AUDRAN, Gérard, Des Menschlichen Leibes Proportionen : Von denen Vortrefflichsten und allerschönsten Antichen genommen und mit Fleiß abgemessen, Nürnberg, Jacob von Sandrart, s.d. [1690 ?].

Universitäts Bibliothek Heidelberg Heidelberg
Gérard Audran (1640-1703), graveur ordinaire du Roi et membre de l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture, rassemble dans Les Proportions du corps humain mesurées sur les plus belles figures de l'antiquité trente planches qu’il fait précéder d’une préface de cinq pages. Les figures gravées à l’eau-forte sont dessinées au trait, dans leurs contours, sans être ombrées, avec des indications de mesures ; elles représentent douze statues antiques célèbres. Les termes « antique », « proportion » et « mesure » se trouvent ici en particulier associés à ceux de « beauté », « nature » et « imitation ». Les rapports entre « vérité » et « apparence », entre « correction du dessin » et « grâce de la peinture » sont également impliqués.
Cette publication avait une visée pédagogique, s’adressant à la fois à ceux qui voulaient apprendre le dessin et aux artistes confirmés. Dans la préface, Audran évoque les défauts que l’on trouve dans certains œuvres qui sont liés au tempérament de l’artiste, qui varie selon son origine, et à la manière qu’il a empruntée au maître sous lequel il a appris. Pour corriger ces imperfections et ne pas tomber dans la « manière », Audran propose de suivre l’Antique comme seul et unique modèle, en raison de la « justesse » et de la « noblesse » des proportions. Les sculpteurs de l’antiquité n’avaient pas imité servilement la nature, mais avaient su choisir ce qu’il y avait de plus beau pour ensuite l’assembler et former ainsi des figures s’approchant de la perfection. Cette question avait déjà été débattue à l’Académie et avait fait l’objet de plusieurs conférences dont celle de Gérard van Opstal sur « Le Laocoon » (2 juillet 1667) et de Sébastien Bourdon sur les « Proportions de la figure humaine expliquées sur l’antique » (5 juillet 1670). Avant la fin du XVIIe siècle, les planches d’Audran gravées ont été copiées à l’étranger et le texte qui les accompagne traduit en néerlandais et en allemand.
Les différents exemplaires conservés n'ont pas tous le même nombre d'illustrations (26, 28 ou 30). Les textes figurant sur les illustrations sont regroupés sous forme de Anmerckungen en début de volume.


Flora Herbert et Stéphanie Trouvé
german
Structure
- Vorrede, n. p.
- Anmerckungen (n. p.)

VAN HELSDINGEN, Hans Willem, « Laocoön in the Seventeeth Century », Simiolus. Netherlands Quarterly for the History of Art, vol. 10, 3/4, 1978 - 1979, p. 127-141 [En ligne : http://www.jstor.org/stable/3780547 consulté le 30/03/2018].

DÉCULTOT, Élisabeth (éd.), Musées de papier : l'Antiquité en livres, 1600-1800, cat. exp., Paris, Musée du Louvre, 2010-2011, Gourcuff Gradenigo - Musée du Louvre Éd., 2010.