PERUGINO, Pietro (Pietro di Cristoforo Vannucci) ( v. 1450-1523 )

ISNI:0000000386920520 Getty:500024544

Quotation

Traveller,
           
Design is the Expressing with a Pen, or Pencil, or other Instrument, the Likeness of any Object by its out Lines, or Contours ; and he that Understands and Mannages well these first Lines, working after Nature still, and using extream Diligence, and skill may with Practice and Judgment, arrive to an Excellency in the Art.
                        Friend,
            Me thinks that should be no difficult Matter, for we see many whose Inclination carys them to Draw any thing they see, and they perform it with ease.
                       
Traveller,
            I grant you, Inclination goes a great way in disposing the Hand, but a strong Imagination only, will not carry a Painter through ; For when he compares his Work to
Nature, he will soon find, that great Judgment is requisite, as well as a Lively Fancy ; and particularly when he comes to place many Objects together in one Piece or Story, which are all to have a just relation to one another. There he will find that not only the habit of the Hand but the strength of the Mind is requisite ; therefore all the Eminent Painters that ever were, spent more time in Designing after the Life, and after the Statues of the Antients, then ever did in learning how to colour their Works ; that so they might be Masters of Design, and be able to place readily every Object in its true situation.
                        Friend,
            Now you talk of Nature and Statues, I have heard Painters blam’d for working after both.
                        Traveller,
            It is very true, and justly ; but less for working after Nature than otherwise. Caravaggio a famous Painter is blam’d for having meerly imitated Nature as he found her, without any correction of Forms. And Perugin, another Painter is blam’d for having wrought so much after Statues, that his Works never had that lively easiness which accompanies Nature ; and of this fault Raphael his Scholar was a long time guilty, till he Reform’d it by imitating Nature.

Quotation

ELÉVE, disciple : c’est un terme particulierement consacré à la Peinture. Les Italiens disent Allievo. Avant l’institution des Académies, & des Ecoles publiques, les jeunes gens qui se destinoient à la Peinture, s’attachoient à des Maîtres particuliers dont ils suivaient les leçons, & qu’ils aidoient ensuite dans leurs ouvrages. Ils prenoient leur maniere, & souvent leurs défauts. Le Perugin pensa gâter Raphaël, qui étoit son éléve, & qui suivit pendant quelque temps la maniere séche & rude de son maître.

Quotation

ELÉVE, disciple : c’est un terme particulierement consacré à la Peinture. Les Italiens disent Allievo. Avant l’institution des Académies, & des Ecoles publiques, les jeunes gens qui se destinoient à la Peinture, s’attachoient à des Maîtres particuliers dont ils suivaient les leçons, & qu’ils aidoient ensuite dans leurs ouvrages. Ils prenoient leur maniere, & souvent leurs défauts. Le Perugin pensa gâter Raphaël, qui étoit son éléve, & qui suivit pendant quelque temps la maniere séche & rude de son maître.

Quotation

DRAPER, DRAPERIE. Draper signifie en peinture habiller d’une Draperie, draper une figure. Draper se dit aussi absolument & sans y joindre de régime. M. de Piles a dit : l’Art de draper consiste principalement, &c. 
On appelle
draperies les vêtements dont on habille les figures. 
Jetter une
draperie.
Draperies légères & volantes.
Draperies majestueuses. 
Draperies pauvres.
Draperies qui sentent le mannequin ; ce sont celles dont les plis sont durs & plein de roideur. Voyez MANNEQUIN. 
Les plis des
draperies doivent être coulans, faciles, amples en petit nombre. 
Ils doivent être ondoians & voltigeans, en sorte que par leurs sinuosité & par leur mollesse, ils semblent en quelque sorte caresser les figures. 
Sint faciles pannis flexus, sit grande volumen,
Sublimes amplique sinus, vaga lintea, parci
Anfractus : ut flamma volent, ut lympha dehiscant 
Molliter, ut serpens sinuoso tramite currant,
Ac teretes palpent tactu leviore figuras.
Pictura Carmen.
Draperies de linge mouillé ; ce sont des Etoffes colées & ad’hérentes, que les anciens Sculpteurs employoient, & dont quelques Peintres, comme le Perugin, se sont servi pour draper ; mais elles n’ont jamais plû dans la Peinture ; au contraire elles font un fort bel effet dans la Sculpture : par-là on évite la grandeur & la dureté des plis, on rend les figures plus tendres, & les contours plus marqués. Dans l’orangerie d’Anet il y a une belle fontaine, où l’on voit une statuë de femme, dont la draperie est de linge mouillé, & ressemble si parfaitement  à la chemise mouillée d’une femme qui sort du bain, que l’œil y est trompé.

Quotation

DRAPER, DRAPERIE. Draper signifie en peinture habiller d’une Draperie, draper une figure. Draper se dit aussi absolument & sans y joindre de régime. M. de Piles a dit : l’Art de draper consiste principalement, &c. 
On appelle
draperies les vêtements dont on habille les figures. 
Jetter une
draperie.
Draperies légères & volantes.
Draperies majestueuses. 
Draperies pauvres.
Draperies qui sentent le mannequin ; ce sont celles dont les plis sont durs & plein de roideur. Voyez MANNEQUIN. 
Les plis des
draperies doivent être coulans, faciles, amples en petit nombre. 
Ils doivent être ondoians & voltigeans, en sorte que par leurs sinuosité & par leur mollesse, ils semblent en quelque sorte caresser les figures. 
Sint faciles pannis flexus, sit grande volumen,
Sublimes amplique sinus, vaga lintea, parci
Anfractus : ut flamma volent, ut lympha dehiscant 
Molliter, ut serpens sinuoso tramite currant,
Ac teretes palpent tactu leviore figuras.
Pictura Carmen.
Draperies de linge mouillé ; ce sont des Etoffes colées & ad’hérentes, que les anciens Sculpteurs employoient, & dont quelques Peintres, comme le Perugin, se sont servi pour draper ; mais elles n’ont jamais plû dans la Peinture ; au contraire elles font un fort bel effet dans la Sculpture : par-là on évite la grandeur & la dureté des plis, on rend les figures plus tendres, & les contours plus marqués. Dans l’orangerie d’Anet il y a une belle fontaine, où l’on voit une statuë de femme, dont la draperie est de linge mouillé, & ressemble si parfaitement  à la chemise mouillée d’une femme qui sort du bain, que l’œil y est trompé.

Quotation

La mécanique de la Peinture est très-pénible, mais elle n'est pas rebutante pour ceux qui sont nez avec le génie de l'art. Ils sont soutenus contre le dégoût par l'attrait d'une profession à laquelle ils se sentent propres, & par le progrès sensible qu'ils font dans leurs études. Les Eleves trouvent encore partout des Maîtres qui leur abregent le chemin. Que ces Maîtres soient de grands hommes ou des ouvriers médiocres, il n'importe, l'Eleve qui aura du génie, profitera toujours de leurs enseignements. Il lui suffit que ces Maîtres lui puissent enseigner une pratique, qu'on ne sçauroit ignorer, quand on a professé cet art durant dix ou douze années. Un Eleve qui a du génie, apprend à bien faire, en voïant son Maître faire mal. La force du génie change en bonne nourriture les préceptes les plus mal digerez. Ce qu'un homme né avec du génie, fait de mieux, est ce que personne ne lui a montré à faire. […]

Quotation

ELÉVE, disciple : c’est un terme particulierement consacré à la Peinture. Les Italiens disent Allievo. Avant l’institution des Académies, & des Ecoles publiques, les jeunes gens qui se destinoient à la Peinture, s’attachoient à des Maîtres particuliers dont ils suivaient les leçons, & qu’ils aidoient ensuite dans leurs ouvrages. Ils prenoient leur maniere, & souvent leurs défauts. Le Perugin pensa gâter Raphaël, qui étoit son éléve, & qui suivit pendant quelque temps la maniere séche & rude de son maître.

Quotation

La mécanique de la Peinture est très-pénible, mais elle n'est pas rebutante pour ceux qui sont nez avec le génie de l'art. Ils sont soutenus contre le dégoût par l'attrait d'une profession à laquelle ils se sentent propres, & par le progrès sensible qu'ils font dans leurs études. Les Eleves trouvent encore partout des Maîtres qui leur abregent le chemin. Que ces Maîtres soient de grands hommes ou des ouvriers médiocres, il n'importe, l'Eleve qui aura du génie, profitera toujours de leurs enseignements. Il lui suffit que ces Maîtres lui puissent enseigner une pratique, qu'on ne sçauroit ignorer, quand on a professé cet art durant dix ou douze années. Un Eleve qui a du génie, apprend à bien faire, en voïant son Maître faire mal. La force du génie change en bonne nourriture les préceptes les plus mal digerez. Ce qu'un homme né avec du génie, fait de mieux, est ce que personne ne lui a montré à faire. […]

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Le génie se fait sentir bien-tôt dans les ouvrages des jeunes gens qui en sont doüez, ils donnent à connoître qu'ils ont du génie, dans un temps où ils ne sçavent point encore la pratique de leur art. On voit dans leurs ouvrages des idées & des expressions qu'on n'a point vûës encore. On y voit des pensées nouvelles. On y remarque à travers bien des défauts, un esprit qui veut atteindre à de grandes beautez, & qui, pour y parvenir, fait des choses que son maître n'a point été capable de lui enseigner. [...]
Le jeune Peintre qui a du génie, commence donc bien-tôt à s’écarter de son maître, dans les choses où le maître s’écarte de la nature. Ses yeux, à peine entr’ouverts, la découvrent déjà. Souvent il la voit mieux que ceux qui prétendent la lui montrer.

Quotation

La mécanique de la Peinture est très-pénible, mais elle n'est pas rebutante pour ceux qui sont nez avec le génie de l'art. Ils sont soutenus contre le dégoût par l'attrait d'une profession à laquelle ils se sentent propres, & par le progrès sensible qu'ils font dans leurs études. Les Eleves trouvent encore partout des Maîtres qui leur abregent le chemin. Que ces Maîtres soient de grands hommes ou des ouvriers médiocres, il n'importe, l'Eleve qui aura du génie, profitera toujours de leurs enseignements. Il lui suffit que ces Maîtres lui puissent enseigner une pratique, qu'on ne sçauroit ignorer, quand on a professé cet art durant dix ou douze années. Un Eleve qui a du génie, apprend à bien faire, en voïant son Maître faire mal. La force du génie change en bonne nourriture les préceptes les plus mal digerez. Ce qu'un homme né avec du génie, fait de mieux, est ce que personne ne lui a montré à faire. […]

Quotation

MANIERE, MANIERISTE, MANIERÉ. Maniere en terme de Peinture est la même chose que style en terme de littérature : ainsi la maniere d’un Peintre est la façon particuliere de dessiner, de colorier, de composer, d’exprimer ; selon que cette maniere approche plus ou moins de la nature & du beau : on l’appelle bonne ou mauvaise maniere
C’est à la
maniere qu’on reconnoît les ouvrages d’un Peintre, dont on aura déja vû quelque tableau. 
La
maniere dégénere en défaut lorsqu’elle est trop uniforme, & qu’un Peintre se copie continuellement lui-même, dans ses attitudes, dans les airs de tête, dans les autres expressions : c’est ce que les Peintres appellent tomber dans la maniere
Ceux qui tombent dans ce défaut, s’appellent
manieristes. Un dessein manieré
Les desseins du
Teste sont manierés
On distingue ordinairement trois
manieres dans un même Peintre. La premiere, qu’il s’est formée sur le goût de son maître : ainsi Raphaël travailla d’abord dans la maniere du Perugin son maître, & s’abandonna à son propre génie. La troisiéme qui dégénere ordinairement dans ce qu’on appelle proprement maniere, c’est le défaut dont je viens de parler, & c’est celui de presque tous les Peintres, qui par sterilité, ou par paresse, contractent la mauvaise habitude de se répéter. De Piles.
Maniere ne se dit qu’au singulier. La maniere du Poussin, & non pas les manieres du Poussin. Il faut en excepter deux cas : 1°. lorsqu’on parle de plusieurs Peintres : connoître les manieres, c’est distinguer parmi plusieurs tableaux, l’Auteur de chacun en particulier. 2°. Lorsqu’on parle des différentes manieres d’un Peintre ; Raphaël a eu plusieurs manieres.

Quotation

MANIERE, MANIERISTE, MANIERÉ. Maniere en terme de Peinture est la même chose que style en terme de littérature : ainsi la maniere d’un Peintre est la façon particuliere de dessiner, de colorier, de composer, d’exprimer ; selon que cette maniere approche plus ou moins de la nature & du beau : on l’appelle bonne ou mauvaise maniere
C’est à la
maniere qu’on reconnoît les ouvrages d’un Peintre, dont on aura déja vû quelque tableau. 
La
maniere dégénere en défaut lorsqu’elle est trop uniforme, & qu’un Peintre se copie continuellement lui-même, dans ses attitudes, dans les airs de tête, dans les autres expressions : c’est ce que les Peintres appellent tomber dans la maniere
Ceux qui tombent dans ce défaut, s’appellent
manieristes. Un dessein manieré
Les desseins du
Teste sont manierés
On distingue ordinairement trois
manieres dans un même Peintre. La premiere, qu’il s’est formée sur le goût de son maître : ainsi Raphaël travailla d’abord dans la maniere du Perugin son maître, & s’abandonna à son propre génie. La troisiéme qui dégénere ordinairement dans ce qu’on appelle proprement maniere, c’est le défaut dont je viens de parler, & c’est celui de presque tous les Peintres, qui par sterilité, ou par paresse, contractent la mauvaise habitude de se répéter. De Piles.
Maniere ne se dit qu’au singulier. La maniere du Poussin, & non pas les manieres du Poussin. Il faut en excepter deux cas : 1°. lorsqu’on parle de plusieurs Peintres : connoître les manieres, c’est distinguer parmi plusieurs tableaux, l’Auteur de chacun en particulier. 2°. Lorsqu’on parle des différentes manieres d’un Peintre ; Raphaël a eu plusieurs manieres.

Quotation

[...] En Italie il y avoit entre plusieurs autres ; Leonard Davinci, André Manteigne, Jean Belin, Correge, Giorgion, Michel Ange, Bonarroti, tres-excellent Sculpteur, mais non si bon Peintre, Polidore de Carravage, André Del Sarte, Le Titian, RAPHAËL D’URBIN, & Jules Romain, la plupart d’iceux & principalement en leurs commencemens avoient des manieres de Peindre fort finies, & souvent de telle sorte que la plus grande partie paroist seiche, dure, tranchée & maigre, causée comme je croy par avoir voulu trop finir & achever, comme si l’on eust deû regarder desdits Ouvrages chaque partie à part, & non le tout d’une seule œillade & d’une raisonnable distance ainsi qu’il se doit.
Leonard Davinci, avoit une maniere de Peindre tres-finie, & les couleurs appliquées & estenduës fort uniement, & tiens avec plusieurs qu’elle luy estoit toute particuliere ; Car à ce que j’en ay peu voir, il semble que les Jours & Ombres, soient par maniere de dire comme souflez, noyez, fondus ou perdus ensemble, & grande partie des Eminences des Corps tres-arrondis, principalement les petites parties, ainsi que cela se peut voir en divers Tableaux qu’il a faits, & mesme en deux, l’un de la Gioconde qui est à Fontainebelle-eau, l’autre d’une Flora qui estoit jadis au Cabinet de la feuë Reyne Mere Marie de Medicis, Toutefois une partie des œuvres que j’ay veuës de luy, tiennent tousjours en quelque sorte de la maniere de P. Perrugin, Jean Bellin, & de plusieurs de ces Anciens cy-devant nommez, neantmoins bien plus excellentes à mon gré. 

Quotation

MANIERE, MANIERISTE, MANIERÉ. Maniere en terme de Peinture est la même chose que style en terme de littérature : ainsi la maniere d’un Peintre est la façon particuliere de dessiner, de colorier, de composer, d’exprimer ; selon que cette maniere approche plus ou moins de la nature & du beau : on l’appelle bonne ou mauvaise maniere
C’est à la
maniere qu’on reconnoît les ouvrages d’un Peintre, dont on aura déja vû quelque tableau. 
La
maniere dégénere en défaut lorsqu’elle est trop uniforme, & qu’un Peintre se copie continuellement lui-même, dans ses attitudes, dans les airs de tête, dans les autres expressions : c’est ce que les Peintres appellent tomber dans la maniere
Ceux qui tombent dans ce défaut, s’appellent
manieristes. Un dessein manieré
Les desseins du
Teste sont manierés
On distingue ordinairement trois
manieres dans un même Peintre. La premiere, qu’il s’est formée sur le goût de son maître : ainsi Raphaël travailla d’abord dans la maniere du Perugin son maître, & s’abandonna à son propre génie. La troisiéme qui dégénere ordinairement dans ce qu’on appelle proprement maniere, c’est le défaut dont je viens de parler, & c’est celui de presque tous les Peintres, qui par sterilité, ou par paresse, contractent la mauvaise habitude de se répéter. De Piles.
Maniere ne se dit qu’au singulier. La maniere du Poussin, & non pas les manieres du Poussin. Il faut en excepter deux cas : 1°. lorsqu’on parle de plusieurs Peintres : connoître les manieres, c’est distinguer parmi plusieurs tableaux, l’Auteur de chacun en particulier. 2°. Lorsqu’on parle des différentes manieres d’un Peintre ; Raphaël a eu plusieurs manieres.

Quotation

Traveller,
           
Design is the Expressing with a Pen, or Pencil, or other Instrument, the Likeness of any Object by its out Lines, or Contours ; and he that Understands and Mannages well these first Lines, working after Nature still, and using extream Diligence, and skill may with Practice and Judgment, arrive to an Excellency in the Art.
                        Friend,
            Me thinks that should be no difficult Matter, for we see many whose Inclination carys them to Draw any thing they see, and they perform it with ease.
                       
Traveller,
            I grant you, Inclination goes a great way in disposing the Hand, but a strong Imagination only, will not carry a Painter through ; For when he compares his Work to
Nature, he will soon find, that great Judgment is requisite, as well as a Lively Fancy ; and particularly when he comes to place many Objects together in one Piece or Story, which are all to have a just relation to one another. There he will find that not only the habit of the Hand but the strength of the Mind is requisite ; therefore all the Eminent Painters that ever were, spent more time in Designing after the Life, and after the Statues of the Antients, then ever did in learning how to colour their Works ; that so they might be Masters of Design, and be able to place readily every Object in its true situation.
                        Friend,
            Now you talk of Nature and Statues, I have heard Painters blam’d for working after both.
                        Traveller,
            It is very true, and justly ; but less for working after Nature than otherwise. Caravaggio a famous Painter is blam’d for having meerly imitated Nature as he found her, without any correction of Forms. And Perugin, another Painter is blam’d for having wrought so much after Statues, that his Works never had that lively easiness which accompanies Nature ; and of this fault Raphael his Scholar was a long time guilty, till he Reform’d it by imitating Nature.

                        Friend,
            How is it possible to erre in imitating Nature ?
                        Traveller,
           
Though Nature be the Rule, yet Art has the Priviledge of Perfecting it ; for you must know that there are few Objects made naturally so entirely Beautiful as they might be, no one Man or Woman possesses all the Advantages of Feature, Proportion and Colour due to each Sence. Therefore the Antients, when they had any Great Work to do, upon which they would Value themselves did use to take several of the Beautifullest Objects they designed to Paint, and out of each of them, Draw what was most Perfect to make up One exquisite Figure ; Thus Zeuxis being imployed by the Inhabitants of Crotona, a City of Calabria, to make for their Temple of Juno, a Female Figure, Naked ; He desired the Liberty of seeing their Hansomest Virgins, out of whom he chose Five, from whose several Excellencies he fram’d a most Perfect Figure, both in Features, Shape and Colouring, calling it Helena.

Quotation

[...] En Italie il y avoit entre plusieurs autres ; Leonard Davinci, André Manteigne, Jean Belin, Correge, Giorgion, Michel Ange, Bonarroti, tres-excellent Sculpteur, mais non si bon Peintre, Polidore de Carravage, André Del Sarte, Le Titian, RAPHAËL D’URBIN, & Jules Romain, la plupart d’iceux & principalement en leurs commencemens avoient des manieres de Peindre fort finies, & souvent de telle sorte que la plus grande partie paroist seiche, dure, tranchée & maigre, causée comme je croy par avoir voulu trop finir & achever, comme si l’on eust deû regarder desdits Ouvrages chaque partie à part, & non le tout d’une seule œillade & d’une raisonnable distance ainsi qu’il se doit.
Leonard Davinci, avoit une maniere de Peindre tres-finie, & les couleurs appliquées & estenduës fort uniement, & tiens avec plusieurs qu’elle luy estoit toute particuliere ; Car à ce que j’en ay peu voir, il semble que les Jours & Ombres, soient par maniere de dire comme souflez, noyez, fondus ou perdus ensemble, & grande partie des Eminences des Corps tres-arrondis, principalement les petites parties, ainsi que cela se peut voir en divers Tableaux qu’il a faits, & mesme en deux, l’un de la Gioconde qui est à Fontainebelle-eau, l’autre d’une Flora qui estoit jadis au Cabinet de la feuë Reyne Mere Marie de Medicis, Toutefois une partie des œuvres que j’ay veuës de luy, tiennent tousjours en quelque sorte de la maniere de P. Perrugin, Jean Bellin, & de plusieurs de ces Anciens cy-devant nommez, neantmoins bien plus excellentes à mon gré. 

Quotation

Traveller,
           
Design is the Expressing with a Pen, or Pencil, or other Instrument, the Likeness of any Object by its out Lines, or Contours ; and he that Understands and Mannages well these first Lines, working after Nature still, and using extream Diligence, and skill may with Practice and Judgment, arrive to an Excellency in the Art.
                        Friend,
            Me thinks that should be no difficult Matter, for we see many whose Inclination carys them to Draw any thing they see, and they perform it with ease.
                       
Traveller,
            I grant you, Inclination goes a great way in disposing the Hand, but a strong Imagination only, will not carry a Painter through ; For when he compares his Work to
Nature, he will soon find, that great Judgment is requisite, as well as a Lively Fancy ; and particularly when he comes to place many Objects together in one Piece or Story, which are all to have a just relation to one another. There he will find that not only the habit of the Hand but the strength of the Mind is requisite ; therefore all the Eminent Painters that ever were, spent more time in Designing after the Life, and after the Statues of the Antients, then ever did in learning how to colour their Works ; that so they might be Masters of Design, and be able to place readily every Object in its true situation.
                        Friend,
            Now you talk of Nature and Statues, I have heard Painters blam’d for working after both.
                        Traveller,
            It is very true, and justly ; but less for working after Nature than otherwise. Caravaggio a famous Painter is blam’d for having meerly imitated Nature as he found her, without any correction of Forms. And Perugin, another Painter is blam’d for having wrought so much after Statues, that his Works never had that lively easiness which accompanies Nature ; and of this fault Raphael his Scholar was a long time guilty, till he Reform’d it by imitating Nature.

Quotation

Traveller,
           
Design is the Expressing with a Pen, or Pencil, or other Instrument, the Likeness of any Object by its out Lines, or Contours ; and he that Understands and Mannages well these first Lines, working after Nature still, and using extream Diligence, and skill may with Practice and Judgment, arrive to an Excellency in the Art.
                        Friend,
            Me thinks that should be no difficult Matter, for we see many whose Inclination carys them to Draw any thing they see, and they perform it with ease.
                       
Traveller,
            I grant you, Inclination goes a great way in disposing the Hand, but a strong Imagination only, will not carry a Painter through ; For when he compares his Work to
Nature, he will soon find, that great Judgment is requisite, as well as a Lively Fancy ; and particularly when he comes to place many Objects together in one Piece or Story, which are all to have a just relation to one another. There he will find that not only the habit of the Hand but the strength of the Mind is requisite ; therefore all the Eminent Painters that ever were, spent more time in Designing after the Life, and after the Statues of the Antients, then ever did in learning how to colour their Works ; that so they might be Masters of Design, and be able to place readily every Object in its true situation.
                        Friend,
            Now you talk of Nature and Statues, I have heard Painters blam’d for working after both.
                        Traveller,
            It is very true, and justly ; but less for working after Nature than otherwise. Caravaggio a famous Painter is blam’d for having meerly imitated Nature as he found her, without any correction of Forms. And Perugin, another Painter is blam’d for having wrought so much after Statues, that his Works never had that lively easiness which accompanies Nature ; and of this fault Raphael his Scholar was a long time guilty, till he Reform’d it by imitating Nature.

                        Friend,
            How is it possible to erre in imitating Nature ?
                        Traveller,
           
Though Nature be the Rule, yet Art has the Priviledge of Perfecting it ; for you must know that there are few Objects made naturally so entirely Beautiful as they might be, no one Man or Woman possesses all the Advantages of Feature, Proportion and Colour due to each Sence. Therefore the Antients, when they had any Great Work to do, upon which they would Value themselves did use to take several of the Beautifullest Objects they designed to Paint, and out of each of them, Draw what was most Perfect to make up One exquisite Figure ; Thus Zeuxis being imployed by the Inhabitants of Crotona, a City of Calabria, to make for their Temple of Juno, a Female Figure, Naked ; He desired the Liberty of seeing their Hansomest Virgins, out of whom he chose Five, from whose several Excellencies he fram’d a most Perfect Figure, both in Features, Shape and Colouring, calling it Helena.

Quotation

AUSTERE, terme de Peinture, signifie la même chose que rude, sec & dur. 
Une maniere
austere, un coloris austere. Le Perugin peignoit austerement, d’une maniere seche & austere

Quotation

DRAPER, DRAPERIE. Draper signifie en peinture habiller d’une Draperie, draper une figure. Draper se dit aussi absolument & sans y joindre de régime. M. de Piles a dit : l’Art de draper consiste principalement, &c. 
On appelle
draperies les vêtements dont on habille les figures. 
Jetter une
draperie.
Draperies légères & volantes.
Draperies majestueuses. 
Draperies pauvres.
Draperies qui sentent le mannequin ; ce sont celles dont les plis sont durs & plein de roideur. Voyez MANNEQUIN. 
Les plis des
draperies doivent être coulans, faciles, amples en petit nombre. 
Ils doivent être ondoians & voltigeans, en sorte que par leurs sinuosité & par leur mollesse, ils semblent en quelque sorte caresser les figures. 
Sint faciles pannis flexus, sit grande volumen,
Sublimes amplique sinus, vaga lintea, parci
Anfractus : ut flamma volent, ut lympha dehiscant 
Molliter, ut serpens sinuoso tramite currant,
Ac teretes palpent tactu leviore figuras.
Pictura Carmen.
Draperies de linge mouillé ; ce sont des Etoffes colées & ad’hérentes, que les anciens Sculpteurs employoient, & dont quelques Peintres, comme le Perugin, se sont servi pour draper ; mais elles n’ont jamais plû dans la Peinture ; au contraire elles font un fort bel effet dans la Sculpture : par-là on évite la grandeur & la dureté des plis, on rend les figures plus tendres, & les contours plus marqués. Dans l’orangerie d’Anet il y a une belle fontaine, où l’on voit une statuë de femme, dont la draperie est de linge mouillé, & ressemble si parfaitement  à la chemise mouillée d’une femme qui sort du bain, que l’œil y est trompé.

Quotation

ELÉVE, disciple : c’est un terme particulierement consacré à la Peinture. Les Italiens disent Allievo. Avant l’institution des Académies, & des Ecoles publiques, les jeunes gens qui se destinoient à la Peinture, s’attachoient à des Maîtres particuliers dont ils suivaient les leçons, & qu’ils aidoient ensuite dans leurs ouvrages. Ils prenoient leur maniere, & souvent leurs défauts. Le Perugin pensa gâter Raphaël, qui étoit son éléve, & qui suivit pendant quelque temps la maniere séche & rude de son maître.

Quotation

MANIERE, MANIERISTE, MANIERÉ. Maniere en terme de Peinture est la même chose que style en terme de littérature : ainsi la maniere d’un Peintre est la façon particuliere de dessiner, de colorier, de composer, d’exprimer ; selon que cette maniere approche plus ou moins de la nature & du beau : on l’appelle bonne ou mauvaise maniere
C’est à la
maniere qu’on reconnoît les ouvrages d’un Peintre, dont on aura déja vû quelque tableau. 
La
maniere dégénere en défaut lorsqu’elle est trop uniforme, & qu’un Peintre se copie continuellement lui-même, dans ses attitudes, dans les airs de tête, dans les autres expressions : c’est ce que les Peintres appellent tomber dans la maniere
Ceux qui tombent dans ce défaut, s’appellent
manieristes. Un dessein manieré
Les desseins du
Teste sont manierés
On distingue ordinairement trois
manieres dans un même Peintre. La premiere, qu’il s’est formée sur le goût de son maître : ainsi Raphaël travailla d’abord dans la maniere du Perugin son maître, & s’abandonna à son propre génie. La troisiéme qui dégénere ordinairement dans ce qu’on appelle proprement maniere, c’est le défaut dont je viens de parler, & c’est celui de presque tous les Peintres, qui par sterilité, ou par paresse, contractent la mauvaise habitude de se répéter. De Piles.
Maniere ne se dit qu’au singulier. La maniere du Poussin, & non pas les manieres du Poussin. Il faut en excepter deux cas : 1°. lorsqu’on parle de plusieurs Peintres : connoître les manieres, c’est distinguer parmi plusieurs tableaux, l’Auteur de chacun en particulier. 2°. Lorsqu’on parle des différentes manieres d’un Peintre ; Raphaël a eu plusieurs manieres.