50. [comme l’Arbitre souverain de son Art] Ce mot d’Arbitre souverain, presuppose un Peintre pleinement instruit de toutes les Parties de la Peinture ; en sorte que s’estant mis comme au dessus de son Art, il en soit le Maistre & le Souverain : ce qui n’est pas une petite affaire. Ceux de la Profession ont si rarement cette suprême capacité, qu’il s’en trouve bien peu qui puissent estre de bons Juges des Ouvrages, & que je ferois souvent plus d’estat de l’avis d’un homme de bon sens, qui n’auroient jamais manié le Pinceau, que de celuy de la pluspart des Peintres. Tous les peintres peuvent donc estre Arbitres de leur Art ; mais pour estre souverains Arbitres, il n’appartient qu’aux sçavans Peintres.