OUDRY, Jean-Baptiste ( 1686-1755 )

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On ne se familiarise point avec la nature du premier coup : il faut auparavant beaucoup de recherche, une longue application, & une pratique mûre & raisonnée. Il est certain que si cet Auteur  peut atteindre à un peu plus de chaleur, il sera encore plus vrai que M. Oudry.

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On ne se familiarise point avec la nature du premier coup : il faut auparavant beaucoup de recherche, une longue application, & une pratique mûre & raisonnée. Il est certain que si cet Auteur  peut atteindre à un peu plus de chaleur, il sera encore plus vrai que M. Oudry.

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Je crois pouvoir vous parler, après lui, d’un jeune homme qui a donné quelques essais dans le même genre, & qui à mon gré a beaucoup de talent. Il se nomme M. Bachelier. S’il y a quelque chose de répréhensible dans ses ouvrages, c’est le trop grand soin qu’il y apporte. On compte le poil & la plume des Animaux qu’il représente. Il peut défier toute la Flandre & la Hollande en exactitude. Cette trop grande attention dégénère nécessairement en froid quand on peint surtout, comme il a fait ici, la nature morte. M. Bachelier doit savoir que le grand fini n’est pas ce qui touche le plus en peinture ; qu’au contraire le goût a toujours réprouvé ce scrupule & cette exactitude. Vous aurez beau faire & lécher votre Tableau, vous aider pour cela de toute la patience de Gerad-dow, & de leurs verres convexes ; vous ne parviendrez jamais à être aussi exacts que la nature, je vous en défie. Je laisserai là votre Tableau ; & je considérerai l’objet que vous aurez imité qui sera toujours plus parfait. D’ailleurs ce n’est nullement l’objet imité qui plait en peinture, c’est son imitation. […] On ne se familiarise point avec la nature du premier coup : il faut auparavant beaucoup de recherche, une longue application, & une pratique mûre & raisonnée. Il est certain que si cet Auteur  peut atteindre à un peu plus de chaleur, il sera encore plus vrai que M. Oudry.

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M. Oudry, après différens morceaux considérables pour la grandeur (quand à la richesse & à la vérité de la composition cela va s’en dire) a voulu s’essayer dans le petit & a donné de cette façon deux pendans de 7 pouces de large sur 6 de haut. Son feu ne s’est point ralenti dans des bornes aussi étroites, & on l’y retrouve tout entier ; quoique ces deux morceaux soient aussi finis que de Mienis ou de Girard d’Ow.

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Ce Tableau [ndr : une « fin de Chasse au Cerf » de Oudry] est orné de plusieurs figures à cheval, telles que celle du Roi, de M. le Comte de Toulouse, de M. le Prince Charles & de plusieurs autres Seigneurs. Toutes ces figures sont extrêmement nobles & bien ressemblantes. Mais on n’est pas si content des chevaux qui la plûpart sont dessinés d’une maniere roide & un peu contrainte ; & semblent manquer par leur applond. Le fond de ce Tableau en récompense est tout ce qu’on peut de mieux traité. Il représente un partie de la Forêt de S. Germain […].

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Je crois pouvoir vous parler, après lui, d’un jeune homme qui a donné quelques essais dans le même genre, & qui à mon gré a beaucoup de talent. Il se nomme M. Bachelier. S’il y a quelque chose de répréhensible dans ses ouvrages, c’est le trop grand soin qu’il y apporte. On compte le poil & la plume des Animaux qu’il représente. Il peut défier toute la Flandre & la Hollande en exactitude. Cette trop grande attention dégénère nécessairement en froid quand on peint surtout, comme il a fait ici, la nature morte. M. Bachelier doit savoir que le grand fini n’est pas ce qui touche le plus en peinture ; qu’au contraire le goût a toujours réprouvé ce scrupule & cette exactitude. Vous aurez beau faire & lécher votre Tableau, vous aider pour cela de toute la patience de Gerad-dow, & de leurs verres convexes ; vous ne parviendrez jamais à être aussi exacts que la nature, je vous en défie. Je laisserai là votre Tableau ; & je considérerai l’objet que vous aurez imité qui sera toujours plus parfait. D’ailleurs ce n’est nullement l’objet imité qui plait en peinture, c’est son imitation. […] On ne se familiarise point avec la nature du premier coup : il faut auparavant beaucoup de recherche, une longue application, & une pratique mûre & raisonnée. Il est certain que si cet Auteur  peut atteindre à un peu plus de chaleur, il sera encore plus vrai que M. Oudry.

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M. Oudry, après différens morceaux considérables pour la grandeur (quand à la richesse & à la vérité de la composition cela va s’en dire) a voulu s’essayer dans le petit & a donné de cette façon deux pendans de 7 pouces de large sur 6 de haut. Son feu ne s’est point ralenti dans des bornes aussi étroites, & on l’y retrouve tout entier ; quoique ces deux morceaux soient aussi finis que de Mienis ou de Girard d’Ow.

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Ce Tableau [ndr : une « fin de Chasse au Cerf » de Oudry] est orné de plusieurs figures à cheval, telles que celle du Roi, de M. le Comte de Toulouse, de M. le Prince Charles & de plusieurs autres Seigneurs. Toutes ces figures sont extrêmement nobles & bien ressemblantes. Mais on n’est pas si content des chevaux qui la plûpart sont dessinés d’une maniere roide & un peu contrainte ; & semblent manquer par leur applond. Le fond de ce Tableau en récompense est tout ce qu’on peut de mieux traité. Il représente un partie de la Forêt de S. Germain […].

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M. Oudry, après différens morceaux considérables pour la grandeur (quand à la richesse & à la vérité de la composition cela va s’en dire) a voulu s’essayer dans le petit & a donné de cette façon deux pendans de 7 pouces de large sur 6 de haut. Son feu ne s’est point ralenti dans des bornes aussi étroites, & on l’y retrouve tout entier ; quoique ces deux morceaux soient aussi finis que de Mienis ou de Girard d’Ow.

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[…] je passe tout de suite à une remarque bien glorieuse pour l’Ecole Françoise ; & que probablement elle n’oubliera point dans ses fastes. Nous avons vû vérifier de nos jours, & sous nos yeux, par M. Oudry, ce qu’on avoit jusqu’à présent regardé dans Pline comme une Fable. Non-seulement des Animaux (car combien n’y en a-t-il pas dans la cohue du peuple qu’on laisse entrer au Sallon) mais même des hommes intelligens & connoisseurs ont été la dupe de son talent ; & ont pris le change sur ses ouvrages. Après que leurs yeux avoient été trompés, on leur a vû porter la main sur l’objet qui avoit causé leur illusion […] Le tableau dont je veux parler ici, entre les autres, représente des Mauves peintes sur un fond blanc, & suspendues à un clou. Ces Oiseaux, dont les ailes sont représentées à demi ouvertes & renversées, sont tellement de relief, qu’on s’imagine les voir sortir du Tableau ; & qu’on se plait à jouir de son illusion dans le tems même qu’elle ne peut être que volontaire. Tous les ouvrages de M. Oudry sont peints avec cette vérité ; & un feu qui ne contribue pas peu à ajouter à leur perfection.

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Je crois pouvoir vous parler, après lui, d’un jeune homme qui a donné quelques essais dans le même genre, & qui à mon gré a beaucoup de talent. Il se nomme M. Bachelier. S’il y a quelque chose de répréhensible dans ses ouvrages, c’est le trop grand soin qu’il y apporte. On compte le poil & la plume des Animaux qu’il représente. Il peut défier toute la Flandre & la Hollande en exactitude. Cette trop grande attention dégénère nécessairement en froid quand on peint surtout, comme il a fait ici, la nature morte. M. Bachelier doit savoir que le grand fini n’est pas ce qui touche le plus en peinture ; qu’au contraire le goût a toujours réprouvé ce scrupule & cette exactitude. Vous aurez beau faire & lécher votre Tableau, vous aider pour cela de toute la patience de Gerad-dow, & de leurs verres convexes ; vous ne parviendrez jamais à être aussi exacts que la nature, je vous en défie. Je laisserai là votre Tableau ; & je considérerai l’objet que vous aurez imité qui sera toujours plus parfait. D’ailleurs ce n’est nullement l’objet imité qui plait en peinture, c’est son imitation. […] On ne se familiarise point avec la nature du premier coup : il faut auparavant beaucoup de recherche, une longue application, & une pratique mûre & raisonnée. Il est certain que si cet Auteur  peut atteindre à un peu plus de chaleur, il sera encore plus vrai que M. Oudry.

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Je crois pouvoir vous parler, après lui, d’un jeune homme qui a donné quelques essais dans le même genre, & qui à mon gré a beaucoup de talent. Il se nomme M. Bachelier. S’il y a quelque chose de répréhensible dans ses ouvrages, c’est le trop grand soin qu’il y apporte. On compte le poil & la plume des Animaux qu’il représente. Il peut défier toute la Flandre & la Hollande en exactitude. Cette trop grande attention dégénère nécessairement en froid quand on peint surtout, comme il a fait ici, la nature morte. M. Bachelier doit savoir que le grand fini n’est pas ce qui touche le plus en peinture ; qu’au contraire le goût a toujours réprouvé ce scrupule & cette exactitude. Vous aurez beau faire & lécher votre Tableau, vous aider pour cela de toute la patience de Gerad-dow, & de leurs verres convexes ; vous ne parviendrez jamais à être aussi exacts que la nature, je vous en défie. Je laisserai là votre Tableau ; & je considérerai l’objet que vous aurez imité qui sera toujours plus parfait. D’ailleurs ce n’est nullement l’objet imité qui plait en peinture, c’est son imitation. […] On ne se familiarise point avec la nature du premier coup : il faut auparavant beaucoup de recherche, une longue application, & une pratique mûre & raisonnée. Il est certain que si cet Auteur  peut atteindre à un peu plus de chaleur, il sera encore plus vrai que M. Oudry.

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Ce Tableau [ndr : une « fin de Chasse au Cerf » de Oudry] est orné de plusieurs figures à cheval, telles que celle du Roi, de M. le Comte de Toulouse, de M. le Prince Charles & de plusieurs autres Seigneurs. Toutes ces figures sont extrêmement nobles & bien ressemblantes. Mais on n’est pas si content des chevaux qui la plûpart sont dessinés d’une maniere roide & un peu contrainte ; & semblent manquer par leur applond. Le fond de ce Tableau en récompense est tout ce qu’on peut de mieux traité. Il représente un partie de la Forêt de S. Germain […].

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Je crois pouvoir vous parler, après lui, d’un jeune homme qui a donné quelques essais dans le même genre, & qui à mon gré a beaucoup de talent. Il se nomme M. Bachelier. S’il y a quelque chose de répréhensible dans ses ouvrages, c’est le trop grand soin qu’il y apporte. On compte le poil & la plume des Animaux qu’il représente. Il peut défier toute la Flandre & la Hollande en exactitude. Cette trop grande attention dégénère nécessairement en froid quand on peint surtout, comme il a fait ici, la nature morte. M. Bachelier doit savoir que le grand fini n’est pas ce qui touche le plus en peinture ; qu’au contraire le goût a toujours réprouvé ce scrupule & cette exactitude. Vous aurez beau faire & lécher votre Tableau, vous aider pour cela de toute la patience de Gerad-dow, & de leurs verres convexes ; vous ne parviendrez jamais à être aussi exacts que la nature, je vous en défie. Je laisserai là votre Tableau ; & je considérerai l’objet que vous aurez imité qui sera toujours plus parfait. D’ailleurs ce n’est nullement l’objet imité qui plait en peinture, c’est son imitation. […] On ne se familiarise point avec la nature du premier coup : il faut auparavant beaucoup de recherche, une longue application, & une pratique mûre & raisonnée. Il est certain que si cet Auteur  peut atteindre à un peu plus de chaleur, il sera encore plus vrai que M. Oudry.

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Je crois pouvoir vous parler, après lui, d’un jeune homme qui a donné quelques essais dans le même genre, & qui à mon gré a beaucoup de talent. Il se nomme M. Bachelier. S’il y a quelque chose de répréhensible dans ses ouvrages, c’est le trop grand soin qu’il y apporte. On compte le poil & la plume des Animaux qu’il représente. Il peut défier toute la Flandre & la Hollande en exactitude. Cette trop grande attention dégénère nécessairement en froid quand on peint surtout, comme il a fait ici, la nature morte. M. Bachelier doit savoir que le grand fini n’est pas ce qui touche le plus en peinture ; qu’au contraire le goût a toujours réprouvé ce scrupule & cette exactitude. Vous aurez beau faire & lécher votre Tableau, vous aider pour cela de toute la patience de Gerad-dow, & de leurs verres convexes ; vous ne parviendrez jamais à être aussi exacts que la nature, je vous en défie. Je laisserai là votre Tableau ; & je considérerai l’objet que vous aurez imité qui sera toujours plus parfait. D’ailleurs ce n’est nullement l’objet imité qui plait en peinture, c’est son imitation. […] On ne se familiarise point avec la nature du premier coup : il faut auparavant beaucoup de recherche, une longue application, & une pratique mûre & raisonnée. Il est certain que si cet Auteur  peut atteindre à un peu plus de chaleur, il sera encore plus vrai que M. Oudry.

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M. Oudry, après différens morceaux considérables pour la grandeur (quand à la richesse & à la vérité de la composition cela va s’en dire) a voulu s’essayer dans le petit & a donné de cette façon deux pendans de 7 pouces de large sur 6 de haut. Son feu ne s’est point ralenti dans des bornes aussi étroites, & on l’y retrouve tout entier ; quoique ces deux morceaux soient aussi finis que de Mienis ou de Girard d’Ow.

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On ne se familiarise point avec la nature du premier coup : il faut auparavant beaucoup de recherche, une longue application, & une pratique mûre & raisonnée. Il est certain que si cet Auteur  peut atteindre à un peu plus de chaleur, il sera encore plus vrai que M. Oudry.

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[…] je passe tout de suite à une remarque bien glorieuse pour l’Ecole Françoise ; & que probablement elle n’oubliera point dans ses fastes. Nous avons vû vérifier de nos jours, & sous nos yeux, par M. Oudry, ce qu’on avoit jusqu’à présent regardé dans Pline comme une Fable. Non-seulement des Animaux (car combien n’y en a-t-il pas dans la cohue du peuple qu’on laisse entrer au Sallon) mais même des hommes intelligens & connoisseurs ont été la dupe de son talent ; & ont pris le change sur ses ouvrages. Après que leurs yeux avoient été trompés, on leur a vû porter la main sur l’objet qui avoit causé leur illusion […] Le tableau dont je veux parler ici, entre les autres, représente des Mauves peintes sur un fond blanc, & suspendues à un clou. Ces Oiseaux, dont les ailes sont représentées à demi ouvertes & renversées, sont tellement de relief, qu’on s’imagine les voir sortir du Tableau ; & qu’on se plait à jouir de son illusion dans le tems même qu’elle ne peut être que volontaire. Tous les ouvrages de M. Oudry sont peints avec cette vérité ; & un feu qui ne contribue pas peu à ajouter à leur perfection.

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Je crois pouvoir vous parler, après lui, d’un jeune homme qui a donné quelques essais dans le même genre, & qui à mon gré a beaucoup de talent. Il se nomme M. Bachelier. S’il y a quelque chose de répréhensible dans ses ouvrages, c’est le trop grand soin qu’il y apporte. On compte le poil & la plume des Animaux qu’il représente. Il peut défier toute la Flandre & la Hollande en exactitude. Cette trop grande attention dégénère nécessairement en froid quand on peint surtout, comme il a fait ici, la nature morte. M. Bachelier doit savoir que le grand fini n’est pas ce qui touche le plus en peinture ; qu’au contraire le goût a toujours réprouvé ce scrupule & cette exactitude. Vous aurez beau faire & lécher votre Tableau, vous aider pour cela de toute la patience de Gerad-dow, & de leurs verres convexes ; vous ne parviendrez jamais à être aussi exacts que la nature, je vous en défie. Je laisserai là votre Tableau ; & je considérerai l’objet que vous aurez imité qui sera toujours plus parfait. D’ailleurs ce n’est nullement l’objet imité qui plait en peinture, c’est son imitation. […] On ne se familiarise point avec la nature du premier coup : il faut auparavant beaucoup de recherche, une longue application, & une pratique mûre & raisonnée. Il est certain que si cet Auteur  peut atteindre à un peu plus de chaleur, il sera encore plus vrai que M. Oudry.

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[…] je passe tout de suite à une remarque bien glorieuse pour l’Ecole Françoise ; & que probablement elle n’oubliera point dans ses fastes. Nous avons vû vérifier de nos jours, & sous nos yeux, par M. Oudry, ce qu’on avoit jusqu’à présent regardé dans Pline comme une Fable. Non-seulement des Animaux (car combien n’y en a-t-il pas dans la cohue du peuple qu’on laisse entrer au Sallon) mais même des hommes intelligens & connoisseurs ont été la dupe de son talent ; & ont pris le change sur ses ouvrages. Après que leurs yeux avoient été trompés, on leur a vû porter la main sur l’objet qui avoit causé leur illusion […] Le tableau dont je veux parler ici, entre les autres, représente des Mauves peintes sur un fond blanc, & suspendues à un clou. Ces Oiseaux, dont les ailes sont représentées à demi ouvertes & renversées, sont tellement de relief, qu’on s’imagine les voir sortir du Tableau ; & qu’on se plait à jouir de son illusion dans le tems même qu’elle ne peut être que volontaire. Tous les ouvrages de M. Oudry sont peints avec cette vérité ; & un feu qui ne contribue pas peu à ajouter à leur perfection.

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On ne se familiarise point avec la nature du premier coup : il faut auparavant beaucoup de recherche, une longue application, & une pratique mûre & raisonnée. Il est certain que si cet Auteur  peut atteindre à un peu plus de chaleur, il sera encore plus vrai que M. Oudry.

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Ce Tableau [ndr : une « fin de Chasse au Cerf » de Oudry] est orné de plusieurs figures à cheval, telles que celle du Roi, de M. le Comte de Toulouse, de M. le Prince Charles & de plusieurs autres Seigneurs. Toutes ces figures sont extrêmement nobles & bien ressemblantes. Mais on n’est pas si content des chevaux qui la plûpart sont dessinés d’une maniere roide & un peu contrainte ; & semblent manquer par leur applond. Le fond de ce Tableau en récompense est tout ce qu’on peut de mieux traité. Il représente un partie de la Forêt de S. Germain […].

Quotation

[…] je passe tout de suite à une remarque bien glorieuse pour l’Ecole Françoise ; & que probablement elle n’oubliera point dans ses fastes. Nous avons vû vérifier de nos jours, & sous nos yeux, par M. Oudry, ce qu’on avoit jusqu’à présent regardé dans Pline comme une Fable. Non-seulement des Animaux (car combien n’y en a-t-il pas dans la cohue du peuple qu’on laisse entrer au Sallon) mais même des hommes intelligens & connoisseurs ont été la dupe de son talent ; & ont pris le change sur ses ouvrages. Après que leurs yeux avoient été trompés, on leur a vû porter la main sur l’objet qui avoit causé leur illusion […] Le tableau dont je veux parler ici, entre les autres, représente des Mauves peintes sur un fond blanc, & suspendues à un clou. Ces Oiseaux, dont les ailes sont représentées à demi ouvertes & renversées, sont tellement de relief, qu’on s’imagine les voir sortir du Tableau ; & qu’on se plait à jouir de son illusion dans le tems même qu’elle ne peut être que volontaire. Tous les ouvrages de M. Oudry sont peints avec cette vérité ; & un feu qui ne contribue pas peu à ajouter à leur perfection.

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Je crois pouvoir vous parler, après lui, d’un jeune homme qui a donné quelques essais dans le même genre, & qui à mon gré a beaucoup de talent. Il se nomme M. Bachelier. S’il y a quelque chose de répréhensible dans ses ouvrages, c’est le trop grand soin qu’il y apporte. On compte le poil & la plume des Animaux qu’il représente. Il peut défier toute la Flandre & la Hollande en exactitude. Cette trop grande attention dégénère nécessairement en froid quand on peint surtout, comme il a fait ici, la nature morte. M. Bachelier doit savoir que le grand fini n’est pas ce qui touche le plus en peinture ; qu’au contraire le goût a toujours réprouvé ce scrupule & cette exactitude. Vous aurez beau faire & lécher votre Tableau, vous aider pour cela de toute la patience de Gerad-dow, & de leurs verres convexes ; vous ne parviendrez jamais à être aussi exacts que la nature, je vous en défie. Je laisserai là votre Tableau ; & je considérerai l’objet que vous aurez imité qui sera toujours plus parfait. D’ailleurs ce n’est nullement l’objet imité qui plait en peinture, c’est son imitation. […] On ne se familiarise point avec la nature du premier coup : il faut auparavant beaucoup de recherche, une longue application, & une pratique mûre & raisonnée. Il est certain que si cet Auteur  peut atteindre à un peu plus de chaleur, il sera encore plus vrai que M. Oudry.

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On ne se familiarise point avec la nature du premier coup : il faut auparavant beaucoup de recherche, une longue application, & une pratique mûre & raisonnée. Il est certain que si cet Auteur  peut atteindre à un peu plus de chaleur, il sera encore plus vrai que M. Oudry.

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M. Oudry, après différens morceaux considérables pour la grandeur (quand à la richesse & à la vérité de la composition cela va s’en dire) a voulu s’essayer dans le petit & a donné de cette façon deux pendans de 7 pouces de large sur 6 de haut. Son feu ne s’est point ralenti dans des bornes aussi étroites, & on l’y retrouve tout entier ; quoique ces deux morceaux soient aussi finis que de Mienis ou de Girard d’Ow.