qui produise une si grande justesse de la vûe pour connoître les differentes dimentions des objets visibles, & une si grande habitude pour en former les contours, que le Compas, comme disoit Michel-Ange, doit être plutôt dans les yeux que dans les mains.
Le Dessein suppose la science du corps humain, non-seulement, comme il se voit ordinairement : mais comme il doit être pour être parfait, & selon la premiere intention de la nature. Il est fondé sur la connoissance de l’Anatomie, & sur des proportions tantôt fortes & robustes, & tantôt délicates & élegantes, selon qu’elles conviennent aux âges, aux sexes, & aux conditions differentes : & cela seul demande des études & des reflexions de beaucoup d’années.
Ce même Dessein oblige encore le Peintre à posseder parfaitement la Geométrie pour pratiquer exactement la Perspective, dont il a un besoin indispensable dans toutes ses opérations. Il exige une habitude des racourcis & des contours dont la varieté est aussi grande que le nombre des attitudes est infini.
Enfin le Dessein renferme encore la connoissance de la Physionomie & l'expression des passions de l'ame, partie si nécessaire & si estimable dans la Peinture.

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DESSEIN, DESSINATEUR, DESSINER. 
I°. On entend par le mot de
dessein, tout ce qui regarde l’attitude, le mouvement, l’équilibre & la pondération des corps, la configuration des parties, la proportion & la simétrie des membres. 
2°. On appelle plus particuliérement
desseins certaines représentations de figures, de païsages, de morceaux d’Architecture, &c. qui se font à la plume, au crayon, ou même au pinceau, mais sans autre couleur que le crayon, ou l’encre de la Chine, ou quelqu’autre composition semblable. 
Desseins à la plume.
Desseins au crayon.
Desseins lavés.
Desseins en grisailles.
3° On appelle
dessein, la pensée ou le plan d’un tableau que le Peintre jette rapidement sur le papier pour juger de l’effet du tableau qu’il médite ; dans ce sens esquisse & dessein, sont des mots presque sinonimes. 
4°. On appelle encore
dessein, la représentation de certaines parties détachées ; par exemple d’un bras, d’une tête, d’un pied, d’une main que les Peintres font pour leur usage, ou pour l’instruction de leurs éléves : dans ce sens, dessein & étude, signifient une même chose ; cependant il est mieux dans cette occasion de se servir du mot d’étude
5°. Enfin l’on appelle
desseins certains modéles que les Peintres font pour les ouvriers, pour les Manufactures d’Etoffes & de Tapisseries. 
Ceux qui les font & qui se bornent à ces sortes d’ouvrages, s’appellent
Dessinateurs.
Dessinateur pour des ouvrages de Menuiserie ou d’Orfévrerie.
Dessinateur pour les Etoffes.
Dessinateur des Gobelins.
Le mot de
dessinateur s’étend aussi en général à toutes les personnes qui dessinent : Raphaël & Michel Ange, ont été les plus grands dessinateurs qui ayent paru depuis le renouvellement des Arts. 

DESSINER, c’est tracer au crayon, ou à la plume, ou bien au pinceau, mais sans autre couleur, des figures, des païsages, ou d’autres représentations. 
Dessiner d’après nature, d’après le naturel, d’après l’antique : dessiner de fantaisie.

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DESSEIN, DESSINATEUR, DESSINER. 
I°. On entend par le mot de
dessein, tout ce qui regarde l’attitude, le mouvement, l’équilibre & la pondération des corps, la configuration des parties, la proportion & la simétrie des membres. 
2°. On appelle plus particuliérement
desseins certaines représentations de figures, de païsages, de morceaux d’Architecture, &c. qui se font à la plume, au crayon, ou même au pinceau, mais sans autre couleur que le crayon, ou l’encre de la Chine, ou quelqu’autre composition semblable. 
Desseins à la plume.
Desseins au crayon.
Desseins lavés.
Desseins en grisailles.
3° On appelle
dessein, la pensée ou le plan d’un tableau que le Peintre jette rapidement sur le papier pour juger de l’effet du tableau qu’il médite ; dans ce sens esquisse & dessein, sont des mots presque sinonimes. 
4°. On appelle encore
dessein, la représentation de certaines parties détachées ; par exemple d’un bras, d’une tête, d’un pied, d’une main que les Peintres font pour leur usage, ou pour l’instruction de leurs éléves : dans ce sens, dessein & étude, signifient une même chose ; cependant il est mieux dans cette occasion de se servir du mot d’étude
5°. Enfin l’on appelle
desseins certains modéles que les Peintres font pour les ouvriers, pour les Manufactures d’Etoffes & de Tapisseries. 
Ceux qui les font & qui se bornent à ces sortes d’ouvrages, s’appellent
Dessinateurs.
Dessinateur pour des ouvrages de Menuiserie ou d’Orfévrerie.
Dessinateur pour les Etoffes.
Dessinateur des Gobelins.
Le mot de
dessinateur s’étend aussi en général à toutes les personnes qui dessinent : Raphaël & Michel Ange, ont été les plus grands dessinateurs qui ayent paru depuis le renouvellement des Arts. 

DESSINER, c’est tracer au crayon, ou à la plume, ou bien au pinceau, mais sans autre couleur, des figures, des païsages, ou d’autres représentations. 
Dessiner d’après nature, d’après le naturel, d’après l’antique : dessiner de fantaisie.

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Are. [...] de meme discourant sur ces deux excellents peintres [ndr. : Raphaël et Michel-Ange], je me flatte de toucher certaines belles difficulés de l’art, que si elles estoient receullies, ou par vous, ou par quelqu’un d’autre, qui les mit au jour, ne seroient pas d’une petite utilité pour certaines gens, qui, quoique peintres, ne savent pas autrement ce que c’est que peinture ; ce qui les rend arrogants, & medisants, s’imaginant que la peinture soit un art facile, dont tout le monde est capable ; tandis que c’est tout le contraire, & que c’est un metier difficile ou tres peu ont reussi. Ce discours pouroit bien par hazard etre d’une grande utilité à ceux qui s’appliquent aux belles lettres par la conformité, qui se trouve entre les peintres, & les ecrivains.

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Je confesse que quand à l’homme nud, Michel Ange tient du prodige, du miracle, & a plus que de l’humain : persone ne l’a jamais surpassé, j’entens dans une maniere seule, qui est de faire un nud plein de muscles & recherché, avec des racourcis & des mouvemens fort hardis, qui font voir en detail la difficulté de l’art : & chaque partie du corps, & toutes ensembles sont si excellentes, que j’ose dire qu’on ne peut faire, ni même imaginer une chose plus excellente, ni plus parfaite. Mais dans le reste il est non seulement au dessous de soi même, mais encore au dessous des autres ; parceque ou il ne sait pas, ou il ne veut pas observer les differences des âges & des sexes, que nous avons marquées ci dessus, dans les quelles Rafael est si admirable ; & pour trancher court, qui voit une seule figure de Michel Ange, les voit toutes. Mais il faut prendre garde que dans le nud, Michel Ange a pris la forme la plus terrible, & la plus recherchée ; & Rafael la plus agreable, & la plus gracieuse. C’est là dessus que quelques uns ont comparé Michel Ange à Dante, & Rafael à Petrarque.

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Nademaal de Teekenkonst, gelijk ik aangeweezen heb, het fondament zy, waar op de Schilderkonst vast steund; zo is ’t desgelyks onweederspreekelijk, dat de Perspektief de grondregel is van de Teekenkonst, buiten de welke niemand, onmoogelyk een vast Teekenaar kan worden, […] De Teekenaars, kunnen zonder kennisse der zelve, onmoogelyk tot de Schilderkonst geraakten, al konden zy noch zo deftig teekenen: Vermits het Oog-punt, Plaanum, en Distantie, alleen de wegwijzers zyn. Een zeeker Schrijver zegt, dat de Schilderkonst en Perspektief, een zelve zaak zy; om dat’er geen Schildery zonder Perspektief is. Het geene wel ten deelen, maar niet geheel waar gemaakt zou konnen werden: Nademaal de Voorwerpen die niet zonder Schaaduwe kunnen zyn, daarom niet een en ’t zelfde als de Schaaduwe is. Maar dit is een vaste stellinge die op reeden steund, dat een Schilder de Perspektief in geen zyner werken voorby kan gaan; hy kan geen streep trekken, ja niet eenen streek met de Penseel haalen, of het moet met de zelve over een koomen. Zy steld de maat der dingen, en doet de Kouleuren voortkomen of wegwijken, in plaats van ’t Schildery dat het ook is. Waarom een Konstenaar de grondreegulen der Perspektief voor al moet kennen. [...] De grootste Meesters in Italien, zyn zodaanig van gevoelen, dat men onmoogelyk een ordentelijke gedachten opstellen, of voortbrengen kan, daar al de Konst-reegulen in gebruikkelyk, niet uit de grond opgehaald werden. Nochtans zegt men dat Raphaël zelfs, in eenige Teekeningen, de Perspektief versloft heeft, schoon hy dezelve wel verstond. Michel Angelo in tegendeel, heeft niets daar van geweeten, waar over hy meenigmaal van d’een en d’ander berispt geworden is.

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Are. Peu de tems aprés on le chargea de faire un grand tableau pour le maitre autel de l’eglise des freres Mineurs, dans le quel Titien encore tout jeune, peignit à l’huile, la Vierge qui monte au Ciel entre une multitude d’Anges qui l’accompagnent, […] il paroit veritablement qu’elle monte avec un visage plein d’humilité, & ses habits volent delicatement ; au bas sont les Apôtres, qui par differentes attitudes montrent la joye, & l’etonnement ; pour la plus part ils excedent la grandeur du naturel. Il est certain qu’on voit dans ce tableau la grandeur & le terrible de Michel Ange, la douceur, la grace de Rafael, & le vrai coloris de la nature. Ce fut là cependant le premier ouvrage qu’il fit à l’huile, il le fit en tres peu de tems, & tout jeune. Avec tout cela les peintres grossiers, & le sot peuple, qui jusqu’alors n’avoient vû autre chose que les peintures mortes & froides de Jean Bellin, de Gentil, & de Vivarino, car Georgion n’avoit point encore fait d’ouvrage à huile en public, & tout au plus y avoit peint quelque demi figure, quelques portraits qui etoient sans mouvement, & sans relief ; ils disoient tout le mal possible de ce tableau : l’envie venant ensuite à se reffroidir*, & la verité leur ouvrant peu à peu les yeux, on commença à admirer à Venise avec etonnement la nouvelle maniere que Titien tenoit ; & depuis ce tems là tous les peintres s’appliquerent à l’imiter ; mais parcequ’elle etoit hors de leur portée ils se trouverent egarés.
 
*Il est vrai que ce tableau ne plut point aux Moines ; mais l’Ambassadeur de l’Empereur l’aiant voulut acheter, ceci leur fit ouvrir les yeux, & en faire plus de cas.

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Of the Motions of all sorts of Cloth.


The
Motions of Cloth, that as the Folds or Plaits ought to runne out every way like boughs from the Stemme and Body of the Tree : and must be so made that one Plait rise from another, as one bough, or one stream of Water issueth out from another, in such wise, that there be no part of the Cloth wherein there appear not some of these motions ; now these motions would be moderate, gentle and free, without any interruptions, more to be admired for their grace and facility, then for affected pains and industry, and because all sorts of Cloth have their motions, as well as Bodies, it must needs be that they differ between themselves, according to the differences of the clothes themselves.
Wherefore, they must be more light in fine
Cloth, as Sarcenet, Linnen, Cypress, &c. in which the Plaits are small, raised up, trembling, […] ; gross and dul shadows are found in stiff cloths, where the Plaits are few and gross, so that they are capable but of flow motion, […].
Temperate
motions, which are neither too gross, nor too slight, are such as appear in the folds of stuff and other cloths of Fine wool, […]. And hence have Raphael, Michael Angelo, Leonard, Gaudentius, Albertus Durcrus, and other Famous Masters in Drapery, taken the method and way of giving the true motions unto garments, as from the most perfect pattern for their general use in making the mantells of the Saints, Pavilions or Tents, which are made with this kind of Drapery, besides these, there are also other kinds of motions called turnings and crossings, which are proper unto Damasks, Taffataes, Sattins, Cloth of gold &c : in which appeare folds crossing and breaking each other, by the divers Vertue of the Drapery.
Whence the
Venetians have taken their manner of Drapery, who make their folds much different from the said motions of Raphael and the rest, which indeed ought not to be used any where save in counterfeits by the life, where it seems they are not onlye tolerable, but also very requisite ;

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WE have been more particular in the Relation of this famous Piece [ndr : Bell fait ici référence au tableau commencé par Apelle et Protogènes sur lequel ces deux artistes ont successivement tracé des lignes – événement précédent de peu leur rencontre], because a large Dispute hangs upon it {Pliny, Lib. 35. Ch. 10.} : and the late Commentator upon our Author, Ludov. Demontiosius, seems very much offended at the generally received Acceptation of the Story of this noble Contention ; and would not by any Means admits that this Tryal of Skill was about the Subtilty of Lines ; for, as he says, with a good Share of Truth in the main, in a coloured Picture, or Painting, there is so little Use of Lines, that the very Appearance of any is justly reproveable ; for the Extremities should be lost and confounded in the Shadows, and ought to go off without any Thing of the least Stiffness, or Sharpness of a Line.
NEITHER will he admit it in Drawings, or Designs, with the Coal, or Pen, for that in those the true ARTIST never regarded so much the Fineness, or Courseness of his Touches ; but only how and where they served best to express the proper Shadowing and Raising of his Draught according to the Life ; and brings in for Instance many Drawings of the celebrated Masters of his Time, which he had seen of
Mich. Angela Bonoroti, Raphael de Urbin, Salviati, Polydore, and the Great Titian’s, where his Observation does not take Notice that any have in the least affected the Nicety of curious Lines.

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 [...] Il faut donc, poursuivit-elle [Princesse des cabalistes], s’étudier à la recherche d’une belle Manière de peindre, vague, hardie, & sans contrainte, d’un dessein tendre & coulant, mais libre & de grande maniere, sans s’attacher avec scrupule à cent choses, qui gâtent la majesté d’un ouvrage. Prenez pour exemplaires les ouvrages de l’illustre & fameux Michelange, le Coriphée des Peintres Anciens & Modernes, d’un Titien, d’un Tintoret, d’un Georgion, d’un Paul Veronese, du Guide, des Bassans, de S. Martin, de Rubens, de Vandick, & tant d’autres que mes maximes ont rendus celebres, & ausquels la science qu’ils ont acquise dans mon Ecole, a donné une réputation glorieuse & immortelle, malgré la jalousie & le caprice de quelques novateurs, qui sous pretexte du rétablissement de la Peinture, tâchent en vain d’élever sur le debris de l’estime qu’on a toûjours euë pour ces grands Peintres, une fausse renommée à leurs sectateurs, & faisans croire aux simples, qu’ils rendent un bon office à ce bel Art, le ruinent entierement, dégoûtans par les embarras & les difficultés dont ils l’ont obscurci, ceux qui avoient dessein de s’y perfectionner.

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{Von Verkürzung der Bilder/ was sie sey?}Unsere Vorfahren/ haben allezeit ein wachendes Aug gehabt/ auf die Verkürzung der Figuren: dadurch sie/ dem Gesicht nach/ einen mehrern Schein/ als sie an sich selbst haben/ in die Länge und Höhe bekommen; welches die Dicke der Umriß-Schatten und Liechtes also scheinen machet. In dieser Kunst/ zumal in einfachen Bildern/ hat über andere alle excelliret/ oft-gedachter Michaël Angelo der dann hierzu/ den Nachfolgern zur Lehre/ aus Erde/ Läm/ Gyps oder Wachs/ solche Modellen gemacht/ welche viel standhafter sind/ als die bewegliche lebhafte Bilder. Wann man nun ein verlangtes Model also zu werk gebracht/ setzet man dasselbige/ in gebührlicher Höhe und Distanz, über den Horizont: wornach dann/ desto sicherer/ die Bilder gemacht werden. Die Unwissenheit dieses Handgriffs/ verursachet viel Müh und Arbeit: welche ihrer viele nicht gern auf sich nehmen/ die etwan auch nicht soviel Verstands haben/ dieses Meisterstuck auszusinnen. Es haben aber die Liebhabere dieser Kunst immer mehrers sich beflissen/ mit aufhebung aller Difficulteten/ den bästen Weg zu finden/ wie die Proportion verkürzbar zu machen/ und der rechte Schatten zu erhalten sey/ damit der verlangte effect erfolge. Sie haben auch nicht nachgelassen/ bis man zu unsern Zeiten dessen meisterliche Wissenschaft überkommen.
Es sind deren viele/ welche die Arbeit der Verkürzung verachten und gering schätzen: es sind aber nur die jenige/ so dessen geringe Wissenschaft haben/ und denen die Nuß gar zuhart aufzubeissen fället. Solches ist daraus abzunehmen/ daß sie/ wann man ihnen dergleichen künstliche Stucke vorhält/ und doch gerühmet. Wie dann von dieser Gattung etliche schwere Stucke zu unsern Zeiten verfärtigt worden/ so das Menschliche Gesicht und Augen mächtig geblendet. Es wird aber diese Arbeit/ von unsern Kunstmeistern/
al di sotto in su, das ist/ von der Erden in die Höhe anzusehen/ genennet/ und/ wie gedacht/ von Modellen/ Bildnisen oder lebhaften Personen abgesehen/ die sie erhöhen/ alsdann die Spielung des Schattens in acht nehmen/ und sich bemühen/ solche in ihr Bild zu bringen. Wann nun das Menschliche Auge gegen einem solchen Bild/ so gemeinlich auf etwas empor stehet/ sich wendet/ da zeigen sich ihme erstlich die Fussolen/ Kniehe oder Schenkel/ und dann erst die übrigen Theile des Leibes: daher die Kunst billig diesen Namen bekommen.

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219. [Il sera tres-expedient de faire un Modele des choses, dont le Naturel est difficile à tenir, & dont nous ne pouvons pas disposer comme il nous plaist ] Comme des Grouppes de plusieurs Figures, des Attitudes difficiles à tenir long-temps, des Figures en l'air, en Plat-fond, ou élevées beaucoup au dessus de la veuë, & des Animaux mesmes dont on ne dispose pas aisément. Par ce Precepte l'on voit assez la necessité qu'a un Peintre de sçavoir Modeler, & d'avoir plusieurs Modeles de cire maniables. Paul Veronese en avoit un si bon nombre, avec une si grande quantité d'Etoffes différentes, qu'il en mettoit toute une Histoire ensemble sur un Plan dégradé pour grande & pour diversifiée qu'elle fust. Tintoret en usoit ainsi, & Michelange, au rapport de Jean Baptiste Armenini, s'en est servy pour toutes les Figures de son Jugement. Ce n'est pas que je conseille à personne, quand on voudra faire quelque chose de bien considerable, de finir d'apres ces sortes de Modeles : mais ils serviront beaucoup, & seront d'un grand avantage pour voir les Masses des grandes Lumières & des grandes Ombres, & l'effet du Tout-ensemble. Du reste vous devez avoir un Manequin à peu prés grand comme Nature pour chaque Figure en particulier, sans manquer pour cela de voir le Naturel, & de l'appeller comme un témoin qui doit confirmer la chose à vous premièrement, puis aux Spectateurs, comme elle est dans la vérité. Vous pourrez vous servir de ces Modeles avec plaisir, si vous les mettez sur un Plan degradé à proportion des Figures, qui sera comme une table faite exprés, que vous pourrez hausser & rabaisser selon vostre commodité, & si vous regardez vos Figures par un trou ambulatoire, qui servira de Point de veuë & de Point de distance, quand vous l'aurez une fois arresté. Ce mesme trou vous servira encore pour voir vos Figures en Plat-fond, & disposées sur une grille de fil de fer, ou soûtenües en l'air par des petits filets élevez à discretion, ou de l'une & l'autre maniere tout ensemble. Vous joindrez à vos Figures tout ce qu'il vous plaira, pourveu que le tout leur soit proportionné, & qu'enfin vous vous imaginiez vous-mesme n'estre que de leur grandeur : Ainsi l'on verra dans tout ce que vous ferez plus de vérité, vostre Ouvrage vous donnera un plaisir incroyable, & vous éviterez quantité de doutes & de difficultez qui arrestent bien souvent, & principalement pour ce qui est de la Perspective lineale que vous y trouverez indubitablement : pourveu que vous vous souveniez de tout proportionner à la grandeur de vos Figures, & specialement les Points de veuë & de distance : mais pour ce qui est de la Perspective aërée, ne s'y trouvant pas, le Jugement y doit suppléer. {*Ridolfi dans sa Vie.} *Le Tintoret avoit fait des Chambres d'ais & de cartons proportionnées à ses Modeles, avec des portes & des fenestres, par où il distribuoit sur ses Figures des Lumieres artificielles autant qu'il jugeoit à propos ; & il passoit assez souvent une partie de la nuit à considerer & à remarquer l'effet de ses Compositions : Ses Modeles estoient de deux pieds de haut.

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[…] On demande encore deux choses aux jeunes enfans que l'on destine, pour être un jour de grands Peintres : qu'ils aient l'imagination vive, la mémoire heureuse, & une grande disposition à la santé : car l'étude du Dessein, & de toute la Peinture est des plus fortes, & qui mérite le plus d'aplication. Il les faut prendre à l'âge de douze à quatorze ans, afin qu'ils soient capables de raisonnement. On commence par leur faire imiter de petites parties du corps humain, qu'on dessine d'invention en leur presence, ou en imitant quelqu'autre Dessein : ce qui est absolument necessaire dans les premières leçons: & il y a des exemples pour cela gravées & mises en estampe.
[…] Aprés qu'ils auront copié, quelque tems, des yeux, des nez, des bouches, & des oreilles, vous leur fairez copier des têtes entières. Aprés cela faites leur faire des mains, des pies, des bras, des jambes, & ensuite des figures entières, de la meilleure main que vous les pourrez avoir. Les figures de Raphaël Santio, prises sèparément une à une, & les antiques de François Perier, sont d'un très bon usage pour cela, ce qu'il faut faire par intervales, sans les acabler, leur faisant bien remarquer la proportion & la beauté de ce qu'ils imitent. Il leur faut aider au comencement à équisser la figure, à la bien asseoir & planter, & ensuite leur donner quelque coup au contour : ce que pourtant il ne faut pas trop afecter, pour ne les pas rebuter.
Mais comme vôtre fin n'est pas seulement de faire de bons copistes : vous devez observer, que vos Eleves doivent par intervales s'exercer à faire d'eux-méme : Premièrement des yeux, & d'autres parties de la face ; Puis des tétes, & ensuite des figures entieres : Car quand ils copient, c’est pour apprendre à connoître les proportions : & quand ils font d’eux-mêmes, c’est pour apprendre à les mettre en pratique sur leur propre idée. […]
Quand vos disciples sont parvenus à ce point [ndr : assembler une figure], […] Il faut donc pour lors, leur faire reprendre des plus beaux Desseins : premierement d’une seule figure […] Aprés celà vous leur fournirez des Desseins ou Estampes, de deux ou plusieurs figures afin qu’ils aprennent à les mettre ensemble […].
Remarquez encore, que toute cette premiere Etude se doit faire aprés de nuditez, & rarement aprés de draperies : C’est pourquoi je vous ay proposé les figures de Michel-Ange, de Raphaël, & les antiques du Perier. On peut encore, se servir des Estampes d'Annibal Carache dont le Dessein a quelque chose de surprenant : ses Galeries sont très utiles sur tout pour l’étude dont je parle de même que les loges de Raphaël dessinées, & gravées par Chaperon.
Au reste banissez de votre école la métode de copier en reticulant ou en calquant, les estampes : méprisez toutes ces inventions mécaniques, qui sont des empêchemens au progrés de la jeunesse. […]
C’est ainsi que vous metrez vôtre Eleve en état de dessiner d’aprés la bosse, qui lui aprendra l’éfet des ombres & des jours, pour donner du relief aux parties, & pour se perfectionner dans le contour des figures. […]
Aprés s’être accoutumé à la bosse, il est absolumment necessaire de dessiner d’aprés modele vivant : & c’est ici que se doit consommer l’étude du jeune Peintre.

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Het is myn vast gevoelen dat de Oeffening der plooijen niet volkomen geleerd kan worden, zonder de Leeman te gebruiken; Want wat baat het dat men zich uitmergeld met kleêren uit de Geest te Teikenen als wy ’t leeven voor ons kunnen hebben, zonder welke het onmogelyk is de natuur der Stoffe te doorgronden: daar zich, in tegendeel, veele niet anders oeffenen dan naar de Statuaas en fraaiste printen der beroemste meesters, welke hier in uitgemunt hebben: als Raphaël, Barotius, Guido, Albaan, Pousyn &c; denkende uit dezelfde reeds een gebaande weg te hebben gevonden, om tot genoegzame volkomentheid te geraken, en hun oogmerk te bereiken. Daar men nochtans weet, dat Raphaël voornaamentlyk, die gelegentheid niet gehad hebbende, echter in zyn tyd, de fraayste dingen voor den dag gekomen zyn. Nu zoude men mogen vragen, waarom eenige andere vermaarde Meesters, als Titiaan, Tintoret, Paulo Veronees, Julio Romano, Michel Angelo, Dominiquin, Bassan &c, zo goed daar in niet geoordeeld werden? de reeden is deeze, dat Raphaël het leeven gebruikt heeft, wel te verstaan een Leeman, waar door hy de natuur en eigenschap der Stoffe grondig heeft leeren onderzoeken: alhoewel men hem nogtans zou kunnen beschuldigen dat hy zyn beelden de meesten tyd met eenderly Stoffe kleeden, in voorvallen, daar de verandering genoegzaam verschillende kon geweest hebben. Evenwel moet men bekennen dat ‘er voor, noch naderhand, geen zo ervaren en Konstryk in dezelve geweest is, dan een alleen, te weten Nikolas Poussyn; echter is dit geen wonder; dewyl hy het Natuurlyke leeven onderzocht en gebruikten gelyk hem bewust was dat Raphaël gedaan had, en niet gelyk anderen die alleen zyn werk navolgden: daarom zyn zy ook slegter geweest, hebben minder kennis gehad, en meenigmaal niet van de natuur der stoffe of plooijen geweeten.

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[…] On demande encore deux choses aux jeunes enfans que l'on destine, pour être un jour de grands Peintres : qu'ils aient l'imagination vive, la mémoire heureuse, & une grande disposition à la santé : car l'étude du Dessein, & de toute la Peinture est des plus fortes, & qui mérite le plus d'aplication. Il les faut prendre à l'âge de douze à quatorze ans, afin qu'ils soient capables de raisonnement. On commence par leur faire imiter de petites parties du corps humain, qu'on dessine d'invention en leur presence, ou en imitant quelqu'autre Dessein : ce qui est absolument necessaire dans les premières leçons: & il y a des exemples pour cela gravées & mises en estampe.
[…] Aprés qu'ils auront copié, quelque tems, des yeux, des nez, des bouches, & des oreilles, vous leur fairez copier des têtes entières. Aprés cela faites leur faire des mains, des pies, des bras, des jambes, & ensuite des figures entières, de la meilleure main que vous les pourrez avoir. Les figures de Raphaël Santio, prises sèparément une à une, & les antiques de François Perier, sont d'un très bon usage pour cela, ce qu'il faut faire par intervales, sans les acabler, leur faisant bien remarquer la proportion & la beauté de ce qu'ils imitent. Il leur faut aider au comencement à équisser la figure, à la bien asseoir & planter, & ensuite leur donner quelque coup au contour : ce que pourtant il ne faut pas trop afecter, pour ne les pas rebuter.
Mais comme vôtre fin n'est pas seulement de faire de bons copistes : vous devez observer, que vos Eleves doivent par intervales s'exercer à faire d'eux-méme : Premièrement des yeux, & d'autres parties de la face ; Puis des tétes, & ensuite des figures entieres : Car quand ils copient, c’est pour apprendre à connoître les proportions : & quand ils font d’eux-mêmes, c’est pour apprendre à les mettre en pratique sur leur propre idée. […]
Quand vos disciples sont parvenus à ce point [ndr : assembler une figure], […] Il faut donc pour lors, leur faire reprendre des plus beaux Desseins : premierement d’une seule figure […] Aprés celà vous leur fournirez des Desseins ou Estampes, de deux ou plusieurs figures afin qu’ils aprennent à les mettre ensemble […].
Remarquez encore, que toute cette premiere Etude se doit faire aprés de nuditez, & rarement aprés de draperies : C’est pourquoi je vous ay proposé les figures de Michel-Ange, de Raphaël, & les antiques du Perier. On peut encore, se servir des Estampes d'Annibal Carache dont le Dessein a quelque chose de surprenant : ses Galeries sont très utiles sur tout pour l’étude dont je parle de même que les loges de Raphaël dessinées, & gravées par Chaperon.
Au reste banissez de votre école la métode de copier en reticulant ou en calquant, les estampes : méprisez toutes ces inventions mécaniques, qui sont des empêchemens au progrés de la jeunesse. […]
C’est ainsi que vous metrez vôtre Eleve en état de dessiner d’aprés la bosse, qui lui aprendra l’éfet des ombres & des jours, pour donner du relief aux parties, & pour se perfectionner dans le contour des figures. […]
Aprés s’être accoutumé à la bosse, il est absolumment necessaire de dessiner d’aprés modele vivant : & c’est ici que se doit consommer l’étude du jeune Peintre.

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Quant aux MOUVEMENS & à l’EXPRESSION, cette quatrième partie est excellente & admirable ; car elle fait parler les figures ; & il est à remarquer que le Peintre se peint souvent lui-même, faisant porter à ses figures le caractere de son humeur, de son imagination, & de son genie ; car dans le paralelle des figures de RAPHAEL avec celles de MICHEL-ANGE, on reconnoîtra que le premier étoit la douceur même, & que l’autre étoit extraordinairement rude & severe ; comme il se voit dans son ouvrage de la Chapelle du Vatican, & dans le Jugement universel qu’il a representé dans ce sanctuaire, où il a introduit plusieurs figures extravagantes par leur indecence, lorsque RAPHAEL au contraire a apporté de la moderation dans les sujets les plus licentieux.
Il faut encore que l’expression soit accompagnée d’un jugement & d’une circonspection particuliere, pour ne rien faire que de modeste & de régulier dans tous ses ouvrages ; prenant pour maxime que rien ne peut être beau s’il n’est honnête.

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Are. Je sais bien qu’à Rome du tems que Rafael vivoit, le plus grand nombre des gens de lettres, & des amateurs des beaux arts le mettoit au dessus de Michel Ange pour la peinture ; & que ceux qui tenoient pour ce dernier etoient pour la plus part des Sculpteurs, qui n’avoient de gout, que pour son dessein, & le terrible de ses figures, s’imaginant que la maniere gracieuse, & agreable de Rafael, etoit trop facile, & par consequent moins etudiée ; ne connoissant pas que la facilité est ce qu’il y a de plus beau dans tous les arts, le plus difficile à acquérir, & à s’approprier ; & en un mot c’est un grand art de cacher l’art.

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FIER, FIERTÉ, FIEREMENT. On appelle couleurs fieres, les couleurs vives, éclatantes : le blanc est une couleur fiere. Peindre fiérement, c’est employer des couleurs fort vives, ou plutôt les couchers fort vives, ou plutôt les coucher hardiment, & à grands coups. Fierté de coloris : Jules Romain donnoit beaucoup de force & de fierté à ses tableaux. La maniére de Michel-Ange est fiere & terrible.

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FIER, FIERTÉ, FIEREMENT. On appelle couleurs fieres, les couleurs vives, éclatantes : le blanc est une couleur fiere. Peindre fiérement, c’est employer des couleurs fort vives, ou plutôt les couchers fort vives, ou plutôt les coucher hardiment, & à grands coups. Fierté de coloris : Jules Romain donnoit beaucoup de force & de fierté à ses tableaux. La maniére de Michel-Ange est fiere & terrible.

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FIER, FIERTÉ, FIEREMENT. On appelle couleurs fieres, les couleurs vives, éclatantes : le blanc est une couleur fiere. Peindre fiérement, c’est employer des couleurs fort vives, ou plutôt les couchers fort vives, ou plutôt les coucher hardiment, & à grands coups. Fierté de coloris : Jules Romain donnoit beaucoup de force & de fierté à ses tableaux. La maniére de Michel-Ange est fiere & terrible.

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{Das Gemähl soll wol beBildert seyn.} Er mus auch das Stuck nicht dünn beseen/ sondern/wo das fürnehmste der Geschicht zu stehen kommet viel Figuren und ganze Klumpen Bilder dahin stellen/ die alle ihr Amt verrichten: aus welche er auch das beste Liecht zuleiten soll/ um die meiste Annehmung des Gesichtes zu befördern. {Welche hierinn excelliret?} Hierinn hatten Titian, Tintoret, und der meisterhafte Paulus Veronez bessere und gründlichere Manier/ als Michaël Angelo : dessen Lob mehr in Bildhauen einer einigen herrlichen Figur/ als in Mahlen und coloriren bestehet.

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The Anatomy Figures in Vesalius said to be design’d by Titian, are prettily fancied : There is a Series of denuding a Figure to the Bone, and they are all in Attitudes seeming to have most Pain as the Operation goes on, till at last they Languish, and Dye : But Michelangelo has made Anatomy Figures whose Faces and Actions are impossible to be describ’d, and the most delicate that can be imagin’d for the purpose.

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Michael Angelo Buonaroti was the greatest Designer that ever was, having studied Naked Bodies with great Care ; but he aiming always at showing the most difficult things of the Art, in the Contorsions of Members, and Convulsions of the Muscles, Contractions of the Nerves, &c. His Painting is not so agreeable, though much more profound and difficult than any other ; his Manner was Fierce, and almost Savage, having nothing of the Graces of Raphael, whose Naked Figures are dilicate and tender, and more like Flesh and Blood, whereas Michael Angelo doth not distinguish the Sexes nor the Ages so well, but makes all alike Musculous and Strong ; and who sees one Naked Figure of his doing, may reckon he has seen them all ; his Colouring is nothing near so Natural as Raphael’s, and in a word, for all Vasari commends him above the Skies, he was a better Sculptor than a Painter : One may of Raphael and of him, that their Characters were opposite, and both great Designers ; the one endeavouring to show the Difficulties of the Art, and the other aiming at Easiness ; in which, perhaps, there is as much Difficulty.

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L’on dit que Marc de Sienne Disciple de Michel l’Ange receut un jour cét advis de son Maistre qu’il fist tousjours sa figure Pyramidale, serpentée, & multipliée par un, deux, & trois. Et croy-je qu’en ce precepte consiste tout le secret de la Peinture, parce que la plus grande grace d’une figure est qu’elle semble se mouvoir, ce que les Peintres appellent fureur, ou esprit de la figure. Et pour representer ce mouvement, il n’y a point de forme qui s’y accommode mieux que celle de la flamme du feu, lequel, suivant ce que dit Aristote, & tous les autres Philosophes, est l’élement le plus actif de tous, & la forme de sa flamme est de toutes la plus propre au mouvement parce qu’elle a l’angle & la pointe aiguë avec laquelle elle semble fendre l’air pour monter à sa Sphère. De sorte que lors que la figure aura cette forme, elle sera tres belle. Et cecy se peut encore observer de deux manières, l’une est, que l’angle de la Pyramide, qui est la partie la plus aiguë tienne le haut, & la basse qui est le plus ample de la Pyramide soit en bas, comme le feu : & alors le bas de la figure, sçavoir les jambes & les draperies doit estre large, & le haut d’icelle ira en retressissant en forme de Piramide, monstrant une espaule, & que l’autre fuye & soit racourcie, faisant tordre le corps, qui en cachera l’une & découvrira & fera relever l’autre. La figure peut encore estre peinte, comme une Pyramide renversée, c’est à dire, qui ait la base en haut & la pointe en bas ; & ainsi les parties superieures de la figure seront larges, monstrant les deux palerons, ou estendant les bras, monstrant une jambe, & cachant l’autre, ou d’autre façon, comme il semblera mieux au sage Peintre. […] le Peintre doit accompagner cette forme Pyramidale, avec la forme serpentée, qui represente la tortuosité d’une coleuvre vivant lors qu’il chemine, qui est la propre forme de la flamme du feu qui ondoye. Cela veut dire que la figure doit representer la forme de la lettre S. droite ou renversée, comme est celle icy .S. [ndr : S renversé] parce qu’alors elle aura sa beauté.

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[…] On demande encore deux choses aux jeunes enfans que l'on destine, pour être un jour de grands Peintres : qu'ils aient l'imagination vive, la mémoire heureuse, & une grande disposition à la santé : car l'étude du Dessein, & de toute la Peinture est des plus fortes, & qui mérite le plus d'aplication. Il les faut prendre à l'âge de douze à quatorze ans, afin qu'ils soient capables de raisonnement. On commence par leur faire imiter de petites parties du corps humain, qu'on dessine d'invention en leur presence, ou en imitant quelqu'autre Dessein : ce qui est absolument necessaire dans les premières leçons: & il y a des exemples pour cela gravées & mises en estampe.
[…] Aprés qu'ils auront copié, quelque tems, des yeux, des nez, des bouches, & des oreilles, vous leur fairez copier des têtes entières. Aprés cela faites leur faire des mains, des pies, des bras, des jambes, & ensuite des figures entières, de la meilleure main que vous les pourrez avoir. Les figures de Raphaël Santio, prises sèparément une à une, & les antiques de François Perier, sont d'un très bon usage pour cela, ce qu'il faut faire par intervales, sans les acabler, leur faisant bien remarquer la proportion & la beauté de ce qu'ils imitent. Il leur faut aider au comencement à équisser la figure, à la bien asseoir & planter, & ensuite leur donner quelque coup au contour : ce que pourtant il ne faut pas trop afecter, pour ne les pas rebuter.
Mais comme vôtre fin n'est pas seulement de faire de bons copistes : vous devez observer, que vos Eleves doivent par intervales s'exercer à faire d'eux-méme : Premièrement des yeux, & d'autres parties de la face ; Puis des tétes, & ensuite des figures entieres : Car quand ils copient, c’est pour apprendre à connoître les proportions : & quand ils font d’eux-mêmes, c’est pour apprendre à les mettre en pratique sur leur propre idée. […]
Quand vos disciples sont parvenus à ce point [ndr : assembler une figure], […] Il faut donc pour lors, leur faire reprendre des plus beaux Desseins : premierement d’une seule figure […] Aprés celà vous leur fournirez des Desseins ou Estampes, de deux ou plusieurs figures afin qu’ils aprennent à les mettre ensemble […].
Remarquez encore, que toute cette premiere Etude se doit faire aprés de nuditez, & rarement aprés de draperies : C’est pourquoi je vous ay proposé les figures de Michel-Ange, de Raphaël, & les antiques du Perier. On peut encore, se servir des Estampes d'Annibal Carache dont le Dessein a quelque chose de surprenant : ses Galeries sont très utiles sur tout pour l’étude dont je parle de même que les loges de Raphaël dessinées, & gravées par Chaperon.
Au reste banissez de votre école la métode de copier en reticulant ou en calquant, les estampes : méprisez toutes ces inventions mécaniques, qui sont des empêchemens au progrés de la jeunesse. […]
C’est ainsi que vous metrez vôtre Eleve en état de dessiner d’aprés la bosse, qui lui aprendra l’éfet des ombres & des jours, pour donner du relief aux parties, & pour se perfectionner dans le contour des figures. […]
Aprés s’être accoutumé à la bosse, il est absolumment necessaire de dessiner d’aprés modele vivant : & c’est ici que se doit consommer l’étude du jeune Peintre.

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It is reported then that Michael Angelo upon a time gave this observation to the Painter Marius de Scina his Schollar, that he should alwayes make a Figure Pyramidal, Serpent like, and multiplyed by One Two and Three, in which precept (in my Opinion) the whole Mystery of the Art consisteth, for the greatest Grace and Life that a Picture can have, is, that it express motion ; which the Painters call the Spirit of a Picture. Now there is no Form so fit to express this Motion, as that of the Flame of Fire, which according to Aristotle, and the other Philosophers is an Element most active of all others, because the Forme of the Flame thereof is most apt for Motion, for it hath a Conus or sharp Point wherewith it seemeth to divide the Aire that so it may ascend to his proper Sphere, so that a Picture having this forme will be most beautifull.

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L’on dit que Marc de Sienne Disciple de Michel l’Ange receut un jour cét advis de son Maistre qu’il fist tousjours sa figure Pyramidale, serpentée, & multipliée par un, deux, & trois. Et croy-je qu’en ce precepte consiste tout le secret de la Peinture, parce que la plus grande grace d’une figure est qu’elle semble se mouvoir, ce que les Peintres appellent fureur, ou esprit de la figure. Et pour representer ce mouvement, il n’y a point de forme qui s’y accommode mieux que celle de la flamme du feu, lequel, suivant ce que dit Aristote, & tous les autres Philosophes, est l’élement le plus actif de tous, & la forme de sa flamme est de toutes la plus propre au mouvement parce qu’elle a l’angle & la pointe aiguë avec laquelle elle semble fendre l’air pour monter à sa Sphère. De sorte que lors que la figure aura cette forme, elle sera tres belle. Et cecy se peut encore observer de deux manières, l’une est, que l’angle de la Pyramide, qui est la partie la plus aiguë tienne le haut, & la basse qui est le plus ample de la Pyramide soit en bas, comme le feu : & alors le bas de la figure, sçavoir les jambes & les draperies doit estre large, & le haut d’icelle ira en retressissant en forme de Piramide, monstrant une espaule, & que l’autre fuye & soit racourcie, faisant tordre le corps, qui en cachera l’une & découvrira & fera relever l’autre. La figure peut encore estre peinte, comme une Pyramide renversée, c’est à dire, qui ait la base en haut & la pointe en bas ; & ainsi les parties superieures de la figure seront larges, monstrant les deux palerons, ou estendant les bras, monstrant une jambe, & cachant l’autre, ou d’autre façon, comme il semblera mieux au sage Peintre. […] le Peintre doit accompagner cette forme Pyramidale, avec la forme serpentée, qui represente la tortuosité d’une coleuvre vivant lors qu’il chemine, qui est la propre forme de la flamme du feu qui ondoye. Cela veut dire que la figure doit representer la forme de la lettre S. droite ou renversée, comme est celle icy .S. [ndr : S renversé] parce qu’alors elle aura sa beauté.

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L’on dit que Marc de Sienne Disciple de Michel l’Ange receut un jour cét advis de son Maistre qu’il fist tousjours sa figure Pyramidale, serpentée, & multipliée par un, deux, & trois. Et croy-je qu’en ce precepte consiste tout le secret de la Peinture, parce que la plus grande grace d’une figure est qu’elle semble se mouvoir, ce que les Peintres appellent fureur, ou esprit de la figure. Et pour representer ce mouvement, il n’y a point de forme qui s’y accommode mieux que celle de la flamme du feu, lequel, suivant ce que dit Aristote, & tous les autres Philosophes, est l’élement le plus actif de tous, & la forme de sa flamme est de toutes la plus propre au mouvement parce qu’elle a l’angle & la pointe aiguë avec laquelle elle semble fendre l’air pour monter à sa Sphère. De sorte que lors que la figure aura cette forme, elle sera tres belle. Et cecy se peut encore observer de deux manières, l’une est, que l’angle de la Pyramide, qui est la partie la plus aiguë tienne le haut, & la basse qui est le plus ample de la Pyramide soit en bas, comme le feu : & alors le bas de la figure, sçavoir les jambes & les draperies doit estre large, & le haut d’icelle ira en retressissant en forme de Piramide, monstrant une espaule, & que l’autre fuye & soit racourcie, faisant tordre le corps, qui en cachera l’une & découvrira & fera relever l’autre. La figure peut encore estre peinte, comme une Pyramide renversée, c’est à dire, qui ait la base en haut & la pointe en bas ; & ainsi les parties superieures de la figure seront larges, monstrant les deux palerons, ou estendant les bras, monstrant une jambe, & cachant l’autre, ou d’autre façon, comme il semblera mieux au sage Peintre. […] le Peintre doit accompagner cette forme Pyramidale, avec la forme serpentée, qui represente la tortuosité d’une coleuvre vivant lors qu’il chemine, qui est la propre forme de la flamme du feu qui ondoye. Cela veut dire que la figure doit representer la forme de la lettre S. droite ou renversée, comme est celle icy .S. [ndr : S renversé] parce qu’alors elle aura sa beauté.

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Of the Motions of all sorts of Cloth.


The
Motions of Cloth, that as the Folds or Plaits ought to runne out every way like boughs from the Stemme and Body of the Tree : and must be so made that one Plait rise from another, as one bough, or one stream of Water issueth out from another, in such wise, that there be no part of the Cloth wherein there appear not some of these motions ; now these motions would be moderate, gentle and free, without any interruptions, more to be admired for their grace and facility, then for affected pains and industry, and because all sorts of Cloth have their motions, as well as Bodies, it must needs be that they differ between themselves, according to the differences of the clothes themselves.
Wherefore, they must be more light in fine
Cloth, as Sarcenet, Linnen, Cypress, &c. in which the Plaits are small, raised up, trembling, […] ; gross and dul shadows are found in stiff cloths, where the Plaits are few and gross, so that they are capable but of flow motion, […].
Temperate
motions, which are neither too gross, nor too slight, are such as appear in the folds of stuff and other cloths of Fine wool, […]. And hence have Raphael, Michael Angelo, Leonard, Gaudentius, Albertus Durcrus, and other Famous Masters in Drapery, taken the method and way of giving the true motions unto garments, as from the most perfect pattern for their general use in making the mantells of the Saints, Pavilions or Tents, which are made with this kind of Drapery, besides these, there are also other kinds of motions called turnings and crossings, which are proper unto Damasks, Taffataes, Sattins, Cloth of gold &c : in which appeare folds crossing and breaking each other, by the divers Vertue of the Drapery.
Whence the
Venetians have taken their manner of Drapery, who make their folds much different from the said motions of Raphael and the rest, which indeed ought not to be used any where save in counterfeits by the life, where it seems they are not onlye tolerable, but also very requisite ;

Quotation

Of Fresco.
{Of Fresco what it is.} There is a Painting upon Walls called
Fresco : It was the ancient Græcians Noble way of Painting, and since much used by the Romans. […]..
[…].
{Whole Towns of this worke.} There have been
PAINTINGS of this worke, in severall Towns of GERMANY, rarely done ; but now ruined by Warre.
{Three Chambers in
Rome.} At Rome ; there are three Chambers, in the Popes Pallace, of Frescoe ; done by Raphael Urbin, and Julio Romano, (his disciple,) who finished his Master’s worke, and are yet called, Raphaells designes […].

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{Fresco} Maer om wederom tot met het pinseel schilderen te komen, zoo is de grootstemanier der Italianen in Fresco, op't natte kalk met kalkwater, vermengt metnatuurlijke aertverwen, waer op naderhand, als't droog is, met lak en Azuurgroen, of andere doorschijnen de eyverwe geglazeert en verbetert kan worden. Maer deezewijze van schilderen wil onze locht niet lijden, schoonze by den grooten MichelAngelo voor Meesterswerk, tegen 'tschilderen in oly verwe, dat hy vrouwen werknoemde, geacht wiert. De geene die gewent zijn op natten kalk te schilderen, gebruiken ook een wijze van daer op te teykenen, 't welk zeer aerdich staet, en bequaem is om hier te lande te gebruiken. Eerstelijk, wanneer den gevel ofte muur eerst ruw bezet is, zoo neemt men gestampte kool, gebrant strooy of hooy, en mengt dat onder de kalk, daermen den muur dan zoo zwart mede aenstrijkt, daer nae laetmen over dien donkeren gront zuivere kalk aenpleysteren, hier op gaetmen dan, zijn kartons gesponsijt hebbende, met een puntich yzer te werk, trekkende arseerende en kratsende 't geen men beraemt heeft, en tot meerder zachticheit kan men ook met eenich zwart, tot fresco bequaem, 't pinseel of borstel te hulp neemen. Deeze wijze van op den muur te schilderen of kratssen, wort gelooft dat van Andries di Cosimo Floren-tijn eerst gevonden is; en wort Sgraffiti geheeten.

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10 Op dat het ghewislijck, sonder beswijcken,
In’t werck soude comen, en wel ghelucken:
Om in Oly-verwe, sy’t eerst bestrijcken
Van achter met crijt, of yet desghelijcken :
maer op den muer noch weeck zijnde sy’t drucken
Door (als gheseyt is) te weten, om stucken
In Fresco maken, met gheleerde handen,
Welck geen ghebruyck en is hier in ons Landen.

 
11 Nochtans den Florentijn, die soo wel houwen {Hier is ghemeent Michel Agnolo, die noemde de Oly-verwe Vrouwen werck, en Fresco Mannen werck.}
Als verwen const, doe sy des Vaticanen
Oordeel in Oly hem wilden doen bouwen,
Welck hem niet en luste, want niet dan
Vrouwen Ambacht oft werck gherekent was soodanen
Wijse van schilderen, naer zijn vermanen,
Dan in Fresco wercken heeft hy ghepresen
Een constich, en Mannelijck doen te wesen.

 
12 maer dat het hier gheen ghebruyck is bedeghen,
Als t’ghen’ Angelus hier toeschrijft de Wijven,
Het Fresco soude hier in Hollandt teghen
De harde Locht, Windt, Sneeu, Haghel, en Reghen {Fresco hier ongebruycklijck, om des Landts vochticheyt, en onghetempert weder.}
Qualijck houden, door Boreas bedrijven,
Wtwendich, jae selfs inwendich niet blijven
Oock seer langhe misschien schoon in ghedueren,
Om de groote vochticheyt deser mueren.
 
13 Ten anderen, can tot gheen oorboor strecken
Dit Calck, datmen brandt van soutte Zee-schelpen,
Want het slaet uyt met schimmelighe vlecken,
T’moste steen-calck wesen van ander plecken, {Fresco moet op steen-calck wesen.}
Als Doornicks, oft ander, soo mochtet helpen
Teghen onweder en vorst, quaet om stelpen,
Bestander, en zijn in’t schilderen lijvich,
En alsoo niet uytslaen, alst droogh is stijvich.
 
14 maer dit nu oversleghen, de cartoenen {Den Cartoen is vorderlijck.}
Te maken soo groot als u wercks bevanghen,
Is nut en dienstich, met een cloeck vercoenen
Gheordineert, en het sal u versoenen
In arbeydt, want ghy sult hem voor u hanghen,
Om niet te verloopen in vreemde ganghen,
Noch den aerdt te verliesen, maer u pooghen,
nae t’voorbeeldt alles te diepen en hooghen.

Quotation

L’on dit que Marc de Sienne Disciple de Michel l’Ange receut un jour cét advis de son Maistre qu’il fist tousjours sa figure Pyramidale, serpentée, & multipliée par un, deux, & trois. Et croy-je qu’en ce precepte consiste tout le secret de la Peinture, parce que la plus grande grace d’une figure est qu’elle semble se mouvoir, ce que les Peintres appellent fureur, ou esprit de la figure. Et pour representer ce mouvement, il n’y a point de forme qui s’y accommode mieux que celle de la flamme du feu, lequel, suivant ce que dit Aristote, & tous les autres Philosophes, est l’élement le plus actif de tous, & la forme de sa flamme est de toutes la plus propre au mouvement parce qu’elle a l’angle & la pointe aiguë avec laquelle elle semble fendre l’air pour monter à sa Sphère.

Quotation

{Von Verkürzung der Bilder/ was sie sey?}Unsere Vorfahren/ haben allezeit ein wachendes Aug gehabt/ auf die Verkürzung der Figuren: dadurch sie/ dem Gesicht nach/ einen mehrern Schein/ als sie an sich selbst haben/ in die Länge und Höhe bekommen; welches die Dicke der Umriß-Schatten und Liechtes also scheinen machet. In dieser Kunst/ zumal in einfachen Bildern/ hat über andere alle excelliret/ oft-gedachter Michaël Angelo der dann hierzu/ den Nachfolgern zur Lehre/ aus Erde/ Läm/ Gyps oder Wachs/ solche Modellen gemacht/ welche viel standhafter sind/ als die bewegliche lebhafte Bilder. Wann man nun ein verlangtes Model also zu werk gebracht/ setzet man dasselbige/ in gebührlicher Höhe und Distanz, über den Horizont: wornach dann/ desto sicherer/ die Bilder gemacht werden. Die Unwissenheit dieses Handgriffs/ verursachet viel Müh und Arbeit: welche ihrer viele nicht gern auf sich nehmen/ die etwan auch nicht soviel Verstands haben/ dieses Meisterstuck auszusinnen. Es haben aber die Liebhabere dieser Kunst immer mehrers sich beflissen/ mit aufhebung aller Difficulteten/ den bästen Weg zu finden/ wie die Proportion verkürzbar zu machen/ und der rechte Schatten zu erhalten sey/ damit der verlangte effect erfolge. Sie haben auch nicht nachgelassen/ bis man zu unsern Zeiten dessen meisterliche Wissenschaft überkommen.
Es sind deren viele/ welche die Arbeit der Verkürzung verachten und gering schätzen: es sind aber nur die jenige/ so dessen geringe Wissenschaft haben/ und denen die Nuß gar zuhart aufzubeissen fället. Solches ist daraus abzunehmen/ daß sie/ wann man ihnen dergleichen künstliche Stucke vorhält/ und doch gerühmet. Wie dann von dieser Gattung etliche schwere Stucke zu unsern Zeiten verfärtigt worden/ so das Menschliche Gesicht und Augen mächtig geblendet. Es wird aber diese Arbeit/ von unsern Kunstmeistern/
al di sotto in su, das ist/ von der Erden in die Höhe anzusehen/ genennet/ und/ wie gedacht/ von Modellen/ Bildnisen oder lebhaften Personen abgesehen/ die sie erhöhen/ alsdann die Spielung des Schattens in acht nehmen/ und sich bemühen/ solche in ihr Bild zu bringen. Wann nun das Menschliche Auge gegen einem solchen Bild/ so gemeinlich auf etwas empor stehet/ sich wendet/ da zeigen sich ihme erstlich die Fussolen/ Kniehe oder Schenkel/ und dann erst die übrigen Theile des Leibes: daher die Kunst billig diesen Namen bekommen.

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T: Zo is ‘t; Doch gy moet dat heel anders verstaan, het is wel waar voor ’t geene de handeling van ’t Kreon betreft; maar daar men hem [ndr: Annibale Carracci] in pryst, raakt voornamentlyk de Proportie, Ommetrek, en Muskulen: niet geaffekteert als d’eerste, maar Kloek.
S: Van wie was die andere dan?
T: Van Michel Angelo. Beziet deze nu.
S: Dat’s voorwaar een schoon en welgemaakt beeld, ik denk dat het mede van Karats is?
T: O neen; van Raphaël, Prins der Schilders.
S: Is dat Raphaël? Hoe eel, schoon en zeedig vertoont het zich?
T: Dat ’s waar. Nu hebt gy vierderly doorlugtige en korrekte Teikenaars gezien, en ieder byzonder van verkiezinge. Raphaël, in zeedig, en bevalligheid. Michel Angelo, Robust en sterk. Karats, kloek en deftig. Heemskerk, vast en zeeker.

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Tout devient palettes & pinceaux entre les mains d'un enfant doüé du génie de la Peinture. Ils fait connoître aux autres pour ce qu'il est, quand lui-même ne le sçait pas encore. Les Annalistes de la Peinture rapportent une infinité de faits qui confirment ce que j'avance. La plûpart des grands Peintres ne sont pas nez dans les atteliers. Très-peu sont des fils de Peintres, qui, suivant l'usage ordinaire, auroient été élevez dans la profession de leurs peres. Parmi les Artisans illustres qui font tant d'honneur aux deux derniers siècles, le seul Raphaël, autant qu'il m'en souvient, fut le fils d'un Peintre. Le pere du Georgeon & celui du Titien, ne manierent jamais ni pinceaux ni cizeaux, Leonard De Vinci, & Paul Veronése, n'eurent point de Peintres pour peres. Les parens de Michel-Ange vivoient, comme on dit, noblement, c'est-à-dire, sans exercer aucune profession lucrative. André Del Sarte étoit fils d'un Tailleur, & Le Tintoret d'un Tinturier. Le pere des Caraches, n'étoit pas d'une profession où l'on manie le craïon. Michel-Ange De Caravage étoit fils d'un Masson, & Le Correge fils d'un Laboureur. Le Guide étoit fils d'un Musicien, Le Dominiquin d'un Cordonnier, & L'Albane d'un Marchand de Soïe. Lanfranc étoit un enfant trouvé, à qui son génie enseigna la peinture, à peu près comme le génie de M Pascal lui enseigna les Mathématiques. Le pere de Rubens, qui étoit dans la Magistrature d'Anvers, n'avoit ni attelier ni boutique dans sa maison. Le pere de Vandick n'étoit ni Peintre ni Sculpteur. Du Fresnoy, dont nous avons un poëme sur la Peinture, qui a mérité d'être traduit & commenté par M. De Piles, & dont nous avons aussi des tableaux au-dessus du médiocre, avoit étudié pour être Médecin. Les peres des quatre meilleurs Peintres François du dernier siècle, Le Valentin, Le Sueur, Le Poussin & Le Brun, n'étoient pas des peintres. C'est le génie de ces grands hommes qui les a été chercher, pour ainsi dire, dans la maison de leurs parens, afin de les conduire sur le Parnasse. Les Peintres montent sur le Parnasse, aussi-bien que les Poëtes.

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{Von Verkürzung der Bilder/ was sie sey?}Unsere Vorfahren/ haben allezeit ein wachendes Aug gehabt/ auf die Verkürzung der Figuren: dadurch sie/ dem Gesicht nach/ einen mehrern Schein/ als sie an sich selbst haben/ in die Länge und Höhe bekommen; welches die Dicke der Umriß-Schatten und Liechtes also scheinen machet. In dieser Kunst/ zumal in einfachen Bildern/ hat über andere alle excelliret/ oft-gedachter Michaël Angelo der dann hierzu/ den Nachfolgern zur Lehre/ aus Erde/ Läm/ Gyps oder Wachs/ solche Modellen gemacht/ welche viel standhafter sind/ als die bewegliche lebhafte Bilder. Wann man nun ein verlangtes Model also zu werk gebracht/ setzet man dasselbige/ in gebührlicher Höhe und Distanz, über den Horizont: wornach dann/ desto sicherer/ die Bilder gemacht werden. Die Unwissenheit dieses Handgriffs/ verursachet viel Müh und Arbeit: welche ihrer viele nicht gern auf sich nehmen/ die etwan auch nicht soviel Verstands haben/ dieses Meisterstuck auszusinnen. Es haben aber die Liebhabere dieser Kunst immer mehrers sich beflissen/ mit aufhebung aller Difficulteten/ den bästen Weg zu finden/ wie die Proportion verkürzbar zu machen/ und der rechte Schatten zu erhalten sey/ damit der verlangte effect erfolge. Sie haben auch nicht nachgelassen/ bis man zu unsern Zeiten dessen meisterliche Wissenschaft überkommen.
Es sind deren viele/ welche die Arbeit der Verkürzung verachten und gering schätzen: es sind aber nur die jenige/ so dessen geringe Wissenschaft haben/ und denen die Nuß gar zuhart aufzubeissen fället. Solches ist daraus abzunehmen/ daß sie/ wann man ihnen dergleichen künstliche Stucke vorhält/ und doch gerühmet. Wie dann von dieser Gattung etliche schwere Stucke zu unsern Zeiten verfärtigt worden/ so das Menschliche Gesicht und Augen mächtig geblendet. Es wird aber diese Arbeit/ von unsern Kunstmeistern/
al di sotto in su, das ist/ von der Erden in die Höhe anzusehen/ genennet/ und/ wie gedacht/ von Modellen/ Bildnisen oder lebhaften Personen abgesehen/ die sie erhöhen/ alsdann die Spielung des Schattens in acht nehmen/ und sich bemühen/ solche in ihr Bild zu bringen. Wann nun das Menschliche Auge gegen einem solchen Bild/ so gemeinlich auf etwas empor stehet/ sich wendet/ da zeigen sich ihme erstlich die Fussolen/ Kniehe oder Schenkel/ und dann erst die übrigen Theile des Leibes: daher die Kunst billig diesen Namen bekommen.

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{Das Gemähl soll wol beBildert seyn.} Er mus auch das Stuck nicht dünn beseen/ sondern/wo das fürnehmste der Geschicht zu stehen kommet viel Figuren und ganze Klumpen Bilder dahin stellen/ die alle ihr Amt verrichten: aus welche er auch das beste Liecht zuleiten soll/ um die meiste Annehmung des Gesichtes zu befördern. {Welche hierinn excelliret?} Hierinn hatten Titian, Tintoret, und der meisterhafte Paulus Veronez bessere und gründlichere Manier/ als Michaël Angelo : dessen Lob mehr in Bildhauen einer einigen herrlichen Figur/ als in Mahlen und coloriren bestehet.

Quotation

If in a Picture the Story be well chosen, and finely Told (at least) if not Improv’d, if it fill the Mind with Noble, and Instructive Ideas, I will not scruple to say ‘tis an excellent Picture, tho’ the Drawing be as Incorrect as that of Corregio, Titian, or Rubens ; the Colouring as Disagreeable as that of Polidore, Battista Franco, or Michael Angelo. Nay, tho’ there is no other Good but that of the Colouring, and the Pencil, I will dare to pronouce it a Good Picture ; that is, that ‘tis Good in those Respects. In the first Instance here is a fine Story artfully communicated to my Imagination, not by Speech, nor Writing, but in a manner preferable to either of them ; In the other there is a Beautiful, and Delightful Object, and a fine piece of Workmanship, to say no more of it.
There never was a Picture in the World without some Faults, And very rarely is there one to be found which is not notoriously Defective in some of the Parts of Painting. In judging of it’s Goodness as a Connoisseur, one should pronounce it such in proportion to the Number of the Good Qualities it has, and their Degrees of Goodness.

Quotation

Of the Goodness of a Picture, &c.
WHerefore callest thou me Good, there is none Good but One, that is God ?
Said the Son of God to the young Man who prefac’d a Noble Question with that Complement. This is that Goodness that is Perfect, Simple, and Properly so call’d, ‘tis what is Peculiar to the Deity, and so to be found no where else. But there is another Improper, Imperfect, Comparative Goodness, and no other than this is to be had in the Works of Men, and this admits of various Degrees. This Distinction well consider’d, and apply’d to all the Occurrences of Life would contribute very much to the Improvement of our Happiness here ; it would teach us to Enjoy the Good before us, and not reject it upon account of the disagreeable Companion which is inseperable from it ; But the use I now would make of it is only to show that a Picture, Drawing, or Print may be Good tho’ it has several Faults ; To say otherwise is as absurd as to deny a thing is what ‘tis said to be, because it has properties which are Essential to it.
[…].
If in a Picture the Story be well chosen, and finely Told (at least) if not Improv’d, if it fill the Mind with Noble, and Instructive Ideas, I will not scruple to say ‘tis an excellent Picture, tho’ the Drawing be as Incorrect as that of Corregio, Titian, or Rubens ; the Colouring as Disagreeable as that of Polidore, Battista Franco, or Michael Angelo. Nay, tho’ there is no other Good but that of the Colouring, and the Pencil, I will dare to pronouce it a Good Picture ; that is, that ‘tis Good in those Respects. In the first Instance here is a fine Story artfully communicated to my Imagination, not by Speech, nor Writing, but in a manner preferable to either of them ; In the other there is a Beautiful, and Delightful Object, and a fine piece of Workmanship, to say no more of it.
There never was a Picture in the World without some Faults, And very rarely is there one to be found which is not notoriously Defective in some of the Parts of Painting. In judging of it’s Goodness as a Connoisseur, one should pronounce it such in proportion to the Number of the Good Qualities it has, and their Degrees of Goodness.

Quotation

It is reported then that Michael Angelo upon a time gave this observation to the Painter Marius de Scina his Schollar, that he should alwayes make a Figure Pyramidal, Serpent like, and multiplyed by One Two and Three, in which precept (in my Opinion) the whole Mystery of the Art consisteth, for the greatest Grace and Life that a Picture can have, is, that it express motion ; which the Painters call the Spirit of a Picture. Now there is no Form so fit to express this Motion, as that of the Flame of Fire, which according to Aristotle, and the other Philosophers is an Element most active of all others, because the Forme of the Flame thereof is most apt for Motion, for it hath a Conus or sharp Point wherewith it seemeth to divide the Aire that so it may ascend to his proper Sphere, so that a Picture having this forme will be most beautifull.

Quotation

I confine the Sublime to History, and Portrait-Painting ; And These must excell in Grace, and Greatness, Invention, or Expression ; and that for Reasons which will be seen anon. Michael Angelo’s Great Style intitles Him to the Sublime, not his Drawing ; ‘tis that Greatness, and a competent degree of Grace, and not his Colouring that makes Titian capable of it : As Correggio’s Grace, with a sufficient mixture of Greatness gives this Noble Quality to His Works. Van Dyck’s Colouring, nor Pencil tho’ perfectly fine would never introduce him to the Sublime ; ‘tis his Expression, and that Grace, and Greatness he possess’d, (the Utmost that Portrait-Painting is Justly capable of) that sets some of his Works in that Exalted Class ;

Quotation

L’on dit que Marc de Sienne Disciple de Michel l’Ange receut un jour cét advis de son Maistre qu’il fist tousjours sa figure Pyramidale, serpentée, & multipliée par un, deux, & trois. Et croy-je qu’en ce precepte consiste tout le secret de la Peinture, parce que la plus grande grace d’une figure est qu’elle semble se mouvoir, ce que les Peintres appellent fureur, ou esprit de la figure. Et pour representer ce mouvement, il n’y a point de forme qui s’y accommode mieux que celle de la flamme du feu, lequel, suivant ce que dit Aristote, & tous les autres Philosophes, est l’élement le plus actif de tous, & la forme de sa flamme est de toutes la plus propre au mouvement parce qu’elle a l’angle & la pointe aiguë avec laquelle elle semble fendre l’air pour monter à sa Sphère.

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Je confesse que quand à l’homme nud, Michel Ange tient du prodige, du miracle, & a plus que de l’humain : persone ne l’a jamais surpassé, j’entens dans une maniere seule, qui est de faire un nud plein de muscles & recherché, avec des racourcis & des mouvemens fort hardis, qui font voir en detail la difficulté de l’art : & chaque partie du corps, & toutes ensembles sont si excellentes, que j’ose dire qu’on ne peut faire, ni même imaginer une chose plus excellente, ni plus parfaite. Mais dans le reste il est non seulement au dessous de soi même, mais encore au dessous des autres ; parceque ou il ne sait pas, ou il ne veut pas observer les differences des âges & des sexes, que nous avons marquées ci dessus, dans les quelles Rafael est si admirable ; & pour trancher court, qui voit une seule figure de Michel Ange, les voit toutes. Mais il faut prendre garde que dans le nud, Michel Ange a pris la forme la plus terrible, & la plus recherchée ; & Rafael la plus agreable, & la plus gracieuse. C’est là dessus que quelques uns ont comparé Michel Ange à Dante, & Rafael à Petrarque.

Quotation

Are. D’ou tirez vous la regle de juger de ces beautés ?
Fab. Je crois, comme vous l’avez dit, qu’on la doit tirer d’aprés nature, & d’aprés les statues antiques.
Are. Vous avoüerez donc que les nuds de Rafael ont toutes les parties belles, & achevées ; car rarement fit-il aucun ouvrage sans imiter le naturel, ou l’antique : c’est de la qu’on voit dans ses figures, têtes, jambes, torses, bras, pieds, & mains étonnantes.
Fab. Il ne fit point voir les os, les muscles, certains petits nerfs, & autres parties menûes autant que Michel Ange.
Are. Are. Il a fait voir ces parties dans les figures qui l’exigeoient, autant qu’il etoit a propos, Michel Ange (soit dit sans l’offenser) les fait voir quelque fois plus qu’il ne convient. Ce qui est si evident qu’il est inutil d’en dire davantage sur ce point. De plus vous devez vous ressouvenir, que je vous ai dit, qu’il est bien plus important de couvrir les os d’une chair pleine & tendre, que de les ecorcher : & pour preuve de cette verité, je vous replique, que pour la plus grande partie les anciens, ont fait leurs figures tendres, & avec peu de recherche […]. Mais il ne s’attacha pas beaucoup à cette maniere, parcequ’il avoit pris pour son but principal de plaire (come en effet c’est la premiere qualité du peintre) & cherchant a se procurer plutôt le surnom d’agreable, que de terrible, il en acquit un autre qui fut celui de gracieux. Car outre l’invention , outre le dessein, outre la diversité, outre que tous ses ouvrages remuent infiniment ; on y trouve de plus la prerogative qu’avoient, à ce qu’ecrit Pline, les figures d’Apelles ; c’est a dire l’agrement, qui est ce je ne sçai quoi, qui ravit ordinairement dans les peintres, comme dans les poetes : de sorte qu’il remplit les esprits d’un plaisir infini, quoiqu’on ne puisse decouvrir de quel coté vient, ce qui nous plait si fort.

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Are. Peu de tems aprés on le chargea de faire un grand tableau pour le maitre autel de l’eglise des freres Mineurs, dans le quel Titien encore tout jeune, peignit à l’huile, la Vierge qui monte au Ciel entre une multitude d’Anges qui l’accompagnent, […] il paroit veritablement qu’elle monte avec un visage plein d’humilité, & ses habits volent delicatement ; au bas sont les Apôtres, qui par differentes attitudes montrent la joye, & l’etonnement ; pour la plus part ils excedent la grandeur du naturel. Il est certain qu’on voit dans ce tableau la grandeur & le terrible de Michel Ange, la douceur, la grace de Rafael, & le vrai coloris de la nature. Ce fut là cependant le premier ouvrage qu’il fit à l’huile, il le fit en tres peu de tems, & tout jeune. Avec tout cela les peintres grossiers, & le sot peuple, qui jusqu’alors n’avoient vû autre chose que les peintures mortes & froides de Jean Bellin, de Gentil, & de Vivarino, car Georgion n’avoit point encore fait d’ouvrage à huile en public, & tout au plus y avoit peint quelque demi figure, quelques portraits qui etoient sans mouvement, & sans relief ; ils disoient tout le mal possible de ce tableau : l’envie venant ensuite à se reffroidir*, & la verité leur ouvrant peu à peu les yeux, on commença à admirer à Venise avec etonnement la nouvelle maniere que Titien tenoit ; & depuis ce tems là tous les peintres s’appliquerent à l’imiter ; mais parcequ’elle etoit hors de leur portée ils se trouverent egarés.
 
*Il est vrai que ce tableau ne plut point aux Moines ; mais l’Ambassadeur de l’Empereur l’aiant voulut acheter, ceci leur fit ouvrir les yeux, & en faire plus de cas.

Quotation

Et comme on remarqua sur les Desseins des Etudians une diversité de manieres, les uns imitant le naturel dans la simplicité de sa forme, les autres affectant un embellissement par le renforcement des contours, qu'on appelle charger les contours & y donner le grand goût, cela donna l'occasion à l'Académie de s'entretenir sur ces differentes manieres. Ceux qui oppinoient pour les charges d'agrement alleguoient la beauté des figures Antiques, le grand Dessein de Michel l'Ange, des Caraches, & autres grands peintres de l'Antiquité, & soûtenoient qu'il falloit de bon heure se remplir l'esprit de ces grandes idées, pour se conformer à ces beaux exemples ; et se faire une habitude de ses belles & grandes manières [...]. [...] car il faut bien sçavoir toutes ses choses pour donner bien à propos ses charges dagremens, en quoi consiste ce que l'on appelle le grand goût, l'on observa que la force des bras procede des muscles forts qui les attachent aux épaules, en laissant les joinctures bien nouées, en quoi les foibles Etudians se peuvent tromper mettant ces grosseurs affectées dans les emboëtemens des bras & des cuisses, au lieu de bien observer la naissance & la fin des plus grands muscles, ce qui fait la veritable beauté des contours, où l'on doit observer que les muscles exterieurs étant agitez par ses mouvemens differens, font un espece de Contraste qui cause une douce opposition dans la rencontre des contours, tellement qu'on ne voit point deux contours enflez ou enfonsés se rencontrer à l'opposite l'un de l'autre, mais ils se coulent comme en ondoyant doucement [...].

Quotation

Nademaal de Teekenkonst, gelijk ik aangeweezen heb, het fondament zy, waar op de Schilderkonst vast steund; zo is ’t desgelyks onweederspreekelijk, dat de Perspektief de grondregel is van de Teekenkonst, buiten de welke niemand, onmoogelyk een vast Teekenaar kan worden, […] De Teekenaars, kunnen zonder kennisse der zelve, onmoogelyk tot de Schilderkonst geraakten, al konden zy noch zo deftig teekenen: Vermits het Oog-punt, Plaanum, en Distantie, alleen de wegwijzers zyn. Een zeeker Schrijver zegt, dat de Schilderkonst en Perspektief, een zelve zaak zy; om dat’er geen Schildery zonder Perspektief is. Het geene wel ten deelen, maar niet geheel waar gemaakt zou konnen werden: Nademaal de Voorwerpen die niet zonder Schaaduwe kunnen zyn, daarom niet een en ’t zelfde als de Schaaduwe is. Maar dit is een vaste stellinge die op reeden steund, dat een Schilder de Perspektief in geen zyner werken voorby kan gaan; hy kan geen streep trekken, ja niet eenen streek met de Penseel haalen, of het moet met de zelve over een koomen. Zy steld de maat der dingen, en doet de Kouleuren voortkomen of wegwijken, in plaats van ’t Schildery dat het ook is. Waarom een Konstenaar de grondreegulen der Perspektief voor al moet kennen. [...] De grootste Meesters in Italien, zyn zodaanig van gevoelen, dat men onmoogelyk een ordentelijke gedachten opstellen, of voortbrengen kan, daar al de Konst-reegulen in gebruikkelyk, niet uit de grond opgehaald werden. Nochtans zegt men dat Raphaël zelfs, in eenige Teekeningen, de Perspektief versloft heeft, schoon hy dezelve wel verstond. Michel Angelo in tegendeel, heeft niets daar van geweeten, waar over hy meenigmaal van d’een en d’ander berispt geworden is.

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There are an Infinity of Artifices to Hide Defects, or Give Advantages, which come under this Head of Invention ; as does all Caprices, Grotesque, and other Ornaments, Masks, &c. together with all Uncommon, and Delicate Thoughts : such as the Cherubims attending on God when he appeared to Moses in the Burning Bush, which Rafaëlle has painted with Flames about them instead of Wings ;

Quotation

Fab. Je ne crois pas que Michel Ange cede à Rafael pour la composition de l’histoire : je tiens même pour le contraire, c’est à dire que Michel Ange soit de beaucoup au dessus. Car j’entens dire, que dans l’ordonnance de son admirable jugement, il a renfermé des sens allegoriques très profonds, qui ne sont entendus que de peu de persones.
[…]
Are. Je ne crois pas qu’il soit fort loûable que les yeux des enfants, des femmes & des filles voient à decouvert dans ces figures, ce qu’il y a de deshonête, & qu’elles montrent ; & que les seules personnes intelligentes comprennent la profondeur des allegories qu’elles cachent. Je lui appliquerai, ce qu’on rapporte qu’un docte & saint personage disoit de Perse poete satirique, & obscur au dela de toute expression, si tu ne veux pas etre entendu, pour moi je ne veux pas t’entendre ; & disant ces mots il le jetta au feu, come pour en faire un sacrifice convenable à Vulcain. Je veux dire de même, puisque Michel Ange ne veut pas que ses inventions soient comprises, que de peu d’habiles gens ; pour moi qui ne suit pas de ce nombre, je les lui abandonne.

Quotation

[…] gaen wy eens toe om te bewijsen dat het veel loffelicker is de Natuyre, dan andere Meesters handelinge te volgen; want, andere Meesters maniere na te bootsen, is hatelick; de Natuyre te volghen, is prijsselick. […] Maer hoe sullen wy dat volghen? Sullen wy het soo maecken dat yder een kan sien om dat het op sodanige maniere gemaect is, dat het van die, of die Meester zy? neen geensins: want soo lange als dat bespeurt werdt, en te kennen is soo doet de Meester daer noch al van 'tsijne te veel toe: maer soo hy het leven so weet te volgen datmen oordeelen kan dat het eygentlicke 'tleven na by komt, sonder nochtans de Meesters manieren daer in te konnen vinden die het ghemaect heeft; sulcken Geest komt Lof en Eere toe, ende sal boven andere gestelt werden: wech dan met andere Meesters handelinghe te volgen, (seer wel seyde Michaël Agnolo by dese gelegentheyt, die altijdt een ander achter-volght, en kan hem nimmermeer voor-by loopen, die geduerich van het hare daer toe brengen.

Quotation

Fab. Je ne crois pas que Michel Ange cede à Rafael pour la composition de l’histoire : je tiens même pour le contraire, c’est à dire que Michel Ange soit de beaucoup au dessus. Car j’entens dire, que dans l’ordonnance de son admirable jugement, il a renfermé des sens allegoriques très profonds, qui ne sont entendus que de peu de persones.
[…]
Are. Je ne crois pas qu’il soit fort loûable que les yeux des enfants, des femmes & des filles voient à decouvert dans ces figures, ce qu’il y a de deshonête, & qu’elles montrent ; & que les seules personnes intelligentes comprennent la profondeur des allegories qu’elles cachent. Je lui appliquerai, ce qu’on rapporte qu’un docte & saint personage disoit de Perse poete satirique, & obscur au dela de toute expression, si tu ne veux pas etre entendu, pour moi je ne veux pas t’entendre ; & disant ces mots il le jetta au feu, come pour en faire un sacrifice convenable à Vulcain. Je veux dire de même, puisque Michel Ange ne veut pas que ses inventions soient comprises, que de peu d’habiles gens ; pour moi qui ne suit pas de ce nombre, je les lui abandonne.

Quotation

Het is aanmerkerswaard, dat in deze Landen, de Teekenkonst teegenwoordig zo weinig betragt word, ja zo gering en onnoodig geoordeeld, als of het maar tydquistinge was, en niet te pyne waard, om eenige moeiten, of studie aan te hangen. Daar ik in teegendeel wel anders heb moeten blokken, om wat te leeren; niet alleen in myn Jonkheid? maar tot het laatste der daagen dat my dit ongeval overgekoomen is, heb ik de weekelyke Kollegien waargenoomen, en Akadeemie Beelden naar ’t Leeven geteekent, behalven noch andere gewoontes dien ik had, van naar de Antyken, Basreleeves, en van gekleede Leeman te teekenen, gelyk dezelve Modellen of teekeningen, onder de Liefhebbers berustende, kunnen uitwijzen. En noch heb ik niet genoeg naar myn zin geweeten, om de naam van Historie-schilder te draagen. Maar wat hoef ik een Voorbeeld van myn zelver op te haalen, bleikt het niet genoeg aan de werken der oude Beroemde meesters, dat zy al haar vleit en zorg aangewend hebben, om in de Teekenkonst uit te munten, als Raphael, Michel Angelo, Karats, en meer anderen; niet alleen in ’t Menschbeeld, maar alles; zo wel Landschap, Architektuur, Konterfytzels, Bloemen, Beesjes, en wat er meer vereyst om Universeel of algemeen te zyn?

Quotation

Are. […] Venons à la convenance : Rafael ne s’en eloigna jamais. Mais il fit les petits* enfants tels qu’ils sont doüillets & tendres, les hommes robustes, & les femmes avec cette delicatesse qui leur convient.
Fab. Et quoi le grand Michel Ange n’a-t-il donc pas gardé aussi cette convenance ?
Are. Si j’avois envie de vous plaire, & à ses partisans, je dirois qu’oüi : mais si je dois dire la verité, je dirai que non. Quoique vous voiez bien dans les tableaux de Michel Ange la distinction en general des âges, & des sexes (ce que tout le monde sait faire) vous ne la trouverez pourtant pas dans l’arrangement des muscles. Je ne veux pas me mettre à critiquer ses ouvrages, tant par le respect que j’ai pour lui, & que merite un si grand homme, que parcequ’il n’est pas necessaire. Mais que direz vous de l’honneteté ? croiez vous qu’il soit à propos pour faire voir les difficultés de l’art, de decouvrir toujours sans respect les parties nûes des figures, que la modestie, & la pudeur tiennent cachées, sans avoir egard ni a la sainteté des personnes qu’on represente, ni au lieu ou elles sont representées ?
[…]
 
* Dans son tems Titien pour la tendresse le surpassoit beaucoup, & depuis François du Quenoi dit le Flamand.

Quotation

Je le redis donc encore avec plus de confiance : apprenons à critiquer nos propres ouvrages à la vûë des beautez que nous découvrons dans ceux des autres ; ne rougissons point de chercher à les étudier ; ne craignons point qu’on nous accuse d’être de serviles imitateurs, quand nous aurons l’adresse de nous approprier les parties qui nous manquent, & de les joindre à celles que nous possedons. Le goût de dessein de celui-ci est plus noble & plus délicat que le vôtre, mais votre coloris l’emporte sur le sien ; ne pouvez-vous, sans perdre ce que vous avez acquis dans la couleur, faire votre profit de son heureuse maniere de dessiner ? Raphaël n’a t-il pas ajouté une nouvelle grandeur à la sienne à la vûë des ouvrages de Michel-Ange, sans se dépoüiller de sa sage simplicité & des graces nobles qui le caracterisent. Louis Carrache a-t-il passé pour un plagiaire, pour avoir étudié les tournures naïves & piquantes du Correge ? J’ai entre mes mains des études d’Annibal d’après Raphaël d’une beauté à faire comprendre qu’il étoit déjà digne de sa grande reputation lorsqu’il les a faites. Le Roy possede un Tableau de Vandeik d’après Le Titien, qui n’est point l’ouvrage d’un écolier.

Quotation

Il y a, en un mot, des élegances à rechercher, qu’on ne sauroit pas exprimer par le discours : Mais pour les découvrir, on considere souvent les Ouvrages de Michel Ange, pour les atachemens des Membres : De Raphaël pour la Noblesse du contour & pour la grace : Du Carache pour l’excellence de son Dessein. S’il n’est pas possible de voir leurs Ouvrages Originaux : on considere les meilleurs Dessein, fait d’aprés ces grands hommes : Ces Desseins se voïent commodement en Estampe, & on tâche avec cela de se former une idée avantageuse de la belle proportion. On considere aussi les plus belles Antiques, d’où ces grands Maîtres ont tiré leur savoir : Et faute des originaux de Marbres nous avons recours aux Plâtres.
On doit pourtant remarquer, que ce n’est pas le seul moïen de se rentre tres-habile, que de considerer incessament les ouvrages des plus grand Hommes, ou leurs Estampes : On doit avec cela dessiner, & venir à la pratique. Ce n’est pas encore assez de les copier incessement : Il sufit de l’avoir fait dans le commencement, on doit tâcher de les aprocher, ou de les égaler en les imitant sans pourtant les copier toujours.
Enfin pour bien reussir, il est absolument necessaire d’étudier le naturel : d’apprendre de la nature méme tous les diferens mouvements, qu’elle peut faire dans le corps d’un homme vivant, & les diferens éfets des Muscles. Il ne s’agit pas pourtant de copier la Nature tantôt seche, tantôt petite, ou grande : Mesquine, ou estravagante : Il faut composer une belle figure sur un corps, qui ne sera pas également beau. Et s’il y a quelque chose de beau, il le faut savoir choisir en supleant au reste, s’il manque.
Tous les corps en éfet ont du beau dans quelques parties & du Mesquin en quelques autres : La nature ne formant que rarement des ouvrages acomplis. On voit souvent qu’elle ôte à l’un, ce qu’elle donne à l’autre : De sorte qu’il faudroit plusieurs modeles, pour en faire un qui fut parfait : Mais comme j’ay dit, la Sience consiste à supléer, où la nature s’est négligé.
Quand je dis que la nature manque, ou qu’elle se neglige, je ne pretens pas dire qu’elle ne fasse tous ses ouvrages parfait dans leurs proportions, pour toutes les fonctions naturelles : Mais je veux dire, que toutes les parties ne sont pas également bien formée, pour plaire aux Yeux.

Quotation

Et comme on remarqua sur les Desseins des Etudians une diversité de manieres, les uns imitant le naturel dans la simplicité de sa forme, les autres affectant un embellissement par le renforcement des contours, qu'on appelle charger les contours & y donner le grand goût, cela donna l'occasion à l'Académie de s'entretenir sur ces differentes manieres. Ceux qui oppinoient pour les charges d'agrement alleguoient la beauté des figures Antiques, le grand Dessein de Michel l'Ange, des Caraches, & autres grands peintres de l'Antiquité, & soûtenoient qu'il falloit de bon heure se remplir l'esprit de ces grandes idées, pour se conformer à ces beaux exemples ; et se faire une habitude de ses belles & grandes manières [...]. L'oppinion opposée qu'on appelle naturaliste, parce que qu'ils estiment necessaire l'imitation exacte du naturel en toutes choses, étoit d'assujettir le Dessignateur à imiter les objets avec simplicité & pressisement comme ils sont. Leurs raisons à l'égard des Etudians étoit pour les dresser à une habitude de justesse & de precision ; & pour les avancés une expression nayve & convenable à toute sorte de sujets [...].
[...] l'étude des belles figures Antiques étoit très necessaire dans le commencement, & même plus avantageuse que le naturel, mais l'on assura qu'en l'un & en l'autre on étoit obligé de s'assujettir à imiter exactement son objet pour en receuillir le fruit qu'on en desire, & s'habituer l'oeil & la main à la justesse & precision, ce qui est le fondement de la Pratique de la Peinture [...]. [...] Quant à l'imitation precise des modelles, l'on avoüa enfin que même les plus habiles hommes doivent observer cette regle de dessigner le naturel justement & precisement, comme ils le voient pour ne s'écarter point de la verité, quand ils étudient leurs morceaux sur le naturel ; afin que s'en voulant servir en l'execution de l'Ouvrage, ses Desseins representent la verité du naturel, les laissant dans la liberté de donner à leurs figures tels caracteres de force ou de foiblesse convenables à leurs sujets, ce qui est la principale fin à laquelle toutes leurs études ce doivent raporter.

Quotation

There are an Infinity of Artifices to Hide Defects, or Give Advantages, which come under this Head of Invention ; as does all Caprices, Grotesque, and other Ornaments, Masks, &c. together with all Uncommon, and Delicate Thoughts : such as the Cherubims attending on God when he appeared to Moses in the Burning Bush, which Rafaëlle has painted with Flames about them instead of Wings ;

Quotation

9 maer d’Italianen, hoe sy hun saken {Italianen maken cartoenen, dat zijn papieren soo groot als t’werck, net gheteyckent, dat sy dan doortrecken.}
Voornemen, t’zy op mueren, oft penneelen,
Wt versierde schetsen, met neerstich waken,
Sy wel ghestudeert hun cartoenen maken,
Alsoo groot als hun werck in alle deelen,
En calcherent met stecken van pinceelen,
Oft met eenich punt, dat daer toe mach voeghen,
Gaen sy’t van trecke te trecke doorploeghen.
 
10 Op dat het ghewislijck, sonder beswijcken,
In’t werck soude comen, en wel ghelucken:
Om in Oly-verwe, sy’t eerst bestrijcken
Van achter met crijt, of yet desghelijcken :
maer op den muer noch weeck zijnde sy’t drucken
Door (als gheseyt is) te weten, om stucken
In Fresco maken, met gheleerde handen,
Welck geen ghebruyck en is hier in ons Landen.

 
11 Nochtans den Florentijn, die soo wel houwen {Hier is ghemeent Michel Agnolo, die noemde de Oly-verwe Vrouwen werck, en Fresco Mannen werck.}
Als verwen const, doe sy des Vaticanen
Oordeel in Oly hem wilden doen bouwen,
Welck hem niet en luste, want niet dan
Vrouwen Ambacht oft werck gherekent was soodanen
Wijse van schilderen, naer zijn vermanen,
Dan in Fresco wercken heeft hy ghepresen
Een constich, en Mannelijck doen te wesen.

 
12 maer dat het hier gheen ghebruyck is bedeghen,
Als t’ghen’ Angelus hier toeschrijft de Wijven,
Het Fresco soude hier in Hollandt teghen
De harde Locht, Windt, Sneeu, Haghel, en Reghen {Fresco hier ongebruycklijck, om des Landts vochticheyt, en onghetempert weder.}
Qualijck houden, door Boreas bedrijven,
Wtwendich, jae selfs inwendich niet blijven
Oock seer langhe misschien schoon in ghedueren,
Om de groote vochticheyt deser mueren.
 
13 Ten anderen, can tot gheen oorboor strecken
Dit Calck, datmen brandt van soutte Zee-schelpen,
Want het slaet uyt met schimmelighe vlecken,
T’moste steen-calck wesen van ander plecken, {Fresco moet op steen-calck wesen.}
Als Doornicks, oft ander, soo mochtet helpen
Teghen onweder en vorst, quaet om stelpen,
Bestander, en zijn in’t schilderen lijvich,
En alsoo niet uytslaen, alst droogh is stijvich.
 
14 maer dit nu oversleghen, de cartoenen {Den Cartoen is vorderlijck.}
Te maken soo groot als u wercks bevanghen,
Is nut en dienstich, met een cloeck vercoenen
Gheordineert, en het sal u versoenen
In arbeydt, want ghy sult hem voor u hanghen,
Om niet te verloopen in vreemde ganghen,
Noch den aerdt te verliesen, maer u pooghen,
nae t’voorbeeldt alles te diepen en hooghen.

 
15 Want ghehooght en ghediept hoeft wel op gronden {Cartoenen mosten hun hooghsels oock hebben.}
V cartoen schilderich aerdt te ghenieten,
Datter gants gheen ghebreck en zy bevonden
Aen afsteken, diepen, verheffen, ronden,
Soeticheyt, vloeyen, verdrijven, verschieten:
Ghy en moet u den arbeydt oock verdrieten
Niet lichtelijck laten, maer stadich haken,
Door vlijt ter hooghster welstandt te gheraken.

 
16 Ons moderne Voorders voor henen plochten,
Hun penneelen dicker als wy te witten, {De moderne witteden hun penneelen te dick, gebruycten oock cartons.}
En schaefdens’ alsoo glat als sy wel mochten,
Ghebruyckten oock cartoenen, die sy brochten
Op dit effen schoon wit, en ginghen sitten
Dit doortrecken soo met eenich besmitten,
Van achter ghewreven, en trockent moykens
Daer nae met swarte krijkens oft potloykens.

Quotation

[…] In dienmen andere haer oordeel ondersoecke, soo komt te vooren niet alleen den grooten Prijs ende waerde die dese dingen [antique sculpture, ndr.] altijts by de kenders in oude tijden gehadt hebben, en oock nu ter tijt noch hebben; als ’t eerste wert getuyght van Cicero, Plinius, ende andere schrijvers van geloof, door ’t verhael van dinghen by na ongheloofflijck, ende het tweede leert de daghelijckse ervarentheyt: Maer komt daer toe oock de eenparighe toestemmingh van Raphael d’Vrbijn, Michiel angelo Bonarotti, en al de treffelijcke Meesters: die als bekent is, dit niet alleen met woorden rondelijck verklaert, maer oock metter daet betoont hebben; haer heele werck stellende na desen richt-snoer: Ja soo verre, datse dickwils niet ontsiende, heele stucken in hun wercken in te voegen by na Roovers zijn geworden, in plaets van navolgers. En van geen ander verstant zijn de Liefhebbers; als die gemeenlijck voor ’t beste van hun wercken dat oordeelen, het welck meest heeft van die oude Voor-beelden. Selfs die van Venetien, die nochtans altijdt meest in ’t Coloreren ende meesterlijckheydt van het Pinceel als inde Teyckeningh hebben uytgemunt, konnen hier toe strecken voor ghetuyghen; aenghesien Mategna, Palma hier uyt geseyt werden, veel geleert en gevordert te hebben.

Quotation

Voor myn besluit zal ik hier nog iets aanmerken, weegens vierderly byzondere manieren der Oude Antiken.
D’eerste Stark, Kloek, en Robust; dezelve is naagevolgt, door Michel Angelo, Karats, en ’t heele School van Boulogne; welke manier eigentlyk , van de Stad Atheenen oorspronkelyk is.
De tweede, Swak en Vrouwagtig, welke waargenomen wierd door Jan de Boullogne, en meer anderen; die men oordeeld van Korinthen afkomstig te zyn.
De derde, vol van Teeder en Bevalligheid; die men voorgeeft dat Apelles, Phidias en Praxitieles gevolgt hebben, welke manier in zeer groote agtinge gehouden wierd, en vast steld van Rhodes oorspronkelyk te weezen.
Met de vierde, wijst ons aan een grootse ommetrek, als mede Natuurlyk, Seedig en Korrekt; zynde naagevolgt door Raphaël, Pousyn, &c. en is afkomstig van Siconien, een stad uit Peloponnesen: is eygenthlyk zo tot volmaaktheid geraakt, om dat uit ieder manier het beste gekoozen is, en by een gevoegt is.

Quotation

T: Zo is ‘t; Doch gy moet dat heel anders verstaan, het is wel waar voor ’t geene de handeling van ’t Kreon betreft; maar daar men hem [ndr: Annibale Carracci] in pryst, raakt voornamentlyk de Proportie, Ommetrek, en Muskulen: niet geaffekteert als d’eerste, maar Kloek.
S: Van wie was die andere dan?
T: Van Michel Angelo. Beziet deze nu.
S: Dat’s voorwaar een schoon en welgemaakt beeld, ik denk dat het mede van Karats is?
T: O neen; van Raphaël, Prins der Schilders.
S: Is dat Raphaël? Hoe eel, schoon en zeedig vertoont het zich?
T: Dat ’s waar. Nu hebt gy vierderly doorlugtige en korrekte Teikenaars gezien, en ieder byzonder van verkiezinge. Raphaël, in zeedig, en bevalligheid. Michel Angelo, Robust en sterk. Karats, kloek en deftig. Heemskerk, vast en zeeker.

Quotation

Soo veel als’er tot noch toe de naam van Konstkenders en beminnaars met waarheyd gedragen hebben, zijn doorgaans van oordeel geweest, dat de Oude overblijffselen der goede statu-Beelden en Half ronden en ’t geen in de bloey-tijd der Schilder en Bootseer-kunde gemaakt is voor de Schoonste in de Konst, en voor de Leerlingen de beste en volmaaktste Voor-beelden te houden sijn. Welke waarheyd van de neerstigen Heer Jan de Bisschop, aangemerkt zijnde, hem ook opentlijk in de Opdragt van sijn vijftig eerst uytgegeven statu-Beelden, heeft doen belijden; dat hy door lange ervarentheyd, in dat gevoelen meer en meer bevestigt was. Want het zy, segt hy, dat we onse meeninge bouwen op d’agting en hoogen prijs, welke voor dusdanige Konstbeelden, al van ouden tijden is betaald geworden, (waar van Cicero, Plinius en andere mannen van kennis; Beneffens de daaglijxse ervarentheyd getuygen konnen zijn:) of dat wy Raphael d’Urbijn, of Michel Angelo en sulke Meesters, ’t selve niet alleen met woorden, maar ook met der daat sien bevestigen; wy sullen bevinden datse hun geheele oeffening dar na gerigt hebben. En voor soo ver, veel eer Roovers dan Navolgers geworden zijn. Waarlijk seyd hy vorder, daar is geen andere reden, dat Vrankrijk, nu in der daat de Kroon spannende, het nu soo ver gebracht heeft, als dat het te Roomen met goede opmerking, de Oude Pronkbeelden wel doorsien, en der selver navolger Poussijn met veel Eer ontfangen, en seer hoog geagt heeft.

Quotation

Het is myn vast gevoelen dat de Oeffening der plooijen niet volkomen geleerd kan worden, zonder de Leeman te gebruiken; Want wat baat het dat men zich uitmergeld met kleêren uit de Geest te Teikenen als wy ’t leeven voor ons kunnen hebben, zonder welke het onmogelyk is de natuur der Stoffe te doorgronden: daar zich, in tegendeel, veele niet anders oeffenen dan naar de Statuaas en fraaiste printen der beroemste meesters, welke hier in uitgemunt hebben: als Raphaël, Barotius, Guido, Albaan, Pousyn &c; denkende uit dezelfde reeds een gebaande weg te hebben gevonden, om tot genoegzame volkomentheid te geraken, en hun oogmerk te bereiken. Daar men nochtans weet, dat Raphaël voornaamentlyk, die gelegentheid niet gehad hebbende, echter in zyn tyd, de fraayste dingen voor den dag gekomen zyn. Nu zoude men mogen vragen, waarom eenige andere vermaarde Meesters, als Titiaan, Tintoret, Paulo Veronees, Julio Romano, Michel Angelo, Dominiquin, Bassan &c, zo goed daar in niet geoordeeld werden? de reeden is deeze, dat Raphaël het leeven gebruikt heeft, wel te verstaan een Leeman, waar door hy de natuur en eigenschap der Stoffe grondig heeft leeren onderzoeken: alhoewel men hem nogtans zou kunnen beschuldigen dat hy zyn beelden de meesten tyd met eenderly Stoffe kleeden, in voorvallen, daar de verandering genoegzaam verschillende kon geweest hebben. Evenwel moet men bekennen dat ‘er voor, noch naderhand, geen zo ervaren en Konstryk in dezelve geweest is, dan een alleen, te weten Nikolas Poussyn; echter is dit geen wonder; dewyl hy het Natuurlyke leeven onderzocht en gebruikten gelyk hem bewust was dat Raphaël gedaan had, en niet gelyk anderen die alleen zyn werk navolgden: daarom zyn zy ook slegter geweest, hebben minder kennis gehad, en meenigmaal niet van de natuur der stoffe of plooijen geweeten.

Quotation

38 In quade maniere blijft niet volheerdich, {Aen quade maniere niet ghebonden te blijven.}
Ghy hebtse niet ghetrouwt, ten is geen schande
Haer voor een beter te wisselen veerdich,
Veranderen in’t goed’ is prijsens weerdich,
Men gheraeckt allencx ten rechten verstande :
Het lamp-swart om naeckten bant uyt den lande, {Lamp-swart in naeckten te mijden.}
Laet u in’t ghebruyck neffens umbre werden,
Aspalten, Ceulsch’ eerden, en terreverden.

 
39 Het lamp-swart in diepsels meuchdy wel derven {Lamp-swart doet versterven, Exempel de tafel an Raphael te Roomen, tot Sinte Pieter Montory.}
In naeckten, jae of doen uyt u memory :
Het wil (seght Vasary) te hardt versterven :
Want Raphel vermaert in al s’Weerelts erven,
In zijn leste werck te Peter Montory,
 De Transfiguraty, tot zijnder glory,
De verwen souden versch ghedaen ghelijcken,
Waert dat hy had willen het lamp-swart wijcken.

Quotation

Het is aanmerkerswaard, dat in deze Landen, de Teekenkonst teegenwoordig zo weinig betragt word, ja zo gering en onnoodig geoordeeld, als of het maar tydquistinge was, en niet te pyne waard, om eenige moeiten, of studie aan te hangen. Daar ik in teegendeel wel anders heb moeten blokken, om wat te leeren; niet alleen in myn Jonkheid? maar tot het laatste der daagen dat my dit ongeval overgekoomen is, heb ik de weekelyke Kollegien waargenoomen, en Akadeemie Beelden naar ’t Leeven geteekent, behalven noch andere gewoontes dien ik had, van naar de Antyken, Basreleeves, en van gekleede Leeman te teekenen, gelyk dezelve Modellen of teekeningen, onder de Liefhebbers berustende, kunnen uitwijzen. En noch heb ik niet genoeg naar myn zin geweeten, om de naam van Historie-schilder te draagen. Maar wat hoef ik een Voorbeeld van myn zelver op te haalen, bleikt het niet genoeg aan de werken der oude Beroemde meesters, dat zy al haar vleit en zorg aangewend hebben, om in de Teekenkonst uit te munten, als Raphael, Michel Angelo, Karats, en meer anderen; niet alleen in ’t Menschbeeld, maar alles; zo wel Landschap, Architektuur, Konterfytzels, Bloemen, Beesjes, en wat er meer vereyst om Universeel of algemeen te zyn?

Quotation

Het is myn vast gevoelen dat de Oeffening der plooijen niet volkomen geleerd kan worden, zonder de Leeman te gebruiken; Want wat baat het dat men zich uitmergeld met kleêren uit de Geest te Teikenen als wy ’t leeven voor ons kunnen hebben, zonder welke het onmogelyk is de natuur der Stoffe te doorgronden: daar zich, in tegendeel, veele niet anders oeffenen dan naar de Statuaas en fraaiste printen der beroemste meesters, welke hier in uitgemunt hebben: als Raphaël, Barotius, Guido, Albaan, Pousyn &c; denkende uit dezelfde reeds een gebaande weg te hebben gevonden, om tot genoegzame volkomentheid te geraken, en hun oogmerk te bereiken. Daar men nochtans weet, dat Raphaël voornaamentlyk, die gelegentheid niet gehad hebbende, echter in zyn tyd, de fraayste dingen voor den dag gekomen zyn. Nu zoude men mogen vragen, waarom eenige andere vermaarde Meesters, als Titiaan, Tintoret, Paulo Veronees, Julio Romano, Michel Angelo, Dominiquin, Bassan &c, zo goed daar in niet geoordeeld werden? de reeden is deeze, dat Raphaël het leeven gebruikt heeft, wel te verstaan een Leeman, waar door hy de natuur en eigenschap der Stoffe grondig heeft leeren onderzoeken: alhoewel men hem nogtans zou kunnen beschuldigen dat hy zyn beelden de meesten tyd met eenderly Stoffe kleeden, in voorvallen, daar de verandering genoegzaam verschillende kon geweest hebben. Evenwel moet men bekennen dat ‘er voor, noch naderhand, geen zo ervaren en Konstryk in dezelve geweest is, dan een alleen, te weten Nikolas Poussyn; echter is dit geen wonder; dewyl hy het Natuurlyke leeven onderzocht en gebruikten gelyk hem bewust was dat Raphaël gedaan had, en niet gelyk anderen die alleen zyn werk navolgden: daarom zyn zy ook slegter geweest, hebben minder kennis gehad, en meenigmaal niet van de natuur der stoffe of plooijen geweeten.

Quotation

Soo veel als’er tot noch toe de naam van Konstkenders en beminnaars met waarheyd gedragen hebben, zijn doorgaans van oordeel geweest, dat de Oude overblijffselen der goede statu-Beelden en Half ronden en ’t geen in de bloey-tijd der Schilder en Bootseer-kunde gemaakt is voor de Schoonste in de Konst, en voor de Leerlingen de beste en volmaaktste Voor-beelden te houden sijn. Welke waarheyd van de neerstigen Heer Jan de Bisschop, aangemerkt zijnde, hem ook opentlijk in de Opdragt van sijn vijftig eerst uytgegeven statu-Beelden, heeft doen belijden; dat hy door lange ervarentheyd, in dat gevoelen meer en meer bevestigt was. Want het zy, segt hy, dat we onse meeninge bouwen op d’agting en hoogen prijs, welke voor dusdanige Konstbeelden, al van ouden tijden is betaald geworden, (waar van Cicero, Plinius en andere mannen van kennis; Beneffens de daaglijxse ervarentheyd getuygen konnen zijn:) of dat wy Raphael d’Urbijn, of Michel Angelo en sulke Meesters, ’t selve niet alleen met woorden, maar ook met der daat sien bevestigen; wy sullen bevinden datse hun geheele oeffening dar na gerigt hebben. En voor soo ver, veel eer Roovers dan Navolgers geworden zijn. Waarlijk seyd hy vorder, daar is geen andere reden, dat Vrankrijk, nu in der daat de Kroon spannende, het nu soo ver gebracht heeft, als dat het te Roomen met goede opmerking, de Oude Pronkbeelden wel doorsien, en der selver navolger Poussijn met veel Eer ontfangen, en seer hoog geagt heeft.

Quotation

Het is myn vast gevoelen dat de Oeffening der plooijen niet volkomen geleerd kan worden, zonder de Leeman te gebruiken; Want wat baat het dat men zich uitmergeld met kleêren uit de Geest te Teikenen als wy ’t leeven voor ons kunnen hebben, zonder welke het onmogelyk is de natuur der Stoffe te doorgronden: daar zich, in tegendeel, veele niet anders oeffenen dan naar de Statuaas en fraaiste printen der beroemste meesters, welke hier in uitgemunt hebben: als Raphaël, Barotius, Guido, Albaan, Pousyn &c; denkende uit dezelfde reeds een gebaande weg te hebben gevonden, om tot genoegzame volkomentheid te geraken, en hun oogmerk te bereiken. Daar men nochtans weet, dat Raphaël voornaamentlyk, die gelegentheid niet gehad hebbende, echter in zyn tyd, de fraayste dingen voor den dag gekomen zyn. Nu zoude men mogen vragen, waarom eenige andere vermaarde Meesters, als Titiaan, Tintoret, Paulo Veronees, Julio Romano, Michel Angelo, Dominiquin, Bassan &c, zo goed daar in niet geoordeeld werden? de reeden is deeze, dat Raphaël het leeven gebruikt heeft, wel te verstaan een Leeman, waar door hy de natuur en eigenschap der Stoffe grondig heeft leeren onderzoeken: alhoewel men hem nogtans zou kunnen beschuldigen dat hy zyn beelden de meesten tyd met eenderly Stoffe kleeden, in voorvallen, daar de verandering genoegzaam verschillende kon geweest hebben. Evenwel moet men bekennen dat ‘er voor, noch naderhand, geen zo ervaren en Konstryk in dezelve geweest is, dan een alleen, te weten Nikolas Poussyn; echter is dit geen wonder; dewyl hy het Natuurlyke leeven onderzocht en gebruikten gelyk hem bewust was dat Raphaël gedaan had, en niet gelyk anderen die alleen zyn werk navolgden: daarom zyn zy ook slegter geweest, hebben minder kennis gehad, en meenigmaal niet van de natuur der stoffe of plooijen geweeten.

Quotation

Want indien zulk een meester, als Titiaen, zoo begaeft in de natuur en 't leven te volgen, deur de Teykenkonst geholpen waer geweest, en zijn grooten geest en levende handeling op de studie gesteunt hadde, hy waer alles te boven gekomen. Laet nu dit oordeel vry wat eenzijdich zijn; want de Teykenkonst wort hier niet genomen voor wel het leeven te volgen, maer voor altijts het schoonste te verbeelden, gelijk Agnolo in zijn grooten Laetsten dach wel betoont heeft, daer hy zijne beelden met een grootse maniere, en in schoone gestaltenissen, voeglijk aen d'opstanding, heeft voortgebracht.

Quotation

Of Colouring and Shadowing of History in Limning, and also other Necessary Observations.


The differences between Limning Pictures to the Life, or History, are Infinite ; notwithstanding the same Colours that are used for one do also for the other. And to particularise but part of what may be well said upon this Subject, would be too tedeous, if not endless. The most Remarkable is most certainly in the Variety of Colouring of things according to their several Sexes and Ages ; and also of Invention of ordering and well Stelling. All things which are to be represented, are many times according to the Humour, Judgement, and Discretion of the Master. We see generally in the Practice of the best and most Famous Painters, that they that do follow the Life, do tie themselves strictly and precisely to follow what they see in the Life, to immitate it as near as possible ; yet in their Inventions they assume to themselves such a Gentile Liberty and Licence, both in Colouring and Ordering ; but not so far as to run into those Extremes as
Bartholomæus Spranger, Henry Goltzius, Abraham Blomart, and Outeawale, and several other Dutch Painters, run into about the Year 1588 ; for their Inventions at that time and Actions were so extravagantly strain’d and stretch to that degree beyond Nature, that made their Works seem to the Judicious Eye very Ridiculous, and contrary to Nature ; and at that time it was grown to such an Imposture or Mode, that he was counted no Master that could not strain his Actions in that extravagant manner. Which Mode was afterwards laid aside, and the Works that those Masters afterwards made were incomparably Good, by their Embracing more the Ancient Italian way of DESIGNING, which was more Modest, Gentile, and Graceful. So far they abused the Modest Licence, that so Graced the Admirable Works of Titian, Michael Angelo, and most of the Eminent Italians of that Age. And others have been as Extravagant in their Colouring. Which two Extremes may be both avoided by imitating that Divine Titian for Colouring, who was of all others esteemed the best.

Quotation

{Das Gemähl soll wol beBildert seyn.} Er mus auch das Stuck nicht dünn beseen/ sondern/wo das fürnehmste der Geschicht zu stehen kommet viel Figuren und ganze Klumpen Bilder dahin stellen/ die alle ihr Amt verrichten: aus welche er auch das beste Liecht zuleiten soll/ um die meiste Annehmung des Gesichtes zu befördern. {Welche hierinn excelliret?} Hierinn hatten Titian, Tintoret, und der meisterhafte Paulus Veronez bessere und gründlichere Manier/ als Michaël Angelo : dessen Lob mehr in Bildhauen einer einigen herrlichen Figur/ als in Mahlen und coloriren bestehet.

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It is reported then that Michael Angelo upon a time gave this observation to the Painter Marius de Scina his Schollar, that he should alwayes make a Figure Pyramidal, Serpent like, and multiplyed by One Two and Three, in which precept (in my Opinion) the whole Mystery of the Art consisteth, for the greatest Grace and Life that a Picture can have, is, that it express motion ; which the Painters call the Spirit of a Picture. Now there is no Form so fit to express this Motion, as that of the Flame of Fire, which according to Aristotle, and the other Philosophers is an Element most active of all others, because the Forme of the Flame thereof is most apt for Motion, for it hath a Conus or sharp Point wherewith it seemeth to divide the Aire that so it may ascend to his proper Sphere, so that a Picture having this forme will be most beautifull.

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Mais le mot de dessein, dans sa plus ordinaire signification, & comme je m’en suis servi en parlant de Michel-Ange, est proprement les traits avec lesquels le Peintre represente les choses qu’il doit imiter, indépendamment du coloris, des jours & des ombres, & cét assemblage de lignes diversement contournées, par le moyen desquelles on forme les figures.

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WE have been more particular in the Relation of this famous Piece [ndr : Bell fait ici référence au tableau commencé par Apelle et Protogènes sur lequel ces deux artistes ont successivement tracé des lignes – événement précédent de peu leur rencontre], because a large Dispute hangs upon it {Pliny, Lib. 35. Ch. 10.} : and the late Commentator upon our Author, Ludov. Demontiosius, seems very much offended at the generally received Acceptation of the Story of this noble Contention ; and would not by any Means admits that this Tryal of Skill was about the Subtilty of Lines ; for, as he says, with a good Share of Truth in the main, in a coloured Picture, or Painting, there is so little Use of Lines, that the very Appearance of any is justly reproveable ; for the Extremities should be lost and confounded in the Shadows, and ought to go off without any Thing of the least Stiffness, or Sharpness of a Line.
NEITHER will he admit it in Drawings, or Designs, with the Coal, or Pen, for that in those the true ARTIST never regarded so much the Fineness, or Courseness of his Touches ; but only how and where they served best to express the proper Shadowing and Raising of his Draught according to the Life ; and brings in for Instance many Drawings of the celebrated Masters of his Time, which he had seen of
Mich. Angela Bonoroti, Raphael de Urbin, Salviati, Polydore, and the Great Titian’s, where his Observation does not take Notice that any have in the least affected the Nicety of curious Lines.

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Les Restaurateurs de la Peinture : ces Heros des derniers siècles : Je veux dire ceux qui ont rétabli la connoissance du Dessein dans la perfection où elle est maintenant […]. Le premier maître qu’on consulte étant à Rome, c’est Raphaël Santio, qui est en possession de la premiere place […] personne ne l’a pû surpasser depuis : En un mot, la Noblesse, les graces, la delicatesse du contour, son le partage de Raphaël. […] Michel-Ange est un oracle : mais un Oracle que peu de Peintres ont seu developper, qui pourtant est très favorable à ceux qui peuvent comprendre. La fierté, la grandeur sont son caractere : les attachemens des os, la fonction & la situation des muscles sa sience. […] Jule Romain au reste a des conceptions surprenantes, & est grand imitateur de l’antiquité. […] Annibal Carache […] on y trouve de la force, de la grace, & tout ce qu’on remarque dans les plus belles antiquité, dont il a donné le caractere à ses ouvrages. […] Un grand nombre d’amateurs de cét Art, particulierement en France regardent nôtre celebre Poussin comme l’Auteur d’une nouvelle école : parce qu’on remarque dans ses ouvrages une belle varieté de proportions, suivant le diferent caractere des personnes, depuis l’enfance jusqu’à la vieillesse.

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Voor myn besluit zal ik hier nog iets aanmerken, weegens vierderly byzondere manieren der Oude Antiken.
D’eerste Stark, Kloek, en Robust; dezelve is naagevolgt, door Michel Angelo, Karats, en ’t heele School van Boulogne; welke manier eigentlyk , van de Stad Atheenen oorspronkelyk is.
De tweede, Swak en Vrouwagtig, welke waargenomen wierd door Jan de Boullogne, en meer anderen; die men oordeeld van Korinthen afkomstig te zyn.
De derde, vol van Teeder en Bevalligheid; die men voorgeeft dat Apelles, Phidias en Praxitieles gevolgt hebben, welke manier in zeer groote agtinge gehouden wierd, en vast steld van Rhodes oorspronkelyk te weezen.
Met de vierde, wijst ons aan een grootse ommetrek, als mede Natuurlyk, Seedig en Korrekt; zynde naagevolgt door Raphaël, Pousyn, &c. en is afkomstig van Siconien, een stad uit Peloponnesen: is eygenthlyk zo tot volmaaktheid geraakt, om dat uit ieder manier het beste gekoozen is, en by een gevoegt is.

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Want indien zulk een meester, als Titiaen, zoo begaeft in de natuur en 't leven te volgen, deur de Teykenkonst geholpen waer geweest, en zijn grooten geest en levende handeling op de studie gesteunt hadde, hy waer alles te boven gekomen. Laet nu dit oordeel vry wat eenzijdich zijn; want de Teykenkonst wort hier niet genomen voor wel het leeven te volgen, maer voor altijts het schoonste te verbeelden, gelijk Agnolo in zijn grooten Laetsten dach wel betoont heeft, daer hy zijne beelden met een grootse maniere, en in schoone gestaltenissen, voeglijk aen d'opstanding, heeft voortgebracht.

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[…] gaen wy eens toe om te bewijsen dat het veel loffelicker is de Natuyre, dan andere Meesters handelinge te volgen; want, andere Meesters maniere na te bootsen, is hatelick; de Natuyre te volghen, is prijsselick. […] Maer hoe sullen wy dat volghen? Sullen wy het soo maecken dat yder een kan sien om dat het op sodanige maniere gemaect is, dat het van die, of die Meester zy? neen geensins: want soo lange als dat bespeurt werdt, en te kennen is soo doet de Meester daer noch al van 'tsijne te veel toe: maer soo hy het leven so weet te volgen datmen oordeelen kan dat het eygentlicke 'tleven na by komt, sonder nochtans de Meesters manieren daer in te konnen vinden die het ghemaect heeft; sulcken Geest komt Lof en Eere toe, ende sal boven andere gestelt werden: wech dan met andere Meesters handelinghe te volgen, (seer wel seyde Michaël Agnolo by dese gelegentheyt, die altijdt een ander achter-volght, en kan hem nimmermeer voor-by loopen, die geduerich van het hare daer toe brengen.

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Je confesse que quand à l’homme nud, Michel Ange tient du prodige, du miracle, & a plus que de l’humain : persone ne l’a jamais surpassé, j’entens dans une maniere seule, qui est de faire un nud plein de muscles & recherché, avec des racourcis & des mouvemens fort hardis, qui font voir en detail la difficulté de l’art : & chaque partie du corps, & toutes ensembles sont si excellentes, que j’ose dire qu’on ne peut faire, ni même imaginer une chose plus excellente, ni plus parfaite. Mais dans le reste il est non seulement au dessous de soi même, mais encore au dessous des autres ; parceque ou il ne sait pas, ou il ne veut pas observer les differences des âges & des sexes, que nous avons marquées ci dessus, dans les quelles Rafael est si admirable ; & pour trancher court, qui voit une seule figure de Michel Ange, les voit toutes. Mais il faut prendre garde que dans le nud, Michel Ange a pris la forme la plus terrible, & la plus recherchée ; & Rafael la plus agreable, & la plus gracieuse. C’est là dessus que quelques uns ont comparé Michel Ange à Dante, & Rafael à Petrarque.

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Ne peut-on pas dire en parlant du GRAND TORSE que l’on a remarqué entre les excellens Antiques QUATRE SORTES DE MANIERES DIFFERENTES.
L’une que l’on nomme forte & ressentie, laquelle a été suivie de Michel-Ange, du Carache & de toute l’Ecole de Boulogne, & que cette manière avoit été attribuée à la Ville d’Athenes.
La seconde un peu foible & effeminée qu’on tenuë Maître Etienne de Losne, Franqueville, Pilon & même Jean de Boulogne, laquelle avoit été estimée venir de Corinthe.
La troisième, comme de tendresse & de grace, particulièrement pour les choses delicates, que l’on tenoit qu’Apelles, Phidias & Praxitelle ont suivie pour le dessein ; cette manière avoit été fort estimée & l’on tenoit qu’elle venoit de Rhodes.
Mais la quatriéme est douce & correcte, qui marque les contours grands, naturels, coulans & faciles ; cette manière étoit de Sicyone Ville du Peloponnese, d’où étoit Herodote [sic] Auteur de ce Torse, lequel s’est perfectionné en choisissant & joignant ensemble ce qu’il y avoit de plus parfait en chacune de ces manieres. On estimoit aussi que ce rare Sculpteur avoit fait le petit Torse de femme, qui est reconnu de tous les Sçavans pour surpasser en beauté tous les autres Antiques.

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 [...] Il faut donc, poursuivit-elle [Princesse des cabalistes], s’étudier à la recherche d’une belle Manière de peindre, vague, hardie, & sans contrainte, d’un dessein tendre & coulant, mais libre & de grande maniere, sans s’attacher avec scrupule à cent choses, qui gâtent la majesté d’un ouvrage. Prenez pour exemplaires les ouvrages de l’illustre & fameux Michelange, le Coriphée des Peintres Anciens & Modernes, d’un Titien, d’un Tintoret, d’un Georgion,

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Et comme on remarqua sur les Desseins des Etudians une diversité de manieres, les uns imitant le naturel dans la simplicité de sa forme, les autres affectant un embellissement par le renforcement des contours, qu'on appelle charger les contours & y donner le grand goût, cela donna l'occasion à l'Académie de s'entretenir sur ces differentes manieres. Ceux qui oppinoient pour les charges d'agrement alleguoient la beauté des figures Antiques, le grand Dessein de Michel l'Ange, des Caraches, & autres grands peintres de l'Antiquité, & soûtenoient qu'il falloit de bon heure se remplir l'esprit de ces grandes idées, pour se conformer à ces beaux exemples ; et se faire une habitude de ses belles & grandes manières [...]. L'oppinion opposée qu'on appelle naturaliste, parce que qu'ils estiment necessaire l'imitation exacte du naturel en toutes choses, étoit d'assujettir le Dessignateur à imiter les objets avec simplicité & pressisement comme ils sont. Leurs raisons à l'égard des Etudians étoit pour les dresser à une habitude de justesse & de precision ; & pour les avancés une expression nayve & convenable à toute sorte de sujets [...].

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Maniere. On appelle ainsi l’habitude que les Peintres ont prise dans la pratique de toutes les parties de la Peinture, soit dans la Disposition, soit dans le Dessein, soit dans le Coloris.
L’on se fait d’ordinaire une habitude qui a rapport aux Maistres sous lesquels on a esté instruit, & qu’on a voulu imiter. Ainsi on connoist la maniere de Michel-Ange, & de Raphaël dans leurs Eleves. Ce qui fait dire en voyant un Tableau de quelques-uns de leurs disciples,
qu’il est de l’Ecole de Raphael ou de Michel-Ange, parce que ces deux grands Maistres ont eu des maximes differentes, que ceux qui les ont imitez ou suivies. Et selon qu’un Peintre s’est formé dans une bonne habitude en travaillant sous de bons maistres, ou par une étude particuliere qu’il a faite luy-mesme après les meilleurs Tableaux & les plus belles Antiques, on appelle sa maniere bonne, ou mauvaise, s’il a fait un bon, ou mauvais choix. 
Comme l’on reconnoist le style d’un Auteur, ou l’écriture d’une personne dont on reçoit souvent des lettres, on reconnoist de mesme les ouvrages d’un Peintre dont on a veu souvent des Tableaux ; & on appelle cela
connoistre sa maniere. C’est pourquoy il y a plusieurs personnes, qui pour avoir veu beaucoup de Tableaux ; connoissent les differentes manieres, & en nomment aussi-tost les Auteurs ; mais qui pour cela n’en sont pas les plus sçavans, ny capables de bien juger de l’art & de la science de l’Ouvrier.

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[...] En Italie il y avoit entre plusieurs autres ; Leonard Davinci, André Manteigne, Jean Belin, Correge, Giorgion, Michel Ange, Bonarroti, tres-excellent Sculpteur, mais non si bon Peintre, Polidore de Carravage, André Del Sarte, Le Titian, RAPHAËL D’URBIN, & Jules Romain, la plupart d’iceux & principalement en leurs commencemens avoient des manieres de Peindre fort finies, & souvent de telle sorte que la plus grande partie paroist seiche, dure, tranchée & maigre, causée comme je croy par avoir voulu trop finir & achever, comme si l’on eust deû regarder desdits Ouvrages chaque partie à part, & non le tout d’une seule œillade & d’une raisonnable distance ainsi qu’il se doit.
Leonard Davinci, avoit une maniere de Peindre tres-finie, & les couleurs appliquées & estenduës fort uniement, & tiens avec plusieurs qu’elle luy estoit toute particuliere ; Car à ce que j’en ay peu voir, il semble que les Jours & Ombres, soient par maniere de dire comme souflez, noyez, fondus ou perdus ensemble, & grande partie des Eminences des Corps tres-arrondis, principalement les petites parties, ainsi que cela se peut voir en divers Tableaux qu’il a faits, & mesme en deux, l’un de la Gioconde qui est à Fontainebelle-eau, l’autre d’une Flora qui estoit jadis au Cabinet de la feuë Reyne Mere Marie de Medicis, Toutefois une partie des œuvres que j’ay veuës de luy, tiennent tousjours en quelque sorte de la maniere de P. Perrugin, Jean Bellin, & de plusieurs de ces Anciens cy-devant nommez, neantmoins bien plus excellentes à mon gré. 

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219. [Il sera tres-expedient de faire un Modele des choses, dont le Naturel est difficile à tenir, & dont nous ne pouvons pas disposer comme il nous plaist ] Comme des Grouppes de plusieurs Figures, des Attitudes difficiles à tenir long-temps, des Figures en l'air, en Plat-fond, ou élevées beaucoup au dessus de la veuë, & des Animaux mesmes dont on ne dispose pas aisément. Par ce Precepte l'on voit assez la necessité qu'a un Peintre de sçavoir Modeler, & d'avoir plusieurs Modeles de cire maniables. Paul Veronese en avoit un si bon nombre, avec une si grande quantité d'Etoffes différentes, qu'il en mettoit toute une Histoire ensemble sur un Plan dégradé pour grande & pour diversifiée qu'elle fust. Tintoret en usoit ainsi, & Michelange, au rapport de Jean Baptiste Armenini, s'en est servy pour toutes les Figures de son Jugement. Ce n'est pas que je conseille à personne, quand on voudra faire quelque chose de bien considerable, de finir d'apres ces sortes de Modeles : mais ils serviront beaucoup, & seront d'un grand avantage pour voir les Masses des grandes Lumières & des grandes Ombres, & l'effet du Tout-ensemble. Du reste vous devez avoir un Manequin à peu prés grand comme Nature pour chaque Figure en particulier, sans manquer pour cela de voir le Naturel, & de l'appeller comme un témoin qui doit confirmer la chose à vous premièrement, puis aux Spectateurs, comme elle est dans la vérité. Vous pourrez vous servir de ces Modeles avec plaisir, si vous les mettez sur un Plan degradé à proportion des Figures, qui sera comme une table faite exprés, que vous pourrez hausser & rabaisser selon vostre commodité, & si vous regardez vos Figures par un trou ambulatoire, qui servira de Point de veuë & de Point de distance, quand vous l'aurez une fois arresté. Ce mesme trou vous servira encore pour voir vos Figures en Plat-fond, & disposées sur une grille de fil de fer, ou soûtenües en l'air par des petits filets élevez à discretion, ou de l'une & l'autre maniere tout ensemble. Vous joindrez à vos Figures tout ce qu'il vous plaira, pourveu que le tout leur soit proportionné, & qu'enfin vous vous imaginiez vous-mesme n'estre que de leur grandeur : Ainsi l'on verra dans tout ce que vous ferez plus de vérité, vostre Ouvrage vous donnera un plaisir incroyable, & vous éviterez quantité de doutes & de difficultez qui arrestent bien souvent, & principalement pour ce qui est de la Perspective lineale que vous y trouverez indubitablement : pourveu que vous vous souveniez de tout proportionner à la grandeur de vos Figures, & specialement les Points de veuë & de distance : mais pour ce qui est de la Perspective aërée, ne s'y trouvant pas, le Jugement y doit suppléer. {*Ridolfi dans sa Vie.} *Le Tintoret avoit fait des Chambres d'ais & de cartons proportionnées à ses Modeles, avec des portes & des fenestres, par où il distribuoit sur ses Figures des Lumieres artificielles autant qu'il jugeoit à propos ; & il passoit assez souvent une partie de la nuit à considerer & à remarquer l'effet de ses Compositions : Ses Modeles estoient de deux pieds de haut.

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Every Action must be represented as done, not only as ‘tis possible it might be perform’d, but in the Best manner. In the Print after Rafaëlle, grav’d by Marc Antonio, you see Hercules gripe Anteus with all the Advantage one can wish to have over an Adversary : […]. Daniele da Volterra has not succeeded so well in his famous Picture of the Descent from the Cross, where one of the Assistants, who stands upon a Ladder drawing out a Nail, is so disposed as is not very Natural, and Convenient for the purpose.

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Michael Angelo Buonaroti was the greatest Designer that ever was, having studied Naked Bodies with great Care ; but he aiming always at showing the most difficult things of the Art, in the Contorsions of Members, and Convulsions of the Muscles, Contractions of the Nerves, &c. His Painting is not so agreeable, though much more profound and difficult than any other ; his Manner was Fierce, and almost Savage, having nothing of the Graces of Raphael, whose Naked Figures are dilicate and tender, and more like Flesh and Blood, whereas Michael Angelo doth not distinguish the Sexes nor the Ages so well, but makes all alike Musculous and Strong ; and who sees one Naked Figure of his doing, may reckon he has seen them all ; his Colouring is nothing near so Natural as Raphael’s, and in a word, for all Vasari commends him above the Skies, he was a better Sculptor than a Painter : One may of Raphael and of him, that their Characters were opposite, and both great Designers ; the one endeavouring to show the Difficulties of the Art, and the other aiming at Easiness ; in which, perhaps, there is as much Difficulty.

Quotation

Fab. La delicatesse des membres appartient plus à la femme qu’à l’homme.
Are. Cela est vrai, je vous l’ai dit ci dessus, en vous avertissant qu’il ne faut pas confondre les sexes : Ce n’est pas pourtant qu’on ne trouve beaucoup d’hommes delicats : tels que sont plus communement les gentils hommes, sans neanmoins qu’ils arrivent jusqu’à ressembler aux femmes, ou à un Ganimede. Il est vrai que quelques peintres donnent à leur ignorance, le nom de delicatesse ; parcequ’ils y en a plusieurs qui ne sachant, ni la situation, ni la liaison des os, ne font aucune marque *, ou au moins tres peu pour faire observer ou ils sont placés, mais moiennant seulement les principaux contours ils conduisent leurs figures. Plusieurs au contraire en marquant trop les muscles, & les recherchant avec excés, & hors d’œuvre, croient etre des Michel Anges en dessein, en quoi justement ils sont tournés en ridicule, & traittés de grossiers par les connoisseurs. […]
 
* C’est ainsi qu’un peintre peu fondé en anatomie, instruisant son diciple lui disoit, ou tu ne connois pas bien le muscle, fais doux.

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There are such Peculiarities in the turn of Thought, and Hand to be seen in Some of the Masters (in Some of their Works especially) that ‘tis the easiest thing in the World to know them at first Sight ; such as Leonardo da Vinci, Michelangelo Buonarotti, Guilio Romano, Battista Franco, Parmeggiano, Paolo Farinati, Cangiagio, Rubens, Castiglione, and some others ; And in the Divine Raffaelle one often sees such a Transcendent Excellence that cannot be found in any other Man, and assures us this must be the Hand of him who was what Shakespear calls Julius Cæsar. The foremost Man of all the World.
There are several others, who by imitating other Masters, or being of the same School, or from whatsoever other Cause have had such a Resemblance in their Manners as not to be so easily distinguish’d,
Timoteo d’Urbino, & Pellegrino da Modena, imitated Raffaelle ; Cæsare da Sesto, Leonardo da Vinci ; Schidone, Lanfranco, and others imitated Corregio ; Titian’s first Manner was a close imitation of that of Giorgione ;

Quotation

[…] gaen wy eens toe om te bewijsen dat het veel loffelicker is de Natuyre, dan andere Meesters handelinge te volgen; want, andere Meesters maniere na te bootsen, is hatelick; de Natuyre te volghen, is prijsselick. […] Maer hoe sullen wy dat volghen? Sullen wy het soo maecken dat yder een kan sien om dat het op sodanige maniere gemaect is, dat het van die, of die Meester zy? neen geensins: want soo lange als dat bespeurt werdt, en te kennen is soo doet de Meester daer noch al van 'tsijne te veel toe: maer soo hy het leven so weet te volgen datmen oordeelen kan dat het eygentlicke 'tleven na by komt, sonder nochtans de Meesters manieren daer in te konnen vinden die het ghemaect heeft; sulcken Geest komt Lof en Eere toe, ende sal boven andere gestelt werden: wech dan met andere Meesters handelinghe te volgen, (seer wel seyde Michaël Agnolo by dese gelegentheyt, die altijdt een ander achter-volght, en kan hem nimmermeer voor-by loopen, die geduerich van het hare daer toe brengen.

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Het is aanmerkerswaard, dat in deze Landen, de Teekenkonst teegenwoordig zo weinig betragt word, ja zo gering en onnoodig geoordeeld, als of het maar tydquistinge was, en niet te pyne waard, om eenige moeiten, of studie aan te hangen. Daar ik in teegendeel wel anders heb moeten blokken, om wat te leeren; niet alleen in myn Jonkheid? maar tot het laatste der daagen dat my dit ongeval overgekoomen is, heb ik de weekelyke Kollegien waargenoomen, en Akadeemie Beelden naar ’t Leeven geteekent, behalven noch andere gewoontes dien ik had, van naar de Antyken, Basreleeves, en van gekleede Leeman te teekenen, gelyk dezelve Modellen of teekeningen, onder de Liefhebbers berustende, kunnen uitwijzen. En noch heb ik niet genoeg naar myn zin geweeten, om de naam van Historie-schilder te draagen. Maar wat hoef ik een Voorbeeld van myn zelver op te haalen, bleikt het niet genoeg aan de werken der oude Beroemde meesters, dat zy al haar vleit en zorg aangewend hebben, om in de Teekenkonst uit te munten, als Raphael, Michel Angelo, Karats, en meer anderen; niet alleen in ’t Menschbeeld, maar alles; zo wel Landschap, Architektuur, Konterfytzels, Bloemen, Beesjes, en wat er meer vereyst om Universeel of algemeen te zyn?

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Peut-on dire que ce Peintre [ndr : Michel-Ange] ait eû le moindre talent de la Peinture, puis qu’il ne sçait ni observer la verité de l’Histoire, ni garder une agréable convenance dans les figures, & moins encore l’honnesteté, si necessaire à un tel sujet, ni enfin ce grand mode dans l’Art d’exprimer les choses ?

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Het is aanmerkerswaard, dat in deze Landen, de Teekenkonst teegenwoordig zo weinig betragt word, ja zo gering en onnoodig geoordeeld, als of het maar tydquistinge was, en niet te pyne waard, om eenige moeiten, of studie aan te hangen. Daar ik in teegendeel wel anders heb moeten blokken, om wat te leeren; niet alleen in myn Jonkheid? maar tot het laatste der daagen dat my dit ongeval overgekoomen is, heb ik de weekelyke Kollegien waargenoomen, en Akadeemie Beelden naar ’t Leeven geteekent, behalven noch andere gewoontes dien ik had, van naar de Antyken, Basreleeves, en van gekleede Leeman te teekenen, gelyk dezelve Modellen of teekeningen, onder de Liefhebbers berustende, kunnen uitwijzen. En noch heb ik niet genoeg naar myn zin geweeten, om de naam van Historie-schilder te draagen. Maar wat hoef ik een Voorbeeld van myn zelver op te haalen, bleikt het niet genoeg aan de werken der oude Beroemde meesters, dat zy al haar vleit en zorg aangewend hebben, om in de Teekenkonst uit te munten, als Raphael, Michel Angelo, Karats, en meer anderen; niet alleen in ’t Menschbeeld, maar alles; zo wel Landschap, Architektuur, Konterfytzels, Bloemen, Beesjes, en wat er meer vereyst om Universeel of algemeen te zyn?

Quotation

MODELE. Les Dessinateurs, les Peintres & les Sculpteurs, appellent modele en général tout ce qu’ils se proposent à imiter. 
Les Sculpteurs font de petits
modéles de cire, de terre cuite, & d’autres matières, pour les guider dans les grandes compositions. 
On conserve dans les cabinets des curieux des
modéles de cette nature. On voyoit dans celui de Mr Crosat, des modéles en terre cuite, de Michel-Ange, du Bernin, de le Gros, & d’autres célébres Sculpteurs. 
Poser le
modéle, c’est en terme de Peinture exposer une figure naturelle toute nuë, qu’on présente sous différentes postures, afin de la faire dessiner par les Eléves. 
C’est le Professeur en mois qui pose le
modéle dans l’Académie de Peinture.

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219. [Il sera tres-expedient de faire un Modele des choses, dont le Naturel est difficile à tenir, & dont nous ne pouvons pas disposer comme il nous plaist ] Comme des Grouppes de plusieurs Figures, des Attitudes difficiles à tenir long-temps, des Figures en l'air, en Plat-fond, ou élevées beaucoup au dessus de la veuë, & des Animaux mesmes dont on ne dispose pas aisément. Par ce Precepte l'on voit assez la necessité qu'a un Peintre de sçavoir Modeler, & d'avoir plusieurs Modeles de cire maniables. Paul Veronese en avoit un si bon nombre, avec une si grande quantité d'Etoffes différentes, qu'il en mettoit toute une Histoire ensemble sur un Plan dégradé pour grande & pour diversifiée qu'elle fust. Tintoret en usoit ainsi, & Michelange, au rapport de Jean Baptiste Armenini, s'en est servy pour toutes les Figures de son Jugement. Ce n'est pas que je conseille à personne, quand on voudra faire quelque chose de bien considerable, de finir d'apres ces sortes de Modeles : mais ils serviront beaucoup, & seront d'un grand avantage pour voir les Masses des grandes Lumières & des grandes Ombres, & l'effet du Tout-ensemble. Du reste vous devez avoir un Manequin à peu prés grand comme Nature pour chaque Figure en particulier, sans manquer pour cela de voir le Naturel, & de l'appeller comme un témoin qui doit confirmer la chose à vous premièrement, puis aux Spectateurs, comme elle est dans la vérité. Vous pourrez vous servir de ces Modeles avec plaisir, si vous les mettez sur un Plan degradé à proportion des Figures, qui sera comme une table faite exprés, que vous pourrez hausser & rabaisser selon vostre commodité, & si vous regardez vos Figures par un trou ambulatoire, qui servira de Point de veuë & de Point de distance, quand vous l'aurez une fois arresté. Ce mesme trou vous servira encore pour voir vos Figures en Plat-fond, & disposées sur une grille de fil de fer, ou soûtenües en l'air par des petits filets élevez à discretion, ou de l'une & l'autre maniere tout ensemble. Vous joindrez à vos Figures tout ce qu'il vous plaira, pourveu que le tout leur soit proportionné, & qu'enfin vous vous imaginiez vous-mesme n'estre que de leur grandeur : Ainsi l'on verra dans tout ce que vous ferez plus de vérité, vostre Ouvrage vous donnera un plaisir incroyable, & vous éviterez quantité de doutes & de difficultez qui arrestent bien souvent, & principalement pour ce qui est de la Perspective lineale que vous y trouverez indubitablement : pourveu que vous vous souveniez de tout proportionner à la grandeur de vos Figures, & specialement les Points de veuë & de distance : mais pour ce qui est de la Perspective aërée, ne s'y trouvant pas, le Jugement y doit suppléer. {*Ridolfi dans sa Vie.} *Le Tintoret avoit fait des Chambres d'ais & de cartons proportionnées à ses Modeles, avec des portes & des fenestres, par où il distribuoit sur ses Figures des Lumieres artificielles autant qu'il jugeoit à propos ; & il passoit assez souvent une partie de la nuit à considerer & à remarquer l'effet de ses Compositions : Ses Modeles estoient de deux pieds de haut.

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{Von Verkürzung der Bilder/ was sie sey?}Unsere Vorfahren/ haben allezeit ein wachendes Aug gehabt/ auf die Verkürzung der Figuren: dadurch sie/ dem Gesicht nach/ einen mehrern Schein/ als sie an sich selbst haben/ in die Länge und Höhe bekommen; welches die Dicke der Umriß-Schatten und Liechtes also scheinen machet. In dieser Kunst/ zumal in einfachen Bildern/ hat über andere alle excelliret/ oft-gedachter Michaël Angelo der dann hierzu/ den Nachfolgern zur Lehre/ aus Erde/ Läm/ Gyps oder Wachs/ solche Modellen gemacht/ welche viel standhafter sind/ als die bewegliche lebhafte Bilder. Wann man nun ein verlangtes Model also zu werk gebracht/ setzet man dasselbige/ in gebührlicher Höhe und Distanz, über den Horizont: wornach dann/ desto sicherer/ die Bilder gemacht werden. Die Unwissenheit dieses Handgriffs/ verursachet viel Müh und Arbeit: welche ihrer viele nicht gern auf sich nehmen/ die etwan auch nicht soviel Verstands haben/ dieses Meisterstuck auszusinnen. Es haben aber die Liebhabere dieser Kunst immer mehrers sich beflissen/ mit aufhebung aller Difficulteten/ den bästen Weg zu finden/ wie die Proportion verkürzbar zu machen/ und der rechte Schatten zu erhalten sey/ damit der verlangte effect erfolge. Sie haben auch nicht nachgelassen/ bis man zu unsern Zeiten dessen meisterliche Wissenschaft überkommen.
Es sind deren viele/ welche die Arbeit der Verkürzung verachten und gering schätzen: es sind aber nur die jenige/ so dessen geringe Wissenschaft haben/ und denen die Nuß gar zuhart aufzubeissen fället. Solches ist daraus abzunehmen/ daß sie/ wann man ihnen dergleichen künstliche Stucke vorhält/ und doch gerühmet. Wie dann von dieser Gattung etliche schwere Stucke zu unsern Zeiten verfärtigt worden/ so das Menschliche Gesicht und Augen mächtig geblendet. Es wird aber diese Arbeit/ von unsern Kunstmeistern/
al di sotto in su, das ist/ von der Erden in die Höhe anzusehen/ genennet/ und/ wie gedacht/ von Modellen/ Bildnisen oder lebhaften Personen abgesehen/ die sie erhöhen/ alsdann die Spielung des Schattens in acht nehmen/ und sich bemühen/ solche in ihr Bild zu bringen. Wann nun das Menschliche Auge gegen einem solchen Bild/ so gemeinlich auf etwas empor stehet/ sich wendet/ da zeigen sich ihme erstlich die Fussolen/ Kniehe oder Schenkel/ und dann erst die übrigen Theile des Leibes: daher die Kunst billig diesen Namen bekommen.

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{Motion.} Furthermore it is added in the Definition [ndr : la définition de la peinture p. 24] : that it representeth the Bodily Motions, which is most true, for in that most Famous Picture of the last judgement, done by the Hand of the Divine Michael Angelo, in the Popes Chappel at Rome, who sees not what motions may be expressed in Bodies, and in what order they may be placed ; there may you see our Lady, St. John, and the other Saints represented with great Fear, whilest they beheld Christ moved with indignation against the wicked, who seem to fly away and hide themselves behind his Back, that they might not behold his angry countenance wholly inflamed with indignation : There shall you behold the guilty, who being astonished with Fear, and not able to indure his glorious presence, seek dark Dens and deep Caves to hide themselves in.
[…].
And to conclude there is no corporal Motion, whether it be forwards, or backwards ; on the right hand, or on the left ; upwards ; or downards, which may not be seen expressed, in this most artificial and admirable Picture, but if we shall farther consider the passions and motions of the Mind, whereof the Definition maketh mention likewise, they are also to be found in the same work, with no less Art then admiration to the beholder, especially in Christ in whom you may see Wrath and Indignation so kindled, that he seemeth to be altogether incensed therewith.
{
In the Saints a reverent in the damned, a desperate fear.} Again both in the Saints, and damned Soules, being appalled, and confused, is most lively expressed, an exceeding dread and horror of the wrathfull Judge, and in a Word, many motions as well of the Body, as of the Mind, are to be found in the Works of this Divine Bonaraot, of the rare Raphael Urbine, and of other worthy Painters both old and new, as well of love as hatred, sadness as mirth, and all other passions of the Mind.

Quotation

It is reported then that Michael Angelo upon a time gave this observation to the Painter Marius de Scina his Schollar, that he should alwayes make a Figure Pyramidal, Serpent like, and multiplyed by One Two and Three, in which precept (in my Opinion) the whole Mystery of the Art consisteth, for the greatest Grace and Life that a Picture can have, is, that it express motion ; which the Painters call the Spirit of a Picture. Now there is no Form so fit to express this Motion, as that of the Flame of Fire, which according to Aristotle, and the other Philosophers is an Element most active of all others, because the Forme of the Flame thereof is most apt for Motion, for it hath a Conus or sharp Point wherewith it seemeth to divide the Aire that so it may ascend to his proper Sphere, so that a Picture having this forme will be most beautifull.

Quotation

Notwithstanding, I am of Opinion, that it is possible to attain unto this so excellent a faculty [ndr : dans le choix des meilleures actions], (though perhaps not with that special eminency of natural facility,) as by industrious study in the knowledge of these motions ; and the causes whence they proceed. For from hence a Man may easily attain to a certain understanding, which afterwards putting in practice with patience, together with the other points, he may undoubtedly prove a judicious inventor, who never had any extraordinary natural inclination, my meaning is, that such an inventor, as guideth himself by understanding, shall attain to better perfection then the other, who is naturally indued with the dexterity, without industry and patience : for example, if a Man shall diligently peruse the whole History of Christ, out of doubt he shall gather the true Idea and Method, how he ought to represent the motions of Christ, the Apostles, the Jews, and all the rest, who had any part in that cruel Tragedy, so sufficiently, that the Mind of the beholder, shall be no less moved to pitty, tears and sorrow, at the sight of the picture, then Men are usually at the reading of the History, […]. 
Now amongst the
worthy Painters who excelled herein, Raphael Urbine, was not the least, who performed his Works, with a Divine kind of Majesty, neither was Polidore much behind him in his kind, whose Pictures seemed as it were passing furious, nor yet Andreas Montagnea whose vain shewed a very laborious curiosity. Nor yet Leonard del Vincent, in whose doings there was never any errour found in this point : Whereof amongst all other of his works, that admirable last supper of Christ in Refect. St. Mariæ de gratia in Milane, maketh most evident proof, in which he hath so lively expressed the passions of the Apostles minds in their countenances, and the rest of their Body, that a Man may boldly say, the truth was nothing superiour to his representation, and need not be afraid to reckon it amongst the best works of Oyl-painting, […] for in those Apostles, you might distincly perceive admiration, fear, grief, suspition, love &c. all which were sometimes to be seen together in one of them, and Finally in Judas a Treason-plotting countenance, as it were the very true counterfeit of a Traitor, so that therein he hath left a sufficient argument of his rare perfection, in the true understanding of the passions of the Mind, exemplified outwardly in the Body, which because it is the most necessary part of painting, I propose (as I say) to handle in this present Treatise
I may not omit
Michael Angelo in any case, whose skill and paintfulness in this point was so great, that his Pictures carry with them more hard motions, expressed after an unufual manner, but all of them tending to a certain stout boldness. And as for Titian he hath worthily purchased the name of a greater Painter in this matter, as his Pictures do sufficiently witness ; […].
Finally,
Gaudentius (though he be not much known) was inferiour unto few, in giving the apt motions to the Saints & Angels, […]. 

Quotation

Je confesse que quand à l’homme nud, Michel Ange tient du prodige, du miracle, & a plus que de l’humain : persone ne l’a jamais surpassé, j’entens dans une maniere seule, qui est de faire un nud plein de muscles & recherché, avec des racourcis & des mouvemens fort hardis, qui font voir en detail la difficulté de l’art : & chaque partie du corps, & toutes ensembles sont si excellentes, que j’ose dire qu’on ne peut faire, ni même imaginer une chose plus excellente, ni plus parfaite. Mais dans le reste il est non seulement au dessous de soi même, mais encore au dessous des autres ; parceque ou il ne sait pas, ou il ne veut pas observer les differences des âges & des sexes, que nous avons marquées ci dessus, dans les quelles Rafael est si admirable ; & pour trancher court, qui voit une seule figure de Michel Ange, les voit toutes. Mais il faut prendre garde que dans le nud, Michel Ange a pris la forme la plus terrible, & la plus recherchée ; & Rafael la plus agreable, & la plus gracieuse. C’est là dessus que quelques uns ont comparé Michel Ange à Dante, & Rafael à Petrarque.

Quotation

Quant aux MOUVEMENS & à l’EXPRESSION, cette quatrième partie est excellente & admirable ; car elle fait parler les figures ; & il est à remarquer que le Peintre se peint souvent lui-même, faisant porter à ses figures le caractere de son humeur, de son imagination, & de son genie ; car dans le paralelle des figures de RAPHAEL avec celles de MICHEL-ANGE, on reconnoîtra que le premier étoit la douceur même, & que l’autre étoit extraordinairement rude & severe ; comme il se voit dans son ouvrage de la Chapelle du Vatican, & dans le Jugement universel qu’il a representé dans ce sanctuaire, où il a introduit plusieurs figures extravagantes par leur indecence, lorsque RAPHAEL au contraire a apporté de la moderation dans les sujets les plus licentieux.

Quotation

Het is aanmerkerswaard, dat in deze Landen, de Teekenkonst teegenwoordig zo weinig betragt word, ja zo gering en onnoodig geoordeeld, als of het maar tydquistinge was, en niet te pyne waard, om eenige moeiten, of studie aan te hangen. Daar ik in teegendeel wel anders heb moeten blokken, om wat te leeren; niet alleen in myn Jonkheid? maar tot het laatste der daagen dat my dit ongeval overgekoomen is, heb ik de weekelyke Kollegien waargenoomen, en Akadeemie Beelden naar ’t Leeven geteekent, behalven noch andere gewoontes dien ik had, van naar de Antyken, Basreleeves, en van gekleede Leeman te teekenen, gelyk dezelve Modellen of teekeningen, onder de Liefhebbers berustende, kunnen uitwijzen. En noch heb ik niet genoeg naar myn zin geweeten, om de naam van Historie-schilder te draagen. Maar wat hoef ik een Voorbeeld van myn zelver op te haalen, bleikt het niet genoeg aan de werken der oude Beroemde meesters, dat zy al haar vleit en zorg aangewend hebben, om in de Teekenkonst uit te munten, als Raphael, Michel Angelo, Karats, en meer anderen; niet alleen in ’t Menschbeeld, maar alles; zo wel Landschap, Architektuur, Konterfytzels, Bloemen, Beesjes, en wat er meer vereyst om Universeel of algemeen te zyn?

Quotation

Are. D’ou tirez vous la regle de juger de ces beautés ?
Fab. Je crois, comme vous l’avez dit, qu’on la doit tirer d’aprés nature, & d’aprés les statues antiques.
Are. Vous avoüerez donc que les nuds de Rafael ont toutes les parties belles, & achevées ; car rarement fit-il aucun ouvrage sans imiter le naturel, ou l’antique : c’est de la qu’on voit dans ses figures, têtes, jambes, torses, bras, pieds, & mains étonnantes.
Fab. Il ne fit point voir les os, les muscles, certains petits nerfs, & autres parties menûes autant que Michel Ange.
Are. Are. Il a fait voir ces parties dans les figures qui l’exigeoient, autant qu’il etoit a propos, Michel Ange (soit dit sans l’offenser) les fait voir quelque fois plus qu’il ne convient. Ce qui est si evident qu’il est inutil d’en dire davantage sur ce point. De plus vous devez vous ressouvenir, que je vous ai dit, qu’il est bien plus important de couvrir les os d’une chair pleine & tendre, que de les ecorcher : & pour preuve de cette verité, je vous replique, que pour la plus grande partie les anciens, ont fait leurs figures tendres, & avec peu de recherche […]. Mais il ne s’attacha pas beaucoup à cette maniere, parcequ’il avoit pris pour son but principal de plaire (come en effet c’est la premiere qualité du peintre) & cherchant a se procurer plutôt le surnom d’agreable, que de terrible, il en acquit un autre qui fut celui de gracieux. Car outre l’invention , outre le dessein, outre la diversité, outre que tous ses ouvrages remuent infiniment ; on y trouve de plus la prerogative qu’avoient, à ce qu’ecrit Pline, les figures d’Apelles ; c’est a dire l’agrement, qui est ce je ne sçai quoi, qui ravit ordinairement dans les peintres, comme dans les poetes : de sorte qu’il remplit les esprits d’un plaisir infini, quoiqu’on ne puisse decouvrir de quel coté vient, ce qui nous plait si fort.

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Mais un autre eloge que Pline donne à Parrhasius, d’avoir le premier enrichy la peinture de la Symmetrie, ou de cette proportion que doivent avoir les parties entr’elles, & eu esgard à leur tout ; me donne un nouveau sujet de dire qu’il n’a point eu de semblables dans le dernier siecle, si nous n’attribuons cét honneur à Albert Durer, & à Michel-Ange Buonarotte. [...] Et qui ne sçait comme tout le monde à reconnu Michel-Ange pour incomparable dans toutes les trois parties, d’Architecture, Sculpture & Peinture ? Et comme personne n’a jamais mieux enseigné que luy à reconnoistre par l’ongle la grandeur du Lion ? Ex ungue Leonem. Il est vray que luy-mesme vouloit ceder la palme à Albert Durer, comme à celuy qui luy avoit tracé le chemin, dans lequel son seul avantage venoit des statuës Grecques & des antiques de Rome, dont il transportoit les ornemens & les artifices sur ses ouvrages, ce que la demeure de l’autre en Allemagne ne luy permettoit pas de faire. Ils ont pourtant esté repris tous deux du mesme deffaut qu’on reprochoit à Demetrius, d’avoir negligé par trop de rendre leurs ouvrages agreables, pourveu qu’ils fussent fort semblables, ne se souciant que d’aller apres le naturel ; nam Demetrius tanquam nimius in eo reprehenditur, & fuit similitudinis quam pulchritudinis amantior.

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[…] gaen wy eens toe om te bewijsen dat het veel loffelicker is de Natuyre, dan andere Meesters handelinge te volgen; want, andere Meesters maniere na te bootsen, is hatelick; de Natuyre te volghen, is prijsselick. […] Maer hoe sullen wy dat volghen? Sullen wy het soo maecken dat yder een kan sien om dat het op sodanige maniere gemaect is, dat het van die, of die Meester zy? neen geensins: want soo lange als dat bespeurt werdt, en te kennen is soo doet de Meester daer noch al van 'tsijne te veel toe: maer soo hy het leven so weet te volgen datmen oordeelen kan dat het eygentlicke 'tleven na by komt, sonder nochtans de Meesters manieren daer in te konnen vinden die het ghemaect heeft; sulcken Geest komt Lof en Eere toe, ende sal boven andere gestelt werden: wech dan met andere Meesters handelinghe te volgen, (seer wel seyde Michaël Agnolo by dese gelegentheyt, die altijdt een ander achter-volght, en kan hem nimmermeer voor-by loopen, die geduerich van het hare daer toe brengen.

Quotation

Voor myn besluit zal ik hier nog iets aanmerken, weegens vierderly byzondere manieren der Oude Antiken.
D’eerste Stark, Kloek, en Robust; dezelve is naagevolgt, door Michel Angelo, Karats, en ’t heele School van Boulogne; welke manier eigentlyk , van de Stad Atheenen oorspronkelyk is.
De tweede, Swak en Vrouwagtig, welke waargenomen wierd door Jan de Boullogne, en meer anderen; die men oordeeld van Korinthen afkomstig te zyn.
De derde, vol van Teeder en Bevalligheid; die men voorgeeft dat Apelles, Phidias en Praxitieles gevolgt hebben, welke manier in zeer groote agtinge gehouden wierd, en vast steld van Rhodes oorspronkelyk te weezen.
Met de vierde, wijst ons aan een grootse ommetrek, als mede Natuurlyk, Seedig en Korrekt; zynde naagevolgt door Raphaël, Pousyn, &c. en is afkomstig van Siconien, een stad uit Peloponnesen: is eygenthlyk zo tot volmaaktheid geraakt, om dat uit ieder manier het beste gekoozen is, en by een gevoegt is.

Quotation

Soo veel als’er tot noch toe de naam van Konstkenders en beminnaars met waarheyd gedragen hebben, zijn doorgaans van oordeel geweest, dat de Oude overblijffselen der goede statu-Beelden en Half ronden en ’t geen in de bloey-tijd der Schilder en Bootseer-kunde gemaakt is voor de Schoonste in de Konst, en voor de Leerlingen de beste en volmaaktste Voor-beelden te houden sijn. Welke waarheyd van de neerstigen Heer Jan de Bisschop, aangemerkt zijnde, hem ook opentlijk in de Opdragt van sijn vijftig eerst uytgegeven statu-Beelden, heeft doen belijden; dat hy door lange ervarentheyd, in dat gevoelen meer en meer bevestigt was. Want het zy, segt hy, dat we onse meeninge bouwen op d’agting en hoogen prijs, welke voor dusdanige Konstbeelden, al van ouden tijden is betaald geworden, (waar van Cicero, Plinius en andere mannen van kennis; Beneffens de daaglijxse ervarentheyd getuygen konnen zijn:) of dat wy Raphael d’Urbijn, of Michel Angelo en sulke Meesters, ’t selve niet alleen met woorden, maar ook met der daat sien bevestigen; wy sullen bevinden datse hun geheele oeffening dar na gerigt hebben. En voor soo ver, veel eer Roovers dan Navolgers geworden zijn. Waarlijk seyd hy vorder, daar is geen andere reden, dat Vrankrijk, nu in der daat de Kroon spannende, het nu soo ver gebracht heeft, als dat het te Roomen met goede opmerking, de Oude Pronkbeelden wel doorsien, en der selver navolger Poussijn met veel Eer ontfangen, en seer hoog geagt heeft.

Quotation

[…] In dienmen andere haer oordeel ondersoecke, soo komt te vooren niet alleen den grooten Prijs ende waerde die dese dingen [antique sculpture, ndr.] altijts by de kenders in oude tijden gehadt hebben, en oock nu ter tijt noch hebben; als ’t eerste wert getuyght van Cicero, Plinius, ende andere schrijvers van geloof, door ’t verhael van dinghen by na ongheloofflijck, ende het tweede leert de daghelijckse ervarentheyt: Maer komt daer toe oock de eenparighe toestemmingh van Raphael d’Vrbijn, Michiel angelo Bonarotti, en al de treffelijcke Meesters: die als bekent is, dit niet alleen met woorden rondelijck verklaert, maer oock metter daet betoont hebben; haer heele werck stellende na desen richt-snoer: Ja soo verre, datse dickwils niet ontsiende, heele stucken in hun wercken in te voegen by na Roovers zijn geworden, in plaets van navolgers. En van geen ander verstant zijn de Liefhebbers; als die gemeenlijck voor ’t beste van hun wercken dat oordeelen, het welck meest heeft van die oude Voor-beelden. Selfs die van Venetien, die nochtans altijdt meest in ’t Coloreren ende meesterlijckheydt van het Pinceel als inde Teyckeningh hebben uytgemunt, konnen hier toe strecken voor ghetuyghen; aenghesien Mategna, Palma hier uyt geseyt werden, veel geleert en gevordert te hebben.

Quotation

Je confesse que quand à l’homme nud, Michel Ange tient du prodige, du miracle, & a plus que de l’humain : persone ne l’a jamais surpassé, j’entens dans une maniere seule, qui est de faire un nud plein de muscles & recherché, avec des racourcis & des mouvemens fort hardis, qui font voir en detail la difficulté de l’art : & chaque partie du corps, & toutes ensembles sont si excellentes, que j’ose dire qu’on ne peut faire, ni même imaginer une chose plus excellente, ni plus parfaite. Mais dans le reste il est non seulement au dessous de soi même, mais encore au dessous des autres ; parceque ou il ne sait pas, ou il ne veut pas observer les differences des âges & des sexes, que nous avons marquées ci dessus, dans les quelles Rafael est si admirable ; & pour trancher court, qui voit une seule figure de Michel Ange, les voit toutes. Mais il faut prendre garde que dans le nud, Michel Ange a pris la forme la plus terrible, & la plus recherchée ; & Rafael la plus agreable, & la plus gracieuse. C’est là dessus que quelques uns ont comparé Michel Ange à Dante, & Rafael à Petrarque.

Quotation

Fab. Il ne suffit pas de dire, ce nud est parfait, & beau autant que cet autre, il faut le prouver.
Are. Repondez moi avant toutes choses. Le [sic] nuds de Rafael sont-ils estropiés ? Sont-ils nains ? trop charnus ? Sont-ils secs, ont-ils les muscles deplacés ou autres parties vicieuses ?
Fab. J’ai entendu dire à tout le monde qu’ils sont biens : mais qu’ils ne renferment pas en eux tout l’art qu’on trouve en ceux de Michel Ange.
Are. Quel est cet art ?
Fab. Ils n’ont pas ces beaux contours qu’on les nuds de celuy-ci.
Are. Quels sont ces beaux contours ?
Fab. Ceux qui forment ces belles jambes, ces beaux piés, & ces belles mains, les dos, les ventres, & tout le reste.
Are. Vous ne croiez donc pas, vous, ni les partisans de Michel Ange, que les nuds de Rafael aient ces belles parties ?
Fab. Je dis non seulement belles, mais tres belles ; sans pourtant qu’elles egalent les nuds de Michel Ange.

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{Fresco} Maer om wederom tot met het pinseel schilderen te komen, zoo is de grootstemanier der Italianen in Fresco, op't natte kalk met kalkwater, vermengt metnatuurlijke aertverwen, waer op naderhand, als't droog is, met lak en Azuurgroen, of andere doorschijnen de eyverwe geglazeert en verbetert kan worden. Maer deezewijze van schilderen wil onze locht niet lijden, schoonze by den grooten MichelAngelo voor Meesterswerk, tegen 'tschilderen in oly verwe, dat hy vrouwen werknoemde, geacht wiert. De geene die gewent zijn op natten kalk te schilderen, gebruiken ook een wijze van daer op te teykenen, 't welk zeer aerdich staet, en bequaem is om hier te lande te gebruiken. Eerstelijk, wanneer den gevel ofte muur eerst ruw bezet is, zoo neemt men gestampte kool, gebrant strooy of hooy, en mengt dat onder de kalk, daermen den muur dan zoo zwart mede aenstrijkt, daer nae laetmen over dien donkeren gront zuivere kalk aenpleysteren, hier op gaetmen dan, zijn kartons gesponsijt hebbende, met een puntich yzer te werk, trekkende arseerende en kratsende 't geen men beraemt heeft, en tot meerder zachticheit kan men ook met eenich zwart, tot fresco bequaem, 't pinseel of borstel te hulp neemen. Deeze wijze van op den muur te schilderen of kratssen, wort gelooft dat van Andries di Cosimo Floren-tijn eerst gevonden is; en wort Sgraffiti geheeten.

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10 Op dat het ghewislijck, sonder beswijcken,
In’t werck soude comen, en wel ghelucken:
Om in Oly-verwe, sy’t eerst bestrijcken
Van achter met crijt, of yet desghelijcken :
maer op den muer noch weeck zijnde sy’t drucken
Door (als gheseyt is) te weten, om stucken
In Fresco maken, met gheleerde handen,
Welck geen ghebruyck en is hier in ons Landen.

 
11 Nochtans den Florentijn, die soo wel houwen {Hier is ghemeent Michel Agnolo, die noemde de Oly-verwe Vrouwen werck, en Fresco Mannen werck.}
Als verwen const, doe sy des Vaticanen
Oordeel in Oly hem wilden doen bouwen,
Welck hem niet en luste, want niet dan
Vrouwen Ambacht oft werck gherekent was soodanen
Wijse van schilderen, naer zijn vermanen,
Dan in Fresco wercken heeft hy ghepresen
Een constich, en Mannelijck doen te wesen.

Quotation

Voor myn besluit zal ik hier nog iets aanmerken, weegens vierderly byzondere manieren der Oude Antiken.
D’eerste Stark, Kloek, en Robust; dezelve is naagevolgt, door Michel Angelo, Karats, en ’t heele School van Boulogne; welke manier eigentlyk , van de Stad Atheenen oorspronkelyk is.
De tweede, Swak en Vrouwagtig, welke waargenomen wierd door Jan de Boullogne, en meer anderen; die men oordeeld van Korinthen afkomstig te zyn.
De derde, vol van Teeder en Bevalligheid; die men voorgeeft dat Apelles, Phidias en Praxitieles gevolgt hebben, welke manier in zeer groote agtinge gehouden wierd, en vast steld van Rhodes oorspronkelyk te weezen.
Met de vierde, wijst ons aan een grootse ommetrek, als mede Natuurlyk, Seedig en Korrekt; zynde naagevolgt door Raphaël, Pousyn, &c. en is afkomstig van Siconien, een stad uit Peloponnesen: is eygenthlyk zo tot volmaaktheid geraakt, om dat uit ieder manier het beste gekoozen is, en by een gevoegt is.

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Gelijk dan ook eenige Geleerde sommige vermaarde Schilders, als Raphel d’Urbin en Michel Angelo en andere hebben berispt, datse Adam met eenen Navel in hare Schilderyen vertoond hebben. Doch de Reden, die wy aangaande de Borsten en Tepels hebben by gebragt, welk soo wel aan de Mannen als aan de Vrouwen zijn gegeven, op dat het Menschelijk Geslagt malkander op ’t uyterste sou mogen gelijk zijn, kan onses agtens de Questie genoegsaam goed maken.
Het schijnd ons eenigsints toe dat den Navel, de Schoonheyd van den Buyk seer helpt vermeerderen, insonderheyd wanneer die niet te groot uyt puylende, nochte te diep puttig ingevallen is. ’t Past de Schilder-Kunst seer wel, datter een bysondere Properheyd aan den Buyk van Maagdelijke Vrouw-beelden werd waar genomen; Gelijk sulx ook by d’Antyken wel verstaan is. {Buyk geeft veel Schoonheyd aan een Vrouw-beeld.} En Jan de Bolonje heeft in het Maagdelijk Beeldeken van sijn Sabinse Roof ook getoond hoe veel Schoonheyd de wel Geproportioneerden en Eelen omtrek van den Buyk, tot een naakt Vrouw-beeld toe brengen kan. Om in de Schilder-Konst alles te volgen dat natuurlijk is, soumen den Buyk van een Moeder-Vrouw, dat is, die gebaard heeft, de Schoonheyd van een Maagdelijke Buyk niet mogen toevoegen: Doch den Schilder moet soo verstandig zijn, dat hy al wat ongracelijk in ’t Oog is, zedelijk bedekke, of willens voorby gaat: Wetende dat de Dingen die in ’t Leven selfs haar Schoonheyd verlooren hebben, hun niet al te voegsaam vande Teyken-Konst laten behandelen;

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Nademaal de Teekenkonst, gelijk ik aangeweezen heb, het fondament zy, waar op de Schilderkonst vast steund; zo is ’t desgelyks onweederspreekelijk, dat de Perspektief de grondregel is van de Teekenkonst, buiten de welke niemand, onmoogelyk een vast Teekenaar kan worden, […] De Teekenaars, kunnen zonder kennisse der zelve, onmoogelyk tot de Schilderkonst geraakten, al konden zy noch zo deftig teekenen: Vermits het Oog-punt, Plaanum, en Distantie, alleen de wegwijzers zyn. Een zeeker Schrijver zegt, dat de Schilderkonst en Perspektief, een zelve zaak zy; om dat’er geen Schildery zonder Perspektief is. Het geene wel ten deelen, maar niet geheel waar gemaakt zou konnen werden: Nademaal de Voorwerpen die niet zonder Schaaduwe kunnen zyn, daarom niet een en ’t zelfde als de Schaaduwe is. Maar dit is een vaste stellinge die op reeden steund, dat een Schilder de Perspektief in geen zyner werken voorby kan gaan; hy kan geen streep trekken, ja niet eenen streek met de Penseel haalen, of het moet met de zelve over een koomen. Zy steld de maat der dingen, en doet de Kouleuren voortkomen of wegwijken, in plaats van ’t Schildery dat het ook is. Waarom een Konstenaar de grondreegulen der Perspektief voor al moet kennen. [...] De grootste Meesters in Italien, zyn zodaanig van gevoelen, dat men onmoogelyk een ordentelijke gedachten opstellen, of voortbrengen kan, daar al de Konst-reegulen in gebruikkelyk, niet uit de grond opgehaald werden. Nochtans zegt men dat Raphaël zelfs, in eenige Teekeningen, de Perspektief versloft heeft, schoon hy dezelve wel verstond. Michel Angelo in tegendeel, heeft niets daar van geweeten, waar over hy meenigmaal van d’een en d’ander berispt geworden is.

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[…] In dienmen andere haer oordeel ondersoecke, soo komt te vooren niet alleen den grooten Prijs ende waerde die dese dingen [antique sculpture, ndr.] altijts by de kenders in oude tijden gehadt hebben, en oock nu ter tijt noch hebben; als ’t eerste wert getuyght van Cicero, Plinius, ende andere schrijvers van geloof, door ’t verhael van dinghen by na ongheloofflijck, ende het tweede leert de daghelijckse ervarentheyt: Maer komt daer toe oock de eenparighe toestemmingh van Raphael d’Vrbijn, Michiel angelo Bonarotti, en al de treffelijcke Meesters: die als bekent is, dit niet alleen met woorden rondelijck verklaert, maer oock metter daet betoont hebben; haer heele werck stellende na desen richt-snoer: Ja soo verre, datse dickwils niet ontsiende, heele stucken in hun wercken in te voegen by na Roovers zijn geworden, in plaets van navolgers. En van geen ander verstant zijn de Liefhebbers; als die gemeenlijck voor ’t beste van hun wercken dat oordeelen, het welck meest heeft van die oude Voor-beelden. Selfs die van Venetien, die nochtans altijdt meest in ’t Coloreren ende meesterlijckheydt van het Pinceel als inde Teyckeningh hebben uytgemunt, konnen hier toe strecken voor ghetuyghen; aenghesien Mategna, Palma hier uyt geseyt werden, veel geleert en gevordert te hebben.

Quotation

Soo veel als’er tot noch toe de naam van Konstkenders en beminnaars met waarheyd gedragen hebben, zijn doorgaans van oordeel geweest, dat de Oude overblijffselen der goede statu-Beelden en Half ronden en ’t geen in de bloey-tijd der Schilder en Bootseer-kunde gemaakt is voor de Schoonste in de Konst, en voor de Leerlingen de beste en volmaaktste Voor-beelden te houden sijn. Welke waarheyd van de neerstigen Heer Jan de Bisschop, aangemerkt zijnde, hem ook opentlijk in de Opdragt van sijn vijftig eerst uytgegeven statu-Beelden, heeft doen belijden; dat hy door lange ervarentheyd, in dat gevoelen meer en meer bevestigt was. Want het zy, segt hy, dat we onse meeninge bouwen op d’agting en hoogen prijs, welke voor dusdanige Konstbeelden, al van ouden tijden is betaald geworden, (waar van Cicero, Plinius en andere mannen van kennis; Beneffens de daaglijxse ervarentheyd getuygen konnen zijn:) of dat wy Raphael d’Urbijn, of Michel Angelo en sulke Meesters, ’t selve niet alleen met woorden, maar ook met der daat sien bevestigen; wy sullen bevinden datse hun geheele oeffening dar na gerigt hebben. En voor soo ver, veel eer Roovers dan Navolgers geworden zijn. Waarlijk seyd hy vorder, daar is geen andere reden, dat Vrankrijk, nu in der daat de Kroon spannende, het nu soo ver gebracht heeft, als dat het te Roomen met goede opmerking, de Oude Pronkbeelden wel doorsien, en der selver navolger Poussijn met veel Eer ontfangen, en seer hoog geagt heeft.

Quotation

16 T’is veel t’ghebruuck gheweest van Tinturetten {Exempel van Ordineerders.}
T’ordineren, soo met groeppen oft knoopen,
En Angelus oordeel is oock veel metten
Hoopkens gheordineert, maer doch besmetten
Eenighe zijn eere, niet om de hoopen,
maer dat hy om de Beelden hem verloopen
Heeft, in t’gheen d’ordinanty mach belanghen,
Datter niet en zijn insichtighe ganghen.

Quotation

16 T’is veel t’ghebruuck gheweest van Tinturetten {Exempel van Ordineerders.}
T’ordineren, soo met groeppen oft knoopen,
En Angelus oordeel is oock veel metten
Hoopkens gheordineert, maer doch besmetten
Eenighe zijn eere, niet om de hoopen,
maer dat hy om de Beelden hem verloopen
Heeft, in t’gheen d’ordinanty mach belanghen,
Datter niet en zijn insichtighe ganghen.

Quotation

16 T’is veel t’ghebruuck gheweest van Tinturetten {Exempel van Ordineerders.}
T’ordineren, soo met groeppen oft knoopen,
En Angelus oordeel is oock veel metten
Hoopkens gheordineert, maer doch besmetten
Eenighe zijn eere, niet om de hoopen,
maer dat hy om de Beelden hem verloopen
Heeft, in t’gheen d’ordinanty mach belanghen,
Datter niet en zijn insichtighe ganghen.

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Il y a, en un mot, des élegances à rechercher, qu’on ne sauroit pas exprimer par le discours : Mais pour les découvrir, on considere souvent les Ouvrages de Michel Ange, pour les atachemens des Membres : De Raphaël pour la Noblesse du contour & pour la grace : Du Carache pour l’excellence de son Dessein. S’il n’est pas possible de voir leurs Ouvrages Originaux : on considere les meilleurs Dessein, fait d’aprés ces grands hommes : Ces Desseins se voïent commodement en Estampe, & on tâche avec cela de se former une idée avantageuse de la belle proportion. On considere aussi les plus belles Antiques, d’où ces grands Maîtres ont tiré leur savoir : Et faute des originaux de Marbres nous avons recours aux Plâtres.

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Les copies entierement retouchées par le maître doivent être regardées comme de seconds originaux, moins beaux à la vérité que s’ils étoient entierement de sa main ; c’est ainsi que travailloient le Titien, les Bassan, Paul Veronese, Rubens, Vandick, Vouët & la plûpart des grands peintres. Lorsque plusieurs personnes leur demandent des copies d’un de leurs tableaux qui leur plaît, ils les font faire par leurs meilleurs éléves, ils les conduisent dans l’exécution, & comme ces copies sont faites dans leur attelier, ils les repassent par tout & souvent les repeignent entierement ; de cette manière l’ouvrage de l’éléve est tout recouvert, & comme on n’en apperçoit aucun vestige, il n’est pas aisé de décider la question. Ces copies alors ne servent au maître que comme des tableaux ébauchés qu’il veut terminer. Si l’on pouvoit confronter ces belles copies avec les premiers originaux, il n’y a aucun doute que ces derniers ne l’emportassent sur les autres.

Il y a encore des copies plus parfaites que ces dernieres, ce sont celles qui sont entierement faites de la main du maître, alors il n’est pas possible de les distinguer, le maître seul peut en décider s’il est vivant, ce sont de seconds originaux dont ne peut juger que par comparaison.
Il est certain que dans une confrontation, les premiers originaux se distingueront par beaucoup plus de délicatesse, plus d’esprit, plus de finesse, une touche plus franche dans les contours & dans la premiere ébauche dont on entrevoit toujours quelque chose, en un mot un certain je ne sçai quoi qu’on apperçoit & où le maître ne peut jamais revenir du second coup. Hyacinthe Rigaud, par exemple, a fait de nos jours tout de sa main de celles copies des grands portraits de Louis XIV & de Philippe V qui sans contredit sont de seconds originaux, mais moins précieux que les premiers. [...] On ne doit point oublier ici les sujets répétés qui ne sont point des copies, & qui ne laissent pas d’être originaux. Souvent on demande à un maître qu’il recommence le même sujet sans y rien changer ; alors ce second tableau est original & pourra fort embarrasser le meilleur connoisseur. Il y a trois crucifix de Michel-Ange qui existent, l’un à Florence chez le Grand Duc, l’autre à Rome chez le Prince Borghese, & le troisiéme à Naples chez le Prieur des Chartreux. Comment juger de ces trois tableaux éloignés chacun de cinquante lieuës, comment les pouvoir comparer ?

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There are an Infinity of Artifices to Hide Defects, or Give Advantages, which come under this Head of Invention ; as does all Caprices, Grotesque, and other Ornaments, Masks, &c. together with all Uncommon, and Delicate Thoughts : such as the Cherubims attending on God when he appeared to Moses in the Burning Bush, which Rafaëlle has painted with Flames about them instead of Wings ;

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La Platte Peinture. Chapitre XXXIX, p. 313
39. Le profil de Michel-Ange, le coloris de Raphaël, l'invention et la hardiesse du Parmesan, & les nuits du Bassan font un Peintre l'Idée des bons Peintres. Ce sont les quatre elements d'un parfait Peintre.

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Je le redis donc encore avec plus de confiance : apprenons à critiquer nos propres ouvrages à la vûë des beautez que nous découvrons dans ceux des autres ; ne rougissons point de chercher à les étudier ; ne craignons point qu’on nous accuse d’être de serviles imitateurs, quand nous aurons l’adresse de nous approprier les parties qui nous manquent, & de les joindre à celles que nous possedons. Le goût de dessein de celui-ci est plus noble & plus délicat que le vôtre, mais votre coloris l’emporte sur le sien ; ne pouvez-vous, sans perdre ce que vous avez acquis dans la couleur, faire votre profit de son heureuse maniere de dessiner ? Raphaël n’a t-il pas ajouté une nouvelle grandeur à la sienne à la vûë des ouvrages de Michel-Ange, sans se dépoüiller de sa sage simplicité & des graces nobles qui le caracterisent. Louis Carrache a-t-il passé pour un plagiaire, pour avoir étudié les tournures naïves & piquantes du Correge ? J’ai entre mes mains des études d’Annibal d’après Raphaël d’une beauté à faire comprendre qu’il étoit déjà digne de sa grande reputation lorsqu’il les a faites. Le Roy possede un Tableau de Vandeik d’après Le Titien, qui n’est point l’ouvrage d’un écolier.

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Il arrive quelquefois encore que des choses mal pensées, & que nos amis ne nous auroient pas laissé introduire dans une grande composition, brillent par une heureuse execution, qui les séduit eux-mêmes ; & ne leur permet pas de nous demander le sacrifice d’une partie, qui, quoique belle, rend souvent la totalité ridicule. A l’égard des réflexions que nous voulons faire par nous-même, si, comme je l’ai dit, on ne doit pas consulter sur son goût de couleur celui qui n’est touché que du dessein, on ne doit pas non plus, si l’on veut traiter des sujets badins, avoir recours aux Ouvrages du sieur Michel-Ange. Watteau eut trouvé dans le Vatican peu d’études à faire convenables à son genre particulier, & les tableaux charmans de ce gracieux peintre guideroient mal quiconque voudroient peindre les Actes des Apôtres.

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Mais comme les trois premières Parties sont tres-necessaires à tous les Peintres, cette quatriesme, qui regarde l’expression des mouvemens de l’esprit, est excellente par dessus les autres, et tout à fait admirable : car elle ne donne pas seulement la vie aux Figures par la representation de leurs gestes et de leur passions, mais il semble encore qu’elles parlent et qu’elles raisonnent. Et c’est de là principalement qu’on doit juger ce que vaut un Peintre, puisqu’il est certain qu’il se peint luy-mesme dans ses tableaux, qui sont autant de miroir du tempérament de son humeur, et de son génïe.
Il n’y a personne qui ne remarque facilement, en faisant la comparaison des Compositions et des Figures de Raphael à celles de Michelange, que ce premier estoit la douceur mesme ; au lieu que tout au contraire Michelange estoit si rustique, et si mal-plaisant qu’il n’avoit aucun esgard à la bien-séance. Ce qui se void manifestement dans son grand Ouvrage de la Chapelle du Vatican, où, voulant representer le Jugement universel de la fin du monde, sur l’autel mesme de ce Sanctuaire, il a introduit plusieurs figures en des actions extrement indecentes : au lieu qu’il paroist que Raphael a apporté de la modestie dans les Sujets les plus liencieux.
De là nous pouvons conjecturer combien il est important que cette partie de l’Expression, qui est la plus excellente de la Peinture, soit accompagnée d’un jugement, et d’une circonspection particulière ; puisque c’est par elle que l’on connoist la qualité de l’esprit du Peintre
, qui bien loin de s’acquerir de l’honneur par ses Ouvrages, lors qu’il choquera les regles de la bien-seance, sera sans doute blasmé et mesestimé d’un chacun […]

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{Motion.} Furthermore it is added in the Definition [ndr : la définition de la peinture p. 24] : that it representeth the Bodily Motions, which is most true, for in that most Famous Picture of the last judgement, done by the Hand of the Divine Michael Angelo, in the Popes Chappel at Rome, who sees not what motions may be expressed in Bodies, and in what order they may be placed ; there may you see our Lady, St. John, and the other Saints represented with great Fear, whilest they beheld Christ moved with indignation against the wicked, who seem to fly away and hide themselves behind his Back, that they might not behold his angry countenance wholly inflamed with indignation : There shall you behold the guilty, who being astonished with Fear, and not able to indure his glorious presence, seek dark Dens and deep Caves to hide themselves in.
[…].
And to conclude there is no corporal Motion, whether it be forwards, or backwards ; on the right hand, or on the left ; upwards ; or downards, which may not be seen expressed, in this most artificial and admirable Picture, but if we shall farther consider the passions and motions of the Mind, whereof the Definition maketh mention likewise, they are also to be found in the same work, with no less Art then admiration to the beholder, especially in Christ in whom you may see Wrath and Indignation so kindled, that he seemeth to be altogether incensed therewith.
{
In the Saints a reverent in the damned, a desperate fear.} Again both in the Saints, and damned Soules, being appalled, and confused, is most lively expressed, an exceeding dread and horror of the wrathfull Judge, and in a Word, many motions as well of the Body, as of the Mind, are to be found in the Works of this Divine Bonaraot, of the rare Raphael Urbine, and of other worthy Painters both old and new, as well of love as hatred, sadness as mirth, and all other passions of the Mind.

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Are. D’ou tirez vous la regle de juger de ces beautés ?
Fab. Je crois, comme vous l’avez dit, qu’on la doit tirer d’aprés nature, & d’aprés les statues antiques.
Are. Vous avoüerez donc que les nuds de Rafael ont toutes les parties belles, & achevées ; car rarement fit-il aucun ouvrage sans imiter le naturel, ou l’antique : c’est de la qu’on voit dans ses figures, têtes, jambes, torses, bras, pieds, & mains étonnantes.
Fab. Il ne fit point voir les os, les muscles, certains petits nerfs, & autres parties menûes autant que Michel Ange.
Are. Are. Il a fait voir ces parties dans les figures qui l’exigeoient, autant qu’il etoit a propos, Michel Ange (soit dit sans l’offenser) les fait voir quelque fois plus qu’il ne convient. Ce qui est si evident qu’il est inutil d’en dire davantage sur ce point. De plus vous devez vous ressouvenir, que je vous ai dit, qu’il est bien plus important de couvrir les os d’une chair pleine & tendre, que de les ecorcher : & pour preuve de cette verité, je vous replique, que pour la plus grande partie les anciens, ont fait leurs figures tendres, & avec peu de recherche […]. Mais il ne s’attacha pas beaucoup à cette maniere, parcequ’il avoit pris pour son but principal de plaire (come en effet c’est la premiere qualité du peintre) & cherchant a se procurer plutôt le surnom d’agreable, que de terrible, il en acquit un autre qui fut celui de gracieux. Car outre l’invention , outre le dessein, outre la diversité, outre que tous ses ouvrages remuent infiniment ; on y trouve de plus la prerogative qu’avoient, à ce qu’ecrit Pline, les figures d’Apelles ; c’est a dire l’agrement, qui est ce je ne sçai quoi, qui ravit ordinairement dans les peintres, comme dans les poetes : de sorte qu’il remplit les esprits d’un plaisir infini, quoiqu’on ne puisse decouvrir de quel coté vient, ce qui nous plait si fort.

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Les études d’un Peintre pour son Art, sont la Geometrie, l’Orthographie ou élevation des Bastimens sur leur plan, la Senographie ou Perspective ; la Gnomonique ou l’usage des Cadrans Solaires [...].
Il doit sçavoir l’Architecture, les fortifications, la doctrine des Triangles rectilignes & spheriques, pour prendre l’étenduë des lignes droites & sinueuses.
Il doit sçavoir la Geographie, la Corographie & la Topographie.
Il doit bien sçavoir la Sphere & l’usage des Globes, & il ne doit pas ignorer Lidrographie, qui est une étude tres-belle & assez particuliere.
Il faut qu’il sçache parfaitement l’Anatomie, & qu’il connoisse l’effet des Muscles, des Arterres, la situation des Veines, & qu’il imite tant qu’il luy sera possible Michel Lange, qui estoit bon Peintre, bon Sculpteur, & bon Architecte.

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La Platte Peinture. Chapitre XXXIX, p. 313
39. Le profil de Michel-Ange, le coloris de Raphaël, l'invention et la hardiesse du Parmesan, & les nuits du Bassan font un Peintre l'Idée des bons Peintres. Ce sont les quatre elements d'un parfait Peintre.

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[....] La Place estoit ornée tout au tour de Statuës, que les Cabalistes avoient fait ériger à leurs Princes, entre lesquelles celle de Michelange occupoit le premier lieu, accompagné de celles du Titien, du Georgion, de Paul Veronese, du Tintoret, des Bassans, du Correge, du Guide, de Rubens, Vandick, Zuccaro, Lanfranc, Joseph Pin, Maistre Rousse, Saint Martin, Ribera, Pietre Teste, Freminet, Tempeste, Blœmaret, P. ….. V ….. B. …. V. … &c toutes posées sur leurs piedestaux, avec chacune une Inscription à leur loüange.
On ne voyait là ny les Apelles, ny les Timanthes, ny les Raphaëls, ny les Poussins, ny les Leonards de Vincy, ny les Jules Romains, ny les autres de ce merite, dont on ne se doit pas étonner, veu qu’ayans tous esté les Antagonistes de ces faux Peintres, les Cabalistes n’avoient garde de leur donner place parmi ceux dont ils ont méprisé les ouvrages & les maximes.

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Apres m’estre arresté, je sçay bien, repris-je, que parmis ceux [ndr : les peintres] dont je viens de parler il y en a que j’aurois pu passer sous silence pour abreger mon discours, bien que je n’en aye dit que peu de chose. Mais ayant commencé à vous marquer l’établissement de l’Académie, j’ay crû devoir rapporter tous ceux qui en ont esté ; car quels qu’ils ayent pu estre, ils ont eû assez de mérite pour estre receûs dans cette assemblée, où, ainsi que dans les autres corps, on peut dire qu’ils ne sont pas tous d’une égale consideration. Il y a mesme une chose à observer ; c’est que tous ceux qui ont esté receûs dans l’Academie, y ont esté admis pour differens talens. Et bien que les Peintres qui traitent des histoires & des sujets les plus nobles, doivent estre plus estimez que ceux qui ne representent que des païsages, ou des animaux, ou des fleurs, ou des fruits, ou des choses encore moins considerables : cependant on ne laisse pas parmi ces derniers d’en rencontrer qui ont tant d’habileté & de sçavoir dans les choses dont ils se meslent que les plus habiles d’entre-eux sont souvent beaucoup plus estimez que d’autres qui travaillent à des ouvrages plus relevez. Par exemple, un excellent Païsagiste, tel que quelqu’un de ceux dont nous avons parlé ; un homme qui fait des Animaux de toutes natures, tel qu’on esté Sncidre & ses Eleves, Nicasius & Vamboule, sera plus consideré qu’un autre qui ne peint que médiocrement des figures. Le Pere Zegre, Mario di Fiori, Baudesson, auront toûjours de la reputation pour les fleurs, de mesme que Michel Ange des batailles, Labrador & de Somme pour toutes sortes de fruits : parce que dans les choses qu’ils ont faites, ils ont acquis un degré de perfection bien plus élevé que celuy où sont parvenus beaucoup de Peintres qui font des Tableaux d’Histoires, ou des Portraits. 
N’est ce pas aussi, interrompit Pymandre, qu’il est bien plus facile de representer ces sortes d’objets qu’on peut dire inanimez pour la pluspart, & sans action, que des figures d’hommes où il y a mille expressions differentes de vie, d’action, & de mouvemens ?
N’en doutez pas, repartis-je, car comme il faut un genie plus élevé pour inventer & disposer de grands sujets d’Histoires, les peindre, & les rendre accomplis dans toutes leurs parties. Aussi est-il plus rare de trouver des personnes qui ayent les qualitez necessaires à s’en bien acquiter, qu’il n’est malaisé de trouver des hommes d’un esprit moins sublime qui peuvent representer des choses ordinaires. 
Nous avons dit assez souvent combien un Peintre doit avoir de differentes connoissances pour arriver au point où Raphaël, si vous voulez, & le Poussin sont parvenus. Il n’est pas necessaire que je repete ce que j’ay dit en examinant leurs ouvrages ; Mais à l’égard de ceux qui n’ont qu’à bien copier la nature comme sont les derniers dont j’ay parlé, il suffit qu’ils ayent de l’amour pour leur art, de la patience & du jugement, sans quoy leur ouvrage seroit froid, sans beauté & sans choix.

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Tout devient palettes & pinceaux entre les mains d'un enfant doüé du génie de la Peinture. Ils fait connoître aux autres pour ce qu'il est, quand lui-même ne le sçait pas encore. Les Annalistes de la Peinture rapportent une infinité de faits qui confirment ce que j'avance. La plûpart des grands Peintres ne sont pas nez dans les atteliers. Très-peu sont des fils de Peintres, qui, suivant l'usage ordinaire, auroient été élevez dans la profession de leurs peres. Parmi les Artisans illustres qui font tant d'honneur aux deux derniers siècles, le seul Raphaël, autant qu'il m'en souvient, fut le fils d'un Peintre. Le pere du Georgeon & celui du Titien, ne manierent jamais ni pinceaux ni cizeaux, Leonard De Vinci, & Paul Veronése, n'eurent point de Peintres pour peres. Les parens de Michel-Ange vivoient, comme on dit, noblement, c'est-à-dire, sans exercer aucune profession lucrative. André Del Sarte étoit fils d'un Tailleur, & Le Tintoret d'un Tinturier. Le pere des Caraches, n'étoit pas d'une profession où l'on manie le craïon. Michel-Ange De Caravage étoit fils d'un Masson, & Le Correge fils d'un Laboureur. Le Guide étoit fils d'un Musicien, Le Dominiquin d'un Cordonnier, & L'Albane d'un Marchand de Soïe. Lanfranc étoit un enfant trouvé, à qui son génie enseigna la peinture, à peu près comme le génie de M Pascal lui enseigna les Mathématiques. Le pere de Rubens, qui étoit dans la Magistrature d'Anvers, n'avoit ni attelier ni boutique dans sa maison. Le pere de Vandick n'étoit ni Peintre ni Sculpteur. Du Fresnoy, dont nous avons un poëme sur la Peinture, qui a mérité d'être traduit & commenté par M. De Piles, & dont nous avons aussi des tableaux au-dessus du médiocre, avoit étudié pour être Médecin. Les peres des quatre meilleurs Peintres François du dernier siècle, Le Valentin, Le Sueur, Le Poussin & Le Brun, n'étoient pas des peintres. C'est le génie de ces grands hommes qui les a été chercher, pour ainsi dire, dans la maison de leurs parens, afin de les conduire sur le Parnasse. Les Peintres montent sur le Parnasse, aussi-bien que les Poëtes.

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L’autre question fut de sçavoir si l’idée que l’on concevoit du Peintre n’étoit que dans le coloris, & si il étoit inutile de chercher ailleurs cette idée en telle sorte que toute son étude se dût arrêter en cette partie là ; il fut dit là-dessus, qu’à parler proprement, la Peinture comprend tout ce qui se peut representer par le Dessein en quelque maniere que ce soit, & que le coloris n’en est qu’une partie, ce que l’on prouva par divers exemples, & particulierement par la Musique, dont les Compositeurs sont appellés Musiciens, encore qu’ils n’ayent ni Voix ni Instrumens, car comme le Musicien sans la Voix peut avec les Instrumens émouvoir les passions qu’il veut toucher, de même que le Peintre a besoin de la couleur quand il veut rendre ses representations completes & achevées, le Musicien qui chante juste & correct avec une voix mediocre, doit être plus estimé que celui qui chante faux avec une belle voix, de même le Peintre bon dessignateur & correct, qui colorie mediocrement est plus estimable que celui qui avec un beau coloris designe mal. Enfin la belle voix peut charmer les ignorants, quoi qu’elle ne soit pas soûtenuë de la justesse, comme le bel éclat de la couleur peut faire la même chose, encore que le Dessein en soit mauvais. Cette contestation fut terminée par un discours auquel on representa pour encourager ceux qui aspirent à l’universalité des parties de la Peinture, & de leur faire connoître toute l’étenduë de l’empire du Dessein ; que c’est par lui que l’Architecture met au jour ses plus belles idées, […].

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{Fresco} Maer om wederom tot met het pinseel schilderen te komen, zoo is de grootstemanier der Italianen in Fresco, op't natte kalk met kalkwater, vermengt metnatuurlijke aertverwen, waer op naderhand, als't droog is, met lak en Azuurgroen, of andere doorschijnen de eyverwe geglazeert en verbetert kan worden. Maer deezewijze van schilderen wil onze locht niet lijden, schoonze by den grooten MichelAngelo voor Meesterswerk, tegen 'tschilderen in oly verwe, dat hy vrouwen werknoemde, geacht wiert. De geene die gewent zijn op natten kalk te schilderen, gebruiken ook een wijze van daer op te teykenen, 't welk zeer aerdich staet, en bequaem is om hier te lande te gebruiken. Eerstelijk, wanneer den gevel ofte muur eerst ruw bezet is, zoo neemt men gestampte kool, gebrant strooy of hooy, en mengt dat onder de kalk, daermen den muur dan zoo zwart mede aenstrijkt, daer nae laetmen over dien donkeren gront zuivere kalk aenpleysteren, hier op gaetmen dan, zijn kartons gesponsijt hebbende, met een puntich yzer te werk, trekkende arseerende en kratsende 't geen men beraemt heeft, en tot meerder zachticheit kan men ook met eenich zwart, tot fresco bequaem, 't pinseel of borstel te hulp neemen. Deeze wijze van op den muur te schilderen of kratssen, wort gelooft dat van Andries di Cosimo Floren-tijn eerst gevonden is; en wort Sgraffiti geheeten.

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Ne passez aucun jour sans travailler en vostre Art, soit au Dessein ou à la Peinture : car il est impossible que vous soyez habille homme sans une infinité d’Actes, & sans pratiquer continuellement.
Dans tous les Arts, les preceptes s’apprennent en peu de temps, mais la perfection ne s’acquiert que par longue pratique ; & par une grande diligence : Il ne s’est jamais vû que la paresse nous ait produit rien de bon.
Les Arts ont tiré leur commencement de la Nature, le besoin que l’on en à, [sic] a donné sujet aux hommes de rechercher les moyens de s’y rendre habilles par l’exercice qui les perfectionne.
[...]
Le plus beau de nos travaux est dans les matinées ; sur tout qu’aucun jour ne se passe sans travailler, soit du Pinceau ou du Crayon. Ce precepte est tiré d’Apelles.
La Peinture est un Art de longue haleine, & qui ne s’apprend qu’à force de le pratiquer : Michel Lange à l’âge de quatre-vingts ans, disoit qu’il apprenoit tous les jours.

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Nademaal de Teekenkonst, gelijk ik aangeweezen heb, het fondament zy, waar op de Schilderkonst vast steund; zo is ’t desgelyks onweederspreekelijk, dat de Perspektief de grondregel is van de Teekenkonst, buiten de welke niemand, onmoogelyk een vast Teekenaar kan worden, […] De Teekenaars, kunnen zonder kennisse der zelve, onmoogelyk tot de Schilderkonst geraakten, al konden zy noch zo deftig teekenen: Vermits het Oog-punt, Plaanum, en Distantie, alleen de wegwijzers zyn. Een zeeker Schrijver zegt, dat de Schilderkonst en Perspektief, een zelve zaak zy; om dat’er geen Schildery zonder Perspektief is. Het geene wel ten deelen, maar niet geheel waar gemaakt zou konnen werden: Nademaal de Voorwerpen die niet zonder Schaaduwe kunnen zyn, daarom niet een en ’t zelfde als de Schaaduwe is. Maar dit is een vaste stellinge die op reeden steund, dat een Schilder de Perspektief in geen zyner werken voorby kan gaan; hy kan geen streep trekken, ja niet eenen streek met de Penseel haalen, of het moet met de zelve over een koomen. Zy steld de maat der dingen, en doet de Kouleuren voortkomen of wegwijken, in plaats van ’t Schildery dat het ook is. Waarom een Konstenaar de grondreegulen der Perspektief voor al moet kennen. [...] De grootste Meesters in Italien, zyn zodaanig van gevoelen, dat men onmoogelyk een ordentelijke gedachten opstellen, of voortbrengen kan, daar al de Konst-reegulen in gebruikkelyk, niet uit de grond opgehaald werden. Nochtans zegt men dat Raphaël zelfs, in eenige Teekeningen, de Perspektief versloft heeft, schoon hy dezelve wel verstond. Michel Angelo in tegendeel, heeft niets daar van geweeten, waar over hy meenigmaal van d’een en d’ander berispt geworden is.

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219. [Il sera tres-expedient de faire un Modele des choses, dont le Naturel est difficile à tenir, & dont nous ne pouvons pas disposer comme il nous plaist ] Comme des Grouppes de plusieurs Figures, des Attitudes difficiles à tenir long-temps, des Figures en l'air, en Plat-fond, ou élevées beaucoup au dessus de la veuë, & des Animaux mesmes dont on ne dispose pas aisément. Par ce Precepte l'on voit assez la necessité qu'a un Peintre de sçavoir Modeler, & d'avoir plusieurs Modeles de cire maniables. Paul Veronese en avoit un si bon nombre, avec une si grande quantité d'Etoffes différentes, qu'il en mettoit toute une Histoire ensemble sur un Plan dégradé pour grande & pour diversifiée qu'elle fust. Tintoret en usoit ainsi, & Michelange, au rapport de Jean Baptiste Armenini, s'en est servy pour toutes les Figures de son Jugement. Ce n'est pas que je conseille à personne, quand on voudra faire quelque chose de bien considerable, de finir d'apres ces sortes de Modeles : mais ils serviront beaucoup, & seront d'un grand avantage pour voir les Masses des grandes Lumières & des grandes Ombres, & l'effet du Tout-ensemble. Du reste vous devez avoir un Manequin à peu prés grand comme Nature pour chaque Figure en particulier, sans manquer pour cela de voir le Naturel, & de l'appeller comme un témoin qui doit confirmer la chose à vous premièrement, puis aux Spectateurs, comme elle est dans la vérité. Vous pourrez vous servir de ces Modeles avec plaisir, si vous les mettez sur un Plan degradé à proportion des Figures, qui sera comme une table faite exprés, que vous pourrez hausser & rabaisser selon vostre commodité, & si vous regardez vos Figures par un trou ambulatoire, qui servira de Point de veuë & de Point de distance, quand vous l'aurez une fois arresté. Ce mesme trou vous servira encore pour voir vos Figures en Plat-fond, & disposées sur une grille de fil de fer, ou soûtenües en l'air par des petits filets élevez à discretion, ou de l'une & l'autre maniere tout ensemble. Vous joindrez à vos Figures tout ce qu'il vous plaira, pourveu que le tout leur soit proportionné, & qu'enfin vous vous imaginiez vous-mesme n'estre que de leur grandeur : Ainsi l'on verra dans tout ce que vous ferez plus de vérité, vostre Ouvrage vous donnera un plaisir incroyable, & vous éviterez quantité de doutes & de difficultez qui arrestent bien souvent, & principalement pour ce qui est de la Perspective lineale que vous y trouverez indubitablement : pourveu que vous vous souveniez de tout proportionner à la grandeur de vos Figures, & specialement les Points de veuë & de distance : mais pour ce qui est de la Perspective aërée, ne s'y trouvant pas, le Jugement y doit suppléer. {*Ridolfi dans sa Vie.} *Le Tintoret avoit fait des Chambres d'ais & de cartons proportionnées à ses Modeles, avec des portes & des fenestres, par où il distribuoit sur ses Figures des Lumieres artificielles autant qu'il jugeoit à propos ; & il passoit assez souvent une partie de la nuit à considerer & à remarquer l'effet de ses Compositions : Ses Modeles estoient de deux pieds de haut.

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219. [Il sera tres-expedient de faire un Modele des choses, dont le Naturel est difficile à tenir, & dont nous ne pouvons pas disposer comme il nous plaist ] Comme des Grouppes de plusieurs Figures, des Attitudes difficiles à tenir long-temps, des Figures en l'air, en Plat-fond, ou élevées beaucoup au dessus de la veuë, & des Animaux mesmes dont on ne dispose pas aisément. Par ce Precepte l'on voit assez la necessité qu'a un Peintre de sçavoir Modeler, & d'avoir plusieurs Modeles de cire maniables. Paul Veronese en avoit un si bon nombre, avec une si grande quantité d'Etoffes différentes, qu'il en mettoit toute une Histoire ensemble sur un Plan dégradé pour grande & pour diversifiée qu'elle fust. Tintoret en usoit ainsi, & Michelange, au rapport de Jean Baptiste Armenini, s'en est servy pour toutes les Figures de son Jugement. Ce n'est pas que je conseille à personne, quand on voudra faire quelque chose de bien considerable, de finir d'apres ces sortes de Modeles : mais ils serviront beaucoup, & seront d'un grand avantage pour voir les Masses des grandes Lumières & des grandes Ombres, & l'effet du Tout-ensemble. Du reste vous devez avoir un Manequin à peu prés grand comme Nature pour chaque Figure en particulier, sans manquer pour cela de voir le Naturel, & de l'appeller comme un témoin qui doit confirmer la chose à vous premièrement, puis aux Spectateurs, comme elle est dans la vérité. Vous pourrez vous servir de ces Modeles avec plaisir, si vous les mettez sur un Plan degradé à proportion des Figures, qui sera comme une table faite exprés, que vous pourrez hausser & rabaisser selon vostre commodité, & si vous regardez vos Figures par un trou ambulatoire, qui servira de Point de veuë & de Point de distance, quand vous l'aurez une fois arresté. Ce mesme trou vous servira encore pour voir vos Figures en Plat-fond, & disposées sur une grille de fil de fer, ou soûtenües en l'air par des petits filets élevez à discretion, ou de l'une & l'autre maniere tout ensemble. Vous joindrez à vos Figures tout ce qu'il vous plaira, pourveu que le tout leur soit proportionné, & qu'enfin vous vous imaginiez vous-mesme n'estre que de leur grandeur : Ainsi l'on verra dans tout ce que vous ferez plus de vérité, vostre Ouvrage vous donnera un plaisir incroyable, & vous éviterez quantité de doutes & de difficultez qui arrestent bien souvent, & principalement pour ce qui est de la Perspective lineale que vous y trouverez indubitablement : pourveu que vous vous souveniez de tout proportionner à la grandeur de vos Figures, & specialement les Points de veuë & de distance : mais pour ce qui est de la Perspective aërée, ne s'y trouvant pas, le Jugement y doit suppléer. {*Ridolfi dans sa Vie.} *Le Tintoret avoit fait des Chambres d'ais & de cartons proportionnées à ses Modeles, avec des portes & des fenestres, par où il distribuoit sur ses Figures des Lumieres artificielles autant qu'il jugeoit à propos ; & il passoit assez souvent une partie de la nuit à considerer & à remarquer l'effet de ses Compositions : Ses Modeles estoient de deux pieds de haut.

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Nademaal de Teekenkonst, gelijk ik aangeweezen heb, het fondament zy, waar op de Schilderkonst vast steund; zo is ’t desgelyks onweederspreekelijk, dat de Perspektief de grondregel is van de Teekenkonst, buiten de welke niemand, onmoogelyk een vast Teekenaar kan worden, […] De Teekenaars, kunnen zonder kennisse der zelve, onmoogelyk tot de Schilderkonst geraakten, al konden zy noch zo deftig teekenen: Vermits het Oog-punt, Plaanum, en Distantie, alleen de wegwijzers zyn. Een zeeker Schrijver zegt, dat de Schilderkonst en Perspektief, een zelve zaak zy; om dat’er geen Schildery zonder Perspektief is. Het geene wel ten deelen, maar niet geheel waar gemaakt zou konnen werden: Nademaal de Voorwerpen die niet zonder Schaaduwe kunnen zyn, daarom niet een en ’t zelfde als de Schaaduwe is. Maar dit is een vaste stellinge die op reeden steund, dat een Schilder de Perspektief in geen zyner werken voorby kan gaan; hy kan geen streep trekken, ja niet eenen streek met de Penseel haalen, of het moet met de zelve over een koomen. Zy steld de maat der dingen, en doet de Kouleuren voortkomen of wegwijken, in plaats van ’t Schildery dat het ook is. Waarom een Konstenaar de grondreegulen der Perspektief voor al moet kennen. [...] De grootste Meesters in Italien, zyn zodaanig van gevoelen, dat men onmoogelyk een ordentelijke gedachten opstellen, of voortbrengen kan, daar al de Konst-reegulen in gebruikkelyk, niet uit de grond opgehaald werden. Nochtans zegt men dat Raphaël zelfs, in eenige Teekeningen, de Perspektief versloft heeft, schoon hy dezelve wel verstond. Michel Angelo in tegendeel, heeft niets daar van geweeten, waar over hy meenigmaal van d’een en d’ander berispt geworden is.

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Het is myn vast gevoelen dat de Oeffening der plooijen niet volkomen geleerd kan worden, zonder de Leeman te gebruiken; Want wat baat het dat men zich uitmergeld met kleêren uit de Geest te Teikenen als wy ’t leeven voor ons kunnen hebben, zonder welke het onmogelyk is de natuur der Stoffe te doorgronden: daar zich, in tegendeel, veele niet anders oeffenen dan naar de Statuaas en fraaiste printen der beroemste meesters, welke hier in uitgemunt hebben: als Raphaël, Barotius, Guido, Albaan, Pousyn &c; denkende uit dezelfde reeds een gebaande weg te hebben gevonden, om tot genoegzame volkomentheid te geraken, en hun oogmerk te bereiken. Daar men nochtans weet, dat Raphaël voornaamentlyk, die gelegentheid niet gehad hebbende, echter in zyn tyd, de fraayste dingen voor den dag gekomen zyn. Nu zoude men mogen vragen, waarom eenige andere vermaarde Meesters, als Titiaan, Tintoret, Paulo Veronees, Julio Romano, Michel Angelo, Dominiquin, Bassan &c, zo goed daar in niet geoordeeld werden? de reeden is deeze, dat Raphaël het leeven gebruikt heeft, wel te verstaan een Leeman, waar door hy de natuur en eigenschap der Stoffe grondig heeft leeren onderzoeken: alhoewel men hem nogtans zou kunnen beschuldigen dat hy zyn beelden de meesten tyd met eenderly Stoffe kleeden, in voorvallen, daar de verandering genoegzaam verschillende kon geweest hebben. Evenwel moet men bekennen dat ‘er voor, noch naderhand, geen zo ervaren en Konstryk in dezelve geweest is, dan een alleen, te weten Nikolas Poussyn; echter is dit geen wonder; dewyl hy het Natuurlyke leeven onderzocht en gebruikten gelyk hem bewust was dat Raphaël gedaan had, en niet gelyk anderen die alleen zyn werk navolgden: daarom zyn zy ook slegter geweest, hebben minder kennis gehad, en meenigmaal niet van de natuur der stoffe of plooijen geweeten.

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Ne passez aucun jour sans travailler en vostre Art, soit au Dessein ou à la Peinture : car il est impossible que vous soyez habille homme sans une infinité d’Actes, & sans pratiquer continuellement.
Dans tous les Arts, les preceptes s’apprennent en peu de temps, mais la perfection ne s’acquiert que par longue pratique ; & par une grande diligence : Il ne s’est jamais vû que la paresse nous ait produit rien de bon.
Les Arts ont tiré leur commencement de la Nature, le besoin que l’on en à, [sic] a donné sujet aux hommes de rechercher les moyens de s’y rendre habilles par l’exercice qui les perfectionne.
[...]
Le plus beau de nos travaux est dans les matinées ; sur tout qu’aucun jour ne se passe sans travailler, soit du Pinceau ou du Crayon. Ce precepte est tiré d’Apelles.
La Peinture est un Art de longue haleine, & qui ne s’apprend qu’à force de le pratiquer : Michel Lange à l’âge de quatre-vingts ans, disoit qu’il apprenoit tous les jours.

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Ne passez aucun jour sans travailler en vostre Art, soit au Dessein ou à la Peinture : car il est impossible que vous soyez habille homme sans une infinité d’Actes, & sans pratiquer continuellement.
Dans tous les Arts, les preceptes s’apprennent en peu de temps, mais la perfection ne s’acquiert que par longue pratique ; & par une grande diligence : Il ne s’est jamais vû que la paresse nous ait produit rien de bon.
Les Arts ont tiré leur commencement de la Nature, le besoin que l’on en à, [sic] a donné sujet aux hommes de rechercher les moyens de s’y rendre habilles par l’exercice qui les perfectionne.
[...]
Le plus beau de nos travaux est dans les matinées ; sur tout qu’aucun jour ne se passe sans travailler, soit du Pinceau ou du Crayon. Ce precepte est tiré d’Apelles.
La Peinture est un Art de longue haleine, & qui ne s’apprend qu’à force de le pratiquer : Michel Lange à l’âge de quatre-vingts ans, disoit qu’il apprenoit tous les jours.

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Soo veel als’er tot noch toe de naam van Konstkenders en beminnaars met waarheyd gedragen hebben, zijn doorgaans van oordeel geweest, dat de Oude overblijffselen der goede statu-Beelden en Half ronden en ’t geen in de bloey-tijd der Schilder en Bootseer-kunde gemaakt is voor de Schoonste in de Konst, en voor de Leerlingen de beste en volmaaktste Voor-beelden te houden sijn. Welke waarheyd van de neerstigen Heer Jan de Bisschop, aangemerkt zijnde, hem ook opentlijk in de Opdragt van sijn vijftig eerst uytgegeven statu-Beelden, heeft doen belijden; dat hy door lange ervarentheyd, in dat gevoelen meer en meer bevestigt was. Want het zy, segt hy, dat we onse meeninge bouwen op d’agting en hoogen prijs, welke voor dusdanige Konstbeelden, al van ouden tijden is betaald geworden, (waar van Cicero, Plinius en andere mannen van kennis; Beneffens de daaglijxse ervarentheyd getuygen konnen zijn:) of dat wy Raphael d’Urbijn, of Michel Angelo en sulke Meesters, ’t selve niet alleen met woorden, maar ook met der daat sien bevestigen; wy sullen bevinden datse hun geheele oeffening dar na gerigt hebben. En voor soo ver, veel eer Roovers dan Navolgers geworden zijn. Waarlijk seyd hy vorder, daar is geen andere reden, dat Vrankrijk, nu in der daat de Kroon spannende, het nu soo ver gebracht heeft, als dat het te Roomen met goede opmerking, de Oude Pronkbeelden wel doorsien, en der selver navolger Poussijn met veel Eer ontfangen, en seer hoog geagt heeft.

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[…] In dienmen andere haer oordeel ondersoecke, soo komt te vooren niet alleen den grooten Prijs ende waerde die dese dingen [antique sculpture, ndr.] altijts by de kenders in oude tijden gehadt hebben, en oock nu ter tijt noch hebben; als ’t eerste wert getuyght van Cicero, Plinius, ende andere schrijvers van geloof, door ’t verhael van dinghen by na ongheloofflijck, ende het tweede leert de daghelijckse ervarentheyt: Maer komt daer toe oock de eenparighe toestemmingh van Raphael d’Vrbijn, Michiel angelo Bonarotti, en al de treffelijcke Meesters: die als bekent is, dit niet alleen met woorden rondelijck verklaert, maer oock metter daet betoont hebben; haer heele werck stellende na desen richt-snoer: Ja soo verre, datse dickwils niet ontsiende, heele stucken in hun wercken in te voegen by na Roovers zijn geworden, in plaets van navolgers. En van geen ander verstant zijn de Liefhebbers; als die gemeenlijck voor ’t beste van hun wercken dat oordeelen, het welck meest heeft van die oude Voor-beelden. Selfs die van Venetien, die nochtans altijdt meest in ’t Coloreren ende meesterlijckheydt van het Pinceel als inde Teyckeningh hebben uytgemunt, konnen hier toe strecken voor ghetuyghen; aenghesien Mategna, Palma hier uyt geseyt werden, veel geleert en gevordert te hebben.

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La Platte Peinture. Chapitre XXXIX, p. 313
39. Le profil de Michel-Ange, le coloris de Raphaël, l'invention et la hardiesse du Parmesan, & les nuits du Bassan font un Peintre l'Idée des bons Peintres. Ce sont les quatre elements d'un parfait Peintre.

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{Von Verkürzung der Bilder/ was sie sey?}Unsere Vorfahren/ haben allezeit ein wachendes Aug gehabt/ auf die Verkürzung der Figuren: dadurch sie/ dem Gesicht nach/ einen mehrern Schein/ als sie an sich selbst haben/ in die Länge und Höhe bekommen; welches die Dicke der Umriß-Schatten und Liechtes also scheinen machet. In dieser Kunst/ zumal in einfachen Bildern/ hat über andere alle excelliret/ oft-gedachter Michaël Angelo der dann hierzu/ den Nachfolgern zur Lehre/ aus Erde/ Läm/ Gyps oder Wachs/ solche Modellen gemacht/ welche viel standhafter sind/ als die bewegliche lebhafte Bilder. Wann man nun ein verlangtes Model also zu werk gebracht/ setzet man dasselbige/ in gebührlicher Höhe und Distanz, über den Horizont: wornach dann/ desto sicherer/ die Bilder gemacht werden. Die Unwissenheit dieses Handgriffs/ verursachet viel Müh und Arbeit: welche ihrer viele nicht gern auf sich nehmen/ die etwan auch nicht soviel Verstands haben/ dieses Meisterstuck auszusinnen. Es haben aber die Liebhabere dieser Kunst immer mehrers sich beflissen/ mit aufhebung aller Difficulteten/ den bästen Weg zu finden/ wie die Proportion verkürzbar zu machen/ und der rechte Schatten zu erhalten sey/ damit der verlangte effect erfolge. Sie haben auch nicht nachgelassen/ bis man zu unsern Zeiten dessen meisterliche Wissenschaft überkommen.
Es sind deren viele/ welche die Arbeit der Verkürzung verachten und gering schätzen: es sind aber nur die jenige/ so dessen geringe Wissenschaft haben/ und denen die Nuß gar zuhart aufzubeissen fället. Solches ist daraus abzunehmen/ daß sie/ wann man ihnen dergleichen künstliche Stucke vorhält/ und doch gerühmet. Wie dann von dieser Gattung etliche schwere Stucke zu unsern Zeiten verfärtigt worden/ so das Menschliche Gesicht und Augen mächtig geblendet. Es wird aber diese Arbeit/ von unsern Kunstmeistern/
al di sotto in su, das ist/ von der Erden in die Höhe anzusehen/ genennet/ und/ wie gedacht/ von Modellen/ Bildnisen oder lebhaften Personen abgesehen/ die sie erhöhen/ alsdann die Spielung des Schattens in acht nehmen/ und sich bemühen/ solche in ihr Bild zu bringen. Wann nun das Menschliche Auge gegen einem solchen Bild/ so gemeinlich auf etwas empor stehet/ sich wendet/ da zeigen sich ihme erstlich die Fussolen/ Kniehe oder Schenkel/ und dann erst die übrigen Theile des Leibes: daher die Kunst billig diesen Namen bekommen.

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Et qui ne sçait comme tout le monde à reconnu Michel-Ange pour incomparable dans toutes les trois parties, d’Architecture, Sculpture & Peinture ? Et comme personne n’a jamais mieux enseigné que luy à reconnoistre par l’ongle la grandeur du Lion ? Ex ungue Leonem. Il est vray que luy-mesme vouloit ceder la palme à Albert Durer, comme à celuy qui luy avoit tracé le chemin, dans lequel son seul avantage venoit des statuës Grecques & des antiques de Rome, dont il transportoit les ornemens & les artifices sur ses ouvrages, ce que la demeure de l’autre en Allemagne ne luy permettoit pas de faire. Ils ont pourtant esté repris tous deux du mesme deffaut qu’on reprochoit à Demetrius, d’avoir negligé par trop de rendre leurs ouvrages agreables, pourveu qu’ils fussent fort semblables, ne se souciant que d’aller apres le naturel ; nam Demetrius tanquam nimius in eo reprehenditur, & fuit similitudinis quam pulchritudinis amantior.

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L’on dit que Marc de Sienne Disciple de Michel l’Ange receut un jour cét advis de son Maistre qu’il fist tousjours sa figure Pyramidale, serpentée, & multipliée par un, deux, & trois. Et croy-je qu’en ce precepte consiste tout le secret de la Peinture, parce que la plus grande grace d’une figure est qu’elle semble se mouvoir, ce que les Peintres appellent fureur, ou esprit de la figure. Et pour representer ce mouvement, il n’y a point de forme qui s’y accommode mieux que celle de la flamme du feu, lequel, suivant ce que dit Aristote, & tous les autres Philosophes, est l’élement le plus actif de tous, & la forme de sa flamme est de toutes la plus propre au mouvement parce qu’elle a l’angle & la pointe aiguë avec laquelle elle semble fendre l’air pour monter à sa Sphère. De sorte que lors que la figure aura cette forme, elle sera tres belle. Et cecy se peut encore observer de deux manières, l’une est, que l’angle de la Pyramide, qui est la partie la plus aiguë tienne le haut, & la basse qui est le plus ample de la Pyramide soit en bas, comme le feu : & alors le bas de la figure, sçavoir les jambes & les draperies doit estre large, & le haut d’icelle ira en retressissant en forme de Piramide, monstrant une espaule, & que l’autre fuye & soit racourcie, faisant tordre le corps, qui en cachera l’une & découvrira & fera relever l’autre. La figure peut encore estre peinte, comme une Pyramide renversée, c’est à dire, qui ait la base en haut & la pointe en bas ; & ainsi les parties superieures de la figure seront larges, monstrant les deux palerons, ou estendant les bras, monstrant une jambe, & cachant l’autre, ou d’autre façon, comme il semblera mieux au sage Peintre. […] le Peintre doit accompagner cette forme Pyramidale, avec la forme serpentée, qui represente la tortuosité d’une coleuvre vivant lors qu’il chemine, qui est la propre forme de la flamme du feu qui ondoye. Cela veut dire que la figure doit representer la forme de la lettre S. droite ou renversée, comme est celle icy .S. [ndr : S renversé] parce qu’alors elle aura sa beauté.

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Je confesse que quand à l’homme nud, Michel Ange tient du prodige, du miracle, & a plus que de l’humain : persone ne l’a jamais surpassé, j’entens dans une maniere seule, qui est de faire un nud plein de muscles & recherché, avec des racourcis & des mouvemens fort hardis, qui font voir en detail la difficulté de l’art : & chaque partie du corps, & toutes ensembles sont si excellentes, que j’ose dire qu’on ne peut faire, ni même imaginer une chose plus excellente, ni plus parfaite. Mais dans le reste il est non seulement au dessous de soi même, mais encore au dessous des autres ; parceque ou il ne sait pas, ou il ne veut pas observer les differences des âges & des sexes, que nous avons marquées ci dessus, dans les quelles Rafael est si admirable ; & pour trancher court, qui voit une seule figure de Michel Ange, les voit toutes. Mais il faut prendre garde que dans le nud, Michel Ange a pris la forme la plus terrible, & la plus recherchée ; & Rafael la plus agreable, & la plus gracieuse. C’est là dessus que quelques uns ont comparé Michel Ange à Dante, & Rafael à Petrarque.

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Je confesse que quand à l’homme nud, Michel Ange tient du prodige, du miracle, & a plus que de l’humain : persone ne l’a jamais surpassé, j’entens dans une maniere seule, qui est de faire un nud plein de muscles & recherché, avec des racourcis & des mouvemens fort hardis, qui font voir en detail la difficulté de l’art : & chaque partie du corps, & toutes ensembles sont si excellentes, que j’ose dire qu’on ne peut faire, ni même imaginer une chose plus excellente, ni plus parfaite. Mais dans le reste il est non seulement au dessous de soi même, mais encore au dessous des autres ; parceque ou il ne sait pas, ou il ne veut pas observer les differences des âges & des sexes, que nous avons marquées ci dessus, dans les quelles Rafael est si admirable ; & pour trancher court, qui voit une seule figure de Michel Ange, les voit toutes. Mais il faut prendre garde que dans le nud, Michel Ange a pris la forme la plus terrible, & la plus recherchée ; & Rafael la plus agreable, & la plus gracieuse. C’est là dessus que quelques uns ont comparé Michel Ange à Dante, & Rafael à Petrarque.

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Are. D’ou tirez vous la regle de juger de ces beautés ?
Fab. Je crois, comme vous l’avez dit, qu’on la doit tirer d’aprés nature, & d’aprés les statues antiques.
Are. Vous avoüerez donc que les nuds de Rafael ont toutes les parties belles, & achevées ; car rarement fit-il aucun ouvrage sans imiter le naturel, ou l’antique : c’est de la qu’on voit dans ses figures, têtes, jambes, torses, bras, pieds, & mains étonnantes.
Fab. Il ne fit point voir les os, les muscles, certains petits nerfs, & autres parties menûes autant que Michel Ange.
Are. Are. Il a fait voir ces parties dans les figures qui l’exigeoient, autant qu’il etoit a propos, Michel Ange (soit dit sans l’offenser) les fait voir quelque fois plus qu’il ne convient. Ce qui est si evident qu’il est inutil d’en dire davantage sur ce point. De plus vous devez vous ressouvenir, que je vous ai dit, qu’il est bien plus important de couvrir les os d’une chair pleine & tendre, que de les ecorcher : & pour preuve de cette verité, je vous replique, que pour la plus grande partie les anciens, ont fait leurs figures tendres, & avec peu de recherche […]. Mais il ne s’attacha pas beaucoup à cette maniere, parcequ’il avoit pris pour son but principal de plaire (come en effet c’est la premiere qualité du peintre) & cherchant a se procurer plutôt le surnom d’agreable, que de terrible, il en acquit un autre qui fut celui de gracieux. Car outre l’invention , outre le dessein, outre la diversité, outre que tous ses ouvrages remuent infiniment ; on y trouve de plus la prerogative qu’avoient, à ce qu’ecrit Pline, les figures d’Apelles ; c’est a dire l’agrement, qui est ce je ne sçai quoi, qui ravit ordinairement dans les peintres, comme dans les poetes : de sorte qu’il remplit les esprits d’un plaisir infini, quoiqu’on ne puisse decouvrir de quel coté vient, ce qui nous plait si fort.

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Are. D’ou tirez vous la regle de juger de ces beautés ?
Fab. Je crois, comme vous l’avez dit, qu’on la doit tirer d’aprés nature, & d’aprés les statues antiques.
Are. Vous avoüerez donc que les nuds de Rafael ont toutes les parties belles, & achevées ; car rarement fit-il aucun ouvrage sans imiter le naturel, ou l’antique : c’est de la qu’on voit dans ses figures, têtes, jambes, torses, bras, pieds, & mains étonnantes.
Fab. Il ne fit point voir les os, les muscles, certains petits nerfs, & autres parties menûes autant que Michel Ange.
Are. Are. Il a fait voir ces parties dans les figures qui l’exigeoient, autant qu’il etoit a propos, Michel Ange (soit dit sans l’offenser) les fait voir quelque fois plus qu’il ne convient. Ce qui est si evident qu’il est inutil d’en dire davantage sur ce point. De plus vous devez vous ressouvenir, que je vous ai dit, qu’il est bien plus important de couvrir les os d’une chair pleine & tendre, que de les ecorcher : & pour preuve de cette verité, je vous replique, que pour la plus grande partie les anciens, ont fait leurs figures tendres, & avec peu de recherche […]. Mais il ne s’attacha pas beaucoup à cette maniere, parcequ’il avoit pris pour son but principal de plaire (come en effet c’est la premiere qualité du peintre) & cherchant a se procurer plutôt le surnom d’agreable, que de terrible, il en acquit un autre qui fut celui de gracieux. Car outre l’invention , outre le dessein, outre la diversité, outre que tous ses ouvrages remuent infiniment ; on y trouve de plus la prerogative qu’avoient, à ce qu’ecrit Pline, les figures d’Apelles ; c’est a dire l’agrement, qui est ce je ne sçai quoi, qui ravit ordinairement dans les peintres, comme dans les poetes : de sorte qu’il remplit les esprits d’un plaisir infini, quoiqu’on ne puisse decouvrir de quel coté vient, ce qui nous plait si fort.

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Mais un autre eloge que Pline donne à Parrhasius, d’avoir le premier enrichy la peinture de la Symmetrie, ou de cette proportion que doivent avoir les parties entr’elles, & eu esgard à leur tout ; me donne un nouveau sujet de dire qu’il n’a point eu de semblables dans le dernier siecle, si nous n’attribuons cét honneur à Albert Durer, & à Michel-Ange Buonarotte. En effet, Quintilien adjouste que Parrhasius sceut si bien donner les regles de cette symmetrie, & prescrire ce qu’il falloit observer pour cela, qu’on le nommoit ordinairement le Legislateur, tous ceux son mestier tenant alors pour constant que la figure des Dieux & des Heros ne pouvoit estre bien representée que sur le modele qu’il en avoit laissé. Et qui ne sçait comme tout le monde à reconnu Michel-Ange pour incomparable dans toutes les trois parties, d’Architecture, Sculpture & Peinture ? Et comme personne n’a jamais mieux enseigné que luy à reconnoistre par l’ongle la grandeur du Lion ? Ex ungue Leonem. Il est vray que luy-mesme vouloit ceder la palme à Albert Durer, comme à celuy qui luy avoit tracé le chemin, dans lequel son seul avantage venoit des statuës Grecques & des antiques de Rome, dont il transportoit les ornemens & les artifices sur ses ouvrages, ce que la demeure de l’autre en Allemagne ne luy permettoit pas de faire. Ils ont pourtant esté repris tous deux du mesme deffaut qu’on reprochoit à Demetrius, d’avoir negligé par trop de rendre leurs ouvrages agreables, pourveu qu’ils fussent fort semblables, ne se souciant que d’aller apres le naturel ; nam Demetrius tanquam nimius in eo reprehenditur, & fuit similitudinis quam pulchritudinis amantior.

Quotation

[…] In dienmen andere haer oordeel ondersoecke, soo komt te vooren niet alleen den grooten Prijs ende waerde die dese dingen [antique sculpture, ndr.] altijts by de kenders in oude tijden gehadt hebben, en oock nu ter tijt noch hebben; als ’t eerste wert getuyght van Cicero, Plinius, ende andere schrijvers van geloof, door ’t verhael van dinghen by na ongheloofflijck, ende het tweede leert de daghelijckse ervarentheyt: Maer komt daer toe oock de eenparighe toestemmingh van Raphael d’Vrbijn, Michiel angelo Bonarotti, en al de treffelijcke Meesters: die als bekent is, dit niet alleen met woorden rondelijck verklaert, maer oock metter daet betoont hebben; haer heele werck stellende na desen richt-snoer: Ja soo verre, datse dickwils niet ontsiende, heele stucken in hun wercken in te voegen by na Roovers zijn geworden, in plaets van navolgers. En van geen ander verstant zijn de Liefhebbers; als die gemeenlijck voor ’t beste van hun wercken dat oordeelen, het welck meest heeft van die oude Voor-beelden. Selfs die van Venetien, die nochtans altijdt meest in ’t Coloreren ende meesterlijckheydt van het Pinceel als inde Teyckeningh hebben uytgemunt, konnen hier toe strecken voor ghetuyghen; aenghesien Mategna, Palma hier uyt geseyt werden, veel geleert en gevordert te hebben.

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Voor myn besluit zal ik hier nog iets aanmerken, weegens vierderly byzondere manieren der Oude Antiken.
D’eerste Stark, Kloek, en Robust; dezelve is naagevolgt, door Michel Angelo, Karats, en ’t heele School van Boulogne; welke manier eigentlyk , van de Stad Atheenen oorspronkelyk is.
De tweede, Swak en Vrouwagtig, welke waargenomen wierd door Jan de Boullogne, en meer anderen; die men oordeeld van Korinthen afkomstig te zyn.
De derde, vol van Teeder en Bevalligheid; die men voorgeeft dat Apelles, Phidias en Praxitieles gevolgt hebben, welke manier in zeer groote agtinge gehouden wierd, en vast steld van Rhodes oorspronkelyk te weezen.
Met de vierde, wijst ons aan een grootse ommetrek, als mede Natuurlyk, Seedig en Korrekt; zynde naagevolgt door Raphaël, Pousyn, &c. en is afkomstig van Siconien, een stad uit Peloponnesen: is eygenthlyk zo tot volmaaktheid geraakt, om dat uit ieder manier het beste gekoozen is, en by een gevoegt is.

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T: Zo is ‘t; Doch gy moet dat heel anders verstaan, het is wel waar voor ’t geene de handeling van ’t Kreon betreft; maar daar men hem [ndr: Annibale Carracci] in pryst, raakt voornamentlyk de Proportie, Ommetrek, en Muskulen: niet geaffekteert als d’eerste, maar Kloek.
S: Van wie was die andere dan?
T: Van Michel Angelo. Beziet deze nu.
S: Dat’s voorwaar een schoon en welgemaakt beeld, ik denk dat het mede van Karats is?
T: O neen; van Raphaël, Prins der Schilders.
S: Is dat Raphaël? Hoe eel, schoon en zeedig vertoont het zich?
T: Dat ’s waar. Nu hebt gy vierderly doorlugtige en korrekte Teikenaars gezien, en ieder byzonder van verkiezinge. Raphaël, in zeedig, en bevalligheid. Michel Angelo, Robust en sterk. Karats, kloek en deftig. Heemskerk, vast en zeeker.

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{Von Verkürzung der Bilder/ was sie sey?}Unsere Vorfahren/ haben allezeit ein wachendes Aug gehabt/ auf die Verkürzung der Figuren: dadurch sie/ dem Gesicht nach/ einen mehrern Schein/ als sie an sich selbst haben/ in die Länge und Höhe bekommen; welches die Dicke der Umriß-Schatten und Liechtes also scheinen machet. In dieser Kunst/ zumal in einfachen Bildern/ hat über andere alle excelliret/ oft-gedachter Michaël Angelo der dann hierzu/ den Nachfolgern zur Lehre/ aus Erde/ Läm/ Gyps oder Wachs/ solche Modellen gemacht/ welche viel standhafter sind/ als die bewegliche lebhafte Bilder. Wann man nun ein verlangtes Model also zu werk gebracht/ setzet man dasselbige/ in gebührlicher Höhe und Distanz, über den Horizont: wornach dann/ desto sicherer/ die Bilder gemacht werden. Die Unwissenheit dieses Handgriffs/ verursachet viel Müh und Arbeit: welche ihrer viele nicht gern auf sich nehmen/ die etwan auch nicht soviel Verstands haben/ dieses Meisterstuck auszusinnen. Es haben aber die Liebhabere dieser Kunst immer mehrers sich beflissen/ mit aufhebung aller Difficulteten/ den bästen Weg zu finden/ wie die Proportion verkürzbar zu machen/ und der rechte Schatten zu erhalten sey/ damit der verlangte effect erfolge. Sie haben auch nicht nachgelassen/ bis man zu unsern Zeiten dessen meisterliche Wissenschaft überkommen.
Es sind deren viele/ welche die Arbeit der Verkürzung verachten und gering schätzen: es sind aber nur die jenige/ so dessen geringe Wissenschaft haben/ und denen die Nuß gar zuhart aufzubeissen fället. Solches ist daraus abzunehmen/ daß sie/ wann man ihnen dergleichen künstliche Stucke vorhält/ und doch gerühmet. Wie dann von dieser Gattung etliche schwere Stucke zu unsern Zeiten verfärtigt worden/ so das Menschliche Gesicht und Augen mächtig geblendet. Es wird aber diese Arbeit/ von unsern Kunstmeistern/
al di sotto in su, das ist/ von der Erden in die Höhe anzusehen/ genennet/ und/ wie gedacht/ von Modellen/ Bildnisen oder lebhaften Personen abgesehen/ die sie erhöhen/ alsdann die Spielung des Schattens in acht nehmen/ und sich bemühen/ solche in ihr Bild zu bringen. Wann nun das Menschliche Auge gegen einem solchen Bild/ so gemeinlich auf etwas empor stehet/ sich wendet/ da zeigen sich ihme erstlich die Fussolen/ Kniehe oder Schenkel/ und dann erst die übrigen Theile des Leibes: daher die Kunst billig diesen Namen bekommen.

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Nu trachtende na het eynde, voor een besluyt, laet ons eens sien hoedanich dat soo een Schilder na rechten eys behoorden ghestelt te sijn, die hem onder het ghetal van dese Loff-waerde Gheesten soude konen voegen, sonder daer over bespot te werden; want seeckerlick, alle die de naem van Schilders voeren, en moghen hier niet onder ghestelt werden, vele soude haer selven hier wel kittelen datse lacchen soude; denckende, is het soo met onse Konst gelegen, dat de selve soo uytsteeckende is, soo moet ick yets groots van mijn selven gevoelen, aenghesien ick mede een van haer Burgers ben, maer het soude met vele van dese lieden soo ghestelt sijn als met de Pauwen, dewelcke met een grootsheyt de borst voor-uyt steecken, een vermaeck scheppende inde schoone pluymen van haer steert, maer siende eens op haer voeten van hoe slechten glans de selve sijn, so latense de steert vallen, en gaen vol van schaemte al buckende heen. Soo soude het met veel van de selve oock toe gaen, wanneerse van soo groote dinghen van de Schilders hooren, die soo uytmutende gheweest sijn, en dat sy mede met de naem van Schilder ghenaemt werden, met de selve mede een waren, maer wanneer sy eens hare stucken, by die vermaerde Gheesten haer werck stelden, soo soudense met de Tauwe met neer-geslagen hoofde swanger sijnde van schaemte en spijt, al drupende moeten heen gaen: doch, om te weten hoedanich hy gestelt moste sijn om mede onder de meenichte van de Vermaerde te komen, soo let wel hoedanigh ick hier eene door mijn Penn' aff schilderen sal, dewelcke hem sonder beschimpt te werden, als verdient hebbende aen dese Rey, sal moghen voeghen. Voor eerst: Soo in hem is een ghesont Oordeel: Een seeckere en ghewisse Teycken handt: Een vloeyende Gheest om eygentlick te Ordineeren: Het geestighe Bedencken der aenghename Rijckelijckheyt: Het wel schicken der Daghen en Schaduwen, by een goede waerneminghe der eyghen natuerlicke dinghen: Een wel-gheoeffent verstant in de Perspectiven, en dat niet min ervaren in kennisse der Hystorien, vergheselschapt met verre en eygentlicke na ghedachten, spruytende uyt veel-ghelesen en onder-socht te hebben. Die mede eenich begrijp der Matimatische dingen heeft: Een die de Anatomy grondich verstaet: Die de Natuyr meer soeckt na te bootsen dan andere Meesters handelinge: Die de Verwe vleysich onder een weet te smeuren: Die onderscheyt van alle Wolle-Laeckenen, Linde, en Zijde Stoffe weet uyt te drucken: Die een wacker, doch soet-verliesent Penceel heeft, en soo by alle dese dingen in hem ghevonden kan werden de soet-mondige wel-spreeckentheyt van Appellus, vergheselschapt sijnde met de kuysheyt Michael Angolo; en daer-en-boven de lust en vlijt tot wercken van Dominicus Girlandaio; soo mach met recht van de selve geseyt werden, dat hem de huldinghe van een eeuwighe ghedenckwaerdighe Eere-kroon toe-ghewijdt moet werden.

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Ik zal by deze gelegentheid, eer wy tot het besluit komen, ook iets van het woord Tekenachtig verhandelen; 't welk by veele, even zo wel als het voorige, misbruikt word.
Gelyk kromme en gedraaide stammen met veele bogten, kwasten, en holligheden; robbelige aarde kluiten; geborstene en scherpe rot-sen; robust en een grof gemuskeld ligchaam op de manier van
Michel Angelo […] Derhalven is het beter het schoon van Rafaël, Poussyn, en andere voornoemde Meesters, die zulke ongeschiktheden vermyd hebben, in hunne zedige grootsheid na te tekenen, als alle die lompe voorwerpen en wanschapene beelden. Doch indien het kwaade en mismaakte Schilderachtig of Tekenachtig zy, zo is het schoone zulks niet: dit lyd geen overbrenging; en dien volgens is het slegtste best, en het beste slegtst. Zyn zy beide goed, zo is 'er geen keur overig. Men menge dan beide schoon en lelyk, vrolyk en treurig, ryp en groen, goden en bedelaars onder een. […] Niettemin zyn 'er voorvallen, waar in men noodzaakelyk beide moet waarneemen, of om dat de geschiedenis zulks vereischt, of dat men het onschoone gebruikt om het schoone, 't geen wel de meeste overhand moet hebben, op te helpen: maar dan valt het den Schilder, die zich op 't schoon verstaat, ligter te vervallen, als het den anderen doet zich boven zyne kennis en vermogen te verheffen. Derhalven besluit ik, dat het schoone in de natuur het verkiezelykste, en by gevolg het Schilderachtigste is.

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Want indien zulk een meester, als Titiaen, zoo begaeft in de natuur en 't leven te volgen, deur de Teykenkonst geholpen waer geweest, en zijn grooten geest en levende handeling op de studie gesteunt hadde, hy waer alles te boven gekomen. Laet nu dit oordeel vry wat eenzijdich zijn; want de Teykenkonst wort hier niet genomen voor wel het leeven te volgen, maer voor altijts het schoonste te verbeelden, gelijk Agnolo in zijn grooten Laetsten dach wel betoont heeft, daer hy zijne beelden met een grootse maniere, en in schoone gestaltenissen, voeglijk aen d'opstanding, heeft voortgebracht.

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Gelijk dan ook eenige Geleerde sommige vermaarde Schilders, als Raphel d’Urbin en Michel Angelo en andere hebben berispt, datse Adam met eenen Navel in hare Schilderyen vertoond hebben. Doch de Reden, die wy aangaande de Borsten en Tepels hebben by gebragt, welk soo wel aan de Mannen als aan de Vrouwen zijn gegeven, op dat het Menschelijk Geslagt malkander op ’t uyterste sou mogen gelijk zijn, kan onses agtens de Questie genoegsaam goed maken.
Het schijnd ons eenigsints toe dat den Navel, de Schoonheyd van den Buyk seer helpt vermeerderen, insonderheyd wanneer die niet te groot uyt puylende, nochte te diep puttig ingevallen is. ’t Past de Schilder-Kunst seer wel, datter een bysondere Properheyd aan den Buyk van Maagdelijke Vrouw-beelden werd waar genomen; Gelijk sulx ook by d’Antyken wel verstaan is. {Buyk geeft veel Schoonheyd aan een Vrouw-beeld.} En Jan de Bolonje heeft in het Maagdelijk Beeldeken van sijn Sabinse Roof ook getoond hoe veel Schoonheyd de wel Geproportioneerden en Eelen omtrek van den Buyk, tot een naakt Vrouw-beeld toe brengen kan. Om in de Schilder-Konst alles te volgen dat natuurlijk is, soumen den Buyk van een Moeder-Vrouw, dat is, die gebaard heeft, de Schoonheyd van een Maagdelijke Buyk niet mogen toevoegen: Doch den Schilder moet soo verstandig zijn, dat hy al wat ongracelijk in ’t Oog is, zedelijk bedekke, of willens voorby gaat: Wetende dat de Dingen die in ’t Leven selfs haar Schoonheyd verlooren hebben, hun niet al te voegsaam vande Teyken-Konst laten behandelen;

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It is reported then that Michael Angelo upon a time gave this observation to the Painter Marius de Scina his Schollar, that he should alwayes make a Figure Pyramidal, Serpent like, and multiplyed by One Two and Three, in which precept (in my Opinion) the whole Mystery of the Art consisteth, for the greatest Grace and Life that a Picture can have, is, that it express motion ; which the Painters call the Spirit of a Picture. Now there is no Form so fit to express this Motion, as that of the Flame of Fire, which according to Aristotle, and the other Philosophers is an Element most active of all others, because the Forme of the Flame thereof is most apt for Motion, for it hath a Conus or sharp Point wherewith it seemeth to divide the Aire that so it may ascend to his proper Sphere, so that a Picture having this forme will be most beautifull.

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{Fresco} Maer om wederom tot met het pinseel schilderen te komen, zoo is de grootstemanier der Italianen in Fresco, op't natte kalk met kalkwater, vermengt metnatuurlijke aertverwen, waer op naderhand, als't droog is, met lak en Azuurgroen, of andere doorschijnen de eyverwe geglazeert en verbetert kan worden. Maer deezewijze van schilderen wil onze locht niet lijden, schoonze by den grooten MichelAngelo voor Meesterswerk, tegen 'tschilderen in oly verwe, dat hy vrouwen werknoemde, geacht wiert. De geene die gewent zijn op natten kalk te schilderen, gebruiken ook een wijze van daer op te teykenen, 't welk zeer aerdich staet, en bequaem is om hier te lande te gebruiken. Eerstelijk, wanneer den gevel ofte muur eerst ruw bezet is, zoo neemt men gestampte kool, gebrant strooy of hooy, en mengt dat onder de kalk, daermen den muur dan zoo zwart mede aenstrijkt, daer nae laetmen over dien donkeren gront zuivere kalk aenpleysteren, hier op gaetmen dan, zijn kartons gesponsijt hebbende, met een puntich yzer te werk, trekkende arseerende en kratsende 't geen men beraemt heeft, en tot meerder zachticheit kan men ook met eenich zwart, tot fresco bequaem, 't pinseel of borstel te hulp neemen. Deeze wijze van op den muur te schilderen of kratssen, wort gelooft dat van Andries di Cosimo Floren-tijn eerst gevonden is; en wort Sgraffiti geheeten.

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Traveller.
            The Shortning of a Figure, is the making it appear of more Quantity, than really it is ; the Figure having neither the Length nor Depth that it shows, but by the help of the Lights and Shades, and judicious mannaging of the Out-lines, it appears what it is not ; and this is much used in Painting of Ceelings and Roofs, where the Figures being above the Eye, must be most of them Shortned, to appear in their natural Situation. And it is a thing, upon which great Painters have Valued themselves, as supposing a great Knowledg of the Muscles and Bones of the Humane Body, and a great Skill in Designing. Michael Angelo, amongst the Modern Painters, is the greatest Master in that kind.

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It is reported then that Michael Angelo upon a time gave this observation to the Painter Marius de Scina his Schollar, that he should alwayes make a Figure Pyramidal, Serpent like, and multiplyed by One Two and Three, in which precept (in my Opinion) the whole Mystery of the Art consisteth, for the greatest Grace and Life that a Picture can have, is, that it express motion ; which the Painters call the Spirit of a Picture. Now there is no Form so fit to express this Motion, as that of the Flame of Fire, which according to Aristotle, and the other Philosophers is an Element most active of all others, because the Forme of the Flame thereof is most apt for Motion, for it hath a Conus or sharp Point wherewith it seemeth to divide the Aire that so it may ascend to his proper Sphere, so that a Picture having this forme will be most beautifull.

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Voor myn besluit zal ik hier nog iets aanmerken, weegens vierderly byzondere manieren der Oude Antiken.
D’eerste Stark, Kloek, en Robust; dezelve is naagevolgt, door Michel Angelo, Karats, en ’t heele School van Boulogne; welke manier eigentlyk , van de Stad Atheenen oorspronkelyk is.
De tweede, Swak en Vrouwagtig, welke waargenomen wierd door Jan de Boullogne, en meer anderen; die men oordeeld van Korinthen afkomstig te zyn.
De derde, vol van Teeder en Bevalligheid; die men voorgeeft dat Apelles, Phidias en Praxitieles gevolgt hebben, welke manier in zeer groote agtinge gehouden wierd, en vast steld van Rhodes oorspronkelyk te weezen.
Met de vierde, wijst ons aan een grootse ommetrek, als mede Natuurlyk, Seedig en Korrekt; zynde naagevolgt door Raphaël, Pousyn, &c. en is afkomstig van Siconien, een stad uit Peloponnesen: is eygenthlyk zo tot volmaaktheid geraakt, om dat uit ieder manier het beste gekoozen is, en by een gevoegt is.

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T: Zo is ‘t; Doch gy moet dat heel anders verstaan, het is wel waar voor ’t geene de handeling van ’t Kreon betreft; maar daar men hem [ndr: Annibale Carracci] in pryst, raakt voornamentlyk de Proportie, Ommetrek, en Muskulen: niet geaffekteert als d’eerste, maar Kloek.
S: Van wie was die andere dan?
T: Van Michel Angelo. Beziet deze nu.
S: Dat’s voorwaar een schoon en welgemaakt beeld, ik denk dat het mede van Karats is?
T: O neen; van Raphaël, Prins der Schilders.
S: Is dat Raphaël? Hoe eel, schoon en zeedig vertoont het zich?
T: Dat ’s waar. Nu hebt gy vierderly doorlugtige en korrekte Teikenaars gezien, en ieder byzonder van verkiezinge. Raphaël, in zeedig, en bevalligheid. Michel Angelo, Robust en sterk. Karats, kloek en deftig. Heemskerk, vast en zeeker.

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Het is myn vast gevoelen dat de Oeffening der plooijen niet volkomen geleerd kan worden, zonder de Leeman te gebruiken; Want wat baat het dat men zich uitmergeld met kleêren uit de Geest te Teikenen als wy ’t leeven voor ons kunnen hebben, zonder welke het onmogelyk is de natuur der Stoffe te doorgronden: daar zich, in tegendeel, veele niet anders oeffenen dan naar de Statuaas en fraaiste printen der beroemste meesters, welke hier in uitgemunt hebben: als Raphaël, Barotius, Guido, Albaan, Pousyn &c; denkende uit dezelfde reeds een gebaande weg te hebben gevonden, om tot genoegzame volkomentheid te geraken, en hun oogmerk te bereiken. Daar men nochtans weet, dat Raphaël voornaamentlyk, die gelegentheid niet gehad hebbende, echter in zyn tyd, de fraayste dingen voor den dag gekomen zyn. Nu zoude men mogen vragen, waarom eenige andere vermaarde Meesters, als Titiaan, Tintoret, Paulo Veronees, Julio Romano, Michel Angelo, Dominiquin, Bassan &c, zo goed daar in niet geoordeeld werden? de reeden is deeze, dat Raphaël het leeven gebruikt heeft, wel te verstaan een Leeman, waar door hy de natuur en eigenschap der Stoffe grondig heeft leeren onderzoeken: alhoewel men hem nogtans zou kunnen beschuldigen dat hy zyn beelden de meesten tyd met eenderly Stoffe kleeden, in voorvallen, daar de verandering genoegzaam verschillende kon geweest hebben. Evenwel moet men bekennen dat ‘er voor, noch naderhand, geen zo ervaren en Konstryk in dezelve geweest is, dan een alleen, te weten Nikolas Poussyn; echter is dit geen wonder; dewyl hy het Natuurlyke leeven onderzocht en gebruikten gelyk hem bewust was dat Raphaël gedaan had, en niet gelyk anderen die alleen zyn werk navolgden: daarom zyn zy ook slegter geweest, hebben minder kennis gehad, en meenigmaal niet van de natuur der stoffe of plooijen geweeten.

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The Ancients possess’d Both the excellent Qualities I have been treating of [ndr : Grace et Greatness], among whom Apelles is distinguish’d for Grace. Rafaëlle was the Modern Apelles, not however without a prodigious Degree of Greatness. His Style is not Perfectly Antique, but seems to be the effect of a Fine Genius accomplish’d by Study in that excellent School ; ‘Tis not Antique, but (may I dare to say it) ‘tis Better, and that by Choice, and Judgment. Giulio Romano had Grace, and Greatness, more upon the Antique Taste, but not without a great Mixture of what is peculiarly his Own, and admirably Good, but never to be imitated. Polydore in his best things was altogether Antique. […] His Style [ndr : de Michel-Ange] is his Own, not Antique, but He had a sort of Greatness in the utmost Degree, which sometimes ran into the Extream of Terrible ;

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His [ndr : Raphaël] first manner when he came out of the School of his Master, was like those of that Age, Stiff, and Dry ; but he soon meliorated his Style by the Strength of his own fine Genius and the fight of the Works of other good Masters of that time, in and about Florence, chiefly of Lionardo da Vinci ; and thus form’d a Second manner with which he went to Rome. Here he Found, or Procur’d whatever might contribute to his Improvement, he saw great Variety of the Precious Remains of Antiquity, and employ’d several good Hands to Design all of that kind in Greece, and elsewhere, as well as in Italy, of which he form’d a Rare Collection : Here he saw the Works of Michelangelo whose Style may be said to be rather Gygantick, than Great, and which abundantly distinguish’d him from all the Masters of that Age ; I kwow it has been disputed whether Raffaele made any Advantage from seeing of the Works of this great Sculptor, Architect, and Painter ; which tho’ ‘twas (I believe) intended as a Compliment to him seems to me to be directly the contrary ; He was too Wise, and too Modest not to serve himself of whatsoever was worthy of his Consideration ; And that he did so in this Case is Evident by a Drawing I have of his Hand, in which One sees plainly the Michelangelo Tast. Not that he rested here, his Noble Mind aspir’d to something beyond what the World had then to shew, And he accomplish’d it in a Style, in which there is such a Judicious Mixture of the Antique, of the Modern Taste, and of Nature, together with his Own Admirable Ideas that it seems impossible that any other could have been so proper for the Works he was to do, and his Own, and Succeeding times.

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All the different Degrees of Goodness in Painting may be reduc’d to these three General Classes. The Mediocre, or Indifferently Good, the Excellent, and the Sublime. The first is of a large Extent ; the second much Narrower ; and the Last still more so. I believe most people have a pretty Clear, and Just Idea of the two former ; the other is not so well understood ; which therefore I will define according to the Sense I have of it ; And I take it consist of some few of the Highest Degrees of Excellence in those Kinds, and Parts of Painting which are Excellent ; The Sublime therefore must be Marvellous, and Surprizing, It must strike vehemently upon the Mind, and Fill, and Captivate it Irresistably.
[…].
I confine the Sublime to History, and Portrait-Painting ; And These must excell in Grace, and Greatness, Invention, or Expression ; and that for Reasons which will be seen anon. Michael Angelo’s Great Style intitles Him to the Sublime, not his Drawing ; ‘tis that Greatness, and a competent degree of Grace, and not his Colouring that makes Titian capable of it : As Correggio’s Grace, with a sufficient mixture of Greatness gives this Noble Quality to His Works. Van Dyck’s Colouring, nor Pencil tho’ perfectly fine would never introduce him to the Sublime ; ‘tis his Expression, and that Grace, and Greatness he possess’d, (the Utmost that Portrait-Painting is Justly capable of) that sets some of his Works in that Exalted Class ; in which on That account he may perhaps take place of Rafaelle himself in That Kind of Painting, if that Great Man’s Fine, and Noble Idea’s carried him asmuch above Nature Then, as they did in History, where the utmost that can be done is commendable ; a due Subordination of Characters being preserved ; And thus (by the way) V. Dyck’s Colouring, and Pencil may be judg’d Equal to that of Corregio, or any other Master.

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Or comme nous le dit Vitruve en termes très-senses, il ne suffit pas que nos yeux trouvent leur compte dans un tableau bien peint & bien dessiné : l'esprit doit aussi trouver le sien. Il faut donc que l'Artisan du tableau ait choisi un sujet, que ce sujet se comprenne distinctement, & qu'il soit traité de maniere qu'il nous interesse. Je n'estime gueres, ajoute-t-il, les tableaux dont les sujets n'imitent pas quelque vérité. […] Ils peuvent tout au plus introduire dans leur action qui doit toujours imiter la verité historique, quelques figures allégoriques de celles qui sont convenables au sujet, comme seroit, par exemple, la Foi représentée à côté d'un Saint qui feroit un miracle. […] Des verites auxquelles nous ne sçaurions penser sans terreur & sans humiliation, ne doivent pas être peintes avec tant d'esprit, ni représentées sous l'emblême d'une allégorie ingénieuse inventée à plaisir. Il est encore moins permis d'emprunter les personnages & les fictions de la Fable pour peindre ces verites. 

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Et qui ne sçait comme tout le monde à reconnu Michel-Ange pour incomparable dans toutes les trois parties, d’Architecture, Sculpture & Peinture ? Et comme personne n’a jamais mieux enseigné que luy à reconnoistre par l’ongle la grandeur du Lion ? Ex ungue Leonem. Il est vray que luy-mesme vouloit ceder la palme à Albert Durer, comme à celuy qui luy avoit tracé le chemin, dans lequel son seul avantage venoit des statuës Grecques & des antiques de Rome, dont il transportoit les ornemens & les artifices sur ses ouvrages, ce que la demeure de l’autre en Allemagne ne luy permettoit pas de faire. Ils ont pourtant esté repris tous deux du mesme deffaut qu’on reprochoit à Demetrius, d’avoir negligé par trop de rendre leurs ouvrages agreables, pourveu qu’ils fussent fort semblables, ne se souciant que d’aller apres le naturel ; nam Demetrius tanquam nimius in eo reprehenditur, & fuit similitudinis quam pulchritudinis amantior.

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Apres m’estre arresté, je sçay bien, repris-je, que parmis ceux [ndr : les peintres] dont je viens de parler il y en a que j’aurois pu passer sous silence pour abreger mon discours, bien que je n’en aye dit que peu de chose. Mais ayant commencé à vous marquer l’établissement de l’Académie, j’ay crû devoir rapporter tous ceux qui en ont esté ; car quels qu’ils ayent pu estre, ils ont eû assez de mérite pour estre receûs dans cette assemblée, où, ainsi que dans les autres corps, on peut dire qu’ils ne sont pas tous d’une égale consideration. Il y a mesme une chose à observer ; c’est que tous ceux qui ont esté receûs dans l’Academie, y ont esté admis pour differens talens. Et bien que les Peintres qui traitent des histoires & des sujets les plus nobles, doivent estre plus estimez que ceux qui ne representent que des païsages, ou des animaux, ou des fleurs, ou des fruits, ou des choses encore moins considerables : cependant on ne laisse pas parmi ces derniers d’en rencontrer qui ont tant d’habileté & de sçavoir dans les choses dont ils se meslent que les plus habiles d’entre-eux sont souvent beaucoup plus estimez que d’autres qui travaillent à des ouvrages plus relevez. Par exemple, un excellent Païsagiste, tel que quelqu’un de ceux dont nous avons parlé ; un homme qui fait des Animaux de toutes natures, tel qu’on esté Sncidre & ses Eleves, Nicasius & Vamboule, sera plus consideré qu’un autre qui ne peint que médiocrement des figures. Le Pere Zegre, Mario di Fiori, Baudesson, auront toûjours de la reputation pour les fleurs, de mesme que Michel Ange des batailles, Labrador & de Somme pour toutes sortes de fruits : parce que dans les choses qu’ils ont faites, ils ont acquis un degré de perfection bien plus élevé que celuy où sont parvenus beaucoup de Peintres qui font des Tableaux d’Histoires, ou des Portraits.

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His [ndr : Raphaël] first manner when he came out of the School of his Master, was like those of that Age, Stiff, and Dry ; but he soon meliorated his Style by the Strength of his own fine Genius and the fight of the Works of other good Masters of that time, in and about Florence, chiefly of Lionardo da Vinci ; and thus form’d a Second manner with which he went to Rome. Here he Found, or Procur’d whatever might contribute to his Improvement, he saw great Variety of the Precious Remains of Antiquity, and employ’d several good Hands to Design all of that kind in Greece, and elsewhere, as well as in Italy, of which he form’d a Rare Collection : Here he saw the Works of Michelangelo whose Style may be said to be rather Gygantick, than Great, and which abundantly distinguish’d him from all the Masters of that Age ; I kwow it has been disputed whether Raffaele made any Advantage from seeing of the Works of this great Sculptor, Architect, and Painter ; which tho’ ‘twas (I believe) intended as a Compliment to him seems to me to be directly the contrary ; He was too Wise, and too Modest not to serve himself of whatsoever was worthy of his Consideration ; And that he did so in this Case is Evident by a Drawing I have of his Hand, in which One sees plainly the Michelangelo Tast. Not that he rested here, his Noble Mind aspir’d to something beyond what the World had then to shew, And he accomplish’d it in a Style, in which there is such a Judicious Mixture of the Antique, of the Modern Taste, and of Nature, together with his Own Admirable Ideas that it seems impossible that any other could have been so proper for the Works he was to do, and his Own, and Succeeding times.

Quotation

Voor myn besluit zal ik hier nog iets aanmerken, weegens vierderly byzondere manieren der Oude Antiken.
D’eerste Stark, Kloek, en Robust; dezelve is naagevolgt, door Michel Angelo, Karats, en ’t heele School van Boulogne; welke manier eigentlyk , van de Stad Atheenen oorspronkelyk is.
De tweede, Swak en Vrouwagtig, welke waargenomen wierd door Jan de Boullogne, en meer anderen; die men oordeeld van Korinthen afkomstig te zyn.
De derde, vol van Teeder en Bevalligheid; die men voorgeeft dat Apelles, Phidias en Praxitieles gevolgt hebben, welke manier in zeer groote agtinge gehouden wierd, en vast steld van Rhodes oorspronkelyk te weezen.
Met de vierde, wijst ons aan een grootse ommetrek, als mede Natuurlyk, Seedig en Korrekt; zynde naagevolgt door Raphaël, Pousyn, &c. en is afkomstig van Siconien, een stad uit Peloponnesen: is eygenthlyk zo tot volmaaktheid geraakt, om dat uit ieder manier het beste gekoozen is, en by een gevoegt is.

Quotation

Ik zal by deze gelegentheid, eer wy tot het besluit komen, ook iets van het woord Tekenachtig verhandelen; 't welk by veele, even zo wel als het voorige, misbruikt word.
Gelyk kromme en gedraaide stammen met veele bogten, kwasten, en holligheden; robbelige aarde kluiten; geborstene en scherpe rot-sen; robust en een grof gemuskeld ligchaam op de manier van
Michel Angelo […] Derhalven is het beter het schoon van Rafaël, Poussyn, en andere voornoemde Meesters, die zulke ongeschiktheden vermyd hebben, in hunne zedige grootsheid na te tekenen, als alle die lompe voorwerpen en wanschapene beelden. Doch indien het kwaade en mismaakte Schilderachtig of Tekenachtig zy, zo is het schoone zulks niet: dit lyd geen overbrenging; en dien volgens is het slegtste best, en het beste slegtst. Zyn zy beide goed, zo is 'er geen keur overig. Men menge dan beide schoon en lelyk, vrolyk en treurig, ryp en groen, goden en bedelaars onder een. […] Niettemin zyn 'er voorvallen, waar in men noodzaakelyk beide moet waarneemen, of om dat de geschiedenis zulks vereischt, of dat men het onschoone gebruikt om het schoone, 't geen wel de meeste overhand moet hebben, op te helpen: maar dan valt het den Schilder, die zich op 't schoon verstaat, ligter te vervallen, als het den anderen doet zich boven zyne kennis en vermogen te verheffen. Derhalven besluit ik, dat het schoone in de natuur het verkiezelykste, en by gevolg het Schilderachtigste is.

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[…] In dienmen andere haer oordeel ondersoecke, soo komt te vooren niet alleen den grooten Prijs ende waerde die dese dingen [antique sculpture, ndr.] altijts by de kenders in oude tijden gehadt hebben, en oock nu ter tijt noch hebben; als ’t eerste wert getuyght van Cicero, Plinius, ende andere schrijvers van geloof, door ’t verhael van dinghen by na ongheloofflijck, ende het tweede leert de daghelijckse ervarentheyt: Maer komt daer toe oock de eenparighe toestemmingh van Raphael d’Vrbijn, Michiel angelo Bonarotti, en al de treffelijcke Meesters: die als bekent is, dit niet alleen met woorden rondelijck verklaert, maer oock metter daet betoont hebben; haer heele werck stellende na desen richt-snoer: Ja soo verre, datse dickwils niet ontsiende, heele stucken in hun wercken in te voegen by na Roovers zijn geworden, in plaets van navolgers. En van geen ander verstant zijn de Liefhebbers; als die gemeenlijck voor ’t beste van hun wercken dat oordeelen, het welck meest heeft van die oude Voor-beelden. Selfs die van Venetien, die nochtans altijdt meest in ’t Coloreren ende meesterlijckheydt van het Pinceel als inde Teyckeningh hebben uytgemunt, konnen hier toe strecken voor ghetuyghen; aenghesien Mategna, Palma hier uyt geseyt werden, veel geleert en gevordert te hebben.

Quotation

Want indien zulk een meester, als Titiaen, zoo begaeft in de natuur en 't leven te volgen, deur de Teykenkonst geholpen waer geweest, en zijn grooten geest en levende handeling op de studie gesteunt hadde, hy waer alles te boven gekomen. Laet nu dit oordeel vry wat eenzijdich zijn; want de Teykenkonst wort hier niet genomen voor wel het leeven te volgen, maer voor altijts het schoonste te verbeelden, gelijk Agnolo in zijn grooten Laetsten dach wel betoont heeft, daer hy zijne beelden met een grootse maniere, en in schoone gestaltenissen, voeglijk aen d'opstanding, heeft voortgebracht.

Quotation

Are. D’ou tirez vous la regle de juger de ces beautés ?
Fab. Je crois, comme vous l’avez dit, qu’on la doit tirer d’aprés nature, & d’aprés les statues antiques.
Are. Vous avoüerez donc que les nuds de Rafael ont toutes les parties belles, & achevées ; car rarement fit-il aucun ouvrage sans imiter le naturel, ou l’antique : c’est de la qu’on voit dans ses figures, têtes, jambes, torses, bras, pieds, & mains étonnantes.
Fab. Il ne fit point voir les os, les muscles, certains petits nerfs, & autres parties menûes autant que Michel Ange.
Are. Are. Il a fait voir ces parties dans les figures qui l’exigeoient, autant qu’il etoit a propos, Michel Ange (soit dit sans l’offenser) les fait voir quelque fois plus qu’il ne convient. Ce qui est si evident qu’il est inutil d’en dire davantage sur ce point. De plus vous devez vous ressouvenir, que je vous ai dit, qu’il est bien plus important de couvrir les os d’une chair pleine & tendre, que de les ecorcher : & pour preuve de cette verité, je vous replique, que pour la plus grande partie les anciens, ont fait leurs figures tendres, & avec peu de recherche […]. Mais il ne s’attacha pas beaucoup à cette maniere, parcequ’il avoit pris pour son but principal de plaire (come en effet c’est la premiere qualité du peintre) & cherchant a se procurer plutôt le surnom d’agreable, que de terrible, il en acquit un autre qui fut celui de gracieux. Car outre l’invention , outre le dessein, outre la diversité, outre que tous ses ouvrages remuent infiniment ; on y trouve de plus la prerogative qu’avoient, à ce qu’ecrit Pline, les figures d’Apelles ; c’est a dire l’agrement, qui est ce je ne sçai quoi, qui ravit ordinairement dans les peintres, comme dans les poetes : de sorte qu’il remplit les esprits d’un plaisir infini, quoiqu’on ne puisse decouvrir de quel coté vient, ce qui nous plait si fort.

Quotation

Are. […] Venons à la convenance : Rafael ne s’en eloigna jamais. Mais il fit les petits* enfants tels qu’ils sont doüillets & tendres, les hommes robustes, & les femmes avec cette delicatesse qui leur convient.
Fab. Et quoi le grand Michel Ange n’a-t-il donc pas gardé aussi cette convenance ?
Are. Si j’avois envie de vous plaire, & à ses partisans, je dirois qu’oüi : mais si je dois dire la verité, je dirai que non. Quoique vous voiez bien dans les tableaux de Michel Ange la distinction en general des âges, & des sexes (ce que tout le monde sait faire) vous ne la trouverez pourtant pas dans l’arrangement des muscles. Je ne veux pas me mettre à critiquer ses ouvrages, tant par le respect que j’ai pour lui, & que merite un si grand homme, que parcequ’il n’est pas necessaire. Mais que direz vous de l’honneteté ? croiez vous qu’il soit à propos pour faire voir les difficultés de l’art, de decouvrir toujours sans respect les parties nûes des figures, que la modestie, & la pudeur tiennent cachées, sans avoir egard ni a la sainteté des personnes qu’on represente, ni au lieu ou elles sont representées ?
[…]
 
* Dans son tems Titien pour la tendresse le surpassoit beaucoup, & depuis François du Quenoi dit le Flamand.

Quotation

Je confesse que quand à l’homme nud, Michel Ange tient du prodige, du miracle, & a plus que de l’humain : persone ne l’a jamais surpassé, j’entens dans une maniere seule, qui est de faire un nud plein de muscles & recherché, avec des racourcis & des mouvemens fort hardis, qui font voir en detail la difficulté de l’art : & chaque partie du corps, & toutes ensembles sont si excellentes, que j’ose dire qu’on ne peut faire, ni même imaginer une chose plus excellente, ni plus parfaite. Mais dans le reste il est non seulement au dessous de soi même, mais encore au dessous des autres ; parceque ou il ne sait pas, ou il ne veut pas observer les differences des âges & des sexes, que nous avons marquées ci dessus, dans les quelles Rafael est si admirable ; & pour trancher court, qui voit une seule figure de Michel Ange, les voit toutes. Mais il faut prendre garde que dans le nud, Michel Ange a pris la forme la plus terrible, & la plus recherchée ; & Rafael la plus agreable, & la plus gracieuse. C’est là dessus que quelques uns ont comparé Michel Ange à Dante, & Rafael à Petrarque.

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Are. D’ou tirez vous la regle de juger de ces beautés ?
Fab. Je crois, comme vous l’avez dit, qu’on la doit tirer d’aprés nature, & d’aprés les statues antiques.
Are. Vous avoüerez donc que les nuds de Rafael ont toutes les parties belles, & achevées ; car rarement fit-il aucun ouvrage sans imiter le naturel, ou l’antique : c’est de la qu’on voit dans ses figures, têtes, jambes, torses, bras, pieds, & mains étonnantes.
Fab. Il ne fit point voir les os, les muscles, certains petits nerfs, & autres parties menûes autant que Michel Ange.
Are. Are. Il a fait voir ces parties dans les figures qui l’exigeoient, autant qu’il etoit a propos, Michel Ange (soit dit sans l’offenser) les fait voir quelque fois plus qu’il ne convient. Ce qui est si evident qu’il est inutil d’en dire davantage sur ce point. De plus vous devez vous ressouvenir, que je vous ai dit, qu’il est bien plus important de couvrir les os d’une chair pleine & tendre, que de les ecorcher : & pour preuve de cette verité, je vous replique, que pour la plus grande partie les anciens, ont fait leurs figures tendres, & avec peu de recherche […]. Mais il ne s’attacha pas beaucoup à cette maniere, parcequ’il avoit pris pour son but principal de plaire (come en effet c’est la premiere qualité du peintre) & cherchant a se procurer plutôt le surnom d’agreable, que de terrible, il en acquit un autre qui fut celui de gracieux. Car outre l’invention , outre le dessein, outre la diversité, outre que tous ses ouvrages remuent infiniment ; on y trouve de plus la prerogative qu’avoient, à ce qu’ecrit Pline, les figures d’Apelles ; c’est a dire l’agrement, qui est ce je ne sçai quoi, qui ravit ordinairement dans les peintres, comme dans les poetes : de sorte qu’il remplit les esprits d’un plaisir infini, quoiqu’on ne puisse decouvrir de quel coté vient, ce qui nous plait si fort.

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Are. Peu de tems aprés on le chargea de faire un grand tableau pour le maitre autel de l’eglise des freres Mineurs, dans le quel Titien encore tout jeune, peignit à l’huile, la Vierge qui monte au Ciel entre une multitude d’Anges qui l’accompagnent, […] il paroit veritablement qu’elle monte avec un visage plein d’humilité, & ses habits volent delicatement ; au bas sont les Apôtres, qui par differentes attitudes montrent la joye, & l’etonnement ; pour la plus part ils excedent la grandeur du naturel. Il est certain qu’on voit dans ce tableau la grandeur & le terrible de Michel Ange, la douceur, la grace de Rafael, & le vrai coloris de la nature. Ce fut là cependant le premier ouvrage qu’il fit à l’huile, il le fit en tres peu de tems, & tout jeune. Avec tout cela les peintres grossiers, & le sot peuple, qui jusqu’alors n’avoient vû autre chose que les peintures mortes & froides de Jean Bellin, de Gentil, & de Vivarino, car Georgion n’avoit point encore fait d’ouvrage à huile en public, & tout au plus y avoit peint quelque demi figure, quelques portraits qui etoient sans mouvement, & sans relief ; ils disoient tout le mal possible de ce tableau : l’envie venant ensuite à se reffroidir*, & la verité leur ouvrant peu à peu les yeux, on commença à admirer à Venise avec etonnement la nouvelle maniere que Titien tenoit ; & depuis ce tems là tous les peintres s’appliquerent à l’imiter ; mais parcequ’elle etoit hors de leur portée ils se trouverent egarés.
 
*Il est vrai que ce tableau ne plut point aux Moines ; mais l’Ambassadeur de l’Empereur l’aiant voulut acheter, ceci leur fit ouvrir les yeux, & en faire plus de cas.

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WE have been more particular in the Relation of this famous Piece [ndr : Bell fait ici référence au tableau commencé par Apelle et Protogènes sur lequel ces deux artistes ont successivement tracé des lignes – événement précédent de peu leur rencontre], because a large Dispute hangs upon it {Pliny, Lib. 35. Ch. 10.} : and the late Commentator upon our Author, Ludov. Demontiosius, seems very much offended at the generally received Acceptation of the Story of this noble Contention ; and would not by any Means admits that this Tryal of Skill was about the Subtilty of Lines ; for, as he says, with a good Share of Truth in the main, in a coloured Picture, or Painting, there is so little Use of Lines, that the very Appearance of any is justly reproveable ; for the Extremities should be lost and confounded in the Shadows, and ought to go off without any Thing of the least Stiffness, or Sharpness of a Line.
NEITHER will he admit it in Drawings, or Designs, with the Coal, or Pen, for that in those the true ARTIST never regarded so much the Fineness, or Courseness of his Touches ; but only how and where they served best to express the proper Shadowing and Raising of his Draught according to the Life ; and brings in for Instance many Drawings of the celebrated Masters of his Time, which he had seen of
Mich. Angela Bonoroti, Raphael de Urbin, Salviati, Polydore, and the Great Titian’s, where his Observation does not take Notice that any have in the least affected the Nicety of curious Lines.

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Mais le mot de dessein, dans sa plus ordinaire signification, & comme je m’en suis servi en parlant de Michel-Ange, est proprement les traits avec lesquels le Peintre represente les choses qu’il doit imiter, indépendamment du coloris, des jours & des ombres, & cét assemblage de lignes diversement contournées, par le moyen desquelles on forme les figures.

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Het is aanmerkerswaard, dat in deze Landen, de Teekenkonst teegenwoordig zo weinig betragt word, ja zo gering en onnoodig geoordeeld, als of het maar tydquistinge was, en niet te pyne waard, om eenige moeiten, of studie aan te hangen. Daar ik in teegendeel wel anders heb moeten blokken, om wat te leeren; niet alleen in myn Jonkheid? maar tot het laatste der daagen dat my dit ongeval overgekoomen is, heb ik de weekelyke Kollegien waargenoomen, en Akadeemie Beelden naar ’t Leeven geteekent, behalven noch andere gewoontes dien ik had, van naar de Antyken, Basreleeves, en van gekleede Leeman te teekenen, gelyk dezelve Modellen of teekeningen, onder de Liefhebbers berustende, kunnen uitwijzen. En noch heb ik niet genoeg naar myn zin geweeten, om de naam van Historie-schilder te draagen. Maar wat hoef ik een Voorbeeld van myn zelver op te haalen, bleikt het niet genoeg aan de werken der oude Beroemde meesters, dat zy al haar vleit en zorg aangewend hebben, om in de Teekenkonst uit te munten, als Raphael, Michel Angelo, Karats, en meer anderen; niet alleen in ’t Menschbeeld, maar alles; zo wel Landschap, Architektuur, Konterfytzels, Bloemen, Beesjes, en wat er meer vereyst om Universeel of algemeen te zyn?

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T: Zo is ‘t; Doch gy moet dat heel anders verstaan, het is wel waar voor ’t geene de handeling van ’t Kreon betreft; maar daar men hem [ndr: Annibale Carracci] in pryst, raakt voornamentlyk de Proportie, Ommetrek, en Muskulen: niet geaffekteert als d’eerste, maar Kloek.
S: Van wie was die andere dan?
T: Van Michel Angelo. Beziet deze nu.
S: Dat’s voorwaar een schoon en welgemaakt beeld, ik denk dat het mede van Karats is?
T: O neen; van Raphaël, Prins der Schilders.
S: Is dat Raphaël? Hoe eel, schoon en zeedig vertoont het zich?
T: Dat ’s waar. Nu hebt gy vierderly doorlugtige en korrekte Teikenaars gezien, en ieder byzonder van verkiezinge. Raphaël, in zeedig, en bevalligheid. Michel Angelo, Robust en sterk. Karats, kloek en deftig. Heemskerk, vast en zeeker.

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Het is myn vast gevoelen dat de Oeffening der plooijen niet volkomen geleerd kan worden, zonder de Leeman te gebruiken; Want wat baat het dat men zich uitmergeld met kleêren uit de Geest te Teikenen als wy ’t leeven voor ons kunnen hebben, zonder welke het onmogelyk is de natuur der Stoffe te doorgronden: daar zich, in tegendeel, veele niet anders oeffenen dan naar de Statuaas en fraaiste printen der beroemste meesters, welke hier in uitgemunt hebben: als Raphaël, Barotius, Guido, Albaan, Pousyn &c; denkende uit dezelfde reeds een gebaande weg te hebben gevonden, om tot genoegzame volkomentheid te geraken, en hun oogmerk te bereiken. Daar men nochtans weet, dat Raphaël voornaamentlyk, die gelegentheid niet gehad hebbende, echter in zyn tyd, de fraayste dingen voor den dag gekomen zyn. Nu zoude men mogen vragen, waarom eenige andere vermaarde Meesters, als Titiaan, Tintoret, Paulo Veronees, Julio Romano, Michel Angelo, Dominiquin, Bassan &c, zo goed daar in niet geoordeeld werden? de reeden is deeze, dat Raphaël het leeven gebruikt heeft, wel te verstaan een Leeman, waar door hy de natuur en eigenschap der Stoffe grondig heeft leeren onderzoeken: alhoewel men hem nogtans zou kunnen beschuldigen dat hy zyn beelden de meesten tyd met eenderly Stoffe kleeden, in voorvallen, daar de verandering genoegzaam verschillende kon geweest hebben. Evenwel moet men bekennen dat ‘er voor, noch naderhand, geen zo ervaren en Konstryk in dezelve geweest is, dan een alleen, te weten Nikolas Poussyn; echter is dit geen wonder; dewyl hy het Natuurlyke leeven onderzocht en gebruikten gelyk hem bewust was dat Raphaël gedaan had, en niet gelyk anderen die alleen zyn werk navolgden: daarom zyn zy ook slegter geweest, hebben minder kennis gehad, en meenigmaal niet van de natuur der stoffe of plooijen geweeten.

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219. [Il sera tres-expedient de faire un Modele des choses, dont le Naturel est difficile à tenir, & dont nous ne pouvons pas disposer comme il nous plaist ] Comme des Grouppes de plusieurs Figures, des Attitudes difficiles à tenir long-temps, des Figures en l'air, en Plat-fond, ou élevées beaucoup au dessus de la veuë, & des Animaux mesmes dont on ne dispose pas aisément. Par ce Precepte l'on voit assez la necessité qu'a un Peintre de sçavoir Modeler, & d'avoir plusieurs Modeles de cire maniables. Paul Veronese en avoit un si bon nombre, avec une si grande quantité d'Etoffes différentes, qu'il en mettoit toute une Histoire ensemble sur un Plan dégradé pour grande & pour diversifiée qu'elle fust. Tintoret en usoit ainsi, & Michelange, au rapport de Jean Baptiste Armenini, s'en est servy pour toutes les Figures de son Jugement. Ce n'est pas que je conseille à personne, quand on voudra faire quelque chose de bien considerable, de finir d'apres ces sortes de Modeles : mais ils serviront beaucoup, & seront d'un grand avantage pour voir les Masses des grandes Lumières & des grandes Ombres, & l'effet du Tout-ensemble. Du reste vous devez avoir un Manequin à peu prés grand comme Nature pour chaque Figure en particulier, sans manquer pour cela de voir le Naturel, & de l'appeller comme un témoin qui doit confirmer la chose à vous premièrement, puis aux Spectateurs, comme elle est dans la vérité. Vous pourrez vous servir de ces Modeles avec plaisir, si vous les mettez sur un Plan degradé à proportion des Figures, qui sera comme une table faite exprés, que vous pourrez hausser & rabaisser selon vostre commodité, & si vous regardez vos Figures par un trou ambulatoire, qui servira de Point de veuë & de Point de distance, quand vous l'aurez une fois arresté. Ce mesme trou vous servira encore pour voir vos Figures en Plat-fond, & disposées sur une grille de fil de fer, ou soûtenües en l'air par des petits filets élevez à discretion, ou de l'une & l'autre maniere tout ensemble. Vous joindrez à vos Figures tout ce qu'il vous plaira, pourveu que le tout leur soit proportionné, & qu'enfin vous vous imaginiez vous-mesme n'estre que de leur grandeur : Ainsi l'on verra dans tout ce que vous ferez plus de vérité, vostre Ouvrage vous donnera un plaisir incroyable, & vous éviterez quantité de doutes & de difficultez qui arrestent bien souvent, & principalement pour ce qui est de la Perspective lineale que vous y trouverez indubitablement : pourveu que vous vous souveniez de tout proportionner à la grandeur de vos Figures, & specialement les Points de veuë & de distance : mais pour ce qui est de la Perspective aërée, ne s'y trouvant pas, le Jugement y doit suppléer. {*Ridolfi dans sa Vie.} *Le Tintoret avoit fait des Chambres d'ais & de cartons proportionnées à ses Modeles, avec des portes & des fenestres, par où il distribuoit sur ses Figures des Lumieres artificielles autant qu'il jugeoit à propos ; & il passoit assez souvent une partie de la nuit à considerer & à remarquer l'effet de ses Compositions : Ses Modeles estoient de deux pieds de haut.

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Or comme nous le dit Vitruve en termes très-senses, il ne suffit pas que nos yeux trouvent leur compte dans un tableau bien peint & bien dessiné : l'esprit doit aussi trouver le sien. Il faut donc que l'Artisan du tableau ait choisi un sujet, que ce sujet se comprenne distinctement, & qu'il soit traité de maniere qu'il nous interesse. Je n'estime gueres, ajoute-t-il, les tableaux dont les sujets n'imitent pas quelque vérité. […] Ils peuvent tout au plus introduire dans leur action qui doit toujours imiter la verité historique, quelques figures allégoriques de celles qui sont convenables au sujet, comme seroit, par exemple, la Foi représentée à côté d'un Saint qui feroit un miracle. […] Des verites auxquelles nous ne sçaurions penser sans terreur & sans humiliation, ne doivent pas être peintes avec tant d'esprit, ni représentées sous l'emblême d'une allégorie ingénieuse inventée à plaisir. Il est encore moins permis d'emprunter les personnages & les fictions de la Fable pour peindre ces verites. 

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T: Zo is ‘t; Doch gy moet dat heel anders verstaan, het is wel waar voor ’t geene de handeling van ’t Kreon betreft; maar daar men hem [ndr: Annibale Carracci] in pryst, raakt voornamentlyk de Proportie, Ommetrek, en Muskulen: niet geaffekteert als d’eerste, maar Kloek.
S: Van wie was die andere dan?
T: Van Michel Angelo. Beziet deze nu.
S: Dat’s voorwaar een schoon en welgemaakt beeld, ik denk dat het mede van Karats is?
T: O neen; van Raphaël, Prins der Schilders.
S: Is dat Raphaël? Hoe eel, schoon en zeedig vertoont het zich?
T: Dat ’s waar. Nu hebt gy vierderly doorlugtige en korrekte Teikenaars gezien, en ieder byzonder van verkiezinge. Raphaël, in zeedig, en bevalligheid. Michel Angelo, Robust en sterk. Karats, kloek en deftig. Heemskerk, vast en zeeker.

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{Von Verkürzung der Bilder/ was sie sey?}Unsere Vorfahren/ haben allezeit ein wachendes Aug gehabt/ auf die Verkürzung der Figuren: dadurch sie/ dem Gesicht nach/ einen mehrern Schein/ als sie an sich selbst haben/ in die Länge und Höhe bekommen; welches die Dicke der Umriß-Schatten und Liechtes also scheinen machet. In dieser Kunst/ zumal in einfachen Bildern/ hat über andere alle excelliret/ oft-gedachter Michaël Angelo der dann hierzu/ den Nachfolgern zur Lehre/ aus Erde/ Läm/ Gyps oder Wachs/ solche Modellen gemacht/ welche viel standhafter sind/ als die bewegliche lebhafte Bilder. Wann man nun ein verlangtes Model also zu werk gebracht/ setzet man dasselbige/ in gebührlicher Höhe und Distanz, über den Horizont: wornach dann/ desto sicherer/ die Bilder gemacht werden. Die Unwissenheit dieses Handgriffs/ verursachet viel Müh und Arbeit: welche ihrer viele nicht gern auf sich nehmen/ die etwan auch nicht soviel Verstands haben/ dieses Meisterstuck auszusinnen. Es haben aber die Liebhabere dieser Kunst immer mehrers sich beflissen/ mit aufhebung aller Difficulteten/ den bästen Weg zu finden/ wie die Proportion verkürzbar zu machen/ und der rechte Schatten zu erhalten sey/ damit der verlangte effect erfolge. Sie haben auch nicht nachgelassen/ bis man zu unsern Zeiten dessen meisterliche Wissenschaft überkommen.
Es sind deren viele/ welche die Arbeit der Verkürzung verachten und gering schätzen: es sind aber nur die jenige/ so dessen geringe Wissenschaft haben/ und denen die Nuß gar zuhart aufzubeissen fället. Solches ist daraus abzunehmen/ daß sie/ wann man ihnen dergleichen künstliche Stucke vorhält/ und doch gerühmet. Wie dann von dieser Gattung etliche schwere Stucke zu unsern Zeiten verfärtigt worden/ so das Menschliche Gesicht und Augen mächtig geblendet. Es wird aber diese Arbeit/ von unsern Kunstmeistern/
al di sotto in su, das ist/ von der Erden in die Höhe anzusehen/ genennet/ und/ wie gedacht/ von Modellen/ Bildnisen oder lebhaften Personen abgesehen/ die sie erhöhen/ alsdann die Spielung des Schattens in acht nehmen/ und sich bemühen/ solche in ihr Bild zu bringen. Wann nun das Menschliche Auge gegen einem solchen Bild/ so gemeinlich auf etwas empor stehet/ sich wendet/ da zeigen sich ihme erstlich die Fussolen/ Kniehe oder Schenkel/ und dann erst die übrigen Theile des Leibes: daher die Kunst billig diesen Namen bekommen.

Quotation

Gelijk dan ook eenige Geleerde sommige vermaarde Schilders, als Raphel d’Urbin en Michel Angelo en andere hebben berispt, datse Adam met eenen Navel in hare Schilderyen vertoond hebben. Doch de Reden, die wy aangaande de Borsten en Tepels hebben by gebragt, welk soo wel aan de Mannen als aan de Vrouwen zijn gegeven, op dat het Menschelijk Geslagt malkander op ’t uyterste sou mogen gelijk zijn, kan onses agtens de Questie genoegsaam goed maken.
Het schijnd ons eenigsints toe dat den Navel, de Schoonheyd van den Buyk seer helpt vermeerderen, insonderheyd wanneer die niet te groot uyt puylende, nochte te diep puttig ingevallen is. ’t Past de Schilder-Kunst seer wel, datter een bysondere Properheyd aan den Buyk van Maagdelijke Vrouw-beelden werd waar genomen; Gelijk sulx ook by d’Antyken wel verstaan is. {Buyk geeft veel Schoonheyd aan een Vrouw-beeld.} En Jan de Bolonje heeft in het Maagdelijk Beeldeken van sijn Sabinse Roof ook getoond hoe veel Schoonheyd de wel Geproportioneerden en Eelen omtrek van den Buyk, tot een naakt Vrouw-beeld toe brengen kan. Om in de Schilder-Konst alles te volgen dat natuurlijk is, soumen den Buyk van een Moeder-Vrouw, dat is, die gebaard heeft, de Schoonheyd van een Maagdelijke Buyk niet mogen toevoegen: Doch den Schilder moet soo verstandig zijn, dat hy al wat ongracelijk in ’t Oog is, zedelijk bedekke, of willens voorby gaat: Wetende dat de Dingen die in ’t Leven selfs haar Schoonheyd verlooren hebben, hun niet al te voegsaam vande Teyken-Konst laten behandelen;

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Soo veel als’er tot noch toe de naam van Konstkenders en beminnaars met waarheyd gedragen hebben, zijn doorgaans van oordeel geweest, dat de Oude overblijffselen der goede statu-Beelden en Half ronden en ’t geen in de bloey-tijd der Schilder en Bootseer-kunde gemaakt is voor de Schoonste in de Konst, en voor de Leerlingen de beste en volmaaktste Voor-beelden te houden sijn. Welke waarheyd van de neerstigen Heer Jan de Bisschop, aangemerkt zijnde, hem ook opentlijk in de Opdragt van sijn vijftig eerst uytgegeven statu-Beelden, heeft doen belijden; dat hy door lange ervarentheyd, in dat gevoelen meer en meer bevestigt was. Want het zy, segt hy, dat we onse meeninge bouwen op d’agting en hoogen prijs, welke voor dusdanige Konstbeelden, al van ouden tijden is betaald geworden, (waar van Cicero, Plinius en andere mannen van kennis; Beneffens de daaglijxse ervarentheyd getuygen konnen zijn:) of dat wy Raphael d’Urbijn, of Michel Angelo en sulke Meesters, ’t selve niet alleen met woorden, maar ook met der daat sien bevestigen; wy sullen bevinden datse hun geheele oeffening dar na gerigt hebben. En voor soo ver, veel eer Roovers dan Navolgers geworden zijn. Waarlijk seyd hy vorder, daar is geen andere reden, dat Vrankrijk, nu in der daat de Kroon spannende, het nu soo ver gebracht heeft, als dat het te Roomen met goede opmerking, de Oude Pronkbeelden wel doorsien, en der selver navolger Poussijn met veel Eer ontfangen, en seer hoog geagt heeft.

Quotation

[…] In dienmen andere haer oordeel ondersoecke, soo komt te vooren niet alleen den grooten Prijs ende waerde die dese dingen [antique sculpture, ndr.] altijts by de kenders in oude tijden gehadt hebben, en oock nu ter tijt noch hebben; als ’t eerste wert getuyght van Cicero, Plinius, ende andere schrijvers van geloof, door ’t verhael van dinghen by na ongheloofflijck, ende het tweede leert de daghelijckse ervarentheyt: Maer komt daer toe oock de eenparighe toestemmingh van Raphael d’Vrbijn, Michiel angelo Bonarotti, en al de treffelijcke Meesters: die als bekent is, dit niet alleen met woorden rondelijck verklaert, maer oock metter daet betoont hebben; haer heele werck stellende na desen richt-snoer: Ja soo verre, datse dickwils niet ontsiende, heele stucken in hun wercken in te voegen by na Roovers zijn geworden, in plaets van navolgers. En van geen ander verstant zijn de Liefhebbers; als die gemeenlijck voor ’t beste van hun wercken dat oordeelen, het welck meest heeft van die oude Voor-beelden. Selfs die van Venetien, die nochtans altijdt meest in ’t Coloreren ende meesterlijckheydt van het Pinceel als inde Teyckeningh hebben uytgemunt, konnen hier toe strecken voor ghetuyghen; aenghesien Mategna, Palma hier uyt geseyt werden, veel geleert en gevordert te hebben.

Quotation

Dergleichen Unterschiedlichkeit [ndr: im gerecht-mahlen] ware auch und ist noch bey den Italiänern/ Hoch-und Nieder-Teutschen zu finden/ und zwar mit größerer Vollkommenheit/ sonderlich im gerecht-mahlen/ und darzu gehörenden Kräften der Farben: welches aus der natürlichen applicirung/ vollkommenen Erhebung und sonderbaren Geschwindigkeit der Mahler von unsern Zeiten abzunehmen. {Die alte und neue Italiäner.} Solche waren/ Cimabue der große Wieder-Erfinder dieser Kunst/ Gaddo sein Nachfolger/ und Giotto. Also waren fürtreflich/ Giovan Bellini, in Sauberkeit; Michaël Angelo in Bildern und hohem Verstand; Leonardo da Vinci, in vernünftigen affecten; Andrea del Sarto, in Angenemheit; Raphaël d'Urbino in meisterlicher invention ; Julius Romanus, in ungemeinen Gedanken;Titian, in Anmutigkeit/ sonderlich der Coloriten; Corregio , in gratiositeten; Verones in reichen Gedanken; Tintoreti, in Seltsamkeit; Carazo, in fresco; Caravaggio und Manfredo , in Lebhaftigkeit ; Guido Bolognse in Holdseligkeit; Albano in zierlicher invention; Bernini Bernini in der Bild- und Bau Kunst; Francisco du Quesnoy, in scultur-Warheit; Algardon,in Geschicklichkeit; Peter Corton in fresco; La Franch in Geschwindigkeit; Domenicho in Tieffsinnigkeit; Claudio Gilli in Landschaften.
{Die alte Hoch-Teutschen} Nächst diesen/ machten sich auch verwunderbar unsere Teutschen: als Martin Schön/ im hochsteigen; Matthias von Aschaffenburg/ in zierlichem Geist; Albrecht Dürer/ im universal-Verstand; Hans Holbein/ in glückseliger Hand; Amberger/ in der Warheit; Pocksberger/ im Geistreichtum; Schwarz/ in Erfahrenheit; Adam Elzheimer/ in verwunderlichem Verstand.
{und Nieder-Teutschen} Gleichfalls waren fürberühmt die Niederländer/ in Erfindung der Oelfarben/ Johann und Hubert von Eyk; Lucas von Leyden/ im Fleiß; der alte Bruegel, im Verstand; also auch Sotte Clef und Johann von Calcar/ in der Hand; Floris, in der Meisterschaft; Brauer/ in bildung der Bauren; Fochiers, in Landschaft-Bäumen; Rubens in Geistreichheit; der von Dick/ in Zierlichkeit; Hundhorst in Wolgemälden; Rembrand/ in Arbeitsamkeit; Perselles in Schiffahrten und Wassern; Pulenburg/ in kleinen Bildlein; Bambotio, in Bildung der Bettler ; Botte, in Landschaften; auch der Gerhart Daro und, Mires hoch-preiswürdig in kleinen Oelfarben.
{Von des Autoris [ndr: Joachim von Sandrart ] Werken/ in dieser Kunst.} […]

Quotation

Voor myn besluit zal ik hier nog iets aanmerken, weegens vierderly byzondere manieren der Oude Antiken.
D’eerste Stark, Kloek, en Robust; dezelve is naagevolgt, door Michel Angelo, Karats, en ’t heele School van Boulogne; welke manier eigentlyk , van de Stad Atheenen oorspronkelyk is.
De tweede, Swak en Vrouwagtig, welke waargenomen wierd door Jan de Boullogne, en meer anderen; die men oordeeld van Korinthen afkomstig te zyn.
De derde, vol van Teeder en Bevalligheid; die men voorgeeft dat Apelles, Phidias en Praxitieles gevolgt hebben, welke manier in zeer groote agtinge gehouden wierd, en vast steld van Rhodes oorspronkelyk te weezen.
Met de vierde, wijst ons aan een grootse ommetrek, als mede Natuurlyk, Seedig en Korrekt; zynde naagevolgt door Raphaël, Pousyn, &c. en is afkomstig van Siconien, een stad uit Peloponnesen: is eygenthlyk zo tot volmaaktheid geraakt, om dat uit ieder manier het beste gekoozen is, en by een gevoegt is.

Quotation

[…] In dienmen andere haer oordeel ondersoecke, soo komt te vooren niet alleen den grooten Prijs ende waerde die dese dingen [antique sculpture, ndr.] altijts by de kenders in oude tijden gehadt hebben, en oock nu ter tijt noch hebben; als ’t eerste wert getuyght van Cicero, Plinius, ende andere schrijvers van geloof, door ’t verhael van dinghen by na ongheloofflijck, ende het tweede leert de daghelijckse ervarentheyt: Maer komt daer toe oock de eenparighe toestemmingh van Raphael d’Vrbijn, Michiel angelo Bonarotti, en al de treffelijcke Meesters: die als bekent is, dit niet alleen met woorden rondelijck verklaert, maer oock metter daet betoont hebben; haer heele werck stellende na desen richt-snoer: Ja soo verre, datse dickwils niet ontsiende, heele stucken in hun wercken in te voegen by na Roovers zijn geworden, in plaets van navolgers. En van geen ander verstant zijn de Liefhebbers; als die gemeenlijck voor ’t beste van hun wercken dat oordeelen, het welck meest heeft van die oude Voor-beelden. Selfs die van Venetien, die nochtans altijdt meest in ’t Coloreren ende meesterlijckheydt van het Pinceel als inde Teyckeningh hebben uytgemunt, konnen hier toe strecken voor ghetuyghen; aenghesien Mategna, Palma hier uyt geseyt werden, veel geleert en gevordert te hebben.

Quotation

Well Designed.
           
[…] ; there must be truth in every part, and
Proportion of the figure, just and Naturall with the Life. Some artizans, strain Limbs into extreams. Albert Durar, Golties, Spranger, did so, in that which was ; and Michael Angelo, in that which should be ; and thereby in truth, loose the gracefulness.
{Of Factions.} But then, if an Artizan adventure on a
Fiction, it will appeare lesse pleasing, unless it be done boldly ; not only to exceed the worke, (but also the possibility) of Nature ; […].
{Difference of Naturall and feigned Figures.} The
Naturall figures indeed, shew property and decencie to delight common Judgement ; and the forced figures, may be the sign of the Novelty in expression, and pleasing the Excitation of the mind ; for Novelty causeth admiration, and admiration enforces curiosity, the delightfull appetite of the mind.
And certainely from an Artizan’s excellencies, proceed those extravagant varieties, or admirable Novelties, which are not the issues of an idle brain, or to be found within the compass of a narrow conception ; but please the Eyes, like new straines of Musick to the Eares, when common ayres become insipid.
{And with Grace.}
Grace, is the bold and free disposing of the hand in the whole draught of the designe. […].

Quotation

Voor myn besluit zal ik hier nog iets aanmerken, weegens vierderly byzondere manieren der Oude Antiken.
D’eerste Stark, Kloek, en Robust; dezelve is naagevolgt, door Michel Angelo, Karats, en ’t heele School van Boulogne; welke manier eigentlyk , van de Stad Atheenen oorspronkelyk is.
De tweede, Swak en Vrouwagtig, welke waargenomen wierd door Jan de Boullogne, en meer anderen; die men oordeeld van Korinthen afkomstig te zyn.
De derde, vol van Teeder en Bevalligheid; die men voorgeeft dat Apelles, Phidias en Praxitieles gevolgt hebben, welke manier in zeer groote agtinge gehouden wierd, en vast steld van Rhodes oorspronkelyk te weezen.
Met de vierde, wijst ons aan een grootse ommetrek, als mede Natuurlyk, Seedig en Korrekt; zynde naagevolgt door Raphaël, Pousyn, &c. en is afkomstig van Siconien, een stad uit Peloponnesen: is eygenthlyk zo tot volmaaktheid geraakt, om dat uit ieder manier het beste gekoozen is, en by een gevoegt is.

Quotation

T: Zo is ‘t; Doch gy moet dat heel anders verstaan, het is wel waar voor ’t geene de handeling van ’t Kreon betreft; maar daar men hem [ndr: Annibale Carracci] in pryst, raakt voornamentlyk de Proportie, Ommetrek, en Muskulen: niet geaffekteert als d’eerste, maar Kloek.
S: Van wie was die andere dan?
T: Van Michel Angelo. Beziet deze nu.
S: Dat’s voorwaar een schoon en welgemaakt beeld, ik denk dat het mede van Karats is?
T: O neen; van Raphaël, Prins der Schilders.
S: Is dat Raphaël? Hoe eel, schoon en zeedig vertoont het zich?
T: Dat ’s waar. Nu hebt gy vierderly doorlugtige en korrekte Teikenaars gezien, en ieder byzonder van verkiezinge. Raphaël, in zeedig, en bevalligheid. Michel Angelo, Robust en sterk. Karats, kloek en deftig. Heemskerk, vast en zeeker.

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T: Zo is ‘t; Doch gy moet dat heel anders verstaan, het is wel waar voor ’t geene de handeling van ’t Kreon betreft; maar daar men hem [ndr: Annibale Carracci] in pryst, raakt voornamentlyk de Proportie, Ommetrek, en Muskulen: niet geaffekteert als d’eerste, maar Kloek.
S: Van wie was die andere dan?
T: Van Michel Angelo. Beziet deze nu.
S: Dat’s voorwaar een schoon en welgemaakt beeld, ik denk dat het mede van Karats is?
T: O neen; van Raphaël, Prins der Schilders.
S: Is dat Raphaël? Hoe eel, schoon en zeedig vertoont het zich?
T: Dat ’s waar. Nu hebt gy vierderly doorlugtige en korrekte Teikenaars gezien, en ieder byzonder van verkiezinge. Raphaël, in zeedig, en bevalligheid. Michel Angelo, Robust en sterk. Karats, kloek en deftig. Heemskerk, vast en zeeker.

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Voor myn besluit zal ik hier nog iets aanmerken, weegens vierderly byzondere manieren der Oude Antiken.
D’eerste Stark, Kloek, en Robust; dezelve is naagevolgt, door Michel Angelo, Karats, en ’t heele School van Boulogne; welke manier eigentlyk , van de Stad Atheenen oorspronkelyk is.
De tweede, Swak en Vrouwagtig, welke waargenomen wierd door Jan de Boullogne, en meer anderen; die men oordeeld van Korinthen afkomstig te zyn.
De derde, vol van Teeder en Bevalligheid; die men voorgeeft dat Apelles, Phidias en Praxitieles gevolgt hebben, welke manier in zeer groote agtinge gehouden wierd, en vast steld van Rhodes oorspronkelyk te weezen.
Met de vierde, wijst ons aan een grootse ommetrek, als mede Natuurlyk, Seedig en Korrekt; zynde naagevolgt door Raphaël, Pousyn, &c. en is afkomstig van Siconien, een stad uit Peloponnesen: is eygenthlyk zo tot volmaaktheid geraakt, om dat uit ieder manier het beste gekoozen is, en by een gevoegt is.

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16 T’is veel t’ghebruuck gheweest van Tinturetten {Exempel van Ordineerders.}
T’ordineren, soo met groeppen oft knoopen,
En Angelus oordeel is oock veel metten
Hoopkens gheordineert, maer doch besmetten
Eenighe zijn eere, niet om de hoopen,
maer dat hy om de Beelden hem verloopen
Heeft, in t’gheen d’ordinanty mach belanghen,
Datter niet en zijn insichtighe ganghen.

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16 T’is veel t’ghebruuck gheweest van Tinturetten {Exempel van Ordineerders.}
T’ordineren, soo met groeppen oft knoopen,
En Angelus oordeel is oock veel metten
Hoopkens gheordineert, maer doch besmetten
Eenighe zijn eere, niet om de hoopen,
maer dat hy om de Beelden hem verloopen
Heeft, in t’gheen d’ordinanty mach belanghen,
Datter niet en zijn insichtighe ganghen.

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9 maer d’Italianen, hoe sy hun saken {Italianen maken cartoenen, dat zijn papieren soo groot als t’werck, net gheteyckent, dat sy dan doortrecken.}
Voornemen, t’zy op mueren, oft penneelen,
Wt versierde schetsen, met neerstich waken,
Sy wel ghestudeert hun cartoenen maken,
Alsoo groot als hun werck in alle deelen,
En calcherent met stecken van pinceelen,
Oft met eenich punt, dat daer toe mach voeghen,
Gaen sy’t van trecke te trecke doorploeghen.
 
10 Op dat het ghewislijck, sonder beswijcken,
In’t werck soude comen, en wel ghelucken:
Om in Oly-verwe, sy’t eerst bestrijcken
Van achter met crijt, of yet desghelijcken :
maer op den muer noch weeck zijnde sy’t drucken
Door (als gheseyt is) te weten, om stucken
In Fresco maken, met gheleerde handen,
Welck geen ghebruyck en is hier in ons Landen.

 
11 Nochtans den Florentijn, die soo wel houwen {Hier is ghemeent Michel Agnolo, die noemde de Oly-verwe Vrouwen werck, en Fresco Mannen werck.}
Als verwen const, doe sy des Vaticanen
Oordeel in Oly hem wilden doen bouwen,
Welck hem niet en luste, want niet dan
Vrouwen Ambacht oft werck gherekent was soodanen
Wijse van schilderen, naer zijn vermanen,
Dan in Fresco wercken heeft hy ghepresen
Een constich, en Mannelijck doen te wesen.

 
12 maer dat het hier gheen ghebruyck is bedeghen,
Als t’ghen’ Angelus hier toeschrijft de Wijven,
Het Fresco soude hier in Hollandt teghen
De harde Locht, Windt, Sneeu, Haghel, en Reghen {Fresco hier ongebruycklijck, om des Landts vochticheyt, en onghetempert weder.}
Qualijck houden, door Boreas bedrijven,
Wtwendich, jae selfs inwendich niet blijven
Oock seer langhe misschien schoon in ghedueren,
Om de groote vochticheyt deser mueren.
 
13 Ten anderen, can tot gheen oorboor strecken
Dit Calck, datmen brandt van soutte Zee-schelpen,
Want het slaet uyt met schimmelighe vlecken,
T’moste steen-calck wesen van ander plecken, {Fresco moet op steen-calck wesen.}
Als Doornicks, oft ander, soo mochtet helpen
Teghen onweder en vorst, quaet om stelpen,
Bestander, en zijn in’t schilderen lijvich,
En alsoo niet uytslaen, alst droogh is stijvich.
 
14 maer dit nu oversleghen, de cartoenen {Den Cartoen is vorderlijck.}
Te maken soo groot als u wercks bevanghen,
Is nut en dienstich, met een cloeck vercoenen
Gheordineert, en het sal u versoenen
In arbeydt, want ghy sult hem voor u hanghen,
Om niet te verloopen in vreemde ganghen,
Noch den aerdt te verliesen, maer u pooghen,
nae t’voorbeeldt alles te diepen en hooghen.

 
15 Want ghehooght en ghediept hoeft wel op gronden {Cartoenen mosten hun hooghsels oock hebben.}
V cartoen schilderich aerdt te ghenieten,
Datter gants gheen ghebreck en zy bevonden
Aen afsteken, diepen, verheffen, ronden,
Soeticheyt, vloeyen, verdrijven, verschieten:
Ghy en moet u den arbeydt oock verdrieten
Niet lichtelijck laten, maer stadich haken,
Door vlijt ter hooghster welstandt te gheraken.

 
16 Ons moderne Voorders voor henen plochten,
Hun penneelen dicker als wy te witten, {De moderne witteden hun penneelen te dick, gebruycten oock cartons.}
En schaefdens’ alsoo glat als sy wel mochten,
Ghebruyckten oock cartoenen, die sy brochten
Op dit effen schoon wit, en ginghen sitten
Dit doortrecken soo met eenich besmitten,
Van achter ghewreven, en trockent moykens
Daer nae met swarte krijkens oft potloykens.

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10 Op dat het ghewislijck, sonder beswijcken,
In’t werck soude comen, en wel ghelucken:
Om in Oly-verwe, sy’t eerst bestrijcken
Van achter met crijt, of yet desghelijcken :
maer op den muer noch weeck zijnde sy’t drucken
Door (als gheseyt is) te weten, om stucken
In Fresco maken, met gheleerde handen,
Welck geen ghebruyck en is hier in ons Landen.

 
11 Nochtans den Florentijn, die soo wel houwen {Hier is ghemeent Michel Agnolo, die noemde de Oly-verwe Vrouwen werck, en Fresco Mannen werck.}
Als verwen const, doe sy des Vaticanen
Oordeel in Oly hem wilden doen bouwen,
Welck hem niet en luste, want niet dan
Vrouwen Ambacht oft werck gherekent was soodanen
Wijse van schilderen, naer zijn vermanen,
Dan in Fresco wercken heeft hy ghepresen
Een constich, en Mannelijck doen te wesen.

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10 Op dat het ghewislijck, sonder beswijcken,
In’t werck soude comen, en wel ghelucken:
Om in Oly-verwe, sy’t eerst bestrijcken
Van achter met crijt, of yet desghelijcken :
maer op den muer noch weeck zijnde sy’t drucken
Door (als gheseyt is) te weten, om stucken
In Fresco maken, met gheleerde handen,
Welck geen ghebruyck en is hier in ons Landen.

 
11 Nochtans den Florentijn, die soo wel houwen {Hier is ghemeent Michel Agnolo, die noemde de Oly-verwe Vrouwen werck, en Fresco Mannen werck.}
Als verwen const, doe sy des Vaticanen
Oordeel in Oly hem wilden doen bouwen,
Welck hem niet en luste, want niet dan
Vrouwen Ambacht oft werck gherekent was soodanen
Wijse van schilderen, naer zijn vermanen,
Dan in Fresco wercken heeft hy ghepresen
Een constich, en Mannelijck doen te wesen.

 
12 maer dat het hier gheen ghebruyck is bedeghen,
Als t’ghen’ Angelus hier toeschrijft de Wijven,
Het Fresco soude hier in Hollandt teghen
De harde Locht, Windt, Sneeu, Haghel, en Reghen {Fresco hier ongebruycklijck, om des Landts vochticheyt, en onghetempert weder.}
Qualijck houden, door Boreas bedrijven,
Wtwendich, jae selfs inwendich niet blijven
Oock seer langhe misschien schoon in ghedueren,
Om de groote vochticheyt deser mueren.
 
13 Ten anderen, can tot gheen oorboor strecken
Dit Calck, datmen brandt van soutte Zee-schelpen,
Want het slaet uyt met schimmelighe vlecken,
T’moste steen-calck wesen van ander plecken, {Fresco moet op steen-calck wesen.}
Als Doornicks, oft ander, soo mochtet helpen
Teghen onweder en vorst, quaet om stelpen,
Bestander, en zijn in’t schilderen lijvich,
En alsoo niet uytslaen, alst droogh is stijvich.
 
14 maer dit nu oversleghen, de cartoenen {Den Cartoen is vorderlijck.}
Te maken soo groot als u wercks bevanghen,
Is nut en dienstich, met een cloeck vercoenen
Gheordineert, en het sal u versoenen
In arbeydt, want ghy sult hem voor u hanghen,
Om niet te verloopen in vreemde ganghen,
Noch den aerdt te verliesen, maer u pooghen,
nae t’voorbeeldt alles te diepen en hooghen.

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38 In quade maniere blijft niet volheerdich, {Aen quade maniere niet ghebonden te blijven.}
Ghy hebtse niet ghetrouwt, ten is geen schande
Haer voor een beter te wisselen veerdich,
Veranderen in’t goed’ is prijsens weerdich,
Men gheraeckt allencx ten rechten verstande :
Het lamp-swart om naeckten bant uyt den lande, {Lamp-swart in naeckten te mijden.}
Laet u in’t ghebruyck neffens umbre werden,
Aspalten, Ceulsch’ eerden, en terreverden.

 
39 Het lamp-swart in diepsels meuchdy wel derven {Lamp-swart doet versterven, Exempel de tafel an Raphael te Roomen, tot Sinte Pieter Montory.}
In naeckten, jae of doen uyt u memory :
Het wil (seght Vasary) te hardt versterven :
Want Raphel vermaert in al s’Weerelts erven,
In zijn leste werck te Peter Montory,
 De Transfiguraty, tot zijnder glory,
De verwen souden versch ghedaen ghelijcken,
Waert dat hy had willen het lamp-swart wijcken.

Quotation

La Platte Peinture. Chapitre XXXIX, p. 313
39. Le profil de Michel-Ange, le coloris de Raphaël, l'invention et la hardiesse du Parmesan, & les nuits du Bassan font un Peintre l'Idée des bons Peintres. Ce sont les quatre elements d'un parfait Peintre.

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Nu trachtende na het eynde, voor een besluyt, laet ons eens sien hoedanich dat soo een Schilder na rechten eys behoorden ghestelt te sijn, die hem onder het ghetal van dese Loff-waerde Gheesten soude konen voegen, sonder daer over bespot te werden; want seeckerlick, alle die de naem van Schilders voeren, en moghen hier niet onder ghestelt werden, vele soude haer selven hier wel kittelen datse lacchen soude; denckende, is het soo met onse Konst gelegen, dat de selve soo uytsteeckende is, soo moet ick yets groots van mijn selven gevoelen, aenghesien ick mede een van haer Burgers ben, maer het soude met vele van dese lieden soo ghestelt sijn als met de Pauwen, dewelcke met een grootsheyt de borst voor-uyt steecken, een vermaeck scheppende inde schoone pluymen van haer steert, maer siende eens op haer voeten van hoe slechten glans de selve sijn, so latense de steert vallen, en gaen vol van schaemte al buckende heen. Soo soude het met veel van de selve oock toe gaen, wanneerse van soo groote dinghen van de Schilders hooren, die soo uytmutende gheweest sijn, en dat sy mede met de naem van Schilder ghenaemt werden, met de selve mede een waren, maer wanneer sy eens hare stucken, by die vermaerde Gheesten haer werck stelden, soo soudense met de Tauwe met neer-geslagen hoofde swanger sijnde van schaemte en spijt, al drupende moeten heen gaen: doch, om te weten hoedanich hy gestelt moste sijn om mede onder de meenichte van de Vermaerde te komen, soo let wel hoedanigh ick hier eene door mijn Penn' aff schilderen sal, dewelcke hem sonder beschimpt te werden, als verdient hebbende aen dese Rey, sal moghen voeghen. Voor eerst: Soo in hem is een ghesont Oordeel: Een seeckere en ghewisse Teycken handt: Een vloeyende Gheest om eygentlick te Ordineeren: Het geestighe Bedencken der aenghename Rijckelijckheyt: Het wel schicken der Daghen en Schaduwen, by een goede waerneminghe der eyghen natuerlicke dinghen: Een wel-gheoeffent verstant in de Perspectiven, en dat niet min ervaren in kennisse der Hystorien, vergheselschapt met verre en eygentlicke na ghedachten, spruytende uyt veel-ghelesen en onder-socht te hebben. Die mede eenich begrijp der Matimatische dingen heeft: Een die de Anatomy grondich verstaet: Die de Natuyr meer soeckt na te bootsen dan andere Meesters handelinge: Die de Verwe vleysich onder een weet te smeuren: Die onderscheyt van alle Wolle-Laeckenen, Linde, en Zijde Stoffe weet uyt te drucken: Die een wacker, doch soet-verliesent Penceel heeft, en soo by alle dese dingen in hem ghevonden kan werden de soet-mondige wel-spreeckentheyt van Appellus, vergheselschapt sijnde met de kuysheyt Michael Angolo; en daer-en-boven de lust en vlijt tot wercken van Dominicus Girlandaio; soo mach met recht van de selve geseyt werden, dat hem de huldinghe van een eeuwighe ghedenckwaerdighe Eere-kroon toe-ghewijdt moet werden.

Quotation

[…] gaen wy eens toe om te bewijsen dat het veel loffelicker is de Natuyre, dan andere Meesters handelinge te volgen; want, andere Meesters maniere na te bootsen, is hatelick; de Natuyre te volghen, is prijsselick. […] Maer hoe sullen wy dat volghen? Sullen wy het soo maecken dat yder een kan sien om dat het op sodanige maniere gemaect is, dat het van die, of die Meester zy? neen geensins: want soo lange als dat bespeurt werdt, en te kennen is soo doet de Meester daer noch al van 'tsijne te veel toe: maer soo hy het leven so weet te volgen datmen oordeelen kan dat het eygentlicke 'tleven na by komt, sonder nochtans de Meesters manieren daer in te konnen vinden die het ghemaect heeft; sulcken Geest komt Lof en Eere toe, ende sal boven andere gestelt werden: wech dan met andere Meesters handelinghe te volgen, (seer wel seyde Michaël Agnolo by dese gelegentheyt, die altijdt een ander achter-volght, en kan hem nimmermeer voor-by loopen, die geduerich van het hare daer toe brengen.

Quotation

Et qui ne sçait comme tout le monde à reconnu Michel-Ange pour incomparable dans toutes les trois parties, d’Architecture, Sculpture & Peinture ? Et comme personne n’a jamais mieux enseigné que luy à reconnoistre par l’ongle la grandeur du Lion ? Ex ungue Leonem. Il est vray que luy-mesme vouloit ceder la palme à Albert Durer, comme à celuy qui luy avoit tracé le chemin, dans lequel son seul avantage venoit des statuës Grecques & des antiques de Rome, dont il transportoit les ornemens & les artifices sur ses ouvrages, ce que la demeure de l’autre en Allemagne ne luy permettoit pas de faire. Ils ont pourtant esté repris tous deux du mesme deffaut qu’on reprochoit à Demetrius, d’avoir negligé par trop de rendre leurs ouvrages agreables, pourveu qu’ils fussent fort semblables, ne se souciant que d’aller apres le naturel ; nam Demetrius tanquam nimius in eo reprehenditur, & fuit similitudinis quam pulchritudinis amantior.

Quotation

L’on dit que Marc de Sienne Disciple de Michel l’Ange receut un jour cét advis de son Maistre qu’il fist tousjours sa figure Pyramidale, serpentée, & multipliée par un, deux, & trois. Et croy-je qu’en ce precepte consiste tout le secret de la Peinture, parce que la plus grande grace d’une figure est qu’elle semble se mouvoir, ce que les Peintres appellent fureur, ou esprit de la figure. Et pour representer ce mouvement, il n’y a point de forme qui s’y accommode mieux que celle de la flamme du feu, lequel, suivant ce que dit Aristote, & tous les autres Philosophes, est l’élement le plus actif de tous, & la forme de sa flamme est de toutes la plus propre au mouvement parce qu’elle a l’angle & la pointe aiguë avec laquelle elle semble fendre l’air pour monter à sa Sphère.

Quotation

L’on dit que Marc de Sienne Disciple de Michel l’Ange receut un jour cét advis de son Maistre qu’il fist tousjours sa figure Pyramidale, serpentée, & multipliée par un, deux, & trois. Et croy-je qu’en ce precepte consiste tout le secret de la Peinture, parce que la plus grande grace d’une figure est qu’elle semble se mouvoir, ce que les Peintres appellent fureur, ou esprit de la figure. Et pour representer ce mouvement, il n’y a point de forme qui s’y accommode mieux que celle de la flamme du feu, lequel, suivant ce que dit Aristote, & tous les autres Philosophes, est l’élement le plus actif de tous, & la forme de sa flamme est de toutes la plus propre au mouvement parce qu’elle a l’angle & la pointe aiguë avec laquelle elle semble fendre l’air pour monter à sa Sphère. De sorte que lors que la figure aura cette forme, elle sera tres belle. Et cecy se peut encore observer de deux manières, l’une est, que l’angle de la Pyramide, qui est la partie la plus aiguë tienne le haut, & la basse qui est le plus ample de la Pyramide soit en bas, comme le feu : & alors le bas de la figure, sçavoir les jambes & les draperies doit estre large, & le haut d’icelle ira en retressissant en forme de Piramide, monstrant une espaule, & que l’autre fuye & soit racourcie, faisant tordre le corps, qui en cachera l’une & découvrira & fera relever l’autre. La figure peut encore estre peinte, comme une Pyramide renversée, c’est à dire, qui ait la base en haut & la pointe en bas ; & ainsi les parties superieures de la figure seront larges, monstrant les deux palerons, ou estendant les bras, monstrant une jambe, & cachant l’autre, ou d’autre façon, comme il semblera mieux au sage Peintre. […] le Peintre doit accompagner cette forme Pyramidale, avec la forme serpentée, qui represente la tortuosité d’une coleuvre vivant lors qu’il chemine, qui est la propre forme de la flamme du feu qui ondoye. Cela veut dire que la figure doit representer la forme de la lettre S. droite ou renversée, comme est celle icy .S. [ndr : S renversé] parce qu’alors elle aura sa beauté.

Quotation

[...] En Italie il y avoit entre plusieurs autres ; Leonard Davinci, André Manteigne, Jean Belin, Correge, Giorgion, Michel Ange, Bonarroti, tres-excellent Sculpteur, mais non si bon Peintre, Polidore de Carravage, André Del Sarte, Le Titian, RAPHAËL D’URBIN, & Jules Romain, la plupart d’iceux & principalement en leurs commencemens avoient des manieres de Peindre fort finies, & souvent de telle sorte que la plus grande partie paroist seiche, dure, tranchée & maigre, causée comme je croy par avoir voulu trop finir & achever, comme si l’on eust deû regarder desdits Ouvrages chaque partie à part, & non le tout d’une seule œillade & d’une raisonnable distance ainsi qu’il se doit.
Leonard Davinci, avoit une maniere de Peindre tres-finie, & les couleurs appliquées & estenduës fort uniement, & tiens avec plusieurs qu’elle luy estoit toute particuliere ; Car à ce que j’en ay peu voir, il semble que les Jours & Ombres, soient par maniere de dire comme souflez, noyez, fondus ou perdus ensemble, & grande partie des Eminences des Corps tres-arrondis, principalement les petites parties, ainsi que cela se peut voir en divers Tableaux qu’il a faits, & mesme en deux, l’un de la Gioconde qui est à Fontainebelle-eau, l’autre d’une Flora qui estoit jadis au Cabinet de la feuë Reyne Mere Marie de Medicis, Toutefois une partie des œuvres que j’ay veuës de luy, tiennent tousjours en quelque sorte de la maniere de P. Perrugin, Jean Bellin, & de plusieurs de ces Anciens cy-devant nommez, neantmoins bien plus excellentes à mon gré. 

Quotation

Well Designed.
           
[…] ; there must be truth in every part, and
Proportion of the figure, just and Naturall with the Life. Some artizans, strain Limbs into extreams. Albert Durar, Golties, Spranger, did so, in that which was ; and Michael Angelo, in that which should be ; and thereby in truth, loose the gracefulness.
{Of Factions.} But then, if an Artizan adventure on a
Fiction, it will appeare lesse pleasing, unless it be done boldly ; not only to exceed the worke, (but also the possibility) of Nature ; […].
{Difference of Naturall and feigned Figures.} The
Naturall figures indeed, shew property and decencie to delight common Judgement ; and the forced figures, may be the sign of the Novelty in expression, and pleasing the Excitation of the mind ; for Novelty causeth admiration, and admiration enforces curiosity, the delightfull appetite of the mind.
And certainely from an Artizan’s excellencies, proceed those extravagant varieties, or admirable Novelties, which are not the issues of an idle brain, or to be found within the compass of a narrow conception ; but please the Eyes, like new straines of Musick to the Eares, when common ayres become insipid.
{And with Grace.}
Grace, is the bold and free disposing of the hand in the whole draught of the designe. […].

Quotation

Of Fresco.
{Of Fresco what it is.} There is a Painting upon Walls called
Fresco : It was the ancient Græcians Noble way of Painting, and since much used by the Romans. […]..
[…].
{Whole Towns of this worke.} There have been
PAINTINGS of this worke, in severall Towns of GERMANY, rarely done ; but now ruined by Warre.
{Three Chambers in
Rome.} At Rome ; there are three Chambers, in the Popes Pallace, of Frescoe ; done by Raphael Urbin, and Julio Romano, (his disciple,) who finished his Master’s worke, and are yet called, Raphaells designes […].

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Mais comme les trois premières Parties sont tres-necessaires à tous les Peintres, cette quatriesme, qui regarde l’expression des mouvemens de l’esprit, est excellente par dessus les autres, et tout à fait admirable : car elle ne donne pas seulement la vie aux Figures par la representation de leurs gestes et de leur passions, mais il semble encore qu’elles parlent et qu’elles raisonnent. Et c’est de là principalement qu’on doit juger ce que vaut un Peintre, puisqu’il est certain qu’il se peint luy-mesme dans ses tableaux, qui sont autant de miroir du tempérament de son humeur, et de son génïe.
Il n’y a personne qui ne remarque facilement, en faisant la comparaison des Compositions et des Figures de Raphael à celles de Michelange, que ce premier estoit la douceur mesme ; au lieu que tout au contraire Michelange estoit si rustique, et si mal-plaisant qu’il n’avoit aucun esgard à la bien-séance. Ce qui se void manifestement dans son grand Ouvrage de la Chapelle du Vatican, où, voulant representer le Jugement universel de la fin du monde, sur l’autel mesme de ce Sanctuaire, il a introduit plusieurs figures en des actions extrement indecentes : au lieu qu’il paroist que Raphael a apporté de la modestie dans les Sujets les plus liencieux.
De là nous pouvons conjecturer combien il est important que cette partie de l’Expression, qui est la plus excellente de la Peinture, soit accompagnée d’un jugement, et d’une circonspection particulière ; puisque c’est par elle que l’on connoist la qualité de l’esprit du Peintre
, qui bien loin de s’acquerir de l’honneur par ses Ouvrages, lors qu’il choquera les regles de la bien-seance, sera sans doute blasmé et mesestimé d’un chacun […]

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(maximes générales et essentielles)
I. Que dans la Composition d’une Histoire, la Vérité soit premierement fort exacte et pure.
II. Qu’on ait une grande considération du Lieu oû elle sera représentée.
III. Qu’on prenne bien garde à ne pas descouvrir jamais les parties qui ne se peuvent monstrer honnestement. Cette maxime a toûjours esté parmi eux une telle recommendation, que mesme ils souffroient plutost que l’Histoire demeurast defectueuse en quelque chose, que de passer au delà des bornes de la modestie.
IIII. Et enfin, pour le quatriesme degré de perfection,
Qu’on trouve moyen de représenter les choses noblement, ingenieusement, et d’une manière grande et magnifique.
Voilà les quatre Parties principales, qui sont le concert, et pour ainsi dire l’harmonie de la Peinture, par la juste relation qu’elles ont entre elles ; Ce que nos Critiques rechercheront rigoureusement dans l'Ouvrage qu'on leur présente ; où j'ai bien peur qu'ils ne trouvent pas assez leur conte pour le sucés de la pretention de nostre Moderne.

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219. [Il sera tres-expedient de faire un Modele des choses, dont le Naturel est difficile à tenir, & dont nous ne pouvons pas disposer comme il nous plaist ] Comme des Grouppes de plusieurs Figures, des Attitudes difficiles à tenir long-temps, des Figures en l'air, en Plat-fond, ou élevées beaucoup au dessus de la veuë, & des Animaux mesmes dont on ne dispose pas aisément. Par ce Precepte l'on voit assez la necessité qu'a un Peintre de sçavoir Modeler, & d'avoir plusieurs Modeles de cire maniables. Paul Veronese en avoit un si bon nombre, avec une si grande quantité d'Etoffes différentes, qu'il en mettoit toute une Histoire ensemble sur un Plan dégradé pour grande & pour diversifiée qu'elle fust. Tintoret en usoit ainsi, & Michelange, au rapport de Jean Baptiste Armenini, s'en est servy pour toutes les Figures de son Jugement. Ce n'est pas que je conseille à personne, quand on voudra faire quelque chose de bien considerable, de finir d'apres ces sortes de Modeles : mais ils serviront beaucoup, & seront d'un grand avantage pour voir les Masses des grandes Lumières & des grandes Ombres, & l'effet du Tout-ensemble. Du reste vous devez avoir un Manequin à peu prés grand comme Nature pour chaque Figure en particulier, sans manquer pour cela de voir le Naturel, & de l'appeller comme un témoin qui doit confirmer la chose à vous premièrement, puis aux Spectateurs, comme elle est dans la vérité. Vous pourrez vous servir de ces Modeles avec plaisir, si vous les mettez sur un Plan degradé à proportion des Figures, qui sera comme une table faite exprés, que vous pourrez hausser & rabaisser selon vostre commodité, & si vous regardez vos Figures par un trou ambulatoire, qui servira de Point de veuë & de Point de distance, quand vous l'aurez une fois arresté. Ce mesme trou vous servira encore pour voir vos Figures en Plat-fond, & disposées sur une grille de fil de fer, ou soûtenües en l'air par des petits filets élevez à discretion, ou de l'une & l'autre maniere tout ensemble. Vous joindrez à vos Figures tout ce qu'il vous plaira, pourveu que le tout leur soit proportionné, & qu'enfin vous vous imaginiez vous-mesme n'estre que de leur grandeur : Ainsi l'on verra dans tout ce que vous ferez plus de vérité, vostre Ouvrage vous donnera un plaisir incroyable, & vous éviterez quantité de doutes & de difficultez qui arrestent bien souvent, & principalement pour ce qui est de la Perspective lineale que vous y trouverez indubitablement : pourveu que vous vous souveniez de tout proportionner à la grandeur de vos Figures, & specialement les Points de veuë & de distance : mais pour ce qui est de la Perspective aërée, ne s'y trouvant pas, le Jugement y doit suppléer. {*Ridolfi dans sa Vie.} *Le Tintoret avoit fait des Chambres d'ais & de cartons proportionnées à ses Modeles, avec des portes & des fenestres, par où il distribuoit sur ses Figures des Lumieres artificielles autant qu'il jugeoit à propos ; & il passoit assez souvent une partie de la nuit à considerer & à remarquer l'effet de ses Compositions : Ses Modeles estoient de deux pieds de haut.

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[…] In dienmen andere haer oordeel ondersoecke, soo komt te vooren niet alleen den grooten Prijs ende waerde die dese dingen [antique sculpture, ndr.] altijts by de kenders in oude tijden gehadt hebben, en oock nu ter tijt noch hebben; als ’t eerste wert getuyght van Cicero, Plinius, ende andere schrijvers van geloof, door ’t verhael van dinghen by na ongheloofflijck, ende het tweede leert de daghelijckse ervarentheyt: Maer komt daer toe oock de eenparighe toestemmingh van Raphael d’Vrbijn, Michiel angelo Bonarotti, en al de treffelijcke Meesters: die als bekent is, dit niet alleen met woorden rondelijck verklaert, maer oock metter daet betoont hebben; haer heele werck stellende na desen richt-snoer: Ja soo verre, datse dickwils niet ontsiende, heele stucken in hun wercken in te voegen by na Roovers zijn geworden, in plaets van navolgers. En van geen ander verstant zijn de Liefhebbers; als die gemeenlijck voor ’t beste van hun wercken dat oordeelen, het welck meest heeft van die oude Voor-beelden. Selfs die van Venetien, die nochtans altijdt meest in ’t Coloreren ende meesterlijckheydt van het Pinceel als inde Teyckeningh hebben uytgemunt, konnen hier toe strecken voor ghetuyghen; aenghesien Mategna, Palma hier uyt geseyt werden, veel geleert en gevordert te hebben.

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Peut-on dire que ce Peintre [ndr : Michel-Ange] ait eû le moindre talent de la Peinture, puis qu’il ne sçait ni observer la verité de l’Histoire, ni garder une agréable convenance dans les figures, & moins encore l’honnesteté, si necessaire à un tel sujet, ni enfin ce grand mode dans l’Art d’exprimer les choses ?

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L'on ne peut pas soustenir qu'il [ndr : Michel-Ange] n'ait eû aucun talent de la Peinture, puis qu'il est certain que jamais homme n'en a mieux possédé les principes, personne n'ayant mieux desseigné que luy, & le dessein estant le fondement de cét Art. Que pensez-vous [ndr : Pymandre] que soient en comparaison du dessein toutes les autres parties, dont vous avez parlé avec tant d’éclat ; comme la bienséance, c’est à dire, la maniére de traitter l’Histoire avec toute la vraysemblance qu’elle demande ; la Perspective mesme, si vous voulez ; & j’y ajousteray encore les couleurs, & la maniere de traitter les jours et les ombres que j’estime beaucoup ? Toutes ces choses ne sont rien au prix du dessein, parce qu’elles ne subsistent que sur cette premiére partie, sans laquelle un Ouvrage ne peut estre plein que de grands défauts. [...] Le grand effort de cét Art est lors que la main exécute heureusement, & par des traits bien formez, ce que l’esprit a conceû, en sorte que ces traits & ces figures exposent à la veüe les vraies images des choses qu’on veut representer ; mais de telle sorte, qu’il y ait une belle proportion dans les corps, & une vive expression dans leurs actions, & dans leurs mouvemens. Voilà en quoy consiste le dessein : c’est luy qui marque exactement toutes les parties du corps humain, qui découvre ce qu’un Peintre sçait dans la science des os, des muscles, & des veines ; c’est luy qui donne la ponderation aux corps pour les mettre en équilibre, & empescher qu’il ne semblent tomber, & ne pas se soustenir sur leur centre ; c’est luy qui fait paroistre dans les bras, dans les jambes, & dans les autres parties, plus ou moins d’effort, selon les actions plus fortes ou plus foibles qu’ils doivent faire ou souffrir ; c’est luy qui marque sur les traits du visage toutes ces differentes expressions qui découvrent les inclinations & les passions de l’ame ; c’est enfin luy qui sçait disposer les vestemens, & placer toutes les choses qui entrent dans une grande ordonnance, avec cette symmetrie, cette belle entente, & cét Art merveilleux, que l’on admire dans les travaux des plus grands hommes, sans que les couleurs mesmes soient necessaires pour faire comprendre ce qu’ils ont voulu representer.

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Mais le mot de dessein, dans sa plus ordinaire signification, & comme je m’en suis servi en parlant de Michel-Ange, est proprement les traits avec lesquels le Peintre represente les choses qu’il doit imiter, indépendamment du coloris, des jours & des ombres, & cét assemblage de lignes diversement contournées, par le moyen desquelles on forme les figures. Or il ne faut pas douter que cette partie ne soit, comme je vous ay dit, la premiére & la plus essentielle de la Peinture, puis qu’en vain un Peintre auroit appris ce qui regarde l’histoire, la fable & les expressions, s’il ne sçavoit les representer dignement par le moyen du dessein.

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Pymandre m’interrompant, Je voy bien, dit-il, qu’en termes de Peinture, le mot de dessein a diverses significations. C’est pourquoi, afin que je tire de nostre entretien toute l’utilité que je desire, souffrez que je vous demande ce que vous entendez particuliérement par le mot dessein, lors qu’il semble que vous en attribuez toute la perfection à Michel-Ange. Il est vray, répondis-je, que ce mot [ndr : dessein] est pris en divers sens parmi les Peintres ; car ils appellent dessein, l’esquisse d’un Tableau, ou le projet de quelque Ouvrage, representé seulement sur du papier avec le crayon, ou à la plume. On appelle encore dessein la pensée, ou la volonté qu’on a de faire quelque chose ; ainsi avant que d’arrester quelque histoire, un Peintre dit qu’il en a formé le dessein dans son esprit. Mais le mot de dessein, dans sa plus ordinaire signification, & comme je m’en suis servi en parlant de Michel-Ange, est proprement les traits avec lesquels le Peintre represente les choses qu’il doit imiter, indépendamment du coloris, des jours & des ombres, & cét assemblage de lignes diversement contournées, par le moyen desquelles on forme les figures. Or il ne faut pas douter que cette partie ne soit, comme je vous ay dit, la premiére & la plus essentielle de la Peinture, puis qu’en vain un Peintre auroit appris ce qui regarde l’histoire, la fable & les expressions, s’il ne sçavoit les representer dignement par le moyen du dessein. Il y a, comme je vous ay dit, plusieurs choses dans cét Art qui concernent la Theorie, & lesquelles, pour peu de jugement qu’un Peintre puisse avoir, il luy est aisé de s’en servir quand il sçait bien desseigner : Mais le dessein dépend de la pratique ; il faut que la main agisse avec l’esprit ; & c’est une chose tellement difficile, qu’il se trouve des personnes si malheureuses, qu’encore qu’elles ayent une passion tres-grande de bien faire, & qu’elles passent les jours & les nuits à étudier, elles ont néanmoins une main si lourde, & qui répond si peu à la volonté, qu’elles ne peuvent representer ce qui est devant leurs yeux ou dans leur esprit, de la maniére qu’elles le voient, ou qu’il doit estre.

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{Motion.} Furthermore it is added in the Definition [ndr : la définition de la peinture p. 24] : that it representeth the Bodily Motions, which is most true, for in that most Famous Picture of the last judgement, done by the Hand of the Divine Michael Angelo, in the Popes Chappel at Rome, who sees not what motions may be expressed in Bodies, and in what order they may be placed ; there may you see our Lady, St. John, and the other Saints represented with great Fear, whilest they beheld Christ moved with indignation against the wicked, who seem to fly away and hide themselves behind his Back, that they might not behold his angry countenance wholly inflamed with indignation : There shall you behold the guilty, who being astonished with Fear, and not able to indure his glorious presence, seek dark Dens and deep Caves to hide themselves in.
[…].
And to conclude there is no corporal Motion, whether it be forwards, or backwards ; on the right hand, or on the left ; upwards ; or downards, which may not be seen expressed, in this most artificial and admirable Picture, but if we shall farther consider the passions and motions of the Mind, whereof the Definition maketh mention likewise, they are also to be found in the same work, with no less Art then admiration to the beholder, especially in Christ in whom you may see Wrath and Indignation so kindled, that he seemeth to be altogether incensed therewith.
{
In the Saints a reverent in the damned, a desperate fear.} Again both in the Saints, and damned Soules, being appalled, and confused, is most lively expressed, an exceeding dread and horror of the wrathfull Judge, and in a Word, many motions as well of the Body, as of the Mind, are to be found in the Works of this Divine Bonaraot, of the rare Raphael Urbine, and of other worthy Painters both old and new, as well of love as hatred, sadness as mirth, and all other passions of the Mind.

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It is reported then that Michael Angelo upon a time gave this observation to the Painter Marius de Scina his Schollar, that he should alwayes make a Figure Pyramidal, Serpent like, and multiplyed by One Two and Three, in which precept (in my Opinion) the whole Mystery of the Art consisteth, for the greatest Grace and Life that a Picture can have, is, that it express motion ; which the Painters call the Spirit of a Picture. Now there is no Form so fit to express this Motion, as that of the Flame of Fire, which according to Aristotle, and the other Philosophers is an Element most active of all others, because the Forme of the Flame thereof is most apt for Motion, for it hath a Conus or sharp Point wherewith it seemeth to divide the Aire that so it may ascend to his proper Sphere, so that a Picture having this forme will be most beautifull.

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Notwithstanding, I am of Opinion, that it is possible to attain unto this so excellent a faculty [ndr : dans le choix des meilleures actions], (though perhaps not with that special eminency of natural facility,) as by industrious study in the knowledge of these motions ; and the causes whence they proceed. For from hence a Man may easily attain to a certain understanding, which afterwards putting in practice with patience, together with the other points, he may undoubtedly prove a judicious inventor, who never had any extraordinary natural inclination, my meaning is, that such an inventor, as guideth himself by understanding, shall attain to better perfection then the other, who is naturally indued with the dexterity, without industry and patience : for example, if a Man shall diligently peruse the whole History of Christ, out of doubt he shall gather the true Idea and Method, how he ought to represent the motions of Christ, the Apostles, the Jews, and all the rest, who had any part in that cruel Tragedy, so sufficiently, that the Mind of the beholder, shall be no less moved to pitty, tears and sorrow, at the sight of the picture, then Men are usually at the reading of the History, […]. 
Now amongst the
worthy Painters who excelled herein, Raphael Urbine, was not the least, who performed his Works, with a Divine kind of Majesty, neither was Polidore much behind him in his kind, whose Pictures seemed as it were passing furious, nor yet Andreas Montagnea whose vain shewed a very laborious curiosity. Nor yet Leonard del Vincent, in whose doings there was never any errour found in this point : Whereof amongst all other of his works, that admirable last supper of Christ in Refect. St. Mariæ de gratia in Milane, maketh most evident proof, in which he hath so lively expressed the passions of the Apostles minds in their countenances, and the rest of their Body, that a Man may boldly say, the truth was nothing superiour to his representation, and need not be afraid to reckon it amongst the best works of Oyl-painting, […] for in those Apostles, you might distincly perceive admiration, fear, grief, suspition, love &c. all which were sometimes to be seen together in one of them, and Finally in Judas a Treason-plotting countenance, as it were the very true counterfeit of a Traitor, so that therein he hath left a sufficient argument of his rare perfection, in the true understanding of the passions of the Mind, exemplified outwardly in the Body, which because it is the most necessary part of painting, I propose (as I say) to handle in this present Treatise
I may not omit
Michael Angelo in any case, whose skill and paintfulness in this point was so great, that his Pictures carry with them more hard motions, expressed after an unufual manner, but all of them tending to a certain stout boldness. And as for Titian he hath worthily purchased the name of a greater Painter in this matter, as his Pictures do sufficiently witness ; […].
Finally,
Gaudentius (though he be not much known) was inferiour unto few, in giving the apt motions to the Saints & Angels, […]. 

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Of the Motions of all sorts of Cloth.


The
Motions of Cloth, that as the Folds or Plaits ought to runne out every way like boughs from the Stemme and Body of the Tree : and must be so made that one Plait rise from another, as one bough, or one stream of Water issueth out from another, in such wise, that there be no part of the Cloth wherein there appear not some of these motions ; now these motions would be moderate, gentle and free, without any interruptions, more to be admired for their grace and facility, then for affected pains and industry, and because all sorts of Cloth have their motions, as well as Bodies, it must needs be that they differ between themselves, according to the differences of the clothes themselves.
Wherefore, they must be more light in fine
Cloth, as Sarcenet, Linnen, Cypress, &c. in which the Plaits are small, raised up, trembling, […] ; gross and dul shadows are found in stiff cloths, where the Plaits are few and gross, so that they are capable but of flow motion, […].
Temperate
motions, which are neither too gross, nor too slight, are such as appear in the folds of stuff and other cloths of Fine wool, […]. And hence have Raphael, Michael Angelo, Leonard, Gaudentius, Albertus Durcrus, and other Famous Masters in Drapery, taken the method and way of giving the true motions unto garments, as from the most perfect pattern for their general use in making the mantells of the Saints, Pavilions or Tents, which are made with this kind of Drapery, besides these, there are also other kinds of motions called turnings and crossings, which are proper unto Damasks, Taffataes, Sattins, Cloth of gold &c : in which appeare folds crossing and breaking each other, by the divers Vertue of the Drapery.
Whence the
Venetians have taken their manner of Drapery, who make their folds much different from the said motions of Raphael and the rest, which indeed ought not to be used any where save in counterfeits by the life, where it seems they are not onlye tolerable, but also very requisite ;

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Of Colouring and Shadowing of History in Limning, and also other Necessary Observations.


The differences between Limning Pictures to the Life, or History, are Infinite ; notwithstanding the same Colours that are used for one do also for the other. And to particularise but part of what may be well said upon this Subject, would be too tedeous, if not endless. The most Remarkable is most certainly in the Variety of Colouring of things according to their several Sexes and Ages ; and also of Invention of ordering and well Stelling. All things which are to be represented, are many times according to the Humour, Judgement, and Discretion of the Master. We see generally in the Practice of the best and most Famous Painters, that they that do follow the Life, do tie themselves strictly and precisely to follow what they see in the Life, to immitate it as near as possible ; yet in their Inventions they assume to themselves such a Gentile Liberty and Licence, both in Colouring and Ordering ; but not so far as to run into those Extremes as
Bartholomæus Spranger, Henry Goltzius, Abraham Blomart, and Outeawale, and several other Dutch Painters, run into about the Year 1588 ; for their Inventions at that time and Actions were so extravagantly strain’d and stretch to that degree beyond Nature, that made their Works seem to the Judicious Eye very Ridiculous, and contrary to Nature ; and at that time it was grown to such an Imposture or Mode, that he was counted no Master that could not strain his Actions in that extravagant manner. Which Mode was afterwards laid aside, and the Works that those Masters afterwards made were incomparably Good, by their Embracing more the Ancient Italian way of DESIGNING, which was more Modest, Gentile, and Graceful. So far they abused the Modest Licence, that so Graced the Admirable Works of Titian, Michael Angelo, and most of the Eminent Italians of that Age. And others have been as Extravagant in their Colouring. Which two Extremes may be both avoided by imitating that Divine Titian for Colouring, who was of all others esteemed the best.

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Dergleichen Unterschiedlichkeit [ndr: im gerecht-mahlen] ware auch und ist noch bey den Italiänern/ Hoch-und Nieder-Teutschen zu finden/ und zwar mit größerer Vollkommenheit/ sonderlich im gerecht-mahlen/ und darzu gehörenden Kräften der Farben: welches aus der natürlichen applicirung/ vollkommenen Erhebung und sonderbaren Geschwindigkeit der Mahler von unsern Zeiten abzunehmen. {Die alte und neue Italiäner.} Solche waren/ Cimabue der große Wieder-Erfinder dieser Kunst/ Gaddo sein Nachfolger/ und Giotto. Also waren fürtreflich/ Giovan Bellini, in Sauberkeit; Michaël Angelo in Bildern und hohem Verstand; Leonardo da Vinci, in vernünftigen affecten; Andrea del Sarto, in Angenemheit; Raphaël d'Urbino in meisterlicher invention ; Julius Romanus, in ungemeinen Gedanken;Titian, in Anmutigkeit/ sonderlich der Coloriten; Corregio , in gratiositeten; Verones in reichen Gedanken; Tintoreti, in Seltsamkeit; Carazo, in fresco; Caravaggio und Manfredo , in Lebhaftigkeit ; Guido Bolognse in Holdseligkeit; Albano in zierlicher invention; Bernini Bernini in der Bild- und Bau Kunst; Francisco du Quesnoy, in scultur-Warheit; Algardon,in Geschicklichkeit; Peter Corton in fresco; La Franch in Geschwindigkeit; Domenicho in Tieffsinnigkeit; Claudio Gilli in Landschaften.
{Die alte Hoch-Teutschen} Nächst diesen/ machten sich auch verwunderbar unsere Teutschen: als Martin Schön/ im hochsteigen; Matthias von Aschaffenburg/ in zierlichem Geist; Albrecht Dürer/ im universal-Verstand; Hans Holbein/ in glückseliger Hand; Amberger/ in der Warheit; Pocksberger/ im Geistreichtum; Schwarz/ in Erfahrenheit; Adam Elzheimer/ in verwunderlichem Verstand.
{und Nieder-Teutschen} Gleichfalls waren fürberühmt die Niederländer/ in Erfindung der Oelfarben/ Johann und Hubert von Eyk; Lucas von Leyden/ im Fleiß; der alte Bruegel, im Verstand; also auch Sotte Clef und Johann von Calcar/ in der Hand; Floris, in der Meisterschaft; Brauer/ in bildung der Bauren; Fochiers, in Landschaft-Bäumen; Rubens in Geistreichheit; der von Dick/ in Zierlichkeit; Hundhorst in Wolgemälden; Rembrand/ in Arbeitsamkeit; Perselles in Schiffahrten und Wassern; Pulenburg/ in kleinen Bildlein; Bambotio, in Bildung der Bettler ; Botte, in Landschaften; auch der Gerhart Daro und, Mires hoch-preiswürdig in kleinen Oelfarben.
{Von des Autoris [ndr: Joachim von Sandrart ] Werken/ in dieser Kunst.} […]

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{Von Verkürzung der Bilder/ was sie sey?}Unsere Vorfahren/ haben allezeit ein wachendes Aug gehabt/ auf die Verkürzung der Figuren: dadurch sie/ dem Gesicht nach/ einen mehrern Schein/ als sie an sich selbst haben/ in die Länge und Höhe bekommen; welches die Dicke der Umriß-Schatten und Liechtes also scheinen machet. In dieser Kunst/ zumal in einfachen Bildern/ hat über andere alle excelliret/ oft-gedachter Michaël Angelo der dann hierzu/ den Nachfolgern zur Lehre/ aus Erde/ Läm/ Gyps oder Wachs/ solche Modellen gemacht/ welche viel standhafter sind/ als die bewegliche lebhafte Bilder. Wann man nun ein verlangtes Model also zu werk gebracht/ setzet man dasselbige/ in gebührlicher Höhe und Distanz, über den Horizont: wornach dann/ desto sicherer/ die Bilder gemacht werden. Die Unwissenheit dieses Handgriffs/ verursachet viel Müh und Arbeit: welche ihrer viele nicht gern auf sich nehmen/ die etwan auch nicht soviel Verstands haben/ dieses Meisterstuck auszusinnen. Es haben aber die Liebhabere dieser Kunst immer mehrers sich beflissen/ mit aufhebung aller Difficulteten/ den bästen Weg zu finden/ wie die Proportion verkürzbar zu machen/ und der rechte Schatten zu erhalten sey/ damit der verlangte effect erfolge. Sie haben auch nicht nachgelassen/ bis man zu unsern Zeiten dessen meisterliche Wissenschaft überkommen.
Es sind deren viele/ welche die Arbeit der Verkürzung verachten und gering schätzen: es sind aber nur die jenige/ so dessen geringe Wissenschaft haben/ und denen die Nuß gar zuhart aufzubeissen fället. Solches ist daraus abzunehmen/ daß sie/ wann man ihnen dergleichen künstliche Stucke vorhält/ und doch gerühmet. Wie dann von dieser Gattung etliche schwere Stucke zu unsern Zeiten verfärtigt worden/ so das Menschliche Gesicht und Augen mächtig geblendet. Es wird aber diese Arbeit/ von unsern Kunstmeistern/
al di sotto in su, das ist/ von der Erden in die Höhe anzusehen/ genennet/ und/ wie gedacht/ von Modellen/ Bildnisen oder lebhaften Personen abgesehen/ die sie erhöhen/ alsdann die Spielung des Schattens in acht nehmen/ und sich bemühen/ solche in ihr Bild zu bringen. Wann nun das Menschliche Auge gegen einem solchen Bild/ so gemeinlich auf etwas empor stehet/ sich wendet/ da zeigen sich ihme erstlich die Fussolen/ Kniehe oder Schenkel/ und dann erst die übrigen Theile des Leibes: daher die Kunst billig diesen Namen bekommen.

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Maniere. On appelle ainsi l’habitude que les Peintres ont prise dans la pratique de toutes les parties de la Peinture, soit dans la Disposition, soit dans le Dessein, soit dans le Coloris.
L’on se fait d’ordinaire une habitude qui a rapport aux Maistres sous lesquels on a esté instruit, & qu’on a voulu imiter. Ainsi on connoist la maniere de Michel-Ange, & de Raphaël dans leurs Eleves. Ce qui fait dire en voyant un Tableau de quelques-uns de leurs disciples,
qu’il est de l’Ecole de Raphael ou de Michel-Ange, parce que ces deux grands Maistres ont eu des maximes differentes, que ceux qui les ont imitez ou suivies. Et selon qu’un Peintre s’est formé dans une bonne habitude en travaillant sous de bons maistres, ou par une étude particuliere qu’il a faite luy-mesme après les meilleurs Tableaux & les plus belles Antiques, on appelle sa maniere bonne, ou mauvaise, s’il a fait un bon, ou mauvais choix. 
Comme l’on reconnoist le style d’un Auteur, ou l’écriture d’une personne dont on reçoit souvent des lettres, on reconnoist de mesme les ouvrages d’un Peintre dont on a veu souvent des Tableaux ; & on appelle cela
connoistre sa maniere. C’est pourquoy il y a plusieurs personnes, qui pour avoir veu beaucoup de Tableaux ; connoissent les differentes manieres, & en nomment aussi-tost les Auteurs ; mais qui pour cela n’en sont pas les plus sçavans, ny capables de bien juger de l’art & de la science de l’Ouvrier.

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Want indien zulk een meester, als Titiaen, zoo begaeft in de natuur en 't leven te volgen, deur de Teykenkonst geholpen waer geweest, en zijn grooten geest en levende handeling op de studie gesteunt hadde, hy waer alles te boven gekomen. Laet nu dit oordeel vry wat eenzijdich zijn; want de Teykenkonst wort hier niet genomen voor wel het leeven te volgen, maer voor altijts het schoonste te verbeelden, gelijk Agnolo in zijn grooten Laetsten dach wel betoont heeft, daer hy zijne beelden met een grootse maniere, en in schoone gestaltenissen, voeglijk aen d'opstanding, heeft voortgebracht.

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{Fresco} Maer om wederom tot met het pinseel schilderen te komen, zoo is de grootstemanier der Italianen in Fresco, op't natte kalk met kalkwater, vermengt metnatuurlijke aertverwen, waer op naderhand, als't droog is, met lak en Azuurgroen, of andere doorschijnen de eyverwe geglazeert en verbetert kan worden. Maer deezewijze van schilderen wil onze locht niet lijden, schoonze by den grooten MichelAngelo voor Meesterswerk, tegen 'tschilderen in oly verwe, dat hy vrouwen werknoemde, geacht wiert. De geene die gewent zijn op natten kalk te schilderen, gebruiken ook een wijze van daer op te teykenen, 't welk zeer aerdich staet, en bequaem is om hier te lande te gebruiken. Eerstelijk, wanneer den gevel ofte muur eerst ruw bezet is, zoo neemt men gestampte kool, gebrant strooy of hooy, en mengt dat onder de kalk, daermen den muur dan zoo zwart mede aenstrijkt, daer nae laetmen over dien donkeren gront zuivere kalk aenpleysteren, hier op gaetmen dan, zijn kartons gesponsijt hebbende, met een puntich yzer te werk, trekkende arseerende en kratsende 't geen men beraemt heeft, en tot meerder zachticheit kan men ook met eenich zwart, tot fresco bequaem, 't pinseel of borstel te hulp neemen. Deeze wijze van op den muur te schilderen of kratssen, wort gelooft dat van Andries di Cosimo Floren-tijn eerst gevonden is; en wort Sgraffiti geheeten.

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Les études d’un Peintre pour son Art, sont la Geometrie, l’Orthographie ou élevation des Bastimens sur leur plan, la Senographie ou Perspective ; la Gnomonique ou l’usage des Cadrans Solaires [...].
Il doit sçavoir l’Architecture, les fortifications, la doctrine des Triangles rectilignes & spheriques, pour prendre l’étenduë des lignes droites & sinueuses.
Il doit sçavoir la Geographie, la Corographie & la Topographie.
Il doit bien sçavoir la Sphere & l’usage des Globes, & il ne doit pas ignorer Lidrographie, qui est une étude tres-belle & assez particuliere.
Il faut qu’il sçache parfaitement l’Anatomie, & qu’il connoisse l’effet des Muscles, des Arterres, la situation des Veines, & qu’il imite tant qu’il luy sera possible Michel Lange, qui estoit bon Peintre, bon Sculpteur, & bon Architecte.

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Ne passez aucun jour sans travailler en vostre Art, soit au Dessein ou à la Peinture : car il est impossible que vous soyez habille homme sans une infinité d’Actes, & sans pratiquer continuellement.
Dans tous les Arts, les preceptes s’apprennent en peu de temps, mais la perfection ne s’acquiert que par longue pratique ; & par une grande diligence : Il ne s’est jamais vû que la paresse nous ait produit rien de bon.
Les Arts ont tiré leur commencement de la Nature, le besoin que l’on en à, [sic] a donné sujet aux hommes de rechercher les moyens de s’y rendre habilles par l’exercice qui les perfectionne.
[...]
Le plus beau de nos travaux est dans les matinées ; sur tout qu’aucun jour ne se passe sans travailler, soit du Pinceau ou du Crayon. Ce precepte est tiré d’Apelles.
La Peinture est un Art de longue haleine, & qui ne s’apprend qu’à force de le pratiquer : Michel Lange à l’âge de quatre-vingts ans, disoit qu’il apprenoit tous les jours.

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{Von In Fresco, oder auf nassen Kalch zumahlen.} […]

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 [...] Il faut donc, poursuivit-elle [Princesse des cabalistes], s’étudier à la recherche d’une belle Manière de peindre, vague, hardie, & sans contrainte, d’un dessein tendre & coulant, mais libre & de grande maniere, sans s’attacher avec scrupule à cent choses, qui gâtent la majesté d’un ouvrage. Prenez pour exemplaires les ouvrages de l’illustre & fameux Michelange, le Coriphée des Peintres Anciens & Modernes, d’un Titien, d’un Tintoret, d’un Georgion, d’un Paul Veronese, du Guide, des Bassans, de S. Martin, de Rubens, de Vandick, & tant d’autres que mes maximes ont rendus celebres, & ausquels la science qu’ils ont acquise dans mon Ecole, a donné une réputation glorieuse & immortelle, malgré la jalousie & le caprice de quelques novateurs, qui sous pretexte du rétablissement de la Peinture, tâchent en vain d’élever sur le debris de l’estime qu’on a toûjours euë pour ces grands Peintres, une fausse renommée à leurs sectateurs, & faisans croire aux simples, qu’ils rendent un bon office à ce bel Art, le ruinent entierement, dégoûtans par les embarras & les difficultés dont ils l’ont obscurci, ceux qui avoient dessein de s’y perfectionner.

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 [...] Il faut donc, poursuivit-elle [Princesse des cabalistes], s’étudier à la recherche d’une belle Manière de peindre, vague, hardie, & sans contrainte, d’un dessein tendre & coulant, mais libre & de grande maniere, sans s’attacher avec scrupule à cent choses, qui gâtent la majesté d’un ouvrage. Prenez pour exemplaires les ouvrages de l’illustre & fameux Michelange, le Coriphée des Peintres Anciens & Modernes, d’un Titien, d’un Tintoret, d’un Georgion, d’un Paul Veronese, du Guide, des Bassans, de S. Martin, de Rubens, de Vandick, & tant d’autres que mes maximes ont rendus celebres, & ausquels la science qu’ils ont acquise dans mon Ecole, a donné une réputation glorieuse & immortelle, malgré la jalousie & le caprice de quelques novateurs, qui sous pretexte du rétablissement de la Peinture, tâchent en vain d’élever sur le debris de l’estime qu’on a toûjours euë pour ces grands Peintres, une fausse renommée à leurs sectateurs, & faisans croire aux simples, qu’ils rendent un bon office à ce bel Art, le ruinent entierement, dégoûtans par les embarras & les difficultés dont ils l’ont obscurci, ceux qui avoient dessein de s’y perfectionner.

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[....] La Place estoit ornée tout au tour de Statuës, que les Cabalistes avoient fait ériger à leurs Princes, entre lesquelles celle de Michelange occupoit le premier lieu, accompagné de celles du Titien, du Georgion, de Paul Veronese, du Tintoret, des Bassans, du Correge, du Guide, de Rubens, Vandick, Zuccaro, Lanfranc, Joseph Pin, Maistre Rousse, Saint Martin, Ribera, Pietre Teste, Freminet, Tempeste, Blœmaret, P. ….. V ….. B. …. V. … &c toutes posées sur leurs piedestaux, avec chacune une Inscription à leur loüange.
On ne voyait là ny les Apelles, ny les Timanthes, ny les Raphaëls, ny les Poussins, ny les Leonards de Vincy, ny les Jules Romains, ny les autres de ce merite, dont on ne se doit pas étonner, veu qu’ayans tous esté les Antagonistes de ces faux Peintres, les Cabalistes n’avoient garde de leur donner place parmi ceux dont ils ont méprisé les ouvrages & les maximes.

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Soo veel als’er tot noch toe de naam van Konstkenders en beminnaars met waarheyd gedragen hebben, zijn doorgaans van oordeel geweest, dat de Oude overblijffselen der goede statu-Beelden en Half ronden en ’t geen in de bloey-tijd der Schilder en Bootseer-kunde gemaakt is voor de Schoonste in de Konst, en voor de Leerlingen de beste en volmaaktste Voor-beelden te houden sijn. Welke waarheyd van de neerstigen Heer Jan de Bisschop, aangemerkt zijnde, hem ook opentlijk in de Opdragt van sijn vijftig eerst uytgegeven statu-Beelden, heeft doen belijden; dat hy door lange ervarentheyd, in dat gevoelen meer en meer bevestigt was. Want het zy, segt hy, dat we onse meeninge bouwen op d’agting en hoogen prijs, welke voor dusdanige Konstbeelden, al van ouden tijden is betaald geworden, (waar van Cicero, Plinius en andere mannen van kennis; Beneffens de daaglijxse ervarentheyd getuygen konnen zijn:) of dat wy Raphael d’Urbijn, of Michel Angelo en sulke Meesters, ’t selve niet alleen met woorden, maar ook met der daat sien bevestigen; wy sullen bevinden datse hun geheele oeffening dar na gerigt hebben. En voor soo ver, veel eer Roovers dan Navolgers geworden zijn. Waarlijk seyd hy vorder, daar is geen andere reden, dat Vrankrijk, nu in der daat de Kroon spannende, het nu soo ver gebracht heeft, als dat het te Roomen met goede opmerking, de Oude Pronkbeelden wel doorsien, en der selver navolger Poussijn met veel Eer ontfangen, en seer hoog geagt heeft.

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Gelijk dan ook eenige Geleerde sommige vermaarde Schilders, als Raphel d’Urbin en Michel Angelo en andere hebben berispt, datse Adam met eenen Navel in hare Schilderyen vertoond hebben. Doch de Reden, die wy aangaande de Borsten en Tepels hebben by gebragt, welk soo wel aan de Mannen als aan de Vrouwen zijn gegeven, op dat het Menschelijk Geslagt malkander op ’t uyterste sou mogen gelijk zijn, kan onses agtens de Questie genoegsaam goed maken.
Het schijnd ons eenigsints toe dat den Navel, de Schoonheyd van den Buyk seer helpt vermeerderen, insonderheyd wanneer die niet te groot uyt puylende, nochte te diep puttig ingevallen is. ’t Past de Schilder-Kunst seer wel, datter een bysondere Properheyd aan den Buyk van Maagdelijke Vrouw-beelden werd waar genomen; Gelijk sulx ook by d’Antyken wel verstaan is. {Buyk geeft veel Schoonheyd aan een Vrouw-beeld.} En Jan de Bolonje heeft in het Maagdelijk Beeldeken van sijn Sabinse Roof ook getoond hoe veel Schoonheyd de wel Geproportioneerden en Eelen omtrek van den Buyk, tot een naakt Vrouw-beeld toe brengen kan. Om in de Schilder-Konst alles te volgen dat natuurlijk is, soumen den Buyk van een Moeder-Vrouw, dat is, die gebaard heeft, de Schoonheyd van een Maagdelijke Buyk niet mogen toevoegen: Doch den Schilder moet soo verstandig zijn, dat hy al wat ongracelijk in ’t Oog is, zedelijk bedekke, of willens voorby gaat: Wetende dat de Dingen die in ’t Leven selfs haar Schoonheyd verlooren hebben, hun niet al te voegsaam vande Teyken-Konst laten behandelen;

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Traveller.
            The Shortning of a Figure, is the making it appear of more Quantity, than really it is ; the Figure having neither the Length nor Depth that it shows, but by the help of the Lights and Shades, and judicious mannaging of the Out-lines, it appears what it is not ; and this is much used in Painting of Ceelings and Roofs, where the Figures being above the Eye, must be most of them Shortned, to appear in their natural Situation. And it is a thing, upon which great Painters have Valued themselves, as supposing a great Knowledg of the Muscles and Bones of the Humane Body, and a great Skill in Designing. Michael Angelo, amongst the Modern Painters, is the greatest Master in that kind.

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Perino del Vaga came to Rome in Raphael’s Time, and grew excellent by studying his and Michael Angelo’s Works ; he was a bold and strong Designer, having understood the Muscles in Naked Bodies as well as any of his time ; he had a particular Talent for Grottesk ; of which kind there are many Pieces of his in Rome ; but his chief Works are at Genova in the Pallace of Principe Doria ; he was a very universal Painter both in Fresco, Oyl and Distemper, and first taught the true working of Grottesks and Stucco Work.
           
Michael Angelo Buonaroti was the greatest Designer that ever was, having studied Naked Bodies with great Care ; but he aiming always at showing the most difficult things of the Art, in the Contorsions of Members, and Convulsions of the Muscles, Contractions of the Nerves, &c. His Painting is not so agreeable, though much more profound and difficult than any other ; his Manner was Fierce, and almost Savage, having nothing of the Graces of Raphael, whose Naked Figures are dilicate and tender, and more like Flesh and Blood, whereas Michael Angelo doth not distinguish the Sexes nor the Ages so well, but makes all alike Musculous and Strong ; and who sees one Naked Figure of his doing, may reckon he has seen them all ; his Colouring is nothing near so Natural as Raphael’s, and in a word, for all Vasari commends him above the Skies, he was a better Sculptor than a Painter : One may of Raphael and of him, that their Characters were opposite, and both great Designers ; the one endeavouring to show the Difficulties of the Art, and the other aiming at Easiness ; in which, perhaps, there is as much Difficulty.

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Michael Angelo Buonaroti was the greatest Designer that ever was, having studied Naked Bodies with great Care ; but he aiming always at showing the most difficult things of the Art, in the Contorsions of Members, and Convulsions of the Muscles, Contractions of the Nerves, &c. His Painting is not so agreeable, though much more profound and difficult than any other ; his Manner was Fierce, and almost Savage, having nothing of the Graces of Raphael, whose Naked Figures are dilicate and tender, and more like Flesh and Blood, whereas Michael Angelo doth not distinguish the Sexes nor the Ages so well, but makes all alike Musculous and Strong ; and who sees one Naked Figure of his doing, may reckon he has seen them all ; his Colouring is nothing near so Natural as Raphael’s, and in a word, for all Vasari commends him above the Skies, he was a better Sculptor than a Painter : One may of Raphael and of him, that their Characters were opposite, and both great Designers ; the one endeavouring to show the Difficulties of the Art, and the other aiming at Easiness ; in which, perhaps, there is as much Difficulty.

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Traveller.
            Invention
is the Manner of Expressing that Fable and Story which the Painter has chosen for the Subject of his Piece ; and may principally be divided into Order and Decorum. [...] The second part of Invention is Decorum ; that is, that there be nothing Absurd nor Discordant in the Piece : and in this part, the Lombard Painters are very faulty ; taking Liberties that move one almost to Laughter ; Witness Titian himself, who Drew Saint Margaret a Stride upon the Dragon : and most of the Lombard Painters are subject to a certain Absurdity of Anachronisaie’s Drawing. For Example, our Saviour upon the Cross, and Saint Francis and Saint Benedict looking on, though they did not live till eight hundred Years after our Saviour’s Passion. All Indecencies are likewise to be avoided : and Michael Angelo doth justly deserve to be Censured, in his great Picture of the Day of Judgment, for having exposed to view in the Church it self, the secret parts of Men and Women, and made Figures among the Blessed that kiss one another most tenderly. Raphael on the contrary, was so great an Observer of Decorum, that though his Subject led him to any Liberties of that kind, he would find a way to keep to the Rules of Modesty ; and indeed, he seems to have been Inspired for the Heads of his Madonna’s and Saints, it being impossible to imagine more Noble Physionomies than he gives them ; and withal, an Air of Pudour and Sanctity that strikes the Spectator with Respect.

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Apres m’estre arresté, je sçay bien, repris-je, que parmis ceux [ndr : les peintres] dont je viens de parler il y en a que j’aurois pu passer sous silence pour abreger mon discours, bien que je n’en aye dit que peu de chose. Mais ayant commencé à vous marquer l’établissement de l’Académie, j’ay crû devoir rapporter tous ceux qui en ont esté ; car quels qu’ils ayent pu estre, ils ont eû assez de mérite pour estre receûs dans cette assemblée, où, ainsi que dans les autres corps, on peut dire qu’ils ne sont pas tous d’une égale consideration. Il y a mesme une chose à observer ; c’est que tous ceux qui ont esté receûs dans l’Academie, y ont esté admis pour differens talens. Et bien que les Peintres qui traitent des histoires & des sujets les plus nobles, doivent estre plus estimez que ceux qui ne representent que des païsages, ou des animaux, ou des fleurs, ou des fruits, ou des choses encore moins considerables : cependant on ne laisse pas parmi ces derniers d’en rencontrer qui ont tant d’habileté & de sçavoir dans les choses dont ils se meslent que les plus habiles d’entre-eux sont souvent beaucoup plus estimez que d’autres qui travaillent à des ouvrages plus relevez. Par exemple, un excellent Païsagiste, tel que quelqu’un de ceux dont nous avons parlé ; un homme qui fait des Animaux de toutes natures, tel qu’on esté Sncidre & ses Eleves, Nicasius & Vamboule, sera plus consideré qu’un autre qui ne peint que médiocrement des figures. Le Pere Zegre, Mario di Fiori, Baudesson, auront toûjours de la reputation pour les fleurs, de mesme que Michel Ange des batailles, Labrador & de Somme pour toutes sortes de fruits : parce que dans les choses qu’ils ont faites, ils ont acquis un degré de perfection bien plus élevé que celuy où sont parvenus beaucoup de Peintres qui font des Tableaux d’Histoires, ou des Portraits. 
N’est ce pas aussi, interrompit Pymandre, qu’il est bien plus facile de representer ces sortes d’objets qu’on peut dire inanimez pour la pluspart, & sans action, que des figures d’hommes où il y a mille expressions differentes de vie, d’action, & de mouvemens ?
N’en doutez pas, repartis-je, car comme il faut un genie plus élevé pour inventer & disposer de grands sujets d’Histoires, les peindre, & les rendre accomplis dans toutes leurs parties. Aussi est-il plus rare de trouver des personnes qui ayent les qualitez necessaires à s’en bien acquiter, qu’il n’est malaisé de trouver des hommes d’un esprit moins sublime qui peuvent representer des choses ordinaires. 
Nous avons dit assez souvent combien un Peintre doit avoir de differentes connoissances pour arriver au point où Raphaël, si vous voulez, & le Poussin sont parvenus. Il n’est pas necessaire que je repete ce que j’ay dit en examinant leurs ouvrages ; Mais à l’égard de ceux qui n’ont qu’à bien copier la nature comme sont les derniers dont j’ay parlé, il suffit qu’ils ayent de l’amour pour leur art, de la patience & du jugement, sans quoy leur ouvrage seroit froid, sans beauté & sans choix.

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Apres m’estre arresté, je sçay bien, repris-je, que parmis ceux [ndr : les peintres] dont je viens de parler il y en a que j’aurois pu passer sous silence pour abreger mon discours, bien que je n’en aye dit que peu de chose. Mais ayant commencé à vous marquer l’établissement de l’Académie, j’ay crû devoir rapporter tous ceux qui en ont esté ; car quels qu’ils ayent pu estre, ils ont eû assez de mérite pour estre receûs dans cette assemblée, où, ainsi que dans les autres corps, on peut dire qu’ils ne sont pas tous d’une égale consideration. Il y a mesme une chose à observer ; c’est que tous ceux qui ont esté receûs dans l’Academie, y ont esté admis pour differens talens. Et bien que les Peintres qui traitent des histoires & des sujets les plus nobles, doivent estre plus estimez que ceux qui ne representent que des païsages, ou des animaux, ou des fleurs, ou des fruits, ou des choses encore moins considerables : cependant on ne laisse pas parmi ces derniers d’en rencontrer qui ont tant d’habileté & de sçavoir dans les choses dont ils se meslent que les plus habiles d’entre-eux sont souvent beaucoup plus estimez que d’autres qui travaillent à des ouvrages plus relevez. Par exemple, un excellent Païsagiste, tel que quelqu’un de ceux dont nous avons parlé ; un homme qui fait des Animaux de toutes natures, tel qu’on esté Sncidre & ses Eleves, Nicasius & Vamboule, sera plus consideré qu’un autre qui ne peint que médiocrement des figures. Le Pere Zegre, Mario di Fiori, Baudesson, auront toûjours de la reputation pour les fleurs, de mesme que Michel Ange des batailles, Labrador & de Somme pour toutes sortes de fruits : parce que dans les choses qu’ils ont faites, ils ont acquis un degré de perfection bien plus élevé que celuy où sont parvenus beaucoup de Peintres qui font des Tableaux d’Histoires, ou des Portraits.

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Et comme on remarqua sur les Desseins des Etudians une diversité de manieres, les uns imitant le naturel dans la simplicité de sa forme, les autres affectant un embellissement par le renforcement des contours, qu'on appelle charger les contours & y donner le grand goût, cela donna l'occasion à l'Académie de s'entretenir sur ces differentes manieres. Ceux qui oppinoient pour les charges d'agrement alleguoient la beauté des figures Antiques, le grand Dessein de Michel l'Ange, des Caraches, & autres grands peintres de l'Antiquité, & soûtenoient qu'il falloit de bon heure se remplir l'esprit de ces grandes idées, pour se conformer à ces beaux exemples ; et se faire une habitude de ses belles & grandes manières [...]. L'oppinion opposée qu'on appelle naturaliste, parce que qu'ils estiment necessaire l'imitation exacte du naturel en toutes choses, étoit d'assujettir le Dessignateur à imiter les objets avec simplicité & pressisement comme ils sont. Leurs raisons à l'égard des Etudians étoit pour les dresser à une habitude de justesse & de precision ; & pour les avancés une expression nayve & convenable à toute sorte de sujets [...].
[...] l'étude des belles figures Antiques étoit très necessaire dans le commencement, & même plus avantageuse que le naturel, mais l'on assura qu'en l'un & en l'autre on étoit obligé de s'assujettir à imiter exactement son objet pour en receuillir le fruit qu'on en desire, & s'habituer l'oeil & la main à la justesse & precision, ce qui est le fondement de la Pratique de la Peinture [...]. [...] Quant à l'imitation precise des modelles, l'on avoüa enfin que même les plus habiles hommes doivent observer cette regle de dessigner le naturel justement & precisement, comme ils le voient pour ne s'écarter point de la verité, quand ils étudient leurs morceaux sur le naturel ; afin que s'en voulant servir en l'execution de l'Ouvrage, ses Desseins representent la verité du naturel, les laissant dans la liberté de donner à leurs figures tels caracteres de force ou de foiblesse convenables à leurs sujets, ce qui est la principale fin à laquelle toutes leurs études ce doivent raporter.

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Et comme on remarqua sur les Desseins des Etudians une diversité de manieres, les uns imitant le naturel dans la simplicité de sa forme, les autres affectant un embellissement par le renforcement des contours, qu'on appelle charger les contours & y donner le grand goût, cela donna l'occasion à l'Académie de s'entretenir sur ces differentes manieres. Ceux qui oppinoient pour les charges d'agrement alleguoient la beauté des figures Antiques, le grand Dessein de Michel l'Ange, des Caraches, & autres grands peintres de l'Antiquité, & soûtenoient qu'il falloit de bon heure se remplir l'esprit de ces grandes idées, pour se conformer à ces beaux exemples ; et se faire une habitude de ses belles & grandes manières [...]. L'oppinion opposée qu'on appelle naturaliste, parce que qu'ils estiment necessaire l'imitation exacte du naturel en toutes choses, étoit d'assujettir le Dessignateur à imiter les objets avec simplicité & pressisement comme ils sont. Leurs raisons à l'égard des Etudians étoit pour les dresser à une habitude de justesse & de precision ; & pour les avancés une expression nayve & convenable à toute sorte de sujets [...].

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L’autre question fut de sçavoir si l’idée que l’on concevoit du Peintre n’étoit que dans le coloris, & si il étoit inutile de chercher ailleurs cette idée en telle sorte que toute son étude se dût arrêter en cette partie là ; il fut dit là-dessus, qu’à parler proprement, la Peinture comprend tout ce qui se peut representer par le Dessein en quelque maniere que ce soit, & que le coloris n’en est qu’une partie, ce que l’on prouva par divers exemples, & particulierement par la Musique, dont les Compositeurs sont appellés Musiciens, encore qu’ils n’ayent ni Voix ni Instrumens, car comme le Musicien sans la Voix peut avec les Instrumens émouvoir les passions qu’il veut toucher, de même que le Peintre a besoin de la couleur quand il veut rendre ses representations completes & achevées, le Musicien qui chante juste & correct avec une voix mediocre, doit être plus estimé que celui qui chante faux avec une belle voix, de même le Peintre bon dessignateur & correct, qui colorie mediocrement est plus estimable que celui qui avec un beau coloris designe mal. Enfin la belle voix peut charmer les ignorants, quoi qu’elle ne soit pas soûtenuë de la justesse, comme le bel éclat de la couleur peut faire la même chose, encore que le Dessein en soit mauvais. Cette contestation fut terminée par un discours auquel on representa pour encourager ceux qui aspirent à l’universalité des parties de la Peinture, & de leur faire connoître toute l’étenduë de l’empire du Dessein ; que c’est par lui que l’Architecture met au jour ses plus belles idées, […].

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[…] On demande encore deux choses aux jeunes enfans que l'on destine, pour être un jour de grands Peintres : qu'ils aient l'imagination vive, la mémoire heureuse, & une grande disposition à la santé : car l'étude du Dessein, & de toute la Peinture est des plus fortes, & qui mérite le plus d'aplication. Il les faut prendre à l'âge de douze à quatorze ans, afin qu'ils soient capables de raisonnement. On commence par leur faire imiter de petites parties du corps humain, qu'on dessine d'invention en leur presence, ou en imitant quelqu'autre Dessein : ce qui est absolument necessaire dans les premières leçons: & il y a des exemples pour cela gravées & mises en estampe.
[…] Aprés qu'ils auront copié, quelque tems, des yeux, des nez, des bouches, & des oreilles, vous leur fairez copier des têtes entières. Aprés cela faites leur faire des mains, des pies, des bras, des jambes, & ensuite des figures entières, de la meilleure main que vous les pourrez avoir. Les figures de Raphaël Santio, prises sèparément une à une, & les antiques de François Perier, sont d'un très bon usage pour cela, ce qu'il faut faire par intervales, sans les acabler, leur faisant bien remarquer la proportion & la beauté de ce qu'ils imitent. Il leur faut aider au comencement à équisser la figure, à la bien asseoir & planter, & ensuite leur donner quelque coup au contour : ce que pourtant il ne faut pas trop afecter, pour ne les pas rebuter.
Mais comme vôtre fin n'est pas seulement de faire de bons copistes : vous devez observer, que vos Eleves doivent par intervales s'exercer à faire d'eux-méme : Premièrement des yeux, & d'autres parties de la face ; Puis des tétes, & ensuite des figures entieres : Car quand ils copient, c’est pour apprendre à connoître les proportions : & quand ils font d’eux-mêmes, c’est pour apprendre à les mettre en pratique sur leur propre idée. […]
Quand vos disciples sont parvenus à ce point [ndr : assembler une figure], […] Il faut donc pour lors, leur faire reprendre des plus beaux Desseins : premierement d’une seule figure […] Aprés celà vous leur fournirez des Desseins ou Estampes, de deux ou plusieurs figures afin qu’ils aprennent à les mettre ensemble […].
Remarquez encore, que toute cette premiere Etude se doit faire aprés de nuditez, & rarement aprés de draperies : C’est pourquoi je vous ay proposé les figures de Michel-Ange, de Raphaël, & les antiques du Perier. On peut encore, se servir des Estampes d'Annibal Carache dont le Dessein a quelque chose de surprenant : ses Galeries sont très utiles sur tout pour l’étude dont je parle de même que les loges de Raphaël dessinées, & gravées par Chaperon.
Au reste banissez de votre école la métode de copier en reticulant ou en calquant, les estampes : méprisez toutes ces inventions mécaniques, qui sont des empêchemens au progrés de la jeunesse. […]
C’est ainsi que vous metrez vôtre Eleve en état de dessiner d’aprés la bosse, qui lui aprendra l’éfet des ombres & des jours, pour donner du relief aux parties, & pour se perfectionner dans le contour des figures. […]
Aprés s’être accoutumé à la bosse, il est absolumment necessaire de dessiner d’aprés modele vivant : & c’est ici que se doit consommer l’étude du jeune Peintre.

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Les Restaurateurs de la Peinture : ces Heros des derniers siècles : Je veux dire ceux qui ont rétabli la connoissance du Dessein dans la perfection où elle est maintenant […]. Le premier maître qu’on consulte étant à Rome, c’est Raphaël Santio, qui est en possession de la premiere place […] personne ne l’a pû surpasser depuis : En un mot, la Noblesse, les graces, la delicatesse du contour, son le partage de Raphaël. […] Michel-Ange est un oracle : mais un Oracle que peu de Peintres ont seu developper, qui pourtant est très favorable à ceux qui peuvent comprendre. La fierté, la grandeur sont son caractere : les attachemens des os, la fonction & la situation des muscles sa sience. […] Jule Romain au reste a des conceptions surprenantes, & est grand imitateur de l’antiquité. […] Annibal Carache […] on y trouve de la force, de la grace, & tout ce qu’on remarque dans les plus belles antiquité, dont il a donné le caractere à ses ouvrages. […] Un grand nombre d’amateurs de cét Art, particulierement en France regardent nôtre celebre Poussin comme l’Auteur d’une nouvelle école : parce qu’on remarque dans ses ouvrages une belle varieté de proportions, suivant le diferent caractere des personnes, depuis l’enfance jusqu’à la vieillesse.

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Il y a, en un mot, des élegances à rechercher, qu’on ne sauroit pas exprimer par le discours : Mais pour les découvrir, on considere souvent les Ouvrages de Michel Ange, pour les atachemens des Membres : De Raphaël pour la Noblesse du contour & pour la grace : Du Carache pour l’excellence de son Dessein. S’il n’est pas possible de voir leurs Ouvrages Originaux : on considere les meilleurs Dessein, fait d’aprés ces grands hommes : Ces Desseins se voïent commodement en Estampe, & on tâche avec cela de se former une idée avantageuse de la belle proportion. On considere aussi les plus belles Antiques, d’où ces grands Maîtres ont tiré leur savoir : Et faute des originaux de Marbres nous avons recours aux Plâtres.
On doit pourtant remarquer, que ce n’est pas le seul moïen de se rentre tres-habile, que de considerer incessament les ouvrages des plus grand Hommes, ou leurs Estampes : On doit avec cela dessiner, & venir à la pratique. Ce n’est pas encore assez de les copier incessement : Il sufit de l’avoir fait dans le commencement, on doit tâcher de les aprocher, ou de les égaler en les imitant sans pourtant les copier toujours.
Enfin pour bien reussir, il est absolument necessaire d’étudier le naturel : d’apprendre de la nature méme tous les diferens mouvements, qu’elle peut faire dans le corps d’un homme vivant, & les diferens éfets des Muscles. Il ne s’agit pas pourtant de copier la Nature tantôt seche, tantôt petite, ou grande : Mesquine, ou estravagante : Il faut composer une belle figure sur un corps, qui ne sera pas également beau. Et s’il y a quelque chose de beau, il le faut savoir choisir en supleant au reste, s’il manque.
Tous les corps en éfet ont du beau dans quelques parties & du Mesquin en quelques autres : La nature ne formant que rarement des ouvrages acomplis. On voit souvent qu’elle ôte à l’un, ce qu’elle donne à l’autre : De sorte qu’il faudroit plusieurs modeles, pour en faire un qui fut parfait : Mais comme j’ay dit, la Sience consiste à supléer, où la nature s’est négligé.
Quand je dis que la nature manque, ou qu’elle se neglige, je ne pretens pas dire qu’elle ne fasse tous ses ouvrages parfait dans leurs proportions, pour toutes les fonctions naturelles : Mais je veux dire, que toutes les parties ne sont pas également bien formée, pour plaire aux Yeux.

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Il y a, en un mot, des élegances à rechercher, qu’on ne sauroit pas exprimer par le discours : Mais pour les découvrir, on considere souvent les Ouvrages de Michel Ange, pour les atachemens des Membres : De Raphaël pour la Noblesse du contour & pour la grace : Du Carache pour l’excellence de son Dessein. S’il n’est pas possible de voir leurs Ouvrages Originaux : on considere les meilleurs Dessein, fait d’aprés ces grands hommes : Ces Desseins se voïent commodement en Estampe, & on tâche avec cela de se former une idée avantageuse de la belle proportion. On considere aussi les plus belles Antiques, d’où ces grands Maîtres ont tiré leur savoir : Et faute des originaux de Marbres nous avons recours aux Plâtres.
On doit pourtant remarquer, que ce n’est pas le seul moïen de se rentre tres-habile, que de considerer incessament les ouvrages des plus grand Hommes, ou leurs Estampes : On doit avec cela dessiner, & venir à la pratique. Ce n’est pas encore assez de les copier incessement : Il sufit de l’avoir fait dans le commencement, on doit tâcher de les aprocher, ou de les égaler en les imitant sans pourtant les copier toujours.
Enfin pour bien reussir, il est absolument necessaire d’étudier le naturel : d’apprendre de la nature méme tous les diferens mouvements, qu’elle peut faire dans le corps d’un homme vivant, & les diferens éfets des Muscles. Il ne s’agit pas pourtant de copier la Nature tantôt seche, tantôt petite, ou grande : Mesquine, ou estravagante : Il faut composer une belle figure sur un corps, qui ne sera pas également beau. Et s’il y a quelque chose de beau, il le faut savoir choisir en supleant au reste, s’il manque.

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Il y a, en un mot, des élegances à rechercher, qu’on ne sauroit pas exprimer par le discours : Mais pour les découvrir, on considere souvent les Ouvrages de Michel Ange, pour les atachemens des Membres : De Raphaël pour la Noblesse du contour & pour la grace : Du Carache pour l’excellence de son Dessein. S’il n’est pas possible de voir leurs Ouvrages Originaux : on considere les meilleurs Dessein, fait d’aprés ces grands hommes : Ces Desseins se voïent commodement en Estampe, & on tâche avec cela de se former une idée avantageuse de la belle proportion. On considere aussi les plus belles Antiques, d’où ces grands Maîtres ont tiré leur savoir : Et faute des originaux de Marbres nous avons recours aux Plâtres.

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Ne peut-on pas dire en parlant du GRAND TORSE que l’on a remarqué entre les excellens Antiques QUATRE SORTES DE MANIERES DIFFERENTES.
L’une que l’on nomme forte & ressentie, laquelle a été suivie de Michel-Ange, du Carache & de toute l’Ecole de Boulogne, & que cette manière avoit été attribuée à la Ville d’Athenes.
La seconde un peu foible & effeminée qu’on tenuë Maître Etienne de Losne, Franqueville, Pilon & même Jean de Boulogne, laquelle avoit été estimée venir de Corinthe.
La troisième, comme de tendresse & de grace, particulièrement pour les choses delicates, que l’on tenoit qu’Apelles, Phidias & Praxitelle ont suivie pour le dessein ; cette manière avoit été fort estimée & l’on tenoit qu’elle venoit de Rhodes.
Mais la quatriéme est douce & correcte, qui marque les contours grands, naturels, coulans & faciles ; cette manière étoit de Sicyone Ville du Peloponnese, d’où étoit Herodote [sic] Auteur de ce Torse, lequel s’est perfectionné en choisissant & joignant ensemble ce qu’il y avoit de plus parfait en chacune de ces manieres. On estimoit aussi que ce rare Sculpteur avoit fait le petit Torse de femme, qui est reconnu de tous les Sçavans pour surpasser en beauté tous les autres Antiques.

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Quant aux MOUVEMENS & à l’EXPRESSION, cette quatrième partie est excellente & admirable ; car elle fait parler les figures ; & il est à remarquer que le Peintre se peint souvent lui-même, faisant porter à ses figures le caractere de son humeur, de son imagination, & de son genie ; car dans le paralelle des figures de RAPHAEL avec celles de MICHEL-ANGE, on reconnoîtra que le premier étoit la douceur même, & que l’autre étoit extraordinairement rude & severe ; comme il se voit dans son ouvrage de la Chapelle du Vatican, & dans le Jugement universel qu’il a representé dans ce sanctuaire, où il a introduit plusieurs figures extravagantes par leur indecence, lorsque RAPHAEL au contraire a apporté de la moderation dans les sujets les plus licentieux.

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Het is aanmerkerswaard, dat in deze Landen, de Teekenkonst teegenwoordig zo weinig betragt word, ja zo gering en onnoodig geoordeeld, als of het maar tydquistinge was, en niet te pyne waard, om eenige moeiten, of studie aan te hangen. Daar ik in teegendeel wel anders heb moeten blokken, om wat te leeren; niet alleen in myn Jonkheid? maar tot het laatste der daagen dat my dit ongeval overgekoomen is, heb ik de weekelyke Kollegien waargenoomen, en Akadeemie Beelden naar ’t Leeven geteekent, behalven noch andere gewoontes dien ik had, van naar de Antyken, Basreleeves, en van gekleede Leeman te teekenen, gelyk dezelve Modellen of teekeningen, onder de Liefhebbers berustende, kunnen uitwijzen. En noch heb ik niet genoeg naar myn zin geweeten, om de naam van Historie-schilder te draagen. Maar wat hoef ik een Voorbeeld van myn zelver op te haalen, bleikt het niet genoeg aan de werken der oude Beroemde meesters, dat zy al haar vleit en zorg aangewend hebben, om in de Teekenkonst uit te munten, als Raphael, Michel Angelo, Karats, en meer anderen; niet alleen in ’t Menschbeeld, maar alles; zo wel Landschap, Architektuur, Konterfytzels, Bloemen, Beesjes, en wat er meer vereyst om Universeel of algemeen te zyn?

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Nademaal de Teekenkonst, gelijk ik aangeweezen heb, het fondament zy, waar op de Schilderkonst vast steund; zo is ’t desgelyks onweederspreekelijk, dat de Perspektief de grondregel is van de Teekenkonst, buiten de welke niemand, onmoogelyk een vast Teekenaar kan worden, […] De Teekenaars, kunnen zonder kennisse der zelve, onmoogelyk tot de Schilderkonst geraakten, al konden zy noch zo deftig teekenen: Vermits het Oog-punt, Plaanum, en Distantie, alleen de wegwijzers zyn. Een zeeker Schrijver zegt, dat de Schilderkonst en Perspektief, een zelve zaak zy; om dat’er geen Schildery zonder Perspektief is. Het geene wel ten deelen, maar niet geheel waar gemaakt zou konnen werden: Nademaal de Voorwerpen die niet zonder Schaaduwe kunnen zyn, daarom niet een en ’t zelfde als de Schaaduwe is. Maar dit is een vaste stellinge die op reeden steund, dat een Schilder de Perspektief in geen zyner werken voorby kan gaan; hy kan geen streep trekken, ja niet eenen streek met de Penseel haalen, of het moet met de zelve over een koomen. Zy steld de maat der dingen, en doet de Kouleuren voortkomen of wegwijken, in plaats van ’t Schildery dat het ook is. Waarom een Konstenaar de grondreegulen der Perspektief voor al moet kennen. [...] De grootste Meesters in Italien, zyn zodaanig van gevoelen, dat men onmoogelyk een ordentelijke gedachten opstellen, of voortbrengen kan, daar al de Konst-reegulen in gebruikkelyk, niet uit de grond opgehaald werden. Nochtans zegt men dat Raphaël zelfs, in eenige Teekeningen, de Perspektief versloft heeft, schoon hy dezelve wel verstond. Michel Angelo in tegendeel, heeft niets daar van geweeten, waar over hy meenigmaal van d’een en d’ander berispt geworden is.

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Voor myn besluit zal ik hier nog iets aanmerken, weegens vierderly byzondere manieren der Oude Antiken.
D’eerste Stark, Kloek, en Robust; dezelve is naagevolgt, door Michel Angelo, Karats, en ’t heele School van Boulogne; welke manier eigentlyk , van de Stad Atheenen oorspronkelyk is.
De tweede, Swak en Vrouwagtig, welke waargenomen wierd door Jan de Boullogne, en meer anderen; die men oordeeld van Korinthen afkomstig te zyn.
De derde, vol van Teeder en Bevalligheid; die men voorgeeft dat Apelles, Phidias en Praxitieles gevolgt hebben, welke manier in zeer groote agtinge gehouden wierd, en vast steld van Rhodes oorspronkelyk te weezen.
Met de vierde, wijst ons aan een grootse ommetrek, als mede Natuurlyk, Seedig en Korrekt; zynde naagevolgt door Raphaël, Pousyn, &c. en is afkomstig van Siconien, een stad uit Peloponnesen: is eygenthlyk zo tot volmaaktheid geraakt, om dat uit ieder manier het beste gekoozen is, en by een gevoegt is.

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T: Zo is ‘t; Doch gy moet dat heel anders verstaan, het is wel waar voor ’t geene de handeling van ’t Kreon betreft; maar daar men hem [ndr: Annibale Carracci] in pryst, raakt voornamentlyk de Proportie, Ommetrek, en Muskulen: niet geaffekteert als d’eerste, maar Kloek.
S: Van wie was die andere dan?
T: Van Michel Angelo. Beziet deze nu.
S: Dat’s voorwaar een schoon en welgemaakt beeld, ik denk dat het mede van Karats is?
T: O neen; van Raphaël, Prins der Schilders.
S: Is dat Raphaël? Hoe eel, schoon en zeedig vertoont het zich?
T: Dat ’s waar. Nu hebt gy vierderly doorlugtige en korrekte Teikenaars gezien, en ieder byzonder van verkiezinge. Raphaël, in zeedig, en bevalligheid. Michel Angelo, Robust en sterk. Karats, kloek en deftig. Heemskerk, vast en zeeker.

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Het is myn vast gevoelen dat de Oeffening der plooijen niet volkomen geleerd kan worden, zonder de Leeman te gebruiken; Want wat baat het dat men zich uitmergeld met kleêren uit de Geest te Teikenen als wy ’t leeven voor ons kunnen hebben, zonder welke het onmogelyk is de natuur der Stoffe te doorgronden: daar zich, in tegendeel, veele niet anders oeffenen dan naar de Statuaas en fraaiste printen der beroemste meesters, welke hier in uitgemunt hebben: als Raphaël, Barotius, Guido, Albaan, Pousyn &c; denkende uit dezelfde reeds een gebaande weg te hebben gevonden, om tot genoegzame volkomentheid te geraken, en hun oogmerk te bereiken. Daar men nochtans weet, dat Raphaël voornaamentlyk, die gelegentheid niet gehad hebbende, echter in zyn tyd, de fraayste dingen voor den dag gekomen zyn. Nu zoude men mogen vragen, waarom eenige andere vermaarde Meesters, als Titiaan, Tintoret, Paulo Veronees, Julio Romano, Michel Angelo, Dominiquin, Bassan &c, zo goed daar in niet geoordeeld werden? de reeden is deeze, dat Raphaël het leeven gebruikt heeft, wel te verstaan een Leeman, waar door hy de natuur en eigenschap der Stoffe grondig heeft leeren onderzoeken: alhoewel men hem nogtans zou kunnen beschuldigen dat hy zyn beelden de meesten tyd met eenderly Stoffe kleeden, in voorvallen, daar de verandering genoegzaam verschillende kon geweest hebben. Evenwel moet men bekennen dat ‘er voor, noch naderhand, geen zo ervaren en Konstryk in dezelve geweest is, dan een alleen, te weten Nikolas Poussyn; echter is dit geen wonder; dewyl hy het Natuurlyke leeven onderzocht en gebruikten gelyk hem bewust was dat Raphaël gedaan had, en niet gelyk anderen die alleen zyn werk navolgden: daarom zyn zy ook slegter geweest, hebben minder kennis gehad, en meenigmaal niet van de natuur der stoffe of plooijen geweeten.

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Il n’en est pas de même du Dessein & du Coloris ; l’un & l’autre exigent une infinité de connoissance, & une étude opiniâtrée. Le Dessein demande un exercice qui produise une si grande justesse de la vûe pour connoître les differentes dimentions des objets visibles, & une si grande habitude pour en former les contours, que le Compas, comme disoit Michel-Ange, doit être plutôt dans les yeux que dans les mains.
Le Dessein suppose la science du corps humain, non-seulement, comme il se voit ordinairement : mais comme il doit être pour être parfait, & selon la premiere intention de la nature. Il est fondé sur la connoissance de l’Anatomie, & sur des proportions tantôt fortes & robustes, & tantôt délicates & élegantes, selon qu’elles conviennent aux âges, aux sexes, & aux conditions differentes : & cela seul demande des études & des reflexions de beaucoup d’années.
Ce même Dessein oblige encore le Peintre à posseder parfaitement la Geométrie pour pratiquer exactement la Perspective, dont il a un besoin indispensable dans toutes ses opérations. Il exige une habitude des racourcis & des contours dont la varieté est aussi grande que le nombre des attitudes est infini.
Enfin le Dessein renferme encore la connoissance de la Physionomie & l'expression des passions de l'ame, partie si nécessaire & si estimable dans la Peinture.

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Ik zal by deze gelegentheid, eer wy tot het besluit komen, ook iets van het woord Tekenachtig verhandelen; 't welk by veele, even zo wel als het voorige, misbruikt word.
Gelyk kromme en gedraaide stammen met veele bogten, kwasten, en holligheden; robbelige aarde kluiten; geborstene en scherpe rot-sen; robust en een grof gemuskeld ligchaam op de manier van
Michel Angelo […] Derhalven is het beter het schoon van Rafaël, Poussyn, en andere voornoemde Meesters, die zulke ongeschiktheden vermyd hebben, in hunne zedige grootsheid na te tekenen, als alle die lompe voorwerpen en wanschapene beelden. Doch indien het kwaade en mismaakte Schilderachtig of Tekenachtig zy, zo is het schoone zulks niet: dit lyd geen overbrenging; en dien volgens is het slegtste best, en het beste slegtst. Zyn zy beide goed, zo is 'er geen keur overig. Men menge dan beide schoon en lelyk, vrolyk en treurig, ryp en groen, goden en bedelaars onder een. […] Niettemin zyn 'er voorvallen, waar in men noodzaakelyk beide moet waarneemen, of om dat de geschiedenis zulks vereischt, of dat men het onschoone gebruikt om het schoone, 't geen wel de meeste overhand moet hebben, op te helpen: maar dan valt het den Schilder, die zich op 't schoon verstaat, ligter te vervallen, als het den anderen doet zich boven zyne kennis en vermogen te verheffen. Derhalven besluit ik, dat het schoone in de natuur het verkiezelykste, en by gevolg het Schilderachtigste is.

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Of the Goodness of a Picture, &c.
WHerefore callest thou me Good, there is none Good but One, that is God ?
Said the Son of God to the young Man who prefac’d a Noble Question with that Complement. This is that Goodness that is Perfect, Simple, and Properly so call’d, ‘tis what is Peculiar to the Deity, and so to be found no where else. But there is another Improper, Imperfect, Comparative Goodness, and no other than this is to be had in the Works of Men, and this admits of various Degrees. This Distinction well consider’d, and apply’d to all the Occurrences of Life would contribute very much to the Improvement of our Happiness here ; it would teach us to Enjoy the Good before us, and not reject it upon account of the disagreeable Companion which is inseperable from it ; But the use I now would make of it is only to show that a Picture, Drawing, or Print may be Good tho’ it has several Faults ; To say otherwise is as absurd as to deny a thing is what ‘tis said to be, because it has properties which are Essential to it.
[…].
If in a Picture the Story be well chosen, and finely Told (at least) if not Improv’d, if it fill the Mind with Noble, and Instructive Ideas, I will not scruple to say ‘tis an excellent Picture, tho’ the Drawing be as Incorrect as that of Corregio, Titian, or Rubens ; the Colouring as Disagreeable as that of Polidore, Battista Franco, or Michael Angelo. Nay, tho’ there is no other Good but that of the Colouring, and the Pencil, I will dare to pronouce it a Good Picture ; that is, that ‘tis Good in those Respects. In the first Instance here is a fine Story artfully communicated to my Imagination, not by Speech, nor Writing, but in a manner preferable to either of them ; In the other there is a Beautiful, and Delightful Object, and a fine piece of Workmanship, to say no more of it.
There never was a Picture in the World without some Faults, And very rarely is there one to be found which is not notoriously Defective in some of the Parts of Painting. In judging of it’s Goodness as a Connoisseur, one should pronounce it such in proportion to the Number of the Good Qualities it has, and their Degrees of Goodness.

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If in a Picture the Story be well chosen, and finely Told (at least) if not Improv’d, if it fill the Mind with Noble, and Instructive Ideas, I will not scruple to say ‘tis an excellent Picture, tho’ the Drawing be as Incorrect as that of Corregio, Titian, or Rubens ; the Colouring as Disagreeable as that of Polidore, Battista Franco, or Michael Angelo. Nay, tho’ there is no other Good but that of the Colouring, and the Pencil, I will dare to pronouce it a Good Picture ; that is, that ‘tis Good in those Respects. In the first Instance here is a fine Story artfully communicated to my Imagination, not by Speech, nor Writing, but in a manner preferable to either of them ; In the other there is a Beautiful, and Delightful Object, and a fine piece of Workmanship, to say no more of it.
There never was a Picture in the World without some Faults, And very rarely is there one to be found which is not notoriously Defective in some of the Parts of Painting. In judging of it’s Goodness as a Connoisseur, one should pronounce it such in proportion to the Number of the Good Qualities it has, and their Degrees of Goodness.

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All the different Degrees of Goodness in Painting may be reduc’d to these three General Classes. The Mediocre, or Indifferently Good, the Excellent, and the Sublime. The first is of a large Extent ; the second much Narrower ; and the Last still more so. I believe most people have a pretty Clear, and Just Idea of the two former ; the other is not so well understood ; which therefore I will define according to the Sense I have of it ; And I take it consist of some few of the Highest Degrees of Excellence in those Kinds, and Parts of Painting which are Excellent ; The Sublime therefore must be Marvellous, and Surprizing, It must strike vehemently upon the Mind, and Fill, and Captivate it Irresistably.
[…].
I confine the Sublime to History, and Portrait-Painting ; And These must excell in Grace, and Greatness, Invention, or Expression ; and that for Reasons which will be seen anon. Michael Angelo’s Great Style intitles Him to the Sublime, not his Drawing ; ‘tis that Greatness, and a competent degree of Grace, and not his Colouring that makes Titian capable of it : As Correggio’s Grace, with a sufficient mixture of Greatness gives this Noble Quality to His Works. Van Dyck’s Colouring, nor Pencil tho’ perfectly fine would never introduce him to the Sublime ; ‘tis his Expression, and that Grace, and Greatness he possess’d, (the Utmost that Portrait-Painting is Justly capable of) that sets some of his Works in that Exalted Class ; in which on That account he may perhaps take place of Rafaelle himself in That Kind of Painting, if that Great Man’s Fine, and Noble Idea’s carried him asmuch above Nature Then, as they did in History, where the utmost that can be done is commendable ; a due Subordination of Characters being preserved ; And thus (by the way) V. Dyck’s Colouring, and Pencil may be judg’d Equal to that of Corregio, or any other Master.

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I confine the Sublime to History, and Portrait-Painting ; And These must excell in Grace, and Greatness, Invention, or Expression ; and that for Reasons which will be seen anon. Michael Angelo’s Great Style intitles Him to the Sublime, not his Drawing ; ‘tis that Greatness, and a competent degree of Grace, and not his Colouring that makes Titian capable of it : As Correggio’s Grace, with a sufficient mixture of Greatness gives this Noble Quality to His Works. Van Dyck’s Colouring, nor Pencil tho’ perfectly fine would never introduce him to the Sublime ; ‘tis his Expression, and that Grace, and Greatness he possess’d, (the Utmost that Portrait-Painting is Justly capable of) that sets some of his Works in that Exalted Class ;

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There are such Peculiarities in the turn of Thought, and Hand to be seen in Some of the Masters (in Some of their Works especially) that ‘tis the easiest thing in the World to know them at first Sight ; such as Leonardo da Vinci, Michelangelo Buonarotti, Guilio Romano, Battista Franco, Parmeggiano, Paolo Farinati, Cangiagio, Rubens, Castiglione, and some others ; And in the Divine Raffaelle one often sees such a Transcendent Excellence that cannot be found in any other Man, and assures us this must be the Hand of him who was what Shakespear calls Julius Cæsar. The foremost Man of all the World.
There are several others, who by imitating other Masters, or being of the same School, or from whatsoever other Cause have had such a Resemblance in their Manners as not to be so easily distinguish’d,
Timoteo d’Urbino, & Pellegrino da Modena, imitated Raffaelle ; Cæsare da Sesto, Leonardo da Vinci ; Schidone, Lanfranco, and others imitated Corregio ; Titian’s first Manner was a close imitation of that of Giorgione ;

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His [ndr : Raphaël] first manner when he came out of the School of his Master, was like those of that Age, Stiff, and Dry ; but he soon meliorated his Style by the Strength of his own fine Genius and the fight of the Works of other good Masters of that time, in and about Florence, chiefly of Lionardo da Vinci ; and thus form’d a Second manner with which he went to Rome. Here he Found, or Procur’d whatever might contribute to his Improvement, he saw great Variety of the Precious Remains of Antiquity, and employ’d several good Hands to Design all of that kind in Greece, and elsewhere, as well as in Italy, of which he form’d a Rare Collection : Here he saw the Works of Michelangelo whose Style may be said to be rather Gygantick, than Great, and which abundantly distinguish’d him from all the Masters of that Age ; I kwow it has been disputed whether Raffaele made any Advantage from seeing of the Works of this great Sculptor, Architect, and Painter ; which tho’ ‘twas (I believe) intended as a Compliment to him seems to me to be directly the contrary ; He was too Wise, and too Modest not to serve himself of whatsoever was worthy of his Consideration ; And that he did so in this Case is Evident by a Drawing I have of his Hand, in which One sees plainly the Michelangelo Tast. Not that he rested here, his Noble Mind aspir’d to something beyond what the World had then to shew, And he accomplish’d it in a Style, in which there is such a Judicious Mixture of the Antique, of the Modern Taste, and of Nature, together with his Own Admirable Ideas that it seems impossible that any other could have been so proper for the Works he was to do, and his Own, and Succeeding times.

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Every Action must be represented as done, not only as ‘tis possible it might be perform’d, but in the Best manner. In the Print after Rafaëlle, grav’d by Marc Antonio, you see Hercules gripe Anteus with all the Advantage one can wish to have over an Adversary : […]. Daniele da Volterra has not succeeded so well in his famous Picture of the Descent from the Cross, where one of the Assistants, who stands upon a Ladder drawing out a Nail, is so disposed as is not very Natural, and Convenient for the purpose.

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Polydore, in a Drawing I have seen of him, has made an Ill Choice with respect to Decorum ; he has shewn Cato with his Bowels gushing out, which is not only Offensive in itself, but ‘tis a Situation in which Cato should not be seen, ‘tis Indecent ; such things should be left to Imagination, and not display’d on the Stage. But Michelangelo in his last Judgment has sinn’d against this Rule most egregiously.

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There are an Infinity of Artifices to Hide Defects, or Give Advantages, which come under this Head of Invention ; as does all Caprices, Grotesque, and other Ornaments, Masks, &c. together with all Uncommon, and Delicate Thoughts : such as the Cherubims attending on God when he appeared to Moses in the Burning Bush, which Rafaëlle has painted with Flames about them instead of Wings ;

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The Anatomy Figures in Vesalius said to be design’d by Titian, are prettily fancied : There is a Series of denuding a Figure to the Bone, and they are all in Attitudes seeming to have most Pain as the Operation goes on, till at last they Languish, and Dye : But Michelangelo has made Anatomy Figures whose Faces and Actions are impossible to be describ’d, and the most delicate that can be imagin’d for the purpose.

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The Ancients possess’d Both the excellent Qualities I have been treating of [ndr : Grace et Greatness], among whom Apelles is distinguish’d for Grace. Rafaëlle was the Modern Apelles, not however without a prodigious Degree of Greatness. His Style is not Perfectly Antique, but seems to be the effect of a Fine Genius accomplish’d by Study in that excellent School ; ‘Tis not Antique, but (may I dare to say it) ‘tis Better, and that by Choice, and Judgment. Giulio Romano had Grace, and Greatness, more upon the Antique Taste, but not without a great Mixture of what is peculiarly his Own, and admirably Good, but never to be imitated. Polydore in his best things was altogether Antique. […] His Style [ndr : de Michel-Ange] is his Own, not Antique, but He had a sort of Greatness in the utmost Degree, which sometimes ran into the Extream of Terrible ;

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WE have been more particular in the Relation of this famous Piece [ndr : Bell fait ici référence au tableau commencé par Apelle et Protogènes sur lequel ces deux artistes ont successivement tracé des lignes – événement précédent de peu leur rencontre], because a large Dispute hangs upon it {Pliny, Lib. 35. Ch. 10.} : and the late Commentator upon our Author, Ludov. Demontiosius, seems very much offended at the generally received Acceptation of the Story of this noble Contention ; and would not by any Means admits that this Tryal of Skill was about the Subtilty of Lines ; for, as he says, with a good Share of Truth in the main, in a coloured Picture, or Painting, there is so little Use of Lines, that the very Appearance of any is justly reproveable ; for the Extremities should be lost and confounded in the Shadows, and ought to go off without any Thing of the least Stiffness, or Sharpness of a Line.
NEITHER will he admit it in Drawings, or Designs, with the Coal, or Pen, for that in those the true ARTIST never regarded so much the Fineness, or Courseness of his Touches ; but only how and where they served best to express the proper Shadowing and Raising of his Draught according to the Life ; and brings in for Instance many Drawings of the celebrated Masters of his Time, which he had seen of
Mich. Angela Bonoroti, Raphael de Urbin, Salviati, Polydore, and the Great Titian’s, where his Observation does not take Notice that any have in the least affected the Nicety of curious Lines.

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Je le redis donc encore avec plus de confiance : apprenons à critiquer nos propres ouvrages à la vûë des beautez que nous découvrons dans ceux des autres ; ne rougissons point de chercher à les étudier ; ne craignons point qu’on nous accuse d’être de serviles imitateurs, quand nous aurons l’adresse de nous approprier les parties qui nous manquent, & de les joindre à celles que nous possedons. Le goût de dessein de celui-ci est plus noble & plus délicat que le vôtre, mais votre coloris l’emporte sur le sien ; ne pouvez-vous, sans perdre ce que vous avez acquis dans la couleur, faire votre profit de son heureuse maniere de dessiner ? Raphaël n’a t-il pas ajouté une nouvelle grandeur à la sienne à la vûë des ouvrages de Michel-Ange, sans se dépoüiller de sa sage simplicité & des graces nobles qui le caracterisent. Louis Carrache a-t-il passé pour un plagiaire, pour avoir étudié les tournures naïves & piquantes du Correge ? J’ai entre mes mains des études d’Annibal d’après Raphaël d’une beauté à faire comprendre qu’il étoit déjà digne de sa grande reputation lorsqu’il les a faites. Le Roy possede un Tableau de Vandeik d’après Le Titien, qui n’est point l’ouvrage d’un écolier.

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Il arrive quelquefois encore que des choses mal pensées, & que nos amis ne nous auroient pas laissé introduire dans une grande composition, brillent par une heureuse execution, qui les séduit eux-mêmes ; & ne leur permet pas de nous demander le sacrifice d’une partie, qui, quoique belle, rend souvent la totalité ridicule. A l’égard des réflexions que nous voulons faire par nous-même, si, comme je l’ai dit, on ne doit pas consulter sur son goût de couleur celui qui n’est touché que du dessein, on ne doit pas non plus, si l’on veut traiter des sujets badins, avoir recours aux Ouvrages du sieur Michel-Ange. Watteau eut trouvé dans le Vatican peu d’études à faire convenables à son genre particulier, & les tableaux charmans de ce gracieux peintre guideroient mal quiconque voudroient peindre les Actes des Apôtres.

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Are. Je sais bien qu’à Rome du tems que Rafael vivoit, le plus grand nombre des gens de lettres, & des amateurs des beaux arts le mettoit au dessus de Michel Ange pour la peinture ; & que ceux qui tenoient pour ce dernier etoient pour la plus part des Sculpteurs, qui n’avoient de gout, que pour son dessein, & le terrible de ses figures, s’imaginant que la maniere gracieuse, & agreable de Rafael, etoit trop facile, & par consequent moins etudiée ; ne connoissant pas que la facilité est ce qu’il y a de plus beau dans tous les arts, le plus difficile à acquérir, & à s’approprier ; & en un mot c’est un grand art de cacher l’art.

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Are. Non seulement Albert Durer à manqué dans les vetements, mais encore dans les airs de têtes ; le quel parce qu’il etoit Allemand a peint en plus d’un endroit la Mere de notre Seigneur vëtue à l’Allemande, & pareillement toutes les saintes femmes, qui l’accompagnoient ; & il ne manque pas encore de donner aux Juifs des phisionomies Allemandes, & accompagnées de moustaches, & de cheveux bizarres, qu’ils portoient avec des habits à leur mode : mais de ces erreurs qui regardent la convenance, & l’invention j’en toucherai quelqu’une, lorsque j’en serai à la comparaison de Rafael, & de Michel Ange.

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Fab. La delicatesse des membres appartient plus à la femme qu’à l’homme.
Are. Cela est vrai, je vous l’ai dit ci dessus, en vous avertissant qu’il ne faut pas confondre les sexes : Ce n’est pas pourtant qu’on ne trouve beaucoup d’hommes delicats : tels que sont plus communement les gentils hommes, sans neanmoins qu’ils arrivent jusqu’à ressembler aux femmes, ou à un Ganimede. Il est vrai que quelques peintres donnent à leur ignorance, le nom de delicatesse ; parcequ’ils y en a plusieurs qui ne sachant, ni la situation, ni la liaison des os, ne font aucune marque *, ou au moins tres peu pour faire observer ou ils sont placés, mais moiennant seulement les principaux contours ils conduisent leurs figures. Plusieurs au contraire en marquant trop les muscles, & les recherchant avec excés, & hors d’œuvre, croient etre des Michel Anges en dessein, en quoi justement ils sont tournés en ridicule, & traittés de grossiers par les connoisseurs. […]
 
* C’est ainsi qu’un peintre peu fondé en anatomie, instruisant son diciple lui disoit, ou tu ne connois pas bien le muscle, fais doux.

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Are. […] Venons à la convenance : Rafael ne s’en eloigna jamais. Mais il fit les petits* enfants tels qu’ils sont doüillets & tendres, les hommes robustes, & les femmes avec cette delicatesse qui leur convient.
Fab. Et quoi le grand Michel Ange n’a-t-il donc pas gardé aussi cette convenance ?
Are. Si j’avois envie de vous plaire, & à ses partisans, je dirois qu’oüi : mais si je dois dire la verité, je dirai que non. Quoique vous voiez bien dans les tableaux de Michel Ange la distinction en general des âges, & des sexes (ce que tout le monde sait faire) vous ne la trouverez pourtant pas dans l’arrangement des muscles. Je ne veux pas me mettre à critiquer ses ouvrages, tant par le respect que j’ai pour lui, & que merite un si grand homme, que parcequ’il n’est pas necessaire. Mais que direz vous de l’honneteté ? croiez vous qu’il soit à propos pour faire voir les difficultés de l’art, de decouvrir toujours sans respect les parties nûes des figures, que la modestie, & la pudeur tiennent cachées, sans avoir egard ni a la sainteté des personnes qu’on represente, ni au lieu ou elles sont representées ?
[…]
 
* Dans son tems Titien pour la tendresse le surpassoit beaucoup, & depuis François du Quenoi dit le Flamand.

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Fab. Je ne crois pas que Michel Ange cede à Rafael pour la composition de l’histoire : je tiens même pour le contraire, c’est à dire que Michel Ange soit de beaucoup au dessus. Car j’entens dire, que dans l’ordonnance de son admirable jugement, il a renfermé des sens allegoriques très profonds, qui ne sont entendus que de peu de persones.
[…]
Are. Je ne crois pas qu’il soit fort loûable que les yeux des enfants, des femmes & des filles voient à decouvert dans ces figures, ce qu’il y a de deshonête, & qu’elles montrent ; & que les seules personnes intelligentes comprennent la profondeur des allegories qu’elles cachent. Je lui appliquerai, ce qu’on rapporte qu’un docte & saint personage disoit de Perse poete satirique, & obscur au dela de toute expression, si tu ne veux pas etre entendu, pour moi je ne veux pas t’entendre ; & disant ces mots il le jetta au feu, come pour en faire un sacrifice convenable à Vulcain. Je veux dire de même, puisque Michel Ange ne veut pas que ses inventions soient comprises, que de peu d’habiles gens ; pour moi qui ne suit pas de ce nombre, je les lui abandonne.

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Je confesse que quand à l’homme nud, Michel Ange tient du prodige, du miracle, & a plus que de l’humain : persone ne l’a jamais surpassé, j’entens dans une maniere seule, qui est de faire un nud plein de muscles & recherché, avec des racourcis & des mouvemens fort hardis, qui font voir en detail la difficulté de l’art : & chaque partie du corps, & toutes ensembles sont si excellentes, que j’ose dire qu’on ne peut faire, ni même imaginer une chose plus excellente, ni plus parfaite. Mais dans le reste il est non seulement au dessous de soi même, mais encore au dessous des autres ; parceque ou il ne sait pas, ou il ne veut pas observer les differences des âges & des sexes, que nous avons marquées ci dessus, dans les quelles Rafael est si admirable ; & pour trancher court, qui voit une seule figure de Michel Ange, les voit toutes. Mais il faut prendre garde que dans le nud, Michel Ange a pris la forme la plus terrible, & la plus recherchée ; & Rafael la plus agreable, & la plus gracieuse. C’est là dessus que quelques uns ont comparé Michel Ange à Dante, & Rafael à Petrarque.

Quotation

Fab. Il ne suffit pas de dire, ce nud est parfait, & beau autant que cet autre, il faut le prouver.
Are. Repondez moi avant toutes choses. Le [sic] nuds de Rafael sont-ils estropiés ? Sont-ils nains ? trop charnus ? Sont-ils secs, ont-ils les muscles deplacés ou autres parties vicieuses ?
Fab. J’ai entendu dire à tout le monde qu’ils sont biens : mais qu’ils ne renferment pas en eux tout l’art qu’on trouve en ceux de Michel Ange.
Are. Quel est cet art ?
Fab. Ils n’ont pas ces beaux contours qu’on les nuds de celuy-ci.
Are. Quels sont ces beaux contours ?
Fab. Ceux qui forment ces belles jambes, ces beaux piés, & ces belles mains, les dos, les ventres, & tout le reste.
Are. Vous ne croiez donc pas, vous, ni les partisans de Michel Ange, que les nuds de Rafael aient ces belles parties ?
Fab. Je dis non seulement belles, mais tres belles ; sans pourtant qu’elles egalent les nuds de Michel Ange.

Quotation

Are. D’ou tirez vous la regle de juger de ces beautés ?
Fab. Je crois, comme vous l’avez dit, qu’on la doit tirer d’aprés nature, & d’aprés les statues antiques.
Are. Vous avoüerez donc que les nuds de Rafael ont toutes les parties belles, & achevées ; car rarement fit-il aucun ouvrage sans imiter le naturel, ou l’antique : c’est de la qu’on voit dans ses figures, têtes, jambes, torses, bras, pieds, & mains étonnantes.
Fab. Il ne fit point voir les os, les muscles, certains petits nerfs, & autres parties menûes autant que Michel Ange.
Are. Are. Il a fait voir ces parties dans les figures qui l’exigeoient, autant qu’il etoit a propos, Michel Ange (soit dit sans l’offenser) les fait voir quelque fois plus qu’il ne convient. Ce qui est si evident qu’il est inutil d’en dire davantage sur ce point. De plus vous devez vous ressouvenir, que je vous ai dit, qu’il est bien plus important de couvrir les os d’une chair pleine & tendre, que de les ecorcher : & pour preuve de cette verité, je vous replique, que pour la plus grande partie les anciens, ont fait leurs figures tendres, & avec peu de recherche […]. Mais il ne s’attacha pas beaucoup à cette maniere, parcequ’il avoit pris pour son but principal de plaire (come en effet c’est la premiere qualité du peintre) & cherchant a se procurer plutôt le surnom d’agreable, que de terrible, il en acquit un autre qui fut celui de gracieux. Car outre l’invention , outre le dessein, outre la diversité, outre que tous ses ouvrages remuent infiniment ; on y trouve de plus la prerogative qu’avoient, à ce qu’ecrit Pline, les figures d’Apelles ; c’est a dire l’agrement, qui est ce je ne sçai quoi, qui ravit ordinairement dans les peintres, comme dans les poetes : de sorte qu’il remplit les esprits d’un plaisir infini, quoiqu’on ne puisse decouvrir de quel coté vient, ce qui nous plait si fort.

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Leonard de Vinci fut egal en toutes choses à Michel Ange : mais il avoit l’esprit si elevé qu’il n’etoit jamais content de ce qu’il avoit fait, & quoiqu’il fit tout bien, il avoit du prodigieux à peindre les chevaux.

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Are. Peu de tems aprés on le chargea de faire un grand tableau pour le maitre autel de l’eglise des freres Mineurs, dans le quel Titien encore tout jeune, peignit à l’huile, la Vierge qui monte au Ciel entre une multitude d’Anges qui l’accompagnent, […] il paroit veritablement qu’elle monte avec un visage plein d’humilité, & ses habits volent delicatement ; au bas sont les Apôtres, qui par differentes attitudes montrent la joye, & l’etonnement ; pour la plus part ils excedent la grandeur du naturel. Il est certain qu’on voit dans ce tableau la grandeur & le terrible de Michel Ange, la douceur, la grace de Rafael, & le vrai coloris de la nature. Ce fut là cependant le premier ouvrage qu’il fit à l’huile, il le fit en tres peu de tems, & tout jeune. Avec tout cela les peintres grossiers, & le sot peuple, qui jusqu’alors n’avoient vû autre chose que les peintures mortes & froides de Jean Bellin, de Gentil, & de Vivarino, car Georgion n’avoit point encore fait d’ouvrage à huile en public, & tout au plus y avoit peint quelque demi figure, quelques portraits qui etoient sans mouvement, & sans relief ; ils disoient tout le mal possible de ce tableau : l’envie venant ensuite à se reffroidir*, & la verité leur ouvrant peu à peu les yeux, on commença à admirer à Venise avec etonnement la nouvelle maniere que Titien tenoit ; & depuis ce tems là tous les peintres s’appliquerent à l’imiter ; mais parcequ’elle etoit hors de leur portée ils se trouverent egarés.
 
*Il est vrai que ce tableau ne plut point aux Moines ; mais l’Ambassadeur de l’Empereur l’aiant voulut acheter, ceci leur fit ouvrir les yeux, & en faire plus de cas.

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Or comme nous le dit Vitruve en termes très-senses, il ne suffit pas que nos yeux trouvent leur compte dans un tableau bien peint & bien dessiné : l'esprit doit aussi trouver le sien. Il faut donc que l'Artisan du tableau ait choisi un sujet, que ce sujet se comprenne distinctement, & qu'il soit traité de maniere qu'il nous interesse. Je n'estime gueres, ajoute-t-il, les tableaux dont les sujets n'imitent pas quelque vérité. […] Ils peuvent tout au plus introduire dans leur action qui doit toujours imiter la verité historique, quelques figures allégoriques de celles qui sont convenables au sujet, comme seroit, par exemple, la Foi représentée à côté d'un Saint qui feroit un miracle. […] Des verites auxquelles nous ne sçaurions penser sans terreur & sans humiliation, ne doivent pas être peintes avec tant d'esprit, ni représentées sous l'emblême d'une allégorie ingénieuse inventée à plaisir. Il est encore moins permis d'emprunter les personnages & les fictions de la Fable pour peindre ces verites. 

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Les Peintres doivent emploïer l'allégorie dans les tableaux de dévotion, plus sobrement encore que dans les tableaux profanes.

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Voici l’article le plus essentiel de la connoissance des tableaux ; c’est la distinction des copies d’avec les originaux. On peut envisager six sortes de copies : les copies serviles, les copies faciles qui ne sont pas fidèles, les copies fidèles, les copies un peu retouchées du maître, les copies entierement retouchées du maître, & celles qui sont toutes de sa main.
Les copies faites servilement & d’une main lourde & appésantie, quoique fidèles, paroissent telles aux yeux de tout le monde : il n’est pas difficile de se garantir contre leur incorrection, leur mauvais goût, & le froid qui y est répandu.
Les copies faciles, mais qui ne sont pas suivies fidèlement, par les traits de feu qui seront échappés au peintre, qui souvent dans l’exécution a conservé sa manière ordinaire, portent avec elles des preuves manifestes de leur fausseté ; les deux manieres ne se peuvent méconnoître, elles forment un ouvrage composé, c’est ce qu’on remarque dans les copies de Raphaël faites par Rubens.
Les copies fidéles qui partent d’une main facile & légére sont plus embarrassantes, & demandent une vraie connoissance. L’élégance de la touche d’un maître, sa vraie manière qu’il faut sçavoir par cœur, un certain esprit qui peut y manquer, doit vous conduire à décider ; celui qui a fait la copie y a sûrement mis du sien & cela suffit.
Les copies faites dans l’école d’un maître, & sous sa conduite ne sont pas les plus mauvaises. Ordinairement ils les retouchent en quelques endroits essentiels. Alors ces mêmes endroits font reconnoître le tableau pour ce qu’il est. Ce sont les copies les plus aisées à distinguer, elles se manifestent pas des touches élégantes qui brillent à travers le reste du tableau, & qui par la comparaison en devient plus froid.
Les copies entierement retouchées par le maître doivent être regardées comme de seconds originaux, moins beaux à la vérité que s’ils étoient entierement de sa main ; c’est ainsi que travailloient le Titien, les Bassan, Paul Veronese, Rubens, Vandick, Vouët & la plûpart des grands peintres. Lorsque plusieurs personnes leur demandent des copies d’un de leurs tableaux qui leur plaît, ils les font faire par leurs meilleurs éléves, ils les conduisent dans l’exécution, & comme ces copies sont faites dans leur attelier, ils les repassent par tout & souvent les repeignent entierement ; de cette manière l’ouvrage de l’éléve est tout recouvert, & comme on n’en apperçoit aucun vestige, il n’est pas aisé de décider la question. Ces copies alors ne servent au maître que comme des tableaux ébauchés qu’il veut terminer. Si l’on pouvoit confronter ces belles copies avec les premiers originaux, il n’y a aucun doute que ces derniers ne l’emportassent sur les autres.

Il y a encore des copies plus parfaites que ces dernieres, ce sont celles qui sont entierement faites de la main du maître, alors il n’est pas possible de les distinguer, le maître seul peut en décider s’il est vivant, ce sont de seconds originaux dont ne peut juger que par comparaison.
Il est certain que dans une confrontation, les premiers originaux se distingueront par beaucoup plus de délicatesse, plus d’esprit, plus de finesse, une touche plus franche dans les contours & dans la premiere ébauche dont on entrevoit toujours quelque chose, en un mot un certain je ne sçai quoi qu’on apperçoit & où le maître ne peut jamais revenir du second coup. Hyacinthe Rigaud, par exemple, a fait de nos jours tout de sa main de celles copies des grands portraits de Louis XIV & de Philippe V qui sans contredit sont de seconds originaux, mais moins précieux que les premiers.
Les copies faites d’après d’autres copies que l’on nomme ici copies de copies, ne doivent trouver ici aucune place : on sent bien de quelle valeur peut être un ouvrage fait d’après un médiocre, ouvrage dont tout le mérite consiste à avoir bien imité les défauts d’un autre, & à les reproduire.
On ne doit point oublier ici les sujets répétés qui ne sont point des copies, & qui ne laissent pas d’être originaux. Souvent on demande à un maître qu’il recommence le même sujet sans y rien changer ; alors ce second tableau est original & pourra fort embarrasser le meilleur connoisseur. Il y a trois crucifix de Michel-Ange qui existent, l’un à Florence chez le Grand Duc, l’autre à Rome chez le Prince Borghese, & le troisiéme à Naples chez le Prieur des Chartreux. Comment juger de ces trois tableaux éloignés chacun de cinquante lieuës, comment les pouvoir comparer ?

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Les copies entierement retouchées par le maître doivent être regardées comme de seconds originaux, moins beaux à la vérité que s’ils étoient entierement de sa main ; c’est ainsi que travailloient le Titien, les Bassan, Paul Veronese, Rubens, Vandick, Vouët & la plûpart des grands peintres. Lorsque plusieurs personnes leur demandent des copies d’un de leurs tableaux qui leur plaît, ils les font faire par leurs meilleurs éléves, ils les conduisent dans l’exécution, & comme ces copies sont faites dans leur attelier, ils les repassent par tout & souvent les repeignent entierement ; de cette manière l’ouvrage de l’éléve est tout recouvert, & comme on n’en apperçoit aucun vestige, il n’est pas aisé de décider la question. Ces copies alors ne servent au maître que comme des tableaux ébauchés qu’il veut terminer. Si l’on pouvoit confronter ces belles copies avec les premiers originaux, il n’y a aucun doute que ces derniers ne l’emportassent sur les autres.

Il y a encore des copies plus parfaites que ces dernieres, ce sont celles qui sont entierement faites de la main du maître, alors il n’est pas possible de les distinguer, le maître seul peut en décider s’il est vivant, ce sont de seconds originaux dont ne peut juger que par comparaison.
Il est certain que dans une confrontation, les premiers originaux se distingueront par beaucoup plus de délicatesse, plus d’esprit, plus de finesse, une touche plus franche dans les contours & dans la premiere ébauche dont on entrevoit toujours quelque chose, en un mot un certain je ne sçai quoi qu’on apperçoit & où le maître ne peut jamais revenir du second coup. Hyacinthe Rigaud, par exemple, a fait de nos jours tout de sa main de celles copies des grands portraits de Louis XIV & de Philippe V qui sans contredit sont de seconds originaux, mais moins précieux que les premiers. [...] On ne doit point oublier ici les sujets répétés qui ne sont point des copies, & qui ne laissent pas d’être originaux. Souvent on demande à un maître qu’il recommence le même sujet sans y rien changer ; alors ce second tableau est original & pourra fort embarrasser le meilleur connoisseur. Il y a trois crucifix de Michel-Ange qui existent, l’un à Florence chez le Grand Duc, l’autre à Rome chez le Prince Borghese, & le troisiéme à Naples chez le Prieur des Chartreux. Comment juger de ces trois tableaux éloignés chacun de cinquante lieuës, comment les pouvoir comparer ?

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APRE’S, [d’] dessiner d’après nature, d’après l’Antique, d’après Michel-Ange.

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DESSEIN, DESSINATEUR, DESSINER. 
I°. On entend par le mot de
dessein, tout ce qui regarde l’attitude, le mouvement, l’équilibre & la pondération des corps, la configuration des parties, la proportion & la simétrie des membres. 
2°. On appelle plus particuliérement
desseins certaines représentations de figures, de païsages, de morceaux d’Architecture, &c. qui se font à la plume, au crayon, ou même au pinceau, mais sans autre couleur que le crayon, ou l’encre de la Chine, ou quelqu’autre composition semblable. 
Desseins à la plume.
Desseins au crayon.
Desseins lavés.
Desseins en grisailles.
3° On appelle
dessein, la pensée ou le plan d’un tableau que le Peintre jette rapidement sur le papier pour juger de l’effet du tableau qu’il médite ; dans ce sens esquisse & dessein, sont des mots presque sinonimes. 
4°. On appelle encore
dessein, la représentation de certaines parties détachées ; par exemple d’un bras, d’une tête, d’un pied, d’une main que les Peintres font pour leur usage, ou pour l’instruction de leurs éléves : dans ce sens, dessein & étude, signifient une même chose ; cependant il est mieux dans cette occasion de se servir du mot d’étude
5°. Enfin l’on appelle
desseins certains modéles que les Peintres font pour les ouvriers, pour les Manufactures d’Etoffes & de Tapisseries. 
Ceux qui les font & qui se bornent à ces sortes d’ouvrages, s’appellent
Dessinateurs.
Dessinateur pour des ouvrages de Menuiserie ou d’Orfévrerie.
Dessinateur pour les Etoffes.
Dessinateur des Gobelins.
Le mot de
dessinateur s’étend aussi en général à toutes les personnes qui dessinent : Raphaël & Michel Ange, ont été les plus grands dessinateurs qui ayent paru depuis le renouvellement des Arts. 

DESSINER, c’est tracer au crayon, ou à la plume, ou bien au pinceau, mais sans autre couleur, des figures, des païsages, ou d’autres représentations. 
Dessiner d’après nature, d’après le naturel, d’après l’antique : dessiner de fantaisie.

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FIER, FIERTÉ, FIEREMENT. On appelle couleurs fieres, les couleurs vives, éclatantes : le blanc est une couleur fiere. Peindre fiérement, c’est employer des couleurs fort vives, ou plutôt les couchers fort vives, ou plutôt les coucher hardiment, & à grands coups. Fierté de coloris : Jules Romain donnoit beaucoup de force & de fierté à ses tableaux. La maniére de Michel-Ange est fiere & terrible.

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MODELE. Les Dessinateurs, les Peintres & les Sculpteurs, appellent modele en général tout ce qu’ils se proposent à imiter. 
Les Sculpteurs font de petits
modéles de cire, de terre cuite, & d’autres matières, pour les guider dans les grandes compositions. 
On conserve dans les cabinets des curieux des
modéles de cette nature. On voyoit dans celui de Mr Crosat, des modéles en terre cuite, de Michel-Ange, du Bernin, de le Gros, & d’autres célébres Sculpteurs. 
Poser le
modéle, c’est en terme de Peinture exposer une figure naturelle toute nuë, qu’on présente sous différentes postures, afin de la faire dessiner par les Eléves. 
C’est le Professeur en mois qui pose le
modéle dans l’Académie de Peinture.

Quotation

REPRÉSENTATION, Image, Peinture de quelque chose, qui sert à en rappeller l’idée. 
La
représentation du Jugement dernier, par Michel-Ange. 
Représentation, dans ce sens, signifie la même chose que tableau.
Représentations du Chevalier Servandoni. Voyez DÉCORATION.