BEAUX-ARTS (n. m.)
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DUE ARTI (ita.)FILTERS
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Quotation
[…] Aux curieux de l’Art de l’Architecture et de La Peinture et de la Sculpture. Messieurs J’ay creû ne pouvoir dédier ce petit Ouvrage qu’à vous puisque ne prenant d’autre interest dans ces questions que vous instruire & de profiter dans les connoissances que vous avez ; Il sera facile de vous détromper des erreurs vulgaires, & de vous perfectionner dans les veritables Regles, sur lesquelles la pratique doit estre fondée ; Et quoy qu’il se trouve beaucoup de personnes d’un avis contraire, si l’on considere que c’est par un interest particulier, ou quelque autre passion injuste, qu’ils s’opposent à une vérité connuë, sensible & démontrée ; Je ne doute point que toutes les indiferentes & curieuses comme vous, MESSIEURS, de la seule vérité, & de la perfection des beaux Arts, ne reçoivent favorablement ce petit Ouvrage [...].
"beaux Arts" ne comporte pas de trait d'union.
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Quotation
[...] feu Monsieur Desargues, que j’ay oüy estimer un tres-grand Geometre, & entendu en l’Art de bien bastir & de plus tres-universel aux Theories & Regles de pratiques des beaux Arts.
"beaux Arts" ne comporte pas de trait d'union.
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Quotation
[...] il est certain qu’il y a des siecles heureux, tels qu’ont été le siecle d’Alexandre & celuy d’Auguste. Nous vivons aujourd’huy sous un pareil regne : on y voit tellement refleurir les beaux Arts, qu’il y a lieu d’esperer qu’on pourra parvenir enfin à la perfection des Grecs & des Romains dans leurs Ouvrages les plus achevez.
Il ne faut pas toutefois que la haute estime que nous avons pour les Anciens, quoy que bien fondée, nous attache aveuglement à toutes les Figures antiques ; il est à croire que comme il y avoit des Maistres, il y avoit aussi des Ecoliers, dont quelques Ouvrages ont passé jusqu’à nous, bien qu’ils ne meritent gueres le soin qu’on a pris de les conserver. C’est pourquoy dans le grand nombre qui nous en reste, j’ay choisi celles qui ont l’approbation la plus universelle, & que les plus fameux Dessignateurs ne regardent qu’avec admiration, les donnant comme les modeles les plus asseurez.
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Quotation
[…] Si je suis blâmable en quelque chose, c’est de m’estre engagé dans une entreprise au dessus de mes forces ; car il s’agit d’examiner en détail tous les beaux Arts & toutes les Sciences, de voir à quel degré de perfection ils sont parvenus dans les plus beaux jours de l’antiquité, & de remarquer en même temps ce que le raisonnement & l’experience y ont depuis ajoûté, & particulièrement dans le Siècle où nous sommes.
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Quotation
En effet comme les Arts de Peinture & de Sculpture peuvent être considerés en deux parties, la Science & l'Art, l'une Noble & speculative, l'autre pratique ; il a été tres-judicieux de les distinguer en deux Corps, en l'un ordonner des Jurez pour l'examen & preparation des matieres qui s'y employent, d'en regler la disposition selon leurs bonnes ou mauvaises qualités, qui est la fin pour laquelle la Maîtrise a été établie à Paris seulement. A l'égard de la partie Speculative il a aussi été convenable de l'exercer librement & noblement, les genies ne devant point être contrains dans la pratique des beaux Arts : c'est pourquoi ils sont nommez Liberaux.
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Quotation
Que suivant ces exemples & de tous ceux des grands hommes qui ont excellé dans les beaux Arts, comme les Poetes dans leurs fictions & dans leurs Vers, les Orateurs, les Musiciens, lesquels assujettissent toutes les parties de leur composition à l'idée generale de leur sujet, & leur donnent un air si convenable, que tout ensemble exprime une passion ; qu'ainsi les habilles Peintres de l'Antiquité l'avoient pratiqué de même, selon le témoignage de Pline, qui en décrivant un Tableau des amours d'Alexandre de la main dAppelles, [...].
APELLE, Amours d'Alexandre
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Quotation
ALCIPE. […] Seriez-vous dans l’erreur de croire, comme beaucoup de gens, que l’on ne sçauroit sentir les beautez d’un ouvrage, que lorsque l’on sçait de quelle main il est sorti ? Detrompez vous de grace.
DAMON. Mais vous conviendrez, que pour voir un tableau avec plaisir, il faut être au fait des principes de l’art, sans quoi…
ALCIPE. Je conviens que celui qui les a étudiés, doit avoir encore plus de plaisir qu’un autre ; mais je ne conviens pas que cela soit absolument necessaire. Selon votre idée on ne pourroit lire des vers avec plaisir, qu’autant qu’on seroit capable d’en faire soi-même, & il ne seroit plus permis qu’à ceux qui savent la musique, d’écouter un concert. Non, mon cher Damon, les beaux arts sont faits pour toutes les personnes de bon sens & d’esprit ; & sur-tout la Peinture, qui n’a d’autre objet que l’imitation du vrai.
Coypel oppose ici l’appréhension sensuelle et intellectuelle de la peinture, compréhension innée et compréhension acquise grâce à la connaissance des règles.
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Vleughels traduit "due arti" à savoir la peinture et la sculpture par beaux-arts par "beaux arts"
Quotation
Fab. Il est bien juste que les anciens Grecs, & Latins qui ont eu la preeminence dans les sciences, l’aient aussi emporté dans ces beaux arts, c’est a dire la peinture, & la sculpture, qui approchent de plus prês du merite des belles lettres.
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Quotation
[…] Les autres [ndr : arts] ont pour objet le plaisir. Ceux-ci n’ont pu naître que dans le sein de la joie & des sentimens que produise l’abondance & la tranquillité : on les appelle les beaux Arts par excellence. Tels sont la Musique, la Poësie, la Peinture, la Sculpture, & l’art du Geste ou la Danse.
[…] Les arts de la premiere espéce [ndr : les arts mécaniques] employent la Nature telle qu’elle est, uniquement pour l’usage & pour l’agrément. Les beaux Arts ne l’employent point, ils ne font que l’imiter chacun à leur manière.
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Quotation
D’où je conclus, que les Arts, dans ce qui est proprement Art, ne sont que des imitations, des ressemblances qui ne font point la Nature, mais qui paroissent l’être ; & qu’ainsi la matière des beaux Arts n‘est point le vrai, mais seulement le vrai-semblable. […]
Qu’est-ce que la Peinture ? Une imitation des objets visibles. Elle n’a rien de réel, rien de vrai, tout est phantôme chez elle, & sa perfection ne dépend que de sa ressemblance avec la réalité.
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Quotation
Ainsi tous les Arts dans tout ce qu’ils ont de vraiment artificiel, ne sont que des choses imaginaires, des êtres feints, copiés & imités d’après les véritables. C’est pour cela qu’on met sans cesse l’Art en opposition avec la Nature : qu’on n’entend partout que ce cri, que c’est la Nature qu’il faut imiter : que l’Art est parfait quand il la représente parfaitement : enfin que les chefs-d’œuvres de l’Art, sont ceux qui imitent si bien la Nature, qu’on les prend pour la Nature elle-même.
Et cette imitation pour laquelle nous avons tous une disposition si naturelle, puisque c’est l’exemple qui instruit & qui règle le genre humain, Vivimus ad exempla, cette imitation, dis-je, est une des principales sources du plaisir que causent les Arts. L’esprit s’exerce dans la comparaison du modèle avec le portrait, & le jugement qu’il en porte, fait sur lui une impression d’autant plus agréable, qu’elle lui est un témoignage de sa pénétration & de son intelligence.
Et cette doctrine n’est pas nouvelle.
On la trouve par-tout chez les anciens. Aristote commence sa Poëtique par ce principe : que la Musique, la Danse, la Poësie, la Peinture, sont des Arts imitateurs (a). [...]
(a) […] M. Remond de S. Mard qui a beaucoup réfléchi sur l’essence de la Poësie & qui n’écrivant que pour les plus délicats n’a dû prendre que la fleur de son sujet, dit formellement dans une de ses Notes que les beaux Arts ne consistent que dans l’imitation. Voici ses termes : On n’y songe pas assez, la Poësie, la Musique, la Peinture sont trois Arts consacrés au plaisir, tous trois faits pour imiter la nature, tous trois destinés à imiter les mouvemens de l’ame : les tirer de là, c’est les deshonorer, c’est les montrer par leur endroit foible. […]
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Quotation
Jusqu’ici on a tâché de montrer que les Arts consistoient dans l’imitation ; & que l’objet de cette imitation étoit la belle Nature représentée à l’esprit dans l’enthousiasme. Il ne reste plus qu’à exposer la manière dont cette imitation se fait.
On peut diviser la Nature par rapport aux beaux Arts en deux parties : l’une qu’on saisit par les yeux, & l’autre, par le ministere des oreilles : car les autres sens sont stériles pour les beaux Arts. La premiere partie est l’objet de la Peinture qui représentent sur un plan tout ce qui est visible. […]
Ainsi la Peinture imite la belle Nature par les couleurs, la Sculpture par les reliefs, la Danse par les mouvements par les attitudes du corps. La Musique l’imite par les sons inarticulés, & la Poësie enfin par la parole mesurée. Voilà les caracteres distinctifs des Arts principaux. […]