PITTURA (n. f.)
TERM USED AS TRANSLATIONS IN QUOTATION
PEINTURE (fra.)PEINTURE
DA VINCI, Leonardo, Trattato della pittura di Lionardo da Vinci, novamente dato in luce, con la vita dell'istesso autore, scritta da Rafaelle Du Fresne. Si sono giunti i tre libri della pittura, & il trattato della statua di Leon Battista Alberti, con la vita del medesimo, TRICHET DU FRESNE, Raphaël (éd.), Paris, Jacques Langlois, 1651.
De la peinture & de sa division
La peinture se divise en deux parties, dont la premiere est la figure ; c’est à dire le simple traict ou contour qui distingue la figure des corps & de leurs parties. La seconde est la couleur qui est comprise entre les termes de ce contour.
DOLCE, Lodovico, Dialogo della pittura di M. Lodovico Dolce, Intitolato l’Aretino. Nel quale si ragiona della dignità di essa Pittura, e di tutte le parti necessarie, che a perfetto Pittore si acconvengono: con esempi di Pittori antichi, e moderni: e nel fine si fa menzione delle virtù, e delle opere del divin Tiziano / Dialogue sur la peinture de Louis Dolce, intitulé l’Aretin. Dans lequel on traitte de l’excellence de la peinture, de toutes les qualités necessaires au bon Peintre, avec les exemples des Peintres anciens et modernes, à la fin on y parle du merite et des ouvrages du divin Titien, trad. par VLEUGHELS, Nicolas, Firenze, Michel Nestenus et François Moucke, 1735.
Are. Jusqu’ici nous avons parcouru en partie la noblesse de la peinture, & avons vû en quelle estime furent, & sont les bons peintres : apresent considerons combien elle est utile, agreable, & d’ornement au monde. Premierement il est hors de doute que ce ne soit un grand bien pour nous d’avoir les images de notre Seigneur, de la Sainte Vierge, & des autres Saints, & Saintes : & de ceci on peut conclure, que malgré les deffenses, qui firent certains Empereurs, & principalement les Grecs, de l’usage public des images, elles furent pourtant approuvées par quantité de souverains Pontifes dans les saints Conciles ; & l’Eglise tient pour heretiques ceux qui ne les recoivent pas : parce que les images ne sont pas seulement (comme le disent certaines gens) les livres des ignorants ; mais elles servent beaucoup à exciter un gracieux recueil à la devotion ; ceux qui les connoissent sont elevés à la contemplation par la vûe de qu’elles representent […]. Saluste ecrit aussi que Q. Fabius, & P. Scipion avoient coutume de dire, que lorsqu’ils consideroient les images de leurs Ancêtres, ils se sentoient enflamés du desir de bien faire : non pas que la cire, ou le marbre, dont ces images etoient composées, eussent tant de vertu ; mais le cœur de ces grands hommes s’augmentoit au souvenir de leurs actions heroiques ; & ne se tranquilisa, que par leur propre valeur ils n’eussent egalé cette gloire. Les images des bons, & des grands hommes excitent donc, comme je le dis, les autres à la vertu, & aux grandes actions : & outre ce qui regarde la Religion, la peinture est d’une grande utilité aux Princes, & aux Capitaines ; elle leur fait voir d’avance dessinées la situation des lieux, & des villes, avant que les armées se mettent en campagne pour se disposer à un siege : ainsi l’on peut dire que la seule main du peintre est leur guide ; car le dessein est le propre du peintre. On doit encore regarder comme appartenant à la peinture, les cartes marines, aussi bien que les arts mecaniques, qui en tirent leur origine ; parceque les Architectes, les Massons, les Sculpteurs, les Graveurs, les Orfevres, les Brodeurs, les Charpantiers, jusqu’aux Serruriers ont tous besoin du dessein, ce qui est du ressort de la peinture.
Fab. On ne peut le nier ; car si on veut faire entendre qu’une chose est belle, on dit qu’elle à du dessein.
Fab. Definissez moi donc premierement ce que c’est que peinture.
Are. Je le ferai, quoique ce soit une chose facile, & connue de tout le monde. Je dis donc pour ne point allonger le discours, que la peinture est une imitation du naturel, & que celui qui en approche davantage est le plus habile : mais parce que cette definition est un peu reserrée, & n’est pas tout à fait juste, ne distinguant pas assez le peintre du poete, dont le but est aussi d’arriver à l’imitation, j’ajouterai que le peintre se sert de lignes, & de couleurs pour y parvenir, qu’il emploie, ou sur du bois, sur un mur, ou sur de la toile, enfin sur tout ce qui peut se decouvrir aux yeux, & que le poete par le moyen de la parole imite non seulement ce que se presente à la vûe, mais encore tout ce qui touche l’esprit ; c’est en cela qu’ils different ; mais d’ailleurs ils sont si ressemblants en tout, qu’on peut les regarder comme freres. […]
Fab. Premierement je voudrois que vous m’apprissiés si une persone, qui n’est pas peintre, est capable de juger de peinture ? Il est bien vrai que j’en trouve l’exemple chez vous, qui sans avoir jamais touché pinceau, étes, comme je l’ai dit, un juge tres delicat dans cette profession : aussi n’y a t-il qu’un Aretin au monde : & je souhaiterois apprendre par votre discours ce qu’on doit penser de certains peintres, qui ont coutume de rire, lorsqu’ils entendent quelques savants raisonner de peinture.
Are. Ces peintres doivent etre mis au rang de ceux, qui n’en ont que le nom ; car s’ils avoient une etincelle de jugement, ils connoitroient que les savants sont peintres ; que peinture est la poesie ; que peinture est l’histoire ; & qu’enfin toute composition d’habiles gens est peinture : c’est par cette raison que notre Petrarque nomme Homere
Are. [...] Je dis donc que le jugement nait generalement dans l’homme de l’experience, & de la pratique ; & comme il n’y a rien de plus familier à l’homme, que l’homme ; il s’ensuit que tout homme est en etat de juger ce qu’il voit tous les jours, comme de la beauté, de la laideur de qui que ce soit ; parceque la beauté ne provient que d’une proportion convenable, qui se trouve ordinairement dans le corps humain, & principalement à chaque membre en particulier ; & le contraire derive de la disproportion : ce jugement dependant des yeux, qui est donc celui qui ne distingue le beau d’avec le laid ? persone assurement, s’il n’est privé de vûe & de jugement ; si bien que l’homme aiant connoissance, comme il à, de la veritable forme que doit avoir notre individu, qui est l’homme vivant ; pour quoi ne l’auroit-il pas de celle qui est feinte & morte, qui est la peinture ?
Dialogue sur la peinture, p. 119
Fab. […] continuez à parler de la noblesse de la peinture, parcequ’on trouve certaines gens, qui faisant peu de cas de cet art, le mettent au rang des arts mecaniques.
Are. : Ceux la, mon cher Fabrini, ne connoissent pas combien il est utile, & necessaire, d’ornement au monde en general, & à nous en particulier ; car il est seur qu’un art est d’autant plus noble qu’il est plus honoré des esprits sublimes. La peinture de tous tems a eté en grande veneration chez les Rois, chez les Empereurs, & chez les sages ; elle est donc très noble ; ce qui se prouve facilement par les exemples, qui se trouvent dans Pline, & en differents autheurs […].
Fab. C’est avec justice qu’on a toujours estimé les peintres, parce qu’ils semblent surpasser en esprit, & en courage les autres hommes ; puisqu’ils osent par leur art imiter ce que Dieu a fait, & le representer de maniere qu’il semble vrai : c’est ce qui fait que je ne m’etonne pas que les Grecs, qui connoissoient le sublime de la peinture, deffendissent aux esclaves de la professer. Aussi Aristote se garde bien de confondre cet art parmi les mecaniques, disant qu’on devroit etablir des ecoles publiques dans les villes, ou les enfants allassent apprendre.
Dialogue sur la peinture, p. 141
Are. Quant à l’agreable, quoi qu’on puisse facilement le comprendre par ce qu’on a exposé ci devant ; j’ajouterai qu’il n’y a rien, qui attire tant à soi, ni qui occupe les yeux si agreablement, que la peinture ; non pas meme les pierres precieuses, non pas meme l’or, qui devient bien plus precieux s’il renferme quelque pierre, ou quelque ouvrage de quelque celebre Artiste, soit figures, animaux, ou quelqu’autre chose, qui ait du dessein, & de l’agrement ; ce qui plait non seulement aux connoisseurs, mais encore au vulgaire ignorant, meme aux enfants, qui d’abord qu’ils voient quelque peinture, la montrent presque toujours avec le doigt, & il semble que leur cœur enfantin en soit tout pâmé de douceur.
[…]
Are. Eh qui est ce, qui ne connoit pas l’agrement de la peinture, laquelle enrichit toutes choses ? Les edifices publics, & particuliers ont beau etre ornés en dedans de superbes tapisseries, de tables couvertes de tapis magnifiques, s’il ne s’y trouve quelques excellents tableaux, il y manque l’accomplissement du plus bel ornement ; par dehors les faces des palais font plus de plaisir aux yeux, lorsqu’elles sont peintes par quelques bons maitres, que celles qui sont incrustées de marbres blanc, de porphire, ou de serpentin enrichi d’or.