PRAECEPTUM (n. n.)
TERM USED AS TRANSLATIONS IN QUOTATION
PRÉCEPTE (fra.)PRÉCEPTE
Divers preceptes de la peinture
Les contours & la figure de quelque partie que ce soit aux corps ombreux se discernent malaisément dans les ombres & dans les grands clairs, mais les parties de ces mesmes corps qui se rencontrent entre les extremitez de la lumiere & de l’ombre sont les plus reconnaissables. La perspective en ce qui concerne la peinture, se divise en trois parties principales, dont la premiere consiste en la diminution de quantité qui se fait dans la dimension des corps selon leurs diverses distances. La deuxiéme est celle qui traitte de l’affoiblissement des couleurs de ces mesmes corps. La troisiéme, enseige à exprimer la diminution de connoissance ou discernement des figures, & de tous les corps par la sensibilité des termes de leurs contours, selon l’inégalité de leurs distances. L’azur de l’air est d’une couleur composée de lumiere & de tenebres […]. Entre les choses d’une égale obscurité, & qui sont en une pareille distance, celle-là se montrera plus obscure, laquelle terminera sur un champ plus clair, & il en ira de mesme du contraire. La chose qui sera peinte avec plus de blanc & plus de noir, monstera un plus grand relief qu’aucune autre : Pour cét effet j’advertis le peintre de colorir & d’habiller ses figures de couleurs vives & les plus claires qu’il pourra ; car s’il fait des teintes obscures, elles n’auront guere de relief, & paroistront peu de loin ; ce qui arrive parce que les ombres de tous les corps sont obscures, & si vous faites une drapperie d’une teinte obscure, il y aura peu de difference du clair à l’ombré, au lieu que dans les couleurs vives & claires la difference s’y connoistra.
Preceptes de la peinture
Il faut qu’un peintre aille tousjours observant les premiers effects dans les actions naturelles que les hommes font à l’improviste et qui partent d’une inclination puissante des passions & en faire des esquisses & des remarques dans ses tablettes, & puis s’en servir aux occasions, posant un modèle en cette mesme attitude pour voir & la forme et les contours des parties des corps qui travaillent principalement en cette action.
Precepte
Les figures auront plus de grace estant mises dans les lumieres universelles & de campagne, que dans les particulieres & petites, parce que ces grandes lumieres estant puissantes & vastes, elle environnent & embrassent les reliefs des corps, & les ouvrages qui ont esté faits en ces lumieres, paroissent de loin et avec grace, au lieu que ceux que l’on peint à des jours de chambre, où la lumiere est petite & reserrée, prennent des ombres tres-fortes ; & de tels ouvrages faits avec des ombres de cette espece ne paroissent jamais de loin, que comme une simple teinte, & une platte peinture.
Precepte au peintre
Où l’ombre va confiner avec la lumière, considerez bien en quel endroit elle est plus claire qu’obscure, & où c’est qu’elle est plus ou moins sfumée vers la lumière ; & surtout je vous advertis qu’en la carnation des jeunes gens, vous ne fassiez point les ombres tranchées, comme si c’estoit sur une figure de pierre, parce que la chair a quelque chose de transparent, ce qui se void manifestement regardant la main entre l’œil & le soleil, car elle paroist rougeastre avec une transparence lumineuse : & si vous voulez sçavoir quelle sorte d’ombre est convenable à la carnation que vous peignez, faites en l’estude & l’experience sur l’ombre mesme de votre doigt, & selon que vous la voudrez ou plus claire ou plus obscure, tenez le doigt plus prés ou plus loin de vostre tableau, & l’imitez.
Precepte de la peinture
La perspective est la bride & le gouvernail de la peinture : la grandeur de la figure depeinte devroit monstrer & faire connoistre la distance d’où elle est veuë, & si la figure vous paroist de la grandeur du naturel, sçachez qu’elle semblera proche de l’œil.
Precepte de la perspective dans la peinture
[…] L’œil n’arrivera jamais par le moyen de la perpective lineale, à la connoissance de l’intervalle qui est entre deux objects diversement esloignéz, s’il n’est aidé du raisonnement qu’on tire de la perspective aërée, qui est l’affoiblissement des couleurs.